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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 14/04/2013 à 08:35
» Dernière mise à jour le 30/04/2018 à 23:00

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Film 2 : Arboreden et les Fruits de Vie (5/8)
Une fois rentré à la base, après le dîner chez la famille de Palmer, Mercutio, enfin libre de ses mouvements, s'était évertué à étudier les lieux en détail. Rien de suspect en soi, vu que Gavin Drent venait de Lavanville et n'avait pas encore eut l'occasion de visiter la base. Il était accompagné, quand même. Le commandant lui-même s'était proposé pour lui montrer l'intérieur de sa base. Ce n'est que lorsqu'il le mena dans le petit laboratoire que Mercutio vit son objectif : les trois orbes d'Arboreden, tous les trois brillants, entre les mains de six scientifiques et de plusieurs machines.

- Ça, c'est ce pourquoi nous sommes là, Gavin, lui expliqua Palmer. Ces espèces de boules de cristal seraient d'anciens artefacts légendaires, qui une fois rassemblés permettraient de contrôler un Pokemon antique et surpuissant. Il y'en a six en tout, et les trois autres se trouvent dans le coin. Et d'après ce que vous m'avez dit, le groupe de Kelluer s'y intéresserait aussi. Je n'ose imaginer ce qu'ils pourraient faire avec ce Pokemon Légendaire. Aussi, il est important que nous trouvions les trois autres avant eux.

- Je comprends monsieur.

Palmer semblait lui faire vraiment confiance, pour lui parler de tout ça, à lui un simple soldat seconde classe. Le commandant paraissait même l'apprécier, vu qu'il l'appelait désormais par son prénom factice. Mercutio aussi l'appréciait, et se sentait mal de devoir le trahir, mais ils étaient dans deux camps diamétralement opposés.

- Apparement, nous sommes proches d'en trouver un quatrième. Un de nos sites de fouilles se révèle prometteur.

- Vraiment ?

Mais Palmer n'en dit pas plus. Trouver le dernier Fruit de Vie enterré était tout aussi important que de voler ces trois là. Si les soldats du gouvernement le trouvait avant Kelluer, Mercutio aurait du mal à répéter son petit numéro. Il révisa donc rapidement ses plans. Il avait prévu de cambrioler ce labo ce soir et de quitter cette base, mais rester plus longtemps pourrait lui permettre de dénicher la localisation du dernier orbe. Et pas seulement. Le commandant Palmer se révèlerait peut-être être une source d'information inestimable si Mercutio parvenait à rentrer totalement dans ses bonnes grâces. Et puis, s'il demeurait ici en continuant de jouer son rôle, il pourrait dérober le dernier Fruit de Vie si jamais les hommes de Palmer s'en emparent avant Kelluer. Toutefois, sortir les trois Fruits de Vie de cette base demeurait une priorité, et Mercutio comptait bien s'y tenir. Il avait juste besoin de quelqu'un, et justement, il avait un allié dans l'une des cellules de la base.

Le commandant l'invita à partager un verre dans ses quartiers avant qu'il ne rentre dans les baraquements alloués aux soldats. Le règlement prévoyait que tous les hommes devaient être dans leur dortoir à vingt heure précise. Palmer le laissa partir à dix-neuf heures quarante-cinq, en lui faisant don de deux bouteilles d'un excellent vin à partager avec ses « camarades ». Une fois sorti du bureau du commandant, Mercutio fila au laboratoire. La porte était protégée par un code d'accès, mais assez peu sécurisé. Pour un agent de la X-Squad, craquer ce système était un jeu d'enfant. Il prit les trois orbes qu'il mit dans un sac, après quoi, il se dirigea vers les cellules. Bien sûr, il croisa l'unique garde en poste à cette heure ci. Mercutio tâcha de se donner l'air important et assurer.

- J'ai ordre d'interroger le prisonnier, déclara-t-il.

Le garde lui jeta un coup d'œil peu amène.

- On ne m'a rien dit...

Mercutio retint une grimace. Il oubliait qu'ici, il n'était qu'un soldat de seconde classe, suspecté de lâcheté. C'était autre chose quand il était dans la Team Rocket, le célèbre sergent Crust, aux si grands pouvoirs, et d'une unité qui avait quasiment tous les droits. Mercutio changea donc sa tactique. Il fit un sourire complice au garde.

- Normal, on ne m'a donné aucun ordre. Mais tu vois, ce chien de Rocket m'a craché au visage, et j'ai pas apprécié. J'aimerai lui montrer un peu du pays. Je me disais que tu voudrais peut-être m'aider ?

Une bien meilleure approche. Le garde sourit à son tour, puis ouvrit la cellule.

- Regarde Gregor, ton vieux camarade de cellule vient te dire bonjour. Il m'a...

Le garde ne put en dire plus. Mercutio lui déroba son arme et le tua d'une balle dans la tête. Arceus en soit loué, il était équipé d'un silencieux. Gregor se leva, alerte.

- Ça y est, on passe à l'action ?

- Toi seulement, mon vieux, fit Mercutio en lui lançant les clés et l'arme du garde. Mets son uniforme et tire-toi d'ici avant la relève. Prends ça, ce sont les orbes. Dis au commandant Kelluer que je reste un peu plus longtemps pour enquêter sur le lieu du dernier orbe et sur d'autres trucs utiles que je pourrai apprendre.

- Ils ne vont pas trouver bizarre que tu n'étais pas dans tes baraquements le soir où le prisonnier s'est évadé ?

- J'ai une excuse, t'inquiète. Ils penseront que ce garde était débile, qu'il a ouvert la porte pour venir te faire des misères, et que tu lui as volé son arme pour le flinguer. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai tué avec son pistolet. Laisse-moi juste un peu d'avance avant de filer.

Gregor le remercia, puis Mercutio remonta, direction le baraquement. Il eut la mauvaise surprise d'être accueillit par le regard glacé du capitaine Meyfros.

- Vingt-heure dix. Tu es en retard, soldat Drent. Je vais devoir faire un rapport au commandant.

Il ne put réprimer son air satisfait en disant cela. Un vrai connard, ce type...

- Inutile, répliqua-t-il, nous étions ensemble. Et regardez ce qu'il m'a donné pour partager avec mes copains !

Il leva les deux bouteilles de vins, et fut acclamé par l'ensemble des hommes, qui se bousculèrent presque pour remplir leurs gobelets. Après tout, pour les simples soldats, l'alcool était chose fort rare durant le service. Seul le capitaine Meyfros resta en arrière, fusillant Mercutio d'un regard de pure haine. Le jeune homme était certain que le sang allait bientôt couler entre Meyfros et lui, d'une façon ou d'une autre.


***


Le colonel Tuno, flanqué de deux gardes armés, dévisageait calmement le visage balafré de Kelluer, tandis que derrière lui, Goldenger, qu'on avait dû ligoter, ce cessait de lancer des injonctions de sa voix criarde.

- Des méchants ! Des méchants pour sûr ! C'est du maléfiquage ! Nous devons vous arrêter ! Car nous sommes des hééééééé...

- Dites à votre copain Pokemon de contrôler ses instincts de folie, que nous puissions bavarder au calme, tous les deux, ordonna Kelluer.

- Goldenger ? Fit Tuno.

- Pour sûr quoi, colonel ?

- Contrôle tes instincts de folie. Le commandant Kelluer veut qu'on bavarde au calme tous les deux.

- Pour sûr à vos ordres ! Je vais faire du pensage dans ma tête de ce que je m'apprêtais à dire, pour que mes ondes héroïques parviennent quand même jusqu'aux méchants !

- Très bonne idée, l'encouragea Tuno. Fais donc.

Kelluer regarda le Pokemon d'un air presque amusé.

- Drôle de petit bonhomme, avoua-t-il. Je ne me souviens pas en avoir rencontré un seul de ce genre là.

- Pourtant, vous avez sûrement eut l'occasion d'en rencontrer un paquet, de Pokemon, durant votre longue existence. Je me trompe, Lorkan l'Immortel ?

Les yeux jaunes de Kelluer brillèrent d'une lueur sauvage et ironique.

- Ainsi, vous avez compris. Vous connaissiez bien l'histoire d'Orkan le Béni et d'Arboreden, je suppose ?

Tuno haussa les épaules.

- Quand on doit travailler au sujet d'un Pokemon Légendaire, la moindre des choses est de se renseigner le plus possible sur le sujet. Et on a une très grande banque de donnée à la Team Rocket. Pourtant, la légende ne précise pas ce qui vous est arrivé après la défaite de votre père Orkan. Personne ne vous a jamais retrouvé. Qu'avez-vous fait durant toutes ces années ?

Comme Lorkan ne démentit rien, et que les gardes ne cillèrent même pas, ils devaient déjà tous être au courant. Tout comme Zelan, Lorkan s'était servie de la Team Rocket pour atteindre son objectif.

- Mon histoire vous intéresse-t-elle, colonel ?

- J'avoue que je suis curieux. Ce n'est pas tout les jours que j'ai la chance de rencontrer un être millénaire, bien que vous ne soyez pas le premier.

- Vous voulez parler du Maître Mélénis Irvffus, je suppose ? Il est plus vieux que moi. Je suis né il y a près de cinq mille ans, dans la province d'Andaor, là où nous nous trouvons actuellement. Elle appartenait autrefois à l'ancien royaume de Kanteon, contrôlée par un Seigneur Mélénis comme lui. Notre village, insignifiant et oublié, se nommait Gasbaroth. Ma mère est morte en me donnant naissance, et mon père Orkan était très pauvre. Il a fait ce qu'il a put, mais au bout d'un moment, la nourriture vint à manquer, tandis que la maladie s'installait.

Lorkan faisait le tour de la caverne tandis qu'il comptait son histoire à Tuno.

- J'étais mourant, et mon père, un homme très pieu, voyagea jusqu'au temple dédié à Arceus le plus proche pour le supplier de m'épargner. Sa prière fonctionna, mais ce ne fut pas le Créateur qui l'entendit, mais Arboreden, le Verger de l'Eden. Touché par les paroles de mon père, il lui confia un de ses Fruits de Vie, et lui expliqua comment faire rentrer son pouvoir en moi pour me soigner. L'orbe ne se contenta pas de me guérir, mais m'offrit aussi la vie éternelle. Plus aucune maladie ni dégénérescence physique, même celle toute naturelle de la vieillesse, ne pouvait plus m'atteindre. Rendu fou de joie par ce miracle, mon père ne cessa plus de remercier Arboreden et de prier pour lui, chaque jour, chaque heure. Arboreden dut recevoir toutes ses prières et ses louanges, car il se montra à nouveau à mon père, et lui dit : « Toi qui parmi les humains louent les dieux plus que quiconque, toi qui a le cœur pur, tu peux devenir un sauveur pour les tiens ». Il confia alors à mon père un second Fruit de Vie, et dit : « Ce Fruit te donnera le pouvoir de sauver ton village de la misère et de la pauvreté. Toi et tes compagnons, vous pourrez vous épanouir dans une grande harmonie. Ainsi est-ce le second don que je te fais, Orkan, toi qui est béni des dieux ».

Lorkan éclata de rire, comme si tout ceci était du premier comique. Puis il reprit :

- Mon père se servit donc du second Fruit de Vie pour renforcer notre village. Il faisait pousser les récoltes en claquant des doigts, il guérissait les maladies, et combattait les bandits qui s'en prenaient à nous, grâce à ses nouveaux pouvoirs. Il fut le héros du village, et c'est à ce moment qu'on commença à l'appeler Orkan le Béni. Et plus les années passèrent, plus mon saint homme de père prenait la grosse tête. Il commença par se déclarer chef du village de Gasbaroth. Bien sûr, tout le monde fut d'accord. Mais Orkan ne s'arrêta pas là. Il déclara que leur village devait s'agrandir pour survivre. Grâce à la force qu'il avait acquit du Fruit de Vie, il commença à annexer les uns après les autres les villages voisins, pour créer un véritable pays. Il se mit à tuer tous ceux qui osaient se rebeller, et fini même par défier le Seigneur Mélénis local en déclarant son indépendance au royaume.

- Et vous l'avez suivi dans sa folie ? Demanda Tuno.

- Avais-je le choix ? C'était mon père et mon sauveur, en plus d'être béni des dieux et d'être une espèce de messie pour tant de monde. Mais quand Arboreden comprit qu'il s'était trompé sur mon père, il tenta de lui reprendre le pouvoir du Fruit de Vie. Mais Orkan ne se laissa pas faire, malgré tout l'amour qu'il avait porté pour Arboreden. Il se servit de son pouvoir pour dérober au Pokemon Légendaire ses quatre autres Fruits de Vie, et, les six réunis, parvint à le contrôler. Après ça, il rentra en guerre contre tout le royaume, fort de la puissance qu'Arboreden lui conférait. La suite, vous la connaissez. Au cour de la dernière bataille, Elohius, le dieu des Mélénis, est intervenu lui-même. Il vainquit mon père, qui mourut, et libéra Arboreden de son emprise. Moi, je parvins à m'enfuir. Bien qu'immortel, je pouvais bien entendu périr de blessures, et je n'avais pas les pouvoirs de mon père pour me défendre. Je voulais d'abord oublier tout ça, vivre pleinement ma vie, sans le souvenir de mon père qui me poussait à le venger et à restaurer la gloire de Gasbaroth. J'ai essayé, pendant plusieurs milliers d'années, mais au final, le pouvoir d'Arboreden, qui coulait en moi, ne cessait de m'appeler à lui. Quand j'en ai eu assez de cette vie d'ermite, j'ai intégré votre Team Rocket pour justement faire des recherches sur la localisation des Fruits de Vie. J'ai monté mon propre groupe; tous des descendants des anciens Gasbariens qui vénèrent mon père et m'obéissent en tout. Pour eux, je vais recréer notre ancienne terre grâce au pouvoir d'Arboreden.

- Pour eux ? Répéta Tuno, sceptique. Pardonnez-moi, mais je crois plutôt que vous recherchez le pouvoir personnel, tout comme votre père l'a fait avant vous.

- Mon père est devenu fou, nuance. Le pouvoir lui est trop monté à la tête. Moi, qui ait vécu des millénaires et qui ait bien observé ce monde, je me crois capable d'être le mieux à même à y régner, pour le bien de tout le monde. Vous qui avez à peine vécu, qui êtes-vous pour me juger ? Et puis votre Boss n'a-t-il pas la même pensée ? N'a-t-il pas crée la Team Rocket pour obtenir le pouvoir de dominer les gens ?

- Peut-être bien, admit Tuno. Et vous avez raison, je n'ai pas à vous juger. Y'a juste un petit problème entre nous. Que vous soyez un bon dirigeant pour le monde ou pas, ça m'est égal. Vous vous apprêtez à trahir la Team Rocket, et ça fait de vous mon ennemi, à moi, officier loyal envers le Boss.

Lorkan hocha la tête.

- Je comprends la loyauté, et je la respecte. J'espère que le moment venu, quand cette loyauté n'aura plus raison d'être, vous verrez ce qui est mieux pour tout le monde. En attendant, vous serez mon invité, colonel Tuno.

Sur ce, le capitaine Sorius débarqua et s'inclina devant Lorkan. Il avait l'air ravi.

- Monsieur, Gregor est revenu, et il a les trois orbes avec lui. Apparement, notre bon sergent Crust a fait du bon boulot.

Tuno soupira d'accablement, tandis que les lèvres livides de Lorkan s'étirèrent en un horrible sourire.

- Lui aussi serait une recrue de choix. Pourquoi n'est-il pas rentré ?

- Gregor affirme qu'il a décidé de rester pour soutirer les vers du nez du commandant, notamment sur l'emplacement du dernier orbe...

- Quelle touchante attention. Mais inutile, car désormais, tous les Fruits de Vie sont en notre possession. Nous partons sur le champ dans la grande plaine, là où jadis mon père fut vaincu. Un lieu idéal pour le réveil du Verger de l'Eden. Préparez tout les hommes !

- À vos ordres !

Avant de s'en aller, Lorkan se permit un dernier sourire à l'adresse de Tuno.

- Je reviens très bientôt, cher colonel. Une fois Arboreden sous mon contrôle, ma première cible sera le village d'Heyson, sous la botte du gouvernement. Que ce soient les Dignitaires, ou vous, vous aurez tous l'occasion de juger de mes pouvoirs, et faire votre choix... définitif.

Il laissa Tuno et Goldenger seuls dans la grotte, en fermant la porte à clé. Elle semblait solide, et Tuno doutait que Goldenger, avec ses piètres attaques, puisse y faire quoi que ce soit, mais il ne perdrait rien à essayer. Il alla détacher le Pokemon toujours silencieux.

- Oh, colonel ! Fit-il comme si il venait tout juste de le remarquer. Ben... où sont passés les méchants ? Ils ont fait du partage ? C'est grâce à mes ondes héroïques que je leur ai envoyé par pensée pour sûr ?

- T'as rien suivi de ce qu'a dit Lorkan ou quoi ?

- Lorkan ? Le fils d'Orkan le Béni de votre légende sur Arboreden, pour sûr ? Que vient-il faire là-dedans ?

- Kelluer est Lorkan. Il a désormais tous les orbes d'Arboreden, et s'apprêtent à le réveiller. Il faut qu'on parvienne à sortir d'ici. Tu peux essayer de détruire la porte ?

Cette nouvelle sembla passablement assommer le petit Pokemon.

- Kelluer est Lorkan ? Mais... mais... je ne fais pas de la compréhension, colonel !

- Comment ça ?

- Si Kelluer est Lorkan... alors qui est Lorkan pour sûr ?!

Tuno secoua la tête. En règle générale, le niveau impressionnant de connerie de Goldenger l'amusait, mais ce n'était pas le cas maintenant.

- Ben Kelluer, idiot ! Les deux sont une seule et même personne !

Goldenger sursauta de surprise.

- Une seule et même personne ?! Ils ont fusionné, pour sûr ?

- Laisse tombez va. Tu peux faire quelque chose sur cette porte alors ?

- Je vais faire de l'essayage, pour sûr !

Goldenger prit son élan, et se lança de toutes ses forces sur la porte en acier, avec sa fameuse attaque Justice Punch. Mais juste avant qu'il ne la touche, la porte s'ouvrit d'elle-même de l'extérieur, et envoya Goldenger voler contre le mur. Tuno n'en crut pas ses yeux.

- Galatea ?!

- Colonel, je me doutais que vous ne seriez pas loin, fit la jeune femme aux cheveux magenta.

- C'est Galatea Crust pour sûr ! S'exclama Goldenger.

- Mais... qu'est-ce que tu fais ici ?! Tu n'étais pas censée être au front à Parmanie ?

- C'est fini depuis hier là-bas, fit-elle avec humeur. Deux Shadow Hunters se sont pointés, et ont commencé à massacrer nos hommes... Moi, je me battais depuis deux jours, et j'étais à court de Flux, donc on n'a pas eu d'autres choix que de se replier.

- Pas grave ! Je suis très heureux que tu sois là. On avait rapidement besoin de quelqu'un comme toi.

- Le général m'a expliqué où vous étiez tous, et quand j'ai su votre mission et votre groupe, je n'ai pas manqué de lui dire combien il était taré de vous envoyer vous trois seulement sur une mission comme ça alors que Mercutio ne peut même plus utiliser le Flux, et je vois que je ne m'étais pas trompée. Je vous ai vu rentrer dans cette grotte en étant prisonnier du groupe de Kelluer. Qu'est-ce qui ce passe ici ?

Tuno lui raconta aussi rapidement que possible.

- Il faut que tu partes devant. Défonce les murs de la grotte si jamais. Goldenger et moi, on te suivra. Il faut rattraper Lorkan, mais avant, va récupérer Mercutio.

- En détruisant la base du gouvernement ?

- Non, c'est inutile maintenant. J'ai une idée pour que tu le sortes de là-bas sans trop de casse. Ecoute-bien...


***


Mercutio fut réveillé par la sonnette d'alarme de la base, comme il s'y attendait, mais feignit d'être surpris comme les autres. Le capitaine Meyfros, déjà en uniforme, leur fit le topo :

- Le prisonnier Rocket a tué le garde qui le surveillait et s'est échappé. Il nous a volé d'importants objets. Le commandant Palmer exige que toutes les patrouilles disponibles fouillent les alentours. Immédiatement !

Mercutio se dépêcha de s'habiller, bien que rechercher Gregor était totalement inutile. Depuis le temps, il avait déjà rejoint la base de Kelluer. Mais Meyfros vint le voir en personne, avec son regard habituel de mépris et de haine.

- Pas toi Drent. Le commandant veut te voir.

Mercutio fut inquiet. Palmer se doutait-il de quelque chose ? Mais si ça avait été le cas, Meyfros aurait sûrement tiré un sourire aussi large que possible, et pas cette tête de dix mètres de long. Mais ce fut tout de même avec un peu d'appréhension que Mercutio frappa à la porte du commandant.

- Ah, Gavin, le salua Palmer. Sale affaire, ce vol. Nous aurions dû exécuter ce Rocket quand dès le début, vu qu'il n'a jamais parlé. Maintenant, nous voilà sans plus un seul orbe, et avec un envoyé des Dignitaires qui va se pointer quelques instants pour constater nos progrès.

- Un envoyé ?

Le visage de Palmer devint sombre.

- Un Shadow Hunter. Si vous connaissez un peu la réputation de ces gars-là, vous savez que j'ai toutes mes chances d'y passer quand je m'aviserai de leur raconter de nouvelles. C'est pour ça que je vous veux avec moi.

- Monsieur ?

- Vous êtes sans doute le plus sérieux et discipliné de mes hommes, et je veux montrer au Shadow Hunter le meilleur de ma base. Soldat Gavin Drent, vous voilà à présent sergent. Je vous place directement à mon service.

Mercutio se mit au garde à vous.

- C'est un honneur monsieur. Je ne vous décevrais pas.

Voilà qui arrangeait ses affaires. Plus il était proche de Palmer, plus il pourrait en apprendre plus. Par contre, ce cher Meyfros risquait de ne pas apprécier.

- Si jamais le Shadow Hunter me fait exécuter pour le fiasco d'hier soir, j'aimerai que vous passiez voir ma famille, de temps en temps, tant que vous serez ici. C'est aussi pour ça que je vous ai placé à mes cotés. Vous pourrez faire ça, Gavin ?

Mercutio commença à être gêné. Si jamais le Shadow Hunter s'avisait de tuer Palmer, Mercutio repasserai sa casquette de Rocket et quitterai au plus vite cette base, car si il était resté en vie tout ce temps, ce n'était dû qu'à la protection du commandant. Pourtant, la famille de Palmer l'avait si bien accueilli. C'étaient de braves gens. Foutue guerre...

- Je... J'essaierai, monsieur. Mais exécuter nos officiers, de plus de très compétents comme vous, serait contre productif. Je ne pense pas que c'est ce que veulent les Dignitaires.

- Les Dignitaires, peut-être pas, admit Palmer. Mais la Shaters a ses propres règles. Pour l'avoir avec eux dans cette guerre, le gouvernement lui laisse faire ce qu'elle veut. Nous, membres réguliers de l'armée, sommes forcés de s'incliner devant ses... assassins. Enfin, au moins, ils sont assez balèzes, et avec un seul d'entre eux, on aura une chance d'écraser Kelluer et ses hommes une fois pour toute.

Mercutio n'avait pas pensé à ça. Si un Shadow Hunter était dans le coup, il fallait vite que le groupe de Kelluer soit mis au courant. Il devrait les contacter bientôt. Mais Palmer le garda auprès de lui jusqu'à que l'hélicoptère du Shadow Hunter atterrisse dans la cour de la base. Mercutio suivit Palmer derrière lui, et se mit au garde à vous quand la rampe d'accès se baissa. Mais alors que Two-Goldguns, le Shadow Hunter aux deux pistolets en or et à la coupe de cheveux aux multiples mèches noires, descendait de l'hélico, Mercutio pensa à autre chose. Il se traita de tous les noms possible et inimaginable pour ne pas y avoir pensé avant, alors que c'était si évident : tous les Shadow Hunters connaissaient son visage. Pire, il était même inscrit dans leur liste noire de cibles à assassiner !