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Je voudrais pas... de dragibus57



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» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 19/09/2010 à 11:45
» Dernière mise à jour le 19/09/2010 à 11:45

» Mots-clés :   Johto   Kanto   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Qu'on attrape là-bas

La nuit fut calme.
Nathalie se réveilla vers 7h30 au son du réveil. Elle paressa un peu dans son lit avant de se faire porter par Machopeur à son bureau pour y prendre son petit déjeuner comme chaque matin. Lucario, toujours prévenant et devançant ses moindres désirs, lui apporta son plateau et ses médicaments.

Fidèle à ses habitudes, elle alluma son portable, consulta son courriel, puis passa aux actualités.
Soudain, un article sur sa page d'accueil, un fait divers d'apparence anodine, retint son attention. Une idée un peu folle germa dans son esprit, mais elle dut patienter un peu - histoire d'être plus crédible - avant de la mettre à exécution.

Enfin, vers 9 heures, après avoir soigneusement peaufiné son plan, elle attrapa son Smartphone.
- Monsieur Borg ? J'ai une mauvaise nouvelle pour vous… Je suis tombée dans les escaliers en sortant de chez moi. Je vous appelle des urgences là… J'ai une vilaine entorse de la cheville. Quinze jours d'arrêt maladie…
- Mais c'est impossible ! s'écria son patron à l'autre bout du fil. J'ai absolument besoin de vous ici !... Vous ne pouvez pas venir travailler malgré tout ? ajouta-t-il après un moment de réflexion. Je vous dédommagerai, bien entendu…
- Ah, je crains que ce ne soit pas possible, monsieur Borg… L'hôpital a déclaré ma chute en accident de travail et les contrôleurs de la sécu' ne plaisantent pas avec ce genre de choses…
- Comment ça un accident de travail ?
- Un accident de trajet, plus exactement, puisque c'était pour venir travailler chez vous, à la Tour Radio… ajouta-t-elle avec un petit sourire pervers.

Nathalie raccrocha, très satisfaite de son mensonge et des quinze jours de liberté qu'il venait de lui procurer.
Puis elle relut attentivement l'article qui lui avait sauté à la figure sur la page d'accueil de son navigateur :
« Vandalisme dans les Souterrains.
- il y a 1 h et 38 min -
Par la Gazette de Sinnoh

Peu avant 7 heures ce matin, un marchand des Souterrains de Sinnoh a découvert plusieurs galeries totalement saccagées.
Il est immédiatement remonté à la surface pour donner l'alerte. C'est apparemment dans le sous-sol de Vestigion que les dégâts sont les plus importants, mais l'homme, en état de choc, n'a pas pu fournir plus de précisions.
Il faudra probablement attendre plusieurs jours avant de pouvoir… »

Nath appela ses Pokémon :
- Les enfants, préparez vos bagages ! Nous partons pour Vestigion !

Elle clopina jusqu'à son dressing et indiqua à Lucario ce qu'il devait mettre dans sa valise.
- Cet ensemble-là, je l'aime bien… Le pantalon en lin, au cas où il ferait frais… La petite robe à bretelles, au cas où il ferait chaud… Les deux tuniques qui vont bien avec le pantalon noir… Et puis ça aussi, on ne sait jamais… Et ça, c'est un peu plus habillé… Et cette veste, je pourrais en avoir besoin… Ah, le maillot de bain aussi…

Au bout d'un moment, la valise était pleine, mais Nath voulait encore y mettre deux paires de chaussures, son sèche-cheveux, sa trousse de maquillage, son ordi portable, un imperméable, un parap…
Lucario la regarda d'un petit air pincé et leva les yeux au ciel en signe d'exaspération.
- Ah c'est bon Luca', j'ai compris, soupira-t-elle. Fais à ton idée.
Le Pokémon bleu se fendit d'un large sourire satisfait et vida la valise de la moitié de son contenu.
- Pfff… On voit bien que t'es pas une fille… grommela-t-elle dans sa moustache.

Quand tout le monde fut prêt - enfin surtout Nathalie -, Machopeur la souleva dans ses bras et la descendit dans la rue. Puis il remonta chercher la valise et les béquilles.
Pendant ce temps, Nath avait fait sortir Drac' de sa Pokéball et Lucario le harnachait pour qu'il puisse transporter les bagages.
Les Pokémon humanoïdes retournèrent dans leur Ball et les Ball dans le grand sac fourre-tout si pratique. Le Dragon s'inclina, sa dresseuse l'enfourcha et toute l'équipe décolla vers Vestigion.

Nathalie adorait voler.
La sensation du vent sur son visage, le paysage qui défilait sous elle, le contact chaud et rassurant du grand Pokémon, ce petit pincement dans le bas du ventre chaque fois qu'il prenait un peu de vitesse, tout cela la ravissait. Pendant toute la durée du vol, elle oubliait qu'elle était une invalide en sursis et se sentait totalement libre.
Dracolosse le savait et multipliait les virages, plongeait vers l'océan, rasait l'eau pour remonter brusquement vers les nuages.
Dans l'unique but de lui offrir ces petits instants de bonheur.

La journaliste avait réservé une chambre dans le complexe hôtelier à l'est de Verchamps et c'est donc là qu'elle atterrit en fin de matinée.
- Tu t'es surpassé aujourd'hui, dit-elle à sa monture en lui grattouillant le museau.
Le Dragon ailé souffla doucement sur sa main.
- Pouah ! Drac' ! Tu refoules du goulot, c'est une horreur !

Machopeur et Lucario s'occupèrent de l'installation tandis qu'elle mettait un peu d'ordre dans sa coiffure mise à mal par le voyage.
- On va à Vestigion tout de suite. Je veux vérifier le plus vite possible si mon hypothèse est correcte, dit-elle à ses compagnons.

Une fois sur place, elle n'eut aucun mal à trouver l'endroit où s'était produit le saccage. Un énorme trou entouré de barrières de sécurité, béait devant une maison juste à droite du Centre Pokémon. La police avait en effet laissé l'accès aux Souterrains ouvert pour faciliter les allers-et-venues des enquêteurs, mais aussi pour permettre l'évacuation des gravats.

C'est qu'il y en avait ! Une noria de Machoc se relayait pour déblayer les galeries.
Nath essaya bien de se pencher sur le trou pour voir l'ampleur des dégâts, mais aussitôt un agent l'interpela en lui demandant de s'éloigner. Trop dangereux.
Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires…

Des badauds autour d'elle commentaient l'incident. Un homme en particulier expliquait, à grand renfort de gestes, comment il avait reçu une visite assez singulière au milieu de la nuit. Elle tendit l'oreille, sa curiosité de journaliste en éveil. Finalement, elle clopina vers lui et lui montra sa carte de presse :
- Nathalie Letellier, journaliste-chroniqueuse pour la Tour Radio de Doublonville. On peut se parler dans un endroit tranquille ? Et où je puisse m'assoir ?
- Venez, j'habite juste en face.

Le brave homme s'empressa de faire rentrer chez lui cette pauvre journaliste en béquilles. Lui offrit une chaise et un apéro - qu'elle déclina – et se déclara prêt à répondre à toutes ses questions. Ce serait bien si elle voulait juste lui préciser à quelle heure son interview passerait à la radio, qu'il puisse prévenir sa femme.
Elle lui donna une heure bidon, accompagnée de son sourire le plus sucré, et commença.

- Vous avez été témoin de ce qui s'est passé ?
- J'vous raconte depuis le début : mon boulot, c'est de donner le matos aux gars qui veulent aller dans les Souterrains de Sinnoh. Ils viennent me voir et je leur file l'Explorakit et le mode d'emploi pour qu'ils puissent descendre. C'est pas un job facile, vous savez. Parce qu'y en a qui débarquent chez moi à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Alors ma femme, ça l'énerve un peu, vu que…
- Et donc ? Cette nuit… ?
- Ben, y en deux qui sont venus me réveiller pour que je leur donne la camelote. Mais j'ai tout de suite vu qu'ils avaient pas l'air catholique. Ils avaient la casquette enfoncée jusqu'aux yeux et le col remonté jusqu'aux oreilles. Pas moyen de voir leur tronche ! Pas un bonjour, pas un merci… Du coup, ce matin, j'ai pas été étonné du tout de voir ce qui s'était passé cette nuit. C'est que j'ai de la bouteille, moi. J'en ai vu des mecs louches défiler chez moi. Tenez, une fois…

Nathalie devait veiller à constamment recentrer la discussion, au risque de se voir raconter par le menu la vie palpitante de ce brave homme.
- Mais que s'est-il passé exactement ?
- Ben y ont tout saccagé. D'habitude, les gens descendent pour chercher des pierres précieuses, des Sphères comme ils disent. Ils creusent dans les murs et empochent les trucs qu'ils ont trouvés. Mais là, ils ont creusé partout. Partout, j'vous dis ! Ils ont cassé des murs entiers ! Là en-dessous, c'est comme un gruyère maintenant. Mais le pire, c'est qu'ils ont rien ramassé ! C'était juste pour le plaisir de tout saccager ! Y ont laissé les diam's, les pierres rares, les fossiles, les plaques…
- Les fossiles ?

Voilà. On en venait maintenant à ce qui intéressait réellement la journaliste. Elle la joua fine.
- Ah. Je ne savais pas qu'on pouvait trouver des fossiles dans les Souterrains…
- Si si. De toutes sortes. Et après on les emmène à Charbourg et le gars du Musée vous les ressuscite en bêtes préhistoriques. Même qu'un jour…
- Ah bon ? Moi je viens d'une autre région, et je n'en ai jamais vu, des fossiles…
- Oh, mais j'vais vous en montrer, ma p'tite dame ! C'est pas ça qui manque… Venez, c'est dehors.

L'homme des Souterrains la conduisit à l'extérieur, là où les Machoc entassaient les gravats. Les agents de police faisaient le tri. Ils en extrayaient les différents objets qu'ils entassaient ensuite par famille.
- Tenez, ils sont là, vos fossiles…
Nathalie examina attentivement le tas des fossiles. Elle en retourna même quelques-uns du bout de sa béquille. Pour être sûre.
Satisfaite, elle prit congé de son hôte si prolifique et s'en retourna à Verchamps.

De retour dans sa chambre, elle brancha son portable et se connecta à internet. Elle avait bien vérifié avant son départ que l'hôtel disposait d'une connexion Wifi. Au prix de la chambre, elle aurait fait un scandale si ça n'avait pas été le cas.

Elle jubilait intérieurement. Son intuition de départ était exacte.
L'affaire du Musée et celle des Souterrains étaient liées.

Nath chercha d'autres infos sur le saccage des galeries, mais ne trouva rien de plus que ce que l'homme lui en avait dit.
Elle concentra ensuite ses recherches sur les fossiles : les Pokémon qu'on pouvait en obtenir, les endroits où on pouvait les trouver…
Ce dernier renseignement la fit tiquer.
Si ses déductions étaient correctes, le Musée de Charbourg était en sursis. Il n'allait pas tarder à faire l'objet d'un cambriolage. Elle devait impérativement alerter la police.

Bon sang, ça allait faire un article du tonnerre !