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PREMIÈRES NEIGES

Écoute...

Encore...

Écoute ce silence...

Immaculé.
Dense.
Lumineux.
Il a neigé.

Il a neigé cette nuit sur la steppe immense.
Les dernières étoiles luttent avec les premières lueurs de l'aube pour faire scintiller le manteau de diamants éphémères.
Rien ne bouge.
Tout s'accorde à préparer ce moment parfait de la naissance du jour, quand le soleil pointe son premier doigt de lumière sur la terre endormie.

Tout s'accorde à préparer ce moment parfait de la naissance, quand l'œuf se fendille, libérant le petit qui cherche la chaleur de sa mère endormie.

Couché dans une anfractuosité de la roche, un imposant Mammochon offre son flanc protecteur au Marcacrin nouveau-né, soufflant doucement sur lui pour sécher la soie humide de ses longs poils.
De l'autre côté du versant, un féroce Maganon referme ses bras protecteurs autour du Magby nouveau-né, soufflant doucement sur lui pour sécher le pelage rose encore humide.

Les bébés goûtent l'instant délicieux de cette intimité chaude et nouvelle.
Leurs yeux sont encore fermés.
Bientôt ils les ouvriront sur le monde…

Ils ont choisi une matinée ensoleillée pour commencer la merveilleuse découverte de la vie.
Les premiers pas.

L'air est transparent, uniquement troublé par les petites nuées qui s'échappent des minuscules narines. La démarche est hésitante, expérimentale.

Une patte effleure précautionneusement la surface blanche. Afflux immédiat de sensations.
Douceur au toucher qui rappelle la fourrure de maman Mammochon.
Contact frais, semblable à celui de l'air qui emplit les petits poumons.
Humidité. Nouveauté surprenante, désagréable au début, mais tout à fait supportable.
Nouvelle expérience. La patte s'enfonce. Délicieux frisson d'incertitude. Il la retire et la secoue comiquement pour en chasser les flocons duveteux.
Enhardi par sa réussite, il tente un deuxième pas, puis un autre. Il marche !
Un petit pied griffu effleure précautionneusement la surface blanche. Afflux immédiat de sensations nouvelles.
Froidure désagréable, semblable à celle de l'air qui emplit ses petits poumons.
Frisson qui remonte le long de son échine jusqu'en haut des épaules.
Humidité qui s'insinue entre les poils courts et fins du pelage peu adapté.
Nouvelle expérience. La patte pénètre profondément dans l'épaisseur ouatée. Angoisse de l'incertitude.
Magby la retire précipitamment et la secoue comiquement pour en chasser les flocons duveteux.
En posant son large pied bien à plat, il se rend compte qu'il peut tenir l'équilibre sans s'enfoncer.
Courageux, il tente un deuxième pas, incertain. Puis un autre, plus ferme. Il marche !


Chacun d'eux découvre ébloui l'immensité blanche qui s'ouvre devant lui. Aussi loin que porte le regard, le paysage enneigé dévale mollement le coteau jusqu'à l'horizon, là où le ciel semble s'unir à la terre. Les arbres nus festonnés de givre scintillent sous le soleil hivernal, allumant la plaine de minuscules éclats d'étoiles. Le miroir d'un étang lustré par le vent reflète les filaments cotonneux d'un nuage égaré.

Marcacrin s'élance, trottine, puis bondit, chacun de ses pas ponctué d'une petite gerbe poudreuse qui s'élève dans l'air cristallin. Il s'émerveille des traces fraîches qu'il dessine et redouble de cabrioles. Ses arabesques joyeuses composent sur la toile vierge le plus improbable des tableaux.
Magby s'enhardit et trottine. Chacun de ses pas glissés laisse une légère traînée ourlée de poudreuse.
Il s'émerveille des traces fraîches qu'il dessine et des arabesques complexes qui composent sur la toile vierge le plus improbable des tableaux.


Maman Mammochon n'est pas loin. Elle veille, couvant d'un regard maternel les exubérances de son fils.
Maman Maganon n'est pas loin. Elle veille, couvant d'un regard anxieux son fils qui s'éloigne dans ce milieu hostile.

Un effluve particulier attire soudain l'attention de Marcacrin. Ténu, mais proche. Nourriture ? Il plonge sa truffe curieuse dans le tapis ouaté.
Mauvaise idée !
Il se redresse, le museau couvert d'une fine pellicule de neige qui lui encombre les naseaux. Tchi ! Le ridicule petit éternuement creuse un minuscule cratère devant lui.
Un Cadoizo attire soudain son regard. Le nez en l'air, Magby repère d'un oeil particulièrement intéressé la direction que prend l'oiseau, se tordant le cou pour le suivre jusqu'à son nid.
Mauvaise idée !
Un rocher affleure sous la neige. Chute brutale, tête la première dans le tapis ouaté.
Il se redresse vivement, saisi par la brutalité du froid, le museau couvert d'une fine pellicule qui lui encombre les naseaux. Tchi ! Le ridicule petit éternuement creuse un minuscule cratère devant lui.


Nouvelle tentative. Impatience ! Il gratte, creuse de façon désordonnée. La neige jaillit d'entre ses pattes arrière et retombe en pluie derrière lui. Il avance un peu, recommence frénétiquement. Rien.
Enfin la patte ramène l'objet tant convoité à la surface. Victoire ! Le petit Marcacrin, très fier de sa découverte, mord dedans à pleines dents... et recrache en grimaçant le trop coriace morceau de champignon brunâtre.
Le bidon de Magby est maculé de neige. Il le frotte frénétiquement pour déloger les flocons importuns. Il souffle dessus pour chasser la désagréable sensation d'humidité qui s'insinue contre sa peau.
Première leçon.
La minuscule flammèche jaune qui jaillit de son bec suffit à lui roussir le poil.
Stupéfaction.
Nouvelle tentative. Devant lui, cette fois. Il souffle légèrement plus fort et le jet de flammes atterrit à ses pieds en traçant un cercle parfait dans la neige fondue.


Maman Mammochon et Maman Maganon esquissent un sourire. Elles les laissent mener leurs propres expériences. C'est ainsi qu'ils apprendront le mieux.

Plus loin, une petite butte de neige attire l'attention de Marcacrin. Il caracole maladroitement jusqu'à son sommet et y découvre un trou. Cachette ?
Il plonge tête la première et ressort prestement en couinant, son petit groin constellé de piquants glacés. L'intrusion dans le terrier n'a visiblement pas été du goût de son propriétaire, un Givrali furieux d'avoir été dérangé, qui a hérissé sa fourrure pour déloger l'importun.
Première leçon.
Nouvelle découverte, nouveau jeu. Magby crachotte à intervalles réguliers, à gauche, à droite, se créant un chemin sur lequel il sautille joyeusement.
Chaque pastille dessinée par son souffle devient un îlot de terre salvateur dans cette mer blanche infestée de féroces Carvanha. Lui, digne héros de cette aventure imaginaire, les repousse courageusement à coups de pieds, les assomme à coups de poings, les réduit en cendres à coups de son puissant lance-flammes !


Les petits aiguillons de glace le gênent. Il avise tout près un grand sapin dont les basses branches alourdies de neige s'inclinent vers le sol. Il se frotte les joues et le haut du crâne contre le tronc râpeux. Soulagement délicieux ! Il offre alors son dos et son arrière-train aux rugosités apaisantes... et se retrouve enseveli sous un monticule de neige froide et humide.
Deuxième leçon.
Il parvient tout haletant devant un arbuste gelé. Pause. Un petit tas de braises fumantes tout droit sorties de ses naseaux s'accumule bientôt au pied du drôle de petit arbre.
Qui se met soudain à gigoter en tous sens pour déloger de ses racines les débris brûlants ! Le Blizzi n'apprécie pas vraiment le cadeau et lui envoie en retour une rafale de poudreuse qui le gèle de la tête aux pieds.
Deuxième leçon.


Il s'ébroue énergiquement, de la tête à la queue. Ses longs poils se soulèvent et tournoient gracieusement le long de son corps rebondi. Une pluie de fines gouttelettes s'éparpille autour de lui dans un arc-en-ciel de couleurs, avant de piqueter la neige de minuscules trous d'épingle.
Des lambeaux de neige verglacée sont restés accrochés aux poils de son menton et lui dessinent comiquement une barbichette de vieillard. D'autres se sont agglutinés autour de ses pattes, le chaussant d'encombrantes moufles blanches.
Prisonnier !
Enveloppé d'une mince gangue de glace, Magby ne peut plus effectuer le moindre mouvement. Sa silhouette cristallisée en une posture inconfortable rappelle celle d'un épouvantail à Etourmi. Seuls deux petits nuages de fumée noire s'échappent des narines de la statue bleuie par le froid.
Mais peu à peu, de fines gouttelettes commencent à suinter le long de son corps et se rejoignent pour former un entrelacs complexe qui dégouline de plus en plus vite vers le sol. La chaleur naturellement élevée de son organisme le libère de sa prison de glace.


La pente enneigée l'attire irrésistiblement. Il s'assoit sur son derrière et se laisse glisser sur le fabuleux toboggan naturel. Griserie de la vitesse ! Son pelage flotte derrière lui, ses yeux plissés par le vent laissent perler des larmes de froid, une agréable sensation remonte le long de son petit ventre jusqu'à l'extrémité de sa nuque. Son passage soulève une gerbe de neige qui retombe en une multitude de flocons papillonnants.
Mouillé ! Magbyl a piètre allure. Sa volumineuse touffe de cheveux pendouille lamentablement en mèches filasses devant ses yeux. De minuscules stalactites de glace font de la résistance et s'accrochent encore à sa queue. Son poil est trempé, agglutiné en paquets disgracieux collés à ses flancs, lui donnant l'air d'un Miaouss mouillé.

Marcacrin prend de la vitesse, ne contrôle soudain plus rien et commence à tourner sur lui-même.
Peur !
Il rebondit sur une bosse, s'envole et atterrit sur l'étang gelé en contrebas. Choc douloureux dans l'arrière train...
D'abord légèrement étourdi, il se remet peu à peu de ses émotions, se redresse sur ses pattes et tente de regagner la rive. Impossible ! Les petits sabots de corne patinent désespérément sur la glace bleutée. Angoisse !
Troisième leçon...
Froid !
Il grelotte si violemment qu'il ne peut contrôler les claquements convulsifs de son bec.
La désagréable sensation s'insinue insidieusement en lui et se répand tel un poison dans les moindres recoins de son corps. Secoué par une série d'éternuements irrépressibles, il expulse de minables petits jets de suie poisseuse qui dégoulinent le long de son menton.
Son feu intérieur s'éteint. Angoisse !
Troisième leçon…


Mais maman Mammochon estime que ce sera la dernière de la journée. Elle s'approche de la surface miroitante, s'agenouille et tend au jeune téméraire l'une de ses longues défenses. Le petit s'y agrippe et grimpe jusque sur le large dos de sa mère.
Deux grosses larmes perlent au bord de ses grands yeux implorants et roulent interminablement sur ses joues.
Maman !
Plus haut, un grondement impressionnant secoue le plateau silencieux. Il tourne la tête, inquiet, et sa petite figure pitoyable s'éclaire d'un sourire d'espoir. Maman !
Les deux bras en avant, fendant le manteau neigeux tel un bulldozer, la femelle Maganon dévale la pente. Elle s'ouvre un large boulevard à coups de canon puissants dont l'écho se répercute de loin en loin dans toute la vallée. Elle projette sans interruption d'énormes boules de feu qui vaporisent la neige et volatilisent les obstacles devant elle.
Elle court. Aussi vite que le lui permettent ses courtes pattes.
Derrière elle, tout n'est que chaos. La large cicatrice laissée par son passage est jalonnée d'éclats de rochers noircis, d'arbres tordus et calcinés.
Enfin elle est là.
Elle soulève dans ses bras encore fumants la petite chose mouillée et grelottante et l'étreint contre sa puissante poitrine.


Marcacrin se niche sous les longs poils rêches du cou, tout contre la peau odorante, et se cramponne au duvet moelleux. Elle se relève et regagne à pas lents et sûrs son abri à flanc de montagne.
Tout en remontant à pas lents la piste dévastée, la femelle Maganon cajole son petit dans un murmure de paroles douces et réconfortantes et regagne son refuge à flanc de montagne.

Doucement bercé par le balancement régulier, Marcacrin ferme les yeux, brisé de fatigue et vaincu par toutes les émotions de la journée. Avant de se couler complètement dans le sommeil, il a le temps de se dire que demain, il ira explorer le nid de Cadoizo qu'il a repéré en haut de l'escarpement.
Demain...
Le petit, niché confortablement contre le corps maternel, se réchauffe progressivement au contact du pelage chaud et doux. Au bout d'un moment, il réussit à crachotter une petite flammèche dont la couleur jaune le rassure définitivement. Ses paupières papillonnent de fatigue. Avant de se laisser couler dans le sommeil, il a encore le temps d'apercevoir le nid d'un Cadoizo en haut de l'escarpement. Il ira peut-être l'explorer demain.
Demain...


Sur la steppe immense, le soleil décline et sa lumière rasante allonge peu à peu l'ombre des rochers et des sapins. Quand il plonge enfin derrière l'horizon en un flamboiement ultime, le ciel se met à égrener lentement quelques flocons blancs et duveteux qui tourbillonnent un instant dans le vent du soir avant de se poser délicatement sur le sol gelé.

Il va neiger cette nuit.

*******************************************************

Au même moment, dans la vallée :

« Ecoute !...
- Mmm…Quoi ?...J'entends rien…
- Justement ! Ce silence… Il a neigé… Lève-toi, Momo ! Il a neigé ! Yesss !!
- Neigé ?! Ouvre vite les volets ! »

Les deux petits garçons jaillissent de leur lit tels des Spoink et se précipitent pieds nus à la fenêtre. Le plus grand, Léo, un rouquin aux cheveux en brosse et aux pommettes semées de taches de son, pousse les lourds vantaux de bois et laisse la lumière de ce froid matin de décembre inonder la petite chambre.

L'air glacé dissipe rapidement les odeurs lourdes de la nuit et fait frissonner les deux gamins en pyjama. Ils referment bien vite la fenêtre, mais gardent le nez collé à la vitre froide, qui s'orne immédiatement de formes fantasques et changeantes au rythme de leur respiration.

Il a neigé cette nuit sur le jardin dépouillé et les premiers rayons du pâle soleil d'hiver font miroiter de reflets bleutés les cristaux givrés. Rien n'a changé, et en même temps tout est différent. La bordure de l'allée n'est plus qu'un léger renflement, les pierres d'ornement de l'entrée sont des bosses aux contours incertains, le tuyau d'arrosage lové sur lui-même est une énorme meringue.
La neige a gommé les arêtes et adouci les reliefs en un foisonnement de courbes ouatées et gracieuses.
Les traces d'un Miaouss, superposées à celles d'un Etourmi, dessinent un chemin vers la clôture.

« Ouahhh !...C'est beau !
- Viens, on se dépêche de s'habiller, comme ça on pourra en profiter ! »

La maman de Léo leur a préparé un solide petit déjeuner et leur prodigue ses derniers conseils :
« Habillez-vous chaudement, surtout toi Momo. Je ne veux pas que tu prennes froid ! Léo va te prêter des bottes fourrés et des gants. Ton anorak est suffisamment épais ? Viens ici que je te noue correctement cette écharpe. Voilà, amusez-vous bien ! »

Les deux copains sortent par derrière et s'arrêtent sur le pas de la porte. Momo plisse les yeux, mais les rouvre bien vite pour les remplir du paysage qui s'offre à lui.
« Alors, comment tu trouves ? lui demande son ami.
- C'est… magnifique ! Tu sais, Léo…J'avais jamais vu la neige avant…
- On a vraiment de la chance d'en avoir pour les vacances : Noël sans la neige, c'est pas tout à fait Noël ! »

Momo pose un pied sur l'épais tapis et découvre, ravi, le crissement insolite des cristaux sous ses semelles crantées. Il s'accroupit, ôte son gant et attrape une pleine poignée de neige… qu'il relâche aussitôt !
« C'est froid !
- Ben oui, qu'est-ce que tu croyais ?
- On dirait le sable, quand il est mouillé…
- Ouais. En plus, elle est super bonne ! On va faire un bonhomme de neige, tu viens ? »

Léo montre à son copain comment, à partir d'une petite boule, en façonner une grosse en la roulant devant eux. Ils sont bientôt obligés de s'y coller tous les deux, tant elle est lourde et volumineuse. Quand ils la jugent de taille suffisante, ils en tassent la base pour la caler et conjuguent ensuite leurs efforts pour en hisser une deuxième par-dessus, en guise de tête.

La maman de Léo prépare le repas de midi. Une bonne soupe chaude et revigorante et une montagne de gaufres au chocolat ! De quoi réconforter les deux copains qui vont certainement rentrer affamés.
Tout en épluchant ses légumes, elle jette de temps à autre un coup d'œil dans le jardin. Elle se sent responsable de ce petit garçon qu'on lui a confié pour les vacances et souhaite qu'il passe les meilleures fêtes de Noël possible.

A genoux dans la poudreuse, Momo donne vie à la statue éphémère grâce à deux cailloux pour les yeux et un rameau pour le sourire. Sa frimousse noire éclairée d'une rangée de dents immaculées est l'exact négatif de celle du bonhomme de neige.

Il se relève et frotte son pantalon. Trop tard. La neige a traversé le tissu et l'humidité remonte le long de ses cuisses.
Il pousse un cri de surprise. Une boule vient d'exploser sur son oreille. Léo éclate de rire et en prépare une deuxième :
« On fait une bataille ! Allez, défends-toi ! »

Mais Momo ne trouve plus ça drôle. Il secoue la tête pour déloger la neige qui obstrue son oreille. N'y arrive pas. Il enlève ses gants et ôte délicatement les résidus agglomérés. Son oreille est rouge. Elle le brûle. Un petit filet glacé dégouline dans l'espace libre entre son cou et le col de l'anorak. Il frissonne.
Une deuxième boule atterrit dans son dos.

Le petit garçon s'agenouille et utilise ses doigts nus en guise de râteau pour fabriquer à son tour un projectile. Mais il n'y parvient pas. Ses mains sont engourdies et malhabiles.
Léo, qui s'est constitué une bonne réserve, le bombarde sans interruption !

La neige s'insinue partout. Elle se glisse sous les poignets de son anorak et coule le long de ses avant-bras. Rentre dans le bas de son dos découvert jusqu'à son caleçon. Pénètre insidieusement à l'intérieur de ses bottes et refroidit ses orteils immobiles.
Assis dans la neige, il ne bouge plus. Son teint est devenu gris et ses lèvres bleues.

Soudain, la maman de Léo arrive en courant.
Elle relève le gamin grelottant et le guide vers la maison. Là, elle l'installe près de la cheminée et commence par lui ôter ses bottes. Elle frotte vigoureusement les petits pieds glacés avant de s'attaquer au reste.
« Léo, fais couler un bain chaud, s'il te plaît ! crie-t-elle à son fils qui se déshabille dans l'entrée.
- Oui, M'man. Ça va, Momo ? Qu'est-ce qu'il a ?
- Il a froid tout simplement. Rien de grave, c'est juste qu'il n'a pas l'habitude… »

Elle lui enlève ensuite son anorak trempé et l'enveloppe dans le plaid qui garnit habituellement le canapé. Peu à peu, le petit garçon cesse de claquer des dents et elle le conduit vers la salle de bains :
« Voilà, tu vas prendre un long bain et quand tu sortiras de la baignoire, tu t'envelopperas dans ce peignoir que je mets sur le radiateur pour qu'il soit bien chaud. Pendant ce temps, je vous prépare un grand bol de chocolat en attendant la soupe de midi ! »

Momo se coule précautionneusement dans le bain brûlant. La chaleur l'enveloppe immédiatement d'une onde bienfaisante qui lui donne la chair de poule. Il ferme les yeux et se laisse envahir par le bien-être.

Dehors, le soleil s'est caché et de gros flocons cotonneux effacent paresseusement les traces de jeu des deux gamins.

L'année prochaine, c'est lui qui invitera Léo pour les vacances.
Là où chaque flocon de neige blanc est un grain de soleil doré. Là où les congères balayées par le vent forment des dunes de sable fin.
Chez lui, dans son désert.
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