Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Smirnoff R. de Domino



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 31/08/2009 à 12:35
» Dernière mise à jour le 31/08/2009 à 12:37

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
050 - Tourbillon de la vie
« Je n'ai jamais détesté un homme au moment de la séparation au point de lui rendre ses diamants »
(Zsa-Zsa Gabor)

« On s'est connus, on s'est reconnus
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu d'vue
On s'est retrouvés, on s'est réchauffés
Puis on s'est séparés »

(Jeanne Moreau, Le Tourbillon de la vie)



-C'est pas si grave, mais bon voilà, un hôpital sans médicaments c'est quelque peu embarrassant…
-On est en rationnement, pas en pénurie ! Ricana Kyle.
-Hm… Quand même.
-Je garde un bon souvenir du repas de ce week-end.
-Vraiment ? Ouah…
-C'était très sympa. Tes parents sont intelligents et ouverts.
-Je sais…
-J'ai trouvé ça super que tu te réconcilies avec ton père.
-Tu me l'as déjà dit.
-Oui. C'est mignon. J'aime ta façon pacifique de traiter tes relations avec les gens.

David s'étonna.

-Comment ça ?
-Eh bah par exemple, quand tu t'es dressé contre ton père, tu as juste dit Non, et tu es parti. Non-violence totale. C'est-ce que j'aime chez toi. Tu doses tout. Même dans le batifolage tu distilles. Tu donnes peu à chaque fois. Mais cette petite quantité est délicieuse et appréciable.
-Ca doit être de famille… marmonna David, je ressens ça parfois envers mon frère. Il donne peu mais beaucoup pour lui.
-Mais différemment !

David sourit significativement. Dennis Ford arriva dans le vestiaire et regarda ses quatre internes.

-Bien… J'annonce qu'à partir d'aujourd'hui Tennant et Hope ne sont plus sous ma supervision.

David s'étonna.

-Smirnoff et Lever restent avec moi, mais Tennant et Hope passent sous la supervision du docteur Laurence Cordwig.

David regarda Kyle, abasourdi. Il haussa les épaules.

-Des choses qui arrivent, soupira le blond.
-Oh non…
-Voilà. Bonne journée avec votre nouveau superviseur tous les deux.

David plissa les yeux.

***

Malcolm rangeait ses affaires. Roland approcha de lui dans le même but.

-Tiens. Mais c'est Roland. Alors, comment ça va ?
-Ca va.
-Tu m'as l'air d'humeur pour supporter mon dilemme du jour.
-Hm.
-Je voudrais que ça avance avec Claire.
-Il y a de très bons tractopelles en location chez des agriculteurs honnêtes, tu t'en sortiras sur un bon prix mais tu paieras peut-être une plus-value et des agios.

Malcolm s'étonna.

-Tu… vas bien ?
-Oh oui. N'importe qui se sent bien quand une psychothérapie à 4500 Pokédollars se solde par une claque dans la gueule et un sentiment d'exclusion plus que jamais tenace.
-Tu l'as bien cherché en même temps…
-Et toi tu m'as défendu avec une telle ardeur que j'ai cru que tu allais sodomiser ton frigidaire après le diner pour te rafraichir.
-J'ignorais que le mot « Sodomiser » faisait partie de ton vocabulaire…
-Ca fluctue avec le moral. Bref je ne suis pas d'humeur à supporter ta minute « Conseillez-moi, j'ai 6 ans et demi d'âge mental et je sais mieux gérer un compte épargne qu'une relation amoureuse. »
-Eh oh, te défoule pas sur moi ! C'est ta faute si ta mère te déteste et si ton père t'a collé un pain ! De toute façon tu te doutais bien qu'il ne resterait pas passif éternellement ! T'as cherché !
-Oh bon sang, la leçon de morale du riche abruti… Personne ne m'écoute quand je parle ou quoi ?
-A force tu fais assez page de pub pour lessive, ouais…
-Je me suis soigné, putain ! J'ai payé de ma poche pour résoudre ce problème de merde que je n'avais même pas envie de résoudre tout ça pour que mon connard de vieux me gifle et me dise que je n'avais pas à parler à ma mère ! Je lui ai ouvert mon cœur et l'autre a tout juste été estomaquée ! Oh et surtout elle a été demander conseil au type qui veut absolument enfourner mon petit frère et au grand dadais qui bave tellement sur ma sœur que le tapis de ton living room doit être rempli de glaires ! Des gens de confiance, qui connaissent la famille, oui, forcément, bah tiens ! Bordel de merde… Et toi je sais pas ce que tu me fais, mais bordel je pensais que tu étais un meilleur ami que ça.

Malcolm soupira.

-Te soutenir devant ta famille me demanderait une préparation préalable d'une semaine et le budget de l'Etat du Bangladesh…
-Oh je vois, c'est l'heure des comptes, hein ?
-Ouais si on veut… Ou du réalisme.
-Soyons réalistes à deux alors. Tu te souviens quand tu as su que Kenneth et Judith n'étaient pas tes vrais parents ?
-… Oui…
-Ce jour là quand je suis monté à l'étage j'ai vu Kenneth qui allait se pendre !

Malcolm resta scié.

-Quoi ???
-Je le jure sur la haine que je porte à ma garce de mère ! Il allait se pendre avec sa ceinture.
-C… C'est faux ! Si c'était le cas, tu ne l'aurais pas arrêté.
-Peut-être, peut-être pas. Mais ne viens pas me faire la leçon quand tu n'es pas capable de savoir ce qu'il y a dans la tête de tes propres parents. Ton père aurait pu se pendre ce jour là. Une chance que je sois monté. Enfin pas à mon sens mais bon…

Roland partit, furieux. Malcolm geignit.

-R… Roland, tu mens, pas vrai ?

Roland se tourna vers Malcolm, excédé.

-Je ne mens pas, il allait bien se tuer. Bien fait pour ta gueule.

Malcolm resta abasourdi par cette nouvelle.

***

Lily brossait Nougat, sa nouvelle Skitty qui semblait avoir bon caractère.

« J'espère avoir bien retenu les leçons de monsieur Merridew pour l'entrainer correctement… »

Lily soupira.

« M'occuper d'elle me fait tellement penser à Ted !! Hoooon… »
-Ca va Lily ?!
-Oh, Chloé…

La jeune fille pencha la tête.

-Tu es bizarre aujourd'hui… Elle est mignonne cette Skitty ! Nouveau Pokémon ?
-Voilà oui !
-C'est vrai que tu disais souvent que tu aimais les Skitty… Heureuse que tu aies pu en attraper un.
-… En fait c'est un cadeau.
-Vraiment ?
-Oui… Un cadeau de quelqu'un de très important.
-Ah-ha ! Jonas a frappé !
-Moi et Jonas on n'est plus ensemble, Chloé, on a rompu à cause de sa mère ça fait un bail.
-Ah oui c'est vrai ! *Je ne suis pas bien les épisodes moi…*

Lily soupira.

-Chloé, tu n'as jamais l'impression… de mal gérer certaines situations ?
-C'est l'omniprésente préoccupation de la future puéricultrice. Serais-je à la hauteur ? M'occuperais-je bien de lui ? Saurais-je le prendre comme il faut ? Le bébé, bien sûr…

Lily hocha la tête. « Bonne métaphore… »

-Au final, les minutes passent et rien ne se passe comme on avait prévu ! Zou ! Inattendu total dans la journée. Le soir pareil « Demain sera mieux » Paf : Demain est pire !

Lily plissa les yeux.

-C'est comme quand tu organises une fête. Si tu fais trop de plans, c'est gâché, si tu n'en fais pas assez ça part dans tous les sens. Il faut trouver le juste milieu. En l'occurrence, nous ne sommes que des humains… Gérer une situation, quel challenge ! On n'a jamais assez d'une vie pour apprendre comment faire… Je crois qu'on ne peut pas « gérer », il faut se contenter de voguer et de bien mener sa barque !

Chloé sourit.

-C'est chouette de parler par métaphores !

Lily acquiesça.

-Je suis d'accord… Pour une fois. Roland et mon père adorent les métaphores…
-Je vois…

***

-Merci à toi d'être venu ! Ca nous fait plaisir.
-Rachel est partie à la mer, moi je viens chez vous…

Malcolm dinait avec ses parents chez qui il avait décidé de passer quelques jours.

-Venir passer quelques jours chez tes parents ce sont des vacances un peu basiques quand même ! Sourit Kenneth.
-Oh mais c'est amusant pour moi de venir ! Vous êtes mes parents, c'est toujours agréable de vous voir.
-On invite les Ludges à diner ce soir, avec Kate et Colin. Tu restes ?
-Bien sûr ! Je vais aider maman à la cuisine !
-Je suppose que je ne peux pas t'en empêcher… soupira Judith.
-Eh non !

***

-Hmm… Judith, on va finir par t'engager à la maison pour cuisiner ! Ricana Jonathan.
-Ca ne va pas, non ? Je passe trop de temps dans ma propre cuisine !

Estelle frappa Jonathan sur l'épaule.

-Aïe !
-Dis aussi que je cuisine mal !
-En effet à côté d'Estelle je suis bien piètre…
-Non, t'es pas mauvaise, mais t'es pas mieux !
-Je n'y prétends pas !

Jonathan et Kenneth se regardèrent. « Ca va finir en guerre des tranchées… »

-Alors, Colin, tu as… retrouvé du travail ?

Le jeune homme soupira.

-J'aurais un gros chantier sur Kanto mais j'ai pas de logement…
-Rien sur Sinnoh ? Pourtant l'immobilier est en plein essor… s'étonna Kenneth.
-Ouais mais mon équipe de chantier est sur Kanto.
-Ouch…
-Bah ouais.
-Demande à Roland de t'héberger…

Kenneth regarda Estelle et éclata de rire.

-T'es sérieuse ?
-C'est son cousin, il pourra pas refuser !
-Moi ça me pose un problème, marmonna John.

Estelle soupira.

-Pourquoi ? C'est pour le travail ! Je lui ferais une lettre, Roland comprendra !
-En théorie j'aurais pensé à ça, maman, mais Roland, j'avoue… La seule idée de cohabiter…
-Oh voyons Colin, c'est ton cousin, tu as besoin de ce travail et au pire tu auras un logement au bout de quelques temps. Roland n'est pas un monstre, il comprendra.
-Et toi, Kate, tout va bien ?
-Oh, oui…
-Les amours ?

Judith et Malcolm regardèrent Kenneth, abasourdis.

-Euh, bah…
-Ca va très bien, elle fait la revue rose dans quelques jours, t'auras les photos !

Kate éclata de rire avec son père qui venait de lancer cette réplique épique. Estelle frappa son mari.

-Gnnnn ! Crétin !!
-Ca va, maman ! Ricana Kate.
-J… Je disais pas ça méchamment ! Bredouilla Kenneth.
-Tu lui as demandé si ça allait, puis les amours ! Soupira Malcolm. T'as pas demandé à Colin !
-On parle pas du néant… soupira Colin.
-Oh chéri… soupira Estelle.
-T'en fais pas, moi j'ai rencontré Judith à 32 ans ! Et… ne parlons même pas de ton père ! Héhéhé !

Regards éberlués de toute la table sur Kenneth.

-Quoiiiii ! Je suis très maladroit, comme mon beau-père avant moi ! Fais attention, c'est de famille !

Malcolm ricana en penchant la tête.

-Quoi qu'il en soit, Colin, si tu veux habiter chez Roland, appelle-moi, j'appuierais pour toi, informa Malcolm.
-Merci.
-C'est gentil Mac ! Sourit Estelle.
-Je pense que Roland est capable d'assez de solidarité familiale pour héberger son cousin, quand même ! Soupira Malcolm.
-On parle du type qui traite sa mère de tapineuse ! Signala Jonathan.

Malcolm, Kenneth, Judith et Estelle ne purent qu'acquiescer.


***

-Ne me suivez pas dans les couloirs, c'est très embarrassant.
-Je veux au moins comprendre ! Grommela David.
-Comprendre quoi ? Je suis contraint de splitter les internes, ça ne me fait pas plus plaisir qu'à vous. La décision vient de très haut.
-C'est pour ça que le directeur et le Doyen de l'hôpital eux-mêmes ne sont pas au courant !

Dennis Ford se retourna vers David, énervé (Mais pas trop, David oblige.)

-Laissez tomber, Smirnoff. Vous n'avez pas pu aller les voir, vous n'avez pas les burnes. Je vous connais comme si je vous avais chié.

David plissa les yeux. Dennis Ford eut un petit soupir méprisant. David prit son courage à deux mains.

-AH !!! MAIS…

David regarda Dennis Ford, plaqué sous Grotadmorv.

-SOMBRE CRETIN, RAPPELEZ CETTE HORREUR !!
-Dites-moi !
-JE VAIS VOUS FAIRE VIRER !
-Je peux changer de superviseur quand je veux ! Je veux savoir le pourquoi du comment !
-CONFLIT D'INTERET !

David s'étonna. Grotadmorv se retira.

-Grrr ! Conflit d'intérêt ! Vous êtes content ?! Je n'ai pas le droit d'avoir des relations inappropriées avec mes internes ! Je me protège comme ça ! Heureux ?
-… Avec vos…
-Oui ! Je ne vous dirais pas avec lequel et j'espère que vous ne me torturerez pas pour le savoir.

David regarda Dennis Ford, éberlué.

« LE-quel… »
« Il aurait pu dire « lequel des deux » ou « Lequel ou laquelle »… »
« Je suis un Smirnoff, j'ai un bon esprit de déduction… »

David ravala ses larmes et se mit à courir à travers l'hôpital.

***

-Attends, tu te moques de moi ?! Malcolm…
-Sérieusement !
-Malcolm, j'étais persuadé que toi et Claire aviez déjà couché ensemble et que vous prépariez le mariage.
-Eh bah non…

Léopold regarda Malcolm, éberlué.

-Vous les hétéros, vous avez l'air de croire que la vie est super longue et qu'elle doit à tout prix rester la plus chiante possible le plus longtemps possible !
-Et vous les bisexuels, vous n'avez pas forcément une opinion très recommandable.
-Alors pourquoi tu me demandes ?
-Roland m'a gravement envoyé chier.
-Gravement ? Au fait c'était bien le diner ?
-Ouais… Roland s'est pris une claque dans la gueule !
-… Ah ouais ?! Par sa mère ?
-Nan, son père.

Léopold plissa les yeux. Malcolm s'étonna.

-Ouch…
-Attends, tu le plains ?!
-Bah… De la part de sa mère, ça ne m'aurait pas étonné… Mais Etienne Smirnoff, frapper Roland…
-Attends, Léopold, il a super mal parlé !
-Baaaaah c'est Roland, s'ils voulaient le taper ou le punir ils l'auraient fait avant !
-J'y crois pas, t'es plus loquace là-dessus que sur mon problème !
-Quel problème ? Laisse couler ! Si tu veux que ça avance, discutes-en avec elle ! Vous vous adorez !
-Oui mais… Je sens qu'il y a cette barrière, ce truc…
-Ce contrat social.
-Voilà, qui nous oblige à rester… amis, uniquement…
-Malcolm, pourquoi tu veux que ça avance ?!
-Pour… avoir des certitudes plutôt que des doutes !
-Ou pour trouver une réponse moins bateau à cette question !

Charlie arriva, étonné.

-Qu'ouïs-je, une guéguerre entre Léopoldus et Malcolmus ! Qui gagnera l'empire ?
-On sent le petit mari fidèle qui s'est refait la saison 1 de Rome avec son blond chéri ! sourit Léopold.
-Ave, Léo, celui qui aime mourir dans tes bras te salue !
-Tu quoque, mi fili !

Ils ricanèrent et s'embrassèrent tendrement devant un Malcolm surpris.

-A toute !
-Ouais ! Tu vois ? C'est facile !
-Vous avez l'air tellement plus proches qu'avant…
-Oh moi tu sais ça dépend de Charlie, et il a l'air plutôt bien…

***

Charlie vagabondait dans les couloirs en direction de sa prochaine salle. Il reçut un coup de téléphone.

-Hm ?! CLIC. Allô, John ? Comment va ?
« Salut gamin… »
-Qu'est-ce qui se passe ?
« … Petit, ta mère est morte cette nuit. Crise fulgurante. »
-…
« Charlie ? Charlie, je suis désolé, on voulait te prévenir plus tôt… On est tous bouleversés, l'enterrement sera jeudi… »

Charlie lâcha le téléphone et s'écroula contre le mur.

***

Le repas prit une tournure étrange.

-Gnnnn…
-Appuyer fort sur les touches ne le fera pas plus répondre ! Ricana Malcolm.
-Tais-toi !!!
-C'est étrange, je l'ai croisé, il avait l'air bien… marmonna Claire.
-Alors, qu'en est-il du couple parfait ? Ricana Malcolm.
-Tu peux arrêter de faire ton Roland cinq minutes ? Grogna Rachel.

Lequel en bout de table contre le mur était calme et mangeait paisiblement.

-Il joue pas le rôle, faut bien que quelqu'un se dévoue.
-Oui eh bah non… soupira Rachel. Moi aussi je suis inquiète pour Charlie !
-Moi aussi ! Marmonna Claire. C'est tout sauf un méchant garçon.
-Il a dû se faire enlever !! Mais POURQUOI IL A ETEINT SON PORTABLE !!!

Rachel tapota l'épaule de Léopold.

-Calme-toi, il doit avoir une affaire urgente à régler…
-Genre voir la saison 2 de Rome, je présume ! Sourit Malcolm.
-Tu peux fermer ta gueule ?! Pardon Claire ! Grogna Léopold.
-Je n'en pense pas moins ! Malcolm, tais-toi !
-Quoi ? C'est lui qui me donne des leçons et voilà le résultat !
-Ah…

Tout le monde se tourna vers Roland.

-A lui aussi tu as demandé comment faire avancer ta relation avec Claire ?

Claire regarda Malcolm, étonnée. Elle prit son plateau.

-M… Mais…
-Je vais demander à Nigel s'il a vu Charlie.
-Merci ! Souffla Léopold.
-Désolée, Rachel…
-Je comprends…

Elle regarda son frère, énervée.

-T'es un bouffon !
-Quoi ? Quand Roland le fait ça passe !
-Tu n'es pas Roland, mon vieux, tu n'en as ni l'envergure ni le style ni l'intelligence ! Il est tout calme aujourd'hui, fous-lui la paix et ne taquine pas Léopold ! Espèce de triple crétin !

Sous sa table, Roland essayait aussi de contacter Charlie par SMS, n'y parvenant pas. Malcolm se tut, honteux de son comportement.

***

Pendant le repas, elle avait les yeux rivés vers lui. Maya le remarqua bien vite, étant aux côtés de Ted et face à Lily, place stratégique.

-Pourquoi on appelle ça les tagliatelles ? C'est tellement classique et ça a un nom tellement original ! Soupira Ted.
-Je l'ignore… marmonna Maya en regardant Lily qui était rivée sur Ted.
-Une idée, Lily ?!

Elle retourna brusquement vers son assiette quand il releva sa tête. Maya avait du mal à croire ce qu'elle voyait.

***

-Je veux TOUT savoir !
-… Y'a rien à savoir !
-Il nous a racontées que tu l'avais invité pour ce diner de famille, il a dit que c'était sympa…
-…

Maya s'étonna.

-Lily !
-Mais quoi… Y'a rien à dire !
-Je pense qu'on est assez proches pour que tu me le dises !
-…
-Lily…
-…
-… Vas-y !
-…
-J'aime pas ce silence !
-………..jesuisunpeuamoureusedelui…
-OHMONDIEUJ'ENETAISSURE !
-CHUUUUUT !!!!

Maya se ferma la bouche.

-Il… Il a été tellement… Bien à ce diner, il a été honnête, il… Il s'est dressé contre mon père pour me défendre, combien de mecs oseraient faire ça ?!
-Ouah… Ca s'est renversé quoi, au début il était fou de toi, pas toi… Maintenant toi de lui et lui…
-Lui est toujours dans ce schéma « Notre amitié est magnifique » !
-Aïe-Aïe-Aïe !
-Ouais…
-Lily, tu vas faire quoi ?
-Je sais pas… Je peux pas lui dire, il va me prendre pour une girouette, il est tellement sensible !
-Ouais t'es un peu dans la merde là.
-Il m'a offert cette si mignonne Skitty, et maintenant je me sens tellement conne d'avoir joué avec ses sentiments comme ça ! C'est un garçon tellement adorable et il aura suffit d'un horrible diner familial pour que je le réalise !
-Tout arrive…
-Je fais quoi ?
-…
-Mayaaaa…
-Tu devrais en parler à un de tes frères. Peut-être le plus raisonnable.
-David ?
-Je pensais plus à Roland.
-T'as dit le plus raisonnable !
-Le fait est que demander conseil à ton petit frère homosexuel et inexpérimenté ne serait pas de bon aloi…
-Le grand n'est pas plus expérimenté !
-Mais il est intelligent.
-Merci de parler comme Ted. Oh je suis obsédée par lui maintenant !!!
-… Ma pauvre…

***

-Eh bah, papa, t'as été plutôt maladroit ce soir.
-Je l'ai toujours été, fiston… Ca n'a jamais changé…
-Même depuis que je le connais, marmonna Judith. Lors de ses 33 ans il m'a offert Kenji. C'était son anniversaire mais il m'a offert quelque chose ! Ricana Judith.
-Oulala…
-C'était une preuve d'amour !
-Mouais…
-Et le soir de notre premier rendez-vous, on était tous les deux envoyés par nos administrations respectives, et il m'a sorti qu'il avait été vider son compte en banque pour faire manger son Goinfrex !
-Oh mon Dieu, tu t'en souviens !

Malcolm regarda ses parents, fasciné.

-C'était où, votre premier rendez-vous ?
-Dans un restaurant, le Doublon Privé. Ca a été le coup de foudre. Pour moi du moins… marmonna Judith.
-Tu plaisantes ? J'étais fou de toi avant que l'on ne soit obligés à aller diner ensemble…

Malcolm plissa les yeux.

-C'est à la fois romantique - Le coup de foudre au restaurant - et quelque peu infâme - Le coup du diner arrangé...
-A l'époque j'étais dans le cabinet administratif Bowyer & Cie, ma patronne était une riche vieille femme qui avait monté un grand business de coaching administratif, elle avait fait fermer des tas d'établissements par sa seule férule - On est allés à son enterrement quand tu avais sept ans, tu ne dois plus te rappeler…

Malcolm secoua la tête.

-Non en effet, c'était une vieille acariâtre mais elle avait un bon fond, elle avait aidé Eddy et Norbert lors d'une attaque et elle avait répondu à notre appel quand on a été attaqués à Sinnoh par la Team Galaxie. Quand j'y repense, elle avait un tel acharnement à faire du profit.. Je crois que ses enfants et petits enfants on repris la compagnie…
-Oui ! Ils sont sur le dos de notre proviseur ! Ricana Malcolm.

Kenneth et Judith regardèrent Malcolm, surpris.

-Vraiment ?
-Euh bah oui…
-… Méfie-toi, mon garçon.
-Oh oui, je vais te dire la même chose que ton père…
-Comment ça ?

Kenneth soupira.

-Vu comment était la vieille, va savoir comment sont les enfants.


***

David regarda Kyle qui refaisait un bandage sur la jambe d'un Kicklee. Il rassembla son courage et parla.

-Il… faut qu'on parle !
-Attends, David… Voilà. Evitez de le refaire donner des coups de pied dans du béton armé !
-Oui docteur. Merci beaucoup.
-De rien. Je suis tout à t…

David semblait furieux.

-T… qu'est-ce qu'il y a entre toi et Ford ?
-Pardon ?
-Toi et le docteur Ford, vous avez fait quoi ?
-Oh. Il t'a dit…
-… Oh mon d… N… Oh n…
-David, c'est juste une histoire de sexe, rien à voir avec toi et moi.
-Q… Quoi ?!! C… Ca ne te gêne pas plus que ça ?
-J'aurais préféré que tu ne le saches pas c'est un fait, mais pour moi c'était juste un jeu et un défi personnel… Coucher avec son boss, c'est un bon trip, nan ?
-… Tu me dégoûtes !! Mais comment t'as pu ? J… J'croyais que tu m'aimais !!
-David, si tu fais tout un pataquès de ça c'est que tu ne dissocies pas les sentiments que j'ai pour toi d'une simple partie de jambes en l'air.
-M… Mais on sort ensemble et toi tu…
-Ca n'a rien à voir !! T'es bouché ou quoi ? Toi c'est une chose, une relation, une histoire d'amour ! Lui c'est juste une grosse quéquette très satisfaisante !
-TAIS-TOI !!!

David partit, bouleversé.

-David…
-Nan !!
-David attends !
-Nan, nan, nan !
-David, je t'en prie ! J'ai diné avec tes parents, je vous ai amené des cadeaux, j'ai trouvé ta famille géniale bien qu'un peu bruyante, tu crois vraiment que…

David retira sa chaîne.

-N… David, non s'il te p…

David jeta le bijou à terre et partit. Kyle réalisa soudain l'ampleur du geste de David et de ses propres actes.

***

Rachel approcha de Roland.

-Roland, tout va bien ?
-Oui.
-Tu mens très mal. En tout cas tu es plus ou moins l'ombre de toi-même aujourd'hui.
-Week-end difficile.
-Le fameux diner.
-Hm.
-Malcolm m'a dit que… ça s'était plutôt mal passé…

Rachel regarda Roland qui se retourna vers elle. Il parut normal au premier abord, puis il commença à sangloter et pleura sur l'épaule de Rachel qui le laissa faire. Et qui sentait que la semaine allait être du même acabit.

***

-J'suis désolé…
-C'est rien… Tu l'as juste pris en rigolant, ce que j'aurais dû faire un peu… soupira Léopold, désespéré.
-Hm. J'suis un peu maladroit…
-Comme ton père avant toi… Il m'a dit un jour que je devais quitter les jupons de ma mère, ça m'avait plus amusé qu'autre chose.
-J'me sens con… soupira Malcolm.
-Claire a l'air d'aimer ça. Ta maladresse, ta gêne, ta contenance.
-Il faut aussi que je lui parle.

Elle arriva justement.

-Léo, euh…
-Tu as des infos ?
-D'après le doyen Richard, Charlie a pris sa semaine.
-Quoi ?!
-Il reviendra dans la semaine, au moins tu es sûr de ça ! Mais on ignore toujours pourquoi.
-Oh mon Charliiiie !!! Soupira Léo en pleurant. Où peut-il bien être !! Non, non, non, je veux savoir !!!
-Si tu veux tu peux passer la soirée avec nous…

Léopold regarda Malcolm qui haussa les épaules.

-On… s'regardera un film… Enfin je suppose que tu ne vas pas rester tout seul, quand même.

Claire hocha la tête. Léopold soupira.

-J'veux pas vous déranger…
-Mais non !
-Pas du tout ! Souffla Claire. Je suis d'accord, tu ne peux pas rester seul dans ton état.
-M… Merci, vous êtes de vrais potes !

Il les serra dans ses bras puis se ravisa.

-J… Je vais en cours. Merci encore à vous.

Malcolm et Claire le regardèrent partir. Malcolm déglutit, tête basse.

-J'suis désolé.
-Pour ?
-La façon dont j'ai parlé au diner, ce que j'ai demandé à Roland puis à Léopold, l'invitation…
-Pour l'invitation, je suis entièrement d'accord, on ne peut pas le laisser tomber comme ça !
-Hm…
-Pour la façon dont tu as parlé au diner, je suppose que c'est le manque de Roland.
-Hm… Oui…
-Et pour ce que tu as demandé… Qu'est-ce que tu entends par « que notre relation avance » ?

Malcolm se mordilla les lèvres, gêné.

-Bah… Q… Euh… Qu'on devienne… un couple ? Sourit Malcolm, embarrassé.
-Oh.
-Oui…
-C'est… compliqué, en ce moment, tout le monde va pas super bien… Je suis pas trop d'humeur à… former un couple. Même si tu es très bien et que notre cohabitation est un truc génial !
-Oui j… J'approuve complètement.
-La soirée puzzle était quand même énorme !
-Même quand Porky s'amusait à faire disparaître des pièces… ?
-C'était irritant sur le coup mais maintenant j'en ris ! Ricana Claire.

Ils se regardèrent.

-Je crois que de toute façon, petit à petit elle avance… marmonna Claire.
-Hm, oui… On… est peut-être déjà un couple sans le savoir.

Claire hocha la tête, gênée.

-On se voit ce soir ?
-D'accord. Avec Léo, alors… Je me demande ce qu'on va faire.
-On trouvera bien !

Malcolm partit. Claire le regarda.

« Eh bien je ne suis pas prête à ce qu'on forme un couple… Mais je suis heureuse que tu te poses la question ! On est deux… »

-Claire !
-Ou… Oui ?!

Malcolm pencha la tête.

-Maintenant c'est toi qui est embarrassée !…
-…
-Bref… Euh… Si Roland me dit un truc méchant sur mon père, du genre qu'il est suicidaire…
-…. Quoi ?!!
-Euh… Je dois le croire ?
-… Vous vous êtes disputés récemment, la tension augmente forcément, vous avez des rancœurs tenaces… Ca monte plus vite qu'avant et il ressent le besoin de te perturber, quitte à inventer des choses !
-Tu penses aussi qu'il a dit ça sous le coup de la colère pour me choquer ?
-… C'est pas son genre de mentir mais il l'a sûrement fait ici pour te perturber.

Malcolm hocha la tête, les larmes aux yeux.

-Merci d'essayer de me rassurer…

Claire plissa les yeux.

-Parce que… moi je sais que Roland ne me mentirait pas sur quelque chose d'aussi sérieux… Merci.
-Malcolm…
-C'est rien, va. Faut que je gère ça en plus, c'est tout…

Claire soupira. « C'est pas vrai, on va tous finir sous antidépresseurs dans cette académie !! »

***

-Yo…

Lily regarda Ted, apeurée.

-Salut…
-T'as été un peu distante, aujourd'hui… J'espère que j'ai pas eu un comportement trop nul au diner.
-N… Non pas du tout ! Mes parents t'ont adoré.
-Ouais… Surtout ta mère qui croyait qu'on était ensemble ! Héhé… Alors que c'était ton frère et son invité qui l'étaient, j'ai trouvé ça plutôt cocasse.

Lily ricana.

-Euh… J'ai quelque chose à déduire de ton étreinte quand je suis revenu chercher mon béret ?
-… Je te… remerciais pour Nougat !
-Ah.
-C'est une petite Skitty très active et très joueuse.
-Oui, je l'ai choisie sur ce critère. Ca te correspond bien, et tu prends soin de tes Pokémon, donc un Pokémon joueur ça te va très bien.

Lily avait du mal à ne pas lui sauter au cou à nouveau.

-C'est vrai que tu as un don pour t'occuper des Pokémon, alors bon, un Skitty…
-Arrête…

Lily était en larmes. Ted s'étonna.

-J… J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?!!
-… Non. Va t'en, s'il te plaît.

Ted regarda tristement Lily.

-D… Désolé si j'ai fait quelque chose…
-Non, c'est pas toi, c'est moi.
-Lily, ne pleure pas…
-S'il te plaît Ted. Ne t'en fais pas pour ça.

Ted s'éloigna, inquiet quand même. Lily enfonça sa tête entre ses genoux et continua à pleurer, criant dans ses sanglots.

***

-Allez, Mac, affronte ta vieille mère !
-Maman, t'es pas vieille ! T'as même pas cinquante ans ! Soupira Malcolm.
-Presque !
-Hmph… Nox, à toi !

Le Skelenox apparut. Judith fit la moue.

-Mouais…
-Je l'ai depuis moins d'un an.
-Tu te moques de ta vieille mère ! Lenny !

Linéon apparut. Il gratta le sol, furax.

-J'ai toujours autant de mal à m'adapter à son évolution… geignit Malcolm.
-C'est juste devenu un bon gros furet à sa maman ! Hein Lenny !

Le Pokémon vint se frotter au nez de sa maîtresse.

-Hm… Nox ! Feu Follet !

Le Pokémon balança les flammes. Linéon esquiva tout. Kenneth observait, intrigué.

-Argh ! Ombre portée !

Ah ça l'attaque porta. Mais elle n'eut aucun effet.

-Lenny, Griffe Ombre !

Le Pokémon Normal fonça et frappa sa cible avec application. Skelenox s'effondra, vaincu par nettement plus fort que lui.

-Ouch !
-Eh oui. On ne peut pas battre sa vieille maman !
-Pour la énième fois maman…

Skelenox se mit à luire et à grandir. Kenneth, Judith et Malcolm le regardèrent. Le Pokémon se releva sous la forme d'un Teraclope.

-Oooooh !
-Eh bien, Mac…
-Ses compétences défensives sont bien plus marquées ! S'écria Malcolm, des cœurs dans les yeux. Etreinte !

Teraclope attrapa Linéon avec un bandage.

-Et attaque Poing Ombre !!

L'attaque porta mais sans effet. Kenneth et Judith étaient dépités.

-Euh, les attaques Spectre n'ont pas d'effet sur les normaux !
-AH OUI C'EST VRAI !!!
-……………. Griffe Ombre !!

L'attaque mit Teraclope KO.

-NYAAAAAH !!!
-Fiston, t'es bon pour reprendre l'entrainement !
-Bwoooh…


***

(Holden - Ce que je suis - Ne vous privez pas du magnifique clip.)

J'ai, j'ai bien le droit
J'ai bien le droit aussi
De faillir, défaillir
Jusqu'à mesurer le prix


Lily rentra et trouva David assis, le regard vide sur le canapé.

-Oh, David, tu as pleuré…
-… Toi aussi…
-… Ouais.

Elle soupira et vint serrer son frère dans ses bras.

-Ca va aller…
-C'est un salaud… Il… Il…
-Ca ira, Dave… Moi je suis juste une grosse bouffonne incapable d'avouer mes sentiments et juste bonne pour se faire du mal toute seule...
-Et moi je suis un petit crétin qui croit trop dans les relations durables…

Mais qu'est ce qu'il m'arrive
Je ris aux larmes
Je larme aux rires
Mais qu'est ce qu'il m'arrive
Je dors au bord de mon lit


Roland rentra, même tête d'enterrement. David et Lily le regardèrent.

-Oh Roland, tu as pleuré aussi…
-Oui… soupira David.
-…
-Viens te lamenter avec nous ! Sourit Lily.

Oh comme je regrette
Je ne suis pas ce que je suis
Les murs ont des oreilles
Les murs me parlent trop

Oh comme je déteste
Je ne suis pas ce que je suis
La lune qui me surveille
La lune est dans mon dos


Roland haussa les épaules et vint s'asseoir sur le canapé. Il donna une tape sur l'épaule de sa sœur qui soupira tout en étreignant David qui semblait retenir ses larmes. Roland s'assied dans le fond du canapé et regarda la pièce. Le silence, pesant, ne pouvait que couvrir leurs tristesses respectives.

J'ai bien le droit
J'ai bien le droit aussi
De railler, dérailler
Epuiser toutes mes envies

Mais qu'est ce qu'il m'arrive
J'oublie, je bois,
Je bois l'oubli
Mais qu'est ce qu'il m'arrive
Je dors au bord de mon lit


***

Oh comme je regrette
Je ne suis pas ce que je suis
Les murs ont des oreilles
Les murs me parlent trop


Rachel rentra chez elle, Teddiursa contre elle. Elle regarda le Pokémon qui prenait de plus en plus de signification dans sa vie. « C'est comme si... Comme si je ne l'avais jamais quitté... Et ça n'a pas l'air de me gêner plus que ça... »

J'ai, j'ai bien le droit
J'ai bien le droit aussi
De conduire, d'éconduire
Les hommes au bout de la nuit


***

Oh comme je regrette
Je ne suis pas ce que je suis
Les murs ont des oreilles
Les murs parlent trop


Léopold rentra a l'immeuble et ne put que constater l'absence de la voiture du couple dans le garage.

Oh comme je déteste
Je ne suis pas ce que je suis
La lune qui me surveille
La lune est dans mon dos


« Charlie… Mais où es tu ?! Est-ce qu'au moins tu vas bien ? »

Il se dirigea tristement vers l'appartement de Malcolm où il était accueilli ce soir.

Oh comme je regrette
Je ne suis pas ce que je suis
Les murs ont des oreilles
Les murs...