La Faucheuse. de T-Tylon

(Quatrième partie.)


Sinnoh. Route 212B. Marais de Verchamp, maison du Fana de Tesson.

Jeudi 22 Avril. 16 heures 21 minutes.



« Fiddlestick : Vent Mauvais ! Balaye-les moi ! »


Une rafale fantomatique s'éleva depuis les ombres des feuilles du Tengalice et emporta impitoyablement un groupe de Noeunoeuf s'étant cru à l'abri derrière leur protection, les balayant littéralement comme sa dresseuse l'avait ordonnée. Avec une joie à peine masquée. Mais cela semblait sans fin : à chaque fois qu'un de ces foutus packs d'œufs tombaient, deux autre se clonaient pour prendre sa place. C'à n'est pas comme s'il s'en plaignait : quelle pied de passer ses nerfs sur un tel ramassis de cible, dont on dirait qu'ils se bousculaient pour se manger ses mandales.

Seulement, Flo lui avait fait comprendre qu'atteindre la maison était d'une importance vitale et que chaque seconde comptait. Ce qui était en contradiction avec ses envies du moment ; on ne peut pas toujours concilier plaisir et devoir au boulot. Il envoya cependant bouler une énième boule de poil puante dans la vase avec une certaine satisfaction ; il ne pouvait pas les sentir, dans tous les sens du terme.

Puis une musique leur parvint, une musique endiablée aux rythmes festifs et frénétiques qui leur fit presque tous oublier le combat en cours pour voir d'où elle venait. Ils se tournèrent, et assistèrent à l'incroyable spectacle du Ludicolo s'en donnant à cœur joie dans les rangs des Teams, avec une efficacité qui fit poindre un sentiment de jalousie dans le cœur du Tengalice ; pas dans le sens des capacités, il rivalisait sans peine avec lui de ce côté, mais dans le sens où il réussissait à concilier tout ce qu'il lui plaisait sans nuire au travail. Pire, ça le rendait deux fois plus efficace. Veinard, va…

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Flo, de son côté, comprit que Lovis aurait pu sortir ce palmipède excité depuis le début et l'avait presque désinformé volontairement sur ses capacités au combat : pas rapide, ce Ludicolo ?! Fous-toi de ma gueule oui ! Foutu vieux dingue, il n'en rate pas une pour se faire remarquer !

Mais cela lui mit quelque part du baume au cœur en voyant le véritable festival de coup que Samba faisait pleuvoir sur eux. Les sbires restant tombaient un à un, tout comme les pokémon qui finissaient tous invariablement au tapis, un à un aussi. Elle se tourna vers les deux sbires qui lui barraient la voie, un sourire presque triomphant aux lèvres.


« Et encore, on possède toujours des forces en réserves. » Commençait-elle à les narguer. « Là je suis franchement pas d'humeur, mais je consens à faire un effort et à vous laisser partir sans problème si vous dégager de ma route. Il n'y aura pas d'autres offres. »


Les sbires ne répondirent rien, presque muets comme des carpes. Pourtant elle voyait bien leurs visages crispés de part la situation qui ne tournait pas à leur avantage. Elle devinait pourquoi ils ne réagissaient pas : l'embuscade ; ils leur restaient encore des cartes à jouer. Ils s'abstenaient d'émettre toute remarque envers la championne qui pourrait compromettre cet avantage tactique, et elle-même se retenait vivement de ne pas les railler de plus bel en leur disant qu'ils en étaient au courant. Si elle leur faisait comprendre que c'était effectivement le cas, les sbires avertiraient leurs semblables dans les bois et toute la contre-embuscade tomberait à l'eau. Il faut une excellente discipline pour prendre en embuscade des embusqués, et c'était surtout leur seul et unique avantage pour faire face à ces derniers, en leur faisant croire qu'ils tombaient toujours dans le panneau sans se douter de la chose.


« Très bien, vous l'aurez voulu. Fiddlestick, Léanore : Vent d'Epines. »


Derrière ce nom un brin simpliste se cache un combo pourtant dévastateur pour les sbires, qui l'apprirent à leurs dépends : Léanore vit s'envoler de ses fleurs, en guise de bras, de véritables bordées de petits dards effilés comme des aiguilles en direction des Moufouettes et des Noeunoeufs, la vélocité augmentée par la puissance tourmentée du vent mauvais les accompagnant, modifiant insidieusement leurs trajectoires par un quelque obscur sort du destin, et les fit s'écraser en plein dans les rangs adverse sous une grêle de Dard-Nuée vengeurs. Les Noeunoeufs (à l'unité) tombèrent par dizaine sous la puissance de l'attaque, et les Moufouettes devaient surement venir à en maudire leur côté Ténébreux qui les rendait vulnérable à cette puissance de feu.

Mais il en restait toujours. Quelques Moufouettes et Noeunoeufs affaiblis maintenaient et campaient fermement sur leur position, bien décidés à se battre jusqu'au dernier. Flo aurait aimée louer l'acharnement dont il faisait preuve, digne d'un vrai combat, si elle ne voyait pas dans leurs regards vides de conscience qu'ils ne lui apparaissaient que comme de malheureuses victimes contre lesquelles elle était forcée de se battre avec ses pokémon.

A nouveau elle sentit la colère monter en elle, prête à exploser avec la fureur d'une forêt balayée par un trublion. Fiddlestick aussi nota le tempérament colérique de sa dresseuse qui tentait à nouveau de prendre le dessus, et l'accompagnait instinctivement en pensées en n'arrivant à la même conclusion qu'elle : ils traitaient les pokémon pire que comme des esclaves, et s'abritaient derrière eux avec une lâcheté qu'elle ne pensait jamais voir un jour. Même les sbires dans l'ancienne Team Galaxie avaient plus de cran que cela ! C'est pour dire à quel point elle ne pouvait que les considérer avec mépris.

Mais elle refréna sa bile pour garder son sang froid et les idées claires. Elle ne déverserait sa pleine et entière fureur sur eux que dès que tout le monde sera sauf et que la contre-attaque sera lancée. Fiddlestick, comme s'il était relié à elle par un lien invisible, se calma à son tour en laissant ses émotions se cabrer sur celles de Flo.

Cela s'avéra payant. En étant redevenu plus calme, plus discipliné, les attaques ordonnées par la dresseuse se firent plus coordonnées encore qu'avant, et plus redoutables. Il n'en fallut guère plus à dire avant que les derniers pokémon esclaves ne partent rejoindre le pays des songes, et avant que les sbires leurs tenant lieu de « dresseurs » n'en viennent à leur tour à finir dans les bras de Morphée selon les conseils de Cynthia : un petit coup bien placé derrière la nuque.

Enfin cela marcha pour le premier, pas le second : celui-ci semblait avoir des bribes de self-défense, et ne comptait pas se laisser faire par la championne. Il passa outre les pokémon dans une tentative désespérée pour la prendre à son tour en otage. Tentant d'effectuer une prise basique pour la déstabiliser. Mais (merci à la mauvaise expérience avec l'ancien champion de Vestigion) elle-même avait suivit des cours d'auto-défense sous la tutelle de l'ancien champion de Voilaroc ; le grand-père de Mélina. Un petit contre-crochet dans la flexion du genou sur lequel le sbire s'appuyait pour faire sa prise, et la championne retourna sa propre technique contre lui. A la différence qu'elle ne lésina absolument pas sur la force comparée au sbire, et que le choc reçu à la tête en le faisant tomber dans le sol semi-dur de la vase ne lui provoqua aucune commotion sérieuse, mais il se retrouva dans les vapes.

Elle pouvait enfin accéder à la maison.

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Une fois à l'intérieur avec ses deux pokémon, un soulagement s'empara d'elle quand elle vit et reconnut sommairement la majorité des personnes bâillonnées. Toutes visiblement indemnes et en bonne santé, si on omet le bâillon et les cordages qui les entravaient. Ces derniers reconnurent à leur tour la nouvelle venue au fait du vacarme assourdissant qu'ils entendaient dehors, devinant que les secours étaient arrivés, et furent doublement soulagés en voyant que la personne présente était une championne d'arène.

Rapidement, Flo, Fiddlestick et Léanore s'afférèrent à libérer les prisonniers de leurs entraves, avec un poil de difficulté concernant les liens en plasti-nylon ; aussi solide que des mini-câbles d'acier. Il fallu d'ailleurs à Fiddlestick une bonne dizaine de seconde à s'acharner férocement sur une seule de ces foutues menottes pour en libérer le premier captif. Autant dire qu'à deux (Flo n'ayant pas les moyens pour vraiment aider) ça allait être long.

Flo choisit donc d'essayer plutôt de trouver Nate et Sarah, plus à même de l'aider par la suite.


« Ces foutus liens sont très solides. Ca va prendre du temps, même pour mes pokémon. » Commença-t-elle le ton fort pour couvrir le gémissement général des prisonniers.
« Mais ça ira dix fois plus vite si j'avais de l'aide. Pouvez-vous me montrer où se trouvent les chefs ranger et scientifique de l'arène ? »


Rapidement les gens s'écartèrent pour laisser une sorte de petit passage en direction des prisonniers que cherchait Flo. Tout derrière, évidemment. Ses pokémon s'acharnèrent de nouveau pendant presque une minute pour les libérer en même temps, et les premiers réflexes de ces derniers furent d'enlever le bâillon qu'ils avaient sur leurs bouches pour l'avertir au plus vite.


« Flo c'est un piège, il ne faut pas que vous restiez là ! » Commença Sarah en se massant les poignets endoloris.

« Parce que d'autres sbires nous attendent dans les bois pour nous tomber dessus ? » Répondit-elle d'un air raillant. « Pas de panique : on n'a pas sortit tous nos pokémon, la dizaine de sbire est à terre, comme leurs équipes, et il y'a encore une surprise pour eux qui les attend dans le bois. Les pièges de roc et compagnie ont été balayés près de la maison; y'a plus rien à craindre de ce côté-là. »

« Non, tu ne comprends pas ! » Reprit Nate. « Les picots, les pièges de Roc, les sbires : tout ça n'est qu'un leurre ! L'opération à Verchamp n'était qu'une vaste mascarade pour tester l'appareil de folie qu'on y a trouvé. Ils ont un exemplaire dans le marais prêt à l'emploi, spécialement là pour vous piéger avec vos pokémon ! »


La championne sentit sa température descendre d'un coup quand un frisson d'effroi lui traversa l'échine. Cynthia avait prédit que quelque chose lui faisait peur, mais elle ne se doutait pas à quel point cela s'avérait catastrophique ! Toute leur contre-offensive allait échouer avant même d'avoir été lancée. Et le pire à prévoir était que leurs propres pokémon pourraient se retourner contre eux dès qu'ils en feront l'usage !


« Il faut partir d'ici au plus vite ! » Réalisa-t-elle avant de voir le tas de ball sur le côté. « Ce sont tous vos pokémon ? »

« Oui. » Répondit Nate en récupérant celle de son Capidextre, ne l'ayant pas quittée des yeux depuis le moment où ils furent capturés. Il en fit sortir son compagnon dans la seconde, et ce dernier sauta de joie en comprenant que son dresseur était libre et que la situation semblait s'arranger… Dans les premiers instants.

Il prit celle dans laquelle était enfermée Cricket, lui aussi ne l'ayant pas quitté des yeux, et, une fois sortit, ce dernier eut le premier réflexe de s'en prendre au jugé sur quiconque avait le malheur de se trouver sur sa route ; en l'occurrence : Nate et Flo.

Heureusement, sa partenaire n'hésita pas une seconde à s'interposer avant qu'il ne commette l'irréparable, ayant anticipée la nature de sa réaction après avoir été enfermé dans une ball, et celui-ci se calma immédiatement en la reconnaissant.


« Sarah : prends Cricket et fonce vers Verchamp. » Tonna Flo en récupérant les autres balls pour en faire sortir les autres pokémon, pendant que ses pokémon plante libéraient d'avantage de dresseurs pour les aider.

« On ne va pas vous laisser ici ! Et puis j'ai déjà tenté le coup en envoyant Cricket seul, et ils l'ont intercepté sans effort ! » Rétorqua-t-elle.

« Cynthia est dans les bois, te préparant une porte de sortie exprès pour toi, en se tenant prête à couvrir ta fuite personnellement. »


Profitant de la discussion et de l'indécision des deux jeunes femme, l'oiseau de métal saisit l'occasion pour libérer les prisonniers à une vitesse bien plus grande que celle de ses compagnons grâce à son bec d'acier aiguisé.


« Tu ne comprends pas : ils ont tout prévu ! » Rétorqua-t-elle de nouveau. « Cricket n'a pas pu faire dix mètres en plein vol avant de s'écrouler comme une pierre, et je sais pas comment ! »

« Comme une pierre, en plein vol ?! » Chercha-t-elle à confirmer.

« Oui ! Comme ça, tout d'un coup ! »

« Des pokémon dotés de Gravité, merde ! Il faudrait l'avertir au plus vite, mais si je sors en courant vers Lovis pour lui relayer le message, ils vont nous tomber dessus avant qu'on ne comprenne quoique ce soit ! » Fit-elle stressée en réalisant le danger.

« Dans ce cas, prenez Pam ! » Répondit un Ranger nouvellement libéré. « On n'a pu voir que certains pokémon étaient insensible à la folie dont ont étés victimes les autres ; Sans doute parce que c'est une machine. »

Le dit ranger fit sortir le pokémon concerné, qui émit un « BIP » retentissant en reconnaissant la championne. Celle-ci se tourna vers le Ranger.

« David, c'est çà ? »

Le ranger confirma d'un signe de tête, les évènements du Grotadmorv revinrent en tête.

« Cela tombe ironiquement bien, c'était justement lui que je devais ensuite chercher pour trouver et neutraliser le brouilleur qui bloque les communications dans le marais. Vous dîtes que les machines sont insensibles à la folie ? »

« En tout cas, avant d'être capturé, Pam n'avait utilisé que des Cage-Eclair sur les pokémon alliés. »

« Alors ça peut le faire. »

Elle se tourna vers la boule de boulon qui attendait les ordres aussi attentivement qui si c'était sa propre partenaire.

« Pam, elle se trouve à l'est, à quelques dizaines de mètre dans l'orée des bois. Si elle te voit toi directement, elle comprendra qu'il ne faut surtout pas qu'elle sorte en réalisant que je t'ai envoyé dans sa cachette. C'est proche d'un arbre avec une marque triangulaire de vôtre système de marquage, elle te reconnaitra immédiatement. »


Le Magneti acquiesça et partit en trombe « par la porte de derrière » ; Se faisant une sortie discrète en empruntant l'un des nombreux espaces vide de la maison en construction pour éviter de se faire repérer…

Du moins c'est ce qu'il tenta de faire, avant de se raviser en entendant, comme le reste des occupants des lieux, un bruit tonitruant en direction des combats qui résonna comme si la terre hurlait d'elle-même.

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La puissance de la détonation fut telle que plus aucun bruit ne se fit dans la maison. Rangers, ouvriers, scientifiques, pokémon : plus un seul être bougeait ou ne faisait un seul bruit. Un silence surnaturel envahit les lieux au point qu'il n'était même plus possible d'entendre les bruits de respiration ; chaque être vivant (ou techniquement non) des lieux retenait son souffle.

Puis vient une autre détonation, ridicule par rapport à la première, suivit de deux cris plus ou moins suivit : un cri d'humain en premier lieu, suivit un peu plus tard d'un long et énigmatique cri lancinant que Flo ne put confondre avec aucun autre.


« Oh non… Vite, libérez les autres ! » Fit-elle en comprenant que Cynthia venait tout juste de passer à l'assaut…

… Et que le piège allait se refermer sur eux.

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« Vous comptez m'affronter avec quoi : un énième pokémon volé et torturé au-delà de toute folie ? » Cracha Lovis d'une moue de mépris non contenue.

« Absolument pas. Celui-ci, ou plutôt celle-ci fut capturée dans les règles de l'art. Je l'ai entrainée personnellement sans avoir eu recours à la moindre forme de torture qui aurait pu meurtrir sa chair. » Répondit la Secmin le plus calmement du monde.


Les deux adversaires se toisèrent du regard, cherchant à parfaitement jauger l'autre de par cette seule action silencieuse, comme si elle pouvait influencer sur le résultat de la bataille à venir ; un regard méprisant à l'égard de la leader des sbires pour Lovis, et un dédaigneux de la part de la Secmin vers le champion.

Puis, mettant fin à ce petit numéro de chien de faïence, la Secmin fit décrire un arc de cercle avec son bras pour lancer sa ball d'une manière raffinée, révélant ainsi l'occupant de cette dernière. Ou plutôt « les » occupants : une Kangourex au regard emplit d'un désespoir sans pareil.

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Un instant Lovis se dit que la Secmin lui avait mentie, qu'elle ne s'était pas gênée pour vraiment torturer à la limite de la mort la pauvre pokémon, mais il constata, sous une forme ou autre de soulagement, qu'elle ne présentait aucun signe de scarification. Il se demanda donc ce qui pouvait être à l'origine d'une telle terreur chez ce pokémon, ne serait-ce que par réflexe… Et regretta d'avoir trouvé la réponse en suivant du regard celui du pokémon : son bébé, dans sa poche ventrale, un petit bébé pokémon sans défense, avait une sorte de petit collier autour du coup bardé de pointes, comme celui d'un Granbull pour le rendre plus « imposant ».

Avant d'avoir pu esquisser la pire mimique de dégoût qui n'ait jamais animée son visage, la Secmin, sur un sourire des plus simple, fit une brève manipulation sur sa pokémontre pour activer le système contenu dans le collier du bébé : ce dernier fut parcourut de spasmes saccadés en recevant de brefs mais intenses chocs électriques à intervalles régulières ; le faisant gigoter comme une marionnette désarticulée entre les mains d'une marionnettiste démente.

La mère du petit hurla en direction de la Secmin, l'implorant d'arrêter cette horreur dans une suite de plaintes et de suppliques déchirantes. Celle-ci s'exécuta dans la seconde, et le petit s'arrêta de bouger comme si le marionnettiste avait coupé les fils le reliant à lui. La Kangourex chercha, par pure réflexe, à s'enquérir de l'état de son petit en ramenant ses pattes vers lui, mais se ravisa dans la seconde dans un autre réflexe de survie contradictoire avec son instinct maternel en arrêtant ses membres supérieurs dans leur course. Le regard embué par les larmes et animé d'un désespoir inconcevable de ne rien pouvoir faire pour son enfant, à quelques centimètres d'elle, dans l'endroit qui se devait toujours d'être le sacro-saint et le berceau de sa sécurité. Pour son propre bien.

Lovis comprit pourquoi la Kangourex s'était arrêtée : deux autres espèces de colliers aux formes identiques se trouvaient enchainés aux poignets de la mère, les pics émettant de petit bip et une lumière rouge de plus en plus forts au fur et à mesure qu'elle rapprochait ses membres vers son petit. Ayant assisté avec horreur et impuissance à la démonstration de cruauté gratuite de la Secmin, il n'en fallu pas plus au champion pour déduire que si la Kangourex avait le malheur de poser une seule de ses pattes sur son petit, celui-ci serait exécuter purement et simplement par la peine de mort de la chaise électrique. Dans la poche de sa propre mère.

Même le Ludicolo, qui avait pourtant été ragaillardi par sa dernière dance, perdit totalement son sourire et l'énergie de son déhanché pour finir statufié sur place. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'ils ressentaient désormais à cette vue…


« Je n'en dirais pas autant pour le bébé. » Reprit-elle comme si elle n'avait pas finie sa phrase. « Ce petit n'est clairement pas aussi utile que sa mère, et ne le sera probablement pas avant plusieurs années ; et je n'ai pas vraiment le temps d'attendre, vous voyez. »


Elle émit un petit rire cristallin en réponse à son propre sarcasme, comme si cela devait être drôle au moins pour elle. Puis elle redevint plus « sérieuse » avec un visage déformé par un rictus de dédain des plus répugnants qu'ils n'aient jamais contemplés dans leurs vies. Terminant sa phrase sur le ton le plus méprisant qu'il était possible d'entendre de la part d'une humaine.


« Il faut bien rentabiliser les parasites… »

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Jamais, en 62 ans d'existence, et en presque autant pour les combats pokémon, jamais Lovis ne s'était senti dans un état de rage aussi écrasant. Il n'y avait que très peu de chose sur cette terre qui pouvait entamer son caractère franc et amical, ne serait-ce déjà en surface. Mais là, ça dépassait tout ce qui pouvait être concevable pour lui. Une telle cruauté aussi gratuite, un dédain aussi prononcé, un mépris aussi répugnant envers la vie ; ses articulation blanchissaient alors qu'il serrait ses poings avec force. Et la Secmin attendait précisément cela, esquissant une mimique sardonique à la vue de la réaction du champion ; s'en repaissant ouvertement comme une tumeur gangrenée sur des tissus saints.

Seulement le champion fit quelque chose que la Secmin n'avait pas du tout prévu : Lovis s'arrêta tout simplement, plus immobile encore qu'une pierre, et prit la plus longue et la plus profonde inspiration que n'ai jamais vue et entendue la Secmin. Les doigts de ses articulations reprirent leurs couleurs normales, le son du sang qui grondait dans ses oreilles se dissipa lentement, la tension de ses muscles et de ses doigts se relâcha, et les battements de son cœur ralentissaient à leur rythme normal…

Lovis venait d'entrer dans un état de calme des plus complets. Puis, en ouvrant lentement les yeux et redressant la tête, il retourna son regard vers celui de la Secmin… Celle-ci se senti parcourir d'un frisson incontrôlable qu'elle reconnut pour de la peur, mais y réagit avec une expression béate de pur plaisir d'un réflexe masochiste.

Calme comme la mer avant la tempête et d'un calme si plat qu'on pourrait la croire comme figée dans le temps : les yeux d'un noir de jais du champion reflétaient la colère du ciel rageur dont le silence annonçait le Ragnarok prêt à déchainer sa pleine fureur sur l'Océan ; sa pleine et entière attention tournée vers la Secmin comme le misérable bout de terre sur le point d'être engloutit par les flots grondant de la houle vengeresse.


… Enfin… Le plat de résistance vient tout juste d'arriver.

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« Prépare-toi. » Furent les simples mots que le champion daigna prononcer à l'attention de la Secmin, en faisant craquer les jointures de ses doigts.


Sa voix grondait comme le reflux impressionnant et lourd d'un raz de marée s'annonçant au loin. Elle grondait d'une rage contenue si imposante qu'elle en fit sortir Samba de sa transe morose d'un frisson lui parcourant le corps de long en large.

Quand à Qulys… Et bien, celle-ci ne cachait nullement le sentiment délicieux qui s'emparait d'elle en face du champion. Un homme capable de lui faire ressentir le frisson de la peur, à la fois si détestable et si délectable, peut importait son âge : voilà son genre d'homme ; ayant le pouvoir de lui faire hérisser l'épiderme d'un simple regard et l'exciter de par sa simple présence…

… Au point qu'elle en vienne finalement à reconsidérer ses ordres. Juste un peu… Rien que pour pimenter un peu les choses…


« Et si nous jouions à un jeu ? » Commença-t-elle d'un petit air excité, mais s'efforçant de rester calme. « En premier, voilà les règles : un contre un, pas d'autres pokémon, pas d'objets ; cela comprend les objets de combats, de soutien, de soin, même les baies… » Fit-elle d'un petit air narquois, devinant qu'ils devaient en posséder vu leur lien avec la maitresse des baies.


Lovis ne disait rien. Il restait stoïque comme un roc. Attendant la conclusion de la Secmin avec le même regard neutre que s'il attendait la fin de la publicité sur les chaines : l'essence même du déni. Encore plus profond que celui de Qulys par rapport à ses pokémon. Elle s'en mordit la lèvre de plaisir.


« D'un autre côté… » Fit-elle en reprenant là où elle s'était arrêtée. « Pas d'attaque à risque de changement de statu ou à effet dans les deux camps, exceptées les attaques ayant un risque de confusion, de recul, et les techniques à effets indirects. Et aucune tentative d'approche sur les dresseurs : un pur duel dans les règles de l'art. Quand au but : mettre le pokémon adverse au tapis, au point qu'il ne soit absolument plus apte à se relever ; Final Knock Out, ou combat à mort pour reprendre les termes de Finmhu [*]. Et la récompense pour le gagnant, si tu te décides à accepter mes conditions : la vie et la liberté ; si la mère gagne, elle peut partir avec son bébé ; si le Ludicolo gagne, je libère le bébé. Les colliers sont munis d'un système de mesure de pouls qui analyse en direct l'état des deux pokémon : s'il ne détecte plus aucune activité cardiaque, les colliers se désactivent et tombent d'eux même. Le duel se fera en chronométré : dix minutes non stop. Si au bout de ces dix minutes aucun gagnant n'a été désigné : le bébé meurt. »


Voilà la scène : le visage décomposé du Ludicolo, celui aux limbes même du désespoir pour la Kangourex, l'expression cruelle et sadique de la Secmin, et celle impassible au regard inflexible du champion.

Le duel pouvait commencer.

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« Honneur aux dames. » Déclara-t-elle d'un ton emprunt de raffinement. « Kangourex : carte blanche. »


D'un bref geste vers sa pokémontre, et une sorte de petite suite de chiffre apparurent sur les colliers des deux pokémon –la mère et le bébé- dont le décompte macabre venait d'annoncer le départ.

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La mère n'hésita pas : elle se rua à toute vitesse en direction du Ludicolo, criant comme un animal allant à l'abattoir. Quand à ce dernier, n'arrivant pas à réaliser l'horreur dans laquelle il venait de mettre les pieds, toujours sous le choc, ne put se préparer à encaisser la suite de Poing-Comète lancés frénétiquement pas la mère Kangourex ; prenant cher sur la première salve. Elle ne pouvait pas se retenir.


« Reflet. »


La Kangourex frappa d'un puissant Ultimapoing en direction du Ludicolo, mais ne tomba sur rien d'autre qu'une image de miroir née des éclats d'eau en suspension de leur combat. La voix grave du champion avait presque immédiatement mobilisée l'attention du Ludicolo, et ce dernier s'était exécuter dans l'instant sans même avoir prit le temps de réfléchir : Lovis était dans ses jours où il était qu'il donnait des ordres et s'attendent à les voir exécuter sans sommation ; il lui avait obéit instinctivement.

Mais peu importait pour la Kangourex. Elle revint une fois de plus à la charge en lâchant des dizaines et des dizaines de coups à grande vitesse, tandis que le Ludicolo peinait à lui échapper en s'efforçant de ne pas contre-attaquer. C'était un combat à mort, dans sa forme la plus cruelle : Le vainqueur vit et le perdant meurt. Mais l'atrocité des conditions étaient bien pires qu'une simple question de survie : si Samba répondait, il risquait de blesser le bébé ou, ne serait-ce que pour se sauver lui-même, tuer la mère et rendre le petit orphelin, de ses propres mains ; la mère, quand à elle, livrait désespérément bataille pour son petit, prête à tout pour cela. Elle ne faisait preuve d'aucune retenue. Elle enchainait férocement des attaques de Poing et de Morsure avec la résolution de tuer, n'ayant pas le choix. Et ce qui ébranlait la résolution du Ludicolo à se « défendre » contre la mère était qu'elle laissait exprès un énorme angle mort au niveau de son ventre, vers le bébé, les exposant au maximum à toute contre-attaque de la part du Ludicolo dans le seul but de ne pas rapprocher ses pattes de son enfant et l'amener à la mort.

C'à n'était pas un duel. C'à n'était qu'une parodie macabre d'un spectacle obscène et cruel, dont les acteurs jouaient leurs vies dans la seule fin de répondre aux désirs de la Secmin, comme une enfant pourrie gâtée considérant ceux qui l'entourent comme des jouets qu'il convient de plier à ses caprices.

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Sa résolution sapée, comme la flamme d'une bougie qu'on éteint en soufflant dessus, Samba ne pouvait se résoudre à répliquer d'une quelconque manière envers la Kangourex, malgré le fait qu'elle s'acharnait, s'acharnait et s'acharnait encore. Elle enchainait les Morsures, les Uppercuts, les Poings-Comète : toutes ses attaques déferlaient comme un ouragan de coup sur le Ludicolo, qui ne fit rien d'autre qu'encaisser en retour comme un punching-ball. Serrant les dents pour résister à la douleur en évitant la plupart de ses coups.

Mais il fallait se rendre à la réalité : l'un d'eux allait mourir. Soit la mère, soit le Ludicolo, soit le bébé à la fin du compte à rebours. Samba ne voulait pas mourir, mais ne voulait pas non plus priver un enfant de sa mère pour le sauver en même temps que lui. Mais s'il ne se laissait pas tuer, ou qu'il ne tuait pas la mère : le petit y passait. Ce dilemme il en viendrait à maudire la Terre entière, s'il n'était pas si occuper à essayer de rester en vie.


« Samba : Riposte. »


L'ordre du champion surprit tellement le Ludicolo qu'il en retourna la tête vers sa direction, et qu'il ne vit ni ne put esquiver l'Ultimapoing de la Kangourex qui le percuta de plein fouet sur le côté du visage opposé où il regardait, l'envoyant plusieurs mètres en arrière.

Il se releva. Sonné mais encore lucide. Il plongea son propre regard emplit de craintes et de doutes dans celui du champion, la supplique silencieuse et incrédule lui demandant « tu m'ordonnes de la tuer ? », il ne rencontra en retour qu'une résolution ferme, mais pas n'importe laquelle : la résolution ferme du champion qu'il a toujours connu, prêt à ne jamais concéder ou se plier aux exigences de n'importe qui.

Samba comprit que Lovis n'avait pas un seul instant songé à suivre les règles établies par la Secmin, et qu'il faisait tout pour gagner du temps -ressource vitale dans cette situation. Mais pour cela il avait impérativement besoin de la coopération de son pokémon.

Sa vie étant de toute manière sur la balance, la Kangourex revenant encore et toujours sur lui, Samba décida de faire une ultime fois confiance au champion en lui remettant sa conscience entre les mains.

La Kangourex arriva, chargea un formidable Uppercut, bloqué par le Ludicolo qui, comme son dresseur lui avait intimement ordonné, bravant un interdit qu'il ne pensait jamais un jour venir à commettre, Riposta de son propre poing en frappant la mère d'un puissant coup au niveau du plexus solaire.

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La surprise de la contre-attaque fut totale. La Kangourex, le souffle coupé, se vit éjectée dans la direction opposée au Ludicolo sur une distance presque égale à laquelle il fut lui-même éjecté quelques instants plus tôt, et s'affala lourdement sur le dos dans la vase. Soulevant des trombes d'eau croupie dans un éclat assourdissant.

A nouveau, l'horreur frappa de plein fouet le Ludicolo en se rendant compte que, avec la force du coup, malgré tout le soin qu'il avait mit pour éviter l'enfant au maximum, le bébé était légèrement sortit de la poche sous l'effet de recul. Il sentit comme un énorme poids lui mordre les entrailles en réalisant que le bébé aurait pu être éjecté par sa manœuvre, mais fut surpris à égale mesure de constater que ça n'était pas le cas… Avant de reculer un coup pour régurgiter le contenu de son estomac en voyant pourquoi : la peau trouée à plusieurs endroits par des piercings dont la chair et la peau étaient rougies au contact, ayant été placés là dans le but faire souffrir que d'afficher le même côté stupidement rebelle de la jeunesse, ces points étaient reliés par des petites chaines de métal sombre, elles-mêmes reliant le bébé à l'intérieur de la poche ventrale de la mère par une nouvelle parodie macabre de niche de chien de garde ; transformant le ventre de la mère en cellule de torture.

Même Lovis, malgré le calme et le sang-froid digne d'un dieu qu'il se tenait de conserver, fut prit d'un sentiment de dégoût jamais égalé auparavant. Il se ravisa, dans un effort aussi silencieux qu'herculéen, pour reprendre sa concentration sur le « combat » à livrer ; sachant que c'était sa meilleure chance de victoire, et que cela n'était rien par rapport à un autre effort bien plus titanesque qu'il se devrait de fournir une fois cette mascarade finie : se retenir de tout son possible pour ne pas étrangler cette femme à mains nues lorsqu'il lui mettra le grappin dessus.

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Quand à Qulys, celle-ci ne cacha pas la surprise qui la traversa au moment de la contre-attaque du Ludicolo, et encore moins le sourire obscène et démentiel qui s'empara d'elle la seconde suivant : ce champion à des couilles ; une putain de paire avec des tripes en acier. Il n'a lui non plus pas hésité une seconde pour convaincre son pokémon réticent à répliquer, et s'est fait obéir dans la minute qui suivit avec une froide et impressionnante efficacité. Elle aurait pensée qu'il aurait du réagir comme son pathétique compagnon danseur, trop écœuré et sensible à l'idée de frapper une mère portant un enfant pour ne faire qu'autre chose qu'encaisser avec le vain espoir d'y trouver une échappatoire. Il l'avait totalement prise de court. Non seulement il n'avait absolument pas l'intention de lui faire ce « plaisir », mais en plus elle voyait la détermination dont il faisait preuve à ne pas laisser son propre pokémon mourir sans se défendre -quitte à blesser le gosse !

Une si froide et implacable volonté, un corps aussi impressionnant et musclé que sa détermination, aucune hésitation ou pitié dans le passage à l'acte… Un frisson couru le long de sa colonne vertébrale, plus intense encore que celui qu'elle ressentit vis-à-vis de l'Admin… L'Admin qui déjà ? L'âge n'avait que bien peu d'impact sur ses critères de sélection, surtout quand elle y était bien plus concernée que son apparence la laissait supposer… Et puis le masque donne ce petit côté « cadeau mystère » qui convenait tant à ses goûts erratique.

Le plat de résistance se révélait digne d'un buffet à volonté, et elle ne se sentait toujours pas rassasiée : le couple parfait.

Elle laissa sa langue passer discrètement sur ses lèvres, avant de sa la mordre jusqu'au sang pour calmer les pulsions qui la parcouraient de plus en plus fortes. Oh seigneur, cela est sans doute le plus beau jour de sa vie. Tout en étant encore loin d'être finit.

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La mère se releva à nouveau, péniblement. Ses côtes lui faisaient mal et sa respiration était courte, sans parler de la douleur cuisante qu'elle ressentait à la poitrine. Mais elle se redressa sur ses pattes aussi rapidement qu'elle le pouvait pour remettre son petit dans sa poche en suivant la gravité, là où les liens métalliques n'agressait pas sa chair en tirant dessus ; plus concernée par sa vie que la sienne.

Elle avait le tournis. Sa tête lui faisait mal, tout comme ses poumons qu'elle sentait comme bloqués dans un étau, l'empêchant de respirer comme elle le devait pour compenser l'effort qu'elle fournissait.

Elle devait s'arrêter. Son corps le lui hurlait à chaque instant qu'il ne pourrait pas tenir la cadence, que la riposte du Ludicolo avait été plus grave que prévu, malgré sa « retenue » : Elle avait une côte cassée, plusieurs autres fêlées ; le choc interne avait provoqué un maigre traumatisme grâce à sa résistance naturelle qui avait encaissée la majorité du contrecoup, mais elle se sentait comme l'envie de régurgiter par un haut-le-cœur soudain qui s'empara d'elle lorsqu'elle se releva. N'ayant pas suffisamment récupéré en à peine quelques dizaines de secondes, et encore moins apte à bouger normalement.

Mais elle n'en tint pas compte. Une seule chose comptait pour elle : son bébé. Son corps, sa souffrance, sa vie tout entière était pour elle un prix dérisoire en comparaison ; y comprit celle du Ludicolo, même si elle n'avait rien contre lui. Elle avait tout, absolument tout à perdre à le laisser en vie, tout comme lui de perdre sa vie s'il ne se défendait pas. Cela elle pouvait le comprendre, même si ça ne comptait pas actuellement. Mais ce qu'elle comprit surtout c'est qu'il était fort, terriblement fort, et qu'elle n'y arriverait pas si elle ne se surpassait pas, si elle ne passait pas outre ses limites, si elle ne risquait justement pas sa propre vie en poussant son corps au-delà de ses retranchements.

Se forçant à respirer d'un coup franc et profond, la sensation d'un poignard la transperçant de part en part au niveau du cœur alors que ses poumons se remplissaient d'air en même temps que sa côte cassée grattait son organe, au bord de s'évanouir à cause de la douleur, elle résista et repartit à l'attaque. Un filet de bave mélangé à du sang s'écoulant de sa bouche.

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Samba se maudit l'espace d'un instant, un de ses rares instants durant lesquelles la Kangourex ratait une attaque mal placée ou assurée à cause de la douleur et de sa respiration sifflante. Il se maudit d'avoir, dans sa désillusion arrogante, sous-estimé la dévotion d'une mère pour son enfant : même si la terre entière s'effondrait sur elle-même, jamais une mère digne de ce nom n'abandonnerait son bébé aux griffes de la mort. Il avait pensé, en dosant bien sa riposte, que s'il arrivait à la mettre dans l'incapacité d'attaquer (comme il croyait que c'était ce que Lovis attendait de lui), elle resterait à terre et qu'il pourrait ensuite tenter quelque chose contre la Secmin pour les tirer de là ; Silcloud était toujours là, très rapide, et ses poudres se révélaient aussi efficaces sur les pokémon que les humains. Une brève diversion pour qu'il en profite aurait été parfaite, pensait-il, même si la manœuvre était risquée.

Mais de toute manière, il n'avait pas le choix : cette femme est le mal incarné, et il est impossible de lui faire confiance. Il est même sûr qu'elle ne tienne pas parole dans tous les cas, et ça Lovis le lui avait fait très bien comprendre. Elle prenait un tel plaisir inique et cruel à se jouer de l'horreur et de la terreur des autres, qu'ils savaient que jamais elle ne laisserait l'un de ses « jouets » partir, c'était une certitude. Et, pour deviner qu'elle avait dû subir ses tourments bien trop longtemps à son avis, le Ludicolo se doutait que la Kangourex savait que la Secmin mentait. Mais quand on se retrouve dans une telle situation, et que le désespoir le plus total est la seule chose qui vous motive : la raison n'existe plus.

C'est sa seule et unique chance de sauver son bébé, elle la saisissait plus que comme sa simple vie en dépendait, s'y accrochant comme la dernière chose qui était pour elle, tout en ne voulant pas voir que ça n'était qu'une illusion… Une telle torture…

… C'est à penser que la mort ne serait qu'une juste délivrance pour eux.

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Le combat… Ou plutôt la lutte désespérée, continua encore et encore dans un vacarme de coup de poings bloqués et de contres avortés. Les minutes s'écoulaient à l'image d'une lame de guillotine suspendue, et l'affrontement redoublait de folie à chaque fois que l'une d'entre elle se soustrayait au compte à rebours. Chaque fois qu'une minute s'écoulait, un bip s'annonçait de plus en plus fort tout comme la lumière rouge gagnait en intensité. Et à chaque fois que cette information parvenait à la Kangourex, celle-ci prenait de plus en plus de risque en déchainant de plus en plus d'attaque aussi dangereuse pour son adversaire que pour elle ; tout en aggravant les dommages internes dans son corps qui commençaient à évoluer en hémorragie.

Malgré cela, elle se battait avec une détermination inégalable : la douleur n'était rien, le manque d'air n'était rien, le tremblement de ses muscles et de sa respiration saccadée n'étaient rien. Plus d'une fois, si un médecin aurait été présent et l'aurait ausculté, ce dernier aurait déclaré qu'elle aurait dû sombrer dans l'inconscience sous le poids écrasant de la douleur et de ses muscles qui commençaient à lâcher un à un sous l'inhumaine (ou « inpokémon ») contrainte qu'elle leur faisait subir. Mais là encore, elle n'y prêterait même pas l'ombre d'une attention : ses oreilles sifflaient au point où elle ne pouvait plus entendre qu'un bruit suraigu qui devrait la rendre sourde ; la douleur se propagea et s'amplifia à tous son corps de seconde en seconde ; son instinct, son inconscient, son subconscient : la moindre parcelle de son corps et de son cerveau lui hurlait une douleur sans nom en menaçant de cesser de fonctionner et de mourir à chaque instant ; la bave qui coulait de sa bouche avait désormais laissée place à du sang en abondance, et ses yeux commençaient à virer au vitreux… Elle ne distinguait même plus qu'à peine les formes du Ludicolo…

Et pourtant, elle se battait.

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Même s'il ne pouvait prétendre à rivaliser sur ce point avec elle, le Ludicolo était effondré et à deux doigt de céder à la panique. Il ne savait pas ce que Lovis avait prévu, et commençait même à douter de plus en plus fort qu'il n'ait jamais eut un plan ! Ses blessures étaient bien moins graves que celles de la mère, grâce à son entrainement et (il se devait de l'admettre) sa force. Mais celle de son adversaire, de par l'urgence qui se hâtait et du désespoir qui l'animait, se voyait décuplée au-delà de toute logique. Son bras gauche était cassé, et ne s'en servait plus qu'à la défense en le faisant gémir de douleur (serrant les dents comme jamais pour rester conscient) ; Il s'était prit plusieurs coups puissants au niveau du ventre et juste en bas du bec : son rein droit souffrait d'une commotion sérieuse, tandis qu'un énorme hématome sous-cutané commençait à poindre sous sa pelisse naturelle au niveau du foie ; son estomac avait été plusieurs fois prit d'assaut directement, et il ne devait sa résistance à n'avoir vomi que grâce aux attributs naturels de son espèce de ce côté (enchainer des danses frénétiques pendant plusieurs heures sans avoir le tournis, cela nécessite d'avoir un solide estomac ; personne ne se serait douter à quel point cette particularité pourrait s'avérer aussi vitale.)

Mais lui aussi se battait. Même s'il ne se cantonnait qu'à la défense en renvoyant des coups de moins en moins forts, inversement à l'état de la mère qui s'aggravait de plus en plus, il continuait de se battre. Même si c'était pour sauver la vie de quelqu'un, sa nature lui interdisait de mourir sans vendre chèrement sa peau. Il espérait juste sincèrement, du plus profond de son cœur, que son dresseur n'allait pas l'abandonner maintenant…


« Samba, maintenant : Dam-oclès ! »


Le Ludicolo fut interpelé pendant une seconde, une seule seconde qui allait décider de tout. Le compte à rebours arrivait presqu'à bout, la Kangourex dévoila sa dernière carte, misant le tout pour le tout : usant d'une des techniques Dragon les plus puissante qui soient, héritée dans son espèce par l'un des mystères les plus incongrus du monde pokémon, la Kangourex déchargea son ultime et dernier élan de Colère dans le plus puissant coup de poing qu'elle ne fut, ne soit et ne sera jamais capable de lancer -le poids qu'elle fit passer dans sa jambe pour stabiliser et renforcer le coup faisant littéralement trembler la terre sous la puissance de l'impact.

Les tendons, les muscles, les nerfs : son corps entier délivra ses ultimes réserves pour ce coup final dans une détonation qui résonna comme la foudre ; traversant le mur du son l'espace d'un seul instant.

La vélocité du coup fut telle que le Ludicolo ne pouvait pas l'esquiver, et d'ailleurs ce dernier n'en fit rien. Il laissa l'attaque venir, l'encaissant de toute sa puissance dans un fracas innommable qui résonna au loin comme si deux continents s'étaient percutés sous la puissance de leurs mouvements tectonique.

L'eau, la vase, l'air, les arbres, la terre, l'herbe, les feuilles : tous les éléments environnant tressaillirent comme un seul. Traversés universellement d'un choc titanesque qui parcourut des kilomètres entiers avant de voir sa force se diffusée dans la nature. Les deux protagonistes étant cachés dans l'explosion de glaise aqueuse qui s'était élevée à plus d'une dizaine de mètres dans les airs, semblant figée dans le temps par l'effet d'après choc.

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Puis, alors que le temps semblait petit à petit reprendre ses droits, la grande giclée de vase et d'eau retomba comme la pluie de quelques secondes, quelques secondes qui parurent une éternité, pour révéler le résultat du match… Dans un silence absolu.

Stoïques et inflexibles comme les pics du Mont Couronné. Les deux protagonistes, à l'image des combats de titan des dieux anciens, se trouvaient immobiles, là, toujours debout. Ils ressemblaient à des statues présentes en ces lieux depuis la nuit des temps, et donnaient l'impression d'être encore là pour la fin de ceux-ci. Aucun d'eux ne semblait avoir prit l'avantage sur un autre, et aucun d'eux ne semblait encore en mesure de bouger pour faire valoir le contraire : Ils restaient là, imperturbables…

Puis, comme s'il devait à l'univers de désigner un vainqueur, le combat de légende s'étant révélé digne de son attention, lentement, à l'image d'un arbre coupé de son tronc s'effondrant lentement sous son poids : Samba, le plus puissant Ludicolo de Sinnoh, s'affaissa en arrière et tomba dans la vase sur le dos dans un ultime et dernier éclat d'eau, juste devant son adversaire. Inerte.


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Le silence se fit à nouveau roi des lieux. Plus un seul bruit ne se fit dans le marais : le vent s'était tut, l'herbe cessait son ondulante dance, l'eau redevenait plate et calme, les feuilles arrêtèrent de bouger en rythme avec les branches sur lesquelles elles siégeaient, tout aussi calmes et figées que le reste de l'endroit ; le silence parfait...

Jusqu'à ce qu'un « BIP » retentisse comme un coucou détraqué et ne vienne briser cette espèce de révérence solennelle.

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Aux poignets et cou de la mère Kangourex et son petit, les colliers affichèrent la fin du compte à rebours d'un petit son aigu sur fond de forte lumière rouge, puis se turent touts seuls au bout d'une dizaine de secondes supplémentaire… Sans que la mère ou le petit ne subissent un quelconque choc électrique.

Le duel avait prit fin.


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« … Ha… Ha ha… Ha ha ha… »


Commençant à être parcourue de petits hoquets, la Secmin Qulys finit par éclater de rire. Un rire tonitruant mélangeant tous les ressentiments d'extase qu'elle sentait déferler en elle.


« HA HA HA HA HA HA HA !!! MAGNIFIQUE !!! » Hurlait-elle presque au point d'en perdre la voix, cédant au sentiment irréel d'extase qui s'emparait d'elle.
« Un combat transcendantal ! Un duel digne d'entrer dans la légende ! Fabuleux, sublime, incroyable, magique, divin ! En un mot : MAGNIFIQUE !!! »


Elle riait à n'en plus pouvoir. Courbant l'échine et s'affaissant en se tenant le ventre, littéralement pliée de rire sur elle-même, bien que toujours debout. Il lui fallu quelques instants de plus pour se calmer, et laisser son plus beau et cruel sourire poindre sous son regard démentiel.


« Quelle force ! Quelle détermination ! Quelle puissance et indéfectible volonté à massacrer son adversaire ! Je n'aurais jamais cru que cette Kangourex puisse me réserver un spectacle aussi incroyable le jour où je l'ai capturée en menaçant d'égorger son bébé ! Je savais qu'en la tenant en laisse avec son rejeton elle ne cillerait pas à obéir à la moindre de mes directives, mais jamais je ne me serais doutée qu'elle irait aussi loin- non, que littéralement elle se TRANSCENDERAIT pour lui ! »

Elle ria de plus bel en se laissant ré-emportée par l'émotion qui la submergeait, se laissant intégralement aller à l'excès.

« Et le mieux c'est qu'elle m'a cru quand je disais que son bébé allait mourir à la fin du compte à rebours ! Elle y a vraiment cru jusqu'au bout, et s'est battu avec une férocité qu'il ne m'était jamais appartenue de voir un jour dans toute mon existence ! »


Elle retourna son attention vers Lovis. Ce dernier s'était ramené aux côté de son pokémon, son vaillant pokémon qui, elle ne pouvait le nier, s'était battu comme un dieu. Un sourire des plus sadique et vicieux aux lèvres.


« Je ne dois pas oublier de remercier ton pokémon pour sa participation. » Commença-t-elle sous une forme plus déférente. « S'il n'avait pas été là, je doute jamais avoir eu besoin à recourir à ce fin stratagème. C'est dingue comment quelqu'un, pokémon ou humain, peut se surpasser à partir du moment où l'on sait correctement le motiver. Avec elle, il suffisait juste de la persuader que ce chronomètre était le compte à rebours relié au système d'électrochoc de son bébé, et elle obéissait aveuglément. »


Elle regagna son calme en même temps qu'elle affichait une mimique sardonique, jubilant à l'idée de qu'elle puisse encore lui faire perdre son self-control après avoir perdu son pokémon ; pourrie jusqu'aux tréfonds de son âme dépravée.


« … C'est juste dommage que ça ne soit qu'un bête chronomètre qu'on peut retrouver dans n'importe quel supérette de marché, inoffensif. »

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Calmement, après être resté à côté de son pokémon, Lovis se releva le plus lentement du monde à la fin de la diatribe de la Secmin.

Celle-ci s'attendit à voir un véritable Océan de rage hurler dans le regard du champion, et tressaillait d'avance du frisson prêt à être ressenti. Mais à la place de ces supposés limbes de haine, le champion la regardait d'un air parfaitement calme.

Plus surprise que déçue, bien que ça ne soit effectivement le cas, Qulys se demandait comment le champion pouvait réagir ainsi et quel sorte d'être sur terre pouvait se trouver capable de conserver un tel calme dans une telle situation. Puis le champion laissa tomber son visage impassible et calme, mais pas de la manière dont s'attendait et espérait la Secmin…

… Sur un fin sourire confiant et sarcastique, le champion la regarda droit dans les yeux sans une once de colère.


« … Je sais. »


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Toute l'excitation et l'assurance de Qulys disparut de par ce simple sourire. Expérience et instinct de déduction oblige, elle devina que quelque chose n'allait pas, absolument pas même. Elle tourna d'un coup son attention vers les deux autres pokémon restés en arrière, ceux-là même qu'elle avait complètement ignorés depuis le début en ne les considérant plus que comme des figurations, et se rendit compte qu'aucun des deux n'affichait une autre expression si ce n'est identique à celle du champion.

Elle ne s'y était pas attendue. Elle avait prévue des dizaines de réactions possibles, mais pas celles-là ! Le stress commença à s'emparer d'elle alors qu'elle se rendit compte… Que le Ludicolo était toujours en vie, et en un seul morceau ?! IMPOSSIBLE !!! La puissance du coup aurait été suffisante pour pulvériser son propre Crustabri et l'éparpiller aux quatre coins de l'ile comme un feu d'artifice de millions de paillettes !!!

Le champion s'accroupi de nouveau à côté de son pokémon, qui finit par lentement se relever pour s'accroupir, encore groggy et pas au mieux de sa forme après cet impact à en faire pâlir la charge d'une bonne trentaine de Tauros qu'il se serait prit sur la gueule ; un véritable exploit qu'il s'en tire à si bon compte après une telle attaque. Un miracle même, du point de vue de la Secmin : un miracle dans tous les sens du terme ; inexplicable…

Elle n'arrivait pas à en trouver la raison. A trouver l'explication un tant soit peu rationnelle qui daignerait lui donner une bribe de justification d'un tel miracle. Puis le champion retourna à nouveau son regard vers la Secmin, ce même regard d'assurance qu'il abordait désormais par défaut. Celle-ci se sentit reculer par l'inexplicable que cela représentait pour elle. Ressentant quelque chose qu'elle ne croyait pas connaitre un jour : la peur de l'inconnu.

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Comme ayant lu en elle, Lovis daigna lui donner l'explication qu'elle attendait tant du plus profond de son être ; satisfait de voir cette guenon perturbée comme jamais et de ne plus la voir afficher ce sourire qu'il en était venu à mépriser comme la pire chose sur Terre. Un sourire raillant de satisfaction aux lèvres.


« Je dois reconnaitre, malgré nos si grandes différences de point de vue, que nous sommes d'accord sur un point : mon Ludicolo est bel est bien le pokémon le plus « TENACE » qui soit sur l'ile. »


Voilà l'explication : « Ténacité » : la technique pokémon reconnue comme étant l'ultime recours défensif de ces derniers, toutes espèces confondues ; la technique capable d'assurer la survie du pokémon l'employant à n'importe quel traumatisme, même les plus puissants, sauf rares exceptions… Et une technique à effet entrant en compte dans ses règles iniques.

Mais elle se rendait compte d'un autre détail. Elle n'arrivait pas clairement à le voir, à cause du corps inerte et toujours debout de la Kangourex qui lui bloquait la vue, mais elle voyait que le Ludicolo (de part son incroyable endurance) s'activait mollement sur cette dern… Une minute : qu'est-ce que c'est que ces espèces de câbles verts ? D'où ils sortent ? Et pourquoi on dirait qu'une sorte de lumière ou surbrillance émane du « chapeau » du Ludi- OH LE FUMIER !

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Réalisant qu'ils s'étaient foutus de sa gueule depuis le début, Qulys mit la main à sa pokémontre avec l'intention d'activer les colliers, de les priver de l'occasion qu'ils venaient d'acquérir à la tourner en dérision. Elle leva bien haut ses mains pour attirer leur attention et leur ravir en même temps cette « petite » victoire psychologique.


« Et un bébé grillé, UN ! »


Son précédent visage appréhendé par la peur laissa place à un rictus triomphant de haine, exultant sa revanche à leur ravir leur trophée alors qu'il se trouvait juste entre leurs doigts. Donnant l'impulsion nerveuse qui se déversa de son cerveau jusqu'à son bras, Qulys enclencha le mécanisme des électrochocs… Du moins, ce qu'elle tenta de le faire.

Le temps semblait s'écouler au ralenti alors qu'elle réalisait que ses mains n'avaient pas réagit à ses ordres. Un instant de plus pour qu'elle se pose la question « pourquoi ». Encore un instant de plus pour lever les yeux vers ses bras, ses avant-bras, pour finalement arriver à ses mains… Dont elle vit une giclée de sang s'échapper de celle sur laquelle était attachée la pokémontre, la veine tranchée et la peau trouée à l'endroit pile ou elle se trouvait, l'appareil explosé au ralenti devant ses yeux, les débris s'éparpillant au ralenti ; avant de hurler de la douleur en résultant qui parvint finalement à se frayer un chemin jusqu'à son cerveau.


« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »


Elle ramenait et tenait sa main nouvellement invalide vers le sol, là où son sang se mélangeait à la vase et aux débris de son appareil. La colère et la frustration aux lèvres, quand elle ragea son incompréhension dans un cri de rage guttural.


« POURQUOI ?!!? QU'EST-CE QUI S'EST PASSE ?!!? »


Et d'obtenir la réponse en voyant la nouvelle silhouette qui venait d'apparaitre aux côtés du champion et de ses pokémon.

Bien qu'arrivant à peine à la taille de celui-ci, sa fine silhouette, d'un bleu-noir contrasté par le jaune pâle de son torse aussi rigide que l'acier, donnait au nouveau venu une impression élancée et puissante qui reflétait totalement son potentiel de combattant ; ses yeux d'un rouge luisant plus brillant que celui fade du sang de l'Admin qui coulait le long d'une des pointes trônant sur ses pattes supérieures, comme des extensions dédiées au close-combat.

Etant arrivé au moment critique à l'aide d'une incroyable Vitesse Extrême, une vélocité telle qu'il fallu à la Secmin un temps de latence pour sentir sa chair déchiré à l'endroit où le nouveau venu l'avait entamé : Max tenait dans sa patte le restant technologique censé représenter ce qui fut autrefois une pokémontre et un objet de torture, avant de l'annihiler purement et simplement en réduisant ses reste en poussière d'un simple geste.

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La Secmin resta figée de Stupeur, le choc de la révélation la toucha à un tel point que cela lui en fit presque oublier la douleur : ayant cédée à ses pulsions en pleine mission, s'étant laissée entrainer les excès de ses propres caprices, Qulys en avait jusqu'à oublier la présence de l'ancienne maitresse qui se devait d'être quelque part dans les bois… Nan… Nan, nan, nan, nan, nan… Tout cela, tout le duel dont elle avait si soigneusement choisit ses mots, ses termes et ses mensonges, pour faire plier le champion et ses pokémon, pour les faire tous plier à sa volonté… TOUT CELA N'ETAIT QUE DU CINEMA ?!


« Oui. Tout ton petit duel, tes petites manipulations mesquines et répugnantes : pas un seul moment je n'ai douté que ta menace d'exécution n'était que du bluff. » Répondit–il simplement en constatant le visage décomposé de surprise de la Secmin, symétriquement opposé au sien calme et mesuré.

« Comment ?! Comment pouvais-tu le savoir ?! C'est impossible !! » Commençait-elle à crier.

« Parce que tu n'es qu'une garce cruelle, froide, égoïste et suffisante, mais surtout une garce avec un complexe de mégalomanie inégalé. Ta dope c'est de faire souffrir les autres, de te repaitre de leurs malheurs, aussi bien physiquement que moralement. Et plus une personne est susceptible de souffrir plus que les autres, et plus tu planteras tes crocs vampiriques dedans jusqu'à ce que tu te lasses. Faire souffrir une mère Kangourex en menaçant son petit, c'est littéralement une mine d'or pour la racaille de ton espèce. Mais surtout une mine d'or rare : jamais une telle guenon comme toi ne prendrait le risque de casser ses jouets favoris, surtout quand ils sont rares ; tu es plus facile à lire qu'un panneau publicitaire bardé de néon trônant au centre de Féli-Cité. »


Les nouvelles informations qui s'amalgamèrent dans sa tête, accompagnés par le sourire raillard et supérieur du champion, et des pokémon, lui firent rapidement perdre toute notion de sang-froid : il lui disait qu'elle était si facile à lire, si prévisible et pathétique qu'il l'avait percée à jour depuis le début ; qu'elle ne lui inspirait même pas du dédain ?!


« ON VA VOIR CA, TAS DE BÂTARDS DEGENERES !! » Hurla-t-elle en saisissant une autre de ses balls de son bras valide. « J'ai toujours d'autres bestioles bâtardes dans vôtre genre, prêtes à se sacrifier pour moi ! ON VA VOIR QUI- »


La Secmin Qulys Spitch n'eut jamais l'occasion de finir sa phrase. Ayant saisit sa ball, l'ayant amenée proche de sa tête, comme si elle mimait le jet d'une grenade, elle s'apprêta à lancer cette dernière, avant qu'une ombre sortit de nulle part ne vienne brutalement obstruer les rayons timides du soleil au dessus d'elle, l'interpellant sur le coup en la figeant l'espace d'un instant pour comprendre ce qu'il se passait, la faisant lever la tête l'espace d'un second instant… Et en n'avoir un troisième supplémentaire pour contempler la forme bedonnée et élancée d'un énorme volatile d'un blanc cassé aux motifs bleu et rouge sur tout le corps, entendre son cri lancinant, voir son sourire niais, et n'avoir aucun autre instant supplémentaire pour se rendre compte qu'il piquait et fonçait sur elle à une vitesse supérieur à plusieurs centaines de kilomètres heures.

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Dans ce qui serait le derniers fracas du marais imputant la Secmin de Rising Sun : Happy, à l'image d'un missile balistique, finit par s'écraser de toute sa masse multipliée par le piqué sur la tortionnaire des pauvres pokémon, dans un bruit étouffé et bruyamment sourd d'un ballon remplit d'air s'écrasant à super-vitesse sur un sol boueux ; la clouant définitivement au sol, d'où elle ne se réveillera plus avant des jours.

Le pokémon volant se révéla à ses amis, parfaitement bien et n'ayant nullement souffert du choc de l'atterrissage pour le moins brutal, étonnant un brin ces derniers vu la vitesse à laquelle il avait piqué et l'angle d'approche. Mais celui-ci, dans un simple petit bruit lancinant, leur expliqua gentiment que l'humble demoiselle, sur laquelle il se trouvait, lui avait procurée tout le nécessaire d'une piste d'atterrissage en règle pour lui ; leur décrochant un nouveau superbe sourire innocent…

… Et eux d'en venir intérieurement à craindre cette nouvelle facette de lui qu'il ne connaissait pas : il enterrait quelqu'un vivant, littéralement sous lui, et trouvait le moyen de sourire et de n'éprouver rien d'autre qu'une innocente joie… Il pourrait tuer de sang-froid, et fournir un sourire identique, qu'on trouverait le moyen de mettre la faute sur la victime. C'est à en remercier le ciel que ses semblables se fassent si rares…

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[**2]

Sortant rapidement des bois à la suite de son volatile pour rejoindre les autres, d'une démarche calme et assurée, mais pourtant pleinement en alerte : l'ancienne maitresse de l'ile profita de ce bref instant pour féliciter le parfait piqué de son pokémon en passant sa main dans son plumage au niveau de l'abdomen, le faisant légèrement ronronner. Et, même si son Lucario émit un bref petit reniflement de jalousie (lui aussi s'était très bien débrouillé, non mais !), il devait reconnaitre que la précision du piqué de son camarade méritait bel et bien le qualificatif employé par Cynthia : précis, rapide, efficace, au départ comme à l'arrivée ; fermant la marche de la première étape dans le marais. En un mot, oui : c'était parfait.

Cette dernière arriva au niveau de Lovis en ayant noté la minuscule mimique du Lucario, et prit un petit moment pour faire le point avec lui en s'accroupissant pour arriver à son niveau.


« Je n'ai jamais vraiment aimée les effusions de sang, surtout inutiles… » Commença-t-elle d'un ton calme, ce qui fit légèrement poindre un sentiment de honte chez le pokémon.
« Mais je n'apprécie encore moins ceux qui prennent un malin plaisir à les commettre. Réussir à détruire la pokémontre et le mécanisme de torture associé, sans activer ce dernier ou amputer sa propriétaire, à une telle vitesse dans une fenêtre si réduite de quelques dixièmes de seconde : je pense que tout le monde passera sans peine l'éponge sur le petit débordement de sa main. »


Elle sortit de sa veste un fin mouchoir brodé aux mêmes couleurs que son ensemble habituel, et s'en servit pour essuyer délicatement la pointe sommairement ensanglantée de son pokémon, lui évitant la peine d'essayer de le faire par lui-même avec les moyens du bord : c'est-à-dire rien, à part l'herbe, l'eau et la boue du marais. C'à quoi elle ne désirait de toute manière pas voir d'avantage de ce liquide répandu dans cette forêt. Même s'il ne venait pas directement de ses pokémon, le simple souvenir de l'histoire de sa Milobellus était déjà bien suffisant pour justifier à lui seul ce raisonnement.

Elle se tourna ensuite vers le champion de Verchamp, occupé à vider le reste de son hyperpotion sur la Kangourex en profitant du combo de soin Vampigraine et Synthèse que son Ludicolo balança juste après l'impact titanesque avec la mère, faisant tout son possible pour la soigner elle et son petit –bien plus elle.


« Max, s'il te plait. »


Ayant comprit les pensées de sa dresseuse, grâce à son expérience avec elle (tout comme ses capacité à l'aura, bien que ce ne fut nécessaire dans ce cas), Max se rapprocha des pauvres captifs, prisonniers et enchainés littéralement à leur propre chair, pour les libérer d'un geste sec et mesuré de leurs chaines et de leurs colliers. En faisant bien attention à ne pas les blesser d'avantage ou de gêner le fonctionnement des Vampigraines s'étant enroulées autour d'eux.

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Cynthia voulu profiter de cet instant pour s'adresser à Lovis, mais ce dernier la devança.


« Il a une sacrée maman ce petit. » Commença-t-il d'un sourire dépité. « Elle savait qu'elle serait de toute manière condamnée, victorieuse ou non. Que cette femme devait lui mentir et se servir de son bébé en guise de chantage pour la forcer à se battre selon les pires conditions. Que son petit se retrouverait probablement orphelin et livré à lui-même si elle gagnait, entre les griffes de cette… Chose. » Il indiqua d'un geste de déni la Secmin inconsciente sous les pattes du Togékiss.
« Et pas un seul instant elle n'hésita à se battre pour lui, pour la simple idée folle de le sortir de cet enfer par tous les moyens qui puissent exister ou non. Samba ne l'a peut-être pas deviné, mais, en presque 50 ans de combat pokémon, j'ai comprit dans son regard qu'elle tenait plus à son enfant qu'à sa propre vie, et qu'elle suppliait qu'on le sauve au prix de la sienne. »


Le concerné tourna la tête sous le coup de la surprise, avant de former une mimique crispé de douleur en ayant ravivé plusieurs blessures par la soudaineté du geste. Cynthia sortit une des hyperpotion qu'ils s'étaient équitablement partagés avant de se lancer à l'assaut de la maison, et s'afféra à traiter les blessures de ce dernier. Cela ne pouvait de toute manière qu'être bénéfique en lui permettant de mieux se servir de sa Synthèse ; dépenser son énergie à soigner un autre être quand on est soi-même dans un état pitoyable est très éprouvant. Contrairement au Togékiss qui s'afférait à s'occuper des autres pokémon de « l'ancienne leader » des sbires, la délaissant totalement aux bons soins de Max qui prit la relève.

Le pokémon la remercia d'un fin mouvement de tête avant que Lovis ne reprenne à son attention pour lui expliquer.


« Ce qui m'a permit de le deviner était à cause de la faille dans le plan sinistre de cette femme : le petit était sauf dans les deux cas, sauf dans le dernier du compte à rebours. Hors on a vu le pied qu'elle prenait à tourmenter et torturer la mère en s'en prenant au petit aussi ouvertement : C'est le genre de personne cruelle qui cherche à causer la souffrance soi-même pour sentir le pouvoir de vie et de mort que cela lui confère ; Jamais elle n'aurait laissée un mécanisme lui priver de ce sentiment, trop obnubilée par le désir d'appuyer elle-même sur la gâchette… Et puis la mère m'a confirmée ses intentions par la suite. »

« Parce qu'elle ne s'est pas immédiatement battue à fond. » Reprit-elle d'un ton déductible. Le champion acquiesça.

« Elle était vraiment désespérée. Elle a enchainée le plus d'attaque possible pour forcer Samba à riposter, de plus en plus fortes, mais elle aurait pu lancer la plus puissante d'entre elle quand il n'avait pas la volonté de l'affronter au début. Elle ne l'a pas fait. Si ça avait été le cas, le duel aurait été finit bien plus tôt. A la place, même si elle ne savait peut-être pas que le compteur était un faux, ou qu'elle ait réagit d'instinct depuis le début, elle a fait le maximum pour laisser une ouverture pour son petit : si elle laissait une chance à Samba de la tuer, on aurait pu en profiter pour « arracher » le bébé à sa condition une fois qu'elle serait morte et que son rôle serait finit.»


Le terme « arracher » provoqua un ressentiment de dégoût difficile à digérer pour l'équipe, comprenant ce qu'il voulait dire par là en ayant vu les chaines qui les retenaient tous les deux. Mais ce dernier laissa rapidement place à un élan d'admiration mêlé de respect pour la mère inconsciente, toujours debout.


« Même si elle n'en était pas consciente, jusqu'au bout elle a agit dans l'intérêt de son petit. C'à n'est pas pour rien que les Kangourex sont reconnut pour être l'espèce avec le plus puissant instinct maternel du monde. » Reprit-elle d'un ton solennel.

« Pour sûr ! » Suivit-il d'un petit rire forcé visant à détendre l'atmosphère, avant reprendre son calme. « Heureusement qu'on avait une autre issue pour elle, et que Samba m'a fait confiance. »

Ce dernier lui retourna le compliment d'un signe de tête, avec une légère expression d'excuse : jamais il n'aurait dû douter de lui, même un seul instant.

« T'inquiète pas mon vieux, moi aussi à ta place j'aurais flippé. » Le rassura-t-il. « Mais l'important est qu'on a réussi nôtre coup de poker. »

« Comment as-tu fais pour lancer un tel combo en une fenêtre de possibilités si réduite ? » Fit-elle curieuse et impressionnée.

« Oh ça ? Juste un p'tit code bien à nous qu'on a développé ensemble. Quand j'ai marqué un temps à « Damoclès », ça n'était pas anodin : c'était le signal pour utiliser un petit combo à en faire pâlir le sadisme de Flo. Damoclès est une attaque à recul qui inflige des dégâts au lanceur par la force du coup, et autant dire qu'avec l'état de Samba ça ne paraissait pas une bonne idée. C'est dans ce genre de situation que j'ai préparé ce combo : en marquant un temps à « Damoclès », je sous entends à Samba de chercher à regagner des forces au lieu d'en perdre. A ce moment là, il y a deux choix qui s'offrent à lui : un bon gros Vampipoing accompagné d'un Méga-Sangsue à l'attaque, ou le trio Ténacité/Vampigraine/Synthèse à la défense. »

« Impressionnant. » Répondit-elle admirative. « Jai presque envie de perdre mes badges pour retenter la ligue. » Fit-elle un brin taquin.

« Pour se faire exploser encore une fois ?! HA HA HA ! Non merci ! On n'a déjà bien souffert la dernière fois ; Même si Tanguy et Mélina ne t'eurent pas affrontée à l'époque. »

« Même pas en amical ? » Fit-elle innocente comme une petite fille. Avant de reprendre le plus sérieusement du monde en parlant à voix plus basse, tout en conservant ce petit visage tout mignon.

« Je suis étonnée qu'ils n'aient pas encore lancés leur attaque. C'est pourtant le moment rêvé : nous qui nous relâchons, des pokémon à terre et affaiblis, plus en mesure de se battre, moi qui sort à découvert avec mon équipe et Happy qui en profite pour soigner des pokémon qui auront de grandes chances de se battre avec nous ou, tout du moins, de ne pas nous attaquer. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien attendre ? »

« Peut-être qu'ils soupçonnent quelque chose. » Reprit-il sur le même ton.

« C'à m'étonnerait. J'ai laissé Néo dans les bois, et sa discrétion dans les ombres est à toute épreuve. Non, il doit y avoir quelque chose d'autre, et j'aime pas du tout ça. » Répondit-elle inquiète.

« Ou ils pourraient s'être retrouvés sonnés par le méga-choc des deux pokémon, et être tombés s'ils étaient dans les arbres ? » S'hasarda-t-il à avancer, même si ça paraissait ridicule.

« J'en doute. » Répondit-elle calmement. « Combien de temps tu penses qu'il te faudra encore passer à la soigner avant qu'on ne puisse bouger ? »

« Totalement ou le juste nécessaire ? » Répondit-il en connaissant pertinemment la réponse ; la posant juste pour la forme.

« Le strict nécessaire. »

Il se tourna vers le médecin du moment, étant le seul à vraiment pouvoir se prononcer, et traduisit à peu près sa réponse aux gestes.

« D'après Samba, c'est pas une Kangourex mais un tank. Si tu pouvais récupérer sa pokéball, on peut les déplacer maintenant. »

« Comprit, je prends sa pokéball et j'emmène les autres avec nous. Préparez-vous à rejoindre la maison. »

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L'ex maitresse revint aux côtés de son Togékiss, encore en pleine campagne de soin avec ses Oeufs-Coque et ses Vœux, s'afférant à régénérer les deux pokémon victimes de la folie de la chef Sbire (toujours sous la ferme surveillance de Max), et lui adressa un de ses habituels sourires malgré la laideur de la scène : le Crustabri inconscient se voyait gratifier d'un énorme et profond trou dans la partie « inférieur » de l'entrée de sa coquille, à l'endroit où cette dernière fut transpercée par le véritable pieu renvoyé par le Ludicolo ; pendant que le Grahyena, tout aussi inconscient, avait les deux pattes avant tordues tout en respirant difficilement dans son « sommeil » ; plusieurs côtes fracturées, déduit-elle.

Samba ne méritait pas le titre du plus puissant Ludicolo de l'ile pour rien : il ne lui fallu que deux attaques pour les mettre dans cet état. Si on ne comptait pas les tortures infligées par la sbire.

Puis, ayant suivit le fil de la conversation malgré la distance, Happy cessa de prodiguer les soins de son propre chef, tout en regardant sa dresseuse d'un air attentif (toujours souriant). Celle-ci comprit que le strict nécessaire de soin avait été fournit, et qu'elle pouvait les rappeler dans leurs pokéball. Ce qu'elle fit. Et, après avoir une nouvelle fois récompensée son oiseau soyeux d'une douce caresse dans son plumage (aurait-il vu poindre à nouveau de la jalousie de la part du Lucario ?) et d'avoir subtilisée le reste des pokéballs de la Secmin : elle rappela son compagnon à plume dans sa ball, et, avec Max, ils rejoignirent le champion qui terminait d'utiliser d'autres objets de soin sur ses pokémon.


« Tu ne les rappelles pas dans leurs balls ? » Lui demandait-elle un brin étonnée.

« Je pensais que ça pourrait parfaire nôtre image insouciante si j'attendais que tu sois là pour le faire ; même une ancienne maitresse en tenue extravagante peut se montrer galante. » Répondit-il d'un sourire.

« En effet. » Lui rendit-elle d'un sourire agréable, avant de continuer à voix plus basse. « Ne relâchez pas vôtre attention. Il se peut qu'ils en profitent au moment même où vous rentrez dans vos balls, alors soyez prêt à tout si on vous ressort dans la foulée. »


Samba et Mousse acquiescèrent en silence. Ils repartirent dans leurs balls au même moment où Cynthia rappela la Kangourex et son petit dans la sienne. Et reprirent la direction de la maison. Le Cotovol de Flo ouvrant la marche de son petit vol lancinant.


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Mais en parlant de la championne des plantes, celle-ci finit par sortir en trombe de la maison avec tous les prisonniers libérés. L'ex maitresse fut ravie de constater que le plan se passait pour l'instant mieux que prévu, malgré les quelques petits accrochages imprévus.

Quand au champion, celui-ci fut doublement ravit de voir que ses collègues et amis étaient eux aussi libérés, sains et sauf, et assistaient Flo dans sa… Sa quoi d'ailleurs ? Qu'est-ce qu'ils font ? Pourquoi tout le monde court comme ça dans la direction de Verchamp ?


« Mais qu'est-ce que tu vous fabriquez ?! » Commençait-il à hausser la voix pour couvrir le bruit des prisonniers qui couraient dans la vase, entourés par les pokémon plante de la championne, dans une position de protection défensive, tout en écartant les potentiels autres pièges de picots qui pouvaient toujours se trouver dans leur passage.

« Lovis, Cynthia : on n'oublie l'embuscade ! Il faut se barrer de là tout de suite !! »

La réponse paniquée de la championne rencontra la réaction stupéfaite de ces derniers.

« Pourquoi, qu'est-ce qui se passe ?! » Demandait-elle en mettant instinctivement sa main à la pokéball de Rhélys.

« C'est un piège pour vous attirer avec vos pokémon ! » Répondit Nate qui couvrait la marche des employés de l'arène sous sa tutelle. « Ils ont une machine à folie identique à celle du marais, et ils veulent s'en servir sur vous ! »


Leurs visages passèrent presque instantanément à la terreur. Ne perdant pas plus de temps, qui était devenu monstrueusement vital pour eux, Flo rappela immédiatement son Cotovol pendant que Cynthia faisait l'inverse en sortant de nouveau Happy, se préparant à le chevaucher. Sarah et Flo voulurent l'avertir de la nature du danger que représentaient l'emploi d'un pokémon vol, mais elles n'en n'eurent pas le temps.

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Dans un bruit de crachat et d'expectoration de fluides insectoïdes, depuis les couverts prodigués par les ombres des feuillages de la forêt : des dizaines de filins translucides furent tirés à l'unisson dans le ciel depuis des dizaines de position, se rejoignant et s'assemblant entre eux dans une chorégraphie géométrique qui formait plusieurs filets, et atterrirent en plein sur les prisonniers en pleine fuite pour les clouer au sol.

Les pokémon de la championne ne purent qu'esquiver difficilement cette attaque, n'ayant pas pu la contrer de par la soudaineté et la précision avec laquelle elle fut lancée. Ils se séparèrent instinctivement les uns des autres pour couvrir le maximum de surface et rendre la tâche pour les assiégeants plus ardue.

Seulement, ceux-ci ne s'intéressèrent pas aux pokémon de la championne. Sortant rapidement des bois après la première étape du plan : Dix nouveaux sbires, à la tête d'un véritable contingent de Migalos, brisèrent rapidement leur formation pour se répartirent entre eux autour de la maison dans un grand cercle concentrique, et sortirent rapidement d'autres pokémon sous la forme de Pomdepik.

L'ex maitresse ne leur laissa pas le temps de continuer. Ayant enfourchée Happy prestement, comprenant le danger, ils décollèrent à pleine vitesse dans le ciel avant de leur laisser le temps de réagir.

Trop tard. D'une voix puissante, celui qui se devait d'être le chef à la tête de cette nouvelle équipe tonna un ordre aux nouveaux sortis.


« GRAVITE ! »


Les corps de la multitude de Pomdepik furent parcourus d'un mouvement ondulatoire, alors que leurs regards brillants se posèrent en parfaite synchronisation sur le fuyard volant. Un instant plus tard, Cynthia et Happy se sentirent comme aspirés par la terre qu'ils cherchaient à fuir à tout prix, et ils faillirent du ciel en retombant à toute vitesse pendant quelques secondes. Avant de s'écraser durement sur le sol dans un énième fracas d'eau de vase en creusant une forme de cratère à l'endroit de l'impact.

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« CYNTHIA ! »


Criant à la vue de la chute de l'ancienne maitresse et de son pokémon, Flo couru dans sa direction par pur réflexe. Elle ne vit pas, tout comme le champion, Nate et Sarah, que les Pomdepik s'étaient rassemblés en plusieurs groupes pour former des espèces de colonnes vivantes avec l'aide rapide des Migalos, avant que ces derniers ne se répartissent la tâche de cracher de nouveaux jets de toile qui allèrent rejoindre chaque colonne dans une suite de cordage fins à la résistance d'acier, pour former une énorme prison de fortune.

Puis vient la dernière partie du plan de l'Admin et de l'embuscade, devant les regards impuissants des prisonniers, humains comme pokémon, nouveaux comme anciens. Les sbires libérèrent les derniers pokémon composant leurs équipes : plusieurs Voltorbes qui allèrent se répartir et se figer dans les airs, grâce à leurs Vol Magnétik, dans un ensemble de repères tout aussi nombreux que des étoiles composants une grande constellation, avant que les Migalos ne se servent de ces derniers pour former le dôme de toile qui allait parfaire la prison dans son ensemble ; leur crachant une ultime fois dessus pour les relier entre eux par un ensemble complexe de lien ne laissant aucun angle mort.


Ils étaient piégés.


[A suivre.]

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[Bonu' lé boys ! « Finmuh » est le nom d'une autre ile totalement imaginaire que j'ai inventée, mais que j'ai choisis pour être la terre natale de Kiméra ; la championne spectre d'Unionpolis. Et sur cette ile, la langue natale est l'anglais. Je vous expliquerais plus tard comment cela peut être possible, chaque chose en son temps *sourire espiègle*. Mais au moins maintenant vous savez que je n'ai fait aucune erreur en ayant intégré l'accent étranger identique à celui du jeu vidéo, tout en ayant séparé le monde pokémon du monde humain qui aurait fait penser à une incohérence.

Encore une chose. Si les réactions de certains personnages vous paraissent « idiotes » ou « irréfléchis », je vous demanderais humblement de bien vouloir vous regarder dans une glace et vous poser honnêtement la question : « N'ai-je jamais commit la moindre erreur stupide dans ma vie ? », car cela arrive à tout le monde. Seulement je me casse le cul jusqu'au coccyx pour que les conditions se prêtent à la perfection pour expliquer ces erreurs, afin que cela soit le plus crédible possible.

Ainsi, si Lovis a pu comprendre les « pensées » de la Kangourex et pas Samba, c'est parce que, contrairement à ce dernier, Lovis n'était pas « directement » concerné par le combat. Le dresseur à le regard subjectif sur le champ de bataille, là où le pokémon à le point de vue direct : de ces deux points de vue découlent plusieurs méthodes et raisonnements différents, qui n'ont parfois rien à voir entre eux. Tout comme les corps ne sont pas soumis aux mêmes pressions et tensions en fonction de ces mêmes situations : une personne stressée est à même d'être prête à courir le marathon, mais d'un autre côté cela la rend moins apte à réfléchir, là où une personne calme peut bien appréhender la situation, mais réagir beaucoup trop tard quand un danger imminent survient, car pas assez en alerte.

D'ailleurs, il suffit juste de vous rappeler un mauvais souvenir : qui n'a jamais ressenti cette foutue tension qui vous pèse lorsque vous êtes en interrogation écrite surprise chronométrée à l'école ?

*Cris et Hurlement de lamentation résonnant à travers tout Pokébip, suite à la réaction au pire blasphème et à la pire torture qui soit en ces lieux saints*

#MOUHAHAHAHAHAHA *Mode Prince Démon : ON* DESPAIR, MORTAL, FOR I AM THE END OF DAYS !#

[Toute la sainte cour de la modération vient d'arriver pour délivrer son juste jugement]

#OH FU-

[Ding, Dong : *Nous annonçons à nôtre aimable public que le passage suivant se révèle être particulièrement gore et que, pour des raisons d'éthique propres au site, le passage à tabac a été censuré par le gouvernement Australien. Merci de vôtre compréhension :) *]