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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 31/08/2011 à 09:22
» Dernière mise à jour le 13/07/2022 à 00:16

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 42 : Le triomphe de l'Empire
Après son entrevue avec le Seigneur Vriffus, Galatea avait été amené jusqu'à Akuneton, où on l'expédia dans une des horribles cellules du palais impérial. Elle ne s'en plaignait pas. Sa rencontre avec Vriffus l'avait tellement effrayée que, du moment qu'elle était loin de lui, peu importe où elle se trouvait. Solaris lui avait dit de se tenir tranquille jusqu'au moment où elle serait prête pour servir le Seigneur Vriffus. Galatea n'avait pas très bien compris ce qu'elle voulait dire par là. Si elle pensait que Galatea allait trahir la Team Rocket comme Zeff, elle se mettait le doigt dans l'œil !

Elle se blottit dans un coin pour tenter de conserver un peu de chaleur dans cette cellule sombre et humide. Dehors, des colosses en tenue de gardien la reluquaient parfois à travers les barreaux avec des sourires qui se passaient de traduction. Mais Galatea ne se faisait pas trop de souci. Apparemment, elle était importante pour ce Seigneur Vriffus et Solaris était chargée de la garder. Elle n'allait surement pas la donner en pâture à ces barbares libidineux. N'est-ce pas ?

Galatea se sentait très mal. C'était la première fois pour elle qu'elle était faite prisonnière. Ça aurait été supportable si Mercutio ou Siena, ou les deux, avaient été avec elle. Mais seule, elle se demandait si elle n'allait pas craquer. Elle détestait la solitude et elle n'avait jamais été aussi forte que son frère ou sa sœur. Elle se demandait s'ils étaient en train de la chercher. Probablement pas. Ils devaient savoir où elle se trouvait. Mais venir la libérer était une toute autre affaire. Son seul espoir d'être tirée de là était que Duttel et la Team Rocket battent l'Empire de Vriff. Elle pouvait donc rester enfermée dans cette cellule très longtemps, jusqu'à que Vriffus ne décide qu'elle soit prête à la servir ; d'une façon ou d'une autre. Elle secoua la tête.

- Du nerf, Galatea Crust ! se dit-elle à même en imitant la voix de Penan. Tu dois pas abandonner ! Tu dois garder espoir en Siena et Mercutio !

Elle se faisait de souci aussi pour ses Pokemon. Elle espérait que Mercutio et Siena les avaient pris avec eux. Sans doute que oui. Pour passer le temps, elle ferma les yeux et tâcha de se remémorer le visage si terriblement séduisant du prince Octave. En voilà un que, si elle avait l'occasion de sortir d'ici, elle essaierait d'avoir. Elle dut s'endormir avec la pensée du prince.

Le lendemain, elle fut réveillée par la porte de sa cellule qu'on ouvrait. Elle s'attendait à ce qu'on lui jette un morceau de pain moisi en guise de nourriture, mais ce n'était pas à manger. Une petite fille fut brutalement poussée dans la cellule par un des sauvages. Elle avait des cheveux roux et des yeux orange. Galatea pensait l'avoir déjà vue quelque part. La fillette ne parut pas perturbée par la bousculade du garde, ni par le fait de se retrouver dans une cellule. Elle se pétrifia en revanche quand elle vit que sa cellule était déjà occupée.

- Salut, fit Galatea avec douceur.

- S'i... S'il vous plait, ne me faites pas de mal, madame...

Galatea remarqua de nombreuses traces de rouges sur les épaules dénudés de cette fille. Elle devait être battue constamment.

- Du calme. Je ne te ferai rien. On est dans le même bateau, toi et moi.

- Qui... qui êtes vous ?

- Je m'appelle Galatea. Je viens de très loin, d'un autre pays.

- Qu'avez-vous fait pour vous retrouver dans les geôles de Sa Majesté ?

- Ah ça, je me suis posée la question, mais je n'ai pas encore trouvé. Parait-il que le manitou suprême de l'Empire veut quelque chose de moi. Et toi ? Comment tu t'appelles ?

- Né... Némélia...

Ce nom éclaira l'esprit de Galatea. Oui, Némélia. Mercutio en avait parlé. C'était la fameuse cousine - qui n'en était pas une - de Solaris. Celle qui, selon les Dutteliens, avait été enlevée dans le but de l'utiliser pour poser une question au Xatu Chromatique de Duttelia. Galatea se rappelait où elle l'avait vu brièvement : dans le camp des Vriffiens, quand ils étaient venus apporter des armes et de la nourriture pour eux.

- Tu es la fille choisie par le Devin dont l'autre tarée veut se servir pour lui poser une question ?

Némélia blêmit.

- Il... il ne faut pas parler de Sa Majesté comme ça, chuchota-t-elle en regardant autour d'elle, comme si Solaris les observait.

Galatea éclata de rire. En fait, ça n'avait rien de vraiment drôle, mais elle était tellement à cran dans cette petite cellule qu'elle sentait perdre le contrôle de ses nerfs.

- Et alors ? Elle ne peut rien nous faire, Némélia. Elle a trop besoin de nous.

- Elle peut faire du mal à ma maman. Elle la garde prisonnière et elle a dit qu'elle la tuerait si je ne lui obéissais pas.

Galatea fut prise d'une grande compassion pour cette petite. Galatea, au moins, n'avait personne sous la menace de Solaris.

- Pourquoi elle t'a mise dans cette prison ? lui demanda-t-elle.

- Parce que je n'ai pas été sage, répondit la gamine. Je ne lui ai pas apporté assez vite son déjeuner ce matin.

Galatea ouvrit grand les yeux.

- Et elle te met en prison pour ça ?!

- Oh, ça ne me dérange pas, admit Némélia. En fait, je l'ai fait exprès de le lui apporter en retard. Je préfère passer la journée tranquille ici que de rester avec Sa Majesté, à faire tout ce qu'elle me dit et à me faire taper parfois.

Galatea passa sa main sur le front de la fillette, lui écartant tendrement une mèche de cheveux roux.

- Tu ne dois pas avoir une vie facile, ma chérie...

- Non. Mais ça sera bientôt fini, dit-elle avec enthousiasme. Sa Majesté aura bientôt conquis Duttelia et je pourrai poser la question de Sa Majesté au Devin. Alors, elle a promis que je pourrais retrouver maman et être heureuse avec elle !

- Je l'espère, Némélia. C'est tout ce que je te souhaite. Mais tu n'as pas de papa ?

- Non. C'était un soldat, il est mort y'a longtemps au service de l'Empire. Mais ça m'est égal. Il était méchant. Il n'arrêtait pas de crier et de taper maman. Il me tapait aussi des fois, mais maman me défendait, alors elle se faisait taper encore plus fort.

En écoutant Némélia lui raconter sa vie, Galatea se surprit à penser qu'elle-même avait eu une enfance superbe. Galatea apprécia la compagnie de cette charmante petite. Elles passèrent longtemps à parler ensemble. Némélia ne partit que le soir, quand Solaris la fit chercher. Mais elle promit d'essayer de revenir le lendemain. Mais Némélia ne revint pas le lendemain. Galatea passa la journée seule, à tenter de ne pas éclater en sanglot. C'était un bon passe temps car ça lui demandait beaucoup d'efforts. Galatea n'avait encore rien mangé et se sentait immensément sale. Si c'était ainsi que Solaris prenait soin des personnes importantes, elle n'osait pas imaginer comment elle traitait les autres. Un bruit de porte la réveilla le lendemain de bonne heure, mais ce n'était pas Némélia. C'était Solaris.

- Alors, comment va la petite princesse Rocket ? susurra-t-elle. Ces quartiers ne sont pas bien luxueux, mais j'ose espérer que tu t'y habitueras rapidement.

Elle semblait de très bonne humeur.

- Tu veux sortir un peu ?

- Sortir ?

- Oui. Allons faire une balade. Némélia m'a dit que vous vous entendiez bien, toutes les deux. Elle vient elle aussi. Zeff nous accompagnera également. Ça sera sympa, tu auras plein d'amis avec toi !

Galatea fixa le visage parfait de Solaris et s'imagina en train de lui faire sauter quelque unes de ses dents blanches et droites avec son poing. Mais cela ne lui aurait rien apporté de bon, si ce n'était un court sentiment de satisfaction. Puis, sortir de cette cellule moisie lui ferait le plus grand bien. Solaris l'amena jusque dans un de ses bateaux volants, les Ailes du Sang. Elle retrouva Némélia à l'intérieur, en train de s'occuper du bain de Sa Majesté, et la salua en passant. Solaris fit grâce à Galatea d'aller se joindre aux esclaves du navire pour pédaler et la prit dans ses propres appartements.

- N'y prends pas tes aises, signala Solaris. Nous ne resterons pas longtemps, le trajet est assez court.

- Ou allons-nous ? osa demander Galatea.

- Duttelia, répondit l'Impératrice avec un sourire de chacal.

Galatea sentit son estomac se retourner. Siena et Mercutio se trouvaient à Duttelia. Si Solaris l'avait bel et bien prise... Ses pires craintes se trouvèrent confirmées quand ils sortirent du vaisseau. Duttelia fumait encore et la plaine dans laquelle elle se trouvait s'était transformée en une étendue aride remplie de cratères. Plusieurs cadavres se trouvaient encore sur le sol, dont plusieurs Pokemon et - Galatea en trembla - des soldats Rocket. Mercutio et Siena avaient-ils connu le même sort ? Solaris l'avait-elle amené ici pour qu'elle voie le cadavre de son frère et de sa sœur ?

- Ne t'en fait pas, dit l'Impératrice comme si elle lisait dans ses pensées. Mercutio s'en est tiré. Je l'ai vu, on a un peu parlé. Il s'inquiète beaucoup pour toi. C'est touchant n'est-ce pas, l'amour entre frère et sœur ?

En disant cela, elle toucha quelque chose près de son sein droit. Zeff et Némélia les accompagnant, ils montèrent jusqu'au palais royal, miraculeusement encore debout alors que plusieurs maisons étaient en ruines. Les soldats de Solaris avaient pris leurs aises dans la ville conquise et se trémoussaient dans les rues, à moitié ivres, avec des butins volés dans les maisons. Enfin, ils parvinrent jusqu'à la salle du Devin. Xatu était toujours là, insouciant que la ville venait de changer de possesseurs.

- Eh bien voilà, Némélia, dit Solaris. Tu sais ce qu'il te reste à faire, maintenant. Fais-le, et ta maman sera libérée.

Solaris claqua des doigts. Aussitôt, Zeff sortit et revint quelques minutes plus tard avec au bras une femme en haillon, sale et épeurée, dont le visage s'illumina quand elle vit Némélia.

- Maman ! s'écria la petite.

Mais Solaris la retint pour l'empêcher de se précipiter dans les bras tendus de sa mère.

- Tu pourras la retrouver, quand tu auras fait ce que je t'ai demandé pendant tout ce temps. Fais-le, ou sinon...

Zeff sourit et plaqua le tranchant de sa lame pistolet sous la gorge de la mère de Némélia. Cette dernière se calma, déglutit et s'approcha du Devin. Xatu s'anima à l'approche de l'enfant.

- Némélia Apas. Ainsi tu es venue.

- Je... je voudrais vous poser une question, monsieur, hésita Némélia.

- Certes. Je t'y ai autorisé il y a quelque temps, je me rappelle. Alors pose ta question. N'importe laquelle, qu'elle ait attrait au passé, au présent ou au futur. Je te répondrai. Prends garde toutefois ; ce doit être une question bien précise qui possède une réponse bien précise. Ne gaspille pas ta chance.

Solaris était tendue, comme si elle entendait plus que tout la question que Némélia allait poser. Galatea se rendit compte qu'elle n'avait pas pensé à demander à Némélia quelle question Solaris voulait qu'elle pose pour elle. Ça devait être surement quelque chose sur son frère, Lunarion.

- Je voudrais savoir, dit la fillette en prenant soin de bien articuler, où se trouve le Pegasa mâle à l'heure actuelle ?

Galatea en sursauta presque de surprise. Le Pegasa mâle. L'élément qu'il manquait aux Elus pour accéder à la vie éternelle. Bien sûr... Ils avaient ordonné à Solaris d'envahir Duttel uniquement pour ça !

- Il se trouve à la Montagne de la Béatitude, dans la région de Kanto, répondit le Devin.

Un silence accueillit ses paroles. Galatea, qui était née et vivait à Kanto, n'avait jamais entendu parler de Montage de la Béatitude. Mais Solaris éclata de rire. Un rire froid et aigu, un rire de triomphe.

- Parfait ! Parfait ! Maintenant, les Elus vont me lâcher le grappin ! Plus rien ne nous empêchera d'accéder à la vie éternelle ! Oui... un empire éternel naîtra bientôt !

- Votre Majesté, l'interrompit Némélia avec crainte. Votre Majesté, j'ai fait tout ce que vous vouliez. Vous aviez promis...

- Quoi ? Ah oui, bien sûr, ma chérie, sourit Solaris. Je tiens toujours parole.

Son sourire ne disait rien à Galatea et lui fit naître un affreux pressentiment. Il se confirma quand Solaris claqua à nouveau des doigts. Au lieu de relâcher la mère de Némélia, Zeff l'égorgea d'un coup. Galatea cria en même temps que Némélia. La petite s'effondra en pleurs incontrôlables, et Galatea, si Zeff ne l'avait pas retenu, se serait jetée sur Solaris pour lui arracher ses yeux violets à mains nues.

- GARCE ! hurla-t-elle. TU AVAIS PROMIS !

- Mais je tiens parole, Galatea, fit Solaris. J'ai promis que Némélia et sa mère seraient à nouveau réunies. Et elles le seront... dans quelques secondes.

Galatea se rendit compte que Solaris s'approchait dangereusement de Némélia. Ne sachant pas trop comment, elle parvint à briser l'étreinte de Zeff pour se placer devant l'enfant bouleversée et effrayée, en lui faisant bouclier de son corps.

- Non, pas elle, supplia Galatea. Ce serait inutile, cruel...

- Je n'ai rien contre ce qui est cruel, si ça sert mes plans, dit Solaris en haussant les épaules. Elle connait la localisation du Pegasa. Elle sait où je vais aller. Je ne dois rien laisser au hasard, chère amie.

- Elle ne pourrait rien faire contre toi, s'écria Galatea, désespérée. Si... si tu fais ça... je me tuerai ! Je te le jure ! Comme ça, ton Seigneur Vriffus ne pourra rien tirer de moi et il sera très mécontent de toi !

Solaris parut amusée.

- Tu peux te tuer, ça ne me dérange pas ! Comme je l'ai dit, Mercutio fera tout aussi bien l'affaire pour le Seigneur Vriffus que toi. Si tu te tues, je me chargerai de le capturer pour le Seigneur Vriff, c'est tout.

- Ce n'est qu'une enfant... pitié !

Mais Solaris était soudain enveloppée d'une faible lumière violette. Derrière elle, Némélia gémissait de douleur. Galatea se retourna pour la voir se tordre au sol, enveloppée elle aussi d'une aura violette. Puis il y eut un bruit semblable à un coup de vent et Némélia s'immobilisa, du sang lui sortant de la bouche et de ses yeux grands ouverts. Ces yeux orange, sans vie, qui fixaient Galatea, comme lui reprochant de n'avoir pas su la protéger.

- Enfant ou pas, dit Solaris l'air indifférent, rien ne doit pouvoir entraver mes plans.

Galatea fut prise d'un accès de rage tel que même toute peine fut consumée. Elle aussi se consuma, mais littéralement. Des flammes argentées sortirent de son corps et l'entourèrent. Les vitres de la pièce se mirent à trembler. Zeff recula, soudain inquiet, tandis que Solaris regardait Galatea avec une grande convoitise. Puis Galatea poussa un long hurlement de haine qui agit sur tout à la ronde. Les colonnes qui représentaient les Pokemon Légendaires furent comme disloquées par une force terrible et invisible.

Les murs se mirent à fondre. Des arcs lumineux de nature inconnue sortirent de Galatea pour aller frapper au grand hasard quelque chose dans la salle. Certains firent exploser les murs et continuèrent leur route dans le palais. Certains touchèrent des soldats vriffiens, qui furent immédiatement transformés en quelque chose de fumant et de noir. Galatea n'avait ni le contrôle de son corps ni de son esprit. Ses yeux, d'ordinaire d'un vert chaleureux, étaient devenus deux orbes lumineux et brulants. Son visage lui-même avait quelque chose de changé. Il était bien plus beau et bien plus terrifiant. Sa peau scintillait et ses cheveux magenta s'étaient mis à voler tout autour de sa tête.

Puis tout prit fin d'un coup. Les flammes, les arcs brillants, les tremblements, les destructions. La pièce était en piteux état, mais ses occupants n'avaient pas été blessés. Zeff se tenait dans un coin, dévisageant Galatea avec suspicion, comme s'il la soupçonnait d'avoir fait une blague. Solaris avait un énorme sourire sur ses lèvres et jubilait plus que jamais. Quant à Xatu, il n'avait pas bougé, pas émis un seul geste. Une explosion nucléaire aurait pu se dérouler sous ses yeux qu'il n'aurait pas abandonné sa posture raide et sereine. Galatea était allongée au milieu d'un petit cratère, essoufflée comme si elle avait couru un marathon. Elle ne réalisait pas encore ce qui s'était passé.

- Merveilleux, souffla Solaris. Fantastique ! Le Seigneur Vriffus avait donc raison...

Galatea releva la tête, et regarda, éberluée, autour d'elle.

- Ce... C'est moi qui ai fait ça ?

- Un peu que c'est toi, acquiesça Solaris qui ne tenait plus en place. Le Seigneur Vriffus savait que toi et Mercutio, vous étiez anormaux. Vous possédez tous les deux d'immenses pouvoirs qui n'attendent que d'être réveillés.

- Des pouvoirs ? répéta Galatea.

C'était absurde. Si elle était capable de faire ça, pourquoi Solaris n'était pas à l'instant transformée en bouillie fumante au sol ?

- Oui, des pouvoirs. Quelle en est la nature, je n'en sais rien, mais le Seigneur Vriffus doit le savoir, lui. Il m'a conseillé de te mettre en colère pour les réveiller. Il avait raison, encore une fois. C'était terrifiant.

- En colère ? Alors s'est pour ça que tu as tué Némélia et sa mère devant moi ?!

- Elle m'aura été utile jusqu'au bout, cette petite, sourit Solaris. C'est moi aussi qui ai ordonné qu'on la mette dans ta cellule à Akuneton. Je savais que, seule et désœuvrée, tu ne pourrais que t'attacher à elle.

La haine, momentanément disparue à cause du carnage que Galatea avait causé, reflua en elle. Elle haïssait Solaris. Elle haïssait ses manières, son ton doucereux et son sourire aimable, tandis qu'elle se délectait à se servir de façon ignoble de tous ceux qui l'entouraient pour ses plans fumeux.

- Tu me détestes, hein ? dit Solaris. Tu as raison. C'est bien. Continue. Hais-moi autant que tu le peux. Tes pouvoirs n'en seront que décuplés et le Seigneur Vriffus n'en sera que plus content. Bien, on s'en va maintenant. J'ai un discours à faire à mon peuple, que j'aimerais que tu entendes, puis je te remettrai au Seigneur Vriffus.

Solaris sortit de la pièce, sans un regard pour le corps de Némélia. Galatea resta à genoux, serrant la petite fille morte dans ses bras, de grosses larmes coulant sur ses joues. Zeff s'approcha précautionneusement de Galatea, comme s'il craignait qu'elle ne lui envoie un de ses rayons lumineux.

- Allez, lève-toi, ordonna-t-il.

Galatea se leva, mais pour dévisager Zeff avec la plus grande répulsion.

- Tu avais dit jamais les enfants, dit-elle. Tu avais dit que tu n'acceptais pas qu'ils soient pris pour cible...

Elle lui cracha dessus. Zeff resta impassible, essuya l'offense, puis amena Galatea hors de la salle. Le regard mort de Némélia continua de la suivre.


***


- Peuple du grand Empire de Vriff, clama Solaris depuis le haut de son palais, nous sommes à un grand tournant de notre histoire ! Aujourd'hui, nos ennemis de toujours, les mécréants et infidèles de Duttel, ont été vaincus !

Un tonnerre d'ovation accueillit ses propos. Galatea, obligée d'assister à ce spectacle ridicule, était debout dans la grande place, encadrée par six soldats.

- Toutes leur villes sont à nous et les survivants, en lâches qu'ils sont, se terrent dans leur montagne ! Leur roi est parmi eux. Mais n'ayons aucun doute, mes sujets ! Nous les traquerons et nous leur feront expier leurs péchés envers Dieu !

Après un autre moment de cris déchainés, Solaris reprit la parole d'un ton plus calme.

- Aujourd'hui, l'Empire gouverne la totalité de la région d'Elebla. C'est bien, mais ce n'est pas assez. Le but de notre Empire est de s'étendre autant qu'il le peut, comme vous le savez. Notre mission divine que nous a confiée Dieu est de purger ce monde des infidèles et de se l'approprier, pour Sa plus grande gloire. Car ce monde, mes amis, notre dieu triomphant Asmoth nous l'a offert ! Nous prendrons ce qui nous appartient de droit !

Autre série d'ovations, puis :

- À l'heure actuelle, des infidèles de la pire espèce vivent en sécurité non loin de nous. Des mécréants qui adorent les Pokemon et qui n'ont pas la force de s'en nourrir pour devenir aussi puissants que nous ! Ils se méprennent sur le sens de la vie, qu'ils considèrent comme plus importante que l'éternelle félicité de la mort ! Nous nous devons de leur montrer la noirceur de leurs pensées impies.

La foule était déchainée, à présent. Galatea n'arrivait toujours pas à comprendre si tous ces gens et même ces enfants, étaient vraiment comme ça, où s'ils jouaient simplement le jeu par crainte de l'Impératrice et de ses soldats. Tous les habitants de l'Empire ne pouvaient pas être aussi fêlés quand même !

- Cette large terre où vivent ces infidèles est encore un présent de Dieu, car elle regorge complètement de Pokemon de toutes espèces, qui vivent et se reproduisent sans crainte. Ce sera pour nous une gigantesque pâture qui nous permettra d'envahir encore plus de territoires rapidement ! Et cette terre, mes amis, là voici !

Elle leva les bras, et un énorme rouleau de parchemin posé sur le balcon au dessus d'elle se déroula. C'était une carte. Une carte d'une région en particulier. Une région que Solaris connaissait bien.

- Voici, mes fidèles sujets, la région de Kanto ! clama Solaris. Très bientôt, elle charriera des flots de sangs de ses habitants ! Mes amis, pour la gloire de Dieu et de l'Empire, partons en prendre possession !

Les cris qui couvrirent cette déclaration résonnèrent jusqu'à des kilomètres à la ronde, promettant un déluge d'horreurs à l'humanité entière.


***


Après son discours, Solaris se permit de prendre un bon bain dans ses appartements royaux. Elle avait dû se le préparer elle-même car elle ne se souvenait plus qu'elle avait tué Némélia. Il allait falloir qu'elle se trouve une autre fille de chambre. Mais tandis qu'elle se relaxait dans son bain mousseux, la porte de sa salle de bain s'ouvrit, laissant apparaître Fukio.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?! s'exclama Solaris. J'ai dit que je ne voulais pas être dérangée ! Comment oses-tu venir me troubler en plein bain ?!

Fukio s'inclina, regardant le sol lustré.

- Je vous offre ma vie en échange de cet affront, Majesté, mais je n'ai pas eu le choix. La pierre de communication du Seigneur Vriffus vient de s'activer.

Solaris sortit d'un bond de son bain. Elle ne prit qu'une serviette pour cacher sa nudité et se précipita dans le grand salon. Qu'importe où elle était et ce qu'elle faisait. Si le Seigneur Vriffus voulait lui parler, elle devait tout arrêter à la seconde et se présenter à lui. La silhouette encapuchonnée du Seigneur Souverain trôna sur la table. Solaris s'inclina profondément devant le maître absolu.

- Monseigneur, je suis à votre service, fit Solaris.

- Relève-toi, Impératrice.

Solaris se releva et tâcha de ne pas ciller en regardant le visage mutilé du Seigneur Vriffus et ses yeux terrifiants. Solaris n'avait pas peur de grand-chose dans le monde. Seul le Seigneur Vriffus pouvait lui causer des sueurs froides.

- Monseigneur, Duttel est à vous. Toute la région est à vous. Et j'ai l'emplacement du Pegasa mâle.

- Tu as bien travaillé, dit le chef des Elus de sa voix rauque. Qu'en est-il de la fille que je voulais ?

- Votre clairvoyance est de nature divine, Monseigneur. Comme vous l'avez su, il ne suffisait que de la mettre hors d'elle pour que ses pouvoirs se manifestent. Ils étaient terrifiants, Monseigneur. Je doute qu'on puisse les contrôler si jamais...

- Ce n'est pas ton affaire, impératrice, coupa Vriffus. Contente-toi de me l'envoyer sur le champ !

- Il en sera comme vous l'avez décidé, Seigneur.

- Occupe-toi dès à présent d'envahir cette nouvelle région où se trouve Pegasa. Je n'aime guère attendre. L'heure presse. Prends garde toutefois. Je pressens un danger dans l'avenir...

- Je prendrai garde, mon maître. Je vous remercie.

La communication prit fin. Elle respira un grand coup et fit taire ses frissons, mais eut un sourire de rapace.

- C'est toi qui ferais mieux de prendre garde, mon maître. Le danger dans l'avenir, c'est moi !

En se retournant, elle se rendit compte que deux domestiques étaient dans la pièce et avaient apparemment entendu toute la conversation. Solaris sourit une nouvelle fois et ses contours devinrent violets. On entendit les cris jusqu'au dehors.


***


Dans les ténèbres de son vaisseau, le Seigneur Vriffus posa sa pierre de communication. À coté de lui, une large silhouette dans l'ombre dit d'une voix mécanique et sûrement pas humaine :

- Cette humaine est dangereuse. Vous devriez la garder à l'œil.

Vriffus eut un rire roque.

- Bien sûr qu'elle l'est. C'est ce qui fait toute son utilité. Mais ne vous inquiétez pas. Je n'ignore rien de ses ambitions personnelles et je m'en débarrasserai une fois qu'elle cessera de m'être utile.

La silhouette sombre grinça tandis qu'elle avançait.

- Tout ce passe comme prévu, cher ami, dit-elle. Vous tenez votre parole, vous, pas comme cet incompétent de Trutos. Vous serez récompensé comme promis. Quand tous les humains et tous les Pokemon auront disparu de cette planète, que le monde nous appartiendra à moi et à mes semblables, nous ferons de vous l'un des nôtres.

La silhouette sortit de l'ombre, laissant apparaître une immense horreur mécanique. C'était un robot gigantesque, dont le corps était semblable à celui du Pokemon extraterrestre Deoxys, sous sa forme vitesse. Le robot serra ses poings, laissant partir de ses bras de longs tentacules pointus et meurtriers.

- Ce monde ne peut appartenir qu'à nous, les Pokemon Méchas !



À suivre...





***********

Note de l'auteur :

Ainsi, le second arc se termine, sur une touche assez dramatique et apocalyptique, oui, mais si tous se finissaient en mode bisounours, ça lasserait vite^^
Quand j'ai commencé ce second arc, l'histoire de l'Empire de Vriff ne devait pas en prendre plus d'un. Mais mon imagination et mon enthousiasme furent tels que l'histoire est allée bien au delà de ce que j'avais prévu, et je suis donc obligé de coupé l'histoire en deux arcs, sinon ça fera un arc de soixante chapitre si ce n'est plus.
Je remercie une nouvelle fois mes fidèles lecteurs, et ma chère Kydra qui a relu et corrigé l'ensemble de cet arc. Je vous dit à bientôt pour l'arc III, qui sera normalement bien plus long que celui-là, et bien plus explosif, en combat comme en révélation.