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Une Légende s'éveille... de Ramius



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» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 16/02/2019 à 10:34
» Dernière mise à jour le 16/02/2019 à 13:16

» Mots-clés :   Hoenn   Mythologie   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 7 : Le Déluge
Par-delà les vitres de la timonerie, le monde extérieur se réduisait au pont de l’Essex. Au-delà, un brouillard dense comme la nuit bloquait la vue ; même le plat-bord du baleinier était indistinct. Ils auraient navigué à l’aveuglette sans le sonar sur lequel Sarah jetait un œil de temps à autre.

Celui-ci tenait déjà ses promesses. Non seulement suivre le Maître des Flots à la trace était un jeu d’enfant, mais en plus son simple mouvement dans l’eau permettait de récolter une foule d’informations sur lui : ils connaissaient déjà sa forme approximative et sa densité, donc sa masse ; ou encore la texture de sa peau, qui d’après Arthur le classait hors de tous les embranchements connus du règne aramitique (celui des Pokémons) et dont l’hydrodynamisme expliquait en partie le fait que l’Essex peinait à suivre le rythme de progression du monstre.

Et celui-ci ne donnait aucun signe de vouloir ralentir. Aussi les cerveaux de l’opération avaient-ils décidé de contacter Max à nouveau, et attendaient qu’il pour commencer une seconde visioconférence. Plusieurs jours avaient passé depuis la précédente ; ils avaient leurs nouvelles données à lui communiquer, et peut-être lui-même aurait-il trouvé quelque chose lors de ses recherches.

En attendant que Max décroche, Arthur ne pouvait s’empêcher de penser à leur situation. Ils suivaient le Maître des Flots depuis des heures, et celui-ci ne semblait vraiment pas vouloir cesser sa progression inexorable. Impossible de savoir où ils allaient, ni quand ils parviendraient à affronter enfin le monstre. Ils n’avaient jamais imaginé que celui-ci puisse les tenir pour quantité négligeable. Leur seul réconfort était que ce voyage fatiguerait le Pokémon, et qu’ils pourraient l’attaquer.

Allô ?

C’était pas trop tôt.

Salut Max ! répondit Arthur.

– Désolé si je vous ai laissé poireauter. Je rentre à peine de la bibliothèque ; j’ai pu creuser cette piste dont je vous parlais l’autre jour. Et c’est terrible ; au-delà de tout ce que nous avons imaginé. Avez-vous pu l’observer ? Est-ce que vous savez à quoi il ressemble ?

– Ouais, il nous a approchés sournoisement tout à l’heure, et depuis on l’examine au sonar en lui courant après.

– Combien d’embranchements sur sa queue ?

Cette question laissa tout le monde interdit. Sarah finit par se pencher sur l’un des écrans du sonar.

Quatre, je crois.

– Arceus soit loué, vous évitez le pire.

Arthur eut un mouvement de recul involontaire. Max ne croyait en rien, et certainement pas en Arceus. Et en même temps, sa fébrilité, ou plutôt sa peur, était nettement perceptible. Sarah, qui commençait à le connaître, s’en rendit compte elle aussi, et apostropha Max, assez brutalement.

Accouche Max. Qu’est-ce que tu as trouvé ?

– Avez-vous entendu parler de… de la légende du Déluge ?

– Vaguement, répondit Matthieu. Mon père s’en servait comme croquemitaine quand j’étais gosse, mais ça remonte à si longtemps ! J’ai tout oublié, depuis.

– La version que j’ai pu étudier à la bibliothèque est assez ancienne, elle a un peu plus de deux mille trois cents ans. J’ai aussi pu croiser ses références avec… pas mal d’archives scientifiques, des études de climat, etc… donc j’y accorde un crédit plutôt solide. De plus, ce qu'elle décrit a aussi été peint sur un pan de caverne, enfoui sous la Route 111. C'est-à-dire que les peintures qui ont été retrouvées là correspondent aux descriptions de... bref.

Il y a deux mille sept cents ans donc, les Humains ont commencé à domestiquer les Pokémons. Grâce à leur aide, assurer leur subsistance devenait de plus en plus facile. La pêche est apparue. Des gens se sont mis à utiliser des Pokémons électriques, en grande partie inconnus des aquatiques, et purent chasser ces derniers.

Au début, ils restèrent raisonnables. En quatre siècles cependant, la mer était devenue comme un gigantesque réservoir de nourriture. C’est alors qu’un hiver terrible s’abattit sur le monde, dont la cause n’est expliquée qu’obscurément ; mais dont la véracité est vérifiable. Les quelques arbres âgés de deux millénaires qui ont été abattus alors qu’on pouvait les soumettre à des techniques d’analyse récentes l’ont confirmé ; il y a 2357 ans, l’hiver a atteint des températures de moins quarante (Celsius) sous nos latitudes.

Les calottes glaciaires se sont étendues comme jamais ; les peuples qui ont subi cet hiver n’en ont certainement pas tous réchappés, et il y a également eu des ravages parmi les Pokémons. Sur terre, la chasse devint frugale ; l’été suivant fut mauvais et la manne des océans, naturellement épargnés (même si les réserves de poissons ont quand même un peu souffert) parce qu’il est impossible de les geler au-delà de quelques mètres de profondeur ; cette manne donc devint la source de toutes les convoitises. Les Humains craignaient un nouvel hiver mortel.

Ils accumulèrent des stocks de poisson. Beaucoup trop de stocks de poisson. L’océan se vidait à toute vitesse.

Max fit une pause.

Ça a commencé comme pour nous… Des navires qui ne rentraient pas, etc… Mais ces Humains avaient déjà plus d’un tour dans leur sac, et ils continuaient de pêcher plus que nécessaire. Alors le monde s’est recouvert de nuages. Une pluie sans fin commença à s’abattre sur le monde ; et pas un misérable crachin. Que des fleuves nouveaux se soient déversés du ciel est sans doute une exagération ; que des fleuves soient sortis si loin de leurs lits qu’on retrouve encore des nappes phréatiques sous des déserts, isolées de toute étendue d’eau liquide par des centaines de kilomètres de roches imperméables… est avéré.

Le monde aurait été noyé ; la désolation était déjà grande. Des expéditions ont été lancées ; celles qui sont revenues ont attribué la cause de ces ravages à un Pokémon surpuissant. Horriblement semblable à notre Maître des Flots.

D’autres ont ramené d’autres résultats. Une seconde créature, semblable, mais terrestre. Un enfant parvint à gagner sa confiance et la lança sur le Maître des Flots. Après un combat qui modifia radicalement l’aspect d’un bon tiers du monde, tous deux s’endormirent d’un sommeil de plomb.

Quelques détails pour finir... Ce Maître des Flots, que les Humains appelèrent Kyogre, ne mesurait que quelques dizaines de mètres (impossible de faire une conversion plus précise) ; cependant, il était capable d’absorber de l’eau et d’en faire de la chair, plus de chair. Au fil du temps, c’est ce nom de Kyogre qui a donné le mot Déluge.

Il y eut un moment de silence, lourd et oppressant. L’exaltation de Max lui avait fait réciter son conte à toute vitesse. Puis Arthur réagit.

Enfin, Max… Tu ne nous demande tout de même pas de croire à un conte pour enfants ?

– Deux choses, Arthur, sont à éviter absolument quand on a affaire à des légendes. Y souscrire entièrement, et les rejeter en bloc. La seule chose vraiment invraisemblable dans celle-ci, c’est que le héros qui sauve le monde sorte à peine de l’enfance, même selon les normes de l’époque.

– Et Kyogre qui se transforme en Déluge… Désolé mais ça fait quand même très éloigné comme mots.

– Les langues évoluent très vite, Matthieu. Le parler des enfants est déjà différent du notre, et personne ne pourrait se comprendre à plus de six générations d’écart.

– Admettons. Mais qu’un Pokémon ait survécu aussi longtemps, tout de même ?

– Nous ne parlons pas d’un Pokémon, Arthur. Nous parlons d’une divinité.

Personne ne sut que répondre à cela. Des semaines plus tôt, entendre les suggestions de Max avant l’embarquement avait déjà été choquant pour tout le monde ; mais l’entendre maintenant affirmer le plus calmement du monde qu’il existait un – au moins un – une telle chose, dans monde dominé et connu par l’Humanité … C’était inconcevable.

Où… commença Arthur. Où est passé le Max qui n’admettait ni dieu ni maître ? Ce Max qui, il y a un an à peine, me proposait tranquillement de prendre le contrôle du monde ?

Un silence gêné plana. Indifférent à l’énormité de ce qu’il venait de lâcher, Arthur reprit.

Je te reconnais à moitié dans cette façon de tout voir froidement et logiquement, de chercher des preuves et d’abandonner tous tes doutes dès que tu en as accumulé assez. Mais tu suggère quand même que… que tout ce en quoi nous croyons – ne croyons pas – que l’Humain soit le seul être intelligent – non : capable de modifier le monde… soit faux ?

– Je n’ai pas à te dire, Arthur, qu’un Pokémon marin est incapable de déployer autant de puissance que Kyogre. Je n’ai pas à te dire non plus qu’aucun embranchement du règne aramitique ne le peut. Je ne devrais pas avoir à te dire que le fait qu’un Pokémon fédère les aquatiques et les force à passer outre les petites barrières inter-espèces telles que les relations proie/prédateur, et parvienne à imposer sa loi à l’Humanité, est prodigieusement anormal ! Permets-moi de te rappeler qu’aucun – aucun – Pokémon n'est censé pouvoir vaincre une foutue saloperie de vaisseau de guerre ! Bien sûr, une équipe surentraînée peut en mettre un en grave danger, mais… Tu as entendu parler comme moi – exactement comme moi – de la façon dont la Première Flotte a été pulvérisée !

Arthur resta médusé de cet éclat de colère. Max lui-même sembla se rendre compte à quel point il contrastait avec l’image qu’il renvoyait habituellement. Il garda le silence un instant, puis reprit la parole, plus calmement mais pas moins fermement.

Des évènements extraordinaires appellent des explications extraordinaires. Et il faut nous rendre à… peut-être pas l’évidence, mais la vérité : le Maître des Flots et Kyogre ne font qu’un. Vous pourchassez un dieu.

Il y eut un long silence, que personne ne souhaitait rompre. Max attendait que ses interlocuteurs acceptent ses révélations. Arthur, effondré sur le siège du timonier, restait plongé dans ses pensées. Matthieu, quant à lui, se tortillait les mains, à la fois stupéfait par les propos de Max et par ceux d’Arthur. Sarah, enfin, pianotait sur le sonar pour le forcer à acquérir plus de données sur l’aspect général du Maître des Flots, ou plutôt de Kyogre, puisque leur adversaire était apparemment le responsable du Déluge. Finalement, ce fut elle qui rompit le silence.

J’ai obtenu un bon profil de la silhouette de Kyogre. Si c’est bien lui. Si tu as une image de ces peintures, j’aimerais comparer.

Toujours sans un mot, Max leur envoya ce qu’elle demandait. L’image représentait un pan de mur, puissamment éclairé par des projecteurs blancs car se situant visiblement dans un endroit sombre. Dessus étaient représentés quatre êtres – des Pokémons ?

Deux étaient rouges : l’un, en bas à gauche et de profil, ressemblait un peu à un Dracolosse recroquevillé sur lui-même ; mais un Dracolosse rouge sang, sans ailes, avec une étrange queue plate et des pattes démesurées. Il était dirigé vers la gauche. L’autre, au-dessus, était de face. Il ressemblait beaucoup au premier, mais était plus grand, et il en émanait une étrange impression de puissance ; des lignes jaunes les reliaient, apparaissant autour du petit et allant s’incruster dans le grand – littéralement : les lignes rentraient dans son crâne, se frayant un passage entre ses excroissances osseuses. Entre eux, un rond rouge ornait la paroi.

Les deux autres, bleus et ressemblant furieusement à des Wailords, étaient placés en vis-à-vis des deux premiers. Le petit regardait vers la droite, et se tenait aussi replié sur lui-même ; des lignes jaunes les reliaient également, de la même façon, et un rond bleu les séparait.

Sarah afficha sur l’écran une représentation de leur proie. La ressemblance avec le petit bleu était frappante. C’était presque le même Pokémon.

D’accord… Donc ce sont là Kyogre et Groudon… Au fait, Max, qu’y a-t-il au-dessus d’eux ?

– Voilà pourquoi je vous ai demandé combien il y avait d’embranchements sur sa queue ; vous pouvez constater que sur celle de la représentation du dessus, il y en a huit. Ce qui est représenté est un phénomène apparemment similaire à la Méga-évolution, mais fonctionnant sans Gemmes (ni Sésame, ni Méga).

Vers la fin de leur combat, Kyogre et Groudon adoptèrent tous deux ces formes. Leur puissance est plus incroyable encore que leur forme normale ; bien plus que dans le cas d’une Méga-évolution. J’estime que la majeure partie des bouleversements causés par leur lutte l’a été alors qu’ils étaient sous ces formes…

Une fois encore, l’auditoire de Max resta silencieux. Cependant, ils commençaient à admettre l’existence de Kyogre. Il décida donc de ne pas enfoncer le clou plus loin ; avec le temps, la vérité s’imposerait naturellement. Pour l’instant, il n’y avait plus besoin de montrer le statut divin du monstre. Max relança donc la discussion, ou la dispute, sur le sujet suivant.

Tu as dit que vous couriez après Kyogre, Arthur. Vers où ?

– À l’Est, légèrement sur le Nord.

– Une idée sur l’endroit où il se dirige ?

– Aucune.

– Bon, il y a quoi dans cette direction ? Avec un peu de chance il fonce vers l’endroit où il est le plus puissant.

– Comment ça, avec un peu de chance ?

– Si nous pouvons déterminer quel genre d’endroit c’est, nous pourrons imaginer quel en est l’opposé, et…

– Tu veux l’affaiblir ? On risque d’avoir du mal à le jeter sur la terre ferme, hein… Bon, voilà une carte.

Ignorant les tentatives de Max pour reprendre la parole, Sarah afficha une vue satellite de l’endroit où ils se trouvaient : dans les eaux inter-Régionales au Sud de Hoenn. Le satellite ajoutait un relevé topographique, ce qui permettait de voir la profondeur moyenne. Kyogre avait attaqué le récolteur dans une sorte de bassin plutôt profond entouré de haut-fonds.

Et à l’Est, barrant le paysage comme quelque balafre au flanc du globe, se trouvait la Fosse d’Izu-Ogasawara. Un prolongement vers le Nord de la célèbre Fosse des Mariannes, descendant presque à une dizaine de kilomètres sous la surface. Si Kyogre devait être à son aise quelque part avec sa taille gigantesque, c’était là. Et il fonçait droit dessus.

La carte donnait l’impression trompeuse que cette fosse était plus profonde que large tant sa couleur était plus sombre que celle des eaux environnantes. En réalité, elle n’avait rien d’une tranchée ouverte dans la croûte terrestre : c’était un enfoncement progressif du sol, en pente douce, sur une longue distance. Kyogre aurait des milliers de kilomètres cubes d’eau pour se déplacer : il ne serait pas gêné par sa propre démesure.

Max fut le premier à reprendre contenance.

Parfait. Groudon doit se cacher dans un endroit similaire ; une dorsale peut-être, ou un volcan. Rentrez au plus vite pour que nous puissions partir à sa recherche.

– Pardon ? Nous avons un dieu en train de vadrouiller, et toi tu voudrais en réveiller un deuxième ? Mais t’es complètement taré !

– Arthur, vous saviez avant même de partir que vos chances étaient minces. Je le répète ; ce que vous affrontez nous dépasse tous. Seul Groudon peut vaincre Kyogre, ou du moins l’affaiblir assez pour que nous puissions le vaincre. Sans lui, vous êtes perdu !

– Bien sûr que nous ne pouvons pas le vaincre. Nous le savons depuis le départ ! C’est pour ça qu’on a acheté des balls ! Dis-moi, à l’époque du Déluge, les pokéballs existaient, peut-être ?

– Non, mais…

– Voilà ! Nous avons pu voir hier que Kyogre rentre tout à fait dans les balls ; quoi que tu en dises, c’est un Pokémon. Un Pokémon surpuissant, craint comme une divinité, mais impuissant face à la technologie.

– Et je suppose que son impuissance face à la technologie t’a permis de la capturer en un coup ?

– … Non. Mais il peut l’être. C’est bien parce qu’on le pensait difficilement assimilable par les balls qu’on en a amené des centaines, et qu’on a prévu de l’en inonder !

– En en ignorant alors totalement les conséquences ! Je devine à vos apparences que la seule ball que vous avez lancée a vu sa sécurité court-circuitée ; et vous prétendez encore que beaucoup de balls suffiront ? Réveillez-vous !

Les visages consternés des trois occupants de la timonerie confirmèrent à Max que son hypothèse était juste.

Votre seule chance est Groudon. C’est aussi simple que cela. Faîtes demi-tour, Matthieu.

Encore abasourdi par tout ce qui s’était dit, Matthieu ne réagit pas. Arthur, en revanche, faillit sauter au plafond.

Non, certainement pas !

– Et pourquoi ça, Arthur ? Tu as un autre moyen, peut-être ?

– Rien que celui que je soutiens depuis le début…

– Voilà.

– Non, pas voilà ! Ta solution ne change rien non plus !

– Alors explique-nous en quoi.

– Si tu le laissais parler, coupa Sarah, c’est sûr que ça irait plus vite.

– Merci. Si la légende du Déluge est conforme à la réalité de ce qui s’est déroulé il y a deux mille ans, alors Kyogre a beaucoup grossi depuis. La raison me semble évidente : il veut détruire l’Humanité une bonne fois pour toutes. Comme tu l’as fait remarquer, Max, sa colère a été réveillée, il y a deux mille ans comme de nos jours, par une surexploitation des océans.

Nous répétons les erreurs qui ont failli détruire le monde, en pillant non plus les bancs de poissons mais les bancs d’algues, la nouvelle proie facile… Et Kyogre s’est de nouveau réveillé. Oui, je veux bien le croire, Max. Nous combattons un dieu. Et si nous en réveillons un deuxième, nous condamnons le monde aussi sûrement qu’en ne faisant rien. Tu dis que Kyogre et Groudon ont failli détruire le monde une fois en forme Méga-évoluées…

– Le terme exact est Primo-Résurgence.

– La ferme !

– Primo-Ressurgies si tu préfères. L’Humanité vit en majorité sur les espaces littoraux, je ne t’apprends rien. En ravager un tiers serait déjà une catastrophe abominable ; mais Kyogre, cette fois-ci, a mis le paquet niveau puissance. Il mesure six cent cinquante trois mètres de long, pas quelques dizaines ; s’il devait affronter Groudon, la dévastation toucherait bien plus qu’un tiers des côtes. D’autant que nous ne manquerions sûrement pas de gaver ce dernier d’AVs.

Non. Je ne peux pas accepter le déchaînement de deux pouvoirs aussi immenses. De plus, si Kyogre est assez altruiste pour s’intéresser à d’autres Pokémons que lui, et pour les protéger des Humains, il faut considérer qu’il est intelligent ; et s’il nous voit tourner casaque et aller fouiller du côté de Groudon, il ne perdra pas un seul instant et libèrera toute sa puissance, pour nous détruire au plus vite. En cinq mots : nous n’avons plus le temps. Le monde sera inondé avant que nous n’ayons simplement trouvé Groudon.

Il faut aller de l’avant. Il faut affronter Kyogre maintenant, quelles qu’en soient les conséquences. Nous nous sommes engagés là-dedans sans vraiment savoir ce que nous faisions, mais il n’y a plus de retour en arrière possible. Si nous reculons maintenant, tout est perdu ; si nous allons de l’avant, nous ne risquerons que nos propres vies.

Va, Max. Pars à la recherche de Groudon. Si nous échouons, il sera – tu seras – le dernier rempart de l’Humanité contre un nouveau Déluge.



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