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La légendaire quête du cookie au miel d'Apireine de Lief97



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Informations

» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 29/03/2016 à 17:00
» Dernière mise à jour le 17/02/2021 à 18:26

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Humour   Médiéval   Région inventée

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Chapitre 3 : Sur les traces du Pokémon des cavernes
"Si nous nous référons aux paramètres longitudinaux altérant le champ électromagnétique terrestre lors de certaines phases ascensionnelles du soleil, il est possible de prédire les éventuelles apparitions de rayons gammas provoqués par les supernovas dans les interdimensions issues de perturbations spatio-temporelles, surtout en phase bêta, et si on prend en compte les mouvements circulaires du système quantique appliqué en étude de l’énergie géolithique. C’est l’évidence même. On passe à la suite ?"
Extrait d’un cours magistral dirigé par l’éminent physicien Psykokwak face à des étudiants livides.

***


— On doit aller où ? À droite, ou à gauche ? demanda Antoine.

Ils venaient d’arriver à un croisement. La route quittant Troupômé se divisait enfin en deux, offrant un panel de possibilité aux voyageurs. Julie avisa le panneau indicateur devant elle, en partie recouvert de mousse.

— Euh… À droite ? Y’a un village par là. À gauche, c’est des marécages.

Ticho se tourna vers Insolourdo, qui les suivait en rampant à bonne allure :

— Hé, limace savante. C’est où qu’on va trouver un indice sur la recette du brownie magique ?
— Ma foi, j’opterais plus probablement pour le sentier de droite.
— T’étais pas censé avoir cherché la recette pendant ta jeunesse ? Tu devrais être un peu plus sûr de toi, non ? Tichôôô.

Ticho se montrait volontairement désagréable ; il se doutait que Julie et Insolourdo ne connaissaient pas, voire se fichaient totalement de cette recette. Pour une raison mystérieuse, Julie voulait tout faire pour se lier d’amitié avec Antoine. Sauf que ce dernier, obnubilé par sa quête, croyait dur comme fer en ces deux imbéciles. Il était trop facile à tromper…

Insolourdo toussota, mal à l’aise.

— À vrai dire… Ça remonte à plusieurs années, et ma mémoire n’est plus aussi efficace qu’avant…

Antoine regarda Ticho d’un air menaçant.

— Arrête de l’embêter, compris ? C’est notre guide, et il est âgé. C’est normal qu’il ne se souvienne pas de tout.
— Ouais, ouais.
— Bon ! lança Julie, impatiente. On y va, ou on continue à papoter ?

Ils reprirent la route. Ils avaient quitté Troupômé la veille, et Ticho avait ainsi pu profiter des paysages de Krénios. La région se faisait moins montagneuse, et les collines avaient rapidement été remplacées par des prairies, des champs et des forêts paisibles. Ils avaient déjà croisé des humains, mais assez peu de Pokémon. Ticho commençait à se demander pourquoi les campagnes étaient si pleines d’hommes et pas de ses congénères, mais par crainte d’une réponse effrayante, il n’avait pas posé la question à Antoine. Ce pays était déjà si bizarre…

Les quatre étranges voyageurs ne tardèrent pas à tomber sur le village indiqué par le panneau du croisement. Une pancarte indiquait le nom du hameau.

Ticho soupira :

— Encore un nom de merde, tichôôô.

Julie secoua la tête, désapprobatrice.

— T’es vraiment grossier, l’oiseau. En plus, ça sonne plutôt bien, comme nom.
— Quoâââ ? Tu trouves que « Machomière », ça sonne bien ? T’es vraiment une humaine stupide et crasseuse !

Insolourdo intervint pour calmer la dispute naissante. Il se plaça au pied du panneau, et poussa un soupir désabusé.

— Certes le nom de ce village n’est guère poétique, mais cela n’est point une raison pour agresser verbalement ma chère et noble dresseuse, jeune oiseau.
— Boucle-la, limace savante ! Tu me donnes mal au crâne !

Antoine se tourna brutalement vers Ticho :

— Bon, t’as fini de râler, oui ? Si tu continues je vais finir par sortir Keunotor de sa Ball ! On va voir si tu résistes à Hurle-Temps !
— Quoâââ ?

Julie et Insolourdo semblèrent éberlués. La jeune fille demanda :

— Toinou, tu as… Keunotor ? LE Keunotor ?
— Mince… soupira Antoine. Oui, mais pitié, ne le répétez à personne.

Insolourdo rampa aux pieds du garçon, soudain intéressé.

— Keunotor est un Pokémon Légendaire capable d’apprendre n’importe quelle attaque. Comment diantre un jeune homme comme toi a-t-il réussi à l’apprivoiser ?
— Je suis tombé dessus par hasard et… je l’ai convaincu de me suivre, en quelque sorte. Je vous raconterai plus tard…

Antoine fit volte-face et marcha à grands pas vers le village, apparemment mal à l’aise sur ce sujet de conversation.

— Bon, dit Julie.

Elle lui emboîta le pas avec un air motivé. Ticho et Insolourdo les suivirent vers le village, pressés de faire une petite pause avant de reprendre la route.


***


Machomière portait bien son nom.

Il n’y avait que des Machoc, des Machopeur et des Mackogneur, tous doués de parole. Et à part eux, il y avait des chaumières. Ticho se retint de dire à voix haute que c’était un nom de merde, de peur de froisser les autochtones aux muscles bien trop visibles à son goût.

Un Mackogneur imposant, voyant des inconnus traverser le village, s’approcha d’eux :

— Bonjour. Je suis le chef de Machomière. Appelez-moi Mackogneur. Que font des étrangers comme vous par ici ?

Ticho, méfiant, recula un peu :

— Un Pokémon Combat ! Il va peut-être nous frapper, faites gaffe.

Le Mackogneur sembla stupéfait :

— Vous frapper ? Mais enfin, nous sommes tous pacifistes et très bien éduqués, ici.
— Faites pas attention à cette tête de piaf, grogna Antoine. Il dit que des conneries. Nous, on passe ici parce qu’on est à la recherche d’un trésor dans la région. Une recette très rare.
— Hm, je vois.

Julie les interrompit :

— Hé, chef du village. C’est normal que la moitié de vos maisons soient en ruines, de ce côté-là ?
— Bah oui, tichôôô ! Ils s’entraînent à faire des Poing-Karaté sur les briques de leurs maisons, c’est sûrement ça !

Mackogneur sembla attristé. Il secoua lentement la tête, et parut soudain alourdi par un poids invisible.

— Nous ne sommes pas violents ! Ça, c’est notre ennemi qui en est responsable. Il nous attaque presque tous les jours. Et comme nous sommes pacifistes, on le laisse faire. Nous sommes impuissants face à ses crises de rage.

Antoine fronça les sourcils. La situation le préoccupa aussitôt.

— Quoi ? Pourquoi s’en prend-il à des innocents et gentils Machopeur ?
— C’est un Pokémon brutal et à l’intellect limité. Il vit dans une grotte, au nord d’ici. Il prend son gourdin et vient tout casser jusqu’à se lasser… Et nous ne pouvons rien faire contre lui, malheureusement. Il lui arrive aussi de tabasser quelques passants, parfois…

Ticho murmura des grossièretés que les autres ignorèrent ; Antoine sembla réfléchir quelques secondes, puis :

— Très bien ! On va vous débarrasser de cette brute épaisse ! Je suis aventurier et j’aide toujours les gens dans le besoin ! C’est pour cette raison que je me coltine cette tête de piaf. J’espère que cette nouvelle quête qui se présente m’apportera du positif, contrairement à ce type lourdingue !
— Bah vas-y, je t’en prie, tichôôô ! Fais comme si j’existais pas, espèce d’ingrat de mer…
— Je vous remercie, nobles voyageurs. Mon village a grand besoin d’aide, ajouta le chef en inclinant le buste avec un profond respect.
— Hééé, le gros à quatre bras ! s’indigna Ticho. J’étais en train de parler ! C’est malpoli d’interromp…
— La grotte de cet individu est loin ? Demanda Julie.
— Non, à dix minutes à pied, à travers ce petit bois.

Le Mackogneur désignait la lisière de la forêt, derrière les chaumières en ruines que certains s’évertuaient à réparer, brique par brique.

— Bon, on y va ! se motiva Antoine. On va sauver votre village !

Ticho, las, se posa à terre. Il regarda le poireau qu’il tenait toujours avec une de ses ailes :

— Ah… ils me prennent pour un débile alors que c’est moi, le plus intelligent de ce monde de dingues… Mais toi au moins, tu me comprends, hein ? Après tout, ça fait des années qu’on voyage ensemble, non ?

Le poireau resta immobile et parfaitement silencieux.

Ticho s’agaça de son absence de réaction.

— Je suis vraiment désespéré, moi ! T’es mon cher légume de toujours, tu pourrais montrer un peu de compassion, non ? Juste une fois !

Ticho leva les yeux et se rendit soudain compte que tout le monde le regardait en silence, choqué. Mackogneur, Antoine, Julie, Insolourdo, et tous les Machopeur et Machoc du coin. Ticho se sentit rougir et un profond sentiment de malaise fit accélérer les battements de son cœur. Il toussota, très gêné, et désigna les arbres de son aile libre.

— Bon… On va… euh… aider ces gentils habitants ? Ce serait bête de les faire attendre…


***


La petite forêt fut en effet rapide à traverser.

Antoine fut le premier à émerger des bois et à se retrouver face à une grande ouverture au pied d’une falaise. La grotte était basse de plafond, et on en voyait le fond ; quelques affaires étaient en vrac à l’intérieur, près d’une paillasse miteuse ; et il n’y avait personne dans les environs.

— On dirait que la brute est absente, remarqua Julie.
— Sans déconner, tichôô. Ton analyse apporte vraiment quelque chose dans cette histoire ! railla l’oiseau.

La jeune fille, vexée, répliqua sèchement :

— Tais-toi, tête de piaf ! Tu as bégayé tout à l’heure, après avoir parlé à ton légume devant tout le monde ! Les habitants te prennent pour un fou, maintenant.
— Oui, bon ça va… pas la peine de remuer le couteau dans la plaie.

Insolourdo rampa en direction de la grotte, sortant du couvert offert par l’ombre des arbres.

— Profitons de l’absence du dangereux criminel pour tenter d’en savoir plus sur lui. Peut-être trouverons-nous des indices qui nous aideront à l’éliminer.

Ticho resta au sol, à distance de la grotte.

— Pour une fois que la limace savante dit un truc intelligent… Je reste à faire le guet. Ça a l’air de sentir mauvais, dans cette grotte.

Les trois autres entrèrent ; l’intérieur était bien éclairé, grâce à la grandeur de l’ouverture.

Antoine remarqua des gravures maladroites faites dans la pierre, représentant des Pokémon Vol plus ou moins réussis. La paillasse, faite de brindilles et de paille moisie, dégageait une odeur désagréable. Pourtant, quelqu’un semblait véritablement passer ses nuits à dormir sur cette immondice.

— J’ai trouvé une peluche ! s’exclama Julie.
— Une peluche ? s’étonna Antoine.

La jeune fille s’approcha et la tendit sous son nez. La peluche, usée, représentait un Roucoul rapiécé par le temps. Le Pokémon qui harcelait Machomière devait leur avoir volé ça lors d’une attaque…

— Je vois pas en quoi ça nous aide.
— Moi non plus, lâcha Julie. Mais c’est bizarre, qu’une brute conserve ce genre de trucs, non ?
— T’as raison. D’habitude, c’est un truc de fille, les peluches et les doudous. Si ça se trouve, notre brute est une femme !

Julie écarquilla les yeux et cria, outrée :

— Un truc de filles ? Non mais t’es qu’un gros misogyne ou quoi ?

Ticho, à l’extérieur de la grotte, ricana de leur dispute. Insolourdo tenta de calmer le jeu :

— Il ne sert à rien de s’emporter ni de révéler notre présence par de vains hurlements de colère. Dans tous les cas, il n’y a ici que des objets sans importances. Nous devrions rentrer.
— Pokémon en approche ! alerta alors Ticho.

Les trois autres se tournèrent vers leur compagnon, qui ne semblait pas inquiet. Antoine demanda :

— C’est la brute ?
— Non, j’pense pas ! Juste un voyageur comme nous.
— C’est qui ? Un humain ?
— Non, tichôôôô ! Un Alakazam. Et les Alakazam ne sont pas des brutes. Ah, il m’a vu. Il a l’air de vouloir taper la discute.

Ticho leva bêtement son poireau et fit de grands signes en souriant.

— Oh ! Il a l’air pressé de discuter, il s’est mis à courir ! Cet Alakazam doit être un ermite qui vit en marge de la société. Il doit avoir très envie de pouvoir parler de nouveau à un être vivant.

Antoine, Julie et Insolourdo échangèrent un regard empli de frayeur. Ticho continuait à parler gaiement.

— Tiens, il court vachement vite ! Je ne savais pas que les Alakazam pouvaient piquer des sprint comme ça. Il a l’air d’avoir un truc à la main… Qu’est-ce que c’est ?

Ticho plissa les yeux et sursauta :

— Un gourdin hérissé de piquants ?

Soudain, l’Alakazam surgit devant la grotte et poussa un rugissement sauvage :

— MÉCHAAANNNTS !!! MA MAISOOOON !!!

Ticho hurla de terreur quand l’Alakazam tenta de le frapper avec son arme cloutée, et manqua d’y parvenir de quelques centimètres.

— Fuyons ! s’écria Julie.
— Certes, j’opte également pour un repli stratégique dans l’optique de revoir notre technique d’approche de l’individu louche, approuva Insolourdo.

Voyant que ses compagnons étaient trop nerveux pour être utiles et que Ticho esquivait difficilement les attaques de l’Alakazam, Antoine soupira et lança sa Ball :

— Keunotor, téléporte-nous tous les quatre à Machomière !


***


— Et il vous a attaqué à vue ? devina Mackogneur.
— Oui, répondit Antoine. Mais ne vous en faites pas, on ne va pas abandonner. J’aurais pu éliminer l’Alakazam si le reste de mon équipe n’avait pas été… gagnée par l’affolement. Mais j’ai envie d’en savoir plus sur lui. Il est stupide, oui, mais on devrait réussir à comprendre pourquoi il s’en prend à votre village. Il doit y avoir une raison à tout ça.

Ticho retint de justesse un « mais on s’en fout ! », songeant qu’il n’aurait pas été très poli ni subtil dans cette situation.

— Si je peux me permettre… toussota Insolourdo.
— Oui ?
— Je pense que notre Alakazam est furieux… parce qu’il aimerait avoir un oiseau de compagnie.

Ticho, encore tout remué par les récents évènements, ricana :

— Ah ah ah ! Très drôle, la limace savante ! Tu dis ça pour te débarrasser de moi, hein ?
— C'est une super idée, ça ! s’écria gaiement Julie.
L’idée lui plaisait tant qu’elle parut oublier son besoin de jouer la comédie devant Antoine. Ticho en eut des frissons de peur.

— Attends, attends ! intervint Antoine. Insolourdo, pourquoi tu dis ça ?
— Et bien, je crains que notre ami le sauvageon n’éprouve une sorte d’admiration pour les Pokémon Vol. Ces gravures, cette peluche… Peut-être que si Ticho ci-présent essayait de convaincre cet Alakazam qu’il accepte de devenir son ami, à la condition de ne plus embêter les habitants de Machomière… Alakazam pourrait peut-être s’assagir.
— Hm. Intéressante hypothèse, lâcha Mackogneur.

Ticho croassa. Il se sentait plutôt lésé dans cette drôle d’affaire.

— Vous vous foutez tous de moi ? Cet Alakazam… non seulement il est stupide, mais en plus il a essayé de m’assommer avec son fichu gourdin ! Comment voulez-vous que je fasse ami-ami avec ce psychopathe des cavernes ? Qui vous dit qu’il comprend notre langue, d’abord ? Vous avez vu ses réactions, à ce taré ?

Mackogneur tapota le haut de la tête de Ticho avec une douceur stupéfiante :

— Ne vous en faites pas, monsieur l’oiseau. Il comprend notre langue. Il arrive à hurler quelques mots, parfois.
— Me touchez pas, vous me faites flipper !

Mackogneur, sans paraître très peiné, recula et se tourna vers Antoine :

— Petit aventurier ! Pensez-vous que cette stratégie pourrait fonctionner ?
— Je crois que oui. On essaye. Si ça marche pas, mon Keunotor se chargera de… nettoyer sa grotte à coups d’Ultralaser ?
— Fort bien. Si vous réussissez, nous vous offrirons de la nourriture et vous aurez notre gratitude éternelle.

Ticho s’agita, furieux :

— Hé ho ! Et mon avis, il compte pas ? Je ne suis pas d’accord pour cette foutue mission-suicide, c’est clair ? Ce sera sans moi !
— On t’a pas demandé ton avis, tête de piaf, répliqua Julie. C’est ça ou tu passes pour un ingrat aux yeux de tous ces Machopeur et Mackogneur.

Ticho regarda les Pokémon proches d’un air horrifié.

— Ils risquent de me tabasser ?

Julie n’hésita pas un seul instant à mentir :

— Oh oui ! Et ils connaissent l’attaque Éboulement ! Ça te dit d’être enterré vivant ?

Alors que Mackogneur ouvrait la bouche en grand, choqué à l’idée incroyablement barbare d’inhumer une personne encore vivante sous des rochers, Ticho soupira :

— Bon, d’accord, je veux bien essayer ! Mais je veux pas prendre de risques, tichôôô. Keunotor devra veiller sur ma santé physique le temps de la mission.
— Évidemment, concéda Antoine. Allez, partons tout de suite à la caverne. Nous autres, on restera à te regarder de loin, dans les bois. Courage, tête de piaf.
— Si ça fonctionne, tichôôô, je veux que tout le monde arrête de m’appeler tête de piaf !


***


La grotte était occupée, cette fois.

L’Alakazam, assis sur sa paillasse puante, serrait dans ses bras sa peluche de Roucoul en lambeaux, comme s’il s’agissait d’un trésor inestimable. Le gourdin était posé à terre, à quelques mètres du Pokémon Psy.

Ticho se retourna ; ses compagnons étaient cachés dans les buissons, à l’orée de la forêt. Seul le haut du gros sac à dos d’Antoine dépassait un peu du bosquet où il s’était dissimulé.

Ticho s’approcha en sautillant sur le sol de grotte. Il avait peur, très peur, mais il savait qu’un Keunotor Légendaire était quelque par derrière lui, invisible grâce à une de ses trop nombreuses capacités.

— Euh… Salut ? commença Ticho, légèrement tremblant.
— AAAAAAAAAAAAAAAH !!! hurla l’Alakazam en sursautant si haut qu’il heurta le plafond de sa grotte.

La peluche de Roucoul fut envoyée sans ménagement à l’autre bout de la cavité rocheuse. Ticho recula un peu alors que l’Alakazam observait son interlocuteur avec une colère sauvage.

— Non, non ! Je suis venu en ami ! s’écria précipitamment Ticho. Je viens, euh… faire la paix !
— LA PAIIIX ??? beugla l’autre.
— Oui, la paix ! Pas taper, pas taper !
— TOI PAS VOULOIR TAPER MOI ???

Ticho grimaça. En effet, l’Alakazam communiquait uniquement par hurlements. Ses tympans trop fragiles subissaient ces assauts auditifs de plein fouet.

— Non, moi vouloir être ton ami volant ! CUI CUI !

Ticho espérait que sa technique d’approche allait fonctionner.

— TOI ÊTRE ROUCOUL ? TOI ÊTRE LE MEILLEUR POKEMON LEGENDAIRE ?

Ticho, outré, faillit rétorquer qu’il était bien supérieur à tous les Roucoul du monde, mais apparemment, à Krénios, Roucoul était un légendaire. Passant rapidement sur ce détail troublant, le Canarticho hocha rapidement la tête.

— Euh, oui ! Enfin, non ! Encore mieux ! Je suis ROUCARNAGE ! Un Pokémon SUPRA-LEGENDAIRE !

La mâchoire de l’Alakazam se mit à pendre dans le vide.

« Il a l’air encore plus stupide qu’un Ramoloss avec cette tête-là », songea Ticho.

— ROUCARNAGE ?
— Oui ! En personne !
— TOI PAS RESSEMBLER À ROUCARNAGE. ROUCARNAGE POKEMON PAS RARE DU TOUT.

Ticho comprit son erreur ; les Roucarnage étaient probablement inférieurs à Roucoul dans ce monde.

L’Alakazam se leva et ramassa son gourdin clouté avant de faire un pas en direction de Ticho. Il avait pris un air intimidant.

— Quel monde de merde… marmonna Ticho, frustré.