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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 11/01/2012 à 14:40
» Dernière mise à jour le 02/02/2018 à 23:17

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 83 : Le maître des pistolets
- Allez, plus vite que ça !

- Ahhhh... mais c'est trop lourd, Siena...

- C'est capitaine Crust pour vous, cadet Faduc !

Le jeune garçon de dix ans, habillé de l'uniforme des cadets de la Team Rocket, courrait péniblement autour du terrain d'entraînement avec un sac de trente kilos sur ses épaules.

- J'ai le... droit d'appeler... le commandant Penan... comme je veux, pourtant, balbutia Faduc. Et il est... bien plus sympa à l'entraînement... que toi...

- Père a tendance a s'émouvoir devant de jeunes enfants et il les ménage, expliqua Siena. Il n'a pas eu d'élève aussi jeune depuis Mercutio, Galatea et moi.

- Ah ? C'est drôle... je n'avais pourtant... pas l'impression... qu'il vous avait ménagés tous les trois...

Siena retint un sourire. En fait, passé leur douzième année, les triplés Crust avaient eu droit à un traitement de choc façon Penan. L'entraînement que Siena faisait subir à Faduc n'était rien en comparaison. Mais le gosse était jeune et n'avait pas grandi dans la Team Rocket. Il ne venait même pas de cette région, d'ailleurs. Mais c'était un très bon dresseur et il avait un Pokemon très rare et très fort, et il était grandement motivé pour rejoindre la Team Rocket. Ça suffisait pour qu'il soit fait cadet malgré son âge.

- Ça suffit... j'en peux plus... souffla-t-il en s'écroulant.

- Ce n'est pas comme ça que tu rejoindras la X-Squad, le rabroua Siena.

- D'ici à ce que j'ai l'âge d'y entrer, j'aurai assez de muscles, riposta Faduc. Faisons plutôt un match Pokemon, c'est plus mon domaine !

Siena secoua la tête.

- Où est l'intérêt ? Ce n'est pas ton Latios qui a besoin de s'entraîner, mais toi. La X-Squad est certes une unité de dresseurs mais on se ne repose pas exclusivement sur nos Pokemon.

- Tu as juste peur de perdre, capitaine, se moqua Faduc.

- Prends ça comme tu veux, dit Siena en haussant les épaules.

Elle partit du terrain d'entraînement en laissant là le jeune Faduc, dépité. Ce n'était pas sa faute, c'était un bon élève. Mais il avait raison, Siena n'était pas faite pour l'entraînement. Elle exigeait des autres autant qu'elle exigeait d'elle-même. C'était un problème dans le sens où ce les objectifs d'entrainement qu'elle se fixait étaient quasiment impossibles pour le commun des mortels. Mais bon, elle n'avait rien d'autre à faire alors elle s'était proposée au commandant Penan pour entraîner un peu son jeune protégé.

Le général Tender avait donné une semaine de congé aux membres de la X-Squad. Tout le monde était parti de la base, à part Siena. Mercutio était parti retrouver son amie Eryl pour l'entraîner, Galatea à un énième rendez-vous avec un garçon... ou avec plusieurs. Djosan était allé dans sa région natale d'Elebla et le colonel Tuno avait décidé de rendre visite à sa mère. Personne n'ayant de famille dans la X-Squad, Siena avait été idiotement surprise d'apprendre que Tuno avait un parent à lui. Et Zeff... bah Siena n'en avait aucune idée et elle ne tenait pas plus que ça à le savoir.

Siena avait choisi d'elle-même de rester à la base. Elle aurait pu accompagner Djosan à Elebla pour revoir l'Empereur Octave, un ami qui était un peu plus qu'un ami pour elle. Mais puisque tout le monde était parti, Siena pensait qu'il se devait de rester un membre de la X-Squad à portée de main du général Tender, au cas où. Et puis... une semaine passée seule avec Octave, même si ça aurait été très plaisant, aurait été dangereux. Siena était très attachée à son travail et elle ne voulait pas qu'une autre source de distraction l'en éloigne. Pour ça, Siena s'était résignée depuis longtemps à toujours rester seule.

Elle rentra dans la base, où tout le monde, des simples sbires jusqu'aux sous-officiers présents, la saluèrent avec respect. Sans trop le vouloir, elle s'était fait rapidement un nom dans la hiérarchie. Normal après tout ; elle était passée de simple cadet à capitaine en à peine trois mois. Beaucoup misaient sur elle pour un futur poste haut placé. Siena ne cachait pas son ambition. Même si elle se plaisait avec son frère et sa sœur, elle n'allait sûrement pas rester dans la X-Squad pendant toute sa carrière. Elle voulait plus. Elle voulait être celle qui donnait les ordres, non plus celle qui les exécutait.

Pour le moment, elle avait besoin de quelque chose à faire. N'importe quelle mission, pourvu qu'elle se passe hors de la base. Elle décida d'aller voir le colonel Bouledisco pour vérifier s'il n'avait rien à lui proposer. Bon, elle ne serait pas payée vu qu'elle était censée être en permission, mais elle s'en fichait. Elle en avait marre de rester ici à entraîner des bleus sur le terrain de son père. Mais en chemin pour aller jusqu'à son bureau, Siena croisa une vieille connaissance.

- Lieutenant Fay ?

C'était une jeune femme aux cheveux noirs à la coupe typiquement militaire. Elle appartenait à l'unité 8, qui fut commandée par feu le Major Orphas, tué lors de la bataille d'Uneota, durant la guerre contre Vriff. Fay s'était battue aux côtés de la X-Squad une ou deux fois, et avait sympathisé, mais Siena ne l'avait plus vu depuis la mort d'Orphas.

- Capitaine Crust, salua Fay.

- Je suis contente de vous revoir ! Qu'est-ce que vous devenez ?

- Oh, et bien... j'ai été promue. Je suis capitaine désormais, moi aussi.

- Vraiment ? Mes félicitations.

- J'aurais préféré ne pas l'être, avoua Fay. Cette promotion est en partie due à la mort du major Orphas. Ils avaient besoin de quelqu'un de plus gradé qu'un simple lieutenant pour reprendre l'unité.

- Mais je suis sûre que le major serait fier de vous. Vous étiez sa seconde, il est normal que vous repreniez les rennes de l'unité.

- Oui, sans doute... Vous m'excuserez, capitaine, je n'ai pas trop le temps. J'ai une mission sur le feu.

Ceci éveilla l'attention de Siena.

- Qui en est le commandant ? Demanda-t-elle.

- Euh... moi, répondit Fay, perplexe.

- Accepteriez-vous de me prendre ? Je n'ai rien à faire, tous les autres sont partis en vacances. Et je commence à m'ennuyer ferme.

- Eh bien, si vous voulez... Mais vous ne voulez pas savoir avant ce que...

- Peu importe la mission. J'accepterais même d'aller racketter les petits dresseurs, au point où j'en suis.

- Rien de tel, quand même, sourit Fay. On a perdu le contact avec une de nos petites bases basée au Sud-est de Parmanie. Le général nous a envoyé enquêter.

- C'est parfait.

- Mais euh... le général m'a donné la charge de... enfin vous comprenez, comme nous avons le même grade, et comme vous pouvez vous faire obéir de pratiquement n'importe qui en tant qu'agent spécial...

- Je vous obéirai au doigt et à l'œil, capitaine, promit Siena. Puis jusqu'à la fin de la semaine, je ne suis que capitaine, pas agent de la X-Squad.

- Bien. J'ai déjà un autre capitaine en plus sous mes ordres pour assister mon unité dans cette mission. On sera trois comme ça.

- Un autre capitaine ?


***


- Tiens ? Mais ça ne serait pas la p'tite capitaine Crust que voilà ? S'exclama Lusso.

Siena retint une grimace. Elle aurait été sans doute moins empressée de vouloir venir si elle avait su que l'unité 8 devait être transportée jusqu'à la base de Parmanie par le Lussocop. Le capitaine Tender était sympathique, certes, mais un peu trop déviant du protocole militaire pour Siena.

- Si t'es là, ça veut dire que les ennuis vont pas tarder à arriver, ajouta Lusso en aparté. On aura quoi cette fois ? Tout un empire de dingos à dos ? Un Seigneur Souverain qui veut anéantir le monde ? Un Pokemon légendaire rendu furax par un poison bizarre ?

- Si c'est le cas, on sera dans la mouise, répondit Siena. Mercutio et Galatea ne sont pas là, et moi, je n'ai encore aucun pouvoir comme eux. Ils se font bien attendre, je trouve.

- Mouais... ne sois pas trop pressée, surtout.

Cette phrase lâchée sans faire attention aurait dû être étrange pour Siena, mais elle ne l'était pas. Ce n'était qu'une confirmation de plus sur ce qu'elle soupçonnait.

- Bon, on s'arrache, fit le capitaine à son équipage. Direction la base R-7 à côté de Parmanie, les gars.

- Chef oui chef, dirent-ils en un parfait ensemble.

Même si Lusso était parfois lourd, il semblait s'attirer le respect et la dévotion de ses hommes, remarqua Siena. Et elle doutait que ce soit uniquement à cause de son nom.

- Qu'est-ce que vous espérez trouver là-bas, Fay ? Demanda-t-il tandis que le vaisseau décollait du grand hangar qui lui était dédié à lui seul.

- Je n'en sais rien. C'est pour ça que nous y allons.

- Cette base s'était-elle lancée dans quoi que ce soit d'inhabituel ? Interrogea Siena.

- Si c'est le cas, ils ne nous en ont rien dit. Ils sont en retard de sept heures sur leur dernier rapport et nous n'arrivons pas à les contacter.

- Ils se sont ptet fait coffrer par le gouvernement, proposa Lusso. Les Dignitaires sont assez furax contre nous depuis l'affaire Vriff. À croire qu'ils auraient préféré devenir des bouffeurs de Pokemon...

- Jamais les Dignitaires n'oseraient s'attaquer de manière si directe à la Team Rocket, souffla Fay. Je doute que tout juste sortis d'une guerre, ils en veuillent une autre. Puis ils n'auraient pas le soutien du peuple sur ce coup là, depuis qu'il a appris que nous sommes responsables de la chute de l'Empire de Vriff.

- Ouais, ça, j'en doute, ricana Lusso. Ces vieux bourgeois ont sans doute depuis longtemps fait leur petite publicité, comme quoi ce sont eux seuls qui ont sauvé le monde.

Siena était d'accord avec Lusso. Jamais les Dignitaires ne voudraient admettre que c'était la Team Rocket qui avait triomphé des vriffiens. Ils préféreront de loin la réduire au silence même si cela pouvait provoquer un conflit ouvert. De toute façon, elle avait toujours pensé et dit qu'un affrontement entre la Team Rocket et le gouvernement serait inévitable. Ces deux forces ne pourraient pas coexister bien longtemps.


***


Un peu plus d'une heure plus tard, le Lussocop atterrit à quelques kilomètres de la base. Siena était d'accord avec Fay sur ce point ; tant qu'on ne savait pas ce qu'il se passait, il convenait d'agir avec prudence. Lusso et son équipe se proposèrent de les accompagner, mais Fay refusa. Inutile d'y aller trop nombreux. Les hommes de Fay se déployèrent dehors et se mirent en marche. L'unité 8 était une bonne unité, mais aucun d'entre eux n'était dresseur. Ce qui selon la situation pouvait s'avérer fatal.

Siena prit son arme, un pistolet classique. En le contemplant, elle réfléchit. Elle était certes un dresseuse et savait se battre parfaitement au corps à corps, mais ce petit pistolet ne lui suffisait plus. Son frère et sa sœur possédaient le Flux et Mercutio avait aussi une épée. Quand elle rentrerait, si elle avait le temps, elle songerait à aller faire un tour à l'armurerie pour se trouver une arme personnelle. Quelque chose qui pourrait lui servir au corps à corps. Ce n'était pas les armes qui manquaient chez la Team Rocket. Siena en avait vu certaines, issues de nouvelles technologies, dont elle n'aurait même pas pu dire de quel côté il fallait s'en servir.

Après une demi-heure de marche, ils virent enfin le toit de la base R-7. Elle était petite et discrète. Rien de comparable à la base G-5 dans laquelle la X-Squad travaillait. La base R-7 n'était qu'une base de proximité qui ne devait compter qu'une trentaine d'hommes en permanence. Le chef de la base n'était d'ailleurs même pas un officier mais seulement un agent de terrain. La première chose inquiétante qu'ils virent, c'était que la porte d'entrée de la cour était grande ouverte et qu'il n'y avait aucun garde. Mauvais signe. Très mauvais signe. Le capitaine Fay fit signe à tout le monde de se mettre collé au mur. Siena et Fay, chacune au bout, passèrent un œil vers l'entrée pour regarder.

Siena eut un hoquet de surprise en voyant la cour remplie de Rockets à terre. Et vu le sang qui se trouvait au sol, ils ne faisaient sûrement pas une sieste en plein air. Au milieu de tous ces cadavres, il y avait un homme. Comble du surréalisme de la situation, il était assis sur une chaise longue, serein, les mains passées derrière la tête. Il portait un costume totalement noir, une coupe de cheveux assez bizarre avec des mèches noires éparpillées et un anneau à l'oreille gauche. Siena pouvait voir les deux pistolets en or qui brillaient à sa ceinture. Au signal de Fay, tout le monde le mit en joue.

- Pas un geste ! Restez-où vous êtes. Si vous bougez d'un millimètre, vous êtes un homme mort.

L'individu ouvrit lentement les yeux, apparemment pas du tout surpris ou inquiet de voir tout un bataillon de Rockets avec toutes leurs armes pointés sur lui.

- Ah. Pas trop tôt les mecs, dit-il. Je commençais à m'emmerder grave, gné.

- Qui êtes-vous ? Exigea de savoir Fay.

- J'allais justement vous poser la même question. Ce n'est pas vous que j'attendais, gné.

Il se redressa et fit un geste pour prendre quelque chose dans la poche intérieure de son costume.

- Relax, dit-il. C'est juste ma tablette, gné.

Il en sortit en effet une tablette électronique, sous le regard méfiant de tous les Rockets. Il la consulta un moment d'un œil avant de dévisager tous les Rockets présents. Il marqua en temps d'arrêt en dévisageant Siena.

- Bon. Y en a au moins une. On va faire avec, gné. Par chance, je ne suis pas tombé sur les deux N.I, gné.

- C'est vous qui êtes responsable de tout ça ? Demanda Siena en désignant les corps éparpillés.

- Hum ? Ah oui, ces gars-là... Bah, je leur ai poliment demandé de tous dégager, tu vois, gné. Mais ils ont pas voulu.

- Vous avez tué tous ces hommes à vous tout seul ? S'étonna Siena, plus curieuse que choquée.

- C'était pas vraiment un grand exploit, fit l'autre en haussant les épaules. C'était des lavettes.

- Pourquoi avez-vous fait ça ? Demanda Fay. Expliquez-nous, ça rallongera un peu votre temps de vie.

L'individu en noir sembla trouver cette dernière phrase très drôle.

- Pourquoi je les ai butés, gné ? C'était pour que vous veniez, bien sûr. Il était évident que ce serait votre base qui allait enquêter. Le blem, c'était que je pensais qu'ils allaient envoyer la fameuse X-Squad au grand complet, et pas seulement... le capitaine Siena Crust, dit-il en consultant sa tablette.

Siena se demanda un instant si cet homme était fou. Attaquer ainsi une base de la Team Rocket en espérant attirer ce qui était probablement sa meilleure unité, et rester assis sur une chaise longue en les attendant ! Le problème, c'était que même si ce gars était fou, il n'en avait pas moins tué tous les Rockets de la bases, apparemment seul.

- Et pourquoi vouliez-vous que la X-Squad vienne ? Demanda Siena sans cesser de le viser. Et vous êtes qui d'abord ?

- Oh, quel malotru je fais ! Je ne me suis pas présenté, c'est vrai, gné ! Vous pouvez m'appeler Two-Goldguns. C'est mon nom de code. J'appartiens à la Shaters, gné.

- La Shaters ? C'est quoi ça ?

- Vous ne connaissez pas ? C'est vrai qu'on sait se faire discrets. Mais on a tué assez des vôtres durant notre carrière pour laisser chez vous une trace mémorable, gné. Enfin, on a reçu un nouveau contrat vous concernant. Nos clients veulent la X-Squad. C'est pour ça que j'ai fait cette petite mise en scène, gné. Mais je ne pensais pas que tu viendrais seule, Siena Crust.

- Vous avez tapé au mauvais moment, le renseigna-t-elle. Les autres sont en vacances.

- Pas de chance, soupira Two-Goldguns.

- Au contraire, vous avez beaucoup de chance. Vous croyez vraiment que vous auriez pu éliminer toute l'unité à vous tout seul ?!

- Bah... peut-être pas tout le monde, gné. Je voulais juste être le premier à vous tester. Enfin, puisque que tu es là, je vais m'occuper de toi. Le contrat stipulait d'en capturer au moins un. On va faire ça, ce sera réglé.

- Vous délirez, cracha Fay. Soldats, emparez-vous de ce malade.

Mais avant même que quiconque n'ait pu faire un pas, il y eut une détonation et quatre des soldats Rocket tombèrent, morts. Siena cligna des yeux. Les deux pistolets d'or de Two-Goldguns, qui se trouvaient il y a encore une milliseconde à sa ceinture, se trouvaient maintenant dans ses mains. Siena ne l'avait même pas vu les prendre. Et comment donc avait-il pu tirer quatre fois si rapidement et avec cette précision diabolique ?!

- Feu à volonté ! Ordonna Fay.

Les trente prochaines secondes furent couvertes par le son des balles qui partaient. Mais quand ce fut fini, Two-Goldguns étaient encore debout, alors que la plupart des hommes de Fay étaient à terre.

- Que... souffla cette dernière, livide. Que s'est-il passé ?!

Siena n'avait pas de réponse. Il lui avait semblé que Two-Goldguns avait évité toutes les balles, en tirant à son tour. Mais c'était totalement impossible !

- Qu'as-tu fait, ordure ?! Cria Fay.

- Je peux te le dire, gné. Tous les Shadow Hunters sont des maîtres dans l'utilisation de leurs armes spécifiques. Ils ont été entraîné toute leur vie à ça. Moi, ce sont les armes à feu. Personne, même une armée, ne pourra jamais me battre à ça, gné. Je suis tellement en communion avec les armes et les balles que je peux ressentir la vitesse d'approche et la direction des balles. Je sais exactement où elles vont passer avant même que vous ayez tiré. La direction de vos armes, le nombre de détonations, le son produit par chacune des balles lors de la pénétration dans l'air... Tout cela, je le maîtrise parfaitement, gné. Plus aucune balle ne peut me toucher. Alors que moi... la cible qui pourra échapper à l'un de mes tirs, et ce quelque soit la distance, reste encore à inventer.

Siena entendit et comprit les paroles de Two-Goldguns, mais elle avait encore peine à y croire. Prévoir la vitesse et la direction de toutes les balles et pouvoir les éviter... Si ce gars en était bien capable, il était surhumain. Même Mercutio ou Galatea n'auraient pas pu.

- Bon allez, laisse-toi attraper gentiment, capitaine Crust, gné, demanda le Shadow Hunters. Fais-le et je laisserai ceux qui restent.

- Ordure ! S'exclama Fay en pointant son arme.

Mais avant qu'elle n'ait pu tirer, une balle de Two-Goldguns toucha l'arme de Fay, l'envoyant un peu plus loin.

- J'ai tiré sur ton flingue volontairement, ma jolie, prévint Two-Goldguns. La prochaine fois, ça ne sera peut-être ta tête.

- Ça suffit, intervint Siena. Capitaine Fay, vous et vos survivants, fichez le camp.

- Quoi ? S'indigna Fay.

- Il est trop fort pour vous. Vous ne pourrez que mourir.

- Et vous ?

- C'est mon affaire. Ce n'est que moi qu'il veut.

- C'est hors de question ! En acceptant de vous prendre avec nous, je vous ai placée sous ma responsabilité, en tant que commandante de cette mission !

- Dieu, que c'est émouvant, gné, commenta Two-Goldguns. Les valeurs militaires sont très honorables... et très stupides.

- C'est un ordre, capitaine, ajouta Siena.

- Je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous. Vous n'êtes pas de la X-Squad en ce moment.

- Cette affaire vous dépasse, vous et votre unité, contra Siena. J'en prends la juridiction et le commandement à compter de cette instant, sous l'autorité spéciale que m'a conféré le général Tender. Alors je le répète, fuyez immédiatement, vous et vos hommes !

Siena s'en voulait de faire ça à Fay alors qu'elle lui avait promis de lui obéir mais elle savait très bien ce qui allait se passer si elle restait. Avec un regard venimeux à son encontre, Fay tourna les talons et se mit à courir, suivie par les trois soldats qui lui restait. Two-Goldguns les regarda s'enfuir, sans bouger. Quand ils furent loin, Siena dit :

- Je vous remercie de ne pas les avoir tué.

- On ne m'a pas payé pour, dit simplement Two-Goldguns. Contrairement à toi, jeune dame.

Il fit tournoyer ses deux pistolets en or.

- Je pensais que vous vouliez m'attraper vivante ?

- Ouais, mais après ce que je viens d'entendre, je pense ne pas me tromper en disant que tu n'es pas du genre à te laisser attraper sans rien faire, gné.

- Et vous avez raison, acquiesça Siena. Mais vous auriez pu menacer de tuer mes compagnons si je refusais de venir avec vous.

- Ça n'a pas d'importance. Vous valez autant vivante que morte, de toute façon.

Siena savait que ce type aurait pu la tuer avant même qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit. Mais il ne l'avait pas fait. Ce qui, pour Siena, s'analysait de la sorte : bien que ce gars soit un tueur, il ne voulait pas tuer plus que nécessaire. Ceci dit, il n'hésiterait pas s'il le devait. C'était un homme qui possédait un tant soit peu un sens de l'honneur. Et grâce à Djosan, Siena savait ménager de genre de personne.

- Vous dites que vous êtes invincible au pistolet. Mais cela vaut-il uniquement quand vous affrontez des humains ? Je veux dire... vous pourriez en faire autant face à un Pokemon ?

Two-Goldguns éclata de rire.

- Appelle-moi la bestiole que tu voudras, gné ! Le Pokemon qui pourra me battre reste aussi à découvrir !

Siena retint un sourire. Elle le tenait. L'orgueil et l'honneur étaient décidément des choses très manipulables. Elle prit la Pokeball de Drakoroc et la lança. Avec ses écailles de dragons doublées à de la roche, le Pokemon était totalement immunisé face aux balles. Mais Two-Goldguns ne sembla pas inquiet.

- J'ai oublié de te dire. Mes balles sont faites d'un matériau pouvant blesser n'importe quoi, que ce soit de l'acier, de la roche, ou même un Pokemon Spectre.

Il fit tournoyer ses pistolets et les pointa sur Drakoroc.

- Allons mon balourd, commençons, gné.