Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Destins liés ~Crépuscule~ de fan-à-tics



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : fan-à-tics - Voir le profil
» Créé le 20/08/2009 à 23:15
» Dernière mise à jour le 27/08/2009 à 20:47

» Mots-clés :   Présence de personnages de l'animé   Présence de poké-humains   Présence de shippings

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Episode 32 : Jeux de pouvoirs
Coucou ! Me revoilà avec le chapitre ! j'pouvais pas vous laisser longtemps avec la fin du dernier chapitre ! Donc me revoila, avec un texte riche –je l'espère- en rebondissement et en révélations.

Puis qui se finit aussi en queue de poisson…



C'est pas grave, vous verrez, donc, je vous souhaite une bonne lecture, laissez moi vos impressions après ça. Je tiens aussi à dire, qu'à partir de cet instant, le voyage initiatique passe presque entièrement à la trappe !

Allez bisous !


-chapitre 32-

Trois heures.

Elle lui avait dit de ne pas bouger, qu'elle en avait pour trois heures. Il ne pouvait pas se passer grand-chose en trois heures, elle ne risquait de voir une bombe nucléaire tomber sur carmin-sur-mer…Akira ne pouvait quand même pas raser une ville en trois petite heures.

C'est ce que répétait en boucle Lily, dans un des sièges inconfortable du tramway qui la menait à la ville portuaire. Les poings si serrés sur le tissu de sa robe en côton que ses jointures blanches palpitaient de souffrance. Elle n'avait pas pris le temps de récupérer toutes ses affaires, elle n'avait pas l'intention de rester bien longtemps là-bas, son élève n'était pas encore prêt à affronter le champion d'arène d'après elle, elle voulait juste faire un rapide saut, voir Yuki, mettre les choses aux clairs, et repartir.

Peut être qu'au fond d'elle-même, elle se doutait que rien ne se déroulerait aussi simplement, peut être était-ce pour ça qu'elle avait des difficultés à respirer, des sueurs froides et des crises d'angoisses qu'elle tentait tant bien que mal de dissimuler.

Armand à ses côtés, cette fois, dépourvu de son bandana habituel tellement son enseignante l'avait pressé, se frottait sa tignasse chataine, en fixant le souterrain défiler inlassablement derrière la vitre. Il essayait d'ignorer l'état inhabituel de son professeur et de se concentrer sur son programme d'entraînement, et alors qu'il songeait que son paras aurait besoin d'améliorer sa défense, un choc brusque ébranla la voiture métallique. Un crissement sinistre secoua les barres d'acier qui semblaient pourtant solidement attachées au plafond de taule. Une gerbe d'étincelles luisit furieusement au dessus d'eux et le toit s'ouvrit comme une conserve sous la lame d'un ouvre-boîte.

Il sentit une masse se jeter sur lui et des bras le recouvrir tout entier tandis que les cris des civils autour de lui mugissaient plus strident encore que le bruit des roues rouillées stoppées sur les rails. Un poid immense éventra leur wagon, plus tranchant qu'une lame de guillotine, une des barres auxquelles les passants s'agrippaient avec confiance égorgea une des faces de leurs véhicules. Les parois de verre explosèrent sous le choc et leurs milles et unes pièces se répandirent sur le sol, projectiles coupants et impitoyables. Le tramway arrêta enfin sa longue course dans une plainte d'agonie qui se fit happer par les ténèbres du tunnel, les lampes au dessus de la tête des pauvres passages frémirent quelques secondes, grésillantes, puis s'éteignirent, les plongeants dans une obscurité plus profonde, plus angoissante encore que leur incompréhension.

Armand, terrifié, pétrifié de peur, sentit le poids qui le plaquait contre le linox se redresser, l'ombre de son professeur se dessina rapidement, ses pupilles se dilatèrent et ses yeux s'habituèrent à la situation lentement. Son enseignante poussa un juron étouffé, et plusieurs cliquetis indiquèrent à son élève qu'elle retirait les débrits fichés dans sa chair en retenant des plaintes. Autour d'eux, l'appréhension gagna peu à peu la foule, avant la panique. Et alors que les questions fusaient de la part d'étrangers, qu'on demandait ce qui se passait, qu'on descendait sur la voie ferrée pour chercher une raison à ce brusque arrêt, qu'on demandait s'il y avait des blessés graves, Lily se pencha vers son élève et murmura :

-Armand, tu peux marcher ?

Le garçon, les yeux écarquillés se dressa sur des jambes flageolantes, comme si le véhicule tanguait encore sous lui, manquant de se renverser à tout instant. Il scruta la pénombre avec crainte mal dissimulée, tenant, crispé, le bras sur lequel tout son corps s'était affalé dans sa chute. Son encadrante remarqua cela et elle saisit son membre, le palpa, et en retira les grains coupants constellants sa peau. C'est à cet instant précis que le jeune promu de l'académie de Jadielle put enfin voir plus ou moins nettement l'état de sa tutrice. Des coupures nettes parcouraient tout son corps, n'épargnant même pas son visage, de fins sillons pourpres coulaient sur joues, sa tenue était déchirée par endroit et une des nattes qui encadrait sa frimousse, défaite. Tout le côté gauche de sa face montrait une texture étrange, quand Armand la toucha, il se rendit compte que c'était tout simplement du sang mélangé à la poussière métallique.

Il eut un gémissement effrayé que Lily calma instantanément :

-Les plaies au cuir chevelu saignent toujours abondamment, mais elles ne sont pas graves, ne t'en fait pas.

Déjà, en dehors, des hurlements apeurés retentissaient, trouvaient écho entre les parois hermétiques du souterrain qui leur servait de prison. L'effroi commença à gagner les plus courageux, les plaintes de souffrances s'élevaient de la part des blessés des autres wagons dans leurs dos. Mais l'enseignante les ignora. Elle regarda attentivement autour d'elle, attrapant Armand par le poignet. Ses pupilles s'illuminèrent, elle s'avança d'un pas vif et décidé vers les toilettes de fortunes construites à la limite du couloir. Elle jeta un coup d'œil à l'intérieur, vide, juste assez grand pour une personne. Elle plaça Armand à l'intérieur, lui confia son sac avec son portable, et lui intima de ne pas bouger, de fermer le loquet, qu'elle restait à la porte pour le protéger au cas où l'enfermement causerait un mouvement de foule.

A peine avait-elle prononcé ces ordres, qu'un cri furieux secoua l'assemblée de civils ainsi piégés.
Instinctivement, le garçon fit tinter la serrure, tremblants. Il fouilla le bagage de son professeur et chercha un moyen d'appeler les secours, mais il vit que le réseau ne passait pas. Un son de chute, une supplique le fit sursauter et il se taira un peu plus dans un coin des wc, plissant les yeux, essayant de disparaitre. Il perçut distinctement la voix de Lily parmi les plaintes anonymes.

« Calmez-vous ! Le conducteur n'y est strictement pour rien ! Calmez-vous et attendez les secours…S'il y a une panne générale à carmin sur mer, tous les pompiers vont se disperser pour porter leur aide aux gens comme nous, ne paniquez pas comme ça ! »

Mais son discours sonna dans le vide. C'est alors qu'Armand crut entendre une ovation de joie, il se concentra pour saisir les propos lointains qui se répercutaient dans les entrailles de la terre pour venir jusqu'à eux. Il avisa une petite ouverture, au ras du plafond, qui lui permettait de voir ce qui se déroulait en dehors. Doucement, frissonnant, il se mit debout sur la cuvette et hasarda un œil. Il n'arrivait pas à savoir si c'était la peur maintenant qui faisait s'entrechoquer ses genoux en équilibre précaire, ou si c'était simplement sa claustrophobie qui se réveillait. Mais une chose était sur, s'il ne se risquerait pas à sortir de son abri, il ne pouvait pas supporter cette incertitude, cette absence de vision qui l'obligeait à interprêter des sensations lointaines.

Devant le tramway, un attroupement d'homme se regroupaient, une lumière s'approchaient d'eux, et eux, tels des insectes se dirigeaient vers elle avec un soulagement fou, déjà rassérénés. Seulement, le groupe qui vint à leur rencontre ne ressemblait en rien à des pompiers comme l'avait prédit Lily, tout de noir vêtus, ils arboraient des airs hautains, et cruels. Ils ne permirent pas aux touristes la moindre lueur d'espoir, ils dégainèrent leurs pokéballs, une armée de Démoloss se dressa devant les pauvres passagers accidentés qui poussèrent des exclamations de terreur en reculant brusquement.

« Nous cherchons des voleurs, plus aucune sortie ou entrée à Carmin-sur-mer n'est autorisé jusqu'à ce que nous les trouvions ! » Rugit un des hommes tout récemment arrivés.

Il montra un sourire mauvais et déclara :

« Regroupez-vous tous ici, si vous ne résistez pas, aucun mal ne vous sera fait. »

Armand entendit alors Lily toquer à la porte de son refuge, il descendit de son estrade et colla son oreille contre la paroi, un élan de panique remontant le long de son ventre, il balbutia :

-Professeur, il faut faire quelque chose !
-Oui, reste caché. Ne bouge surtout pas je vais faire tomber le porte bagage sur toi pour qu'ils ne te trouvent pas, ne fait pas de bruit, tu as compris ? Je t'interdis de jouer les héros !

Les ongles d'Armand s'incrustèrent dans le bois de son unique issue, un éclair de compréhension passa dans cet amas de pensées confuses qu'il tentait vainement de regrouper, les mots sortirent de son gosier, aussi asséchés que sa gorge :

-Et vous ?

Un choc lourd lui répondit, il fut propulsé en arrière et son seuil craqua sous le poids salvateur que lui imposait Lily. L'inquiétude le saisit, elle outrepassa toutes les autres sensations, le jeune étudiant se releva d'un bond, et se jeta sur son unique ouvertire vers l'extérieur qui lui restait. Il vit alors les pauvres passagers s'asseoir un à un en rond, cernés par les démoloss, déposant leurs pokéballs à terre. Les blessés étaient jetés dans un autre coin, abandonnés et gémissants.

La silhouette gracile de son enseignante les rejoignit et s'installa avec eux, impassible, ses yeux sombres luisants d'une patience et d'un calme si acéré qu'il jeta un froid glacial dans son refuge.
Armand pu lire sur ses lèvres une phrase qu'elle dut à peine murmurer, mais il n'en comprit pas le sens :

-En seulement trois heures, ça tu peux être sûr tu ne l'emporteras pas au paradis Akira…

Quand tous les occupants du tramway se retrouvèrent dehors, le calvaire commença.

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «

Akira grogna, la lame rouge du Cizayox oppressant froidement sa jugulaire. Il fronça les sourcils, puis eut un sourire mal assuré. Pour une fois, il était vraiment dans une mauvaise posture, face à un adversaire bien meilleur que lui, ses Pokémons incapables de le secourir. Staross et Florizarre, devant lui, n'osaient même plus réagir face aux attaques de leur adversaire Carchakrok. Il se demanda une brève seconde ce qu'il avait bien pu faire pour avoir un si mauvais karma…après tout, il n'avait enfreint aucune règle particulière, pourtant jamais, Arcéus le savait ; il n'avait adhéré à une religion où la flemme était un péché capital…Juste déconseillé !
Cela devait être la faute à « pas d'chance ».

Méfisto posa un regard indifférent sur ses Pokémons et d'un mouvement sec, il ordonna :

-Finissez-les.

Le sang d'Akira se glaça dans ses veines, il perçut le son distinctif des membres ciseaux du Pokémon insecte. Il n'aurait même pas l'occasion de prononcer un seul ordre. Il se pinça les lèvres jusqu'au sang en priant pour que son plan de secours fonctionne.

L'évolution d'insécateur brandit sa cisaille écarlate et l'asséna sur sa victime dans un « shlack » fatal.

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « » » » » » » » » » » » »

-Tu es morte ! Mangriff ultralaser !

Elle avait souvent rêvé de ce qu'allait devenir son existence, elle avait même imaginé quelques fois avec de la curiosité teinté de honte, ses derniers instants. Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait pensé qu'elle finirait ainsi, dans un couloir noir, humide, sale, coincé entre les cadavres et une bande de bandits sanguinaires, succombant sous une attaque Pokémon sans même avoir pris part au combat. Ses courtes années d'existences lui revinrent, la plupart occupées par des heures d'études toutes plus semblables les unes que les autres. Une terreur sourde l'envahit alors qu'elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais réellement profité de son existence, elle avait toujours été accrochée au temps qui s'écoulait, comme pressée, poussée par un but inconnu, comme si elle avait toujours reporté son bonheur au lendemain, espérant qu'il frapperait quand elle aurait enfin les précieuses secondes, les précieux enseignements derrière elle, quand elle pourrait enfin suivre le cours de ce fleuve infini. Elle ferma les yeux en voyant le jet de lumière se diriger droit vers elle, et elle pensa une brève seconde :

« C'est la fin. »

Puis une autre évidence la frappa avec la force de tous ses regrets, les visages d'Eléanore, de Lucas, de sa mère, de Yuki, de Danny, de tous les êtres qu'elle chérissait imprégnèrent sa rétine.

Elle ne voulait pas que ça se termine ainsi, elle ne voulait pas acherver sone existence de cette manière, elle voulait…Elle voulait que ce cauchemar cesse, maintenant !

. Au bourg Palette, alors que Marina errait comme une âme en peine entre les étagères, la GS ball bien gardée s'évapora purement et simplement. Et à quelques mètres du Qg d'Opale, dans une grotte, le sac et la casquette de Gold, délaissés dans un coin, luisirent

Et au rayon blanc, une onde verte sortit de nulle part répondit, s'opposa, le paysage entier de teinta de cette lueur diffuse et mystérieuse. Tout s'arrêta. Plus aucun son ne parvint à Samantha, plus un cri, plus un cliquetis, plus un souffle de vent, plus un souffle à part le sien, mais surtout, pas de douleur insupportable.

Elle ouvrit un œil, et cette fois même son souffle se coupa. Dans un halo vert émeraude, plus rien ne bougeait. L'ultralaser qui la menaçait plus tôt, suspendu dans le vide, entre deux secondes, immobile, les voleurs, le bras encore tendu, les bouches ouvertes, les expressions encore figées dans leur fureur, mêmes leurs perles de sueur stagnaient dans l'air macabre de cette prison. Le Capumain de Gold, voletant dans les airs, était paralysé dans l'apogée de son dynamopoing sur le pauvre Mangriff inerte dans sa douleur.

Une constatation absurde l'assaillit, qu'elle chassa aussitôt, puis reprit, incapable de trouver quoi que ce soit d'autre : le Temps venait de s'arrêter.

Samantha les yeux écarquillés, fit un pas en arrière, trébucha et s'écrasa au sol, sur les fesses, mais tout cela se produisit dans un silence presque plus effrayant encore que l'approche de la mort. Elle secoua la tête et scruta les lieux, totalement paniquée, les membres tremblants. Elle ouvrit la bouche, mais rien ne s'en échappa à part un gargarisme inextricable, coincé dans son gorge. Elle ne put retenir un haut-le-corps qui l'en débarrassa, puis à nouveau elle examina la pénombre colorée et bafouilla :

-G-G-gold ?

La statue immobile du brun jusqu'alors, bougea imperceptiblement, encore pétrifié face à la terreur qui l'avait saisit si vivement. Il parut comme désenvoûté, relâché des chaînes qui l'enserrait, qui le soutenait, ses yeux reprirent un éclat lucide et il s'écria, la main tendue :

-SAM !

Avant de s'écraser sur le sol, coupé dans son élan en voyant la jeune fille totalement indemne, devant le rayon stagnant, à quelques centimètres d'elle. Il releva la tête aussi vite qu'il ne l'avait baissé, le regard perdu, hagard, les pupilles révulsés d'incompréhension.

-Qu'est-ce que ? Balbutia-t il en interrogeant Sam, aussi blafarde que lui, il pointait la scène du doigt, interloqué.
-Je…Je ne sais pas…Répondit-elle d'une voix frémissante, le mal de crâne s'accentuant de plus en plus.

Un gémissement sourd les détourna de cette bizarrrerie, ils tournèrent leurs têtes comme une seule entité, et se jetèrent vers l'origine du bruit, Gold poussa même une exclamation étouffée :

-Silver !

Le roux tenta de se mettre sur les coudes pour au moins ramper jusqu'à eux, mais à peine entama-t-il ce mouvement, qu'il émit une nouvelle plainte lancinante en se tenant fermement le crâne. Ses ongles s'enfoncèrent dans ses tempes tandis que des larmes de fièvre perlaient à ses yeux. Samantha s'approcha de lui et le prit dans ses bras, il grelottait, il fallait à tout prix l'emmener dans un hôpital, il fallait, il fallait faire quelque chose !

-Silver…Silver tu m'entends ? L'appela-t-elle, pour l'obliger à se concentrer sur autre chose que sa douleur. Mais elle-même devait avouer que son monde déjà camouflé derrière un voile vert, commençait à fondre devant ses prunelles à mesure que son mal de tête s'amplifiait.

Gold de son côté, les lèvres pincées, retenant ses cris d'effroi en se les mordant jusqu'au sang, analysait les lieux, observant tour à tour son grolem stoppé en pleine débandade et son Capumain arrêté victorieux sur son adversaire. Il ne parvint pas vraiment à mettre un nom, une appellation à la crainte qui l'envahissait, à ce sentiment qui gonflait, en revanche, il comprenait que cette chose le transcendait, les dépassait tous complètement. Ils étaient pourtant à l'abri, mais il n'avait cette impression d'être en sécurité, bien au contraire, il se sentait plutôt comme un funambule au bout d'une corde raide prête à céder. Il ne savait pas ce qui se passait, comment cela avait commencé, pourquoi, mais surtout, quand cela s'achèverait. Peut être dans la seconde, peut être dans une heure, à condition que le fil du temps puisse encore s'écouler… Mais qu'est-ce qui avait bine pu se produire ?

-Rappelle tes Pokémons ! On s'en va tout de suite ! Silver ne va pas bien du tout ! Lui cria Sam.

D'un bond il se remit sur ses pieds et le rayon rouge arracha de l'emprise étrange ses compagnons. Il s'approcha de Sam et l'aida, au moment de passer ses bras sous Silver suant à grosses gouttes, il hésita une seconde, puis les paroles de la gamine lui revinrent, son cœur se compressa douloureusement devant la souffrance du roux, et il finit par le porter tout entier sur son épaule. Un murmure presque inaudible s'éleva de son coéquipier :

-Pas sans ma mère…

Mais il fut coupé dans l'œuf par Samantha :

-Il a dit qu'elle n'était plus là Silver…Eléa, Yuki, Angie et Chris ont volé les données des Opales, elles nous diront ce qu'il est advenu d'elle plus tard, mais là, on ne peut plus rien…

Le fils du boss, sembla mettre un moment avant d'entendre et d'intégrer la portée de ce que lui racontait la jeune fille, sa bouche se tordit et il hocha doucement du chef avant de souffler :

-Tout le monde s'en est sorti au moins…

Et il ferma les yeux, ses muscles de détendirent doucement et il s'affaissa complètement. Si Gold ne put retenir un frisson, un relent d'inquiétude, Sam l'obligea à avancer. Quand le temps s'écoulait normalement, c'était lui qui l'avait traînée sur ses pas, et là alors que tout se déglinguait, que ses croyances les plus profondes s'effondraient, c'était elle qui prenait les choses en main. Il lui jeta une œillade inquiète, cherchant à savoir si elle, reconnaissait cette situation comme familière, mais le visage pâle, la jeune fille transpirait, espérant elle aussi, un support, un appuie dans les lieux étrangers qui les entourait.

L'adolescente, pantoise, malheureusement, ne savait rien de plus que lui, elle n'arrivait même plus à évaluer les choses, alors que tout à l'heure devant le rayon statufié devant son nez, l'idée de l'arrêt dans le temps lui avait sauté au visage, maintenant plus rien ne lui venait à l'esprit. Sa migraine empirait, elle ne parvenait plus à donner suite à ses idées clairement, comme abrutie, assommée par un poids insoutenable. Comment tout cela avait-il pu se produire ? Parvenait-elle à extirper de la masse grouillante et frémissante de son crâne embrouillé. Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer le sentiment qui l'avait assailli juste avant le choc, elle tenta de cerner complètement le tissu, l'étau qui l'avait enserré à l'instar de ce voile d'émeraude sur les lieux, mais elle en fut incapable. Elle fit une liste mentale de toutes les créatures capable de stopper ainsi les instants de plusieurs vies, comme Palkia, ou Celebi, Arcéus selon la légende, et même Mew si l'hypothèse comme quoi il était l'ancêtre de tous les Pokémons se révélait exacte. Il était même possible qu'un métamorph ayant déjà croisé l'un des autres de la liste soit à l'origine de tout cela, mais…Mais ! Elle ne trouvait aucune raison, aucune logique à l'intervention probable d'un de ces Pokémons, pourquoi maintenant ? Pour elle ? Christelle était-elle ici ? Impossible, comment son Ditto aurait pu croiser un Pokémon légendaire et encore plus, agir sur son ordre à Elle, comme Tarsal lors de leur fuite au mont Sélénite ? Elle ne savait plus, elle ignorait tout, elle avait mal à la tête…

Gold porta sa main à son pokématos, le point sur la carte pour montrer la sortie était toujours affichée, mais quand il essaya de joindre de nouveau Chris et Angèle, il ne reçut que de la neige. Il grimaça d'anxiété.

Les enfants se frayèrent donc un chemin, chancelants, vers une sorte de quaie intérieur. Ils dépassèrent l'amas de sbires statufiés, sursautant en croisant leurs regards vides, l'absence de pulsation dans leurs poitrines. Ils rejoignirent enfin une espèce de salle immense dont quatre arches se rejoignaient en une clef de voûte sculptée, juste au dessus d'un bassin où reposait un sous marin. Même l'eau n'était plus parcourue par l'onde. Gold s'approcha du liquide, remonta Silver sur son dos, puis se tourna vers Sam pour qu'elle appelle son léviator. Mais alors que la gamine sortait d'un geste las la ball rouge et blanche, son teint ayant déjà la pâleur d'un cadavre devint presque translucide.

Elle lâcha la ball, porta sa paume à sa tête, émit un gémissement rauque et s'effondra au sol.

Alors comme si un sort avait été levé, le voile vert émeraude se dissipa, la mer reprit son caractère tempétueux et des vagues soulevèrent la bicoque de métal au rythme lent et lancinant des vagues. La terre elle-même parut s'ébranler, inspirer brutalement après un long moment d'apnée. Les bruits assaillirent les couloirs.

Gold n'eut pas le temps de réfléchir, il ramassa Sam, la ficha sur son autre épaule, et lança la pokéball ; le serpent imposant eut un sursaut de surprise en voyant qui l'avait ainsi appelé, le brun lui lança un regard désespéré. Les pas dans le couloir se répercutaient, pour l'instant les sbires ne comprenaient pas, croyaient en un tour de magie incroyable –et lui-même commençait à y croire- mais bientôt ils allaient affluer ici, et les surprendre ! Il contempla le léviator avec toute l'assurance qui lui restait et déclara :

-Ta dresseuse va bien, mais il faut la sortir de là, tout de suite ! Aide nous à nous en aller, tu es le seul sur qui on peut compter !

Le Pokémon émit un grognement et il toisa de haut en bas le jeune impudent qui lui donnait un ordre, puis, brusquement il ouvrit la gueule et les goba tout rond, lui, Silver et Sam, avant de plonger dans les profondeurs de la mer, sans même laisser échapper un cri à ses victimes.

Quand les sbires d'Opale déboulèrent dans le quai, ils ne rencontrèrent personne, Gilles, le vieillard, blanc, bafouilla :

-Famille de Sorcières…

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «

« Evolue ! Ash Evolue maintenant ! »

L'injonction de Miyu n'eut aucun effet, le pauvre reptincel accroché désespéremment à sa dresseuse, ne réagit pas. Eléanore avait perdu connaissance au moment même où sa tête avait basculé en arrière, comme pour ne pas sentir le choc final. Le fidèle Pokémon ne pouvait qu'émettre un long cri d'agonie, attiré vers le sol dans une chute fatale. Il ne parvenait même pas à percevoir Miyu non pas à cause du vent sifflant à ses oreilles, ni même à cause de la peur du sol se rapprochant de plus en plus rapidement…Non, Ash ne lui obéissait pas, parce qu'il ne pouvait pas ! Miyu n'était qu'un spectre habitant Eléanore, sans elle comme médiateur, dans son état actuel, il ne pouvait rien faire !

L'être informe siffla de manière mauvaise un : « La fusion est allée trop loin ! ». Puis il fronça les sourcils. L'espace d'une seconde il lui sembla que le temps cessait, la mer d'arbres sous eux cessa de se mouvoir, les visages des sbires par-dessus la rambarde se figèrent, la course frénétique d'Eléanore défia la gravité.

Miyu parut décontenancé, cette sensation ne dura qu'une seconde, l'illusion d'une seconde en tout cas. Mais cela lui avait suffit, cette absence, cet arrêt momentané parut le décider complètement, sans plus attendre, il se tendit comme une perche, bras en avant, sa silhouette s'intensifia, s'illumina jusqu'à ce que ses traits se dissipent dans une auréole de lumière. La silhouette brève d'un chat apparut, puis disparut.

Une immense bulle rose se matérialisa dans les airs, et Eléanore tomba dedans comme dans un liquide, elle y immergea complètement. La matière sembla la ralentir, mais pas la stopper, elle traversa la chose. Miyu émit un sifflement mauvais, qui allié à la sensation d'avoir plongé dans un bain glacé, réveilla Eléanore en sursaut. Le fantôme ne prit même pas la peine de lui expliquer quoi que ce soit, il hurla au Pokémon feu :

« EVOLUE MAINTENANT ! »

Le Reptincel sursauta, plongeant son regard dans celui encore ensommeillé de sa dresseuse, hagard, puis sa peau se mit à luire. Son métabolisme s'intensifia ; il grandit d'un coup et d'énorme protubérance poussèrent sur son dos.

Le sol se rapprochait à une vitesse folle, si vite, Miyu ferma les yeux, se condensa en une sorte de luciole lumineuse et se réfugia dans le corps de sa porteuse encore à demi-consciente. Le Pokémon lézard poussa un mugissement et ses ailes neuves se déployèrent, se gonflèrent sous l'impact du vent. Il eut une pirouette dangereuse qui les fit raser de près la terre saupoudrées d'épines de pins. Un jet de poussière crissa lugubrement quand la queue du Dracaufeu noir claqua dans la masse de feuilles et d'aiguilles. Dans une précipitation maladroite, le Pokémon serra sa dresseuse de ses minces bras et s'enfuit dans la forêt, zigzaguant entre les troncs et les souches, pressé de gagner enfin un abri.

Eléanore vit la silhouette nouvelle de son starter, un sourire étira ses lèvres, elle caressa son flanc pour le féliciter, puis sombra de nouveau dans l'inconscience, les pulsations de son cœur, après avoir battu si vivement, ralentirent brutalement. Sa vision se volatilisa dans un flash lumineux et cette fois les échos de la voix de Miyu ne l'atteignirent même plus.

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « » » » » » » » » » » » »

Leurs assaillants qui venaient de soumettre les pauvres accidentés du tunnel ramassèrent le monticule de pokéball qu'avaient déposé leurs otages et les enfournèrent dans un sac. Plusieurs personnes se levèrent pour protester, mais leur cri d'indignation cessait en quelques secondes suivis de peu par des hurlements de paniques à peine contenus. Ces…Ces hommes se servaient de leurs Pokémons pour faire taire toutes les suppliques qui leur déplaisaient. Armand terrifié glissa de son support et se prostra dans un coin, un hoquet de terreur coincé, vrillant son diaphragme jusqu'à lui couper totalement le souffle.

Un silence sinistre fut imposé en dehors, seulement brisé par des injonctions impitoyables, indifférentes à la peur de leurs victimes. Ils rugissaient qu'un groupe avait marché sur leur plate-bande, qu'ils avaient forcément des complices, et invectivaient que ceux qu'ils cherchaient se trouvaient forcément parmi eux, qu'ils voulaient des noms.

Devant le mutisme de leurs prisonniers, la colère montait. Peu à peu le couloir glacial qui les retenait captif eux et la carcasse du Tramway, devint suffocante. Les pauvres victimes ne bougeaient plus, c'étaient à peine s'ils osaient respirer, on les prenait tour à tour, on les soulevait, un des hommes les giflaient, les battaient jusqu'à ce qu'ils jurent ne rien savoir ou ne tombent inanimés. Même les enfants n'étaient pas épargnés et leurs cris désespérés se joignaient à ceux de leurs parents suppliants qu'on arrête ce jeu cruel.

Armand ne parvint pas à se redresser, à se remettre sur ses jambes pour observer la suite des évènements, il resta comme ça, à l'abri, tremblant comme une feuille retenant des sanglots à chaque plainte qui venait pénétrer ses tympans. Il n'avait même pas à se forcer à n'émettre aucun son, c'était devenu évident, comme une condition impérative à sa survie, rien ne s'écoulait, ses membres s'entrechoquant et ses dents claquant semblaient ne lâcher aucun bruit comme ils auraient du. Autour de lui, le monde se résuma aux cris inlassables et incessants, aux ordres, aux punitions. Il ne sut combien de temps il passa ainsi, il était incapable de le dire, mais alors qu'il pleurait, recroquevillé sur lui-même, caché du mieux qu'il le pouvait entre les toilettes et le mur, il entendit enfin la voix de son professeur répondre aux brigands. Il releva la tête dans un hoquet.

-Tu m'as l'air trop calme pour être vrai ! Avait rugit un des agresseurs, comme il l'avait souvent fait à d'autres personnes avant d'entamer un interrogatoire de fortune.
-Je n'ai rien à cacher, je ne vois pas pourquoi je paniquerai. Répondit-elle simplement.

Etrangement, le visage de cet homme inconnu, de ce bourreau, sembla se dessiner avec précision dans l'esprit d'Armand, il imagina sans peine son sourire machiavélique s'étirer sur sa face dédaigneuse, il put comme le voir ouvrir la bouche et vomir :

-Saisissez là, elle sait quelque chose.

Mais si Armand s'apprêtait à entendre les plaintes de Lily se joindre à celles des autres victimes, aussi lancinantes et douloureuse qu'une lame s'enfonçant, se tournant entre sa peau et ses muscles, il n'en fut rien. Il perçut à peine un gémissement étouffé et un « bang » retentissant.

Cette fois, il ne contrôla pas son corps et il se jeta à la fenêtre sous l'impulsion de l'incertitude, de l'inquiétude. Ce qu'il contempla en revanche, jamais il n'aurait pu y songer. Son professeur tenait encore le poignet de son agresseur, tordu, lui au sol se plaignait tandis qu'elle lui écrasait la carotide du talon, le regard impénétrable. Elle leva la tête vers les autres sbires qui les avait malmenés si longtemps ; et tout se déroula en une seconde.

Plusieurs hommes se jetèrent sur elle, elle eut un simple mouvement d'esquive et attrapa celui qui soutenait le sac de pokéball, elle le renversa comme son prédécesseur. Sa précieuse cargaison s'écrasa au sol et se répandit dans les couloirs aux volutes ténébreuses. Les chiens de feu, hérissèrent leurs poils, abandonnant les otages et bondirent dans sa direction, mais elle murmura brutalement :

-Carchakrok, tempête-sable, Cradopaud, Toxic, Noarfrang hypnose, Raflésia, para-spore, Loklass, Laser glace, Magmar, danse-flamme !

L'équipe de Pokémon se dressa entre elle et les agresseurs, la dresseuse se contenta de rattraper les pokéball qui lui revenaient tandis que les offensives de ses créatures ralentissaient les bandits. C'est alors qu'un des pauvres passagers accidentés récupéra lui aussi ses amis animaux, pour les lancer dans la mêlé, bientôt suivi de tous les autres.

Cela suffit comme diversion à Lily, qui d'un regard circulaire, avisa une stratégie rapidement. Elle pointa le wagon échoué à son Pokémon dragon, et celui-ci l'aida à le redresser sur les rails. Armand se sentit tomber en arrière tandis qu'ils remettaient son support droit. Il perçut alors un cri de la part de Lily, adressé aux autres passagers, tous comme un seul homme trouvèrent refuge dans le compartiment, traînant les blessés avec eux, semant le plus rapidement possible leurs bourreaux. Ils s'entassèrent un à un à l'intérieur, et quand Lily vit leurs poursuivants seuls à l'extérieur, elle grimaça : elle aurait préféré ne pas en arriver là.

-Loklass glaciation ! Hurla-t elle.

Le Pokémon eau ouvrit sa gueule béante à l'une des fenêtres, et une énorme coque cristalline protectrice se forma autour de leur abri, une couche aussi épaisse qu'un ronflex les entoura, les séparant définitivement de leurs agresseurs.

L'enseignante savait pourtant qu'ils n'en resteraient pas là, et si elle avait agit par instinct de survie jusqu'à maintenant, elle ne pouvait plus reculer à présent, il fallait maintenant cette situation jusqu'à l'arrivée de véritables secours. Elle jeta un coup d'œil à l'endroit où Armand était toujours enfermé, puis se concentra sur les besoins sur groupe. Déjà les démoloss dehors tentaient de faire fondre la plaque de givre autour d'eux.

-Ceux qui ont des Pokémons glace, ou roche, avec moi, consolidez le rempart ! Ceux qui ont des Pokémons feu, sortez les pour que les blessés puissent se réchauffer près d'eux, et ceux qui ont des Pokémons électriques…

Elle se pinça les lèvres et lâcha :

-Essayez de trouver un moyen pour avoir du réseau ou faire avancer ce cercueil ambulant !

Une secousse ébranla leur refuge, et la panique gagna les accidentés. Peu à peu, d'autres voix avec celle de Lily s'élevèrent pour donner des indications, un Pokémon psy tout jeune maîtrisant téléport fut apporté et ensemble, on évacua les enfants ou les blessés. Lily fit sortir Armand de sa cachette et l'emmena auprès du Abra, et elle le prit à part quand son tour de s'enfuir vint enfin.

-Ecoute moi bien, ce Pokémon va t'envoyer à Azuria, en lieu sûr, sur ce papier –elle lui tendit un bout de tissu provenant de toute évidence de sa robe, gribouillé avec un mélange de poussière et de sang – Il y a le numéro de la police, celui de l'école, et celui de Kain Lag, explique lui la situation. Mais surtout Armand, Surtout, une fois que tu as fait ça, tu te réfugies dans l'arène Pokémon, même si tu dois enfoncer la porte pour ça, tu vas à l'arène d'Azuria pour te planquer ! C'est clair ?
-P-Pourquoi l'arène ? Balbutia le garçon.
-Parce que si ces bandits envahissent les villes avoisinantes aussi, ils n'oseront pas s'attaquer au champion sur son propre terrain, surtout avec leurs Pokémons feux…Ne t'en fais pas, dès que je peux, je te rejoins là-bas…

L'élève jeta un regard mi-admiratif, mi-inquiet à son professeur, mais il n'eut pas le temps de détailler, de graver dans sa mémoire le visage de Lily à cet instant, l'Abra le téléporta dans un flash lumineux.

Quelques minutes plus tard ; il déboulait dans l'arène avec les autres petits rescapés, Ondine les accueillait avec ébahissement, partait téléphoner en urgence puis s'en alla en courant, armée de ses pokéball, vers Carmin-sur-mer. Un garçon brun avec un pikachu lui passa un vêtement et elle enfila à la hâte le blouson neuf, où le signe simplifié d'une pokéball apparaissait, la partie inférieure de l'objet emblématique prenant une forme incurvée, comme le « V » de la victoire, les lettres dorées partaient de la sphère circulaire à la manière de rayon de soleil. Armand put lire brièvement le mot « Twilight » ; Puis il se ressaisit et passa à son tour les appels d'urgences dont Lily avait parlé. Les deux jeunes adultes disparurent en bondissant sur le dos d'une créature volante derrière la fenêtre.

Partout dans la région, des personnes se mirent à bouger, dans un hôpital non loin d'éternara, un homme à la chevelure étrange, sortit de son lit, et sauta sur le dos de son dracoloss à la suite du signal qu'il venait de recevoir de la part de Marion. En plein milieu de la traversé de la grotte de Lavanville, Régis, Daniel, Lucas et Gabriel reçurent une missive urgente les informant de la brusque mutinerie dans la ville portuaire. Sur la scène du concours d'Azuria, entre deux prestations, Flora, Drew, Kenny et Aurore lurent la même note alarmante.
Tous les agents de Twilight furent informés des évènements en à peine une heure, aussi bien ceux parcourant la région Sinnoh, Jotho ou Hoenn que ceux de Kanto. Les champions des cités entourant Carmin sur mer quittèrent leurs postes et migrèrent vers la bourgade marine.

A l'offensive d'Opale, Twilight préparait une réplique digne de la canicule frappant la région : bouillante.

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «
Christopher et Angèle sursautèrent imperceptiblement, ils reprirent leurs souffles comme s'ils avaient fait de l'apnée prolongée, sans comprendre pourquoi. Ils scrutèrent les lieux, inquiets, se jetèrent sur leur ordinateur sans prêter attention aux affaires de Gold qui ne luisaient plus du tout. Malheureusement, quand ils essayèrent de joindre les enfants, ils n'y parvinrent pas. Paniqués, se rongeant les sangs, la rate au court-bouillon et toutes les expressions du même genre, ils se mirent à veiller à l'entrée de la grotte, espérant voir les silhouettes de leurs amis surgir entre les arbres. Mais le feuillage mugissait au dessus d'eux, le ciel devenait noir et les éclairs grondaient à l'horizon, au dessus de ce qui devait correspondre à l'arène de Carmin.

Les ex-voleurs émirent une plainte stressée, les alarmes de la ville portuaire se mirent à sonner dans le lointain, pour prévenir les habitants du danger, habituellement utilisée en cas de Tsunami, les deux camarades entendirent les cris paniqués du peuple qui se refugiaient sur les hauteurs dans une précipitation grandissante. Christopher déglutit et chargea le plus rapidement possible les visions des caméras de la cité, dispersées aux quatre coins. Ce qu'ils virent ne les rassurèrent pas du tout, partout, des sbires de la Team Opale, ils bloquaient toutes les issues. Le champion, le Major Bob, affublé d'un blouson étrange, tentaient de retenir les brigands, de permettre aux civils de s'enfuir malgré tout, mais lui et son équipe devaient se sentir bien seuls, face à l'ennemi en surnombre.

-Qu'est-ce qu'on peut faire ? Balbutia Angie derrière son dos.
-Même si monsieur Silver parvient à sortir, on ne pourra pas l'emmener à un hôpital si on ne peut pas sortir de la ville…Pareille pour mademoiselle Samantha, ou Eléanore ; bafouilla son camarade, aussi blême que sa chevelure.

Brusquement, une masse déboula dans leur cachette, alors que les deux voleurs empoignaient déjà les pokéball de Silver pour se défendre, un dracaufeu noir comme de l'encre s'effondra au sol, tenant entre ses pattes aussi fort qu'il le pouvait, son précieux chargement : Eléanore. Leurs yeux se rétractèrent de peur, ils se précipitèrent vers elle et Ash. Le Pokémon gémit et passa son museau frémissant sur la frimousse inconsciente de la gamine. Celle-ci ouvrit lentement les yeux devant les sourires bien fragiles de l'assemblée. Elle les regarda quelques secondes, comme encore séparée d'eux par le monde des songes, puis lâcha dans un rire faible :

-C'était trop fort, faut faire ça plus souvent !

Si les voleurs lâchèrent un soupir de soulagement, elle fut la seule à percevoir le « Même pas en rêve ! » de Miyu, furieux, reprenant peu à peu consistance dans l'air froid et stagnant de la grotte.
C'est à cet instant précis que, à quelques mètres d'eux, dans le lagon, émergea un puissant léviator. Le serpent de mer se dressa fièrement et recracha sa proie dans un geste dédaigneux. Chris et Angie perçurent le « HA c'est DEGUEULASSE ! » de Gold, et ils se ruèrent vers lui. Mais leurs expressions soulagées s'évaporèrent quand ils remarquèrent les poids morbides qui l'accompagnaient. Eléanore, debout, les jambes encore flageolantes, se précipita vers eux pour aider à transporter une Sam inconsciente tandis que les autres portaient Silver avec toutes les précautions du monde.

On les coucha sur des paillasses de fortune, les Pokémons de Silver sortirent d'instinct de leurs prisons d'acier pour s'enquérir de l'état de leur ami, Angie ramenait déjà la trousse de premier soin avec un empressement à la hauteur de la gravité des plaies. Elle grimaça quand en cherchant en hâte les pansements, un faux mouvement réveilla ses propres meurtrissures, mais elle essaya de les ignorer.

Si toute l'attention sembla happée, aspirée par cette arrivée foudroyante, on n'oublia tout de même pas de rappeler léviator et Ash, ou de demander comment ils s'en étaient sortis, mais malheureusement, aucun des enfants ne put réellement expliquer ce qui les avait sauvés. C'était trop invraisemblable, incroyable pour qu'ils l'admettent eux même. Et à vrai dire, quand bien même ils seraient parvenus à le faire, personne ne les aurait crut.

Alors qu'ils tentaient de retrouver la parole, de mettre des mots sur les étranges évènements, Christopher envoya vivement un message à Akira pour le prévenir que tous les enfants étaient avec eux. Mais il n'obtint aucune réponse en retour.

Il jeta un coup d'œil aux petits, et plus particulièrement à l'élève du brun qui reprenait ses esprits doucement mais sûrement.

Christopher espérait que le professeur n'allait pas se mettre en danger de mort en les attendant parce qu'il les croyait toujours dans le Qg…

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «

Akira émit un sifflement nerveux, il remit maladroitement son masque de staross sur son nez. Cizayox derrière lui venait d'être arrêté par son Girafarig, le Pokémon girafe avait toujours été sa roue de secours, si au début, quand il l'avait capturé, elle sortait de sa pokéball pour un oui ou pour un non, aujourd'hui, elle savait prendre des initiatives beaucoup plus efficaces. Akira soupira et massa son épaule endolorie, blessée, devant un Méfistos grinçant des dents.

Yuki avait échappé de peu à la décapitation et son opposant fulminait. Pour couronner le tout, Girafarig après avoir utilisé un écrasement pour dépêtrer son dresseur de l'étreinte du Pokémon insecte, elle avait réitérer son enchaînement fard contre les type insecte : survivant au plaie croix adverse de peu, il avait joué du voile miroir pour mettre au tapis son opposant.

Méfisto avait vu son meilleur atout, sa carte maîtresse, s'affaler sur le sol sans pouvoir rien y faire, et ça, plus que tout, le mettait dans une rage noire.

-Avec un accoutrement pareil vous n'êtes pas de la Team Rocket ! Alors qui vous envoie ? Rugit-il, les veines du cou palpitantes, menaçants d'exploser sous la pression.

Akira arqua un sourcil et passa à nouveau une main sur son omoplate douloureuse, espérant peut être arrêter l'hémorragie en compressant la meurtrissure. Il répondit tout de même, exaspéré :

-Mais qu'est-ce ce que vous avez tous avec ma tenue ? Elle est cool je trouve !

La tête de six pieds de long que tira le chef d'Opale valait toutes les réponses du monde. Le maître masqué persiffla, marmonnant dans sa barbe mal rasée que plus personne n'avait de goût à cette époque. Soudain, il sentit son portable vibrer dans sa poche. Il n'eut même pas besoin de le lire, c'était le signal qu'il attendait.

Malheureusement, on ne voulait pas qu'il s'en aille, les sbires qui avaient poursuivis Eléanore revinrent sur leurs pas et encerclèrent l'intrus avec leurs pokéball, Méfisto se permit de nouveau un rictus victorieux.

-Peu importe, vous me direz pour qui vous travaillez un autre jour, je crois que nous allons rester ensemble encore un bon moment.

Akira grimaça, puis il rétorqua, acide :

-Désolé mon gars mais je préfère la compagnie des femmes, voire même pas de compagnie du tout ! Sans rancune !

Il lança un ball dans les airs et cria :

-Staross bulle d'eaux ! Kaorine flash !

Un déluge de sphères miroitantes couvrit le dresseur masqué, et alors que les démoloss s'apprêtaient à faire feu, que Carchakrok allait envoyer un giga-impact droit au professeur, le Pokémon à l'apparence d'une statue ancienne, primitive surgit et les aveugla tous. La lumière abondante fut amplifiée par les surfaces liquides de son compagnon étoiles, et plusieurs cris de douleurs fusèrent un peu partout. Yuki lui-même gémit en sentant sa rétine le brûler malgré ses paupières fermées, mais il se força à ordonner, d'une voix assez forte pour qu'elle parvienne à son compagnon dans le chao environnant :

-Kaorine, téléport !

Quand la mousse pétillante, lumineuse s'évapora dans les couloirs, il s'était enfui depuis longtemps.
Méfisto face à sa défaite retint un juron et frappa le mur du poing.

Ce type masqué, n'avait pas intérêt à se retrouver de nouveau face à lui, parce que, Méfisto se le promit, à leur prochain affrontement, qu'un seul d'entre eux en ressortirait vivant.

La foule de subordonnés derrière lui frissonna, honteux, penauds mais surtout, inquiets pour leurs sorts après cette défaite, mais apparemment, les punir n'était pas encore sur la liste prioritaire de leur chef, celui-ci fit volte-face et hurla, impitoyable :

-FOUILLEZ LA FORÊT, FOUILLEZ TOUT MAIS JE LES VEUX ICI ! MORTS OU VIFS !

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «

Samantha papillonna des yeux retenant une grimace de douleur instinctive, mais quand elle reprit conscience, son mal de tête avait totalement disparut, elle mit plusieurs secondes à se rendre compte qu'elle ne se trouvait plus en danger dans le Qg Opale mais à l'abri dans la grotte en compagnie d'Eléanore.

Celle-ci lui fit un vague coucou, bien qu'elle n'apparaisse pas dans sa meilleure forme, Samantha se redressa avec inquiétude et chercha du regard Silver et Gold. Elle les trouva dans un coin, si le brun restait un peu en retrait, recroquevillé, le roux lui, inerte au sol, devenait presque invisible, camouflé derrière les silhouettes de Chris et Angie. Et les Bandages, accessoirement parlant, même s'ils ne stoppaient pas vraiment les hémorragies.

Eléa le prit de cours avant même qu'elle ne pose la question :

-Les routes sont barrées, on ne peut pas partir d'ici sans risquer de tomber sur ces bandits…

La gamine fronça les sourcils, comme en proie à une engueulade qu'elle seule percevait. Samantha émit une complainte et bafouilla :

-Mais Silver a besoin de soins urgents…

Elle chercha de l'aide dans le paysage, puis reprit, de plus en plus effrayée :

-Et monsieur Yuki, i-il est où ?

Eléanore tortilla ses doigts et se mordit la langue.

-Il n'est pas encore revenu…La dernière fois que je l'ai vu, il combattait un type pas commode. Je ne sais pas, s'i-il a gagné…

Samantha porta une main à sa bouche sentant les sanglots remonter le long de sa gorge. Tellement de choses se succédaient les unes après les autres, elle ne savait plus quoi faire, elle commençait à perdre pied, et maintenant…Et maintenant son professeur s'était fait la malle ! Elle en était sûre, il s'était barré pour retourner dans son lit, le traître, le flemmard, le mufle ! Il était trop puissant, un trop grand dresseur pour avoir perdu en combat contre un adversaire…

Si Akira Yuki avait pu lire dans les pensées, peut être aurait-il préféré rester au Qg Pokémon, mais il ne possédait pas cette capacité, et après avoir effectivement hésité entre la grotte et son lit, avant de se téléporter ; il avait tout de même choisi de rejoindre ses élèves. Seulement, son Kaorine, affaibli par la journée éreintante, les fit réapparaître à quelques mètres de leur refuge. L'enseignant, encore aveuglé après avoir été au centre de son combo pour distraire l'ennemi, ne remarqua pas les sbires qui se cachaient entre les troncs. Il se remit péniblement sur ses jambes et tituba jusqu'au point de rendez-vous sans les apercevoir, et malheureusement les membres d'Opale se hâtèrent d'aller prévenir leurs supérieurs, qui eux, venaient de recevoir les instructions de Méfisto.

Quand Akira arriva dans leur cachette, il fut accueillit par plusieurs cris mais surtout par une tornade noire et bleue, Samantha se jeta sur lui en pleurant.

-C'était affreux monsieur ! LE rayon s'est arrêté à ça de moi ! A CA ! Bafouilla-t-elle en montrant une longueur de trois centimètres avec ses doigts.

Le professeur, exténué se contenta de la fixer avec une mine renfrognée, ébahie. Il retira son masque et le jeta dans un coin de la grotte, et alla s'écrouler dans les paquetages agglutinés qui formaient un support plus ou moins confortable. Angie s'approcha de lui pour examiner sa plaie et Christopher lui résuma brièvement la situation. Si le professeur n'était pas dans un état critique, il n'en était pas moins non négligeable, et Angèle commençait à manquer de matériel pour soigner.

-Occupez-vous du gamin, je vais verser de l'alcool sur la blessure et ça suffira…Annonça Yuki sur un ton sans réplique. –D'ailleurs, il va comment ?

L'assemblée baissa la tête et un silence tendu s'installa, l'ambiance lourde pesait sur leur moral.

-Pas bien…Il faut vraiment l'emmener dans un hôpital…

Akira afficha une grimace et avoua :

-Kaorine est trop faible pour aller directement dans une autre ville, il n'a pas été capable de faire plus d'un km tout à l'heure…

Il passa son bras valide sur sa nuque et grommela :

-Peut être que Natu peut s'envoler avec lui sur le dos, il n'a pas été dressé pour faire attention à son chargement en vol, s'il rencontre le moindre obstacle, il est capable de le lâcher peu importe la hauteur…Et avec mon épaule endommagée je ne peux pas l'accompagner…

Akira poussa un soupir fatigué et il laissa sa tête tomber contre son flanc. Samantha et Eléanore jetèrent un coup d'œil circulaire à tous leurs camarades. A part elles et Gold, ils avaient tous soufferts, même Chris, le moins touché de tous, avaient des ecchymoses partout. Ils avaient tellement planifié leur infiltration dans le Qg, qu'ils n'avaient pas du tout songé à leur sortie de la ville ! Quelle imprudence, comme si des bandits de renommée mondiale pouvait oublier cet affront et les oublier…

Ils ne pouvaient strictement rien faire. Ils étaient piégés, piégés comme des rattata.

Samantha s'approcha de Silver, et prit sa main pour lui apporter un peu de soutien. Elle sanglota dans un silence solennel, incapable de plus. Ses doigts se crispèrent sur la menotte de son sauveur, un goût amer comprimant son palet, gonflant sa langue. Elle, caressa doucement le visage du roux et dégagea son front luisant de sueur. Elle n'arrivait pas à croire qu'il, qu'il allait les quitter comme ça. Elle encaissa difficilement sa propre pensée et sentit quelque chose se briser en elle. A leur âge, personne ne devrait avoir à affronter la mort, ni à la surmonter, ni Silver, ni Eléa, ni quiconque… A leurs âges, ils auraient du se contenter de s'enthousiasmer pour leurs voyages initiatiques, leurs premiers amours, leurs premières bêtises graves. Personne, absolument personne ne méritait un tel châtiment. Elle qui avait toujours eut une foi précaire en Arcéus, la sentit se disloquer peu à peu. Si un dieu existait réellement et veillait sur eux, comment permettait-il ce genre de monde. Alors qu'elle connaissait à peine le roux, elle avait l'impression de perdre plus que cela, de perdre une partie d'elle-même encore inconnue.

Gold seul dans son coin, contempla le spectacle sans oser faire un geste. Lui aussi, il aurait aimé tenir la main de Silver, lui aussi il aurait aimé pouvoir pleurer…Mais…Cela signifiait, cela signifiait qu'il n'y avait vraiment plus aucune chance s'il agissait ainsi. Et cette idée lui était insupportable. Il devait encore lui répondre, pourquoi il lui avait caché ses origines, s'il avait participé à l'attaque entre les Rockets et les Opales qui avait envoyé son père dans le coma…Silver devait encore se battre avec lui, il devait s'excuser, il devait lui avouer, lui avouer quoi ? Il ne savait même pas…La confiance, l'espérance du brun diminuait de plus en plus. Il avait déjà eut un avant goût de sa mort, il ne désirait pas que cette impression se concrétise et dure plus que ce qu'elle n'avait déjà fait.

Le pokématos à son cou brilla et sonna légèrement, par réflexe il l'alluma et le visage de Peter, plus connu sous le nom de Lance, le maître des Dragons de Kanto, s'afficha. Gold ne parvint même pas à émettre la moindre parole de politesse, pas un salut, pas un « et tes blessures, tu es rétabli ? », les mots s'empêtraient dans sa bouche. Cependant l'adulte ne le comprit pas et il déclara :

-Il y a du grabuge à Carmin sur mer, Silver et toi, je veux que vous vous éloigniez au maximum de cet endroit, quelques membres du conseil et des champions vont intervenir, restez à l'abri. Twilight va officiellement s'opposer à ces bandits qui croient que cette ville leur appartient !
-On y est déjà ! Hurla presque instantanément Gold, les larmes se mirent à rouler librement sur ses joues. – On est en plein milieu…balbutia-t-il entre deux hoquets. –S-Silver s'est fait prendre, il…Il faut que tu envoies quelqu'un Peter, il est en train de mourir !

L'expression qui imprégna les traits de leur supérieur ne ressembla pas du tout à ce qu'il pouvait appréhender, elle ne fut ni furieuse, ni inquiète, mais elle s'empli d'effroi.

-Silver est blessé ? Mais, je croyais que…Quel imbécile je lui avais pourtant dit de ne pas tenter de choses stupides !

Les visages obliquèrent dans la direction de Gold à cause des cris.

-Mais qu'est-ce que vous foutez à carmin sur Mer ! Vous deviez, vous deviez annihiler les groupes de recrutements du Nord de Kanto ! Vous ne deviez pourtant pas vous approcher des Qg ! Vous m'écoutez quand je donne des ordres des fois ?
-Je, je suis désolé, c'est ma faute, je voulais, je voulais mettre un terme à tout ça…
-JE SAIS QUE TU VEUX VENGER TON PERE GOLD ! Mais soit comme ta sœur et prend ton mal en patience ! Vous êtes tous des membres importants de Twilight, on a besoin de tous les bras possibles, on peut pas se permettre de perdre si vite des… Vos vies sont importantes mince, qu'est-ce que je suis censé dire à vos mères moi s'ils vous arrivent quelque chose ? ! Je vais leur dire, désolé votre fils est mort parce qu'il faisait parti d'une organisation secrète pour vaincre toutes les Team et il a sous-estimé l'ennemi ? Tu crois sincèrement que je peux leur balancer ça ?
-Je…Je suis désolé…

Les filles et Akira écarquillèrent les yeux, en doutant de leurs capacités auditives. Avaient-ils bien entendu ? C'était quoi cette histoire, cela prenait des allures de mauvais Thriller, de mauvais polard, de mauvais…En n'importe quoi mais en quelque chose qui puait !
-Merde, merde, merde…Répéta en boucle Peter en se frottant l'arête du nez nerveusement. –Je pourrais pas être là avant quelques heures, de même pour la plupart des membres…Je crois qu'Ondine la championne d'Azuria ne va pas tarder, avec Marion, et Sacha, -le revenant !-…Mais ça va prendre encore une petite heure, même à dos d'étouraptor…
-Silver ne tiendra pas jusque là ! Paniqua Gold.

La face blafarde de l'autre côté de l'écran vira à l'écarlate.

-Il faut qu'il tienne jusque là ! Même un téléport ne peut vous atteindre à cette distance ! Il n'a pas le choix !

Sa main coula de son nez à sa mâchoire et il sembla retenir un cri, seules ses épaules émirent un tressautement furieux. La conversation coupa nette.
Gold plus éperdu que jamais. Un gémissement de la part du roux le décida, et il s'approcha enfin de son coéquipier pour serrer sa main. Devant les regards interrogateurs de chacun, il bafouilla :

-Pardon…je vous expliquerai tout plus tard, si on s'en sort…

Christopher et Angèle bafouillèrent eux aussi des excuses, et concentrèrent tous leurs efforts pour faire revenir leur chef à lui. Il ne fallait pas qu'il dorme, il fallait qu'il reprenne conscience, étrangement, même s'ils savaient tous qu'on pouvait mourir les yeux ouverts, le voir inconscient leur donnait l'impression qu'il était plus près de l'abysse que jamais.

Les questions durent être mises de côté, même si Akira, le visage fermé, froid, leur faisait comprendre clairement qu'il n'allait pas les abandonner. Néanmoins, la priorité, restait le fils de Giovanni, qui s'était mis à tousser à la suite des appels de son coéquipier pour le réveiller. Une pensée les traversa tous, unique et commune à la fois : ils avaient été beaucoup trop lents pour venir le sauver, et ils étaient encore une fois trop lents pour l'emmener se faire soigner.

Eléanore secoua la tête pour chasser les remords, mais en vain. La respiration de Silver devenait de plus en plus rauque. Ils ne l'avaient secouru que pour assister à sa mort. Elle avait presque l'impression de se voir étendue, à la place du roux. Si elle retournait chez elle, qu'on l'envoyait à l'hôpital, elle risquait de terminer de la même manière, entourée, mais mourante, sentant la peine des être cher montée au rythme de son cœur battant de moins en moins nettement. Est-ce que l'emmener auprès d'un médecin pouvait encore le sauver d'ailleurs, plus elle le fixait, plus elle en doutait.

Une douleur inconnue transperça sa poitrine et elle détourna le regard. Alors, cela ressemblait à ça, perdre quelqu'un ? Voir quelqu'un mourir ? Elle se mordit les lèvres et s'obligea à se souvenir de chaque sensation, de chaque râle qui se répercutait en elle, pour s'approprier cette douleur, la faire sienne. Elle retenait les cris d'impuissance au fond de sa gorge et tâchait de ne rien montrer, mais tout son être convulsait de souffrance mentale. Elle savait pourtant que cela causait du mal, la perte d'un être cher, elle l'appréhendait, pour sa famille, pour ses amis, elle essayait vainement de comprendre cette déchirure, de la prévenir, et pourquoi pas, de la rendre plus douce. Mais jusqu'alors, elle n'avait vu cet évènement que sous l'aspect de celui qui partait, celui qui ne se rend même plus compte qu'il quitte ce monde, qui s'endort juste dans une torpeur éternelle…Elle pensait à ce genre de scène, comme les adieux avec Daniel et Lucas, juste un au revoir, le désir de les voir dans en être capable, elle avait cru stupidement qu'elle pouvait l'assimiler aux sentiments qui l'avait animé cette après-midi là. Elle avait cru naïvement que cela pouvait guérir, qu'on pouvait effacer cette douleur mentale, en plaçant certains mots spéciaux, certaines paroles réconfortantes, comme une pommade sur une plaie…

Elle se rendait compte aujourd'hui combien elle s'était trompée, lourdement trompée. Cette mélopée, cette marche funèbre vers la mort du roux, elle savait qu'elle resterait à jamais gravée dans sa mémoire, hantant plus sa mémoire que Miyu lui-même. Elle se demanda une brève seconde comment on pouvait se détacher de cette affliction plus d'une seconde, réussir à vivre avec…Cela lui parut si impossible.

Miyu au dessus de sa tête l'observa, désolé, elle le sentait plus lointain, plus distant avec elle, comme si le lien qui les unissait faiblissait. Pourtant, comme avant elle percevait de sa part les paroles les plus justes, les plus douces dont elle avait besoin en cet instant.

« Je te l'avais dit, la douleur n'est pas la même. »

Eléanore ne parvint pas à répondre, même en pensée, tant la peur l'engourdissait toute entière. Mais ses prunelles se posèrent sur ses paumes ouvertes, parsemées de tâches noirâtres, au point que ses doigts étaient plus sombres que de couleur peau. Elle serra les poings complètement désarmée face à la fatalité.
Dire qu'elle pouvait guérir les meurtrissures des Pokémons, leur rendre un peu d'énergie, leur santé, et au contraire, elle était incapable d'aider un humain comme elle, ou même apaiser ses propres maux.

Ses yeux s'écarquillèrent vivement, et elle jeta une œillade pleine d'espoir à Miyu, qui blêmit.

« Non Eléa ! Ne fait pas ça ! ».

Mais elle ne l'écouta pas, ni lui, ni ses raisons. Elle marcha déterminée vers le corps du garçon et apposa sa paume sur son front. Elle plissa les yeux et se concentra sur les sentiments qui l'avaient toujours animés quand elle désirait soigner un Pokémon. Les cris de colère de Miyu se dissipèrent, d'abord les « Ne fait pas ça, on va s'affaiblir ! » devinrent des « Bornée, ne vient pas te plaindre quand je ne pourrai plus contenir le poison des abo ! », et enfin des « T'es vraiment une Catastrophe ambulante ! Si…Si je disparais à cause de ça, je retrouve un moyen pour te hanter ! Tu l'auras sur la conscience ! ».

Subtilement, lentement, elle sentit l'énergie la quitter, se déplacer le long de son bras et venir au bout de ses doigts. Elle se restreignit plus encore, fouillant, chassant et dénichant les sensations, les obligeant à intervenir. Quand elle tenait Ash dans ses bras et qu'elle le sentait fatigué, elle espérait pouvoir créer un abri, rien que pour eux, le tenir éloigné de tous les soucis, de tous les maux dans le creux de ses bras. Quand elle soignait Pilou, elle tâchait de lui transmettre cette vitalité, cette enthousiasme qui la caractérisait, pour qu'encore sa pikachu gambade, joue, imite avec la même joie de vivre et insouciance que la première fois. Avec Happy, elle voulait qu'il sente sa fierté, qu'il sache encore, et encore combien elle était fière de la petite créature, elle voulait qu'elle puisse voleter librement dans les cieux si inaccessibles pour sa dresseuse. Face à Feurisson, elle avait voulu lui montrer, lui intimer que jamais elle ne lui voudrait le moindre mal, qu'elle l'empêcherait de souffrir de nouveau, qu'elle serait là, jusqu'à la fin. Plus tard, avec Evoli, ils avaient rêvés de Daniel ensemble, se promettant secrètement de le revoir, en pleine forme, de lui montrer que rien n'avait changé, qu'ils l'attendaient de pied ferme pour parcourir de nouveau les paysages enchanteresses de Kanto tous ensemble. Et enfin, quand elle donnait le biberon à Caninos, à Hope, elle essayait de lui faire comprendre combien elle l'appréciait déjà cette petite boule de poil, combien le monde était merveilleux et qu'il avait de la chance de pouvoir le parcourir à sa guise.

Oui, a chaque fois, elle avait voulu, elle avait fait ressentir l'étendu des plaines, le souffle de la liberté, de la vie qui soufflaient encore sur leurs frimousses naïves. Ils avaient encore tant à voir, à choisir, à parcourir, leurs destins n'étaient pas encore tracés, et pour cela, pour qu'ils puissent le dessiner eu même, le peindre à leurs goûts, ils devaient s'accrocher. Voilà, voilà ce qu'elle leur susurrait à chaque fois qu'ils baissaient les bras, à chaque fois que la fatigue les gagnait. Elle leur décrivait la perspective de leur avenir, elle leur intimait qu'elle n'était qu'un tremplin, qu'une aide pour eux, pour qu'ils puissent s'envoler un jour à leurs tours, et qu'ils vivent heureux, libérés jusqu'à la fin des temps. Eux qui avaient encore quelques minutes, eux qui avançaient sans respirer rauquement.

Et un soir, elle allait s'arrêter, elle allait cesser de courir, s'asseoir sur le bord du chemin qu'ils parcouraient, et eux, continueraient, ils brilleraient bien après elle…

Elle essaya d'arranger cet amas confus et informe pour le maîtriser, l'accommoder à la situation. Elle ferma les yeux. Miyu poussa un soupir exaspéré et tendit lui aussi le bras en maugréant :

« Tu finiras pas nous tuer tous les deux… »

Elle sourit difficilement, les tâches grandirent d'un coup sur sa peau laiteuse, les callosités de ses mains devinrent plus rêches et le souffle commença à lui manquer. Mais doucement elle murmura à Silver, pleine de compassion, avec son sourire sincère face à la mort :

-Tu ne peux pas encore mourir…Tu dois encore apprendre tant de chose ici…

Devant les prunelles ébahies de ses camarades, elle s'illumina doucement, légèrement, juste une mince aura brillante, merveilleuse, chaleureuse. La lueur prit une forme féline et éblouit l'assemblée, s'infiltrant dans tous les pores de leurs êtres, comprimant leurs cœurs, leur redonnant courage. Samantha vit les blessures de Silver arrêter de saigner, puis commencer à cicatriser, elles étaient sur le point de se refermer quand un sursaut de la part d'Eléa brisa cette auréole blanche qui les entourait. La gamine porta la main à sa bouche et cracha une gerbe de sang dans une toux rauque. Pendant une seconde, Samantha crut entendre un cri à demi étouffé qu'on assénait à Eléanore, un « Voilà t'es contente ! ».

La froideur des lieux les saisit plus perfidement encore après cet interlude doux. L'adolescente se précipita vers son amie à terre qui tentait de reprendre une inspiration. Elle la secoua pour essayer de la faire réagir, lui tapa doucement sur le dos pour débloquer ce nœud qui l'étouffait mais rien ne fonctionna. Eléanore se redressa sur ses jambes, voulut faire un pas vers Silver pour recommencer le même schéma, mais elle tituba et s'écrasa dans les affaires des enfants. Les pokéball se répandirent au sol, les plumes argentée et écarlates cousues au sac de Gold et à sa casquette vinrent rejoindre une sphère dorée et argentée que personne n'avait jamais vue.

Ils ne purent s'inquiéter davantage, alors qu'Eléanore perdait connaissance dans les bras d'Akira, Silver lui ouvrit les yeux, fiévreux. Son regard se posa sur Gold et il eut un rictus désolé. Le brun sentit sa lèvre le titiller et sa mâchoire trembler furieusement.

-J-j-je sais pas ce qui se passe, mais…m-mais faut p-pas que tu dormes, tu m-m'entends, Eléa vient d-de, de faire un truc, et maintenant, f-faut pas que tu te rendormes ! Sanglota le brun.
-Je croyais que je te dégoûterai…Maintenant, que tu sais…Pour mon père…Tenta de dire le roux, mais son coéquipier secoua frénétiquement de la tête et le coupa :
-On en reparlera plus tard de ça ! I-il faut d'abord tous sortir de là…

Le visage du fils du boss se ternit. Samantha derrière eux, chercha dans ses affaires un des appareils de plongée de Daniel pour le tendre à Eléa et la forcer à retrouver un souffle régulier, mais son oreille s'égara au détour d'une phrase, alors que Gold expliquait patiemment la situation, Silver ouvrit la bouche et demanda :

-Tu as toujours les deux plumes ?

Christopher et Angèle, contrairement à leurs habitudes, saisirent immédiatement l'ordre implicite, et ils allèrent ramasser les deux objets ainsi que la sphère qui les accompagnait. Le visage de Gold s'illumina :

-Bien sûr ! Tu m'as dit qu'on pouvait appeler un Pokémon légendaire grâce à lui, il pourra surement faire quelque chose !

Samantha frissonna. Grâce à sa plume ? Celle qu'elle avait trouvé dans la forêt de Jade, que, que sa voisine lui avait intimé de garder précieusement ? Celle qu'elle avait donnée en remerciement à Silver ? Ils parlaient bien de la même chose ?

Le roux hocha douloureusement du chef, et il prit les deux soyeux duvets dans son poing et il souffla :

-Ma mère, m'avait…Appris quelque chose…

Sam et lui s'affaissèrent sous un spasme et un coup de sang au crâne. Ils plaquèrent leurs mains à leurs fronts et sifflèrent pour expulser cette sensation désagréable. Mais Gold aida le roux à redresser son buste, et il demanda :

-Pour appeler le Pokémon ?

Silver et Samantha hochèrent la tête au même moment, et quand le garçon voulut dessiner quelque chose à même dans la poussière elle le rejoignit et le traça à sa place, récitant en même temps que lui :

-La plume d'argent de Lugia et la plume couleur arc-en-ciel de Ho-oh, ensemble réunies peuvent appeler le protecteur de la forêt, le gardien des époques…Celebi. Si les deux conditions sont réunies, alors il répondra à ton appel à l'aide.

Les doigts de Sam filèrent tout seul dans la saleté et elle écrivit machinalement les lettres : « G.S ».
Elle se tourna et dévisagea le roux, elle bafouilla :

-Ta mère, elle s'appelle Holly, Holly Guardian ?

Silver pâlit.

Mais ce ne fut pas seulement à cause de la réplique de Samantha.

-Celebi ? Intéressant. Appelle-le donc…Pour voir.

Devant eux, une nouvelle troupe de sbires d'Opale se tenaient sur le seuil de leurs refuges, hautains, un sourire sadique sur les faces. Les sangs se glacèrent. Instinctivement, Angie se cacha derrière Christopher, et Akira cacha Eléanore dans le tas de sac. Gold confia Silver à Sam et bondit sur ses pieds, brandissant sa pokéball. Capumain grognant déjà méchamment sur son épaule.

-Vous vous êtes trouvé un beau trou pour vous enterrer, je vous le concède, grogna le chef de cette unité, apparemment ravi de laver l'affront que ni son boss, ni son bras droit, n'avait pu empêcher.

Cette fois encore, des démoloss et des Mangriff apparurent dans un jet de lumière rouge. Le membre d'Opale eut un rictus et il se délecta de ses propres paroles :

-Rendez-vous, et il ne vous sera fait presque aucun mal.
-Dans tes rêves ! Hurla Gold. –Taylor à toi !

La pokéball s'ouvrit furieusement et une énorme bête, se dressa sur ses pattes arrières, noir et jaune, il rugit, fixant les sbires de son regard perçant et ses flammes dorsales s'embrasèrent puissamment. Le macaque violet vint se poser sur l'épaule du Typhlosion et rit de manière vantarde. Il ne permit pas à ses ennemis de répliquer, et il s'écria :

-Taylor, attaque rafale de feu !

Un brasier incandescent s'éleva à l'orée de leur refuge, des flammes gigantesques frémirent devant eux, créant un rempart bien plus efficace que tout édifice de pierre, les sbires reculèrent, effrayés par la puissance de cette offensive, et quand, décidés, ou plutôt craignant la punition s'ils revenaient bredouille, ils essayèrent d'éteindre l'incendie, Gold ordonna :

-Capumain, météore, Taylor, lance-flamme !

Les étoiles brûlantes assaillirent les pauvres bandits qui brisèrent les rangs pour éviter d'être carbonisés sous les projectiles, et les plus courageux se firent une belle frayeur quand le jet de feu intensifia la barrière de l'entrée de la grotte et manqua de les griller.

Gold profita de cette accalmie avant la tempête pour lancer à Sam :

-On en reparlera, ENCORE, plus tard ! Mais si tu peux appeler ce foutu Pokémon, fait le maintenant !
-Je…Commença Sam.

Une autre offensive de la part d'Opale lui retira son interlocuteur, et elle se mordit la langue.
Jusqu'à présent, elle avait toujours cru que sa voisine délirait quand elle lui parlait de vieilles légendes, elle ne se souvenait que peu des instructions. Elle ignora son mal de tête grandissant et se plongea entièrement dans la recherche de ses souvenirs. Mais elle n'avait vu cette femme que quelques soirs de la semaine jusqu'à ses sept ans, juste quand sa mère voulait qu'on la garde, elle lui rendait parfois visite le soir, jamais le week-end car elle s'absentait, mais c'était bien tout, elle était incapable de se rappeler de telles choses ! Silver l'observa, ahuri puis il murmura :

-Ne cherche pas, ma mère me disait toujours que…Cela serait instinctif…

Leurs mains se serrèrent pour se soutenir l'une l'autre. Les plumes compressées dans leurs deux poings se mirent à luire, et la sphère d'or et d'argent répondit à leurs appels dans un tintement de cloche presque religieux. La chanson se répercuta dans tous les coins, l'écho rallongeant sa mélodie sortie d'outre-tombe. Un million de sons aussi légers que des bruissements de clochettes, pourtant aussi forts et puissants qu'un gong. Un aurore violacée, bleue, rouge et verte éclaira les lieux, la même atmosphère qui les avait sauvé un peu plus tôt repris son emprise. Le monde se figea, suspendu entre deux secondes à nouveau. Une étrange silhouette s'extirpa de la balle. Une créature si frêle qu'elle semblait aussi fragile qu'une feuille apparut, lévitant au dessus du sol, à l'apparence d'un insecte irréel, il contempla Sam et Silver de son regard bleu argenté.

Les deux adolescents s'entreregardèrent, seuls rescapés dans cet océan pétrifié. Samantha déglutit, se sentant minuscule sous cette vision merveilleuse. Tout ce qui lui arrivait, leur arrivait en cet instant, tout déboulait, se chamboulait de façon anarchique, complètement bouleversante, inimaginable. A cet instant, Sam avait l'impression d'être une minuscule aiguille de pin pris dans la tornade, ballotée, envoyée contre son grès au quatre coin de l'univers, un instant noyée, puis brûlée, virevoltant, impuissantes sous la volonté des courants toujours inconnus, comme un Dieu mystérieux s'acharnant à plonger ses êtres dans une antre aux mystères insondables. A cet instant, rien, absolument plus rien ne suivait de logique.

Elle tendit la main vers le Pokémon nommé Celebi, celui des livres, à qui tant de monde voue une vie de recherche sans avoir l'occasion de le croiser. Le Pokémon l'imita. Et leurs membres s'effleurèrent.
A ce contact, Samantha sentit son corps entier s'engourdir, son mal de tête s'envola, chassé par un choc électrique, psychique qui la secoua au plus profond de son âme. Elle releva la tête vers celebi qui la contemplait de manière énigmatique, et alors les mots sortirent tous seuls de son gosier tandis qu'elle serrait Silver blessé un peu plus contre elle.

-Sauve-nous !

Sa supplique se répercuta dans son esprit dans ce qui lui sembla être une éternité. Puis tendrement, le celebi se pencha vers Silver et caressa son front. Le roux ferma les yeux, et s'assoupit. Le Pokémon fit alors une pirouette en apesanteur. Le temps reprit ses droits autour d'eux.

Gold se retourna, pâle et souffla en même temps que tous les autres, le nom de la créature légendaire. Akira, la bouche grande ouverte, se pinça la joue puis secoua la tête, totalement épouvanté. Christopher et Angèle, les pupilles luisantes d'intérêt et d'ébahissement à la fois.

Un murmure avide secoua la foule de bandits de l'autre côté de la barrière enflammée.

-CELEBI ! Crièrent plus d'un en dégainant leurs pokéball.

La créature atemporelle vibra, une aura l'entoura, les flambeaux qui bloquaient l'entrée s'écartèrent sous une impulsion de sa part, et le Pokémon passa dans l'ouverture, jaugeant cette masse grouillante de voleurs. De là il fit un bref mouvement de la patte et d'énorme ronces remplacèrent le brasier du typhlosion comme rempart. Une étrange danse commença, les sbires d'Opales occultèrent totalement les intrus qui avaient profanés leurs Qg, tous leurs efforts se tournèrent vers le Pokémon légendaires, les offensives des démoloss changèrent de cibles. Les jets de laves et les attaques à rayons fusèrent de toutes parts, détruisant peu à peu le sous-bois et la falaise qui abritait les enfants. Mais si quelques unes éraflèrent l'animal plante et psy, rien ne le toucha directement, il évitait gracieusement dans une cabriole aérienne. Cet être ne semblait composé que d'aisance, de liberté et de légèreté, rien ne l'atteignait, même son cri sonna à leurs oreilles comme un rire insouciant, un rire d'enfant amusé par un cirque.

Brusquement, alors qu'à nouveau le Pokémon légendaire esquivait une volée meurtrière, une autre arriva dans son dos, et cette fois, il la heurta de plein fouet. Le Pokémon retomba au sol, déstabilisé, et un des hommes envoya sa pokéball.

La sphère aspira totalement la créature.

Les enfants hurlèrent voyant leurs espoirs se faire happer également avec lui, la frayeur les gagner. Samantha se jeta sur les ronces dans la panique, serrant toujours la Gs ball et les plumes dans ses poings.

La pokéball bougea, une fois, deux fois…

Gold hurla, épouvanté à la simple idée qu'Opale récupère un tel Pokémon.

La pokéball émit un tintement satisfait.

Le cœur de Sam s'arrêta.

Le sbire attrapa son bien avec une fierté immense. Puis brusquement l'atmosphère retomba. Samantha vit alors la sbire revenir en arrière, reposé la sphère, elle perçut son cœur redémarrant douloureusement, la pokéball ravala son son enchanté ; Gold s'étouffa presque en avalant de travers son hurlement, la pokéball se remit à bouger, puis elle ouvrit sa gueule béante pour libérer son prisonnier.

L'atmosphère verte se retira devant la mine décousue de Sam. Elle secoua la tête, la même scène se reproduisit à nouveau à l'endroit, puis de nouveau à l'envers, à l'endroit et encore à l'envers comme une boucle, et personne ne semblait le remarquer à part elle !

Alors qu'à nouveau le même schéma se reproduisait, un coup de sang la poussa un peu plus contre la barrière naturelle que Celebi avait plantée pour les « sauver », et encore une fois les mots sortirent sans son consentement de ses lèvres :

-Ce n'est pas ce que je voulais dire par sauver ! Emmène nous loin d'ici c'est tout ce que je te demande, ne te mets pas en danger !

Le Celebi la dévisagea quelques secondes, et alors que la pokéball allait de nouveau le heurter pour l'enfermer dans son sein, Samantha brandit la Gs ball et cria :

-REVIENT !

Le trait écarlate toucha le Pokémon plante avant celui du membre d'Opale, et le légendaire revint se nicher à l'abri dans la sphère que lui montrait l'adolescente.

Elle eut à peine le temps de comprendre l'étendu de son geste, Gold les yeux écarquillés prononça une phrase, une seule, avant que tout ne bascule :

-Mais qui es-tu ?

Et là, la ball dans les bras de Samantha se mit éclata dans une gerbe d'étincelle, un énorme trou se forma sous leurs pieds et aspira tous les habitants de la grotte qui poussèrent des hurlements d'agonisants.

Les membres d'Opale, après avoir fauché les ronces qui leur barraient le passage, quand ils pénétrèrent dans le refuge de fortune, ne rencontrèrent rien d'autre que de l'air empli des senteurs humides et âcres de la forêt.

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «

Une rasade d'eau glacée envoya une poignée de Démoloss au pays des rêves, tandis qu'une attaque élektacle se chargeait de calmer les ardeurs combatives de leurs voleurs de dresseurs.

Sacha et Ondine émergèrent dans le souterrain où Lily et les autres accidentés résistaient vaillamment. Une armée de Pokémon psy et de Pokémon plantes affluèrent également, avec à leurs tête, Erika, et Morgane. Sur leurs tenues d'entraînements habituelles, un kimono traditionnel, et un suit moulant, elles avaient enfilé à la hâte le blouson emblème de Twilight et souriaient.

Dans le cas de Morgane ont pu même parler d'un fou rire.

Ondine et Sacha abandonnèrent les championnes qui vinrent à la rencontre des civils pour les évacuer. De l'autre côté de la ville, la fille de Koga, semaient la zizanie et la confusion dans les troupes ennemies pour libérer le passage. Bientôt, tous les pauvres accidentés furent téléportés par les Abra de la championne psy. Lily parmi eux, arriva saine et sauve sur le chemin d'Azuria, décontenancée, mais vivante.

La rousse jeta une œillade furieuse à son petit ami tandis qu'ils montaient sur étouraptor de nouveau pour retrouver la surface et la ville portuaire de surcroit. Marion les avait dépassé en prenant un autre chemin avec son rapasdepic, et elle se trouvait encercler, dos à dos avec le major.

Ondine eut un rictus, mi angoissé, mi enthousiaste, imité par Sacha. Ensemble ils jetèrent les sphères.
La bataille dura toute la nuit, et s'ils firent rebrousser chemin aux sbires d'Opale, quand à l'aube, ils atteignirent enfin la cachette de Gold et Silver, accompagné d'un Peter après un si rude combat et voyage, ils ne trouvèrent personne.

Gold heart, Samantha Joëlle, Silver Rocket, Eléanore Sarl, Akira Yuki ; Christopher Mary et Angèle Sweet avaient disparus sans laisser de traces. Plus personne n'entendit parler d'eux, ce ne fut que trois semaines plus tard, qu'on les retrouva, inconscients, sur un bord de route de Lavanville.