Conte Hivernal – OS glacial d'un Bulbizarre

L'Hiver. Saison synonyme de fêtes, neige, froid, verglas... Une saison à la fois joyeuse et triste. Les enfants l'attende impatiemment, certains adultes la craignent... du moins dans notre monde. Car derrière une faille spatio-temporel, inconnue de tous, existe le monde des Pokémon. Eux aussi ont les mêmes saisons que nous, mais certains les supportent mieux que d'autres. C'est dans ce cadre que commence notre histoire.

Dans le-dit monde, un pauvre Bulbizarre traînait sa maigre carcasse dans la neige. Son bulbe dorsal était complètement flétrit par le froid, sa peau pelait, ces yeux, habituellement rouges, blanchissaient au fur et à mesure qu' il avançait. Cela faisait presque trois mois qu'il subissait et supportait ce froid du mieux qu'il le pouvait. Étant très proche des plantes, il détestait l'Hiver, mais sa condition d'animal lui permettait de survivre, pour peu qu'il trouve de la nourriture. Celle-ci se faisait de plus en plus rare, car il se nourrissait essentiellement de pollen et de feuilles fraîches. Oui, décidément, il haïssait l'Hiver. Chez les Pokémon, Noël n'existait pas, car ils n'avaient aucunes religions en commun avec les humains - certains vénéraient Arceus, d'autres Giratina, Palkia ou Dialga, n'importe quel monstre en fonction de ce qu'il représentait - c'est pourquoi Bulbizarre n'avait pas connu de véritable réconfort lors de cette morne saison. Il exécrait l'Hiver.

Mais il n'était pas le seul dans cette situation. Les autres Pokémon plante, les types insecte et vol souffraient aussi de ce froid. Les poissons se retrouvaient coincés au fond de l'eau de leur mares ou de leur lacs gelés, les monstres de type poison sentaient celui-ci se geler dans leurs veines. Bulbizarre était d'autant plus abattu quand il voyait les autres créatures dans le même état que lui. Fort heureusement, certains résistaient mieux ; les Pokémon de feu ressentaient à peine la bise glaciale, ceux de roches, du sol et d'acier restaient tapis dans leurs grottes, tout comme les rares dragons dans leurs antres. Les créatures psychiques étaient plongés dans leurs habituelles méditations qui duraient toute la saison, les spectres, comme à leur habitude, n'étaient pas visibles, les animaux de ténèbres les accompagnant. Les Pokémon de glace étaient même renforcés.
Bulbizarre trouvait la nature injuste. « A quand le Printemps ? , ne cessait-il de se répéter intérieurement. Chaque année c'est pareil ! ». En effet, lors de la saison des fleurs, tout les monstres se sentaient bien, aucuns n'étaient affaiblis, du moins jusqu'à l'été. C'était aussi la saison des évolutions massives et de la ponte d'œufs.

Les forces du Pokémon continuaient à diminuer. Plus il sentait son énergie se réduire, plus il désirait ce Printemps tant attendu, et donc se faisait du mal. Mais cela lui donnait l'énergie de continuer. Soudain, sa patte arrière droite se prit dans une branche morte. Il trébucha et s'étala, puis il tenta de se relever. Il s'écroula de nouveau. Sa vision se brouillait. C'est alors qu'il vit un Farfuret sortir des buissons épineux.
- Ça y est, c'est la fin, se disait Bulbizarre, il doit me rester un ou deux PV, un Pokémon de glace arrive... Je vais m'éteindre avant la saison des fleurs, je vais rejoindre celles qui n'ont pas réussi à tenir, comme moi ! Mer...! Argh.
Un éclair traversa le yeux de la créature de plante.
- Non ! Je verrais le Printemps ! Je ne peux pas rater la nouvelle floraison ! Pas cette-fois ci ! C'est trop tôt pour moi !
Le Farfuret continuait d'avancer vers le Bulbizarre qui se relevait tant bien que mal.
- Yaaaargh !
Le bulbe dorsal s'illumina. Au fur et à mesure que la lumière s'intensifiait, l'état de son propriétaire s'améliorait ; ces yeux retrouvèrent leur éclat, sa peau créa une sorte de mue... Un gigantesque rayon de lumière s'échappa de son dos et s'envola à travers les cieux glacés. Il explosa en une tornade de fleurs multicolores qui s'éparpillèrent de par le monde. Au contact de ces plantes gracieuses, l'air se réchauffa, la neige fondit, les oiseaux chantèrent, le Printemps était là !
Devant le Farfuret immobile, une fleur se posa sur le museau du Bulbizarre qui tremblait. Il sourit vaguement, sa vision se brouilla, et il s'écroula et perdit conscience.

Combien de temps c'était écoulé ? Qu'importe, le Bulbizarre était bien, il se reposait, le sol était moelleux. Soudain :
- Regardez ! Il remue !
- Mais c'est vrai ! Youhou ! Réveille-toi Bulbizarre ! Tiens bon !
A regret, il quitta sa douce torpeur et il ouvrit les yeux.
- Oooh ! Il ouvre les yeux ! Il est mignon !
Au fur et à mesure que ça vision redevenait nette, il regardait autour de lui. Il était dans une sorte de maison, et deux humains le regardait. Humaines, plutôt. Elles semblaient jeunes. L'une était habillée en blanc et regardait aux endroits où il avait ces blessures, l'autre portait une casquette et une veste rouge et se contentait de la fixer dans les yeux.
- C'est bon, s'exclama la femme en blanc, il est sur pied... ou plutôt sur patte, mais vas-y doucement quand même.
- Super ! s'écria l'autre, viens !
Elle attrapa le Bulbizarre et le porta jusqu'à la fenêtre. il ne protesta pas, fatigué. Il vit l'extérieur, et sa joie fut sans borne quand il aperçu le verdoyant paysage tacheté de fleurs.
- C'est beau, hein, Bulbi ? continua le jeune femme
Le Pokémon acquiesça. Il pleurait de joie.

Environ deux semaines plus tard, il quittait l'abri, accompagnant la maîtresse du Farfuret, avec qui il sympathisa rapidement. Il comprit vaguement que la jeune femme l'avait capturé dans une boule rouge et blanche après son malaise, et l'avait emmené quelque part où l'on l'avait soigné. Qu'importe, il attendait l'Hiver prochain de patte ferme. Surtout depuis que son bulbe avait éclot.
- Alors, Herbi, tu viens ?