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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/06/2015 à 09:09
» Dernière mise à jour le 23/02/2020 à 12:26

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 285 : Les voix silencieuses
Régis Chen avait toujours été un rebelle, depuis sa plus petite enfance. Ayant grandi sans père, il n'a jamais vraiment bénéficié d'une autorité paternelle. Certes, son grand-père l'avait conjointement élevé avec sa mère, mais un grand-père, ce n'était pas un père. Le professeur Chen l'avait instruit comme il fallait. C'était de lui que Régis tenait ses connaissances en Pokemon, que ce soit dans la science ou dans les combats. Enfin, pour les combats, il devait aussi tenir ça de son père. Ni sa mère ni le professeur Chen ne lui avaient officiellement révélé qui était son géniteur, mais Régis n'était pas idiot. Quand Giovanni, l'ancien leader de la Team Rocket, avait accédé au pouvoir à Kanto, toute sa vie avait été passé au peigne fin par les médias. C'était normal. À l'époque, on était encore dans une démocratie, et le boss de la Team Rocket était souvent demeuré dans l'ombre, sans qu'on en sache beaucoup sur lui.

Le fait est que de multiples rumeurs faisaient de lui le fils caché du professeur Chen. Ce dernier n'avait jamais vraiment réfuté. Régis aurait pu le questionner à ce sujet, mais ça aurait été inutile ; il connaissait déjà la vérité. Il suffisait de bien observer Giovanni et le professeur Chen pour noter un air de famille. De même que Régis avait pu voir en Giovanni des traits qui lui correspondait. Mais bon, c'était comme ça. Savoir cela ne l'avait pas bouleversé outre mesure. Giovanni pouvait bien être son géniteur, il restait un étranger pour Régis. Il ne lui avait jamais vraiment parlé en plus, si l'on exceptait ce moment, il y a seize ans, où Régis l'avait défié dans l'arène de Jadielle. Il ne s'était bien sûr douté de rien à l'époque. C'était ironique d'ailleurs, qu'aujourd'hui Régis soit le remplaçant de son père comme champion de l'arène.

C'était justement en tant que champion d'arène que Régis Chen avait convié ses pairs aujourd'hui, pour une réunion plus ou moins secrète. Il n'était pas rare que les huit champions d'arène de Kanto se réunissent pour parler de chose et d'autre. Mais cette fois ci, ils le faisaient en secret, dans l'arène du commandant Bob à Carmin-sur-Mer. Venamia avait proscrit le droit au rassemblement. Donc valait mieux rester discret, surtout étant donné le sujet de la réunion. Chacun d'eux couraient un risque en venant ici aujourd'hui. Mais tous les huit étaient venus. En tant que chef de file des champions de Kanto, Régis était fier d'eux. Bob avait été le premier à accepter, et il a même proposé son arène comme lieu de rencontre. Il était connu de tous que l'officier était un loyal du Général Lance et exécrait Venamia par-dessus tout. Quand le dernier d'entre eux, à savoir Morgane de Safrania, se fut assit, Régis se leva ouvrir la réunion, comme son rôle de plus puissant des champions d'arènes de Kanto l'exigeait.

- Je vous remercie tous d'être venu, malgré les risques et le climat actuel. Je tiens à préciser dès le début, que ni le lieu ni la date de notre réunion n'a filtré. Si Venamia en attend parler, c'est forcément à cause d'un traître parmi nous.

- Ce n'est pas exclu d'avance, fit Erika de Céladopole. Certain d'entre nous ont travaillé pour la Team Rocket jadis si j'ai bonne mémoire...

Elle ne regarda personne de précis, mais bien entendu, Bob, Morgane et Auguste le prirent pour eux. Avec Koga, l'ex-champion de Parmanie, ils avaient effectivement servi l'organisation criminelle, il y a plusieurs années.

- Tu nous soupçonnes pour ce qu'on a fait il y a tant d'années, Erika ? Gronda Bob. Aux cotés de Peter, j'ai combattu la Team Rocket des centaines de fois !

- Personne ne soupçonne personne, s'empressa de déclarer Régis. De plus, je pense qu'on est tous d'accord pour admettre que l'ancienne Team Rocket n'a plus grand-chose à voir avec le régime actuel de Venamia.

- Sûr qu'à coté d'elle, Giovanni passerait comme un homme franc et sympathique, commenta Auguste en se grattant son énorme moustache.

- À propos de Giovanni, personne ne sait ce qu'il est devenu ? Demanda Forrest d'Argenta. Venamia ne l'aurait quand même pas zigouillé ?

- Y'a des rumeurs dans la Team Rocket comme quoi il aurait été mis au trou, mais il se serait échappé, dit Bob.

- Peu importe, reprit Régis qui ne voulait pas parler de son père. Giovanni est hors jeu quoi qu'il fasse. La question que l'on doit se poser est ce que nous, nous devons faire. Nous avons plus ou moins accepté le Coup d'Etat Rocket à la fin de la guerre, et la mise en place de cette assemblée partagée. Giovanni et Treymar ont été élus suite à un vote, et ont respecté la Constitution. Mais Venamia... elle n'essaie même plus de se cacher derrière la démocratie et la loi. Elle décide elle-même de tout et restreint les droits des citoyens !

- C'est un fait, acquiesça la froide Morgane. Mais pourtant, le peuple soutient sa prise de pouvoir en majorité. Il est vrai que Venamia a fait ses preuves face aux Dignitaires et face à Igeus. Les citoyens sont prêts à abandonner un peu de leur droit si elle leur offre en retour stabilité et sécurité.

- Une sécurité montée de toute pièce ! S'exclama Ondine d'Azuria. Y'en a-t-il ici qui doute encore que les attentats au Plateau Indigo sont l'œuvre de Venamia, et non d'Igeus ? Personne ne pourra jamais le prouver, et si quelqu'un s'y amuser, il se ferait descendre directement, mais ça semble évident !

Quelque uns hochèrent la tête. Régis se garda de faire valoir son opinion. De toute façon, il n'en avait aucune de tranchée. Certes, Venamia était Venamia, et ce genre de félonie était tout à fait son genre. Mais d'un autre coté, Erend Igeus était loin d'être un tendre aussi. Il avait sacrifié Safrania et toute la région à la Team Rocket dans le seul but d'acquérir pouvoir et notoriété. Et plus récemment, les rumeurs disaient qu'il avait fait assassiner tous les Dignitaires pour ne pas avoir à partager son pouvoir. Si Régis se disait sans conteste l'ennemi de Lady Venamia, il n'était pas pour autant l'allié d'Igeus. En plus, personne ne savait où il était passé, avec son armée. Régis pensait qu'il s'était réfugié dans une autre région, abandonnant une nouvelle fois Johkan à son sort.

- Une partie de la Team Rocket a coupé les ponts avec Venamia, déclara Jeannine de Parmanie. Toute la X-Squad, ainsi que les fidèles du général Tender, se seraient rangés derrière Estelle, l'ancienne Agent 005, et une rivale déclarée de Venamia.

- Je ne sais pas grand chose sur Estelle, commenta Bob. C'était une fillette quand je l'ai connue. Mais sa mère était ma formatrice en Pokemon Electrique. La meilleure femme que j'ai jamais connu. Si la gamine tient d'elle, elle doit être fréquentable. Puis la X-Squad est réglo.

Régis le pensait aussi, malgré sa révulsion instinctive pour tout ce qui était de la Team Rocket. Il avait par deux fois combattus aux cotés de la X-Squad : la première fois contre l'Empire Vriff, et la seconde fois contre Zelan. Les jumeaux Crust étaient de jeunes gens raisonnables, justes et attentifs aux besoins des Pokemon. Son grand-père et Eryl s'étaient souvent portés garants d'eux.

- Quel est le but de cette Estelle ? Demanda Ondine, soupçonneuse. Juste remplacer Venamia ?

- Mon grand-père m'a un peu parlé d'elle, pour l'avoir rencontrée quelque fois, intervint Régis. Elle serait la plus progressiste des Rockets, souhaitant une intégration de l'organisation dans le domaine légal, au service du gouvernement. Je ne l'ai jamais rencontrée personnellement, mais je pense qu'elle est... fréquentable.

- Ouais enfin, dans la mesure du possible pour un rejeton de Giovanni, marmonna Ondine.

Régis retint un commentaire désagréable. Il n'était pas homme à juger de quelqu'un sur le simple fait de ses parents. C'était d'autant plus le cas qu'il était lui aussi un « rejeton de Giovanni ». Il était connu de tous que le boss de la Team Rocket avait eu une belle flopée de gosse. Régis ne voulait pas croire que tous ses demi-frères et demi-sœurs étaient des ordures. Ceci dit, il n'en avait pas rencontrés beaucoup. Il s'était allié à Vilius lors de la Tri-Alliance contre Zelan. Un type bizarre qu'il n'avait pas beaucoup aimé. Mais il avait bien connu Silver, ce type antipathique aux cheveux rouges toujours collé aux basques de Leaf. Sûr qu'à première vue, Silver n'avait pas l'air très sympathique, mais c'était quelqu'un de réglo.

- Et ton grand-père Régis ? Demanda Auguste. Que pense-t-il de tout cela ? Pourquoi n'est-il pas avec nous d'ailleurs ?

- Grand-père est vieux et fatigué, dit Régis. Même s'il désapprouve la situation présente, je ne sais pas s'il aura la force de la combattre. Il ne nous faut pas toujours compter sur lui.

En réalité, Régis n'avait même pas informé son grand-père de cette réunion. Le professeur Chen avait fait beaucoup de chose dans sa vie. De grandes choses. Il était devenu le plus jeune Maître Pokemon que la région n'eut jamais eu. Il avait cofondé la Team Rocket avant de la quitter pour la combattre activement durant des années. Il avait pris part à deux guerres aux cotés du Général Lance. Il avait capturé plus de Pokemon qu'aucun dresseurs de Kanto ne pourrait le dire. Il avait mis au point le Pokedex, et avait fait progresser la science Pokemon d'au moins dix ans en un an. Régis admirait son grand-père, et était fier d'être son petit-fils. Mais arrivé au moment, c'était aux jeunes de prendre le relai. Régis ne voulait pas embarquer son grand-père de soixante dix-sept ans dans une quelconque nouvelle folie.

- Régis, si je te suis bien, le but de cette réunion, c'est de monter une rébellion contre Venamia, fit Erika. Mais que pouvons-nous faire, à huit seulement ?

- Nous représentons tous les dresseurs de Kanto. Bon nombre d'entre eux sont mécontents du nouveau régime de Venamia. Les Pokemon ont également tout à craindre d'elle ; elle se servira d'eux comme d'armes jetables. Nous pouvons aussi compter sur le soutient de dresseurs de l'étranger, ou d'autre qui sont très célèbres.

- Oui d'ailleurs, où est passé Sacha ? Demanda Ondine. Et Red et Leaf ? Avec toi Régis, vous formez à vous quatre ce qu'on appelle « la Génération des Miracles de Bourg-Palette ».

Régis réprima un sourire de nostalgie. C'était loin, cette époque. Mais oui. Ils avaient commencé tous les quatre leur voyage initiatique en même temps, dans la même ville. Ils avaient pris tous les quatre des chemins très différents, mais s'étaient tous merveilleusement illustrés. Ils avaient fait la fierté du professeur Chen. Régis était devenu champion d'arène doublé d'un scientifique à ses heures perdus. Leaf avait stoppé quasiment à elle seule la Néo Team Rocket de Masque de Glace à Johto et a participé activement à la guerre de Bakan, sept ans plus tôt. Sacha avait voyagé dans un paquet de régions, participé à grand nombre de championnats, et enregistré dans son Pokedex un nombre effarant de Pokemon. Enfin, Red était devenu le plus puissant dresseur de Pokemon de Kanto et Johto réuni en vainquant Peter Lance en combat singulier. C'était une sacré coïncidence que tous les quatre viennent du même bled paumé et qu'ils aient le même âge.

- Qui peut dire où se trouve Sacha ? Soupira Régis. Il ne le sait même pas lui-même la plupart du temps. Red, je sais qu'il se trouve dans la région Pertinia en ce moment, mais ne me demandez pas pourquoi. Quant à Leaf, elle bosse dans la région Bakan comme ambassadrice, et elle s'est mariée. Ce sera sans eux cette fois, je le crains.

- Et le Conseil des 4 ? Demanda Forrest.

- Clément et Marion sont avec Peter Lance aux cotés d'Igeus. Aldo ne troublera sa méditation que si la Ligue Pokemon est menacée. Quant à Koga...

Régis questionna sa fille Jeannine du regard, qui soupira.

- Il ne faut pas compter sur mon père pour ça. Même si ce n'est pas un fan de Venamia, il est attaché à l'ordre et à la discipline. Il ne se lancera jamais dans une rébellion.

- On est pas bien nombreux au final, résuma Morgane. A-t-on le droit de nous soulever contre le gouvernement légal seulement parce qu'on ne l'aime pas ? Nous sommes en minorité. Venamia est l'autorité suprême, aux yeux de la loi et aussi du peuple, que ça nous plaise ou non.

Les autre hésitèrent. Morgane avait toujours su présenter les faits de façon très carré et très claire, sans émotion ou opinion. Même Régis acquiesça.

- Tu as raison, Morgane. Mais je vais te dire un truc : je me fiche des autres.

Tous les champions le regardèrent avec une tête des plus comiques.

- Oui, je m'en fiche, insista Régis. Ils apprécient Venamia et son régime totalitaire ? Bah c'est leur droit. Mais moi, je le conteste. Et parce que je le conteste, je me battrai contre. Je ne vais pas renier mes idéaux à cause de ceux des autres, même si je suis en minorité. Même si je suis tout seul !

Un rire se fit entendre aux portes de l'arène.

- C'est parler comme un vrai Chen, mon garçon.

- Qui est là ?! Hurla Bob en se levant et en empoignant le pistolet qu'il gardait toujours sur lui.

Une silhouette s'avança vers eux. Une silhouette humaine, avec derrière elle une autre qui ne l'était assurément pas.

- Mes excuses, chers vieux amis, mais je me suis invité, fit l'homme. Bien qu'actuellement, je n'en ai plus trop le droit, il est vrai...

Quand l'homme quitta l'ombre, Régis plissa des yeux.

- Vous...


***


Lady Venamia se trouvait dans la salle de jeu du Mégador qu'elle avait dédié à Julian. Non pas qu'elle ait particulièrement le temps de s'occuper du gamin, mais Venamia l'avait surpris à réclamer son père récemment. Il commençait de toute évidence à en avoir assez de cette salle, ou bien avait-il le mal de son pays. Et Venamia avait épuisé toutes les idées de nouveaux jouets qu'elle pouvait lui donner. Comment Octave l'occupait-il, à Lunaris ? Elle n'en savait rien, en réalité. Venamia avait appris à le nourrir, à le bercer et à le changer quand il était bébé, alors qu'elle en avait la garde exclusive, mais à présent qu'il avait presque trois ans, elle ignorait tout de commencer s'occuper de lui. Julian cessait de réclamer son père quand elle était avec lui. Il paraissait se plaire de sa compagnie. Mais Venamia ne pouvait pas rester éternellement avec lui. Elle avait un pays à diriger et des traîtres à éliminer !

- BIM ! Gloussa Julian après avoir tiré avec succès sur les Pokemon qui lui servait de cible. TU ES MORT !

Venamia lui avait prêté un petit pistolet incapacitant pour qu'il s'amuse à tirer sur des Pokemon. Ce n'était pas dangereux. Même s'il se tirait dessus par mégarde, ça ne ferait que l'assommer une heure durant. Quant aux Pokemon, ils ne sentaient presque rien. Et puis, Julian avait vite appris à tirer juste. Venamia était souvent étonné par les dispositions de son fils. Il était très en avance pour son âge, que ce soit au niveau physique ou mental. Venamia voyait la différence avec son neveu Indy, le fils de Lusso. Il avait à peu de mois près le même âge que Julian, et il était très loin de faire tout ce que Julian savait faire. Tout cela présageait d'un homme puissant et intelligent pour le futur. Quelqu'un d'apte à régner sur tous les territoires que Venamia allait lui léguer.

- Maman, dit l'enfant après qu'il se fut lassé de tirer, je veux piloter le Mégador !

Venamia retint un petit rire. Certes, Julian était épanoui, mais pas au point de piloter ce mastodonte de vaisseau-ville.

- Quand tu seras plus grand, mon chou, répondit-elle en l'embrassant.

- Mais je suis grand ! Protesta Julian. Je vais piloter et tirer sur les méchants !

- Ah ? Mais tu sais ceux que sont des méchants au juste ?

- Père me l'a dit, acquiesça Julian avec grand sérieux. Les méchants sont ceux qui... qui... euh... « volent la liberté du peuple ».

Venamia regarda son fils dans les yeux, mais le garçon n'avait pas l'air de comprendre ce que ça voulait dire. Il ne faisait que répéter ce qu'on lui avait dit. Venamia cru toutefois bon de préciser :

- Prendre la liberté du peuple n'est pas forcément une mauvaise chose. C'est juste un moyen de parvenir à tes fins. Ceux sont tes objectifs qui déterminent ce que tu es, Julian. Si tu prends la liberté du peuple pour le rendre heureux par la suite, alors tu n'es pas un méchant. Tu es quelqu'un de bon. Au contraire, ceux qui, par démagogie, laissent le peuple faire ce qu'il veut, ne peuvent que les amener droit dans le mur et au chaos. L'ordre se construit toujours au détriment de la liberté.

Se souvenant de son interlocuteur, Venamia sourit pauvrement. Julian la regardait comme si elle venait de se mettre à parler le langage des Psykokwak.

- Tu es encore un peu trop jeune pour comprendre tout cela, mais ça viendra. Je t'apprendrai.

- Père m'apprend plein de choses. C'est quand que père vient me chercher ?

Le regard attendri de Venamia se fit soudain plus froid.

- Pas tout de suite. Tu vas rester avec maman un certain temps.

- Mais moi, je veux père ! Je veux rentrer à la maison !

Les grands yeux bleus de Julian, si semblables à ceux de Venamia, se mirent à luire de larmes. Venamia serra les poings. Comment osait-il préférer Octave à elle, après tout ce qu'elle lui avait donné ?

- C'est ici, ta maison maintenant, Julian, dit calmement Venamia. Quand tu seras grand, je te rendrai ton Empire de Lunaris, auquel tu pourras ajouter tout ce que j'aurai conquit d'ici là. Tu deviendra l'homme le plus puissant du monde.

- Je veux pas ! Couina l'enfant. Je veux père ! Je veux rentrer à Duttvriff ! Je veux...

- LA FERME !

D'un revers de la main, elle gifla violement Julian, qui tomba à terre. Il se toucha sa joue rouge, plus étonné que blessé.

- Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour toi ! Cracha Venamia. Ils m'ont tous tourné le dos, sans pouvoir me comprendre ! Mon frère et ma sœur, mes amis, et même ton père ! Et toi aussi, tu voudrai me trahir maintenant ?! MEME LA CHAIR DE MA CHAIR ?! Je t'écraserai comme tous les autres si tu t'avisais de...

Elle s'arrêta quand elle prit conscience du regard de Julian sur elle. Il pleurait, mais pas à cause de la gifle. Venamia reconnu la peur inscrite dans ses yeux. Il la regardait, elle, et il avait peur. Venamia vit son reflet sur le sol poli et brillant de la salle. Son œil gauche rougeoyait plus que jamais, et même son œil normal s'était comme assombri. Mais c'était son visage qui était le plus effrayant. Tordu, plein de haine. Venamia ne se reconnaissait même plus. Par Arceus, qu'est-ce qui lui avait pris de crier comme ça face à un enfant de trois ans qui était juste en mal de son père ?! Qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle se mit à genoux et serra son fils contre elle.

- Je suis désolée... Pardon, Julian ! Je ne sais pas ce que... Maman est juste très fatiguée. Je ne crierai plus que ça, promit. Je t'aime, mon trésor. Je veux juste t'avoir à coté de moi...

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle se rendit compte qu'elle était en train de pleurer ? Elle n'avait plus pleuré depuis... elle ne s'en souvenait même plus. Mais bizarrement, ces larmes lui firent du bien, comme si un poids s'évacuait de sa poitrine. Guère rancunier, Julian l'entoura de ses bras.

- Ne pleure pas maman, dit-il d'une petite voix. Je vais rester avec toi. Toujours avec maman, comme ça, tu seras heureuse !

- Oui, acquiesça Venamia. On sera heureux tous les deux. On a besoin de personne d'autre...

Une toux discrète et gênée se fit entendre derrière eux. Venamia lâcha son fils et se mit aussitôt sur ses gardes, mais ce n'était que Silas Brenwark qui les regardait en faisant mine de chasser une larme invisible.

- Quel spectacle touchant ! Mon cœur chavire !

Venamia se leva et toisa son visiteur inopportun.

- Comment avez-vous pu entrer, vous ? Personne ne m'a signalé votre arrivée !

- Vos gardes ont beau être de qualité, ils auraient du mal à vous signaler quelque chose qui n'existe pas vraiment, sourit Silas.

Comme son corps avait tendance à tanguer comme un hologramme, Venamia en déduisit qu'il n'était pas vraiment là, que ce n'était qu'une vision ou un de ses clones d'ombre. Julian regarda l'étranger avec curiosité.

- C'est qui ce monsieur, maman ?

- Personne d'important, grinça Venamia. Juste un vilain bonhomme qui fourre son nez partout où il ne faut pas. Il est tard. Retourne dans ta chambre, Julian. Je te rejoins bientôt.

- Tu vas me raconter une histoire ? J'en veux une qui fait peur !

Puis, sortant de la vaste salle de jeu, il salua Silas.

- Au revoir, monsieur vilain bonhomme.

Silas lui répondit en un signe de main pleine de bonhomie. Puis le garde à la porte de la salle raccompagna le jeune prince jusque dans ses appartements, situés non loin.

- Quel enfant sympathique et affable, commenta Brenwark. Dur de croire qu'il est de vous.

- Et dur de croire que vous êtes le fils du Premier Apôtre d'Erubin, répliqua Venamia.

- En effet, n'est-ce pas ? Mais que voulez-vous ? On ne choisit pas sa famille. Quoi qu'on puisse s'en créer une nouvelle.

Il avait toujours ce fichu sourire ; le même depuis que Venamia l'avait rencontré, il y a plus de deux ans. Ce sourire insolent et moqueur, comme si le monde entier était une vaste blague connue que de lui seul.

- Où étiez-vous depuis tout ce temps ? Le questionna Venamia.

- Oh, ci et là, éluda Silas en se laissant tomber dans un grand pouf ayant la forme d'un Ronflex. Vrai que je n'étais pas présent pour votre intronisation. Mes félicitations, Chef d'Etat, ou je ne sais plus comment on doit vous appeler à présent.

- Vous saviez que Treymar était D-Zoroark ?

- Vraiment ? C'est intéressant. Non, je l'ignorai. Nous autres Agents de la Corruption, nous ne sommes que très peu au courant des agissements des Méchas. D-Zoroark devait juste nous aider à provoquer du chaos à Kanto pour que vous puissiez vous imposer. Ce qu'il a fait, en étant l'instigateur de la guerre entre la Team Rocket et les Dignitaires. Mais s'amuser à jouer au Chef d'Etat... j'avoue que ses objectifs m'échappent. Mais que comprendre de ces robots, après tout ?

- Eh bien ? Pourquoi êtes-vous passé me voir ?

- Mais pour vous voir, justement. Vous passer un petit coucou, à vous mon ancienne supérieure, et à tous mes anciens copains de la GSR.

- Si vous cherchez Althéï, je crains que vous ne la trouverez pas sur le vaisseau, dit Venamia en se permettant un sourire. Elle est bien planquée dans l'une de mes nombreuses prisons.

Silas n'a parut pas si effondré que ça.

- Oh ? Vous aurez-t-elle manqué de respect ?

- Cessez de vous payer ma gueule, siffla Venamia. Vous lui avez demandé de protéger Tuno de moi-même. Et à cause de vous, voilà qu'on a en liberté un taré avec des pouvoirs de Pokemon qui tue des GSR. Si vous aviez besoin de Tuno pour vos projets, quels qu'ils soient, il fallait me le demander au début ! J'aurai peut-être consenti à vous le laisser...

- Il ne suffisait pas de nous nous le « laisser », je le crains. Il fallait que vous le brisiez mentalement, que vous le meniez aux portes de la mort et de la folie, pour qu'ainsi on puisse le remodeler comme il faut. Et ce fut une franche réussite. Vous n'y êtes pas allée de main morte avec sa Shadow Hunter.

- Pourquoi lui ? Pourquoi vous intéresse-t-il ? Si vous vouliez un nouvel Agent de la Corruption, vous n'aviez que l'embarras du choix, n'est-ce pas ?

- C'était pour faire plaisir à Vrakdale. Voyez, il est le père de Tuno.

Venamia retint une grimace de dégout en resongeant à cet homme mutilé qui l'avait asservi des mois durant, quand elle avait dix ans. Elle n'en ressenti que plus de mépris encore pour Tuno s'il était vraiment issu de cet homme.

- Ne vous en faite pas pour Tuno, reprit Silas. Nous allons nous occuper de lui. D'ailleurs, nous le faisons en ce moment même.

- Et Althéï ? Vous comptez la libérer, et en faire une Agent de la Corruption ?

Silas ricana.

- Bien sûr que nous ! Ça, c'était juste pour la pousser à travailler pour moi. Elle a beau avoir un pouvoir intéressant, elle ne correspond pas du tout à ce que doit être un fidèle du Seigneur Horrorscor. Ce n'est qu'une sadique désirant du sang, rien de plus. Il n'y a rien de corrompu en elle, seulement de la folie. De même qu'il n'y a aucune envie de corrompre, mais seulement de tuer. Vous pouvez la garder, ou même la tuer, pour ce que j'en ai à faire...

Venamia secoua la tête, atterrée.

- Vous êtes une personne cruelle, Silas Brenwark.

- Ah ! Vous n'êtes sans doute pas la mieux placée pour me faire cette remarque, ricana Silas. Je suis venu pour vous transmettre une invitation. Dans deux jours, très exactement, Vradake se rendra à Hoenn pour y détruire le dernier Pilier de l'Innocence, à savoir le Pilier Céleste. Votre présence et celle de votre flotte seraient appréciées.

Venamia haussa les sourcils.

- Et pourquoi donc irai-je ? Je me fiche de vos histoires de Piliers, je vous l'ai déjà dit. Si vous voulez détruire ce truc, faite-le tout seul. D'ailleurs, je doute que Vrakdale ait besoin de moi.

- Oh, ce n'était pour le Pilier Céleste. Il se trouve que vos... amis de la X-Squad sont au courant que nous allons passer à l'action là-bas. Ils vont tenter d'arrêter Vrakdale. Ils seront donc là, n'en doutez pas. Eux, et probablement la base G-5 au grand complet, avec Estelle en prime. Ce sera une bonne occasion pour vous de vous en occuper, non ?

Venamia réfléchit. Vu comme ça...

- Mais amener des vaisseaux de guerre dans l'espace aérien de Hoenn sera considéré comme une agression et un acte de guerre, renchérit-elle.

- Et alors ? Hoenn n'a quasiment pas d'armée. Elle dépend seulement de l'Alliance Pokemon. Vous pourriez conquérir l'île entière en à peine quelque jours. Vous détruisez Estelle et ses gêneurs, et vous prenez Hoenn par la même occasion.

Venamia n'avait aucune confiance en Silas, et elle pouvait, de sa part, soupçonner un piège quelconque. Seulement, ce qu'il disait était vrai. C'était une trop belle occasion de faire d'une pierre deux coups.

- Fort bien. Je serai là pour accueillir la base G-5 au Pilier Céleste. Je viendrai avec le Mégador et la flotte de l'Empire Lunaris. Le temps que je demande ça à Octave, et je serai là-bas dans deux trois jours. J'espère que vous aurez déjà détruit le Pilier avant que je n'arrive. Ce sera parfait pour faire tomber le moral de la X-Squad au plus bas, avant que je ne les écrase.

Et cette fois ci, pour Venamia, ce serait la dernière confrontation. Pas de solution aléatoire. Ils devraient tous périr. Que ce soit son père le général Tender ou son frère et sa sœur. Elle en connaîtrait sans doute après une certaine peine, mais elle ferait ce qui était nécessaire, comme elle l'avait toujours fait.