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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 05/04/2020 à 08:39
» Dernière mise à jour le 05/04/2020 à 08:39

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 376 : Vie de cauchemar, rêves de mort
Un cri aigu et désespéré se fit entendre entre les murs de la forteresse du Pic Démoniaque. Ce n'était pas une chose inhabituelle en ce lieu. Des gens se faisaient torturer ou mourraient dans l'indifférence la plus totale, et parfois même dans la joie sadique de leurs bourreaux. Depuis qu'elle avait été prise par les Réprouvés, l'ancienne prison était l'incarnation même du chaos et de l'anarchie. Il n'y avait aucune loi ici, à part celle, souvent changeante, du Maître des Cauchemars. Les occupants des lieux, tout comme les prisonniers, n'avaient aucun droit. S'ils en voulaient, il fallait qu'ils le prennent de force.

Aussi, il était plus que courant que les Réprouvés s’entre-tuent eux-mêmes pour des choses aussi triviales qu'une couverture ou qu'un paquet de cigarettes. Il était donc habituel ici de tomber au détour d'un couloir sur un cadavre ou sur ses morceaux, et on se contentait de l'éviter jusqu'à que quelqu'un le fasse disparaître, sans doute pour le manger ou marchander ses organes ou ses dents. Les viols étaient quotidiens, et souvent meurtriers. La forteresse de l'organisation terroriste était un lieu de violence journalière, de débauche et de morts, où les habitants étaient réduits à leurs pulsions les plus primaires.

Lord Vrakdale, le maître des lieux, était au courant de ça bien sûr, mais il s'en fichait. La vie ou la mort de ses partisans l'indifférait royalement. Le fait même de les laisser se débrouiller, sans aucune loi ou morale pour les entraver, était le fondement même de son action, de ce qu'il voulait pour le reste du monde. Que les humains soient libres de laisser leur sauvagerie s'exprimer, et qu'ils s'autodétruisent jusqu'à qu'il n'en reste plus un seul. Une merveilleuse façon de mettre fin à ce monde décadent !

Comme bien souvent quand il était seul dans son bureau, Vrakdale manipulait un pistolet non loin de sa propre tête, en se demandant s'il aurait le courage de tirer cette fois-ci. Non... ce n'était pas une question de lâcheté, mais de travail non fait. Vrakdale n'avait aucun problème avec l'idée de la mort. Sa vie, depuis la perte de ses êtres chers et sa transformation en monstre mutant, n'était qu'un abîme sans fond de désespoir et de rage. Le doux repos éternel de la mort, sans émotion, sans tristesse, serait pour lui une délivrance.

Mais le Maître des Cauchemars tenait à être le dernier à mourir. Avant de pouvoir se libérer lui-même du fardeau de la vie, il devait libérer tous les autres. Il détruirait ce monde. Car c'est tout ce qui lui restait. Car c'est un défi lancé à la face du destin, d'Arceus, ou de toute autre force cosmique qui avait anéanti sa vie. Vrakdale avait déjà fait payer Venamia et son Grand Empire. Il avait fait payer les puissants et les méprisants en anéantissant la quasi-totalité de la population de la capitale de Kanto. Il avait accompli sa vengeance. Mais alors…

- Alors pourquoi ça ne me fait rien ? Demanda Aedan Vrakdale dans le vide. Pourquoi je ne suis ni soulagé, ni heureux ? Pourquoi mon désespoir est-il encore là ?

En provoquant la mort de ces dizaines de milliers de gens, dont le petit Julian, un enfant on ne peut plus innocent, Vrakdale s'était élevé au rang du plus grand criminel que la Terre n'ait jamais connu. Il s'était totalement séparé de son humanité pour réellement devenir le monstre que son visage reflétait. Il aurait dû jubiler, pousser un éclat de rire de méchant comme dans un quelconque film ou manga... Mais non, il se sentait encore plus vide que jamais.

Et c'était ça qui le torturait. Ce vide provoqué par la mort d'Ujianie, que rien ne semblait pouvoir combler, pas même les pires exactions. Il était devenu non pas un psychopathe ou un seigneur des ténèbres, mais juste un mort-vivant, un puits de néant sans fond. Sa cause, à savoir faire vaciller le pouvoir des puissants pour donner naissance à un monde anarchique et totalement égalitaire, régi par la seule loi du plus fort, il n'y croyait même pas. Ce n'était qu'un prétexte pour soulever les foules, pour recruter des hommes. Tout ce qu'il souhaitait, c'était entraîner tous les êtres vivants dans le même puits de vide que lui. Mais peut-être n'aurait-il pas à le faire, avec les armées d'Horrorscor qui s'étaient levés à Kanto…

- Mon Seigneur…

Vrakdale quitta la vision hypnotique du canon de son pistolet contre son front pour lever les yeux. Aton, l'un des quatre Sygmus sous ses ordres, attendait devant l'entrée de son bureau, l'air hésitant. Vrakdale faisait de plus en plus peur à ses propres troupes, même aux Sygmus qui pourtant avait un physique bien plus repoussant que lui. Mais c'était tant mieux. La peur était une bonne chose, quand on ne pouvait motiver ses fidèles autrement.

- Qui y'a-t-il ?

- Un nouveau volontaire vient d'arriver.

- Et donc ? Il en arrive tous les jours.

C'était vrai. Depuis leur coup d'éclat à Veframia qui avait fait parler d'eux dans le monde entier, beaucoup de désespérés, de contestataires, de criminels ou de tarés en tout genre faisaient la queue pour rejoindre les Réprouvés. Avec les multiples bouleversements politiques qui éclataient partout dans le monde, et la perspective d'une armée de zombies qui s'approchait, nombre de rejetés de la société y voyaient là un signe du destin, comme quoi leur temps était arrivé. Ils n'hésitaient plus à se montrer au grand jour pour aider à faire vaciller l'ordre établi. Et le Maître des Cauchemars et ses terroristes masqués étaient le nouveau symbole de cette lutte contre le système.

- Dis à Lilwen de s'en charger, continua Vrakdale.

L'ancienne apprentie G-Man, aujourd'hui un cadavre ambulant qui avait été ressuscité par les Agents de la Corruption pour leurs expériences, était la fidèle seconde de Vrakdale, et s'occupait de toutes les taches concernant la gestion de l'organisation, notamment donc l'accueil des nouveaux arrivants, pour vérifier s'ils étaient sincères ou s'ils étaient des espions.

- Celui-ci, c'est différent, insista Aton. Déjà, c'est une femme, et elle ne semble pas une psychotique ou une criminelle en puissance. De plus, elle veut vous voir en personne. Elle... connaît votre véritable identité, et dit que vous lui auriez donné une... invitation, autrefois.

Une femme qui le connaissait sous son nom de Tuno, donc ? Jadis, le Maître des Cauchemars avaient été un sacré libertin avec le beau sexe. Des invitations à des femmes, il avait dû en donner des milliers... Vrakdale ne tenait pas à se remémorer le souvenir de celui qu'il avait été, mais il ne pouvait pas ignorer quelqu'un qui connaissait sa réelle identité. Même si Vrakdale s'était dévoilé à Mercutio lors d'un rêve, l'identité du chef des Réprouvés n'avait pas encore filtrée dans les médias.

- Fais là entrer, alors, conclut-il. Mais je devrais peut-être la tuer.

Aton haussa les épaules. Les Sygmus se souciaient bien peu du sort des humains. En fait, ils ne se souciaient du sort de personne. Il suivait Vrakdale car il était le seul à les avoir acceptés tels qu'ils sont, sans les contraindre à faire quoi que ce soit. Il revint quelques instants plus tard avec une femme dans la trentaine, aux cheveux auburn et aux yeux violets, habillée comme une vagabonde quelconque. Mais effectivement, elle semblait familière à Vrakdale, bien qu'il n'arrivait pas à se rappeler où il l'avait vu ni qui elle était.

- Je suis Lord Vrakdale, le Maître des Cauchemars, se présenta-t-il en se levant. Ainsi donc, je vous aurai invitée ?

D'ordinaire, quand les nouvelles recrues le voyaient pour la première fois, avec son visage à moitié noir et son œil d'un bleu électrique sans iris, elles avaient tendance à prendre peur, même les plus endurcies ou malades. Pas cette femme. Elle le regarda comme si elle était déçue par son apparence.

- Vous étiez bien plus séduisant avant, faut bien le dire, dit-elle.

- J'en aurai été sans doute flatté avant. Plus maintenant. Quelque soit l'homme que vous avez connu, il n'existe plus.

- Qu'en est-il de ses promesses alors ? Après m'avoir vaincue et si lamentablement sauvée la vie, vous m'aviez promis de m'accueillir si je n'avais nulle part où aller. Bien sûr, à l'époque, il s'agissait de m'accueillir dans la Team Rocket, mais je dois dire que je préfère bien plus votre nouvelle organisation.

Vrakdale fut forcé de fouiller dans sa mémoire, ce qui l’embêta. Moins il se souvenait de ses jours au sein de la X-Squad, mieux il se portait. Mais il n'avait rien oublié, et le nom de cette fille rejaillit dans son esprit.

- Tu es Célérité, l'un des commandants de la Team Cisaille ?

- C'était un nom de code. Mon vrai nom est Mihca Clerbonne.

Tuno se souvenait de cette femme, oui. Elle avait été une ennemie, servant un renégat Rocket qui avait fondé sa propre Team. Tuno l'avait vaincu en combat Pokemon. Elle possédait, s'il se rappelait bien, un Dardargnan chromatique assez stupéfiant.

- Tu es là pour rejoindre les Réprouvés alors ? Pour quelle raison ?

- Faut-il vraiment que vous demandiez ? Après la Team Cisaille, je n'avais plus rien. Plus de famille, plus d'argent, plus aucun statu. Le boss Trutos m'a recueillie alors que j'étais une ado en fugue. Quand j'ai trouvé le courage de revenir auprès de mes parents, j'ai appris qu'ils avaient été tués lors de l'invasion de Vriff. J'ai survécu tant bien que mal seule, volant pour survivre, vendant mon corps... Toujours en marge de cette société pourrie qui m'a toujours rejetée, pour qui je ne suis rien ! Je sais ce que vous voulez faire. Laissez-moi vous rejoindre. Laissez-moi partager votre cause !

Le discours passionné de Mihca agaça Vrakdale, sans doute parce qu'il était sincère. Il reprit son pistolet et le jeta devant la jeune femme, qui le regarda d'un air circonspect.

- Tu veux partager ma cause ? Alors, prends ce flingue et tire-toi une balle dans le crâne. C'est ce qu'implique mon projet. Un immense suicide collectif.

- Je me fous de crever. Du moment que ce monde crève avec moi !

- Le monde ne doit pas simplement « crever », réfuta Vrakdale. Que l'armée des morts qui se trouve à Kanto finisse par tuer tous les êtres vivants de la planète ne me satisfait nullement, sinon je la laisserai faire volontiers. Ce que je veux, c'est que le monde prenne conscience de sa vacuité. Que tout le système s'écroule. L'économie, les pays, les religions... que tout retourne à un état de chaos où les puissants, s'ils survivent, plongeront dans un état permanent de désespoir, et où les personnes comme nous pourront retourner vivre à la lumière en prenant la place qui leur ai due. Je veux faire de ce monde un cauchemar vivant. Ceux qui y auront survécu deviendront alors meilleurs, plus forts, plus résistants, et une nouvelle humanité verra le jour.

- Je marche avec ça, acquiesça Mihca.

Idiote, songea Vrakdale. Ce n'était que la rhétorique habituelle pour motiver les tarés et les rebuts comme toi. En fait, tu avais raison : je ne veux que la destruction du monde. Je recherche sa fin pour enfin obtenir la mienne…

Vrakdale ne savait pas pourquoi, mais ça l'ennuyait que cette fille devienne une Réprouvée. Peut-être parce qu'elle lui rappelait son ancien lui, le bon et toujours charmeur colonel Tuno de la Team Rocket. Ou peut-être parce qu'il avait espéré qu'elle retrouve une vie normale après la fin de la Team Cisaille ? Mais il fit taire ses restes d'humanité en lui. Son hésitation n'avait pas lieu d'être. Si cette Mihca voulait devenir un de ses pions, eh bien, ainsi soit-il. Il ouvrit une des étagères de son bureau, y attrapa un masque de Réprouvé et lui lança. La jeune femme mit le masque blanc aux lèvres rouges qui tirait la langue, symbole des anonymes qui se moquaient de ce monde, et elle cessa alors d'être Mihca Clerbonne. Elle devint un rouage de plus dans la machine de destruction généralisée qu'avait lancé le Maître des Cauchemars.

- Va trouver Lilwen, ma seconde, ordonna Vrakdale. Elle t'expliquera comment on fonctionne et te dira quoi faire. Mais ne te fais aucune illusion : ici, ce n'est pas la Team Cisaille, qui respectait une certaine hiérarchie. Ici, c'est le prélude de notre nouveau monde. Les forts prennent ce qu'ils veulent sans que personne ne les arrête. Si tu es faible, tu mourras, et personne n'en aura rien à foutre, moi compris.

- C'est compris, répondit Mihca sous son masque.

Elle s'inclina brièvement devant son nouveau maître et quitta la pièce. Vradake hésita à la suivre pour mettre au point la suite de son plan auprès de ses lieutenants, mais préféra aller s'allonger sur son lit, dans l'idée de ponctionner la force vitale des braves citoyens endormis du monde à l'aide de son attaque Cauchemar. Il lui suffisait de s'endormir lui-même, et alors, il pouvait s'infiltrer dans les rêves de toutes personnes endormies, peu importe la distance. Il pouvait les effrayer, les faire souffrir, ou encore carrément les tuer. Il y avait toutefois deux groupes qu'il ne pouvait pas atteindre : les partisans d'Eryl, et ceux du Marquis. Tous deux étaient protégés par la proximité des présences d'Erubin et d'Horrorscor.

Vrakdale flotta dans son Monde des Rêves, voyant ceux des autres comme des bulles qui s'étendaient à l'infini. Il lui suffisait d'entrer dans une. Il n'avait pas de cible particulière ce soir. Il voulait juste prendre plaisir de la peur et du désespoir d’autrui, et se regorger de sa vitalité, jusqu'à qu'il soit réduit à un légume brisé, ou à un cadavre. Mais alors qu'il s'approchait d'une des bulles, quelque chose d'inédit se passa. Vrakdale fut comme aspirée par une autre bulle. Une bulle de taille considérable, et d'une couleur sombre inhabituelle.

Ce Monde des Rêves là, le Maître des Cauchemars ne l'avait jamais vu. C'était un décor d'apocalypse, de villes qui brûlaient, de foules en délire qui en massacraient d'autres, de souvenirs millénaires qui montraient des scènes de désolation et de désordres en pagaille. Vrakdale vit tout cela sans avoir aucun contrôle dessus, sans pouvoir changer quoi que ce soit, ce qui ne lui était jamais arrivé. Il n'avait pas peur, car plus rien ne l'inquiétait désormais, mais était fortement intrigué. Et c'est alors qu'une voix retentit à travers ce Monde des Rêves. Une voix grave, terrifiante et cruelle.

- Bienvenu dans mes rêves, Maître des Cauchemars. C'est beau, n'est-ce pas ? Je voulais partager cela avec toi.

- Qui êtes-vous ?! Cria Vrakdale en regardant tout autour de lui.

- Je suis ce que tu désires. Au-delà de ton désir égoïste de mort, tu veux tout ça. Tu veux l'anarchie. Tu appelles la destruction. Tu souhaites le Chaos.

Une silhouette apparut enfin au milieu de ce décor de fin du monde. Vrakdale ne put la voir clairement, mais on aurait dit une créature humanoïde, ailée et cornue, avec ce qui semblait être des diamants bleus qui luisaient sur son torse, ses bras et sa tête.

- Et moi, je suis le Chaos, poursuivit l'apparition démoniaque.


***


Crenden savait qu'on le gardait prisonnier depuis un moment, et qu'on le droguait pour cela. Ses prises de conscience étaient aussi espacées que sommaires, mais à chaque fois, il se retrouvait attaché sur une chaise métallique incurvée, comme celle d'un dentiste, dans une pièce immaculée sans issue visible. Crenden tentait alors à chaque fois de se dématérialiser pour passer au travers de la chaise et du sol, mais ça ne marchait jamais. Son ravisseur semblait avoir pris des précautions, en immunisant toute la pièce de tout changement de phase. Une prouesse technologique remarquable, mais étant donné que celui qui l'avait kidnappé était un Pokemon Méchas, lui-même issu d'une technologie stupéfiante, ça n'étonnait guère le scientifique.

Du coup, privé de possibilités de s'enfuir, il se mettait à hurler. Pas tellement pour appeler à l'aide ; il se doutait que personne ne pouvait l'entendre, ou qu'il soit. Mais juste pour exprimer son mécontentement et sa frustration. Son esprit grouillait encore de monts et merveilles qu'il voulait à tout prix concevoir. Il souhaitait retourner à son labo dans le Palais Suprême de Veframia et mettre au point des inventions révolutionnaires. Non pas pour l'argent, la gloire ou pour aider Venamia dans ses conquêtes, mais juste pour le plaisir. Parce qu'il était un scientifique, un créateur.

Mais il ne pourrait rien créer d'ici, dans cette position. Malgré sa peur et sa colère, son esprit logique avait fini par comprendre que les longs laps de temps où il perdait pied suivaient ses séances de crises et de hurlements. Donc, un jour, après s'être réveillé plus ou moins avec l'esprit clair, il cessa de crier, d'exiger qu'on le libère, et attendit. Environ une heure plus tard, une porte s'ouvrit enfin, pour laisser entrer son ravisseur : une ravissante jeune femme aux cheveux noirs, connue sous le nom de Licia, qui fut sa supérieure quand Crenden servait Zelan et sa Team Némésis.

Du moins, c'était ce qui semblait. Crenden savait que ce n'était qu'une illusion, une fausse apparence. Licia était en fait une créature mécanique ultra élaborée, à l'image du Pokemon Zoroark. Crenden n'avait jamais vraiment pu étudier ces fameux Pokemon Méchas, et pourtant, là, tout de suite, il savait de quoi était fait D-Zoroark, son mode de fonctionnement et la façon dont ses ondes venaient perturber les sens de Crenden pour lui faire gober son illusion. Il connaissait D-Zoroark comme s'il l'avait fabriqué lui-même, et cela l'inquiéta, car ça n'avait aucun sens. Cette technologie le dépassait largement... comme toutes les autres que Crenden avait créé il y a peu. Il en avait conscience maintenant.

- Tu t'es enfin calmé ? Demanda D-Zoroark. On va enfin pouvoir avoir une conversation raisonnable alors.

- Pourquoi m'avez vous enlevé ? Marmonna Crenden.

- Cela peut se voir de différentes manières. À mon sens, je t'ai plutôt sauvé. Si tu étais resté à Veframia, tu aurais soit été emprisonné par la FAL, soit tué par cette bombe temporelle que tu as créée. Elle a fort bien fonctionné d'ailleurs, sais-tu ? Je crois que le nombre de morts s'élève à 2.846.178, à quelques milliers prêts.

Ce nombre hallucinant ne fit rien du tout à Crenden. Ce n'était pas lui qui avait activé cette fichue bombe. Sinon, autant accuser le gars qui avait inventé la poudre à canon d'être responsable de milliards de meurtres depuis aujourd'hui.

- Je ne l'ai pas créée, rectifia toutefois Crenden. J'ai juste achevé un prototype selon les plans que m'avait donnés Lady Venamia. C'est une invention Rocket, de base.

- Oui. Celle du dénommé Fedan Vrakdale, ancien Agent de la Corruption. Sauf que la sienne n'a jamais bien fonctionné, et personne après lui n'a réussi à la faire marcher convenablement, donc le projet fut abandonné. Mais toi, Crenden, tu es parvenu à la terminer et à la faire fonctionner de façon optimale en peu de temps, alors que tu n'avais que d'obscurs plans à ta disposition. Je pourrai bien sûr mettre ça sur le compte de ton génie naturel, s'il n'y avait pas eu en plus cette Dark Armor et les autres joujoux que tu as conçus pour Venamia, comme ces générateurs d'Eucandia artificiel par exemple.

Crenden fit mine de soupirer.

- Encore votre théorie comme quoi quelqu'un se serait amusé à parasiter ma cervelle pour y insérer tout ce savoir ? Et pourquoi diable, je vous prie ? Et surtout, comment serait-ce seulement possible ?

- C'est ce que j'aimerai découvrir, d'où ta présence ici. Je suis resté assez longtemps avec mon père et mes frères Méchas pour savoir qu'ils ne désirent qu'une chose : l'annihilation des formes de vie organique. Et ce ne sont pas les moyens qui leur manque pour cela. Infiltrer quelque chose dans un cerveau humain à distance, ce serait très faisable pour eux. D-Mewtwo, par exemple, est doté de capacité psychiques qui dépassent l'entendement. Tu ne te souviens vraiment de rien ?

- De quoi voulez-vous que je me souvienne ? S'agaça Crenden. Le soir, je ramais sur cette fichue bombe sans parvenir à trouver la formule adéquate de compression temporelle, et quand je me suis réveillé le lendemain matin, elle s'affichait dans ma tête comme si c'était la chose la plus évidente. C'est tout, et c'était pareil pour tout le reste. Je n'ai pas été visité par des esprits, pas plus que je n'ai entendu de voix dans ma tête !

D-Zoroark ricana.

- Oui... Les scientifiques Rocket qui a conçu mon père, Diox-BOT, n'ont pas entendu de voix dans leur tête non plus. Pas plus que le Docteur Fuji lorsqu'il a créé Mewtwo, ou que la Team Plasma quand elle a conçu ce cafard robotique de Genesect... et je pourrais continuer encore longtemps. La liste est longue.

- Je ne comprends rien... Quel rapport avec moi ?

- De tout temps, et plus encore récemment, les humains sont parvenus à des prouesses scientifiques remarquables, mais qui se sont avérées être des armes d'une puissance terrible qui avaient le potentiel d'annihiler l'humanité. Tu penses que c'est une coïncidence ? Qu'ils ont trouvé ça tout seul ? Que, par exemple, la région Pertinia avait tout le potentiel technologique nécessaire pour créer quelque chose comme l'Ultima Arma il y a plus d'un demi-siècle de cela ? Ou mieux encore, quand le dernier des Grands Roi de Kalos a conçu cette machine de mort qui a décimé la moitié de la région ? C'était il y a un millénaire, quand la technologie la plus élaborée du moment était la poudre à canon. Ça ne te choque pas, toi ?

- Alors quoi ? Demanda Crenden en secouant la tête. Toutes les grandes créations de l'humanité auraient été téléguidées par un génie du mal qui veut que nous nous entretuions avec ? C'est du complotisme de haut niveau mon gars, comme les abrutis qui pensent que la Terre est plate et que les voyages sur la Lune ont été montés en studio...

- Mon brave Crenden... Tout n'est que complot en ce monde. Trahison, duplicité, dissimulation, manipulation... Les humains font ça entre eux, des Pokemon le font à d'autres Pokemon, des Pokemon manipulent des humains, et inversement... et finalement, ce sont ceux qui se trouvent au-dessus du lot qui manipulent le plus de monde. Les Pokemon Méchas sont très bien placés en ce sens, et surtout, le dieu qui les dirige.

- Des robots qui ont un dieu ? Ricana Crenden.

- C'est le Créateur, celui qui a conçu notre Père D-Arceus, ou Diox-BOT comme les Rockets l'ont nommé. Ou plus précisément, celui qui a œuvré dans l'ombre pour que les Rockets le crééent pour lui. Il est également le créateur d'Horrorscor, qui est responsable de nombre de choses récentes pas très joyeuses. Et il commande également aux Mélénis Noirs, dissimulés dans l'ombre, qui attendent leur heure. Je veux parler d'Asmoth, le Dieu des Ténèbres, le premier des Mélénis Noirs. C'est lui, la cause de tout.

D-Zoroark avait usé d'une voix on ne peut plus dramatique, mais Crenden resta de marbre.

- Je suis censé frémir de peur ?

- Tu devrais, sachant ce qu'il a prévu pour vous autres les humains. Il vous déteste depuis la nuit des temps. Autant qu'il déteste les Pokemon, Arceus, et toute sa création. Mais il ne peut pas agir directement contre vous, sous peine d'être puni par Arceus et combattu par son frère Elohius. Alors, il vous laisse faire le sale boulot vous-même. Il vous manipule pour vous faire créer des armes ou des êtres surpuissants dont il peut se servir d'une façon ou d'une autre, comme les Pokemon Méchas. Ou bien il façonne lui-même ses propres serviteurs qu'il envoit ensuite contre l'humanité, comme Horrorscor ou les Mélénis Noirs.

- Et pourquoi vous me dites tout ça ? Vous n'êtes pas avec lui, en tant que Pokemon Méchas ?

- Je l'ai été. Ma participation au projet de Zelan d'exterminer les Pokemon et de ramener Horrorscor plus tôt que prévu, ma manipulation des Dignitaires pour provoquer une guerre civile à Kanto... J'ai fait tout cela sur les ordres de mon Père, qui les prenait sans doute directement du dieu Asmoth. Mais j'ai quitté ma fratrie. Je ne soutiens plus leur objectif d'éradication des formes de vie organique. Je me suis habitué au mode de vie humain, et à leur façon de penser. Pour Père et Asmoth, je suis un déserteur doublé d'un traître, et s'ils venaient à me retrouver, je serai mis en pièces détachées.

- Pas cool ça... Et donc ? Que comptez-vous faire ?

- Trouver Asmoth avant qu'il ne me trouve.

- Euh, et pourquoi ça ?

- Pour le tuer, répondit simplement le Méchas, qui laissa entrevoir la lueur rouge de ses faux yeux humains. Il a beau se qualifier de dieu, il reste mortel, bien qu'extrêmement puissant. Le corps d'un Mélénis est comme celui d'un humain : très fragile. C'est pour ça que je t'ai amené avec moi. J'espère qu'en fouillant ton esprit, je pourrais découvrir une intrusion mentale qui me fera remonter jusqu'à Asmoth... et l'identité dont il se sert pour manipuler son monde.

- Comment ça ? Commença à s’inquiéter Crenden. Vous voulez dire que ce dieu Mélénis serait parmi nous, à se faire passer pour un humain ?!

- C'est tout à fait ça. Il fait exactement la même chose que j'ai faite en m'infiltrant dans diverses organisations sous mes illusions. Et comme il ne parlait qu'à Père, je n'ai jamais vu son visage. Si j'arrive à l'éliminer, Père et mes frères n'auront plus aucune raison d'exister, et les Mélénis Noirs devraient se disperser et se faire oublier pour un moment. Le monde sera sauvé. Et moi aussi, surtout. Et j'ose espérer que cet acte me vaudra de la part de la FAL un asile politique en bonne et due forme, que je puisse y couler ma vie d'immortel auprès de vous autres humains.

- Je ne voudrais pas casser votre trip, mais ça m'étonnerait qu'ils acceptent un gus comme vous qui a failli provoquer l'extinction des Pokemon et une guerre meurtrière.

- C'est à voir. La X-Squad a bien pris sous son aile le Démon Majeur Gluzebub après qu'il ait trahi les siens. Ce n'était pas un modèle de vertu non plus. Œuvre avec moi pour démasquer Asmoth, Crenden, et toi aussi, tu bénéficieras du pardon des humains pour ta participation déterminante sur la bombe Arctimes.

- Je me fiche de leur pardon, répliqua le scientifique. Je n'en veux pas. Mais je vais vous aider. Car je n'accepte pas que quelqu'un entre dans ma tête sans ma permission, et encore moins qu'il me donne la solution à tous mes problèmes. Tricher en science, c'est pas amusant du tout !