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Apocalyptica de Drayker



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Informations

» Auteur : Drayker - Voir le profil
» Créé le 18/08/2016 à 16:08
» Dernière mise à jour le 14/12/2017 à 17:55

» Mots-clés :   Drame   Présence de poké-humains   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre -22 : Réponses
« Mais ça n'a aucun sens, pesta Will. Pourquoi est-ce que votre père irait faire ça ? »

Le détective, bras croisés, réfléchissait à ce que venait d'insinuer Tia. Il avait beau envisager la chose sous tous les angles, il ne trouvait pas d'argument irréfutable venant contredire la possibilité que le Commissariat mente bel et bien. Le raisonnement de la jeune femme se tenait. Will l'avait remarqué très tôt : le mode opératoire de l'attentat ne correspondait pas à celui de la Résistance. Partant de là, il était facile d'extrapoler que Taylor et les Élitiens étaient derrière cette mascarade. Mais pourquoi ?

« Vous avez entendu parler de la stratégie du choc ? » demanda Tia avec douceur.

Will cligna des yeux et la regarda sans comprendre. Quel rapport ?

« Non.
- Une théorie assez récente en sociologie. J'imagine que vous êtes familier avec les expériences de lavage de cerveau qui ont eu lieu à Sinnoh lors des guerres d'il y a trente ans.
- Le reconditionnement du libre-arbitre, acquiesça Will. Oui. Reprogrammer la psyché de prisonniers de guerre à l'aide d'une série de chocs psychologiques.
- Et d'un bon cocktail de psychotropes, ajouta Tia. Pour faciliter leur conversion à la doctrine. Vous l'avez sûrement étudié à l'Académie.
- En effet.
- Alors vous savez que ces recherches ont porté leurs fruits, au moins partiellement. La théorie de la stratégie du choc part du même principe, mais cherche à généraliser la reconversion à un groupe d'individus, et non pas une seule personne.
- De la propagande de masse, en somme.
- C'est plus insidieux que ça. Cette théorie prétend que des chocs psychologiques d'envergure comme des catastrophes naturelles ou des attentats peuvent faciliter la reprogrammation d'une population, de la même manière qu'il est possible de détruire la personnalité d'un individu avec le lavage de cerveau.
- Et c'est l’État qui opérerait cette reprogrammation, j'imagine ?
- Exactement. Il suffit au gouvernement de transformer ces désastres en « chocs utiles », pour pouvoir ensuite installer plus facilement les mesures qu'il souhaite.
- Et vous pensez que c'est ce que fait votre père avec la Résistance ? Voilà de drôles de pensées de la part de la fille du Chancelier. » lança Will.

Le sarcasme n'était qu'un mécanisme de défense. Sous cette façade dubitative, le détective réfléchissait à toute vitesse. Cette discussion était en train de déraper. Les arguments qu'était en train d'exposer Tia étaient exactement le genre d'idées qui, s'il remontait jusqu'aux oreilles des Élitiens, vous vaudrait d'être mis sur écoute. A quoi jouait la jeune femme ? A l'écouter, on aurait pu l'accuser d'être membre de la Résistance. Pourquoi tenait-elle ce genre de discours devant lui, un ancien Élitien ? S'agissait-il d'un test ? Will devait se montrer prudent.

« Vous avez vu quelles lois ont été votées ces dernières semaines ? reprit Tia. Instauration de l'état d'urgence prolongé, surveillance des communications, assignation à résidence des individus suspectés d'entretenir des liens avec la Résistance… Les Élitiens sont débordés, alors le gouvernement fait appel à des agences de sécurité privées. Ils parlent même d'instaurer un couvre-feu et d'interdire les manifestations. Vous trouvez ça normal ?
- Les gens ont peur, répondit Will, qui prenait garde à ne pas se mouiller. Ces mesures sont là pour assurer leur sécurité.
- Au détriment de leur liberté d'expression et de leur intimité. On a moins de chances de mourir d'un attentat terroriste que d'un cancer. Pourquoi n'investit donc pas plus dans la recherche médicale, au lieu de tripler les effectifs aux points de passage ?
- En période de crise, il faut savoir faire un choix entre liberté et sécurité, répliqua Will. Il n'y a que les idéalistes qui pensent que l'on peut allier les deux.
- Est-ce que la politique sécuritaire du gouvernement a porté ses fruits ? Est-ce que cela valait le coup de sacrifier l'intimité de la population sur l'autel de la sécurité ?
- Plus l'on protège la vie privée des gens, plus il est difficile de protéger leur vie tout court. » contra Will.

Tia ouvrit la bouche, mais ne sembla pas trouver quoi répondre. Elle sourit, l'air amusée.

« Vous êtes quelqu'un de très pragmatique, Will.
- Je ne crois plus aux discours démocrates depuis longtemps, répliqua le détective.
- Je dirai plutôt que c'est en l'humanité que vous ne croyez plus, monsieur le désabusé. » répondit la jeune femme avec malice.

Will ne répondit rien. Elle avait raison sur ce point.

Il commençait à mieux cerner le personnage de Tia. Depuis le début, le détective ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec la jeune femme. Mais petit à petit, au travers de ce genre de discussion, il parvenait à y voir plus clair.

« Vous pouvez me le demander, vous savez, lança soudain la fille du Chancelier d'un ton léger.
- Quoi donc ?
- La question que vous êtes en train de vous poser depuis le début de cette conversation. »

Will tiqua. Une fois de plus, Tia semblait parfaitement au courant du cheminement de sa pensée. C'était comme si elle était capable de mener le même raisonnement que lui, avec quelques secondes d'avance. Ou comme si elle l'emmenait exactement là où elle le voulait. C'était à la fois déroutant, et légèrement grisant.

« Pourquoi est-ce que vous me racontez ça ? demanda Will, se laissant prendre au jeu. Ce sont des paroles plutôt dangereuses. Le genre d'idée que l'on...
- Le genre d'idées que l'on pourrait retrouver chez les penseurs de la Résistance, acheva Tia en souriant.
- Exactement. Cette chambre pourrait être mise sur écoute. Ou pire, je pourrai décider d'informer le Commissariat des idées rebelles de la fille du Chancelier. Votre père serait probablement déçu d'apprendre que sa fille nourrit ce genre de pensées. »

Le sourire de Tia s'élargit, et Will réalisa qu'il venait de fournir la réponse à sa propre question.

« Aaah. Je vois. Il est déjà au courant. Voilà pourquoi vous vous permettez de tenir ce genre de conversation sans craindre d'être dénoncée.
- Vous comprenez vite, apprécia Tia, amusée.
- Vous en avez parlé avec lui, c'est ça ?
- A plusieurs reprises. Mon père a au moins le mérite d'être ouvert à la critique. Évidemment, cela ne veut pas dire qu'il décide de changer son cap pour autant. Pour lui, vaincre la Résistance est une priorité. Bafouer quelques droits fondamentaux au passage ne lui pose pas de problème.
- Vous ne vous entendez pas bien avec lui, n'est-ce pas ? demanda Will.
- Vous devenez bien indiscret, sourit la jeune femme aux cheveux auburn.
- Rien ne vous oblige à répondre.
- Non, je ne m'entends pas bien avec mon père, soupira Tia. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas objective quand j'évoque la possibilité qu'il soit derrière cette histoire d'attentat. Après tout, je... »

Une soudaine quinte de toux ébranla la jeune femme. Le visage déformé par la douleur, elle tâtonna à la recherche de son masque à oxygène. Will se leva précipitamment et le lui apposa prestement sur le visage avec une délicatesse qu'il ne se connaissait pas. Tia lui adressa un regard reconnaissant avant de fermer les yeux et de prendre plusieurs grandes bouffées.

Une fois que sa respiration se fit plus régulière, la jeune femme rouvrit ses yeux marrons et retira le masque en soupirant.

« Ça va aller ? s'enquit Will.
- Je… Je crois. Merci. »

Tia mit quelques secondes à récupérer, puis évacua l'incident d'un revers nonchalant de la main.

« Bref. Reprenons. De quoi parlions-nous ? Ah oui. Mon père. »

Will s'étonna intérieurement de la voir reprendre la conversation si vite. De toute vraisemblance, elle n'aimait pas montrer la moindre faiblesse.

« Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit lors de notre première rencontre ? Lorsque vous m'avez demandé pourquoi est-ce que j'avais absolument insisté pour que ce soit vous qui remplisse ce travail.
- Que vous estimiez que la famille Taylor m'était redevable, répondit Will.
- Oui. Je vous l'ai dit. Si mon père a gagné les élections d'il y a huit ans, c'est en partie grâce à cet attentat. Le pauvre sénateur Taylor, candidat au poste de Chancelier, engagé dans la lutte pour la suprématie du peuple d'Algosya, victime d'une prise d'otage qui coûte la vie à sa femme… C'est poignant, non ? » cracha Tia.

La puissance de l'ironie laissa Will pantois. Il avait en effet complètement oublié ce détail. La femme de Jack Taylor -et donc la mère de Tia- avait trouvé la mort lors de la fusillade qui avait éclaté ce jour-là. En même temps que Diane, et plusieurs autres civils.

« Drôle de coïncidence, n'est-ce pas ? reprit la jeune femme. Mon père était donné perdant par les sondages avant cet attentat providentiel.
- Vous l'accusez d'avoir organisé la prise d'otage ? » s'étonna Will.

La jeune femme eut un rire amer.

« Oh, non, voyons. Ce serait de la haute trahison, n'est-ce pas ? Et il me faudrait des preuves. Je dis que si mon père ne peut pas être tenu pour responsable de ce qu'il s'est passé il y a huit ans, il a au moins su en profiter à merveille. Le chevalier blanc au service d'Omnia, qui devient un martyr quand sa femme se fait tuer dans un attentat et que sa fille se retrouve avec un canon sur la tempe. La stratégie du choc. Vous comprenez ? »

Will comprenait parfaitement, oui. Il comprenait le malaise qui devait régner au sein de la famille Taylor depuis ce jour maudit. Et il comprenait aussi que le genre de discours qu'était en train de tenir Tia leur vaudrait tous deux de sacrés ennuis s'il s'avérait qu'on les écoutait en ce moment-même.

« Vous êtes d'accord, mais vous avez peur de vous mouiller, devina Tia en plissant les yeux. (Elle sourit.) Vous vous dites que si l'on nous espionnait en ce moment-même, vous risqueriez gros. Vous vous dites qu'il est facile pour moi de tenir ce genre de discours, étant donné que je suis la fille du Chancelier et que ça me procure une certaine immunité. Je me trompe ? »

Le détective grimaça. Non, elle ne se trompait pas. Une fois de plus, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Cette fille était décidément très douée.

« Ne vous en faites pas. Il n'y a aucun mouchard dans cette chambre, je m'en suis assurée. Amplizen est reconnue pour sa confidentialité, et même mon père ne peut entendre ce que l'on dit ici. Nous pouvons parler librement.
- Vous extrapolez, rétorqua soudain Will. Depuis le début de cette conversation, vous et moi ne faisons qu'extrapoler. Il n'y a pas de complot, on est juste en train de forcer les événements à avoir un sens pour confirmer une théorie farfelue.
- Vraiment ? En quoi est-ce que nous nous trompons, alors ? demanda Tia en penchant la tête sur le côté, un sourire malicieux aux lèvres.
- L'attentat du restaurant n'a pas le mode opératoire classique de la Résistance, mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas d'eux. Leur organisation n'a pas cessé de grossir ces dernières semaines. Ils recrutent en masse et fomentent des grèves et des manifestations partout à la surface. Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure, et leurs méthodes changent, c'est tout.
- Soit. Et leur revendication ? La vidéo absente ?
- Peut-être bien que le Commissariat dit la vérité ? Ils ont très bien pu refuser de publier la vidéo parce que ça entretiendrait la psychose et que les médias sont déjà assez friands d'images violentes, sans qu'on n'ait besoin de leur en fournir encore plus. Pas la peine d'imaginer un complot incluant des Officiers et votre père sous prétexte que les Élitiens veulent éviter que la population ne panique. »

Tia se passa une main sur le visage en soupirant.

« C'est le problème avec les théories du complot. Elles poussent leurs adhérents à ne voir dans les faits que la partie qui confirme leurs convictions, assena Will.
- C'est ce que vous pensez ? Que je ne suis pas objective ?
- Je ne suis pas là pour vous juger, mademoiselle.
- Par pitié, Will, soupira Tia. J'ai vécu toute ma vie entourée d'individus incapables de me parler franchement de peur de froisser mon père. Je ne vous ai pas choisi pour ce travail pour que vous écrasiez devant moi comme ils le font tous. Allez-y, dites-moi ce que vous pensez. »

Le détective hésita, puis haussa les épaules. Soit. Puisqu'elle le voulait… il n'allait pas y aller par quatre chemins.

« Je pense que vous imputez à votre père la responsabilité de ce qu'il s'est passé il y a huit ans. Que c'est ce ressentiment qui vous pousse à voir le mal dans ses actions. Oui, la politique du gouvernement actuel n'est pas parfaite, mais on est en situation de crise, et il n'existe aucun système qui sache faire face aux crises sans commettre quelques écarts. Ça n'est pas pour autant qu'il faut y voir un complot visant à asservir la population.
- En somme, vous pensez que la mort de ma mère m'a rendue paranoïaque. » lâcha Tia d'un ton neutre.

Will tiqua. C'était la première fois qu'il entendait la jeune femme parler aussi froidement.

L'espace d'un instant, il se demanda ce qui lui avait pris de parler ainsi à Tia. Pourquoi est-ce qu'il s'était laissé embarquer dans cette conversation, déjà ? Il était censé garantir sa sécurité, pas discuter avec elle de son père ou jouer les psychothérapeutes du dimanche !

Qu'allait-elle faire ? S'énerver ? Le renvoyer, peut-être ? L'espace d'un instant, elle sembla perdre son éternel calme malicieux, mais son sourire revint aussi vite qu'il avait disparu.

« Très bien. Maintenant que vous avez laissé la raison parler, que vous dit votre instinct, Will ? demanda-t-elle.
- Mon instinct ?
- Vous avez vous aussi pensé de prime abord que la Résistance n'était pas responsable de l'explosion d'avant-hier.
- J'ai juste remarqué que quelque clochait dans la manière de procéder. Rien d'inexplicable.
- Vous devriez vous fier à votre intuition plus souvent, Will.
- On ne résout pas une affaire à l'instinct, contra le détective.
- Et pourtant, c'est votre instinct qui vous a fait comprendre qu'il y avait quelque chose d'anormal chez les preneurs d'otage d'il y a huit ans, je me trompe ? »

Will fronça les sourcils. De quoi parlait-elle ?

« J'ai lu les rapports, vous savez. Le vôtre est le seul qui mentionne le comportement étrange des trois hommes qui nous avaient pris en otage.
- Une enquête a été menée, rétorqua Will, qui commençait à en avoir marre d'évoquer sans cesse ce jour maudit. On m'a retiré mon badge.
- Les trois individus ont agi dans un premier temps avec les hésitations et la panique sous-jacente des amateurs, mais se sont affirmés au fur et à mesure que les négociations avançaient, cita Tia. En exigeant que l'agent Sunderland rentre dans la pièce, ils se sont donnés un levier d'action contre l'équipe d'intervention. Une technique peu habituelle pour des amateurs. Ils savaient parfaitement que le temps jouait contre eux et semblaient au fait des techniques de négociations habituelles de l'Académie.
- Je sais ce que j'ai mis dans ce rapport, grogna Will.
- L'agent Diane Sunderland vous a dit qu'ils avaient un brouilleur GPS, c'est bien ça ? Ils se seraient enfuis avec l'hélicoptère que le Commissariat leur avait fourni, et vous n'auriez jamais pu les retrouver.
- Diane ne m'a rien dit. Je l'ai lu sur ses lèvres. Ou j'ai cru le lire. Aucun autre agent en poste à ce moment-là n'a pu confirmer qu'elle ait bel et bien articulé ces paroles. L'enquête n'a trouvé aucun brouilleur GPS sur leur cadavre, et la cour a conclu que je m'étais trompé en lisant sur les lèvres de l'agent Sunderland, ou alors que j'avais inventé cette histoire pour me déculpabiliser.
- Je sais ce que la cour a dit, soupira Tia. Que votre relation avec mademoiselle Sunderland vous avait poussé à prendre des risques inconsidérés pour la sauver, et que vous avez mis la mission en péril par conflit d'intérêt.
- Et alors ? Où est-ce que vous voulez en venir ?
- Vous avez agi par instinct et avez tiré le premier. Et cet instinct m'a sauvé la vie, ainsi que celle de nombreux autres civils.
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez, cracha Will. Votre mère est morte, vous l'oubliez ? C'est à moi qui vous devriez en vouloir, pas à votre père. C'est à cause de moi que Diane est m… que tous ces gens sont morts. »

Sentant le sang lui monter à la tête, le détective se leva brutalement et alla se planter devant la fenêtre, respirant pour se calmer. Tia le regarda avec calme, sans se démonter.

« Il y avait bien un brouilleur GPS sur place ce jour-là, Will.
- Ah oui ? s'exclama le détective en se retournant brusquement. Et on peut savoir où, quand, comment ? Allez-y, mademoiselle je-sais-tout, où était la clé du mystère ?
- Dans la poche de mon père. Les enquêteurs ont fouillé les cadavres, oui, mais ils n'ont pas pensé que l'une des victimes puisse être complice. 

Will en resta abasourdi. Tout son énervement retomba d'un coup, laissant la place à la surprise. Il ne s'était pas attendu à ça.

« Contrairement à ce qu'a conclu l'enquête, vous ne vous êtes pas trompé, Will, pas plus que vous n'avez inventé cette histoire de brouilleur. En fait, vous êtes le seul à avoir vu juste, continua Tia avec douceur.
- … Vous avez des preuves ?
- Je peux vous en donner. »

Elle se retourna difficilement sur le côté et ouvrit le tiroir de sa table de nuit, en sortant un petit bout de papier et un crayon. Elle griffonna quelque chose d'une main experte avant de tendre la note à Will.

« Appelez ce numéro ce soir à 21h. Pas avant, pas après. La personne que vous aurez au bout du fil vous expliquera tout.
- Je…
- Je sais que ça paraît difficile à croire. On a voulu vous faire taire, Will. Votre instinct était bon. Vous étiez le seul à avoir compris ce qui clochait avec cette prise d'otage, et on a cherché à vous discréditer. Je sais que vous avez passé huit ans à vous convaincre que la cour martiale avait raison et que vous êtes coupable de cette tragédie. J'imagine que vous craignez qu'il s'agisse d'un piège, ou je ne sais quelle machination. Vous n'êtes pas obligé d'appeler. Vous avez le choix. Si vous préférez continuer votre vie de ces huit dernières années, alors déchirez ce papier, et j'oublierai cette conversation. Nous n'en parlerons plus jamais. »

Elle marqua une pause, pendant laquelle Will, hébété, ne bougea pas d'un cil.

« Mais si vous voulez la vérité, alors appelez ce numéro. Vous aurez vos réponses. »