Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Team Rocket X-Squad de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 29/10/2017 à 08:14
» Dernière mise à jour le 19/01/2020 à 11:43

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 334 : Le débarquement
Onze mois plus tard…



Johkan, enfin !

Alors que les premiers navires de débarquement atteignaient les côtes d’Oliville, Bertsbrand, sur l’un d’entre eux, voulaient être le premier à poser le pied à Johkan. Sans raison particulière, outre sa recherche constante et éternelle du swag. Il y avait quelque chose de symbolique à ce que le leader de la X-Squad, qui avait gagné une telle renommée depuis presque un an, soit le premier à fouler le sol de la région-mère du Grand Empire. Un petit pas pour Bertsbrand, mais un grand pas pour la Confédération, tout ça…

Les deux camps n’avaient évidement pas attendu que Bertsbrand débarque pour commencer la bataille. La flotte aérienne de la Confédération se frottait aux défenses d’Oliville depuis maintenant une bonne heure ; préalable nécessaire au débarquement des forces au sol venue à la fois d’Hoenn et de Sinnoh. Le temps était venu : c’était la reconquête. Le temps d’en finir une fois pour toute avec cet empire du mal et de réinstaurer la paix et la démocratie à Johkan.

Il y a onze mois, pourtant, Erend Igeus, le Commandant Suprême de la Confédération Libre, s'était fait capturer par Venamia. Beaucoup alors avaient cru que ce serait la fin de cette alliance anti-Venamia. Bertsbrand l’avait pensé lui aussi à un moment. Mais tout porte à croire qu’Arceus ne les avait pas abandonné. La reine Eryl avait prit solidement les rennes de l’alliance, et grâce au soutien de tous, ça avait tenu. Le général Lance était un militaire de renom, et Silvestre Wasdens un politicien expérimenté. Avec Eryl comme figure de proue, tous deux étaient parvenus à garder la Confédération en état, et même à la consolider.

Peu après le soutien des Gardiens de l’Harmonie, c’était la région de Naya, neutre jusque là, qui avait pris position pour la Confédération. Ils n’avaient certes pas envoyé d’unité combattante, mais leur soutien logistique et financier n’avait pas été refusé. De plus, avec Gluzebub de son côté, la Confédération avait pu reprendre en peu de temps plusieurs villes d’Hoenn. Et pendant que la Confédération se renforçait, c’était le Grand Empire qui était en difficulté. Les Réprouvés, ces terroristes avec un masque bizarre, semblaient avoir pris Venamia pour cible unique et perpétuelle, enchaînant les attentas sur le sol de Johkan ou sur les intérêts militaires du Grand Empire. Alors, même si la Confédération ne soutenait évidement pas leurs actions violentes et criminelles, elle ne pouvait pas prétendre que ça ne l’arrangeait pas.

Bertsbrand, lui, avait pris la pleine mesure de son potentiel militaire quand il était en mode Revêtarme avec Excalord. Ça avait été particulièrement visible quand il avait reconquit la ville de Lavandia à lui tout seul ! Il s’était contenté de traverser le ciel à une vitesse folle, semant tous les appareils espions ou armes anti-aériennes de l’Empire. Il avait atterrit en plein milieu de la ville fortifiée, et alors que les balles et la plupart des attaques de Pokemon rebondissaient sur son armure complète en alliage de Sombracier, de Lunacier et de Vifacier, il avait éliminé seul les officiers de l’Empire et les défenses internes de Lavandia. Quand son unité l’avait rejoint, vingt minutes après, les soldats qui tenaient la ville s’étaient déjà rendus à Bertsbrand. Même Mewtwo n’aurait pas pu faire aussi vite ; ou alors il aurait anéanti carrément la ville.

Depuis, la X-Squad se faisait une publicité en or. Seuls les Démons Majeurs pouvaient leur poser des problèmes, mais étrangement, ils s’étaient fait de plus en plus absents sur le front d’Hoenn. Peut-être le Marquis craignait-il qu’ils ne le trahissent comme Gluzebub ? Ou alors les Démons Majeurs avaient compris que Bertsbrand était le patron. En tout cas, la Confédération en avait bien sûr largement profité, et avait reconquit une grande partie d’Hoenn en quatre mois.

Et c’est alors qu’il s’était passé quelque chose qui avait enfoncé le clou pour le Grand Empire : sa dirigeante s’était volatilisée. En effet, depuis maintenant sept mois, Lady Venamia était introuvable. Personne, même ses plus proches conseillers, ne savaient où elle était passée. Et ça c’était vite fait ressentir sur le champ de bataille. Car avec son œil rouge magique, Venamia pouvait voir l’avenir, et prédire les tactiques adverses avant même qu’elle ne soient mises en route. Il était quasiment impossible de gagner une bataille avec elle à l’arrière. Tout était soudainement devenu plus facile ; plus de Démons Majeurs, plus de Venamia, et des troupes impériales perdues et démotivées qui se rendaient ou changeaient de camp à la chaîne.

Chacun avait sa petite théorie expliquant la disparition aussi soudaine d’inexpliquée de la Dirigeante Suprême. D’aucuns pensaient qu’elle s’était suicidée pour une raison ou pour une autre, en faisant en sorte qu’on ne retrouve jamais son corps. Ou alors, elle avait été tuée par le Marquis des Ombres après un désaccord quelconque. Certains affirmaient qu’elle était partie se cacher à l’étranger sous une autre identité. D’autres affirmaient carrément que Lady Venamia n’avait jamais existé. Mais Bertsbrand connaissait la vérité, lui. Venamia avait tout simplement flippé. Elle avait compris que Bertsbrand n’allait pas tarder à s’occuper de son cas, alors elle avait abandonné son empire et son identité.

En plein désarroi, les autorités du Grand Empire s’étaient tournées vers Vilius, qui avait été plus ou moins le second de Venamia, pour qu’il prenne le commandement. Ce qu’il avait fait, avec dans l’idée de précipiter encore plus la chute du Grand Empire. Madame Estelle avait visiblement dit vrai à son sujet ; Vilius enchaînait les erreurs stratégiques d’une telle façon que c’était évident qu’il le faisait volontairement, et tout en prenant soin ensuite d’accuser des généraux zélés de Venamia d’incompétence et de les faire exécuter. Il s’était même débrouillé pour envoyer des informations à la Confédération, du style où le Grand Empire allait attaquer, quelle ville sans trop de défense il fallait qu’ils visent…

Après quelque temps, constatant les déboires successifs du Grand Empire, ses alliés avaient commencé à tourner leur veste peu à peu. La région Galar avait marqué le pas en premier, débattant sans fin sur la nécessité de sortir de l'alliance et entraînant les autres dans le doute. Le Grand Empire était quasiment seul désormais, et la Confédération était à ses portes, à Oliville. Hoenn était totalement reconquise, et tous les alliés, tels Sinnoh et Kalos, pleinement désireux d’en finir une fois pour toute. La Confédération avait envoyé la majorité de ses forces sur le Grand Empire, dans l’idée de le conquérir, ville par ville, et ce jusqu’à la capitale Veframia. Vilius ne ferait rien pour les en empêcher, si ce n’est une petite résistance de principe. Les Agents de la Corruption et leurs Démons Majeurs semblaient avoir quitté le navire depuis longtemps. Venamia n’était plus là pour donner ses ordres éclairés et stratégiques et pour maintenir solidement son territoire. Bref, la guerre serait bientôt terminée.

Elle serait d’autant plus terminée rapidement que Bertsbrand venait justement de mettre le premier à terre. Les tirs et les bombardements pleuvaient dès leur arrivée sur la plage. Le Battle Frontier situé non loin avait sérieusement morflé. Bertsbrand entendait les balles siffler à coté de lui alors qu’il avançait, mais il ne s’en souciait aucunement. Excalord recouvrait totalement son corps, même sa tête. Bertsbrand pouvait voir à l’aide d’une visière électronique de la même couleur bleue électrique que les ailes à plasma d’Excalord. Les balles qui le touchaient avait donc autant d’effet qu’un caillou lancé par un gamin.

Bertsbrand décolla avec ses ailes plasmiques, et repéra bien vite d’où venaient les tirs. Une petite flopée d’attaques Dracochoc à distance, et les coups de feu à la chaîne ralentirent nettement. Ça suffirait pour permettre aux forces de la Confédération de débarquer sans trop de casse. Maintenant, il devait s’occuper des canons lourds, puis ensuite des Pokemon ennemis qui auraient pu représenter un danger. Il s’assura juste que le reste de son unité était arrivée sans souci, et se lança à toute vitesse dans la bataille. Au sol, Anna regarda la traînée bleue qu’il était devenu dans le ciel avec un grognement.

- Regardez-le frimer, ce débile… J’aimerais bien qu’il y ait un Démon Majeur dans le coin. Vous le verriez revenir encore plus vite qu’il n’est parti.

- Vaut mieux pas, ce serait mauvais pour nous aussi, renchérit son amie Galatea à ses cotés. J’ai utilisé une bonne partie de mon Flux pour faire accélérer la flotte navale.

- Tu as tendance à laisser la vedette à Bertsbrand de plus en plus souvent ces temps ci, lui reprocha Anna. Déjà qu’c’est un égocentrique pathologique, ça ne l’améliore pas.

- Excalord a l’avantage de produire une énergie illimitée avec ses ailes plasmiques et son Lunacier. Ce n’est pas le cas de mon Flux, hélas. Laissons-le donc faire le boulot à notre place. En plus il aime ça.

Anna avait beau critiquer Bertsbrand, elle devait admettre que l’ancienne star avait considérablement amélioré son caractère depuis tous ces mois passés dans la X-Squad. Il était moins arrogant (enfin, un tout petit peu moins), parlait plus naturellement avec ses coéquipiers sans éprouver le besoin de les rabaisser constamment, et semblait moins dérangé par la présence de femmes à ses cotés. Du moins avait-il cessé d’appeler Anna « femme » ou « femelle ». Désormais, c’était plutôt « seconde » ou « subordonnée ». La jeune femme voulait croire que son dressage à coup de poings sur le crâne avait porté ses fruits.

La X-Squad ne perdit pas de temps. Solaris et Goldenger ouvrirent la marche, ou plutôt le vol, en canardant tout ce qu’ils pouvaient trouver comme forces ennemis encore debout après le premier passage de Bertsbrand. Zeff et Ithil, à pied, répliquaient aux coups de feu avec des flèches d’argents et des attaques Spectres. Évidement, les balles n’avaient aucun effet sur eux aussi ; l’un avait un bouclier d’argent qui le suivait partout, l’autre un corps immatériel. Enfin, Galatea et Anna restèrent ensemble, un peu plus en arrière, chacune entourée de ses Pokemon, et avançant tranquillement avec le reste des soldats et des dresseurs qui débarquaient de toute parts.

- J’ai pas envie de m’épuiser pour cette bataille qui sera terminée en moins de deux, ajouta Galatea. Le Grand Empire n’a absolument plus les moyens de nous stopper, et il le sait. Leurs grands pontes préfèreront masser leurs troupes à Veframia, attendre que nous arrivons à leurs portes, et se rendre.

- Tu fais confiance à ce Vilius pour ça ?

- Le frère de m’dame Boss a beau être une crapule, il n’est pas idiot, et sait où est son intérêt. Il n’hésitera pas à nous remettre sur un plateau d’argent la capitale et Julian pour sauver sa tête lors des procès des dirigeants de l’Empire qui suivront.

- Et ton n’veu ? Il sera jugé aussi ?

Depuis la disparition de Venamia, le prince Julian était apparut sur le devant de la scène. Les puissants du Grand Empire l’avaient mis là pour montrer un semblant de continuité dans la direction légitime de l’Empire. Le jeune garçon devait avoir une sorte de titre, du genre, « Régent Impérial », et servait de figure de proue à Vilius pour garder le contrôle des partisans purs et durs de Venamia.

- Dis pas de connerie. C’est un gosse de cinq ans, fit Galatea. Il répétait ce qu’on lui disait. Et Eryl souhaite poursuivre le but initial d’Erend, à savoir conserver la forme actuelle du Grand Empire et le faire rentrer dans la Confédération, avec Julian comme gouverneur.

- Ça fera donc un état quasi-mondial, surtout après la cérémonie de fédération que notre illustre majesté a prévu pour bientôt, résuma Anna. La reine Eryl compte-t-elle contrôler l’monde entier et le lier sous son unique religion ?

Galatea haussa les épaules, signe qu’elle n’en savait rien, mais ça devait la préoccuper aussi. Certes, Eryl était parvenue à maintenir la Confédération Libre à flot et même à la rendre plus forte. Mais dans le même temps, elle avait dépêché ses Blancs Manteaux un peu partout dans les pays alliés, pour qu’ils aillent y répandre sa « lumière ». Et ça passait souvent par des actions violentes plus ou moins illégales, alors que les dirigeants de la Confédération regardaient ailleurs. En ce moment même, Atilus, le leader des Blancs Manteaux, se trouvait à Johkan justement, où il organisait des purges sans précédents pour « combattre toutes formes de péchés capitaux ». Galatea craignait qu’à terme, la dictature de la corruption soit remplacée par celle de l’innocence…

- Tiens, vlà la miss Flé-flèches, fit soudain Anna en montrant le ciel.

Entraînée dans les cieux par une énorme flèche de lumière encore chargée sur son arc, Adélie Dialine faisait son show habituel, qui consistait à tirer une bonne centaine de flèches en même temps et de les autoguider vers des ennemis. En onze mois de présence au sein des armées de la Confédération, elle s’était forgée une réputation rivalisant avec celle de Bertsbrand. Elle pouvait créer des flèches à partir de rien et les enchaîner sous diverses tailles et débits, sans rater une seule de ses cibles, à tel point que Bertsbrand avait théorisé une parenté avec Legolas et Katniss Everdeen. En plus de ça, elle était capable, tout comme ses deux congénères Narek et Kelifa, de retourner les Pokemon ennemis par la seule pensée. Juste un surhumain monstrueusement efficace de plus dans le camp de la Confédération. Encore un…

En dépit de la réserve d’Anna qui trouvait Adélie trop parfaite et issue de la haute société, Galatea avait vite sympathisé avec la jeune femme. Elle avait un caractère assez proche du sien, et un répondant à toute épreuve. En plus, question inventions et technologie, elle pouvait rivaliser avec Natael Grivux, le scientifique Rocket qui assistait souvent la X-Squad. Avec Natael, elle faisait partie du top 10 des plus grands cerveaux de ce monde en ce qui concernait les innovations dans le domaine de la technologie Pokemon. Ses moments de libre à la base, elle les passait en créant à la chaîne des appareillages pour tels ou tels Pokemon, qui augmentaient leurs défenses lors des batailles ou doublaient leur attaque.

Après les Gardiens de l’Harmonie arrivèrent les forces de la Team Rocket, menées par Estelle elle-même. Et ensuite, c’était les dresseurs de Pokemon. De plus en plus nombreux, ils atteignaient bien le millier aujourd’hui, et plus seulement de Johkan et d’Hoenn, mais du monde entier. Le célèbre professeur Chen, le grand-père de Régis, avait quitté sa cachette d’opposant politique pour revenir au combat avec un paquet de dresseurs de sa connaissance. Il avait aussi œuvré dans l’ombre avec la plupart des champions d’arène de Johto pour miner le régime de Venamia dans cette partie du Grand Empire. Régis menait tout ce beau monde en son nom.

Stormy Sky était là aussi. Du moins une partie, la flotte de l’Amirale Syal Aeria, la demi-sœur de Zeff. Elle avait déjà aidé contre le Pokemon Mécha D-Suicune à Unys, puis elle avait ensuite apporté son soutient à Erend Igeus, apparemment un vieil ami à elle. Enfin, elle avait lutté aux côtés de la Confédération contre le fameux Grand Forgeron, cet extraterrestre venu sur Terre pour la conquérir avec ses armées robotiques. Erend n’était plus là, et Stormy Sky n’avait aucune raison de se mêler de ce conflit loin de son propre territoire, mais probablement que le Grand Amiral Skadner voyait d’un assez mauvais œil l’ambition du Grand Empire de s’étendre partout.

Après venaient les Pokemon sauvages libres, qui avaient choisi d’eux-mêmes de lutter contre le Grand Empire et leurs alliés Agents de la Corruption. Mewtwo faisait office de chef pour eux, mais Imperatus était aussi largement écouté et respecté parmi eux. Le Pokemon génétique était bien sûr la force de frappe ultime et absolue de la Confédération, sa puissance de destruction dépassant tout ce qui était calculable. C’était d’autant plus visible quand il méga-évoluait de lui-même, sous sa forme X ou Y. Si on l’avait laissé faire, il aurait pu anéantir tout le Grand Empire depuis l’espace avec une attaque ultime… mais ce n’était pas sans risque de provoquer un quelconque cataclysme ensuite.

Et enfin, le dernier mais pas le moindre : Gluzebub, Démon Majeur de la Gourmandise, éternellement accompagnée de sa grande amie la comtesse Divalina. Ces deux là, malgré leur look improbable, étaient les armes secrètes de la Confédération, des pièces de choix prises à l’ennemi pour mieux s’en servir contre lui. Il était inutile d’énumérer tout ce dont était capable Gluzebub sur un champ de bataille quand il revêtait sa forme réelle de Pokemon. Quant à Divalina, elle pouvait invoquer son ombre, son fameux Doppelganger Jivalumi, et s’en servir pour… trancher/lacérer/éventrer/éviscérer/décapiter/écorcher/dévorer ses ennemis.

Et tout ça, c’était sans compter ceux qui restaient à l’arrière, aux côtés de la reine Eryl. Le Général Lance bien sûr, génie militaire incontesté et aussi Grand Maître de l’Ordre G-Man. Bien qu’il se déplaçait rarement sur les champs de batailles pour pouvoir les diriger de loin, quand il le faisait, les ennemis le sentaient passer. Imperatus, l’ancienne assistante et Pokemon d’Erend, qui était devenu un membre incontournable de la Confédération, tant sur le plan militaire que politique. Elle était l’un des deux principaux conseillers de la reine Eryl, avec Silvestre Wasdens. Mais elle aussi, sa puissance au combat, décuplée par le Solerios des Plantes qu’elle portait en elle, valait le détour. Il y avait aussi bien sûr l’unité DUMBASS, aujourd’hui dédiée à la protection rapprochée de la reine.

Bref, la Confédération Libre était devenue probablement la plus puissante armée du monde, du fait des personnes et des Pokemon surpuissants qui la composaient. Et devant eux, qu’avaient-ils ? Des soldats. Des hommes et des Pokemon. Nombreux, oui. Surarmés, oui. Équipés des technologies dernier cri, oui. Mais maintenant que Venamia avait disparu, que les Démons Majeurs se faisaient de plus en plus rares et que ce qui restait d’Agents de la Corruption ne souhaitait plus se mouiller pour le Grand Empire, il n’y avait personne dans le camp d’en face pour lutter contre les monstres de combats que possédait la Confédération. Galatea ignorait toujours où étaient son frère et Djosan et s’ils avaient réussi à acquérir les capacités des Shadow Hunters. Mais au rythme où allaient les choses, la Confédération n’avait plus vraiment besoin d’eux.


***


- Nos troupes avancent bien et vite, déclara le Général Lance. Bertsbrand a déjà éliminé une bonne partie des défenses longue portée de l’ennemi en ville. Nos forces ont submergé les soldats de l’Empire sur la côte. Très peu de pertes à déplorer.

La reine Eryl Sybel, Souveraine de la Confédération Libre, héritière d’Erubin et Protectrice de l’Innocence, hocha la tête, satisfaite du rapport de son général. Ils se trouvaient, elle, ses conseillers et la plupart des autres Chefs d’Etat de la Confédération, sur le navire principal de la flotte, resté en retrait le temps qu’Oliville soit prise et sécurisée. Mais Eryl avait tenu à être présente pour ce moment. Celui où elle revenait enfin sur sa terre natale, Johkan. Ils avaient fuit il y a deux ans en rebelles pourchassés, et aujourd’hui, ils revenaient en conquérants. Non… en libérateurs.

- Je peux sentir l’odeur nauséabonde de la corruption depuis ici, dit la reine. Johkan a énormément souffert de ces deux ans de règne de Venamia, avec ses alliés Agents de la Corruption qui allaient et venaient comme bon leur semble. Il est temps de purifier cette région.

Dans ce but, Eryl avait envoyé son fidèle Brimas Atilus et ses Défenseurs de l’Innocence depuis un mois dans le Grand Empire, pour préparer la population et la forcer à se laver de ses péchés. Le Grand Empire ne contrôlait plus rien, à part sa capitale. Les Blancs Manteaux se déplaçaient quasiment comme ils voulaient, et avaient commencé ce long travail de purge de la corruption. Ils usaient pour cela de divers « décrets divins » interdisant tout ce qui pouvait entraîner un péché capital et donc plus de corruption. Mais plus que tout, ils avaient besoin d’Eryl, l’incarnation d’Erubin, pour laver cette atmosphère putride qui s’était installée à Johkan.

- Je veux qu’Oliville soit sécurisée au plus vite, ordonna-t-elle. Elle n’est qu’une étape dans la prise de Doublonville. C’est-là que nous créerons notre tout nouvel Etat Fédéral.

- Ce sera vite fait, Votre Majesté, répondit Lance. Rosalia est encore moins défendue que ne l’est Oliville.

Eryl, en acceptant cette charge de reine de la Confédération Libre, il y a maintenant presque deux ans, ne s’était pas attendue à devenir une chef de guerre. Tout au plus le porte drapeau de l’innocence, l’égérie du combat contre Horrorscor. Mais bientôt, ce sera tout un pays composé de nombreux Etats qu’elle allait devoir diriger, et ce selon les préceptes d’Erubin. Elle était parvenue à s’imposer aux différents présidents et premiers ministres de l’alliance. Et c’était un peu grâce à Venamia. La Dirigeante Suprême avait parfaitement démontré ce que pouvait devenir un pays quand il était gangréné par la corruption et le mal. Eryl représentait tout l’inverse ; la pureté, l’innocence, la paix… autant de préceptes qui allaient servir à l’élaboration d’une Constitution pour un Etat qui aurait pour but et pour devoir d’apporter la lumière au monde entier.

Eryl avait bien appris de son mentor en politique, Erend Igeus. Aujourd’hui, il était sans doute mort, mais la jeune femme veillerait à ce que son idéal perdure : celui d’un pays mondial, qui régulerait l’existence de tous les êtres humains à la fois avec autorité et sagesse, pour parvenir à une paix éternelle. L’Innocence devait s’imposer si elle voulait exister. L’hypocrisie des Gardiens de l’Innocence qui consistait à ne rien faire et à se cacher pour se prétendre digne de servir Erubin avait largement démontré son inefficacité.

Maintenant qu’Eryl était de retour à Johkan, ils seraient bien forcés de se soumettre, sinon ils allaient tout bonnement disparaître, et seraient tout simplement remplacés par les Défenseurs de l’Innocence. Ça embêtait quand même un peu Eryl, par respect pour la mémoire de son « père », Dan Sybel, qui avait été le plus grand des Premiers Apôtres d’Erubin et qui avait su trouver la Pierre des Larmes. Donc, elle allait laisser une chance à Cosmunia et aux autres. Pas à Worm bien sûr. Lui était déjà pourri depuis bien longtemps…

- Je vais à terre pour utiliser mes pouvoirs. Imperatus et les Dumbass, avec moi.

Les soldats du navire se dépêchèrent de leur préparer trois bateaux gonflables à moteur. Eryl grimpa dans l’un avec Imperatus. Par « utiliser ses pouvoirs », la reine de l’innocence entendait « laver la ville de sa corruption ». Plus le temps passait, et plus elle prenait conscience de ses capacités surnaturelles, nées de ses origines de Pierre des Larmes. Ce n’était pas des pouvoirs offensifs bien sûr. Elle arrivait simplement à dégager une aura d’innocence pure qui pouvait purifier les lieux et chasser les méandres du péché et de la corruption, et réduire ainsi leur influence. Pour ceux qui la vénéraient, comme Atilus et ses Blancs Manteaux, ce n’était qu’une preuve de plus de sa divinité.

Alors qu’elle s’avançait vers le port d’Oliville avec sa garde rapprochée, les premières troupes du Grand Empire se rendaient déjà. En moins d’une demi-heure, la Confédération Libre s’était emparé de quasiment tous les points stratégiques. Beaucoup de soldats la saluèrent avec ferveur, et les plus zélés se prosternèrent devant elle. Elle ne reçu des prisonniers du Grand Empire que des regards craintifs mêlés de dégoût. Eryl savait très bien ce qu’il se disait à son sujet dans le Grand Empire : elle était une fausse divinité, une illusionniste ou une sorcière maléfique.

Beaucoup de rumeurs avaient été lancées par la presse du Grand Empire, sous les ordres d’Esliard, le chargé de propagande de Venamia. Eryl trouvait qu’il avait du toupet de la traiter de sorcière alors que sa patronne avait un œil rouge qui lui permettait de distinguer l’avenir et un Pokemon maléfique dans le crâne. Mais ça ne faisait rien ; Eryl allait se charger de rétablir la vérité au milieu de tous ces mensonges. Arrivée sur la place centrale d’Oliville, elle écarta les bras, ferma les yeux, et, puisant au plus profond de son être né de la Pierre des Larmes, elle laissa échapper son aura de son corps.

Ce fut comme si un vent doux, frais et curateur venait de dissiper un air pollué. On pouvait même le distinguer, s’échappant d’Eryl, comme des rayons de lumière à l’état gazeux. La reine de l’innocence chassa toute la corruption qui s’était accumulée dans cette ville depuis le début du règne de Venamia. Tous les péchés, la rancœur, la colère, la haine… pour ne laisser que les sentiments positifs. Alors, ce fut comme si les soldats du Grand Empire et les Pokemon qui les servaient venaient de s’éveiller d’un long cauchemar. Ils clignèrent des yeux, se sentant légers et en paix avec eux-mêmes.

En voyant Eryl, nimbée de son aura lumineuse et apaisante, ils surent avec certitude qu’elle était véritablement une déesse envoyée par les cieux pour chasser le mal de ce monde. La plupart d’entre eux firent donc comme leurs anciens ennemis de la Confédération, et s’inclinèrent devant elle. La reine de l’innocence laissa tomber ses bras, satisfaite. Une ville venait d’être libérée de l’influence d’Horrorscor. C’était donc effectivement plus qu’une reconquête de la région à un régime dictatorial. C’était un combat pour affaiblir le Maître de la Corruption et retarder voir empêcher son retour. Et c’était là ce pourquoi Eryl était née. Il n’y avait plus aucun doute dans son esprit, plus aucune hésitation. Elle était bien la nouvelle Erubin, sa réincarnation, et sa fameuse Héritière prophétisée par les Gardiens de l’Innocence. Et elle accomplissait son destin.