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Fierté paternelle. de Piikachu



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Informations

» Auteur : Piikachu - Voir le profil
» Créé le 30/12/2009 à 16:15
» Dernière mise à jour le 03/01/2010 à 14:53

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Chapitre 1 : Un Malosse puéril.
« Papa ? »

Cela faisait la quatrième fois que je l'appelais. Il ne répondait pas. Il ne répondait jamais d'ailleurs.

« Papa ? Je te parle, je te signale ! gémissai-je, d'une toute petite voix nasillarde. »

Mon père se retourna ; avec des yeux rouges et un regard lassé. Il me fixait. Son long museau cachait sa gueule, mais je vis ses énormes canines pointues sortir. Il bougea une de ses longues oreilles pour m'écouter. J'approchai un peu de lui, et je sortis, d'un air un peu agacé, de peur qu'il m'ignore :

« Je meurs de faim. »

Un grognement grave se fit entendre. Mon père se retourna une seconde fois : son corps de loup se balança vers l'avant. Il reprit son chemin, avançant ses pattes et ses griffes aiguisées une à une. Je soupirai : c'était un vrai calvaire de marcher pour monter cette haute montagne. J'étais épuisé, et mes pattes de chiot tremblaient légèrement à cause de la fatigue. Cependant, je ne rechignais pas. Je n'osais pas, mon père me faisait peur. Il pouvait même m'abandonner, mais ça… Je n'y pensais même pas, je ne souhaitais pas ça pour ma vie.

Arrivés à un point d'eau, mon aîné prit place sur un rocher, un peu plus haut que la rivière. Il guetta furtivement les alentours : rien. Il se coucha alors enfin, en mettant une patte sous sa tête, en guise de coussin. Nous prenions une petite pause.

« C'est pas trop tôt ! On s'arrête enfin ! soupirai-je joyeusement, après tout ce que nous avions monté. »

Je me laissai tomber sur le sol. Il était chaud, le soleil tapait fort aujourd'hui. J'étais tellement fatigué que je haletais, sortant une petite langue rose de ma gueule. Je profitai de ce coin d'eau pour me désaltérer. Je bus quelques lourdes gorgées. Elles étaient fraîches, c'était délicieux. Rien que de sentir le liquide couler sur mon visage était magique.

Je relevai la tête. Je vis mon père, toujours sur ce rocher. Il avait du déjà boire, je savais qu'il était capable d'être aussi rapide qu'un Dodrio. Je lui demandai :

« Elle est fraîche n'est-ce pas ? »

J'ajoutai, d'une voix vive :

« Hein Papa ? »

Il tourna la tête. Cela voulait dire non. En fin de compte, il n'avait pas touché à l'eau. Je n'y avais pas fait attention. Je repris une gorgée d'eau et, de ma patte gauche, j'essayais de lui en envoyer un peu. Après plusieurs tentatives, l'eau brûlait mon membre : mon type feu avait des désavantages parfois. Je regardai ma patte, je n'avais rien, heureusement. Je tentai une dernière fois de l'éclabousser et je réussis. Il se releva brusquement, me regardant avec des yeux de tueurs. Je redoutai sa réponse, mais je lui demandai quand même, d'un ton amusé :

« Elle est bonne ! Tu ne trouves pas ? »

Il grogna horriblement fort : il n'avait pas du tout apprécié. Il se remit en route, me laissant près du lac. Je le suivis rapidement, sautant de rocher en rocher. Je n'étais pas aussi robuste que mon père, j'avais beaucoup de mal à monter rapidement. Cependant, je ne me laissai pas abattre et continuait de gravir cette petite montée. Arrivé à un point où je ne pouvais plus monter, je sautai d'un rocher pour mal atterrir. Ma patte avant gauche me fit souffrir atrocement. Un léger cri sortit de ma gorge, suivi de terribles essoufflements. Ma voix ne venait plus.

Je m'écroulai par terre, me laissant tomber de douleur. Je ne pouvais plus avancer, ma patte était comme bloquée. J'étais faible. Je vis une ombre se dessiner devant mes yeux remplis de larmes. Mon regard se voilait peu à peu, tout devenait flou. Je sentis une force me soulever du sol, je m'étonnai :

« Pa… Papa ? »

Il ne répondit pas, mais m'avait mis délicatement sur son dos. J'étais fatigué de ces longues marches que nous faisions chaque jour, du matin au soir. Peut-être étais-je trop faible pour pouvoir continuer ma vie. Mon père avait toujours pris soin de moi, mais il ne m'avait presque jamais parlé. Peut-être était-il muet. Ses actes ne se suivaient jamais de parole. Je trouvais ça assez désolant.

Il réagissait d'un air protecteur, cela me suffisait tout de même. Parler seul, c'était lourd au fur et à mesure. Je regardai ma patte, du moins, j'essayai : je vis une flaque de sang se détourer sur la roche, et mon membre rempli du liquide rougeâtre. J'avais perdu, une fois de plus. Je fis, d'une voix effacée, vide :

« Merci Papa… »

Je fermai mes paupières doucement, après avoir senti quelques gouttes s'écouler dans mes poils courts et fins. La dernière chose que je vis était la silhouette de la tête de mon père se figer peu à peu. Ses pas balançaient mon corps de gauche à droite, comme une mélodie entraînante. J'étais bercé, aux anges : j'aimais mon père, malgré toutes les fautes qu'il commettait à mon égard. Il avait toujours pris soin de moi, et c'était le principal.

Je m'endormis subitement, les oreilles retroussées, les yeux clos, la gueule fermée et le corps gisant. J'étais plus détendu que jamais, mêlant les doux pas de mon père à sa respiration régulière en passant par le petit bruit de la pluie qui s'éminçait par terre, en gentilles gouttelettes cristallisées.

C'était le lendemain sans doute, mais je n'en savais rien. Nous étions en plein milieu de la nuit, le ciel était noir, sombre, lugubre, et les étoiles brillaient de tout leur être. C'était aussi la pleine lune, celle qui illumine tous les environs, et celle qui réchauffe nos cœurs blessés.

Je vis à ma patte une feuille bien verte, entourée d'un morceau de cordelette déchirée. Un simple bandage, fait sans aucun doute par mon père.

« Tu dors Papa ? demandai-je d'une toute petite voix. »

Il ne me répondit pas. Je m'approchai de lui, discrètement, malgré ma blessure. Ses yeux étaient clos : il s'était assoupi. Il avait l'air si apaisé, même après tous les soucis que je lui causais. J'enchaînais tellement vite que je ne comptais même plus mes bêtises. Je lui faisais toujours des malheurs, toujours à lui faire des embrouilles.

« Je suis un petit Malosse puéril. Papa, je suis sûr que tu es d'accord avec moi. Pas vrai ? »