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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 19/10/2011 à 13:30
» Dernière mise à jour le 09/08/2022 à 23:52

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 59 : Demi-victoire
Les Vriffiens n'étaient pas content d'avoir échoué à s'emparer de Carmin sur Mer. Mais alors pas content du tout. Ce qui expliquait l'armée gigantesque, le double de celle qui avait été envoyée attaquer Carmin, qui s'avançait peu à peu vers Parmanie. Mêmes si elles étaient géniales, les tactiques du colonel Bouledisco n'étaient pas illimitées face à ce genre de déchaînement de troupes. Surtout qu'en plus, ils n'avaient plus le général Lance avec eux cette fois pour exploser cinq ou six vaisseaux d'un seul coup. Octave, qui se tenait à coté de Siena, sourit en voyant au loin l'armée vriffienne qui s'approchait. Siena se tourna vers lui.

- Ça vous amuse de savoir qu'on va sans doute tous y passer ?

- Non, ça m'amuse de voir tout ça... Vous ne pouvez pas comprendre, vous n'êtes pas née à Duttel. Mais toute ma vie, j'ai vécu dans l'illusion que les Vriffiens et nous, nous étions à peu près à égalité question puissance. En fait, à ce que je vois là, ils auraient pu nous envahir des années plus tôt. Je pense qu'ils se fichaient de nous ; ils préparaient déjà leur armée pour la conquête du monde.

Puis il dévisagea Siena de son regard gris acier si envoutant.

- Je suis désolé qu'on ait importé notre guerre chez vous.

- Ce n'est pas plus votre faute que la nôtre, répondit Siena. Si nous n'avions pas traité au début avec les Vriffiens...

- Ça aurait été pareil, assura Octave. Ils seraient venus, un jour ou l'autre. Des peuples qui vivent libres et heureux sont pour eux une insulte à la face de leur dieu.

- Alors ça aurait été identique oui. Mais si nous n'avions pas accepté le marché des Elus pour protéger Solaris, nous ne nous serions sans doute pas connus.

- C'est vrai, concéda le prince. Ça aurait été dommage...

Siena se perdit une nouvelle fois dans la contemplation du visage d'Octave, et encore une fois, ne put s'empêcher de remarquer à quel point il était beau. Le prince aussi regardait Siena profondément. Gênée, elle détourna le regard vers l'armée qui menaçait de tous les engloutir. Le colonel Tuno vint à leur rencontre.

- Lieutenant, le colonel Bouledisco veut vous voir mener le groupe deux de dresseurs Pokemon.

- Le groupe deux ? Mais n'est-il pas dirigé par la championne de la ville ?

- Plus maintenant. Notre colonel lui a assuré que vous avez un sens du combat tactique, Pokemon et militaire à la fois, qui fait que vous devez diriger ces dresseurs. Apparemment, vous lui avez fait une bonne impression lors de la bataille de Carmin sur Mer.

- Ce n'était pas mon talent personnel, protesta Siena. Drakoroc est un monstre, c'est tout.

- La force de nos Pokemon rejaillit sur nous, Siena. Puis je sais ce que vous valez. C'est une bonne occasion pour vous de viser à nouveau une promotion.

- Si on survit...

Octave ne se retint pas plus longtemps.

- Dans ce cas, laissez-moi rejoindre le groupe deux aussi, demanda-t-il. Je ne suis pas un aussi bon dresseur qu'elle, mais je peux me débrouiller. Et j'ai sauvé Siena la dernière fois, je ne suis pas totalement inutile.

Tuno regarda Siena d'un air interrogateur, et cette dernière hocha la tête.

- Ça ne vous dérange pas d'obéir à une fille non-Duttelienne, de surcroit plus jeune que vous ? ricana Siena.

- Je ne suis pas aussi macho que vous semblez le penser. J'obéis sans problème à tous ceux dont je sais qu'ils sont plus compétents que moi.

Depuis Carmin... non en fait, depuis bien avant, Siena n'arrivait pas à se débarrasser du prince, qui la suivait pratiquement partout. Enfin, elle n'avait pas vraiment essayé non plus. La présence d'Octave ne la gênait pas. Ce qui était bizarre en soi, car Siena préférait toujours rester seule. Concernant le prince, sans doute se sentait-il déboussolé dans cette région qui n'était pas la sienne, et se raccrochait à sa seule amie de cette même région. Siena sourit légèrement. Amie. Oui, sans doute Octave était pour elle un ami. Une première pour Siena. Elle n'avait aucun ami, seulement des alliés ou des partenaires. Elle n'en voulait pas, d'ailleurs. Les amis faisaient souvent plus de mal que de bien. Elle l'avait appris à ses dépens, jadis, avec Zelan, le seul ami qu'elle ait jamais eu dans son enfance...

En chemin pour se rendre jusqu'à la position que devrait défendre le groupe deux, Siena et Octave virent Djosan en grande discussion avec le roi Antyos. Djosan était normalement le Chevalier d'Octave, mais lors d'une bataille, il devait s'assurer en priorité de la sécurité du suzerain. Bien que si elle devait juger, Siena aurait dit que le roi avait bien moins besoin de protection que son fils. Pas parce qu'il était moins important, mais parce qu'il était bien plus fort qu'Octave. Antyos ne possédait qu'un seul Pokemon, mais un puissant et très ancien Pyrax qui se transmettait de génération en génération valait bien plus que toute l'équipe d'Octave réunie.

Siena avait pu le voir en œuvre. Les Pyrax étaient des Pokemon rares qui possédaient une puissance bien au-dessus de la moyenne, mais celui d'Antyos était tout bonnement terrifiant. Siena et Octave croisèrent aussi Clément Psuhyox, membre de l'Elite 4 et accessoirement apprenti G-Man auprès du général Lance. Siena ne savait pas pourquoi, mais ce type la mettait mal à l'aise. Peut-être était-ce dû à son look assez mystérieux, à ses yeux sans pupille entourés d'un masque noir, ou encore à l'indubitable aura de puissance qui se dégageait de cet homme. En tous cas, un G-Man ne serait pas de trop dans cette bataille.

Siena trouva enfin son groupe. Il contenait une grande partie des dresseurs de Parmanie et de ses alentours, Eryl, ainsi que trois champions d'arènes, dont celle de cette ville justement, Jeannine. Le père de cette dernière, Koga, était un membre de l'Elite 4, et commandait d'ailleurs le groupe un des dresseurs. Quand Siena arriva, Jeannine s'inclina devant elle en un angle parfait de quatre-vingt-dix degrés. Siena la détailla, surprise. Elle était jeune, fine et petite, mais était vêtue d'habits traditionnels ninja, et Siena remarqua les kunaïs et le shuriken à sa ceinture.

- Mes respects, nouveau leader du groupe deux, clama la jeune ninja.

- Je suis désolée qu'on m'ait imposée à vous, s'excusa Siena.

- On a pas à s'excuser d'être fort, répliqua Jeannine.

- Vous semblez n'avoir pas de mal à accepter les ordres Rocket, constata Siena.

- Mon père a servi la Team Rocket, autrefois, expliqua la jeune femme. Bien qu'il ait renié ses idéaux et l'ait quittée depuis longtemps, il m'a toujours vanté les mérites de l'ordre hiérarchique qui y régnait.

Siena avait peu de temps. Les Vriffiens seraient bientôt là, et elle devait utiliser le temps qu'il lui restait pour former une stratégie avec les Pokemon qu'elle avait à sa disposition. Les deux autres champions, avec Jeannine, étaient Ondine d'Azuria et Auguste de Cramois'île. Ce dernier avait encore Sulfura avec lui, et Siena savait qu'Ondine possédait un Léviator. Pendant près d'une demi-heure, elle disposa les différents dresseurs et Pokemon de telle sorte qu'ils produisent la meilleure efficacité possible au combat. Tous les dresseurs lui obéirent sans poser de question. Peut-être parce qu'ils avaient encore en mémoire les stratégies miraculeuses de Bouledisco, ou peut-être parce que Siena tâchait d'adopter un ton confiant. Une confiance qui n'était que façade quand l'armée vriffienne commença à affluer.


***


- Majesté, je pense vraiment que vous devriez... tenta une nouvelle fois Djosan.

- Quoi ? Me terrer quelque part le temps que la bataille soit terminée ? fit Antyos. Tout mon peuple se bat aujourd'hui au côté des forces de la liberté. Que diraient-ils si leur propre roi n'était pas avec eux alors ? Je fais certes un piètre souverain, mais il me reste quand même un peu de fierté.

Antyos serra dans sa main la Pokeball de Pyrax, que son père l'ancien roi Illian lui avait remise à sa mort. La Pokeball qui se transmettait de souverains en héritiers depuis maintenant six générations. Antyos espérait un jour pouvoir la donner à Octave. Mais ce serait sûrement le dernier dresseur de Pyrax. Le Pokemon commençait à se faire vieux. Enfin, ce n'était guère important en combat. Sa puissance d'attaque était basée sur l'attaque spéciale, qui semblait grandir d'année en année. Pourtant, nul n'était immortel en ce monde... du moins si on ne s'adonnait pas à quelques rites maléfiques comme les dirigeants de l'Empire de Vriff.

- Tu ferais mieux d'aller retrouver mon fils, Djosan, dit Antyos au chevalier. Il s'est trouvé une bonne amie en cette Siena Crust, mais tu sais comment il est...

- Mon roi, le prince ne me le pardonnerait assurément pas si j'abandonnais votre sécurité pour aller le couver lui. Il est quelqu'un d'extrêmement fier, comme vous le savez.

- Tu crains plus sa colère que la mienne, sire chevalier ?

- Si fait, Votre Majesté. C'est lui qui deviendra le mien nouveau suzerain, alors donc autant tâcher de ne pas trop l'embêter pour l'instant.

Antyos eut un sourire.

- Tu as raison. Je compte sur toi pour le conseiller et le tempérer quand il sera sur le trône.

- Ne parlez point ainsi, Majesté, protesta Djosan. Il aura tout le temps de gagner en sagesse avant de devenir roi, car vous le resterez encore longtemps ! Mon roi, tâchez de ne pas mourir maintenant. Car alors, je ne pourrais plus jamais regarder le prince Octave dans les yeux, moi qui étais censé vous protéger.

- J'y songerai, mon ami, promit Antyos.

Pendant ce temps, les Ailes du Sang vriffiennes, qui devaient être une bonne cinquantaine cette fois, affrontaient l'artillerie Rocket et gouvernementale. Antyos était toujours autant impressionné par les armes des habitants de Kanto. Leurs canons étaient capables de tirer à répétition et avec une puissance bien supérieure à ceux qu'ils produisaient à Elebla. Leurs appareils volants étaient si rapides et si résistants. La Team Rocket avait même déployé cette fois des espèces de machines géantes humanoïdes, des choses qu'ils appelaient robots. On aurait dit d'immenses soldats d'acier, qui tiraient de plusieurs orifices à la fois des jets de flammes, des balles, des rayons d'énergies.

Les Vriffiens n'étaient pas habitués à se battre contre de telles choses, mais ne semblaient pas s'en soucier plus que ça. Peu importe leur adversaire, les Vriffiens se lançaient toujours dans une bataille sans aucune peur, avec nulle autre tactique que celle de provoquer le plus de dommage possible dans l'armée adverse. Puis pour eux, que les habitants de Kanto se battent avec de telles machines était le comble de l'hérésie. Ce qui les embêtait en combattant des robots, ce n'était pas qu'ils étaient plus forts qu'un soldat normal, non, c'était qu'il ne pouvait pas ressentir la douleur, qu'il ne pouvait pas saigner. Pour un soldat Vriffien, la seule raison pour laquelle il risquait sa vie dans une bataille était de pouvoir faire souffrir les autres sans retenue.

À l'inverse de ses ancêtres et de nombres de ses contemporains dutteliens, Antyos ne haïssait pas les Vriffiens. Il avait même pitié d'eux, en un sens. Depuis des siècles qu'ils étaient gouvernés par les mêmes malades et leur idéologie basée sur la mort et la souffrance, c'était normal que ce peuple en soit venu à se corrompre à ce point. Nul ne naissait bon ou mauvais ; on le devenait, selon notre environnement et nos propres choix. Le choix pour le peuple vriffien était très simple : servir ou mourir.

Pour cette bataille, le colonel Bouledisco n'avait pas attendu que les Vriffiens arrivent pour lancer les dresseurs et leurs Pokemon. Il fallait affaiblir leur force dès le début. Les trois groupes de dresseurs fondirent sur l'ennemi par trois axes différents. Antyos eut une vision furtive de son fils et de ses Pokemon aux côtés de la jeune Crust. Le colonel Bouledisco n'avait pas donné d'ordres précis au groupe de Dutteliens pour la bataille, si ce n'était : « faites les perdre leur groove, à ces p'tain de Pokemonivores ! ». Aussi, Antyos libéra son Pyrax de sa Pokeball et dit à son seul Pokemon :

- Prépare autant de Papillodanse que tu peux, puis enchaîne les Danses du feu sur le gros de l'infanterie vriffienne.

Pyrax acquiesça pour signifier qu'il avait compris. Il était l'un des rares Pokemon du double type Insecte et Feu connus. Il avait une forme ovoïdale avec trois paires d'ailes couleur feu dans son dos. C'était un Pokemon redoutable, en raison notamment de ses statistiques très élevées en attaque spéciale et vitesse, mais aussi en raison de deux de ses attaques. Papillodanse faisait que sa vitesse, son attaque spéciale et sa défense spéciale augmentaient toutes à la fois, et Danse du Feu était une attaque feu dévastatrice qui plus est pouvant augmenter l'attaque spéciale. Plus il attaquait, plus Pyrax gagnait en puissance.

En gros, laisser un Pyrax se fortifier avec Papillodanse avant le combat était le meilleur moyen de perdre rapidement. Bien sûr, sa défense n'était pas excellente, d'autant qu'il craignait doublement la roche, mais encore fallait-il, pour le battre, pouvoir le toucher, ce que sa vitesse, boostée avec Papillodanse, permettait rarement. Etant prêt, Pyrax fondit sur les Vriffiens. Durant plusieurs minutes, on entendit plus que les hurlements des impériaux, suivis d'une odeur atroce de chair brûlée. Pendant ce temps, Antyos s'occupa les mains et l'esprit avec un des pistolets des Rocket qu'on lui avait donné. Ces espèces d'arbalètes mécaniques étaient d'une efficacité redoutable, et parvenait presque toujours à percer l'armure pourtant épaisse des Vriffiens.

De son coté, Djosan terrassait les envahisseurs à mains nues. Bien qu'étant un maître épéiste, Djosan mettait hors d'état de nuire les Vriffiens plus rapidement avec ses poings. Ses Pokemon, Mackogneur et Bouldeneu, combattaient à ses côtés, tandis que son Guerriaigle combattait avec les autres les Ailes de la Morts dans les cieux, aux côtés des appareils de la Team Rocket et du gouvernement. Titank, lui, n'avait pas été appelé. Quand bien même le rapport de force était immense, appeler un Pokemon pareil dans une ville moderne comme celles de Kanto aurait été désastreux. Une puissante attaque foudre manqua d'un cheveu le roi de Duttel, qui s'était vivement écarté en voyant l'éclair. Les Vriffiens n'avaient pas le pouvoir de lancer de telles attaques. Cela venait-il d'un Pokemon allié ?

- Tiens, tiens, tiens... le roi de Duttel en personne sur le champ de bataille. Voilà qui est bien imprudent.

Ce n'était pas un Pokemon, mais un homme immensément âgé, borgne, à la barbe blanche trainant par terre et à la toge jaune. Ses mains crépitaient d'éclairs.

- Je pourrais vous retourner le commentaire, Seigneur Jyskon, dit Antyos. Depuis quand les Elus risquent-ils leurs vies si précieuses en participant eux-mêmes au combat ?

- Toujours cette même arrogance, remarqua Jyskon. Vous n'avez pas changé. Je me rappelle, quand vous étiez enfant...

Antyos ne le laissa pas finir sa phrase, et lui tira dessus avec son pistolet. Aussi vite que les éclairs qu'il contrôlait, l'Elu de foudre esquiva le tir bien avant que le bruit de la détonation ne retentisse. Non content de se déplacer plus vite qu'une balle en pleine course, il se déplaçait plus vite que le son.

- Oh oh, on perd son sang-froid, Votre Majesté ? ricana Jyskon. Ce sont les mauvais souvenirs qui vous envahissent, hein ?

- Des souvenirs de cette époque, je n'en ai plus, affirma Antyos. Et je ne les regrettent pas.

- Le Seigneur Souverain a ordonné votre mort ainsi que celle de votre fils. Je vais me faire une joie de lui obéir, et de terminer aujourd'hui même ce qui aurait dû être fait il y a quarante-cinq ans, si seulement cet imbécile d'Illian n'avait pas été aussi faible !

Antyos serra les dents de colère.

- Je vous interdis de parler ainsi de mon père !

Le roi déchargea tout son pistolet aussi rapidement qu'il le put et à des angles différents, mais Jyskon, se transformant presque lui-même en éclair tandis qu'il esquivait, ne fut pas une seule fois touché. Antyos sortit son épée de son fourreau et chargea le vieillard, qui se contenta de lever négligemment la main, et d'envoyer une énorme décharge qui fut proprement attirée par l'épée du roi. La moitié de l'attaque fut cependant déviée quand Djosan, surgit de nulle part, fonça sur Jyskon avec un hurlement de rage. L'Elu stoppa son attaque, et recula prestement, loin des poings de Djosan qui aurait pu l'écraser comme une mouche d'un seul coup.

- Je suis le votre adversaire, noble pourriture, clama Djosan en bombant le torse et en lissant sa grosse moustache rose.

- Ta vie ou ta mort ne m'intéresse pas, Duttelien pathétique, gronda Jyskon. Ecarte-toi.

Cette fois, Jyskon tendit les deux mains et laissa échapper un véritable torrent de foudre. Djosan ne bougea pas, mais ne fut pas touché. Ce fut son Bouldeneu qui absorba l'attaque, sans trop de dommage étant donné son type plante.

- Insolent ! rugit Jyskon. Tu oses ne pas subir mon attaque ?! Tu oses me barrer la route ? À moi, le grand Seigneur Jyskon ?! Sache, être inutile, que je suis juste au-dessous de Dieu, et que mes désirs sont les siens. La toute puissance et la sainte pureté qui anime mon âme...

Il termina sa phrase dans un hurlement indiscernable quand Djosan enfouit son poing dans le visage de l'Elu.

- Que la toute puissance et la sainte pureté de du mien poing dans ta gueule anime ton âme, noble pourriture, cria Djosan. Nul n'a le droit de blesser mon suzerain, qu'il soit mortel ou dieu !

Le coup avait fait sauter les rares dents qu'il restait à l'Elu, et avait brisé son nez de façon impressionnante. Ecumant de sang, le visage bouffi, Jyskon proféra de terribles menaces de châtiments divins. Du moins était-ce ce qu'on comprenait le mieux. Ayant vu l'agression dont leur Elu avait été victime, plusieurs Vriffiens arrivèrent sur eux dans un cri de vengeance. Djosan prit Antyos, encore sonné, dans ses bras, et tout deux prirent la fuite. Mais ils ne purent aller bien loin ; les Vriffiens les avaient totalement encerclés, et ce malgré les quelques Dutteliens qui tentaient de faire un mur de protection à leur roi. Ils auraient péri sans l'intervention inopinée d'un certain officier Rocket. Quatre grenades parfaitement lancées, puis des tirs à répétition d'une mitraillette gros calibre, et l'encerclement fut brisé. Djosan se tourna vers leur sauveur.

- Colonel Tuno ! Par mes yeux, par mon nez, par mes doigts de pied, nous vous devons la vie, assurément !

- Bouledisco a un nouveau plan, les informa le colonel. Si j'étais vous, je m'éloignerai au plus vite des Vriffiens.

Ayant appris à connaître les plans de Bouledisco, très imaginatifs mais souvent dangereux pour ceux qui les préparaient, Djosan se contenta d'acquiescer avec reconnaissance et de courir vers le rassemblement allié.


***


- Yeah ! Let's go baby, hurla le colonel Bouledisco en faisant des pas de danse. On fonce, on fonce, c'est la totale défonce !

Siena, au côté des dresseurs de son groupe, regardait Bouledisco diriger plusieurs troupeaux ; des Kangourex, des Tauros, et toute une variété de Pokemon de la savane qu'on ne trouvait qu'à Parmanie. Bouledisco avait ordonné de faire sauter les barrières du Parc Safari, et d'effrayer les Pokemon pour qu'ils foncent sur les vriffiens. Si Siena n'appréciait pas trop de se servir des Pokemon de la sorte, elle devait reconnaître le génie du plan. Déjà toute une vague de l'armée vriffienne était ensevelie sous cette marée de Pokemon sauvages et incontrôlables.

- OWNED ! Se sont fait total owned, les bouffeurs de Pokemon, s'exclama Bouledisco. C'est la déroute, il leur faudra changer de route. MDR LOL XDDDDD !

- Colonel, intervint Siena, on a fait ce qu'on a pu sans trop perdre d'hommes, mais à présent que les Vriffiens sont dans la ville, on ne va pas tenir. Il vaudrait mieux fuir tant qu'on le peut encore !

- Yo, t'as pas tort, girly Crust. Ça c'est un bon groove.

Puis il prit son micro et hurla dedans, de tel sorte qu'on puisse l'entendre dans toute la ville malgré la bataille :

- Yo tous les boys and girls du côté des gentils ! On s'est bien éclaté, maintenant le morceau est ending. Pour garder vo't groove, faut qu'vous décampiez les mecs ! Qu'importe le rythme et le tempo cette fois ; on pourra pas gagner cette bataille les mecs ! Alors rappelez tous vos putain d'Pokemon les mecs, et tous en arrière vers le vaisseau au pote mini Tender !

Bouledisco faisait référence au Lussocop, l'Asmolé volé aux Vriffiens et ainsi nommé par le capitaine Lusso Tender, le fils du général. Les meilleurs scientifiques de la Team Rocket l'avaient disséqué, étudié et remonté, avec en ajout plusieurs pièces d'armes modernes de la Team Rocket, ainsi que deux propulseurs et un générateur de bouclier, et un gros R rouge bien voyant dessus. Lusso avait fait une scène pour le récupérer ensuite, et son père avait cédé, mais lui disant clairement que tant qu'il serait commandant d'une unité aéroporté, il ne pourrait espérer aucune promotion. Le capitaine Tender s'en fichait ; pour lui, un grade trop élevé signifiait moins de liberté. Tandis que tout le monde prenait la fuite vers le Lussocop, posé à l'arrière de Parmanie, Siena fit le tour de son groupe.

- Tout le monde est là et bien vivant ? Il ne manque personne ?

- Cette fille, Eryl, signala Octave. Je ne sais pas où elle est...

Siena se mordit la lèvre inférieure.

- Evacuez, ordonna-t-elle. Je vais la chercher.

- Elle est sans doute morte... commença Octave.

- Je ne laisse aucun de ceux qui sont sous ma responsabilité derrière.

Si ça ne tenait que d'elle-même, elle n'aurait pas laissé Eryl participer. Carmin, ça allait encore, ils avaient une chance de l'emporter, et la plupart des dresseurs étaient restés en sécurité dans la ville même. Mais là... Alors qu'elle faisait demi-tour, elle constata qu'Octave la suivait.

- J'ai ordonné l'évacuation !

- Et je n'ai pas obéi, finit le prince avec un sourire. Faite-moi donc exécuter pour l'exemple.

Siena laissa tomber. Octave savait être aussi têtu que Mercutio quand il le voulait. Evitant les flèches vriffiennes et les bombardements de leur flotte, Siena se trouva une position surélevée pour chercher Eryl du regard. Ce fut Octave qui la trouva en premier.

- Là-bas !

En effet, Siena reconnaissait de loin ses cheveux violets foncés. Eryl était à terre, un peu à l'écart de l'avancée des Vriffiens, inconsciente... ou morte. Siena voyait Ea, son petit Pokemon Plante, qui tentait désespérément de la protéger, ce qui devait impliquer qu'elle était encore vivante. Siena rappela son Dojosuma pour se frayer un chemin entre les Vriffiens. Le puissant Pokemon combat les balaya comme de rien n'était. Arrivée devant Eryl, Siena se pencha pour prendre son pouls. Il était bien là. Un rapide coup d'œil apprit à Siena que la jeune fille avait été blessée à la tête ; un gros hématome était en train de se former.

Siena demanda à Dojosuma de la soulever. Le petit Ea, soulagé, piaula quelques phrases incompréhensibles de remerciement et sauta sur l'épaule gauche de Dojosuma. Tandis qu'ils fuyaient, Siena et Octave durent rappeler plusieurs de leurs Pokemon pour se protéger de l'armée enragée qui les poursuivait. Finalement, quand ils arrivèrent près du Lussocop, l'Asmolé fit feu de ses canons ventraux pour éloigner les poursuivants. Siena grimpa la rampe, puis se laissa tomber au sol, hors d'haleine, tandis que la rampe s'abaissait.

- Eh bien, fit Lusso Tender en allant à leur rencontre. Vous nous avez fait attendre !

- Mes excuses, capitaine, souffla Siena.

- Pas grave, gamine. Seuls les bons soldats ne laissent pas leur camarade derrière. Et puis, mon beau Lussocop en a dans le ventre. Ce ne sont pas les petites flèches des bouffeurs de Pokemon qui vont lui faire mal. On décolle !

En dépit des tirs nourris des Ailes du Sang et des Asmolés des Vriffiens, le Lussocop, fort de ses nouvelles défenses et propulseurs, quitta Parmanie sans trop de mal. Ils avaient perdu la bataille, certes, mais ils avaient presque tous survécu en causant de plus de nombreuses pertes à l'ennemi. Ce n'était pas une défaite, mais une demi-victoire.