La Faucheuse. de T-Tylon

Sinnoh. Route 212 A, dans l'espace aérien sud-est de l'ile.

Dimanche 11 Avril. 14 heures 13 minutes.



Le trio de célébrité venait de laisser derrière lui les pics les plus bas du mont Couronné, se trouvant désormais au dessus des marais en vue de la ville de Verchamps.

Elles étaient passées par-dessus le col du crépuscule, une petite montagne qui surplombait la ville d'Alamos au sud de Vestigion, juste un peu avant Charbourg ; pour ensuite passer par-dessus cette dernière, afin d'atteindre le circuit aérien le moins haut et le moins sujet aux turbulences parmi la chaine de montagne du mont Couronné.

Elles auraient d'abord pu passer par Célestia, au nord, pour ensuite redescendre au sud en toute quiétude… Mais la météo se trouvait être mauvaise de l'autre côté de la montagne au nord, et de forts courants aérien furent signalés dans les ravins de la route 211, ainsi qu'une recrudescence de pokémon roche dans le tunnel reliant Vestigion à Célestia. Il faudrait attendre la venue du champion d'arène de Charbourg et ses dresseurs pour sécuriser à nouveau la voie et permettre aux gens de passé à nouveau… Mais étant donné que seuls les dresseurs aguerris passaient par ce chemin, la voie directe de la piste cyclable menant à la grande voie couronnée de la ville de Pierrick ; ce n'était pas une priorité pour ce dernier.

Après avoir pris un petit déjeuné copieux et d'un délice exquis, suivit par un repas de midi l'étant deux fois plus (fournit par la matriarche inspirée par le tableau de la scène de la statue) et de l'avoir raccompagnée –elle et les garçons- encore une fois à l'hôpital ; Les trois jeunes femmes s'étaient mise d'accord sur l'idée que Luna monterait avec Flo sur son Dracaufeu, ce qui ne manqua pas d'arracher un grand sourire niais de la part du volatile et un plus amusé du dragon de feu.


Malheureusement pour ces dernières, même si la météo paraissait mieux qu'au nord, les marais étaient sujets à une averse plutôt conséquente. Ce qui ne manqua pas de faire râler Athos envers sa dresseuse. Te Togékiss, quand à lui, se contentait toujours de fournir cet éternel sourire béat malgré la pluie qui glissait sur son plumage. Et au bout d'une vingtaine d'autres minutes de vol à basse altitude, elles arrivèrent enfin en vue de l'arène de Verchamps, d'où les attendaient le champion et sa suite ; Lovis le teigneux, toujours dans son inénarrable tenue de catch malgré la pluie. Mais il avait eu au moins la présence d'esprit de se couvrir le haut. Et elles atterrirent à quelques mètres de lui, assez difficilement à cause des nombreuses flaques d'eau.


« Oulà, mesdemoiselles, essayez pas de vous ramasser une gamelle juste en face de moi, ça l'ferait pas vraiment pour vos images ! »

« Toujours aussi comique, Lovis. » Répondit Cynthia, suivit par ses deux autres camarades ayant « rangées » Athos dans sa ball pour qu'il arrête de râler.

« Et toujours aussi charmante, même complètement trempée des pieds à la tête ; comme un véritable Caninos mal léché ! »

« Bonjour Lovis. » Commença la championne des plantes. « On a pas eu le droit à un bon vol sympathique, alors on va éviter les vannes pour le moment. »

« Bon, très bien… Je ne dirais pas, en parlant de vanne, que dame nature à ouverte les siennes en grande sur vous… » Avec un sourire goguenard.

« Lovis, dois-je te rappeler quel est mon type de prédilection ? » Commença la ranger sur un ton de défi.

« Euh… La cuisine bio ? » Fit-il d'un air bourré de sous-entendu.

« OK, c'est bon, t'as gagné ! Gaia ! » Et elle fit sortir sa tortue de sa ball, qui atterrit dans une flaque d'eau et de boue dans un éclat grandiose.

« HA ! Enfin ma revanche pour la dernière fois ! Mousse, c'est l'heure de la castagne ! »


Et le champion de l'eau fit sortir un grand Musteflott, qui atterrit sur ses quatre pattes, lui aussi dans une autre flaque d'eau en provoquant un éclat impressionnant malgré sa taille et son poids inférieur à la tortue.

Les deux adversaires se reconnurent instantanément, et se mirent immédiatement en position pour le duel, le regard déterminé et résolu pour l'affrontement. Devant les regards blasés et impatients de l'ex maitresse et des dresseurs. Puis une voix tierce s'interposa de son ton calme et cristallin entre eux, sur un Torterra tout aussi impressionnant que celui de la championne ; la personne ayant parlée étant assise calmement sous l'arbre se trouvant sur le dos de sa tortue, dans un imperméable rose reconnaissable entre mille.

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« Désolée de vous déranger, messieurs mesdames les catcheurs, mais serait-il possible que vous évitiez de vous battre dans une telle gadoue, avec un tel temps ? J'aimerais éviter de me retrouver couverte de boue, comme la quasi totalité de la ville… »

« Et bien çà alors, si je m'attendais à tomber sur toi. » Fit l'ex maitresse. « Bonjour Aurore, ça fait plaisir. »

« De même pour moi. » Fit l'intéressée d'un petit sourire amical.

« HA, je l'avais complètement oubliée cette minette ! Trop obnubilé pour prendre ma revanche sur toi, Florianne ! »

« Ton manque de galanterie avec les femmes te coûteras cher, Lovis. » Répliqua la championne plante, qui se retourna ensuite vers la « nouvelle » venue.
« Pourrait-on savoir ce que « les ronces d'ébènes » viennent faire dans cette ville ? »

« Haaaaa… » Soupira-t-elle d'un air blasé. « Florianne, s'il te plait, serait-il possible d'évité ce surnom incongru ? Je préfèrerai à la limite être appelée « l'assistante du professeur Sorbier ». »

« Comme tu veux, « l'assistante du professeur Sorbier ». » Lui répondit-elle sur un petit sourire moqueur.

« Et bien y'en a une qui semble s'être levée du mauvais pied ce matin, ou alors elle prend un malin plaisir à mettre en boule les gens. »

« C'est bon, c'est bon, je rigolais. Il n'empêche que je me demande bien ce que tu fais ici ; tu n'étais pas avec le professeur pour aller à Hoenn, afin d'assister au congrès de Seko ? »

« Le congrès n'a pas encore lieu, et le professeur voulait en profiter pour collecter quelques données supplémentaires sur le développement de la faune et de la flore dans les environs ouest de Verchamps, ainsi que son impact sur les pokémon. Je me suis proposée d'y allée, et me voilà. »

« Et elle est arrivée 1 heure avant vous, les filles ! »

« Voilà pourquoi tu ne nous a pas prévenue. Non je rectifie. Te connaissant, tu ne nous aurais pas prévenues de toute manière. » Corrigea l'ex maitresse.

« Tout juste Auguste ! » Répondit-il par un éclat de rire.

« Et de vôtre côté ? Pourrait-on connaitre la raison de vôtre venue ici ? » Demanda la jeune fille se trouvant toujours sur sa tortue.

« Une simple recherche. » Fit l'ex maitresse dans son imperméable noir.

« Une recherche qui mobilise une championne d'arène, ainsi qu'une autre personne ? » Fit-elle en penchant légèrement la tête pour tenter de reconnaitre la dernière personne en question, qui se cachait derrière le duo.

« Et bien… On peut dire çà comme çà. » Fit-elle d'un petit sourire à son attention.

« Et si nous rentrions dans ton arène, Lovis ? Je ne tiens pas vraiment à continuer cette conversation sous la pluie, et cela aurait l'avantage de démontrer ta galanterie à l'égard de la gente féminine. » Argua les ronces d'ébènes d'un sourire manipulateur.

« Brrrrouh ! Même si tu me fais flipper avec ce sourire, j'dois admettre que c'est pas une mauvaise idée. Suivez-nous mesdemoiselles. »


Les différents pokémon retournèrent dans leurs balls sous l'injonction de leurs dresseurs respectif, Aurore ayant sortit son parapluie juste avant de descendre sous la pluie – refusant de se prendre la moindre goutte d'eau sur son imperméable- et tout le petit monde rentra dans l'arène.


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L'arène était totalement plate et vide. Il n'y avait pas la moindre goutte d'eau, pas le moindre rebord de piscine, même pas la moindre bouée : c'était la définition du vide dans le dictionnaire immobilier. Et quand le champion vit qu'il se trouvait une personne qu'il ne reconnaissait pas dans le lot, et qui était visiblement surprise par ce spectacle, il commença son petit numéro.


« Alors, mademoiselle, on n'était jamais venue dans une arène auparavant ? »

« Heu… » Balbutia l'intéressée d'un air timide et mal à l'aise. « J'étais déjà allée dans celle de Flo… Mais jamais dans celle de Verchamps… »

« Et tu t'attendais pas à çà, pas vrai ? »

« Non… »

« Alors : admire ! »


Il pressa un petit bouton sur sa pokémontre, dans l'onglet d'une fonction inconnue, et un bruit sourd de machinerie commença à résonner dans le bâtiment.

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Lentement, des sortes de murs jaunes sortirent sur les côtés, comme pour former une délimitation, et le sol de l'arène commença à se baisser à différents endroit pour différents niveaux de profondeur. Le « carrelage » de l'endroit, rappelant vaguement celui d'une piscine, se retourna à certains endroits pour révéler différents boutons de différentes couleurs, et se mit à former des escaliers reliant les différents niveaux entre eux, formant une sorte de labyrinthe de ravin blanc.

Puis un bruit grondant et sourd commença à se faire entendre, montant crescendo aux oreilles des personnes en présence. De l'eau se déversa en trombe pour remplir l'espace vide créée par le champion, réduisant la « force » du courant au fur et à mesure que l'arène se remplissait. Et enfin, deux ouvertures se firent de chaque côté de l'arène, relâchant des sortes de radeaux télécommandés qui vinrent se placer à différents endroit pour former des sortes de ponts.

L'arène de Verchamps venait de se réveiller.


« Toujours aussi impressionnant. » Concéda Aurore, ayant rangée son parapluie.

« N'est-ce pas ? Curtis s'était franchement surpassé pour nôtre arène ! Paix à son âme. » Rajouta-t-il d'un sourire franc, dans une veine tentative de cacher le ressentiment de tristesse qu'il éprouvait toujours pour la mort de ce dernier.

« Alors il avait aussi dessiné les plans de l'arène… » Fit l'illustre inconnue aux yeux du champion.

« Oh, tu connaissais ce vieux poivrot ? » Dit-il d'un ton fort propre à son caractère, sachant qu'Olivier aurait détesté l'idée qu'on finisse par le « respecter » une fois mort.

« D'une certaine façon… » Alors qu'elle se mettait derrière Flo, la faisant légèrement soupirer.

« Y'a un problème m'mam'zelle ? Je refoule la Barpau avarié, ou quoi ? »

« Non Lovis. Elle est juste un peu timide. Et tu l'impressionne… »

« Evidemment que je dois l'impressionnée ! Je suis Lovis le teigneux, la vague déferlante masquée de la ligue de Sinnoh ! »

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Il enleva son manteau dans un grand élan de bras, prenant sa pose habituelle en montrant sa constitution musclée, devant les regards à la fois admiratifs, blasés et amusés de la galerie. Pas vantard pour un sou le bonhomme, mais il forçait le respect : sa maitrise de l'élément eau étant la plus offensive au monde, même devant Marc ! Beaucoup s'y sont cassé les dents en misant sur des pokémon électriques et plantes moins rapides que ses pokémon eau. Même Barry reconnaissait avoir piqué certaines de ses tactiques pour les adapter à son équipe, le considérant comme son maitre.

Et encore plus fort, il faisait partie des plus vieux champion d'arène de l'ile ; Avec Terry au conseil 4, et Charles à Joliberges ! Mais avec sa constitution et sa tenue de catch faisant penser à un maitre du type combat, comme Aldo ou Chuck, et sa vivacité n'étant égalée que par sa vitalité ; c'était impossible de se douter un seul instant qu'il puisse avoir plus de soixante ans ! Et toujours rester un champion d'arène indétrôné depuis trente ans ! Mais cette immortalité de titre était plus due au respect qu'éprouvait chaque personne le connaissant et chaque dresseur l'ayant affronté, plutôt qu'à une véritable immortalité. Chacun sait qu'un jour il devra laisser sa place à quelqu'un d'autre, un autre dresseur qui reprendra le flambeau de son arène. Mais il ne laissera personne s'arroger ce droit tant qu'il sera toujours debout, la rage du trublion dans les veines faisant battre son cœur.


« Personne ne remet en cause ce fait, Lovis. » Fit l'ex maitresse. « Mais, serait-il possible d'aller maintenant dans les nouveaux quartiers de ton arène ? »

« Bien sûr ! Vous allez voir comment on a aménagé le truc pour coller au reste ! »


Il indiqua la direction à prendre sur le côté gauche, faisant prendre au groupe l'un des deux couloirs crées par les murs jaunes, pour arriver à une porte montrant un escalier qui descendait et montait vers deux autres étages.

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A la base les arènes étaient intégralement conçues pour le combat. Les murs étaient renforcés pour résister aux plus terribles assauts, les fondations étaient créées de façon à ce que même une attaque abîme ne puisse faire des dégâts irréparable, et les baies vitrés laissant filtrer la lumière étaient faite avec le matériel le plus résistant et transparent qui existe. Une arène pour combat pokémon, quoi.

Seulement, les arènes n'étaient vraiment dédiées QUE pour le combat. Les champion relayaient une bonne partie de leurs responsabilités avec la police pokémon, et travaillant de concert avec eux pour le maintient de la paix dans leurs villes.

Seulement après qu'en l'espace de quelques années se soient développées plusieurs organisations criminelles sur la majorité des iles, comme la team rocket, la team magma, aqua, et galaxie, pour ne nommée que les plus connues d'entre elles ; les différents gouvernements se sont rendus compte de l'énorme faiblesse dans leur processus de défense anti criminelle, en ne donnant pas assez d'autonomie aux champions. Depuis, un formidable budget leur fut alloué pour rénover et réaménager toutes les arènes des différentes ligues. Les transformant en de véritables mini-quartiers généraux, œuvrant de concert avec les forces de l'ordre.

Cela mit quelques années à être mis en place, certaines arène n'étant toujours pas finies, même si elles sont toujours fonctionnelles pour les combats. Mais heureusement, l'arène de Verchamps fut l'une de celles qui sont achevées. Et c'est au plus grand bonheur de son propriétaire que les invitées purent découvrir la face « immergée » du récif, si on pouvait dire. Ils s'étaient rendus au niveau -1, ce niveau n'étant pas directement sous l'arène mais juste un peu au-delà de la limite de cette dernière, entre le parc safaris et l'arène.

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C'était grand, très grand, terriblement grand ! Nom de dieu, mais c'est un stade ou quoi ?! Devant leurs regards ahuris, il éclata d'un grand rire.


« 400 mètres carrés d'espace occupé par toute la machinerie qui se charge de faire fonctionner l'arène en temps normal, plus nôtre tout dernier matériel high-tech se combinant à la perfection avec les différents plans d'eau que vous voyez en guise d'escalier ! L'un des meilleurs systèmes de refroidissement et de sécurité au monde ! »


Des serveurs derniers cri, des ordinateurs l'étant tout autant, différentes petites arène qui devaient servir à l'entrainement, des machines de soin comme dans les centres pokémon, même une sorte de petit laboratoire dédié à la marine… Par tous les diables, mais c'est un QG d'agent secret ou quoi ?!


« C'est pas parce que nous sommes des dresseurs de pokémon eau qu'il faut nous prendre pour des bourrin dénués de cerveaux ! » Commença-t-il en rigolant.
« Ici on est direct relié aux flics de la ville et au centre pokémon. On bosse ici à l'analyse de la faune et de la flore du coin, et même celle de la mer autour de l'ile ! On a des p'tit gars de la sylphe Sarl et des rangers qui se servent du matos en équipe, pour le plus grand bonheur de tous ! Et si jamais une autre team de déglingués venait à nous casser les noix en tentant de prendre c't'endroit, j'appuie sur un bouton et tout le barzouf est directement immergé sous des tonnes de litres d'eau ! Ce qui nous fait combattre à nôtre avantage, tout en les privant de la moindre possibilité de voler quelque donnée que ce soit ! »

Aurore siffla un long moment, impressionnée par ce qu'elle voyait, puis elle déclara.

« Comme dirait Barry : Putain, alors çà c'est impressionnant ! »

« N'est-ce pas ? » Fit l'ex maitresse, tout aussi troublée à cette vue que par avoir entendue la jeune femme prononcer un juron n'entrant pas dans ses habitudes.

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Mais surtout le plus impressionnant était que tout était à découvert, comme dans un théâtre ou une salle de concert. Toute la gigantesque pièce était arrangée comme une sorte d'énorme escalier, chaque « marche » représentant un palier de compétence et de spécialités bien distincte. Et au fur et à mesure qu'ils descendaient, ils croisaient justement les différentes personnes dénommées par le champion par leurs uniformes : des scientifiques en blouse blanche, et des rangers de différentes tenues ; plus d'autres appareils et porte menant à des mini-salles dans lesquelles se trouvaient encore mille-merveilles. Puis un scientifique vint se présenter à eux. De la même taille que le champion, des cheveux d'un rouge foncé, et des yeux gris ornée d'une fine paire de lunette dorée.


« Tiens-tiens, mais te voilà en bonne compagnie, dis-moi, Lovis. »

« Effectivement mon gars, tu veux que j'te présente ? »

« HA, je suis bien assez grand pour le faire par moi-même, tu m'excuseras ! » Lui répondit-il d'un air de défi complice, avant de se retourner à l'attention des demoiselles.
« Bonjours mesdemoiselles, je me présente : Nate Typhon. Je suis le responsable en chef du département scientifique de Verchamps. Et mon nom n'est pas une blague. »

« Nate Typhon ? L'océanologue ancien assistant du capitaine Poupe à Hoenn ? » Demanda la jeune femme en imper rose.

« Oh ho, voilà un honneur pour moi que d'être reconnu par une si charmante demoiselle. »

« Et le dîner aux chandelles, c'est pour quand ? » Fit le champion teigneux d'un air moqueur.

« Quand on se balade avec un string sur le crâne, on ferait mieux de se taire. » Répliqua le scientifique d'un ton neutre, tout en remontant la monture de ses lunettes d'un certains dédain machinal.

« Pardon ?! Tu veux qu'le gars qui porte un string sur la tête te montre comment il peut faire ravaler son extrait de naissance à un Parecool en blouse blanche ?! »


Le scientifique se raidit d'un coup à cette remarque, ses deux yeux fixant intensément le regard du champion au travers de ses lunettes, lui faisant une tête de racaille alors que des veines apparaissaient sur ses tempes. Puis il saisit à nouveau ses lunettes.


« Un Parecool en blouse blanche ? Répète çà un peu pour voir, vieux Kaimorse défraichit ? »

« Heeeeein ? » Fit le champion en s'approchant du scientifique avec la même gueule de défi. « L'espèce de Coquiperl à la gueule de toubib veut jouer au dur ? »

« Mais c'est qui s'rait temps que papy prenne sa retraite. Il se sent plus du tout l'espèce de Wailmer ambulant ! »

« OK! ON REGLE CA ICI ET MAINTENANT, PETIT QWILFISH ! »Fit le champion en explosant d'une fausse colère.

« MAIS QUAND TU VEUX, VIEUX RAMOLOSS ! » Alors qu'il saisissait une ball à sa ceinture comme son adversaire.


Puis, alors qu'ils étaient front collés l'un à l'autre pour savoir lequel des deux fléchirait en premier, décidant ainsi de l'ordre de combat ; deux mains virent s'interposées sur chacun de leur front, une ravissante femme en tenue de ranger rouge les séparant d'un coup.

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Légèrement moins grande qu'eux, mais d'allure tout aussi imposante, Les cheveux mi-long d'un jaune sauvage avec la pointe de couleur noisette, sur deux yeux d'un vert-bleu prononcé. Un véritable défilé de couleur pour une seule personne, avec un dessous noir sous sa tenue rouge de ranger qui la différenciait des autres.


« Allô, les deux gigolos, c'est pas bientôt fini ce cirque ? Y'en a qui bosse j'vous signale ! Notamment des gars sous vôtre responsabilité, alors un peu de sérieux ! »

« Tch, voilà que les rangers viennent s'en mêlés. » Fit le scientifique d'un air de dédain faussement prononcé.

« J'aurais pas à m'en mêler si tu méritais ton titre de scientifique, petit binoclard prétentieux ! » Fit-elle sur le même ton qu'employaient les deux autres mâles, mais avec une pointe de retenue féminine.

« Après que j'aurais mit la pâtée au grand-père, je m'occuperais de toi. Soit sans crainte. »

« D'ici 100 ans au moins, mon p'tit Loupio ! » Répliqua le champion.

« C'est bon, on a compris, vous allez vous mettre sur la tronche, tout le monde en est témoin. C'est possible de redevenir sérieux 10 secondes s'il vous plait ? Parce qu'on n'a pas toute la journée. » Fit l'ex maitresse, attirant l'attention des trois « boss » des lieux.

« Oh mais… Mais vous êtes l'ancienne maitresse de la ligue : Cynthia Céleste ! » Commença la ranger, attirant d'un coup l'attention du reste des employés du complexe.
« Et aussi Florianne Serpin de Vestigion, et l'assistante du professeur Sorbier : Aurore les ronces d'ébènes ! Et ben ça alors, vous parlez d'une surprise ! »

« Juste Aurore s'il vous plait, ce surnom fait vraiment pompeux. »

« Mince, j'avais pas reconnu l'ancienne maitresse de l'ile. Bah, faut dire que je ne suis pas vraiment l'actualité politique de la ligue, trop d'boulot m'voyez. » Fit le scientifique qui rehaussa une fois de plus ses lunette d'un faux air arrogant.

« Ce qui n'est pas franchement pour me déplaire. » Répondit l'ex maitresse.

« Bref, passons ce léger incident, entre deux taux surélevés de testostérones, pour en arriver à la question qui doit brûler les lèvres de la majorité des personnes présente, et dont le regard pointe dans nôtre direction. » Dit-elle en indiquant de la tête les différents rangers et scientifiques qui les regardaient.
« Que nous vaut l'honneur de vôtre visite ? »

« Aurore, je t'en prie, à toi l'honneur. » Concéda l'ex maitresse.

« Merci Cynthia. Messieurs-dames, j'aurais besoin d'une copie de vos derniers relevés et rapports en date sur l'évolution de la faune et de la flore des environs. C'est de la part du professeur Sorbier, s'il vous plait. »

« Rien que çà ?! » Fit le scientifique d'un air amusé. « Ha, je veux bien admettre d'être un magicien dans le domaine, mais ça va mettre du temps pour tout vous donner de façon correcte. »

« Combien de temps, je vous prie ? »

« Y'en a pour plusieurs terabits de données, vous savez. Alors je dirais, voyons voir… » Il marqua une courte pause en prenant une tasse de café.
« Deux heures, grand max ? »

« Et bien, j'attendrais sans peine. A toi Cynthia. »

« Merci. J'aimerais un accès aux banques de données et aux archives historiques de la ville, s'il vous plait. »

« Un trésor en particulier à trouver ? » Rigola légèrement la jeune femme en imper rose.

« Plus ou moins. » Reprit Florianne d'un petit sourire en coin.

« Plus précisément, j'aimerais toute information relative à la naissance de la ville. »

« Ouah, carrément ! » Fit Lovis. « Je suis pas une tare en histoire, surtout sur ma propre ville, mais là tu demandes presque l'impossible ! »

« Pourquoi ? »

« J'ai moi-même un rang d'accès privilégié dans les banques de données de l'île. Et pour optimiser nôtre travail de ranger, on s'informe au maximum sur l'histoire des endroits sous nôtre garde ; pour éviter toute interférence d'ordre politique, géologique, économique, culturelle, écologique, ect… Mais on n'a presque rien de ce côté-là pour Verchamps. » Répondit la ranger. « Ah au fait, je ne me suis pas présentée : Sarah Albarn, chef ranger du sud de l'ile. »

« Enchantée… Mais qu'est-ce que vous voulez dire par « presque rien » ? »

« Je vais te résumer tout ce qu'on a. » Fit Lovis, d'un ton sérieux.
« Avant qu'à cet endroit ne naisse Verchamps, ce n'était que des marais infestés de pokémon spectraux et poisons, et personne ne voulait s'y installer. Puis un jour, on ne sait pas pourquoi, cet endroit fut le théâtre d'une grande bataille ; une bataille si énorme, qu'elle en a changée jusqu'au sol des marais, au point qu'il était possible de bâtir à cet endroit. Ce que les vainqueurs de l'époque firent, créant par la même le second port le plus important de l'ile après Joliberges… Et c'est tout. »

« Ca commence à devenir intéressant. » Fit l'ex maitresse d'un petit sourire malicieux.

« Cynthia reprends-toi, c'est un conseil. » L'a réveilla la championne plante.

« Oups, merci Flo. » Dit-elle en se rendant compte qu'elle avait faillit, une fois de plus, retomber en mode « archéomaniaque ».

« En quoi c'est intéressant ? » Demanda le scientifique, un brin perplexe par la conclusion contradictoire de l'ancienne maitresse.

« Avant de venir ici je fut passée par Vestigion, et plus précisément par son vieux château. Et puis j'ai trouvée des informations comme quoi il y'aurait un lien entre les deux endroits, une corrélation historique directe entre le vieux château et la fondation de Verchamps. »

« J'ai l'impression que vous omettez volontairement de nous dire quelque chose. » Déduisit le scientifique en rehaussant ses lunettes.

« Disons que si je vous disais tout, vous ne pourriez tout simplement pas me croire. Surtout que je n'ai pas encore de preuve suffisante pour démontrer ce que je dis. »

« Mais néanmoins, si vous êtes là, malgré le fait que vous ayez sans doute prévoir ce cas de figure de n'avoir aucune information écrite, je dois en déduire que vous avez un autre plan… » Affirma-t-il, toujours en se tenant les lunettes.

« …Impressionnant… Je vois que vôtre rang de chef scientifique n'est pas usurpé. » Fit l'ex maitresse.
« En effet, j'ai un autre plan. Et c'est d'ailleurs bien pour cela que cette charmante jeune femme nous accompagne. » Dit-elle en montrant l'intéressée aux cheveux noirs, se cachant derrière Florianne.

« Euh… Bon… Bonjour… » Fit-elle timidement à l'attention de tout le monde, qui la regardait d'un air surpris.

« Tu peux sortir, ils vont pas te manger ! » Fit Florianne en la poussant pour la mettre en face de tout le monde.

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Elle était désormais au centre de tout ce beau monde, tremblotante comme une feuille. Alors que le scientifique et la ranger la dévisageait d'un air un peu surpris.


« Vous êtes sûr que ça va ? Elle tremble comme une feuille morte rien qu'en étant devant nous. »

« Elle est juste très, très timide. » Fit l'ex maitresse d'un sourire. « Mais je vous garantis qu'il n'y a pas meilleure personne pour nous aider là-dessus. »

« Il faudrait déjà qu'elle parle, pour cela. » Dit le scientifique, accompagné par ses deux autres camarades dans le raisonnement.

« Oh elle sait parler, même beaucoup et bien d'ailleurs. Il ne faut juste pas la brusquer. » Fit la championne plante.

« Si on la met pas dans le bain, c'est clair que ça va jamais marcher. » Dit Lovis.

« Je l'admet. » Concéda-t-elle.
« Bon, commençons par le commencement. » Et elle prit une bonne inspiration.
« A l'époque impériale, il existait un apothicaire qui se trouvait capable de soigner presque tous les maux de n'importe qui. Il était si doué que même la famille impériale faisait appel à lui, et se pliait à la moindre de ses exigences. Il ne demandait ni richesse, ni titre, ni gloire. Un fervent altruiste dans le domaine pourrait-on dire. Mais seulement, il n'acceptait de soigner les gens que s'ils acceptaient de n'être considéré que comme simple humain par ce dernier –même les nobles de la famille impériale-. Si un seul d'entre eux parlait de sang, de lignée, de nom, de titre, ou de tout autre chose dans le genre : il ne soignait personne. »

« En voilà un de très original pour l'époque. » Concéda la ranger.

« Et ce n'est pas le mieux. Devinez où habitait cet apothicaire ? » Leur demanda-t-elle sur un sourire malicieux.

« Non… A Verchamps ? » Fit Lovis surpris.

« Tout juste, avant même la construction de la ville d'après mes informations. »

« J'en déduis que, s'il était là avant la bataille, il devait avoir une demeure cachée dans les marais… Et donc une chance qu'il reste une trace de lui, je me trompe ? » Fit le scientifique.

« Je compte principalement là-dessus. Mais pour cela, on a besoin de vôtre matériel, et de tes compétences. » Fit-elle en se tournant vers la jeune femme aux cheveux noirs.

« …Je… Est-ce que je… Pourrais… S'il vous plait… » Balbutiait-elle de façon timide.

« Oui ? Prenez vôtre temps, mais avant toute chose : calmez-vous. On n'est pas là pour vous juger ou vous descendre en flèche. »

« D'accord… » Puis elle prit une profonde inspiration. « Y'a-t-il un endroit évité par tous les pokémon, de n'importe quel type et espèce, dans les marécages ? »

« Un endroit évité par tout le monde, comme une zone morte ? » Reprit la ranger.

« … Zone… Morte ? »

« Quand certains endroits deviennent de vrais bourbiers capable de vous engloutir vivant, comme des sables mouvants, où des vapeurs toxique nées des relents de cadavres de pokémon en putréfaction, coincés depuis des lustre dans ces mêmes endroits : c'est ce qu'on appelle une zone morte. »

« …Ohhhhh… » Fit-elle d'un air un dégoutée.

« Âme sensible s'abstenir. » Termina-t-elle.

« … Mais… Vous n'avez pas trouvé d'autres endroits n'ayant pas ces attributs… Mais qui sont quand même évités ? »

« Il y'en a bien un qui correspond à ta description. » Fit le scientifique. « A proximité de la mer. A la limite entre le marais et l'océan. Nous n'avons strictement repéré aucune activité pokémon à cet endroit. Pourtant, tous nos relevés indiquent que c'est un endroit stable, sans danger, étant même parfaitement adapté pour y vivre. »

« Ca doit être là. » Fit l'ex maitresse. « Tu vois Luna, je t'avais dit que ça allait bien se passer. »

« …Oui… »

« Luna ? En voilà un prénom original. » Fit la ranger, intéressée par la petite demoiselle.

« … C'est mon nom de famille… » Répondit l'intéressée.

« Ah bon ? Alors, quel est ton prénom dans ce cas ? » Fit le scientifique en buvant son café.

« Cynthia… Cynthia Luna… » Et le café se bloqua dans sa gorge.

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Un certain silence ce fit dans les lieux. Les scientifiques -d'un naturel presque impassible, mais s'étant tout de même arrêtés à l'évocation de la présence de l'ancienne maitresse- étaient désormais à l'arrêt complet ; et les rangers, étant naturellement très proche de la nature et des pokémon, firent tous une tête de Magikarpe frit quand ils reconnurent le nom.

Même le trio n'en revenait pas. Nate avait toujours son café coincé dans sa gorge, hésitant entre aller dans l'estomac ou faire une marche arrière dans la tasse ; Lovis tirait une tronche comme ses dresseurs n'en avait jamais vu ; et la ranger restait toujours aussi souriante, mais visiblement coincée de ce côté-là elle aussi. Il n'y avait qu'Aurore qui fit une petite tête surprise l'espace d'une seconde, avant de retourner à son petit sourire habituel et calme ; elle ne l'avait pas reconnue depuis la dernière fois.

La ranger, toujours de son air souriant et les yeux clôt, s'étaient légèrement penchée sur ses genoux en s'approchant de la jeune femme.


« Cynthia Luna ? »

« …Oui… »

« Cynthia… Luna ? » Dit-elle en s'approchant une fois de plus de la jeune femme, la faisant reculer d'avantage au fur et à mesure qu'elle avançait.

« …......oui… » Alors que sa voix se faisait de plus en plus faible, et qu'elle tentait de retourner derrière Florianne, sans succès.

« Cynthia Luna… Comme dans Cynthia Luna : « la maitresse des baies » ? »


La jeune femme acquiesça d'un signe de la tête timide, et la ranger recula un bon coup au niveau de ses trois camarades, toujours avec le sourire… Leurs regards se croisèrent un bref instant, et ils réagirent tous en même temps à la vitesse de l'éclair ; Nate posant sa tasse de café en avalant celui dans sa gorge, manquant de s'étouffer dans la manœuvre. Ils mirent tous leurs mains dans leurs dos, et s'écrièrent tous d'un coup.


« PIERRE, PAPIER, CISEAUX ! » Et ils firent chacun un symbole différent de leurs mains, faisant ainsi un gros match nul.

Ils se regardèrent ainsi pendant une dizaine de seconde, et puis ce fut le bordel : les trois tentaient de courir vers la jeune femme en se gênant mutuellement.

« Les dames d'abord ! »
« Les champions d'abord ! »
« La science d'abord ! » Dirent-ils tous en même temps, se ruant sur la pauvre demoiselle comme de véritables berserkers.


Malheureusement pour eux, quand ils furent sur le point d'arriver sur elle (après s'être envoyés mutuellement des prises d'art martiaux différentes sur la poire) des lianes vinrent s'enrouler autour de leurs articulations, de façon précise et minutieuse, et les stoppa net dans leur élan ; les ronces d'ébène avaient frappées.

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« En voilà des manières bien rustres. » Fit la maitresse de leur geôlier.

« Arf, je l'avais encore complètement oubliée celle-là. » Fit le champion de l'eau, la tête à l'envers.

« Bien mal vous a pris. » Répondit-elle. « On peut savoir la raison cachée derrière cette « frénésie collective » ? »


Les trois boss se regardèrent encore une fois pendant 10 secondes, et puis ils demandaient en même temps.


« Pourrais-t-on obtenir des baies pour le parc safaris ? »
« Pour mon arène ? »
« Pour en étudier les caractéristiques chimiques ? »

« Moi d'abord, bande de macaque ! Le parc safaris a besoin de nouveaux plants ! »
« Dégage, la hippie ! Je n'ai presque plus aucune baie Citrus et Oran pour mes pokémon ! Et les challengers se font de plus en plus nombreux ! »
« Vos mouilles ! L'analyse de ces baies pourrait permettre l'avènement d'un tournant dans l'histoire de l'océanographie ! »

« La nature ! »
« Le combat ! »
« La science ! »

« LA FERME ! »


C'était la championne plante qui venait de crier par-dessus le trio pour se faire entendre. Marre, mais y'en avait marre de voir ce trio de Pijako lui briser les nerfs ! Et elle réussit à les rendre silencieux, tout comme le reste du monde dans la salle, peu enclin à venir la contredire. Surtout qu'ils lui donnaient raison.


« Vous êtes arrivés à me filer la migraine en même pas 1 minutes de conversation. Alors maintenant vous allez vous calmer, sinon je demande à Luna de vous sortir le truc le plus immonde de la création. »


Ils firent tous une tête interrogative quand à cette menace dont ils ne savaient rien, même Aurore, mais quand ils croisèrent le regard paniqué de l'ex maitresse à l'évocation de cette menace… Ils firent une tête tout aussi effrayée que la sienne ; pour que ça fasse peur à la déesse de combat, ça devait vraiment être dangereux. Ils se calmèrent donc, et Aurore les relâcha.


« … Je vous conseille vivement, et même vous implore de ne jamais an arriver à ce point… » Fit Cynthia d'un air paniqué.

« … Euh… Où se situe cet endroit… S'il vous plait ? » Reprit Luna d'un petit air timide, pour détourner la conversation.

« A à peu près 5 kilomètres en longeant la côté… » Commença le scientifique. « Euh… Juste une question : qu'est-ce que c'est que cette « chose la plus immonde de la création » ? »

« Une baie à la base de mes repousses les plus puissants. »

« Puissant comment ? »

« Au point de réveiller et faire fuir un Monaflemit, comme si sa vie en dépendait… » Répondit l'ex maitresse.


Le scientifique se raidit, la main toujours sur ses lunettes, tout comme ses camarades et l'assistance… Pour que cette baie puisse faire fuir un pokémon aussi paresseux et puissant à toute vitesse…


« Je vous crois sur parole. Veuillez ne jamais me montrer cette baie, s'il vous plait. »

« Tu vois, Luna… » Commença Florianne. « Tu gardes cette baies tout le temps avec toi, et personne ne t'ennuie ! » Lui dit-elle d'un franc sourire.

« … Mais… Je ne peux pas la sortir à chaque fois que j'ai un problème… Sinon, même moi je ne pourrais plus supporter d'y toucher… » Dit-elle d'un ton timide, faisant dresser de frayeurs le système pileux des personnes en présence.

« Bon, et bien je crois qu'on va vous laisser pour voir de quoi il en retourne. Tu nous accompagne Aurore ? »

« Avec joie. Deux heures à ne rien faire d'autre que d'attendre… Je ne sais pas pour toi, mais moi je trouve cela long. »

« Alors, en avant la musique ! » S'eclama Florianne.

« Attendez, je vous accompagne. » Contra la ranger.

« Luna, prépare le Durin… » Reprit la championne, un sourire sadique sur les lèvres.

« Blague à part, vous avez besoin de la permission des rangers pour voyager dans cette zone ; car c'est une zone nouvellement classée comme réserve naturelle. Sans moi, vous n'irez nulle part. »

« C'est entendu. Vous avez besoin de combien de temps pour être prête ? » Demanda l'ex maitresse.

« Mais je le suis déjà. » Lui répondit-elle d'un sourire fier. « Dans ma division : tous les rangers ont toujours le strict minimum prêt sur eux pour réagir rapidement à n'importe quoi. Surtout en ce moment… » Termina-t-elle d'une vois plus faible.

« Pourquoi, qu'est-ce qui se passe en ce moment ? »

« Vous vous souvenez des zones mortes ? On en note au grand maximum 3 nouvelles chaque année. Mais rien que dans le mois dernier, on en a relevé 5 nouvelles. »


Le silence se fit dans le groupe, même le champion et le scientifique avait abandonné leurs grands airs de rivaux amicaux au profit d'un nettement plus sérieux. Génial, ça pouvait jamais être simple pour une fois dans sa vie, il faut toujours qu'une merde inconnue arrive pour foutre le dawa…


« Donc en gros… On risque de tomber sur une menace inconnue potentiellement dangereuse ? De mieux en mieux… » Ironisa la championne des plantes.

« J'aimerais aussi pouvoir vous accompagné. » Commença Lovis. « Mais il faut toujours qu'au moins l'un de nous deux reste ici pour veiller au grain ; Nate est capable de se défendre avec son équipe, mais pas ses collègues. Et puis je pense que Sarah est plus à même de vous accompagnez, elle est très compétente ; même pour une ranger. »

« C'est une bonne nouvelle si tu en fait l'éloge, Lovis. » Dit Cynthia. Puis elle se tourna vers la ranger.
« Très bien Sarah. Afin que nous puissions nous assurer de faire correctement face à quoi que ce soit : pourrais-je connaitre l'identité de vôtre pokémon partenaire ? »

« Il est juste au dessus de vous. » Dit-elle d'un large sourire. « Tu peux descendre, Cricket ! »

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Le dénommé Cricket descendit du plafond, au moment où sa partenaire l'appela par son nom. En une seconde, le pokémon en question arriva juste à côté d'elle, de façon précise et rapide, devant le groupe légèrement surpris de savoir qu'il avait loupé ce bonhomme qui se trouvait pourtant juste au dessus d'eux ; et Flo râla un bon coup quand elle le reconnu.


« Rhaaa, mais comment j'ai fait pour le rater... C'est le piaf sur lequel je déteste tomber, en plus. »

« Vous m'en voyez désolée. » Fit la ranger en passant sa main sur le cou lisse et argenté de l'Airmure.

« … Euh… Pourquoi « Cricket » ? » Demanda Luna.

« Parce qu'au moment de décoller, ses ailes font le bruit d'un cricket. » Sourit la ranger, le pokémon faisant de même.

« Et c'est surtout le meilleur pokémon qu'on puisse rêver d'avoir dans ce genre d'endroit ; son type Vol et Acier va nous être d'une grande utilité. » Nota Cynthia.

« Erf. S'il y'avait pas tant de flotte, Athos aussi aurait pu nous être utile… »

« Oui mais il pleut. Alors tant pis. » Rappela Aurore, faisant pousser un petit son de dédain de la part de Florianne.

« Et nous ne serons pas seuls sur ce coup, j'ai déjà deux autres rangers qui patrouillent dans la zone. »

« Il faudrait peut-être bien les avertir que nous allons venir, non ? »

« Tout à fait. » Puis elle se tourna vers ses rangers, en choisissant un en particulier. « Mathieu : contact David et Noémie et dis leur que je les rejoints en bonne compagnie ; ils vont sans doute râler de comprendre qu'ils devront rester d'avantage dans la gadoue. Mais étant donné qu'on va les rejoindre, je pense que ça leur passera. »

« Ca roule. »

Lui répondit le dénommé Mathieu, qui se précipita sur une console en particulier. Et après deux minutes de conversation, durant lesquelles la ranger vérifia une fois de plus son matériel, il lui fit son rapport.

« Comme prévu : ils ont râlés, mais ils vous attendent a proximité de la maison du fana de caisson. »

« Merci Mathieu, vous pouvez tous retourner au boulot. Quand à nous, mesdemoiselles, nous pouvons y allées. »

« Haaaa… Je sens que la journée va être longue. » Déclara Aurore, peu encline à retournée sous la pluie.


Le groupe prit finalement le chemin de la sortie de l'arène, redirigé par Lovis en dernier geste de soutien, et s'enfonça dans le rideau de gouttes en direction de l'ouest.


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« C'est encore loin la maison de ce fana de caisson ? » Demanda Aurore, confortablement installée et couverte sur le dos de son Torterra.


Cela faisait déjà plus de vingt minutes que le groupe marchait sur la première partie de la route 212, nommée « 212 B » par les rangers. La jeune fille en imperméable rose avait finit par sortir son compagnon tortue au bout de dix, fatiguée de devoir marcher et risquer de se salir dans les marais.


« On devrait bientôt y arriver. » Commença la ranger. « Il faut savoir que sur cette partie de la route, surtout avec cette météo, il est plutôt dur d'avancer, car on s'embourbe facilement. C'est d'ailleurs pour cela qu'on n'a pas prit de moyen de transport automobile ; on se serait retrouvés dans la mouise au sens strict du terme. »

« Pourtant, nous arrivons bien à avancer aux travers du terrain et de la pluie. »

« Ton torterra arrive bien à avancer, veux-tu dire ! » Répondit Florianne, s'étant elle-même installée sur Gaia.


Il faut avouer que les deux tortue étaient de sortie, portant chacune leur dresseuse ainsi que d'autre passager : Gaia avait Cynthia en plus de Florianne, et Florient –le Torterra d'Aurore- portait Luna et Sarah en plus de sa dresseuse. Quand à Cricket, ce dernier volait tranquillement juste au dessus d'eux, nullement dérangé par la pluie qui glissait sur son plumage d'acier.


« C'est vrai, je dois admettre qu'il se débrouille à la perfection. N'est-ce pas Florient ? »

« Tooor… »

« Ne commençons pas à nous chamailler pour savoir quelle tortue fait le plus de boulot : elles nous sont d'une redoutable efficacité dans ce genre d'endroit. »

« C'est sur qu'en tant que type plante et sol, y'a pas meilleur conducteur pour ce genre d'endroit. » Concéda Cynthia.


Les deux tortues acquiescèrent d'un bruit rauque alors qu'elles continuaient de progresser dans la boue, avec un certain entrain d'ailleurs. Leur marche était lente, mais posée et calculée pour éviter de finir complètement embourbées ; Pas que cela les auraient fondamentalement gênées… Mais, à moins que leurs passagères sachent respirer sous la boue…

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« Au fait, il serait peut-être temps de commencer à nous dire ce que vous recherchez réellement ! » Commença la ranger en haussant la voix, pour couvrir le bruit d'une rafale de vent qui venait de se lever.

« Pas tout de suite ! » Reprit l'ex maitresse sur le même ton. « Je pourrais tout vous expliquer, une fois qu'on aura trouvé l'endroit ! Sinon, ça n'aurait aucun sens ! »

« Mais c'est pas vrai ! Cette pluie est à vous glacée les sangs ! » Reprit Aurore, qui commençait à greloter malgré son imperméable.

« Ca doit être à cause du nord ! » Reprit la ranger. « La météo du QG nous avait indiquée que l'orage qui éclatait aux alentours de Célestia pourrait bien arriver dans cette direction ! Et là, on commence à le ressentir de plein fouet ! Ce que vous aviez ressentit en arrivant n'était que les prémisses ! »

« Je ne répondrais que deux choses ! » Reprit l'intéressée en imper rose. « MERDE, et mon royaume pour un Zénith ! »

« Tu l'as dit ! » Lui concéda Florianne.

« On n'y voit pas à dix mètres ! Vous êtes sûr qu'on est sur la bonne voie ? » Demanda l'ex maitresse.

« Alors quoi, vous n'avez plus confiance en vos joyeuses tortues ? » Nargua la ranger.

« Je placerais ma vie sans la moindre hésitation entre leurs lianes ! « Répliqua-t-elle, faisant sourire de fierté les deux tortues.
« Seulement, même un Torterra –aussi aguerris soit-il- ne peut pas se diriger dans un aussi vaste endroit rien qu'au toucher de ses lianes ! »

« C'est pour cela que je vous avez dit que sans moi vous ne seriez arrivées à rien ! » Répondit la ranger.
« Dans ce genre d'endroit avec une telle météo, il faut savoir se diriger sans l'aide d'un objet technologique ; à cause des nuages et des interférences provoquées par les orages ! C'est pour cela que le chemin est balisé de deux façons différentes : à la vue avec des marquages de Queulorior, et à l'odeur avec des repousses spécialement créées par la Sylphe Sarl et la branche technologique des ranger ; qu'on voit doit d'ailleurs à vous autres, les maitres des baies. » Termina-t-elle en se tournant vers Luna.

« Je ne me souviens pas d'une telle commande de la part des rangers ! » Répondit l'intéressée, en haussant la voix pour couvrir le bruit de la pluie.

« Pas directement, c'est vrai ! Mais vôtre homologue de Kanto nous a bien aidé ! Et il dit que, si jamais on en avait l'occasion, il faudrait que l'on vous remercie ; en plus de ses propres remerciements ! »

« Mais pourquoi ? Je n'ai rien fait de particulier ! »

« La fausse modestie vous jouera des tours ! » Répondit-elle d'un sourire amusé. « Est-ce que vous vous connaissez le square aux Mélofées du mont Sélénite ? »

« Oui ! J'y ai fait un passage il y'avait quelques années ! Mais où est le rapport ? »

« Est-ce que vous vous souvenez d'une certaine Mathilde ? »

« La dame qui gérait les lieux ? Oui je me souviens d'elle ! Elle m'avait offert le gîte alors que j'étais perdue, à cause de mon pokématos qui était tombé en panne ! Et je lui ai donnée toutes les baies que j'avais sur moi en guise de remerciement, vu que je n'avais aucun moyen pour lui offrir de l'argent via mon pokématos! Mais je vois toujours pas le rapport ! »

« Pourtant son mari, lui, il le voit bien ! » Souriait-elle de façon encore plus amusée.

« Son mari ? Je ne savais pas qu'elle était mariée ! »

« Parce qu'elle avait oubliée de vous le dire, trop contente par le cadeau que vous lui avez offert ! Son mari est maitres des baies depuis des années déjà, mais il avait un mal fou à en collecter et à en cultiver sans pokémon pour l'aider ! Et engager des dresseurs ou des rangers pour chasser des baies, quand ce n'était ni la mode et qu'il n'avait pas de moyen : c'était impossible ! »

« Attendez… » Commença Florianne. « Vous voulez dire que c'est lui le maitre des baies de Kanto ? Celui qui est le consultant dans le domaine à la Sylphe Sarl ?! »

« Exactement ! Les repousses développés par la firme l'ont été grâce à lui, et surtout aux baies que vous lui avez offertes ! Il a pu toutes les faires pousser et obtenir un réel bosquet de plant ! Et le square a connu un regain d'activité pokémon et humaine. Une école de ranger est même en construction à côté ! Ca sera la première à offrir une formation de ranger spécialement dédiée aux baies ! »

« … Je n'étais pas au courant… » Répondit l'intéressée d'une voix à nouveau normale, la bourrasque étant passée aussi vite qu'elle était venu.

« Nous non plus ! » Répondirent les trois autres jeunes femme, à part la ranger.

« Bref, tout çà pour dire que les rangers sont maintenant équipés de nouveau jouets ! Le gantelet capstick, sur ma main droite, est aussi équipé d'un traceur et analyseur d'odeur, en plus d'une petite paire de lunette aux verres spéciaux qui réagissent aux couleurs des marques laissées par nos Queuloriors ; celle que j'ai actuellement sur le nez. Et ça fait précisément depuis que nous sommes sortis de la ville qu'il nous guide au travers de ce déluge ! »

« Sympa comme gadget ! » Fit Florianne. « Mais j'ai une question : comment il fait pour ne pas confondre une odeur et une marque avec une autre ? »

« Très bonne question. » Répondit la ranger. « Et l'astuce est super simple. Les marquages sont ornées de différents symboles visant à nous indiquer dans quel secteur on se trouve, et les repousses contiennent les effluves de différentes baies qui attirent, ou au contraire repoussent les pokémon à certains endroits. Cela nous permet de délimiter les zones mortes de façon efficace, et d'empêcher les pokémon d'en approcher. »

« Pour résumer : cela vous a grandement facilité la vie ! »

« Vous n'imaginez pas à quel point ! Car, contrairement aux dresseurs, la politique des rangers à l'égard des pokémon est extrêmement laxiste : nous ne les capturons pas, mais nous pouvons les « invités » à venir nous donner un coup de main en travaillant en équipe. Seulement, beaucoup d'entre-nous –y comprit moi- trouvons que nous interférons toujours de façon beaucoup trop « ouverte » avec eux, alors que nous faisons le maximum pour mettre une bonne distance entre les réserves naturelles et la civilisation… » Avoua-elle d'un ton honnête.

« Vos capsticks agissent presque comme des pokéballs si je comprend bien, et vous n'aimez pas vraiment cela. » Demanda Aurore.

« Ce n'est pas que je n'aime pas cela, il est même clair que sans eux les rangers d'aujourd'hui n'existeraient même pas… Mais, même si on ne les capture pas, l'utilisation du capstick revient toujours à interférer avec la liberté des pokémon ; même s'ils peuvent se libérer de cette « emprise » à n'importe quel moment, le professeur Pressand y a bien veillé… Mais même lui n'arrive pas à se prononcer clairement en faveur de l'un ou de l'autre. »

« Mais avec ces repousses, fabriqués à partir d'ingrédients naturels que sont les baies, vous pouvez agir de façon plus efficace sans pour autant interférer directement avec les pokémon. » Nota-elle à nouveau.

« Ca nous a retiré une sacrée épine du pied, même ! C'est comme en médecine pour le serment d'Hyppocrate. Nous autres, rangers, jurons de tout faire pour le bien de la nature, en minimisant au maximum les dangers de l'interaction développement humain/développement pokémon. Mais de l'autre, nous ne pouvons pas faire autrement que nous retrouver en première ligne aux cotés de ces derniers, et donc d'interagir avec eux… Cela nous pose bien souvent un grand nombre de problèmes, qui soulèvent eux-mêmes des questions fondamentales, au point de vue moral et éthique, sur nos actions.

Certains d'entre nous arguaient que demander de l'aide à un pokémon, sans le capturer, n'entrait pas en violation avec les règles de non-interférence, vu que nous coexistons depuis la nuit des temps avec eux. Mais d'autres -dont j'en fais partie- pensent au contraire que : plus on interagit avec eux -alors qu'on se trouve bien souvent sur leurs territoire- et plus on brise ces même règles fondamentales ; alors qu'on sait parfaitement qu'on n'a pas le choix. »

« « J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. » Extrait du serment actuel des médecins, largement inspiré du serment d'Hippocrate. » Commença Aurore, qui reprit.
« Mais lorsque la mort est tout ce qui attend un patient qui sait qu'il est condamné à souffrir avant de mourir, parce que son médecin le lui a justement dit en respectant la première partie de mon exemple ; et que ce même patient supplie à son médecin de l'achever, ce même médecin qui sait à quel point il souffre sans pouvoir y faire quoique ce soit : que doit-il faire ? Doit-il respecter la partie où il doit tout faire pour soulager le pauvre malheureux, ou au contraire doit-il le laisser souffrir pour ne pas le tuer lui-même ? »

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Seul le son de la pluie vint répondre au long monologue rhétorique de la demoiselle en imperméable rose. La ranger acquiesçant de façon silencieuse au sous-entendu donné par la jeune femme, là où les autres personnes du groupe –pokémon comprit- s'étaient contentés de garder le silence.


« C'est exactement cela. » Admit la ranger. « Nôtre rôle est d'une grande importance dans le monde pokémon, et il tient principalement à cause de ces mêmes bases philosophique. Si elles se contredisent dans nos pensées tout comme dans nos actes, alors nous ne vaudront pas mieux que les criminels, comme la team rocket ou galaxie, qui justifient leurs actes de la même façon… » Termina-t-elle d'un ton triste.

« Ca vous pose un tel dilemme soucieux aussi énorme ? »

« Vous vous souvenez des différentes teams qui sévirent sur les différentes iles ? » Fit-elle en se retournant vers elle, et enlevant ses lunettes.

« Oui, bien sûr… » Répondit-elle, sachant qu'elle-même en avait affrontée une.

« Les rangers, tout comme les champions, furent presque dans l'incapacité d'agir lors de ces crises ! Et ce furent des dresseurs inconnus -d'une force et d'un talent inouïe, je dois l'admettre- qui ont mis fin à leurs agissements, presque à eux seuls. Et certains sont même devenus maitres… » Fit-elle en se tournant vers Aurore, un autre sous-entendu compris.
« Pendant que nous étions restés immobiles et bloqués avec ces même questions, tout comme les champions qui n'avaient pas assez de mobilité, ce furent de simple dresseurs qui firent presque tout le travail, avec leurs pokémon… Et personne ne pouvait remettre en cause la relation sincère et profonde qu'ils avaient entre eux ; la battle royale de l'aire de combat est le meilleur exemple que nous ayons à ce sujet. » Dit-elle en regardant toujours la jeune fille en imperméable rose, qui tentait de masquer sa gêne en tournant sa tête, mais qui rougissait quand même à un tel compliment.

« Je sais ce que vous voulez dire… » Fit l'ex maitresse, un fin sourire triste en regardant Aurore.

« Moi aussi… » Reprit la championne plante. « Ranger comme champion, on a tous eu l'impression d'avoir profondément merdé à ces moments là… »

« Mais heureusement qu'il y'avait des gosses talentueux pour vous aider, et en face des bandes d'imbéciles qui les sous-estimaient gravement. Ces mêmes gosses qui n'auraient rien pu faire dans le soutient et l'appui de toutes les personnes qu'ils croisèrent ; champions comme rangers au passage… » Déclara Aurore. Détournant le regard pour ne pas les voir en face, mais qui rougissait de gêne de devoir dire çà à voix haute.

« Et bien, je ne savais pas que les ronces d'ébène avaient une telle estime pour les champions, comme aux rangers… » Dit l'ex maitresse d'un regard amusé.

« Ce que je déteste plus que ce surnom, c'est qu'on me dise que je me le suis fait aux détriments des personnes à qui je le dois… » Répondit-elle en se renfrognant sur l'arbre de son pokémon, toujours rougissante.

« Je connais quelqu'un d'autre qui n'en pense pas moins… » Fit Florianne en direction de la jeune maitresse des baies, un sourire moqueur sur le visage.

« C'est pour cela que je voulais profiter de l'occasion pour vous le dire… » Reprit la ranger en se tournant vers les deux demoiselles. « Merci infiniment. Nous avons une dette envers vous. »

« Pour ma part, c'est déjà payé avec ce titre qui n'a fait qu'accroitre ma réputation à chaque congrès avec le professeur. Désormais on ne me reconnait plus comme « la simple assistante du professeur Sorbier », mais belle et bien comme « l'assistante du professeur Sorbier : Aurore Fantaisie. ». Se souvenir de mon nom est bien plus gratifiant qu'un titre pompeux. Mais Barry et Louka font ce qu'ils veulent, comme d'hab. » Fit-elle en fermant les yeux et souriant de manière hautaine.

« Moi… Je ne crois pas qu'on doive m'être redevable de quoi que ce soit… Pour vos repousses, vos remerciements devraient être gardés pour le mari de Mathilde… C'est grâce à lui que la Sylphe a créée vos nouveaux appareils… Je me suis juste contentée de lui fournir quelques baies… »

« Et sans ces baies, on serait toujours empêtré dans une merde noire. » Corrigea la ranger. « Et puisqu'il nous a très clairement dit que c'est à vous qu'on le devait, ne comptez pas sur moi pour rater l'occasion. Alors je vous le redis : merci beaucoup. »

« Ben… D'accord… Mais arrêtez de me remercier… S'il vous plait… » Alors qu'elle baissait le regard.

« Elle est vraiment timide ! » Fit la ranger d'un sourire très amusé.

« Et vous avez pas idée à quel point ! » Répondit Florianne du même sourire.

« Je m'en veux de vous interrompre, mesdemoiselles, mais… » Interrompit Aurore, en insistant bien sur le mot « mesdemoiselles ».
« Serait-il possible de continuer ? Je ne tiens pas à me prendre la saucée toute la journée. »

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Les Torterra s'étant arrêtés en l'absence des indications de la ranger, en même temps que pour la laisser parler tranquillement, elle tira la langue d'un petit air confus, et se retourna en enfilant à nouveau ses lunettes ; indiquant une nouvelle direction aux pokémon qui obéirent. Après 5 autres minutes de marche, la ranger déclara.


« Marquage en triangle n°10, nous y somme presque. » Fit la ranger.

« Pas trop tôt, j'ai hâte d'être à l'intérieur de la maison. Ne serait-ce que pour me réchauffer un instant. » Répondit la jeune femme en imper rose.

« Normalement, on contourne ces deux autres arbres… Puis en passant par ici... » Continua la ranger, en indiquant la marche à suivre au pokémon. « Maintenant, on enfonce ces buissons en évitant la grosse mare de boue –gaffe car elle est super profonde- et puis… Voilà ! Nous y-«


Elle s'arrêta dans son exclamation, le visage figé en constatant ce qu'elle voyait, tout comme ses deux autres camarades passagères et le pokémon ; les deux autres membres du groupe leur demandant ce qui se passait, et le deuxième Torterra vint les rejoindre… Pour faire la même tête qu'eux…

Il y'avait bien une structure –nous disons bien « structure » aux yeux de nôtre groupe- car ce n'était même pas un bâtiment. A la place de ce qui aurait dû être une coquette maison, siégeait désormais une sorte d'amas dissout de bois et de métal, avec des relents d'une odeur innommable qui leur agressait les narines malgré la pluie.

Mais ce qui acheva de donner un choc à la ranger, d'une peur qu'elle n'avait jamais connue avant, c'était de voir plusieurs personnes et pokémon à terre devant eux… Dont deux humains possédant une tunique comme la sienne.


[A suivre.]