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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 10/05/2015 à 09:04
» Dernière mise à jour le 18/04/2019 à 23:10

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 279 : Les traîtres et les vengeurs
Dans son bureau sur le Mégador, Lady Venamia s'occupait de toute la paperasse administrative nécessaire à la bonne direction de la Team Rocket. C'était assez barbant, mais elle tenait à le faire elle-même. Fatra aurait été plus que ravie de la débarrasser de cette tâche, et sans aucun doute assez compétente pour le faire plus vite que Venamia, mais cette dernière voulait avoir elle-même un œil sur son organisation. À trop déléguer les tâches, on ne contrôlait plus rien. C'est ce qui avait fait défaut à ce vieux crétin de Giovanni. Il s'était trop reposé sur ses Agents Spéciaux et ses généraux, et finalement, il n'avait pas vu sa propre chute.

En même temps qu'elle lisait et signait ces tonnes de papiers, elle gardait toujours un œil sur le petit écran sur son moniteur, qui lui montrait la salle de jeu de son fils Julian. Elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui, mais elle aimait bien le regarder, tandis qu'il vaquait à ses innombrables jeux que Venamia lui avait payés et fait venir de partout. Le garçon se lassait vite. Quand on lui amenait un nouveau jouet, il s'y amusait une heure, puis passait à autre chose. Venamia avait donc fait des réserves. Elle avait mis à sa disposition environ trois cents Pokemon différents enfermés dans des Pokeball. C'étaient des Pokemon entraînés, qu'elle avait demandé à ses hommes, et qui obéissaient au moindre geste de Julian. Le garçon aimait les Pokemon, bien plus que les autres jeux, pourtant nombreux et très chers, que Venamia lui avait trouvé.

Un jour, elle l'avait fait jouer quelques minutes avec Ecleus lui-même. Julian avait été impressionné de pouvoir jouer avec le Pokemon fétiche de sa mère. Venamia lui faisait miroiter de le lui prêter de temps en temps s'il se tenait sage, ce qui semblait marcher. Venamia avait aussi désigné quatre de ses gardes GSR à disposition permanente de Julian, qui devaient répondre au moindre de ses désirs. Enfin, elle avait engagé six des plus brillants cuisiniers de Kanto, pour qu'ils lui préparent les plats qu'il voulait à tout moment de la journée. Venamia comptait tellement pourrir cet enfant qu'il ne voudra plus jamais retourner chez son père. Quand il sera un peu plus grand, Venamia allait commencer à le former et lui enseigner la politique et les arcanes du pouvoir, pour qu'un jour, il devienne l'héritier du vaste empire que Venamia allait lui créer. Un empire bien plus vaste et plus puissant que celui d'Octave.

En ce moment, Julian s'amusait à rassembler les Pokemon par types différents. Il s'évertuait à sortir de leur Pokeball tous les Pokemon insectes. Il était intelligent, ce gamin, pour son âge. Octave l'avait bien éduqué, Venamia devait lui reconnaître ça. Ça la peinait d'être en conflit avec lui. Elle aurait préféré qu'il la soutienne totalement, qu'il comprenne ce qu'elle souhaitait accomplir, et qu'il continu à lui donner son amour. Mais tant pis. Octave était un idiot. Tous les autres étaient des idiots. Ils ne comprenaient pas la grandeur de la vision de Venamia. Julian, lui, allait la comprendre. Venamia se contenterai de son seul amour. Elle n'avait nul besoin des autres, seulement de lui.

- Prépare-toi, mon trésor, dit-elle à l'écran tandis que Julian riait aux éclats alors qu'un Papinox volait autour de lui. Tu auras bientôt un terrain de jeu plus grand. Je vais te léguer le monde entier !

Ayant terminé sa pile de dossiers, elle se mit à consulter les différents rapports que ses troupes, dispersées dans tout Kanto, lui transmettaient en temps réel sur son ordinateur. La base G-5 n'avait toujours pas été repérée. Venamia s'y attendait. Cela faisait une semaine que la base de Tender avait décollé. Elle devait être bien loin de Kanto désormais. Sans doute à l'Est, du côté de la région Sinnoh. Région qui avait bien fait comprendre par voie diplomatique qu'elle ne reconnaissait pas le nouveau régime de Kanto et qu'elle refusait toute entrevue tant que Venamia codirigerait la Team Rocket.

Venamia ne craignait pas que Sinnoh vienne en aide à Estelle et sa bande de traîtres, mais elle pourrait les laisser voler dans leur espace aérien, et interdire à Venamia d'y entrer. Et autant Venamia souhaitait mettre la main sur Estelle, Tender et la X-Squad, autant elle voulait éviter une guerre avec Sinnoh, qu'elle n'avait pas encore les moyens de remporter. Elle avait obtenu du Chef d'Etat Treymar - ou qui qu'il fut d'autre - un mandat d'arrêt international pour tous ceux de la base G-5, mais Venamia doutait de trouver beaucoup de pays acceptant de coopérer.

Venamia n'avait pas prévu qu'Estelle vienne demander l'aide de la base G-5. Naulos, qui pourchassait la fille de Giovanni, n'avait fait aucune espèce de différence. Qui que ce soit qui abritait Estelle, c'était un ennemi. Mais bon, ce qui est fait est fait. Au moins, tous les ennemis de Venamia étaient désormais rassemblés ; ce qui rendait leur élimination d'autant plus facile. Restait bien le problème Giovanni, mais Venamia ne s'inquiétait pas de ce que cet homme seul et déchu pouvait bien faire.

En plus, Venamia avait eu droit à un bonus avec la mort de ce Mélénis, Seamurd. Ça lui prouvait qu'elle avait eu raison de choisir Naulos. Grâce à sa petite singularité, il faisait office d'ennemi mortel pour les Mélénis. Si Venamia pouvait en trouver d'autre comme lui, ça l'arrangerai. Mais entre temps, elle avait fait en sorte de se procurer un stock appréciable d'Ysalry, ce minéral qui annulait l'action du Flux autour d'un certain rayon. Elle en avait désormais une pierre incrustée dans son brassard, pour ne plus que Mercutio ou n'importe quel autre de sa race puisse maîtriser Venamia comme il l'avait fait sur le pont du Mégador.

Estelle et la base G-5 étaient donc des traîtres à punir, Giovanni un fugitif impuissant à trouver. Il restait Erend Igeus et ses alliés. Venamia était repartie à Doublonville, avec une force deux fois supérieure à la première, dans l'optique de prendre cette ville une fois pour toute. Mais une fois arrivée là-bas, elle avait trouvé la capitale de Johto quasiment déserte. Il ne restait que quelque habitants soutenant la GSR, qui lui avait raconté qu'Igeus et ses partisans, dont la grande majorité des habitants de Doublonville, avaient fui la ville pour une destination inconnue.

Ça avait prodigieusement agacée Venamia. Erend avait bien compris qu'il ne pourrait pas tenir Johto plus longtemps, donc il avait préféré la fuite, comme il l'avait fait à Kanto juste avant la chute des Dignitaires. Un choix intelligent. Mais où était-il à présent, et surtout, que projetait-il ? Il avait toujours une armée réduite avec lui, ainsi que trois G-Man, et son escouade DUMBASS. Il restait une menace qu'il convenait d'éliminer. Mais le connaissant, le bonhomme s'était sûrement réfugié dans une région qui le soutenait, et il devait comploter en ce moment même pour en prendre le contrôle. C'était comme ça que fonctionnait Erend Igeus.

Venamia vit avec son œil Futuriste son fidèle Esliard rentrer dans le bureau, ce qu'il fit pour de vrai cinq minutes plus tard. On était mardi, ce qui signifiait que c'était la réunion hebdomadaire avec Esliard concernant son image de presse et sa propagande. Ils fonctionnaient comme ça depuis le début de la GSR, et le fait que Venamia contrôle aujourd'hui la Team Rocket n'avait rien changé à leur habitude. Au contraire : plus que jamais, Venamia avait besoin d'un contrôle massif sur la population.

- Madame, fit pompeusement Esliard en s'inclinant. Je suis honoré de vous servir.

Venamia retint un sourire. Esliard disait toujours ça à chaque fois qu'il venait lui parler. Elle savait qu'Esliard n'était qu'un lécheur de botte, mais ça lui convenait. Il n'était pas un soldat. Il était journaliste. Lécher les bottes était donc sa fonction. Venamia ne l'aimait pas trop, mais elle ne pouvait ignorer le rôle capital qu'il jouait pour elle. En tant que chef de sa propagande, Esliard avait réalisé des merveilles. Il voulait faire de Venamia une déesse que le peuple devait aduler, et il s'y prenait très bien.

- Alors Esliard, que pense le bas peuple aujourd'hui ? Demanda Venamia en s'adossant sur son fauteuil.

- Votre Coup d'Etat à la Team Rocket semble approuvé par 67% de la population. 9% y sont hostiles, et 24% ne se prononcent pas. Le fait que vous ayez amené Johto dans le giron du Protectorat vous a fait gagner quelques points dans les sondages. Beaucoup trouvent étrange le revirement de discours du Chef d'Etat Treymar à votre égard, mais nombreux sont ceux qui pensent que l'attaque terroriste d'Igeus au Plateau Indigo l'a simplement convaincu que vous clamiez la vérité à son sujet.

- Bien, bien, fit distraitement Venamia. Et ma position au sein de la Team Rocket ?

- C'est partagé, madame. Globalement, les simples soldats et sbires, qui sont le gros de l'organisation, vous préfèrent vous à votre collègue Vilius. Mais la plupart des hauts gradés le soutiennent lui. Ceux sont des Rockets de tradition, qui ont toujours servi la famille à Giovanni, et Vilius semble les rassurer. Silas Brenwark, quant à lui, ne recueille que peu d'opinion, car il est très peu connu, même au sein de la Team Rocket. Mais globalement, on le voit comme un Rocket sage et réfléchi, qui serait un peu votre « voix de la raison ».

Venamia éclata de rire. Si ces crétins savaient...

- L'évasion de Giovanni a-t-elle fuité ? Demanda-t-elle.

- Un peu. C'était inévitable, après que Vilius l'ai annoncée en communication générale lors de la bataille de Doublonville.

- Evidement. Quel pauvre abruti...

- Néanmoins, les Rockets semblent n'y accorder que peu d'importance. Les plus fervents partisans de l'anciens Boss sont morts ou emprisonnés à présent. En revanche, l'alliance entre Estelle et la base de votre père sonne dans toutes les oreilles. Malgré mon travail de désinformation, la X-Squad a encore beaucoup de succès parmi la population, je le crains. Beaucoup s'interrogent. Pourquoi la X-Squad, qui a sauvé tant de fois Kanto et la Team Rocket, se serait retournée contre vous ? Des voix dissonantes commencent à se faire entendre. Des soutiens à Estelle contre vous...

- Si des voix dissonantes se font entendre, Esliard, il convient de les faire taire rapidement et définitivement. Je ne tolèrerai aucune opposition dans mon régime !

- Bien sûr madame, fit rapidement Esliard, mais ceux ne sont pas vraiment des voix, plutôt des mots. Voyez-vous, j'ai créé une algorithme sur internet, qui me permet de cibler certains mots pour ensuite y regrouper la plupart des autres mots qui y sont associés sur la toile. Ainsi, en ciblant par exemple votre nom, ou celui de la X-Squad, je peux avoir rapidement une liste qui fait la moyenne des mots dans lesquels ont vous qualifie.

Venamia sourit, amusée.

- Laissez-moi deviner. Ça doit donner un truc comme : X-Squad anti-gouvernement. X-Squad paix. X-Squad gentille. Venamia malheureuse. Venamia méchante. Venamia mauvaise.

- La grande majorité de ces paroles et pensées là est reportée par cette... journaliste du nom de Travili Mogasus. Elle ne perd jamais une occasion de vous descendre toujours un petit peu plus dans la presse, et maintenant, elle s'en prend au Chef d'Etat qu'elle accuse de n'être qu'un pantin pour vous. Elle a également fait des sous-entendus à propos du... euh... de l'incident au Plateau Indigo, affirmant qu'il vous arrangeait bien, et affichant son scepticismes quant à l'implication d'Igeus.

Le regard de Venamia se fit ombrageux. Travili Mogasus... Oui, elle connaissait cette femme. Une journaliste de terrain, qui possédait un Méga-Magnezone. Elle se disait pro-Rocket autrefois, mais ne soutenait clairement pas la GSR, et a même été jusqu'à défendre Erend Igeus. Une nuisible, qui n'avait aucune place dans sa société parfaite.

- Il faut bâillonner cette femme, annonça Venamia. Coûte que coûte, et quelques soit la solution. Je vous charge de ça, Esliard.

- Bien madame.

Il se retira servilement, laissant Lady Venamia à ses pensées de conquêtes et de punitions.


***


Galatea était fatiguée. Cela faisait une semaine qu'elle faisait voler la base par le biais de son fauteuil de contrôle. Si jamais elle se levait, elle perdrait le contrôle et la base toute entière ferait un beau plongeon. Donc, elle ne quittait plus ce fichu fauteuil. Elle mangeait dessus. Elle faisait même ses besoins dessus, le général Tender ayant été assez aimable pour lui trouver un joli pot de chambre que le soldat qui se trouvait en poste à côté d'elle devait à chaque fois reprendre, vider et laver. Galatea ne savait pas qui avait le plus mauvais rôle ; elle ou lui.

Evidemment, elle ne dormait plus. Elle pouvait utiliser le Flux pour refreiner son sommeil et augmenter sa résistance, mais une semaine, ça commençait à faire long. D'autant qu'elle devait continuellement se servir du Flux pour soulever et diriger la base. Elle avait beau être la fille d'Elohius, le plus puissant Mélénis de tous les temps, elle avait ses limites. D'autant qu'elle était désormais la seule Mélénis de la base. Elle ne pouvait plus compter sur Seamurd pour l'aider.

Après le chagrin est venue l'interrogation. Comment avait-il pu se faire tuer de la sorte par un humain ? D'accord, ce Naulos avait été rapide en prenant ses armes, mais un Mélénis comme Seamurd aurait dû être capable de lire ses intentions avant même qu'il ne pose la main sur un seul de ses flingues. Zeff avait avancé que Naulos portait peut-être de l'Ysalry sur lui, comme les Shadow Hunters, mais ça ne tenait pas. Seamurd l'aurait senti s'il y avait de l'Ysalry à proximité, et il aurait alors battu en retraite. Ce foutu cailloux était comme un trou noir dans le Flux. Les Mélénis avaient appris à le détecter par le fait même qu'il annule le Flux autour de lui.

Ça n'avait guère d'importance pour le moment, mais Galatea tenait à tout savoir des circonstances de sa mort. Déjà pour en faire le récit à Maître Irvffus, et ensuite pour pouvoir le venger en tout état de cause. Mais ce n'était pas le moment. Galatea ne savait même pas où elle amenait la base. Le truc avait seulement été de quitter Kanto au plus vite et de bouger continuellement pour éviter de se faire repérer. Tender et Estelle devaient être en ce moment en train de décider de la suite des opérations. Galatea se fichait d'où ils voulaient aller, mais qu'ils se décident vite. Elle n'allait pas tenir comme ça une semaine de plus ! Justement, comme s'ils avaient entendu ses pensées, le général Tender et Madame Estelle montèrent dans la salle. Le garde de Galatea salua et s'éclipsa. Galatea ouvrit les yeux pour regarder ses supérieurs.

- Madame, mon général, les salua Galatea. Je m'excuse de ne pas pouvoir me lever. D'ailleurs, même si j'essaye, je m'écroulerai direct tellement mes jambes n'ont plus servir dernièrement...

- Nous sommes conscient de votre situation inconfortable, Galatea, et nous vous remercions pour vos efforts, lui dit Estelle. Nous avons enfin choisi un cap. Ou du moins, c'est Monsieur Wasdens qui nous a encouragés à aller là-bas.

Galatea haussa les sourcils.

- Ceux sont les Gardiens de l'Innocence qui nous dictent nos mouvements maintenant ?

- Nous sommes alliés avec eux, répliqua Estelle. Ceux sont les seuls alliés que nous ayons pour le moment. Et comme Venamia est probablement de mèche avec les Agents de la Corruption, notre entente avec les Gardiens va de soi.

- Très bien. Et donc, je nous dépose où ?

- A Hoenn, fillette, répondit Tender d'un ton bourru. Au-dessus du Pilier Céleste, près de Pacificville.

- C'est le dernier Pilier de l'Innocence qui reste aux Gardiens, expliqua Estelle. Selon Wasdens, sa destruction provoquerai bien des problèmes et arrangerait les affaires des Agents de la Corruption, et donc, indirectement, de Venamia. Il est actuellement sans défense. Avec notre base et la X-Squad, nous saurons repousser un assaut des Agents s'ils arrivent.

Galatea haussa les épaules.

- Moi je n'ai rien contre. Mais vous avez pensé à ce type, Vrakdale ? Il a le pouvoir d'un volcan. On fait quoi contre ça ?

- Vrakdale peut provoquer des éruptions et secouer la terre, mais il ne peut pas voler, rétorqua Tender. Dans les airs, nous serons en sécurité.

- Mais pas le Pilier.

- Nous pourrons préparer notre défense, poser des pièges, monter une stratégie, insista Tender.

- Aucune stratégie ne fonctionnera contre lui ! Ce mec est immortel. Rien de ce qu'on pourra lui balancer sur la tronche ne pourra l'arrêter.

- J'ai discuté à ce sujet avec le professeur Grivux, dit Estelle. Il étudiait le fonctionnement des bombes Arctimes pour tenter d'inverser la boucle temporelle qui retient Vrakdale prisonnier et qui le protège. Il pense être arrivé à un résultat. Il faut juste qu'il se rende dans le volcan de Cramois'île avec ses appareils. Il a reproduit une bombe Arctimes et a trouvé la fréquence temporelle avec laquelle Vrakdale a été bloqué. Il placera la bombe à l'endroit même où la première boucle temporelle s'est activée. Et nous, si Vrakdale se pointe, notre mission ce sera de lui poser ça sur le corps.

Elle montra à Galatea une espèce de petit truc métallique, comme un émetteur.

- Ce machin dont je ne me souviens plus du nom liera Vrakdale à la bombe Arctimes du professeur Grivux. Une fois qu'ils seront connectés, Grivux activera la bombe, et si tout se passe bien, la boucle temporelle sera rompue. Vrakdale se retrouvera comme il s'était retrouvé au moment de l'explosion de la première bombe : en train de tomber dans la lave, à vitesse réelle.

Galatea se souvenait que le colonel Tuno lui avait un peu parlé de ça, et des plans de Natael. Penser à Tuno lui était tout aussi douloureux. Durant l'attaque de la GSR, le colonel s'était enfui en agressant plusieurs médecins. Pourquoi avait-il fait cela ? Loin de la base, on ne pouvait plus rien faire pour l'aider. Il allait inévitablement finir par mourir si son infection n'était pas traitée. Alors où était-il ? Et plus important... que voulait-il ?


***


Tuno vagabondait de villages en villages depuis sa fuite de la base. Il s'était dégoté des vêtements pour passer inaperçu, et surtout des gants pour que personne ne voit la marque noire qui se propageait insidieusement à partir de sa main gauche. En une semaine, elle était montée de quelques centimètres. Encore un peu, et elle atteindrait le bas de l'épaule. Et plus la contagion progressait, plus Tuno souffrait. Et là, plus de morphine pour réduire un peu sa douleur. Mais Tuno ne voulait pas qu'on réduise sa douleur. La douleur physique, il pouvait l'encaisser. Et elle avait l'avantage de lui faire un peu oublier sa douleur mentale, bien plus grande. Enfin, parfois seulement... Quand il arrivait à dormir, dans les auberges de campagnes dans lesquelles il s'arrêtait, il revoyait toujours le visage d'Ujianie, et il entendait toujours ses cris tandis que Sharon de la GSR la découpait en morceau. Le bruit répugnant du bébé arraché de son ventre puis lancé au sol était le plus audible.

Tuno ne savait pas ce qu'il recherchait. Il ne savait pas où aller, et il ne savait pas quoi faire. Son temps était compté pourtant, mais il n'avait aucun but, sauf celui de rester en vie. Ce qui en soi était une certaine ironie. Il tâchait d'éviter toute patrouille de la Team Rocket, et dormait dans des lieux souvent insalubres. Il ne savait même pas où il se trouvait actuellement à Kanto. Sans doute du côté de Parmanie. De toute façon, Parmanie ou ailleurs... Tuno n'avait plus nulle part où aller. Plus de mère, plus de femme, plus d'enfant, plus d'équipe. Il n'avait même plus ses fidèles Pokemon. Badapunk avait été tué en même temps qu'Ujianie en tentant de la protéger, et les Pokeball de Crimenombre et Lakmecygne lui avaient été volées par la GSR quand elle l'avait capturé. En même temps, il n'en avait plus besoin maintenant qu'il se transformait lui-même en une horreur génétique.

Il s'arrêta dans un bar, plus pour la télé qu'il offrait que pour sa bière. Il n'avait pas eu l'occasion de se mettre au courant des dernières nouvelles. Mais une fois entré, il remarqua avec consternation que trois types de la GSR étaient là, à une table plus loin, en train de s'esclaffer bruyamment. Bah, tant pis. Tuno n'était pas le seul client. La GSR le croyait mort, et n'avait aucune raison de le reconnaître sous ses fringues là. Il s'assit donc à une table libre, seul, et le plus éloigné possible des trois GSR. Il commanda une bière avec les quelque pièces qui lui restait. Tuno n'avait pris le risque de retirer de l'argent via son compte bancaire ; ça aurait été le meilleur moyen de se faire repérer.

À la télé bien sûr, la chaîne d'Etat, nouvellement crée sous le régime militaire que la Team Rocket imposée. Tous les lieux publics qui avaient la télé étaient obligés de diffuser la chaîne d'Etat, pour que Lady Venamia ait tout loisir de crier sa propagande, par le biais de cet infâme résidu de journaliste, Esliard. Enfin, ça faisait un moment qu'Esliard ne présentait plus rien. En tant que chef du service de communication de Venamia, il avait tout un bataillon de journalistes sous ses ordres. Celui à la télé était en train d'annoncer la liste des personnes recherchées par la GSR : les affreux ennemis de l'Etat.

- L'unité autrefois connue sous le nom de X-Squad s'est affiliée avec la traîtresse Estelle Chen, qui complote contre le nouveau régime de paix et de grandeur que Lady Venamia a enfin instauré. Ces criminels veulent apporter le chaos à notre Protectorat qui se construit peu à peu. Toute personne qui possèderait des renseignements permettant leur capture se verra récompenser d'une somme de dix millions de Pokédollards.

Tuno fut malgré lui soulagé. Venamia n'avait pas encore mis la main sur ses anciens camarades. Même si tout cela ne l'intéressait plus, Tuno espérait que Mercutio et les autre s'en sortiraient. Et s'ils pouvaient continuer à emmerder Venamia, c'était tout aussi bon. À ce moment, l'un des GSR présent dans le bar lançant d'une voix tonitruante :

- Bah, on finira bien par les dégoter, ces foutus traîtres ! On a bien eu leur commandant, à cette X-Squad là ! C'est nous qui avons capturé le colonel Tuno ! Ah ah !

Tuno tourna la tête malgré lui. Il reconnaissait effectivement deux des GSR présents. C'étaient bien ceux qui l'avaient attrapé avec l'aide de Crenden tandis qu'il livrait bataille à Johto. Et Tuno vit avec encore plus de rage que l'un d'entre eux avait deux Pokeball à la ceinture. Tuno les aurait reconnues entre mille : c'était les siennes. Mais il se retourna. Il n'allait pas se faire repérer pour ça alors que la GSR le pensait mort. Ce serait stupide. Trop risqué...

- Ce type avait baisé une des anciennes Shadow Hunters des Dignitaires, poursuivit le GSR à moitié saoul à tue-tête. Il méritait son sort, ce traître !

- Ouais, fit son camarade. Parait que c'est la capitaine Sharon qui s'est occupée de la Shadow Hunter. À ton avis, en combien de morceaux l'a-t-on retrouvée ?

- Ça dépend. Parait qu'elle était enceinte. Tu comptes le fœtus aussi ?

Il éclata de rire, et Tuno sentit son sang ne faire qu'un tour. Il se leva sans s'en rendre compte, et se dirigea vers la table des trois GSR. Trop risqué... mais qu'en avait-il à faire, du risque ? N'était-il pas déjà condamné, de toute façon ? Soulager un peu sa haine lui ferait tellement de bien... Il prit une chaise et s'assit en face des GSR, qui bien sûr, ne le reconnurent pas.

- Qu'est-ce que tu veux citoyen ? Demanda le plus baraqué.

Tuno leur sourit.

- Je voulais juste profiter de cette occasion pour remercier nos grands protecteurs. C'est grâce à votre travail et à votre dévouement que le pays est en sécurité et peut dormir tranquille.

Le GSR qui était saoul se gratta la joue, l'air flatté.

- Bahhhh, vous avez raison hein ! On fait un dur boulot pour protéger le peuple du Protectorat.

- Je n'en doute pas, répondit Tuno d'un ton aimable. Arracher un bébé du ventre de sa mère, cela doit être éprouvant.

- Pas tant que ça, ricana le troisième. C'étaient des traîtres, des criminels.

- Oh, je vois. Le bébé aussi donc ? Il avait commis un crime si grave alors qu'il n'était même pas né ?

- C'était l'engeance de deux traitres. Ça ne pouvait être qu'un traître, expliqua le GSR saoul comme si deux et deux faisaient quatre.

- Quelle brillante analyse ! Fit Tuno en faisant mine d'être impressionné. Heureusement qu'on a la GSR pour juger les bébés dans le ventre de leurs mères. Heureusement qu'on a Lady Cœur de Glace pour saboter les efforts de paix des autres et s'attribuer ensuite le mérite de la guerre. Je lève ma bière à eux tous !

Tuno leva en effet son verre, puis le renversa sur la table des GSR. Voyant cette scène, les autres clients commencèrent à s'éloigner et à partir. Ils devaient se douter que ça allait bientôt chauffer. Les trois GSR se levèrent, entourant Tuno d'un air mauvais.

- Tu as un problème avec Lady Venamia, citoyen ?

- Un problème ? S'étonna Tuno. Je n'ai pas de problème avec elle. On s'entendait très bien, tous les deux. Je me souviens du jour où je l'ai recrutée pour mon équipe. Déjà à l'époque, elle avait la même tête de cul qu'aujourd'hui, pensant qu'elle était supérieure à tout et tout le monde. Mais si j'avais su qu'un jour elle finirait par découper les gens en morceaux et tuer des bébés innocents, je crois que je l'aurai discrètement butée et fait passer ça comme une sanction disciplinaire.

Tuno souleva son capuchon, montrant bien son visage aux GSR. Ils mirent un moment à le reconnaître, mais quand ils le firent, ils prirent tous leurs armes. Tuno serra le poing et laissé échapper une vague de puissance ténébreuse qui leur fit perdre l'équilibre. Après quoi il se jeta sur le premier GSR, qu'il tua immédiatement en lui broyant le crâne sous la pression d'une attaque Vibrobscur. C'était la seule attaque de Darkrai que Tuno arrivait plus ou moins à reproduire, mais c'était suffisant.

Avant que les deux autres GSR ne se relèvent, Tuno fonça sur eux, avec une vitesse étonnante. Ce n'était pas encore une attaque Vive-Attaque, mais Tuno se sentait plus rapide, plus fort. Il fit lâcher son arme au second GSR et se servi de lui comme d'un bouclier quand le troisième lui tira dessus. Il ne fit donc qu'abattre son camarade, et Tuno tira un autre Vibrobscur derrière son corps. Le GSR s'envola et alla percuter le comptoir du bar. Tuno s'avançant calmement vers lui. C'était celui qui avait ses deux Pokeball à la ceinture. Tuno les lui reprit, puis sourit au GSR effrayé. Son sourire devait être particulièrement terrifiant, car le GSR se mit à souiller son pantalon.

- Pi-pitié... implora-t-il.

- Pitié ? Répéta Tuno. Je ne savais pas que la GSR connaissait ce mot. Dis-moi, tu penses que Lady Venamia dira pareil quand je me tiendrai face à elle ? Ce serait pour moi le plus beau des sons...

Avec son bras noir, il ouvrit le ventre du GSR et lança une attaque Vibrobscur à l'intérieur de son corps. Le résultat ne fut pas beau à voir, mais ça attirerai l'attention de Venamia quand elle aura vent de ce qui s'est passé ici. Des clients l'auraient probablement reconnu. Venamia saurait donc qu'il était en vie. Mais tant mieux. Tuno en avait assez de se cacher. Pourquoi le devait-il, d'ailleurs ? C'était lui qui devait attirer la peur. N'était-il pas en train de se transformer en un hybride du Pokemon Légendaire Darkrai, le terrifiant maître des cauchemars ? Il regarda à la télé l'image de Venamia en train de prononcer l'un de ses discours.

- Je vais devenir ton cauchemar, Siena, murmura Tuno. C'était toi qui m'a créé tel que je suis, après tout...

Il explosa l'image de Venamia avec un Vibrobscur, et quitta le bar. Non, il n'avait pas envie de mourir. Du moins pas tant qu'il n'aurait accompli sa vengeance. Mais il ne pourrait pas y arriver seul. Il avait besoin de temps, et d'une façon de maîtriser sa transformation. Et la seule personne ayant réussi à stabiliser la formule Sygma qu'il connaissait se trouvait ironiquement être son cher père...