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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/02/2021 à 09:07
» Dernière mise à jour le 28/02/2021 à 09:07

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 397 : Ennemis de jadis
La Forêt Blanche.

Lieu notable de la région d'Unys et classé au patrimoine mondiale, cette forêt d'arbres blancs géants avait été, de tout temps, un symbole pour les amoureux de la nature et ceux qui en avaient fait sa protection. Au fil des ans, pas mal de gens avaient quitté les grandes villes d'Unys et leur vie artificielle pour venir s'établir ici, recherchant la tranquillité d'esprit qu'elle offrait. C'était aussi l'un des point de regroupement importants des migrants clandestins. Enfin, certaines personnes traquées par la justice étaient venues se réfugier ici. Tant que l'on promettait de respecter les quelques règles qui régissaient la vie en communauté dans la Forêt Blanche, personne ici n'allait fouiller dans votre passé.

Aujourd'hui, une ville avait carrément été fondée dans cette forêt. Les habitants avaient creusé des maisons à l'intérieur des arbres blancs, à l'image des habitants d'Exodia, la seule colonie humaine de la Forêt-Monde du Continent Perdu. La Forêt Blanche avait attiré son lot de dresseurs, et sous la houlette d'un d'entre eux, le petit-fils d'un ancien Maître de la région, un défi ultime pour les dresseurs de Pokemon avait été créé ici-même.

L'Arbre Creux Blanc était le plus grand et imposant des arbres de la Forêt Blanche. Siégeant en son centre, il était devenu une espèce de Tour de Combat, comme on en trouvait dans d'autres régions. Mais il y a quelques années, et devant l'accumulation de gens qui venaient s'installer dans la Forêt Blanche, le propriétaire, Guajava, avait retransformé l'Arbre Creux Blanc en habitation géante, avec des centaines de chambres. Et selon les dires du maire de la Forêt Blanche, Venamia se trouvait actuellement dans l'une d'entre elles.

- Ç'aurait été la police fédérale qui serait venue, je les aurai cordialement envoyé se faire voir, sauf votre respect, dit le vieil homme à Adélie. Mais, en homme cultivé que je suis, je connais les Gardiens de l'Harmonie et leurs légendes, et j'ai entendu parlé de la révolution que vous avez personnellement menée contre votre frère, le Premier Triumvir de Naya.

- Les crimes de Venamia feraient pâlir ceux de Nathan, répondit Ad. J'ai du mal à concevoir que des amoureux de la nature comme vous, qui méprisez la violence et l'autorité des puissants, aient offert refuge à cette femme.

- Elle n'est pas venue ici en conquérante, ni même en Chef d’État, se défendit le maire. Mais en simple femme, recherchant simplement le calme et la tranquillité pour un moment. Quand elle est revenue il y a peu, elle était gravement blessée, et surtout très humble. Nous n'avions aucune raison de lui refuser l'asile. Les gens qui viennent ici laissent leur passé derrière eux.

- Il y a des passés dont on ne peut pas se décrocher, renchérit Narek avec un soupir.

Par cette remarque, il semblait évoquer son propre passé, quand il a trahi Adélie et ses camarades en rejoignant Nathan Dialine et les Agents de la Corruption lors d'une bataille importante. Ad lui avait pardonné depuis longtemps, de même qu'Archangeos qui en avait fait un nouveau Gardien, mais visiblement Narek ne s'était toujours pas pardonné lui-même.

- Si elle se rend bien sagement, nous écouterons ce qu'elle aura à dire, fit Kelifa. Puis elle aura un procès équitable au sein de la FAL quand tout ce merdier avec Horrorscor sera terminé. C'est tout ce que nous pouvons promettre.

- Elle n'est pas armée, certifia le maire. Nous n'autorisons aucune arme chez nous.

- Même si elle n'a plus Ecleus, elle a sûrement ses anciens Pokemon avec elle, intervint Faduc. Mercutio et Galatea ont dit qu'elle les avait quand ils l'ont affrontée et vaincue lors de la bataille de Veframia. Dojosuma et Drakoroc.

- Les Pokemon ne sont pas un problème, fit Kinan. Ils savent sentir le Don chez nous et nous faire confiance instantanément.

- Mouais... pour la plupart d'entre eux, ajouta Noémie, qui n'avait pas oublié certains Pokemon de la région Naya qui ne s'étaient pas laissés impressionnés par le Don.

Quelques curieux s'étaient regroupés autour d'eux, se demandant qui étaient ces étrangers et ce qu'ils voulaient, à regarder ainsi l'Arbre Creux Blanc comme s'ils s'apprêtaient à en faire le siège pendant des mois. Ad aurait pu les disperser avec le Don ou même les rallier à sa cause, mais elle ne sentait aucune hostilité venant d'eux. Pareil chez le maire : ses paroles étaient sincères. Ce n'était pas un traquenard préparée à l'avance par Venamia. Elle ne savait peut-être même pas qu'ils étaient là.

- Je vais y aller seule, décida Ad. Dîtes-moi dans quelle chambre et étage elle est.

- Euh, sis, c'est ptet pas l'idée du siècle, si tu vois ce que je veux dire, renchérit Killian.

- Cet arbre est plein de réfugiés. Je ne veux pas provoquer une panique générale en prenant d'assaut une chambre à sept. On reste discret. Vous restez là, et vous intervenez que si ça se passe mal. Même si Venamia rechigne à me suivre, je ne me vois pas perdre face à une femme désarmée, surtout si elle n'a plus Horrorscor en elle.

- Je n'aime pas ça, Lady Dialine, fit sombrement Faduc. Même attachée à un pilier la tête vers le bas, Venamia sera toujours dangereuse. Elle manie le mensonge comme personne et sa sournoiserie ne connaît aucune limite !

- Mon gars, j'ai grandi dans l'une des Trois Grandes Familles de Naya, avec Nathan Dialine comme grand-frère. Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur le mensonge et la sournoiserie, merci bien. Et puis, sans vouloir t'offenser, tu serais le dernier que je veux avec moi devant Venamia. T'es un brave garçon Faduc, mais je ne sens que de la haine et un grand désir de vengeance quand tu penses à Venamia. Et inutile de nier, tu ne peux pas leurrer mon Don.

Faduc baissa les yeux, visiblement vexé.

- Bien sûr que je la hais, et que j'aimerai la voir mourir. Elle m'a menti, s'est servie de moi et a tué mon père adoptif. Mais jamais je ne ferai volontairement capoter une de vos missions.

- Tant mieux, mais c'est le « volontairement » qui me dérange. Les sentiments les plus forts peuvent prendre parfois le pas sur la raison. J'en sais quelque chose.

Faduc abandonna la partie mais dit :

- Permettez que je sorte mon Latios au moins. Il peut ressentir toutes les émotions à la ronde, et en cas de problème, sera le premier à vous rejoindre pour vous aider.

- Fais donc, si ça peux te rassurer. Mais moi aussi, j'ai des amis prêts à me venir en aide.

Elle souleva le bout de sa combinaison pour montrer ses trois Pokeball, celles de Clic, Zegrozard et son fidèle Kung-Fufu. Mais elle ne comptait pas vraiment se lancer dans un combat Pokemon dans une chambre en bois, dans un arbre, et ce à plusieurs mètres au dessus du sol. Elle faisait davantage confiance à son Don, autant le passif que l'offensif.

Le maire lui indiqua le neuvième étage, la chambre 97. Adélie rentra donc seule dans l'Arbre Creux Blanc, profitant de sa présence dans ce lieu insolite, mais restant toujours sur ses gardes au moindre de ses pas. Comme c'était de Venamia qu'on parlait, Ad n'aurait pas été surprise qu'il y eut des mines ou des bombes dans chaque couloirs. Une fois au rez-de-chaussée, elle ferma les yeux et usa de son Don pour avoir un aperçu mental global des lieux. Elle y ressentit diverses émotions, souvent négatives de gens qui n'avaient pas grand chose, mais aucun désir de meurtre ou de tromperie.

Bien sûr, comme elle était dans un arbre, il n'y avait aucun ascenseur, et elle dût monter au neuvième étage par l'escalier, en croisant diverses personnes dont les origines étaient tout aussi diverses. Elle crut même entendre quelqu'un parler en riluvien. Pour qu'un habitant de ce lointain pays nordique se réfugie à Unys, qui a toujours été son grand rival, c'est qu'il devait avoir de sérieux problèmes là-bas.

Quand elle fut enfin au neuvième étage, légèrement essoufflée et avec les jambes qui tiraient un peu, elle n'hésita plus longtemps et fit apparaître son arc de lumière, son pouvoir offensif né du Don, puis elle envoya une vague de Don passif pour pousser les gens de cette étage à ne surtout pas sortir de leur chambre maintenant. La chambre 97 était vers le bout du couloir, et il n'y avait aucun verrou à la porte. Comme sur les autres d'ailleurs. Le mode de vie ici était une confiance aveugle envers tous les membres de la communauté.

Toujours prête à dégainer une flèche au moindre truc anormal, Ad s'approcha lentement, l'oreille tendue. Mais elle ne percevait aucun son de derrière la porte. Ne perdant pas plus du temps, elle inspira un grand coup, puis ouvrit violemment la porte, s'avançant rapidement dans la chambre, tenant une de ses flèches de Don du bout des doigts, prêt à lâcher. Et elle n'hésiterait pas à le faire, car ces flèches là n'étaient pas mortelles.

L'appartement était petit, mais possédait ce genre de confort naturel simple et proche de la nature. Venamia était là, tranquillement assise dans ce qui semblait être une chaise à bascule, devant la fenêtre, regardant au dehors. Ad la visa aussitôt, et pendant une demi-seconde, fut quelque peu surprise de l'apparence de l'ancienne Dirigeante Suprême. Fini les combinaisons noires avec cape, les brassards d'Eucandia, et les fouets électriques ou éclair d'Ecleus à la ceinture. Elle était habillée simplement d'un léger gilet et d'un pantalon bleu marine. Ses longs cheveux lilas n'avaient sans doute pas été coiffés depuis des jours, et ne reflétaient plus la perfection toute militaire de son ancienne coupe. Enfin, ses yeux étaient redevenus de la même couleur, de leur gris naturels.

Et plus que son apparence, ce fut son expression qui n'aurait pas pu être plus différente. Pour l'avoir souvent vu à la télé, et surtout une fois en face, Ad se souvenait de Lady Venamia comme d'une prédatrice, avec toujours cette expression sur le visage qui signifiait qu'elle s'apprêtait à vous dévorer tout cru, à conquérir et dominer totalement votre être. Là, elle avait le visage serein d'une femme normale, si ce n'était quelques cernes en dessous des yeux, et la peau pâle. Elle sourit aimablement en voyant Ad entrer, sans manifester une quelconque surprise.

- Ah, Lady Dialine. C'est donc vous qu'ils ont envoyé ? Je vous en prie, mettez-vous à l'aise.

Ad ne bougea pas d'un millimètre, son arc toujours tendu. Mais elle ne décelait aucune tromperie dans les paroles de Venamia. Le plus étonnant d'ailleurs, c'était qu'elle arrivait désormais à en sonder la sincérité, alors que durant le Sommet Mondial d'Almia où elle l'avait rencontrée, l'esprit de Venamia était protégée par une ombre que même le Don d'Adélie n'avait pu percer.

- Ou peut-être êtes-vous venue pour me tuer sans autre forme de procès ? Continua l'ancienne Dirigeante Suprême.

- C'est pas mon style, répondit Ad. Si la Reine Eryl me l'avait demandé, je l'aurai envoyée se faire shampooiner.

- Très aimable à vous. Inutile de prendre cette peine, de toute façon. Je serai morte bien assez tôt.

- Le truc, c'est que vous êtes déjà censée l'être, en fait. Igeus a dit à la face du monde entier vous avoir buté après l'explosion de la bombe Arctime à Veframia.

- Ce cher Erend a toujours su manier la vérité et le mensonge avec talent. Mais ce n'est pas tout à fait faux ce qu'il a dit. Lady Venamia a bel et bien disparu au terme de cette bataille. La personne que vous avez devant vous, ce n'est que Siena Crust, une simple femme sans pouvoir, sans ambition, brisée par les événements, et qui sait que sa vie ne vaut plus rien. Il ne me reste plus qu'une petite chose à faire avant de laisser derrière moi ce monde qui m'a rejeté.

Elle se leva difficilement, et même si elle ne ressentait toujours aucune volonté de nuire, Ad ne baissa pas son arc.

- C'est bien que vous soyez là aujourd'hui, Adélie, continua Venamia. Car je me souviens ce que vous m'aviez dit lors du Sommet Mondial d'Almia. Que vous aviez une dette envers moi, du fait de mon soutient matériel et financier à votre révolution de Naya. Et que vous la paierez, quoi qu'il arrive, car vous êtes une femme de parole. Je vais vous en donner l'occasion, aujourd'hui.

- Si vous le dites... Mais vous devez savoir que je ne vais pas trahir la FAL dont je suis l'un des Hauts Conseillers juste pour ma tranquillité d'esprit envers vous. Je ne peux pas faire mine de ne pas vous avoir trouvé.

- Oh, non, je ne compte pas échapper à mes responsabilités. Pas plus que je ne compte rester ici à réfléchir sur le sens de ma vie, même si le cadre est agréable. Et je vous l'ai dit : je vais bientôt mourir.

- Pourquoi ? Vous êtes malade ?

- Non. Mais je le dois, pour certaines raisons. À un endroit précis, à un moment précis. Pour le Requiem de l'Innocence.

- Le quoi ?

- Inutile de vous prendre la tête avec ça. Ne vous inquiétez pas. Je resterai avec vous, vous pourrez me surveiller à loisir. Mais du coup, j'en reviens au service que je vais vous demander, pour que vous régliez votre dette envers moi. Je n'aurai pas spécialement de regret en quittant cette vie, mais je laisserai quelque chose derrière moi. Quelque chose d’inachevé, auquel je tiens. J'aimerai vous le confier.

Alors, pour la première fois depuis qu'elle était entrée, Ad sentit, grâce au Don, une autre présence dans l'appartement.


***


- Ah ! Vous auriez vu sa tête, à ce petit humain, quand je l'ai déchiqueté en deux ! Il n'est resté que son masque qui s'est vite replié, comme tout les masques couards, je présume. Et son frère de portée, s'il était resté deux secondes de plus, il aurait terminé de la même façon ! Ces démons revenus d'entre les morts n'ont jamais entendu parler de moi, et c'est ce qui causera leur perte ! Ah ah !

Mercutio se retint de lever les yeux au ciel. Bertsbrand, à ses côtés, n'eut pas cet égard et le fit en soupirant longuement. C'était rare que les deux hommes soient d'accord sur quelque chose, mais là, la vantardise d'Excalord n'en finissait plus, et il se mettait à répéter à qui-mieux-mieux comment il était venu à bout du Marquis Roedan. Il était repassé sous sa forme normale, et semblait de très bonne humeur, bien que ce soit difficile à dire avec sa gueule d'automate.

L'Armée des Ombres s'était retirée, et Mercutio, bien qu'épuisé par l'utilisation continue de son Septième Niveau, s'employait à secourir les blessés. Il était tombé sur Zeff et Ithil, triomphants après leur combat contre une ancienne Marquise des Ombres, mais qui seront sans doute privés de revenir au combat dès demain, au vue de leurs blessures. Puis finalement, Bertsbrand était arrivé, lui aussi étant venu à bout de son combat contre les jumeaux 23ème et 24ème Marquis. Mais il n'en avait tiré aucune gloire, ce qui n'était pas vraiment son style. Mercutio avait vite compris que c'était Excalord qui avait fait tout le travail, en se dirigeant de sa propre volonté, et faisant de Bertsbrand un passager impuissant.

- Je dois avouer que j'ai eu de la chance d'être réveillé à cette époque, poursuivit le Dieu Guerrier. Votre monde est devenu si chaotique qu'on ne devrait pas s'étonner de ce genre de bataille. Même quand j'appartenais à ce simplet de roi Arthur, lors de la Guerre de la Grande Magie, puis plus tard, lors de la Guerre Civile de Galar, je ne m'étais jamais autant amusé !

- Dis, t'es devenu bien bavard toi, fit Mercutio. Je te préférai quand tu fermais ta gueule.

Excalord tourna ses yeux de plasma vers le jeune homme.

- En parlant de la Guerre de la Grande Magie... Sais-tu combien de Mélénis d'Avalon j'ai déchiquetés à l'époque ? Et encore avant, lors des Guerres de l'Acier ? Tu veux peut-être devenir un nombre de plus sur mon tableau de chasse, gamin ?

- Allons, je suis sûr qu'un fier Pokemon comme toi répugnerai à combattre un Mélénis crevé qui ne peut même plus se servir du Flux pendant quelque heures. Ça manquerait d'honneur.

- L'honneur est une création humaine. Je n'en ai que faire. Je détruis tous mes ennemis, quel que soit leur état. Je n'ai pas à m’embarrasser de scrupules. Je suis Excalord !

Il avait dit ça d'une façon telle que Mercutio cru entendre son maître quand ce dernier lançait « je suis Bertsbrand après tout », ce qui lui arracha un bref sourire. Il laissa à Bertsbrand le soin d'aller faire son rapport à Tender ou Madame Boss – sa prérogative en tant que commandant de la X-Squad – et se mit en quête de sa sœur.

- Mercutioooooo... Crust ?

- Qui le demande ? Soupira-t-il en se tourna vers cette voix profonde et sifflante. Que... oh nom de dieu !

Mercutio recula d'un bond, son épée dans une main et une Pokeball dans l'autre. C'était un Pokemon qu'il y avait devant lui, et il lui était familier, car Mercutio l'avait déjà affronté. Bipède, la créature avait des écailles et un exosquelette, une tête aplatie étrange avec des yeux qui semblaient avoir été dessinés, et deux gueules de serpents en guise de mains.

- Le 13ème... balbutia Mercutio. Ophiuton ?!

- Ouiiiiii... Je suis Ophiuton du Serpentaire.

Le jeune Mélénis fronça les sourcils. Cette créature avait été le fléau de l'Elysium, un ancien Pokemon du Zodiaque qui a été corrompu par Horrorscor et qui s'est retourné contre ses frères, avant d'être scellé dans la Tour de Babel. Mercutio et ses amis avaient eu à le combattre quand Zelan Lanfeal l'avait libéré de sa prison et en avait fait son instrument pour son plan fou d'extermination des Pokemon. Ça avait d'ailleurs été contre lui que Mercutio avait utilisé son Septième Niveau pour la première fois. Mais cette créature était d'une puissance redoutable. Sans Méga-Goldenger, Mercutio n'aurait pas pu le vaincre.

Mais là, Ophiuton n'avait pas l'air hostile. Plus étrange encore, il semblait changé : il était bien plus petit que dans les souvenirs de Mercutio, faisant plus ou moins la taille d'un humain, et ses couleurs, jadis d'un violet et rouge sombre, étaient devenues plus claires. Mercutio ne sut pas trop comment réagir, avant que Blazileo n'arrive d'un bond à ses côtés.

- Tu peux ranger tes armes, fils d'Elohius. Notre frère n'est plus une menace désormais, maintenant qu'il est libéré du fragment d'Horrorscor. Il a ressuscité, comme nous autres, enfin libre de la corruption.

- Je... je vois... marmonna Mercutio, pas vraiment rassuré pour autant.

Il obtempéra tout de même en baissant son épée. Ophiuton n'avait pas bougé son regard inexpressif. C'était difficile de savoir son humeur avec cette gueule là, qui ressemblait à un totem.

- Je voulais te remercccccccier, Mélénis, fit Ophiuton. En me tuant ce jour là, tu m'as libérééééééé, sauvé l'Elysium, et au delà de ça, tous les Pokemon de votre monnnnnnde. J'ai enfin pu renaître sous la lumière d'Erubiiiiiiiin.

- Euh... ouais, content d'avoir pu aidé. Et euh... qu'est-ce que vous fichez là ?

Il interrogea Blazileo du regard, qui répondit :

- Je suis sorti retrouver mes frères et sœurs. Thornauros, Ambrirgo et Capriel sont déjà aux côtés de votre reine Eryl dans son vaisseau. Les autres sont dispersés ci et là autour de l'Armée des Ombres, parfois au prise avec certains de leurs combattants. Demain, si c'est la volonté d'Erubin, nous serons tous réunis avec Eryl, pour porter le coup de grâce à nos ennemis.

- Parfait alors. Je compte sur vous tous pour la protéger. Elle a beau être devenue reine du plus puissant pays du monde, rayonner comme Erubin et maîtriser une partie de ses pouvoirs... eh bien, Eryl est toujours Eryl, en un sens.

Et moi, je l'aime toujours, aurait-il voulu ajouter. Parfois, il se posait la question. Avait-il été attiré par Eryl normalement, parce qu'il l'appréciait physiquement et mentalement comme elle était, ou bien justement à cause de pouvoirs supérieurs, du fait qu'elle soit une réminiscence d'Erubin, ce Pokemon créée par le propre père de Mercutio et dont il partage le Flux ? Au final, leur rencontre n'était-elle prévue depuis fort longtemps, une évidente preuve d'un destin supérieur qui les guidait tous, comme selon l'ancienne religion Destinal ?

Il finit par rentrer dans le Giovanni, qui s'était posé de telle façon à faciliter l'extraction des blessés, mais aussi des cadavres Rockets, qu'on entreposait provisoirement dans la soute, faute de mieux. Dans l'attente de funérailles honorables, il ne fallait pas que Lyre mette la main dessus et agrandisse encore plus l'Armée des Ombres. Il ne demandait pas plus que de rentrer dans les quartiers de la X-Squad et se prendre une longue douche chaude avant de piquer un somme, mais il se dirigea avant vers le labo, car il sentait la présence de sa sœur jumelle là-bas.

La sienne, et une autre qui n'était pas familière à Mercutio, mais qui résonnait étrangement dans le Flux, comme des interférences. Et il avait appris depuis le temps à reconnaître ce genre de présence : c'était celle des G-Man, contre lesquels le Flux n'agissait étrangement pas. Que faisait Galatea dans le labo avec un G-Man ? La curiosité l'emporta sur la fatigue et l'envie de douche.

Au final, il trouva sa sœur en train de préparer une guerre technologique. Elle s'était embarqué le méga-fusil que Natael avait mis au point contre les Pokemon Méchas et le portait en bandoulière. Elle avait aussi plusieurs grenades électromagnétiques à la ceinture, et plusieurs autres gadgets ci et là, dont un brouilleur de phase, un petit générateur qui perturbait l'immatérialité des Pokemon spectres... et de ceux qui jouaient au passe-muraille comme eux.

- Euh... Je pose la question évidente, ou tu n'en as pas besoin pour m'expliquer ? Commença Mercutio.

Il remarqua la personne avec elle, qui attendait dans un coin du labo, silencieuse et toujours un peu sinistre. Il s'agissait de Morgane, la championne de l’arène de Safrania... quand Safrania existait encore bien sûr. Mercutio la connaissait pas beaucoup, mais elle s'était déjà battue avec eux, notamment lors de la guerre contre l'Empire de Vriff, ou plus récemment encore durant la Guerre Mondiale. Une fille un peu creepy, toujours avec un visage imperturbable. Elle avait l'air d'avoir la trentaine à tout casser, mais elle en avait en réalité bien dix de plus, preuve de son potentiel G-Man. Non pas que cette preuve fut indispensable ; Morgane était bien connue pour savoir utiliser des pouvoirs psychiques étonnants ou encore pour avoir des visions de l'avenir. Il paraît qu'elle avait appartenu à la Team Rocket, dans sa jeunesse.

- Je pars, annonça Galatea. Une urgence. Tu te souviens de Crenden ? Bah durant la bataille, il est apparu sur le pont du croiseur avec un Alakazam et a enlevé le prof Natael.

- Crenden... Cette ordure est toujours vivant ? S'exclama Mercutio. Mais pourquoi enlever le prof ?

- Je lui demanderai quand je l'aurai retrouvé. C'est pour ça que je pars. Sans le Flux, je ne suis qu'une dresseuse parmi tant d'autres, alors que Natael lui, il est un atout majeur pour la Team Rocket. Et puis... c'est un membre de la famille, ou peu s'en faut.

Mercutio ne pouvait pas dire le contraire. Natael avait été le collègue et ami de leur mère Livédia, et l'une des rares personnes encore en vie qui pouvait leur parler d'elle avec précision. Et il était aussi le parrain de Mercutio.

- D'accord, mais comment tu veux le retrouver au juste ? Il peut être n'importe où !

- C'est pour ça que j'ai demandé de l'aide. Régis m'a en quelque sorte « prêté » Morgane ici présente. Elle maîtrise bien les pouvoirs psy, et peut pister ceux qui les utilisent s'ils sont passés par là. Elle pourra remonter la téléportation de l'Alakazam de Crenden, même s'il en a fait plusieurs avant d'arriver à destination.

- Mais vous n'allez pas manquer durant la bataille qui va reprendre demain ? S'inquiéta Mercutio. Lance n'a pas ramené énormément de G-Man pour le coup, chacun d'entre eux est précieux.

- Je ne suis pas une G-Man, répondit Morgane d'un air froid. J'en ai les pouvoirs, mais je n'ai jamais suivi de formation chez eux, et je n’obéis pas à Lance. Dans cette bataille, je ne suis qu'une dresseuse, dont la loyauté va en Régis Chen, et en ce que daigne me montrer l'avenir. Puis pour le coup, j'ai le sentiment que cette mission pour retrouver votre scientifique est drôlement importante dans le cours du destin. Elle va révéler quelque chose de dissimulé, qui changera le court de l'humanité pour les prochaines décennies...

- Mouais... Natael est peut-être en train de mettre au point un engin révolutionnaire, ou un truc du genre... Mais euh, pourquoi tu t'embarques tout cet attirail au juste ? Demanda Mercutio à sa sœur. C'est pas le flingue anti-Pokémon Méchas ça ?

- On savait, par Vilius, que D-Zoroark traînait avec Venamia durant la guerre. Tout comme Crenden. Ma main à couper que ces deux là bossent ensemble maintenant, comme ils le faisaient autrefois dans la Team Némésis. Du coup, autant venir préparée.

- Les Méchas seraient de mèche avec Horrorscor ?

- Bah, ils obéissent à Asmoth, non ? Et c'est lui qui a donné vie à Horrorscor. Mais concernant D-Zoroark, j'ai des doutes. Vilius avait dit à Madame Boss qu'il était une sorte de transfuge, qu'il restait auprès de Venamia pour se cacher des autres Méchas. Mais peu importe ses raisons ; je vais récupérer Natael. Le général m'a donné son accord.

- OK. Sois prudente alors, et reviens-nous vite. Je tâcherai de ne pas dégommer le Marquis et tous ses Démons Majeurs avant ton retour.