Une soirée d'été
de tonks212

- Hé non ! Racaillou ! Vous n'aviez pas le droit de précipiter mon Pokémon dans l'eau ! hurlait un petit garçon.
- Tu as voulu combattre sur la plage, l'océan comme le sable, c'est toujours la plage !
Le petit garçon rappela son Pokémon en brandissant une Sombre Ball. Le rayon sauva un Racaillou étouffant dans les flots.
- On se retrouvera Maurice ! Et tu auras moins de chance en combat ! Le petit garçon rangea sa Ball dans une poche de son large bermuda.
- Aquali, reviens ! Le rayon bleu de la Scuba Ball aspira un Aquali fier et souriant d'avoir vaincu un Racaillou très robuste.
- Tu t'es bien battu mon ami ! murmura Maurice à la Scuba Ball, avant de la raccrocher à sa ceinture.
- Mes amis, que la fête reprenne !
Les badauds qui regardaient le combat se dissipèrent, Maurice et ses amis retournèrent en direction du bungalow, l'incident était clos. La fête reprit de plus belle. C'est alors, à l'instant où Maurice ouvrait la porte du bungalow, qu'une lueur terriblement brillante se mit à envahir le ciel, et à éblouir les fêtards.

Tous se retournèrent, étonnés par cette lumière céleste.
- Qu'est-ce que c'est ? cria une voix venant du milieu de la foule. Les fêtards s'approchaient dangereusement de l'éclat jaune. Maurice resta à l'écart, accoudé au bar du bungalow.
- C'est rien, bande de nazes ! José a surement voulu nous faire une surprise ! brailla Maurice.

Soudain une résonance jaillit de la lueur. Maurice n'avait jamais entendu un tel son, a la fois mélodieux et dérangeant. Toute la plage était immobile, même la mer resta muette. La pénombre qui enveloppait jusque là le rivage faisait place à une atmosphère dorée. Le bruit de cloche dégageait quelque chose de magique. Une farce ? Maurice n'en était plus si sûr.
- C'est beau ! s'exclama un fêtard.
- Plutôt magique, surenchérit un autre.

Le son s'arrêta. Une silhouette commença à se faire distinguer parmi l'éclat couleur or. La forme était familière, mais à qui appartenait-elle ? La lueur touchait presque les visages béants de la foule.
- C'est Jirachi ! s'exclama le garçon détenteur du Racaillou.
- Jirachi ? C'est quoi ? interrogea un fêtard, qui avait bu un peu trop de tequila ce soir là.
- C'est le Pokémon réalisateur de vœux ! Il peut exaucer les souhaits de son détenteur. Il n'apparait que tous les mille ans ! Il est super rare !

L'euphorie cessa.

L'admiration se changea en désir. Ils le convoitaient tous.
- Il est à moi ! s'écria une femme.
- Poussez vous, il m'appartient, cria désespérément un vieillard.
Maurice regarda, effaré.
- Arrêtez, Arrêtez tous ! C'était peine perdue, les cris de la foule masquèrent la voix du caïd.
Une main s'empara de la jambe du Pokémon. Jirachi se fit trainé vers la cohue, impuissant. Des fêtards étaient piétinés. Maurice vit même du sang jaillir. Il fallait arrêter se supplice.
Aide-moi ! Au secours ! Aide-moi ! Pitié !
Cette voix, serai-ce Jirachi ? Le Pokémon n'était même plus visible au milieu de la foule enragée. Maurice et son Aquali se précipitèrent vers la mêlée.
- Arrêtez, vous allez le tuer ! Laissez-le ! Mais les Vibraqua restèrent inefficaces face au tumulte. La lueur diminuait de seconde en seconde. Comment des personnes aussi innocentes auparavant pouvaient-elles se transformer en des animaux enragés par l'appât du gain ?

La lueur mourra en même temps que le petit Pokémon.

La confusion s'arrêta.
- Vous l'avez tué ! cria Maurice en pleurs.
- C'est lui qui a porté le coup fatal ! s'exclama une fillette a un adolescent visiblement drogué.
- C'est elle, je l'ai vu de mes propres yeux ! en clama une autre. Le désordre reprit.

Des sirènes de police se firent entendre au loin, sûrement alertés par la lueur. Les fêtards fuirent tous, se rendant compte de leur acte. Seul Maurice, son Aquali et des Corayons restèrent sur la plage. Le corps inanimé du Pokémon étaient couvert de bleus. Maurice s'agenouilla près de lui.
- Tu étais seulement venu la pour illuminer la soirée et profiter de la fête, mais les fêtards n'ont vu que la promesse d'une fortune et d'un avenir heureux a travers toi. La nature humaine est parfois pitoyable. Je te demande pardon de n'avoir rien pu faire p'tit gars.

Maurice partit. Il ne remarqua pas la faible lumière dorée derrière lui.