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Dans ce One-Shot, la narration sera en italique, les pensées humaines en gras et les réflexions Pokémon resteront inchangées.

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Aujourd'hui est un jour béni par les uns mais maudit par les autres. Aujourd'hui est un jour d'hiver.


Période suivant celle de la mise à nus des arbres, seuls abris possibles pour une grande partie des créatures à plumes, cette saison recouvre nos toits et nos terrasses d'un doux manteau blanc, lisse. Nos jardins semblent alors victime d'un troupeau d'anges récoltant toutes les maigres racines qui ne pouvaient plus servir. Tout est calme, en hiver, tout est beau : de l'immonde toile de Mimigale transformée en chef d'œuvre au somptueux spectacle de quelque paysage purifié, oui, tout est beau.

L'hiver est joie, l'hiver est beauté. Il apporte l'émerveillement chez le genre humain.

Période précédent celle tant attendue du retour en force de la végétation, abri pour nous et tout autre pokémon qui se respecte, cette saison tombe sur nous comme s'abat une malédiction sur les pauvres petits êtres affaiblis que nous sommes. Démarre alors la chute tumultueuse et sans fin d'une exécrable poudre mordante, voire mortelle, qui recouvre les derniers repas enfouis de son appétit diabolique. Notre lieu de vie devient alors le théâtre d'évènements affligeants. Et ce silence… Ce silence qui perdure, ce bruit inaudible qui vous vrille l'esprit à coups de désespoir et de solitude !
L'hiver est triste, l'hiver est affreux. Il accable tout Pokémon sauvage ayant le malheur fou de tenter un quelconque résistance.

Aujourd'hui, mon fils est né. Quel mois de bonheur ! En l'honneur de cette situation si honorable dans le temps, je donnerai à la chaire de ma chaire le nom de cette fête, cette fête qui symbolise à elle seule ces quelques précieux mois… Mon garçon, tu te prénommeras Noël et puisse tes yeux un jour s'émerveiller du même spectacle qui s'offre à moi. Toi, enfant du froid, tu seras fort et résistant. Désormais, Artikodin veille sur toi…

Que vouloir de plus quand deux bonheurs se combinent ? L'avenir s'annonce radieux… Ô, hiver ! Pourquoi n'accordes-tu pas ton sourire de cristal à ceux qui le mérite ?
En ce mauvais jour, tu es morte. Ma… sœur. Toi qui est né du même amour que moi, toi avec qui j'ai partagé mon enfance, mes chagrins. Toi qui m'a appris à vivre, à survivre, pourquoi des deux a-t-il fallu que tu partes en première ? Tu te nommais Félicité, j'espère que ce nom te colleras à la peau jusqu'après le chapitre final. Je conjure les Tous Puissants d'accorder un prologue à ta vie, je prie pour le jour de nos funestes retrouvailles, mon ange. Toi, qui a déployé tes ailes trop tôt, laisse les spectres bercer ton âme endormie et attends moi…

Pourquoi le malheur serait-il double, que faire quand le désir de vivre a quitté un corps ? L'avenir n'existe plus, à présent… Hiver ! Pourquoi tes griffes, stalactites impitoyables, ne se refermeraient-elles pas sur d'autres destins ?

La nuit tombe. La lune monte dans le firmament, illuminant chaque flocon à terre, allumant milles lumières dans nos yeux… De la fenêtre protectrice de l'hôpital, Noël, moi et ma femme observons cette ascension, et nous rions. Quel bonheur, d'être ici, au chaud, pour cette minute d'intensité folle ! Et comme cet air frais est revigorant ! Nous entrouvrons la fenêtre pour goûter de plus près à la magie ambiante, une étoile filante passe au loin… Puisse tout le monde la voir, qu'elle apporte félicité dans tout les foyers qu'elle visitera ! Et bénis soit notre monde, terre de charmes et d'enchantements !

Une première nuit tombe pour cet enfant…
Je vois ici le dernier astre, mon dernier rayon de lumière, s'endormir avec moi. Je te rejoins, sœurette. Je souris pour toi, et je ris ! Je ris de la lune qui m'abandonne à mon sort ! Je ris de la savoir eue ! Elle ne m'arrachera pas mon rictus final… Je te rejoins, attends-moi encore. Le blizzard m'arrache un dernier frisson et je crois entendre des rires au loin. Mon esprit sombre, un ange passe dans le ciel, est-ce toi, ma Félicité ? Mes membres se figent, mes yeux se fixent… Tu… es revenue, tu… viens me chercher… N'attends plus, je sens déjà la chaleur de ton souffle et je m'envole. Adieu, mon univers ! Cruelle règne d'infortune ! Sache que je te laisse à jamais.

… tandis que les ténèbres surgissent une dernière fois pour cette existence-là.

Ainsi, deux vies se sont croisées. Gardez en tête que lorsqu'une tête émerge, une autre est engloutie par le flot impétueux de la vie pour laisser sa modeste place à la génération seconde… N'oubliez pas.



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