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» Auteur : fan-à-tics - Voir le profil
» Créé le 21/07/2009 à 21:09
» Dernière mise à jour le 21/07/2009 à 21:09

» Mots-clés :   Présence de personnages de l'animé   Présence de poké-humains   Présence de shippings

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Episode 29 : Le dernier pas vers un sombre Destin.
Hop ! Nouveau chapitre ! Je sais pas à quoi je carbure en vacance, mais ça marche !
Enfin carmin-sur mer, dans les prochains chapitres, attendez vous à une suite de révélations !
A la fin de l'arc de Carmin-sur-mer, on entamera une toute autre partie de l'histoire et je vous demanderai alors quelles sotn vos impressions globales, chapitre favori, perso préféré, celui que vous détestez, que vous comprenez le mieux, ect...

Allez je vous laisse, bonne lecture, merci pour vos commentaires !


-Chapitre 29-

L'atmosphère qui entourait Azuria et ses alentours devenait étouffante en ce début d'après-midi, à tel point que chaque inspiration coûtait, comme si l'air irradiait immédiatement tout ce qui le touchait. Une des plus grosses canicules de l'histoire de la région débutait.
Samantha pensait sincèrement que cette ambiance écrasante empêcherait quiconque de poser des questions sur son état ; qu'elle endormirait la vigilance de son professeur et que celui-ci se concentrerait juste sur son repas. Elle avait tort.

-Samantha Joëlle ! Qu'est-ce qui vous est arrivée ?

La voix de Lily fusa dès qu'elle remarqua Samantha. Dehors sur le palier, elle fixa la gamine à la lèvre enflée et aux yeux rouges. Elle se précipita vers l'enfant, tâta sa plaie avec inquiétude, avant de soupirer bruyamment en lançant :

-C'est Armand qui t'a fait ça ?
-Non. Mentit Samantha en détournant le regard. –je suis tombée en m'entraînant.

Personne ne fut dupe, surtout pas Eléanore et Silver, ces deux là froncèrent les sourcils méchamment. Cependant, ils eurent la délicatesse de ne pas y répondre. La jeune enseignante passa une main dans ses cheveux et guida Sam jusqu'à la cuisine pour désinfecter sa lèvre.
Le coupable s'y trouvait d'ailleurs déjà, il soignait ses Pokémons dans le lavabo, pour éviter que les champignon de son paras ne mettent de la poudre partout dans la demeure. Il resta muet face à la scène et se contenta d'observer sa tutrice. Leurs regards se croisèrent une seconde, tel un bras de fer, telle une bataille enragée, et ce fut Lily qui gagna, l'enfant reparti penaud s'installer à table, la tête basse. Eléanore en profita pour lui faire un croche-patte discrètement, elle contempla sa chute avec un sourire victorieux.

C'est à cet instant précis que Yuki descendit les marches, l'escalier grinça sous ses pas, et il ne fit absolument rien pour l'en empêcher. Le vieux Kain et ses cheveux grisonnant le suivait de près en vociférant à tout va :

-Et si t'es pas content t'peux t'en prendre qu'à toi ! C'est toi qui es allé jouer dans c'foutu moulin ! Faut vraiment avoir qu'un d'mi neurone !

Le professeur maugréa deux trois mots presque inaudibles, maheureusement pas assez, il fallait le croire, car le vieux Lag lui asséna un coup de paume sur le crâne en s'écriant :

-Soit pas impoli sacripant !

Christopher et Angèle eurent un pouffement discret, et là encore pas assez, ils furent foudroyés du regard et incités à « s'mêler de leurs troufions » pour citer le bougre. Les invités s'attablèrent un à un dans un silence tendu, Akira grommelait dans son coin sans prêter attention à son élève, Sam en loua Arcéus, assise entre Eléa et Silver, loin d'Armand, elle se sentait déjà mieux. Le garçon se trouvait d'ailleurs pris dans les serres de son encadrante qui le sermonnait sans vergogne à voix basse, il se contentait de subir les réprimandes en caressant le dos de son Paras.

Le vieil homme prit sa cuillère et la plongea dans son bol le premier, il eut un grognement de contentement et un sourire vint enfin orner son visage bourru, à la grande surprise des enfants.

-Lily, ton foutu potage est t'jours aussi délicieux, il m'a manqué s'tu savais !

La concernée lui fit un rictus timide en réponse au compliment, mais Kain repartait sur un tout autre sujet, il observa les enfants attables face à lui et les détailla de haut en bas, avant de s'exclamer, fier comme un paon :

-Mais c'qu'ils m'ont l'air d'avoir encore tous leurs doigts ! Akira t'serais-tu devenu raisonnable ?

Il rit de manière tonitruante, imité, avec plus ou moins de tact, de Lily. Yuki grimaça et avala une cuillérée de soupe pour les ignorer, mais apparemment, ils n'en avaient guère l'intention.

-Quand j'pense qu't'es devenu prof ! T'aurais vu ma tête quand j'ai vu ta saleté lettre ! Comme ça que j'la tirais ! Non mais ils nomment n'importe qui prof de nos jours !
-Hn…Toi compris. Siffla le brun.
-M'assimile pas à ces vendus ! J'suis prof à mi-temps moi, et encore maintenant c'est à quart-temps !
-Puis, tu peux parler Akira, Kain a été le seul prof qui a su te faire travailler un tant soit peu. Ajouta Lily, prise au jeu.

Eléa écarquilla des mirettes et poussa un « nooooon ? » abasourdi, suivi de Sam qui lança automatiquement :

-Mais comment avez-vous fait pour réussir un tel exploit monsieur ?
-Hep ! Pas d'monsieur qui traîne j'ai qu'65 piges, pas 80 ! Et pour répondre à t'question Mistinguett, l'histoire commence en l'année 1952…
-J'étais même pas né à cette époque ! S'offusqua Akira.
-Mais c'est mon année de naissance, elle m'pose c'te question à moi, donc c'est moi qui décide d'quand elle commence ! Répliqua le vieil homme.
-Radoteur sénile !
- Flemmard juvénile et incompétent !

Les spectateurs ne surent pas s'ils devaient en rire ou pas, en tout cas la situation avait un aspect comique, c'était certain. Soudain, Akira reposa ses couverts et lança durement :

-C'est pas compliqué comme histoire, il venait tous les samedi pour nous faire cours, et j'ai trouvé que c'était un bon prof, donc pour avoir mon compte d'heures de sommeils, je pionçais la semaine et j'écoutais pendant ses heures. Fin de l'histoire.

Cette fois, il y eut vraiment un éclat de rire, les souffles se coupèrent, ils tournèrent tous la tête vers Lily, pliée en deux, voyant déjà Kain lui filer un coup de paume sur le crâne pour la remettre à sa place. Mais il n'en fut rien, les larmes aux yeux, hoquetant sans se calmer elle balbutia :

-Non mais je rêve ! Quel menteur tu fais ! Même si on avait menacé ta famille entière tu n'aurais jamais fait ce choix de toi-même !
-Je croyais que tu ne me parlais plus toi. Maugréa Akira en croisant les bras avec un air renfrogné.

Mais son amie d'enfance l'ignora, elle se pencha vers les enfants avec un sourire comblée, ravie de replonger dans ses souvenirs, et elle déclara :

-Ce n'est pas du tout comme ça que ce vieux grigou a réussi l'exploit de faire travailler Akira ! Vous vous en rappelez Kain ?

Elle leva le doigt comme pour mettre en évidence ce souvenir tout particulier, et alors qu'elle racontait avec enthousiasme cet épisode de sa vie, les images défilaient de nouveau devant ses yeux.

°Ils étudiaient dans l'école la plus prestigieuse de Jadielle, la plus chère également, et cela depuis presque six mois.

Lily et Akira affichaient respectivement les onze et douze ans, alors que Shinobu frôlait les quatorze. Comme tous les matins, ils traversaient le pont pour aller assister à des cours. A cette époque, elle possédait encore des cheveux longs, Shinobu demeurait bien en vie, et Akira plus ronchon que jamais ne cessait de grommeler, en équilibre sur la rampe de sécurité de pierre du monument publique.

-J'en ai marre ! Marre de me lever les samedi aussi ! Tout ça pour présenter un nouveau prof incompétent ! Rien à foutre ! Ils savent pas que certaines personnes ne peuvent faire la grasse mat' que LE SAMEDI ? Foutus égoïstes d'école de chiotte !
-Akira descend de là, tu vas tomber. Souffla Shinobu, patient. –Puis, tu exagères, il vaut mieux avoir des cours le samedi avec un nouveau prof plutôt que d'assister à des réunions administratives inutiles comme on le faisait avant.
-BANDE D'ENFLURES ! L'ignora Akira en pointant le ciel avec rancune. –VOUS NOUS FAITES LEVER LE DIMANCHE, VOUS NE SORTEZ MËME PAS DE JOURS FERIES ET MAINTENANT CA ! J'PREFERE L'ENFER PLUTOT QUE DE VOUS COTOYER POUR L'ETERNITE !

Il y eut un concert de soupir, lily se pencha vers l'aîné des yuki et murmura :

-Au moins, il n'est pas aussi amorphe que d'habitude. C'est déjà un point positif, d'habitude le matin il se prend quasiment tous les poteaux sur le chemin.

Shinobu eut un rire timide et répondit gentiment :

-Ca c'est parce qu'il dort mal la nuit du vendredi au samedi, il ne fait pas toutes ses heures de sommeil. Il est toujours comme ça quand il dort mal. Là, en plus il apprend que ça va continuer pendant quatre ans, je le comprends un peu…
-Mais ne l'excuse pas ! S'offusqua la brune.
-Je ne l'excuse pas, je suis juste heureux qu'il n'ait pas fait une nuit blanche à cause de sa colère, il est pire quand il fait une nuit blanche.
-Quoi ? Tu dois le traîner derrière toi quand cela se produit ? Plaisanta Lily.

Le visage de Shin s'assombrit et il siffla, blanc comme un linge.

-Non. Il est intenable, la seule fois de sa vie où cela s'est produit il a réussi à me traiter de
rutabaga anémique avec à peine plus de personnalité qu'une marionnette.
-Il t'a insulté, TOI ? S'étonna Lily blême, incapable d'imaginer une telle aberration, jamais elle n'avait vu les deux frères se disputer auparavant.
-J'ai fini la soirée dehors dans la niche de Grunbull pour l'éviter. Je préfère me faire mordre par Culbert plutôt que de le côtoyer dans ces moments là. Tu sais le dicton, y-a que la vérité qui blesse ? Et bien je peux te dire qu'il balance les quatre vérités qui font le plus mal.
-Oh. –Elle passa une main sur ses yeux et les frotta avec exaspération avant de continuer- Bon, alors, on va dire que …Je vais me promettre de ne jamais le voir comme ça, et me contenter de le supporter les jours comme aujourd'hui.

Elle contempla pensivement la silhouette du garçon qui ruminait et pestait contre le ciel, et se fit une raison. Elle appréciait beaucoup Shinobu, et Akira était amusant par moment, elle les préférait largement à la solitude tout de même.

-Fait chier. Se lever pour voir un prof qui viendra nous faire son père la morale que le samedi genre je suis le plus important du monde…Un cours d'élevage en plus, alors qu'on a même pas de Pokémon ! Vraiment fait Chier ! Cria-t il en tapant le mur de pierre sur lequel il marchait du bout du talon.
-Akira, descend de là tu vas tomber. Répéta patiemment son frère sans le regarder, continuant sa route.
-Ca me ferait une belle jambe au moins comme ça je louperai le cours ! Répondit le brun avec un sourire.
-Et tu seras emporté jusqu'à la gare où les courants t'entraîneront vers le fond et là tu mourras et on aura enfin la paix ! Rigola Lily. –Des gens se suicident là-bas tu sais ? Et même les bons nageurs manquent de se noyer dans cette zone, alors toi qui sait même pas garder la tête hors de l'eau !

Il y eut un éclat de rire commun entre les Shinobu et Lily, tout sourire ils lancèrent :

-Au moins s'il survit, réalisera un de ses rêves, devenir un légume !
-Dormir et être nourri sans faire d'effort jusqu'à la fin de ses jours, tu parles d'un rêve !
-Ahaha, c'est ça moquez vous, moi au moins je déborde pas d'ambition donc je finirai forcément heureux, pas comme l'autre qui veut être sociologue et pire que tout toi Lily qui veut devenir un serviteur de Satan, un Prof ! Franche-

Il allait ajouter quelque chose, mais alors qu'il faisait un pas en avant de plus, un pan entier du mur du pont se détacha. Il ne comprit pas immédiatement ce qui se produisit, en plein milieu de sa phrase, il bascula en avant, et vit en gros plan la rivière tumultueuse. Un cri lui échappa, il allait être happé par la gravité et plonger dans le liquide traître quand deux mains enserrèrent ses chevilles. La course se stoppa et son estomac culbuta contre son menton, ou bien c'était son sac de cours, sur le coup, la seule chose dont il fut certain, c'était que quelque chose avait heurté son visage. Il leva les yeux vers ses sauveurs et vit Shinobu et Lily, paniqués, qui le retenaient de toutes leurs forces, son aîné, la mâchoire serrées souffla :

-T'es vraiment pas possible !
-Crétin ! Ajouta la brune avec véhémence, rouge comme une tomate sous l'effort.

Akira eut un moment de blanc, il voulut les remercier, mais une chose plus pressante s'imposa à son esprit, il observa son cartable et demanda innocemment :

-Vous croyez que si je perds mon cartable on me dispensera de cours ?

Les cris étouffés qu'il perçut de la part de ses amis, il les prit comme un oui, alors il le jeta dans la flotte avec un sourire comblé en soufflant :

-Ah un poids de moins sur la conscience ! Ca fait du bien !
-T'ES VRAIMENT INSUPPORTABLE ! Il Y A AVAIT TOUS TES COURS DEPUIS LE DEBUT DE L'ANNEE DEDANS ! Vociféra Lily.
-je ne crois pas non…Murmura Shin avec un demi sourire.

C'est alors qu'un autre crac s'éleva au dessus de leurs têtes, et ils eurent peur de comprendre. L'ourlet de l'uniforme d'Akira céda, ainsi que sa ceinture, et leur prise leur échappa. Akira étrangement pragmatique dans la situation désespéré eut une pensée idiote : heureusement qu'il ne l'avait pas rattrapé par le caleçon !
Puis ce fut le choc, il s'écrasa contre l'eau glacée, il battit instinctivement des pieds et des bras et tenta tant bien que mal de dégager sa tête du liquide. Il aspira une goulée et crachota, cherchant de l'oxygène malgré le courant. Ses jambes se battaient dans le vide et il avait l'impression de continuer à tomber inexorablement vers l'abysse, comme dans un puit sans fond.

Il remarqua les ombres frémissantes de ses amis se ruer vers la côte en hurlant. Sa main s'agrippa à un des pilonnes de pierre du pont, ses doigts s'infiltrèrent dans les aspérités de la matière et il s'y accrocha comme il put. Shinobu se déshabillait déjà prêt à plonger pour venir à son secours, mais il lui hurla de rester là où il était, d'aller chercher de l'aide au lieu de risquer la noyade. Son aîné sursauta, il dut frissonner, puis avec appréhension il rebroussa chemin en courant pour obéir. Lily toujours présente criait à Akira de tenir le coup.

-Et surtout si tu lâches n'oublies pas, imite un tarpaud pour nager ! Imite un tarpaud ! Pas un autre Pokémon ! Lui ordonnait-elle.
- C'est pas le moment de jouer au prof Lily ! Rugit-il, furieux. Tu crois sincèrement qu'on a besoin d'un prof dans ce genre de situation ?!

Il n'eut pas le loisir d'entendre la réplique de sa camarade de classe, une chose pointue, dure fut projetée contre lui et il lâcha prise. Il jeta son emprise sur le truc qui l'avait déstabilisée, et l'étreignit pour garder la tête hors de l'eau, ce n'est qu'après avoir recraché toute l'eau ingurgité qu'il se rendit compte qu'il se tenait à un stari tout aussi déboussolé que lui. Lily courait à leur poursuite sur la côte en lui intimant d'imiter le tarpaud. Shinobu rappliqua alors derrière elle, accompagné d'un autre homme, assez vieux, aux cheveux bruns parsemés de gris cendre.

-C'est bien Stari maintenant dépêche-toi de le ramener vers nous ! Hurla l'inconnu.

Le courageux Pokémon hissa donc Akira vers la berge, lentement mais surement, le brun lui, mettait déjà tous ses efforts pour ne pas boire la tasse, en vain. On le tira ensuite à l'abri sur l'herbe fraîche, et rien que pour le plaisir, Akira recracha tout le liquide contenu dans ses joues au visage de Lily, comme un tarpaud. Puis il se réfugia dans les bras de son frère qui sanglotait à sa place.

-T'aurais pu te noyer ? Tu t'en rends compte au moins ? Tu t'en rends compte ? Bafouilla-t il.
-Dommage qu'il ne se soit pas noyé. Marmonna sa camarade.
-Ca va p'tit gars ? Oh tiens, je vois ton sac là-bas ! Stari va'l'chercher !

Akira reprit donc son bien tout aussi trempé que lui, et contempla son sauveur et le stari avec des yeux ronds, brillants d'admiration.

-Vous êtes qui ? Bafouilla-t il, intimidé.
-Ton nouveau prof, Kain lag ! Fiouh, j'l'ai échappé belle, un élève mort dès le pr'mier jour, ça fait plouc quand même ! Rigola le vieil homme.

Cette fois, Akira ouvrit la bouche, ébahi, et Lily ne put résister à la tentation, essorant encore ses cheveux :

-Tu vois, on avait finalement besoin d'un prof !°

Samantha resta dubitative face au récit, mais Lily, hilare continuait, tout sourire :

-On est allé suivre son cours, et quelques semaines plus tard, on ne reconnaissait plus Akira, tous les samedi, il allait travailler avec Kain, entraîner Stari, et finalement Monsieur Lag le lui a confié.
-Pour qu'il coule plus à pic c'te ptit gars ! Ajouta le vieil homme.
-Mais vous avez changé de poste juste avant notre voyage initiatique encadré, je n'ai pas pu vous dire que je voulais devenir prof moi aussi, grâce à vous. Enchaîna Akira en esquissant un mince sourire gêné.
-Il avait compris qu'il ne réussirait pas à atteindre un état légumineux ! Plaisanta Lily avant d'éclater de nouveau de rire. Kain observa alors les enfants et caressa le crâne d'Akira en demandant :
-Alors les p'tits bouts, il est comment comme prof ?
-Nul. Répliqua Gold.
-Paresseux. Ajouta Silver.
-Un vrai maître chanteur, confirma Eléa.
-Adorable ! Sourit Sam, puis sous la pression des regards elle se rattrapa et en toussant elle convint : un petite peu pervers quand même…
-Quand je pense que tu as refusé l'offre que t'offrait le conseil des 4, comme champion en titre psy, pour devenir un prof médiocre ! S'exclama Lily.

Christopher et Angèle participèrent à l'éclat de rire général, puis ils lancèrent, comblés, plus détendus maintenant :

-Les histoires de familles ou entre amis sont toujours géniales. Et vous messieurs Gold et Silver ? Vous en avez quelques unes dans le même genre ?

Les concernés levèrent les yeux au ciel, fouillant dans leurs mémoires, mais l'un devait bien avoué qu'il n'avait pas eut une vie familiale très heureuse, et l'autre avait l'esprit embrumé par sa déprime passagère. Ils se lancèrent finalement une œillade complice, le brun eut un sourire, le roux de même, et Gold lâcha :

-Et bien, oui on n'en a quelques unes. Tu te souviens Silver, à l'époque nous étions rivaux, et d'un seul coup ma sœur voulant jouer les justicières après une de mes défaites t'a pourchassé pendant des jours. –Il se tourna vers les spectateurs en retenant son enthousiasme- Et l'autre là, je l'ai recroisé quelques jours plus tard à Oliville, il s'est approché de moi, en tenant Cristal par le col et il me l'a remise dans les bras en lâchant « je crois que ce truc qui braille t'appartient ? » Avant de partir de nouveau.
-Cristal m'en veut encore, pour ce coup, tu le sais ça ?
-Elle est toujours excessive et lunatique, je suis sûr que si tu lui sauvais la vie un jour, elle déciderait d'un coup que tu es l'homme parfait. Eluda le brun.
-Ca me fait penser à une anecdote avec Christopher ! S'exclama Angie, les joues rouges. –Il avait voulu se glisser en cachette dans le voyage d'étude à frimapic organisé par l'école, et il l'avait entraîné avec lui. Arrivé sur les pistes montagneuses, alors qu'on aurait du se faire tout petit, il a voulu à tout prix essayé le snowboard, au final il m'est rentré dedans et c'est moi qui ait eut une jambe cassée !
-Tu te plains mais n'empêche que grâce à ta jambe cassée, on a pu rester pendant deux semaines là-bas ! Se rappela Chris. –Les meilleures vacances de ma vie d'ailleurs !
-Les miennes aussi ! Affirma la blonde.
-Mes meilleures vacances, c'était avec ma mère, nous étions parti à verschamps, chez une de ses sœurs, et là-bas j'ai pu admirer chaque jour les Pokémons du marais ! Raconta Sam.

Le débat reparti au gré des anecdotes, la discussion se tourna bientôt exclusivement vers la famille. Lily et Akira parlaient entre eux sans discuter ensemble réellement, Samantha elle-même oubliait sa peur d'Armand pour participer, un vague à l'âme s'emparant d'elle dès qu'elle évoquait sa mère adoptive. Seuls Eléa, Silver et Gold restèrent muets, rembrunis, ils dévorèrent leurs assiettes, puis le roux et le brun débarrassèrent leurs couverts silencieusement.

Le repas se termina bien tard. On se dépêcha de ranger et de faire la vaisselle, puis on repartit chacun de son côté. Eléanore, entraînant Sam avec elle, accapara l'attention de kain pour avoir des renseignements sur Caninos, tandis que Lily emmenait Armand s'entraîner, Chris et Angie accompagnèrent plutôt Akira choisirent son Pokémon de remplacement.

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-Vous la protégez, comme tous les autres. Tout ça parce qu'elle est intelligente et moi pas.

La voix d'Armand, si pleine de rancune, surpris Lily, sa bonne humeur passagère, reste du déjeuner, s'évapora comme neige sous le soleil de plomb. Elle dévisagea longtemps son élève qui s'évertuait encore une fois de parvenir jusqu'à la passerelle suspendu en sautant de rondin en rondin. Elle soupira.

-Ne dit pas n'importe quoi Armand, je ne la connais pas, je ne peux pas la favoriser. Et c'est faux, tu es intelligent, sinon comment aurais-tu pu finir dans le top 10 de ton académie ? Attention à droite.

Le garçon se retint de justesse à un filin d'acier de sa balançoire et rattrapa son nidoran avant qu'il ne chute. Mais il se rassit au lieu de continuer le parcours.

-Je pensais que vous au moins, vous me comprendriez. Vous aussi vous en voulez à votre copain, je pensais que vous seriez de mon côté.

Lily se tût, elle sortit elle aussi quelques Pokémons, cradopaud et Noarfrang, puis monta à l'échelle de corde pour rejoindre son élève sur les plateformes. Elle prit les pattes de son Pokémon vol, et celle de son crapaud violacé, et alla s'asseoir aux côtés d'Armand. Elle plongea son regard dans le sien avec compassion.

-Je ne suis du côté de personne Armand, ni du tien, ni du sien. Je défends juste ce qui me semble juste. Là, tu avais frappé Sam, et ce n'était pas tolérable, tu étais en tort. Est-ce que moi je vais frapper Akira ?
-Plus maintenant en tout cas, pendant le repas, vous semblez avoir fait la paix. Marmonna le garçon.

Lily recula, déstabilisée par la remarque, mais son noarfrang l'empêcha de tomber. Elle se remit rapidement de sa frayeur, et chercha ensuite ses mots avec précaution. Elle en voulait toujours à Akira, d'ailleurs, elle n'avait pas eut l'impression d'enterrer la hache avec lui, elle s'était juste amusée, en contant ses souvenirs avec Kain, et occasionnellement, lui. Elle savait que sa rancune allait et venait, de par sa nature, mais la plaie restait vive et douloureuse. D'un côté elle comprenait son élève ; il était vrai que la tentation d'user de la force pour se défouler était grande, mais totalement inutile également. Les choses ne changeaient pas à coup de poings ou de baffes, les différentes guerres de par le monde le prouvaient sans cesse, à part des vies brisées on ne gagnait rien.

-Je lui en veux toujours, détrompe-toi. Akira m'a fait quelque chose que je juge d'ignoble, et j'en ai simplement eut assez de sauver les apparences. Donc j'ai décidé de l'éviter, pour ne plus avoir à en souffrir. Pourquoi ne fais-tu pas de même avec Sam ? je ne te force pas à devenir son amie, juste à ne plus le frapper.
-C'est facile de rire ça, se défendit l'adolescent, mais ce n'est pas vous qui supportez le regard de mes parents déçus par mes notes à cause de son fantôme.
-Non c'est vrai. Concéda Lily. –Mais est-ce que la frapper rendra tes parents moins exigeants pour autant ? Et pose-toi la question, est-ce que des parents peuvent réellement être déçus à ce point, juste pour des notes ?
-Ils veulent que je sois le meilleur, pour que je prenne leur suite plus tard, donc oui…Sinon pourquoi réagiraient-ils comme ça ?
-Hunhun. Eluda sa tutrice, faisant mine d'écouter, le visage dans les mains. –Je vais te dire un secret Armand, les parents ne réagissent pas toujours de la bonne manière, ils sont humains eux aussi, mais la plupart d'entre eux, pratiquement tous les parents aiment leur enfant malgré tout. Et c'est d'ailleurs pour ces raisons qu'ils attendent tant d'eux. –Elle marqua une pause, puis reprit, ailleurs- J'avais un ami, qui lui aussi, ne voulait que se montrer digne de ses géniteurs. Il s'est suicidé malheureusement. –Son regard s'assombrit, et elle passa la paume de sa main sur ses yeux pour empêcher les larmes de couler-. Les parents, alors que je les croyais insensibles depuis des années, ont été effondrés. Son frère ne l'a jamais perçu ainsi, mais moi, je les voyais bien, le père s'est mis à boire comme un trou, jusqu'à frôler le coma éthylique, la mère est devenue totalement hystérique et elle n'a plus jamais pu traverser un seul pont.

Armand resta silencieux, le visage bas. Il avait du mal à imaginer que ses parents l'aimaient réellement derrière toutes leurs expectations. Mais son enseignante continua indifférente à ses questions intérieures, pour murmurer gentiment :

-Et puis, même si tu es un élève difficile, moi je suis extrêmement fière de toi. Tu t'occupes bien de tes Pokémons, tu les aimes et tu les entraînes de tout ton cœur. Même si quelques fois tu as des réactions qui me passent bien au dessus de la tête, je suis heureuse d'être ton professeur encadrant.

L'adolescent ne prononça pas un mot, Lily en avait fini avec son discours, et elle se leva, laissant ses paroles faire le reste du travail. Elle sauta agilement jusqu'à la plateforme de bois, suivi de ses Pokémons. Elle sourit et s'exclama :

-Allez Armand, ton travail d'équipe laisse à désirer, c'est pour ça qu'on est là, il faut que tes Pokémons t'aident naturellement dans les épreuves, c'est seulement comme ça que tu parviendras à battre Samantha à la régulière en combat Pokémon !

Et sur ce, elle attrapa une sorte de poulie, mit cradopaud sur ses épaules et le volatile dans son dos, et glissa le long du filin d'acier dans un crissement sinistre, ses créatures s'occupant de lui faire éviter les obstacles sur leurs routes. Son élève resta songeur, puis piafabec vint se nicher au creux de son coup et lui caresser le visage du bout du bec, son cœur se gonfla d'émotion.
Il n'allait surement pas lâcher Samantha, il en avait trop souffert, mais…
Il serra les poings et ses lèvres se pincèrent.
La prochaine fois qu'il la battrait ce serait en match Pokémon, comme ça sa victoire était incontestable.

Il se leva, et continua à sautiller maladroitement jusqu'à son objectif.

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Les ombres se faufilèrent dans les ténèbres de la pièce. Une main tira une corde perlée et une lumière hésitante, presque timide, éclaira le grenier de la maison. Chris et Angie, encore à moitié sur l'échelle, émergèrent de la trappe, intimidés. Des tuyaux remontaient jusqu'ici, et des machines semblables à celles du salon s'alignaient les unes à la suite des autres. Ils remarquèrent des photos sur chacun des monstres d'acier.

La silhouette d'Akira Yuki se dirigea le plus naturellement du monde vers celle du fond, où son cliché avait été collé à la va vite. On le reconnaissait que trop bien, sûrement le vestige d'une année scolaire, on le voyait, les yeux entre-ouvert, la bouche tordue en une grimace près d'une Lily et d'un autre garçon efféminé souriants.

Il tapa un code sur le clavier de l'engin, puis il murmura de façon bienveillante :

-Alors les amis ? Comment ça va depuis le temps ? Ce vieux grigou vous traite bien ?

Evidemment il n'obtenu aucune réponse en retour, mais il sourit. Christopher et Angèle s'approchèrent curieux, et retinrent brusquement leurs souffles. Ils voyaient plus d'une centaine de ball rouge et argenté là dedans !

Sur un panneau de contrôle, le professeur choisit la silhouette du Pokémon Xatu, et un des précieux objets se fit happer par les tuyaux de latex à l'intérieur, pour être délicatement déposé dans un présentoir un peu plus loin. Yuki donna un petit coup, presque amical à la machine, et lança : « prenez soin de Métaloss, il en a besoin. » avant de se saisir de son bien.

Il soupira, embarrassé, salua à distance son Pokémon, puis le rangea à sa ceinture en compagnie des autres. Il s'appuya ensuite au mur et poussa un second soupir.

-Bon, bah ça y est, l'affaire est dans le sac comme on dit.

Son regard triste montrait pourtant que pour lui, ses inquiétudes pour son Pokémon ne cessaient pas. Christopher et Angèle s'interrogèrent du regard, mais là, pour une fois, ils ne savaient vraiment pas quoi dire pour remonter le moral du dresseur, ils ne connaissaient que trop bien ce qu'impliquait la blessure de son métaloss. Il ne pourrait plus jamais combattre très certainement.

Perdre un tel ami, était certainement la pire chose qui pouvait arriver à un pokémaniaque.
Akira saisit leurs regards plein de compassion, de pitié, et il leur fit un rictus gêné en déclarant :

-Allons bon, mon Pokémon n'est pas mort, c'est l'important. Ici il sera certainement très heureux.

Mais les mots tombèrent douloureusement au fond de son gosier.

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Eléanore retrouva aisément le chemin du chalet au fond du jardin, enfin, plutôt Miyu se souvenait de l'itinéraire et le susurrait à Eléa, mais quelle importance ? Personne à part elle ne pouvait savoir la vérité sur ce détail !

Samantha courant derrière elle, semblait ravie de mettre de la distance entre elle et Armand, elle suivait son amie sans mot dire, accompagnée du vieux Kain.
L'étrange éleveur grimaça, il avait promis à la gamine qu'elle pourrait avoir le caninos si celui-ci s'entendait bien avec elle, mais il avait oublié de la prévenir d'une chose, ce petit bébé était terrifié par les humains.

L'adolescente aux cheveux verts se précipita dans le couloir et ouvrit la porte du fond avec vigueur. Le canidé était toujours là, réveillé cette fois, roulé en boule sur un nid de paille.

Samantha arriva bientôt derrière elle et elle eut une expression attendrie face au petit chiot, alors qu'elles partaient toutes deux vers le nouveau-né, Lag les retint par les épaules. Le visage grave, il lança :

-'coutez vous deux, je sais qu'un p'tit c'est trop « KAWAI » pour vous citez, vous les jeunes, mais c'lui là, il mord facilement. Je l'trouvé sur le chemin d'Carmin sur mer en entraînant les bestiaux. Ses parents sont morts ainsi qu'tout l'reste d'sa portée. Empoisonnement, leurs points d'eau était pollué à cause de c'te bâtiment d'l'Industrie Opale. J'sais pas c'qu'il a subit, mais en tout cas, il aime pas les hommes, moi il c'est à peine s'il n'mord pas quand j'le nourris.

Samantha fut horrifiée par son récit, elle s'emporta avec force contre cette odieuse industrie qui osait mettre en péril la vie de la faune et la flore, mais ses protestations eurent autant d'effet que face à un sourd. Eléanore quant à elle resta droite, muette, très peu surprise par ces révélations, elle l'avait senti dès qu'elle l'avait touché, elle connaissait déjà tout cela.
Elle défia du regard le vieillard, puis s'agenouilla lentement près de caninos en lui tendant la paume.

Samantha frissonna de peur pour son ami et lui intima de faire attention.

-Ce n'est qu'un bébé. La rassura Eléa avec un sourire confiant.

Le chien effraya recula un moment, et grogna méchamment. Pourtant, Eléa ne fut pas effrayée, elle avança encore la main et tenta de lui caresser le pelage comme tout à l'heure, la créature esquiva la câlinerie et lui chopa la paume violemment.

Kain sursauta, et Sam eut un cri étouffé, mais Eléanore ne bougea pas d'un pouce, elle avait tendu la main où elle ne sentait déjà plus rien. Doucement, presque tendrement, elle le força à se rapprocher d'elle en ramenant son bras. Le Pokémon ne voulait pas lâcher sa prise, il serra d'autant plus les mâchoires, en vain. Le chiot se mit alors à gémir, perdu. La gamine plissa les yeux, et se ferma pour ne pas écouter la peur de l'animal qui l'envahissait malgré elle.

« Ne t'en fait pas. » Lui murmura Miyu en signe d'encouragement.

Eléanore attrapa le petit chiot qui lâcha sa main, et elle le prit dans ses bras. La créature émit une plainte, comme pour le supplier de le lâcher, de le laisser s'isoler. Mais au contraire, Eléanore lui caressa le pelage avec douceur, en le berçant gentiment. Le vieux Kain écarquilla des yeux.
Samantha elle-même n'en revenait pas, elle savait qu'Eléa avait une certaine aptitude à s'entendre avec les Pokémons, comme, étrangement, dans ses bras, ils reprenaient vigueur, mais elle n'avait jamais songé que cela ce niveau. Kain secoua la tête et se renfrogna :

-C'est bien, tu es la seule dresseuse qu'il supporte, tu as eut de la chance qu'il ne te plante pas ses crocs dans la jugulaire.
-Je n'avais pas à m'en faire pour ça. Expliqua mystérieusement Eléa, souriant discrètement à Miyu.

Parfois, même si le spectre restait un danger par moment, il était aussi un bon protecteur, un confident. Elle lui porta une œillade reconnaissante, et le fantôme fit une pirouette en apesanteur, tout sourire, il murmura :

« Je ne suis pas l'unique responsable, c'est tes sentiments, pas les miens qui le touchent. » Puis après une seconde silencieuse, il la mit en garde : « Cependant, il est encore bien jeune pour combattre, tu es sûr de vouloir t'encombrer d'un bébé qui peut te mordre à la moindre déception ? ».

Eléa observa ce petit bonhomme si fragile dans le creux de ses bras, et sa poitrine se compressa. Comme si la question se posait ? Evidemment qu'elle était sûre, elle était toujours sûre. La seule chose qui l'inquiétait en cet instant, c'était sa maladie, le chiot supporterait-il de vivre un second drame, si jamais le pire se produisait ? Probablement non. Elle savait pourtant que c'était égoïste de vouloir le garder auprès d'elle dans ces circonstances, mais, elle désirait ardemment l'attraper. S'occuper d'un bébé Pokémon l'intéressait, elle n'en aurait probablement plus jamais l'occasion, même si elle avait promis à Daniel de le revoir en vie, elle n'était pas éternelle non plus.
Elle voulait profiter de la vie tout de même, vivre au jour le jour chaque instant, et celui là faisait parti de ces moments qu'elle voulait vivre avant de disparaitre dans le néant.

-Je peux lui donner un surnom ? Demanda-t elle à Kain.
-Si tu le souhaites. Grommela le concerné.

Samantha s'approcha du bébé, mais comme il grognait, elle n'osa pas le caresser elle aussi, aussi elle se contenta d'interroger sa camarade.

-Comment comptes-tu le nommer celui là ? Pyro ? Sparky ? Warmth ? Heat ? Ou tu ne veux pas lui donner de surnom comme à évoli ?
-Non, j'ai pas donné de surnom à Evoli pour l'instant parce que j'attends de voir en quoi il évoluera, je donne toujours des surnoms en rapport avec le type, leur comportement, ou le sentiment qu'il m'inspire.
-Et là ?

Eléanore leva les bras et contempla le petit être tout tremblant encore. Ses yeux brillèrent et elle esquissa son sourire plein d'innocence.

-Hope. Ca veut dire « espoir ».

Samantha ne savait pas encore que ce caninos si fragile aujourd'hui, jouerait un grand rôle dans son existence. Personne ne pouvait l'imaginer, excepté la jeune gamine aux yeux luisants de fierté.

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Le soleil commençait lentement à décliner, disparaissant peu à peu derrière l'amoncellement de conifères, pourtant la chaleur elle, ne diminuait pas pour autant.

Silver, assis à l'ombre d'un sapin, contemplait l'astre du jour s'enfuir en leur laissant le cadeau suffocant. Il réfléchissait depuis la fin du repas, le cœur lourd. La discussion sur la famille avait donné un goût amer à ce potage, ôtant tout son gout empli de tendresse et d'attention qu'avait ajouté patiemment Lily. Il ferma les yeux. Les paroles de Samantha sur sa mère adoptive revenaient le hanter inexorablement. Sur tous ses souvenirs d'enfance, les seuls heureux qu'il conservait, c'était ceux aux côtés de sa mère, chaque fin de semaine, dans cette cave où elle était enfermée. Il ne se rappelait pas exactement du gout des repas qu'elle lui servait, mais il était sûr qu'ils étaient délicieux, préparés avec amour.
Le regard de Silver se referma.
De quoi parlait-il ? Quelle importance le goût que ses plats avaient-eut, ils avaient disparus avec elle de toute façon.
Ses poings se serrèrent, l'impatience le gagna, ainsi que l'agacement.
Il voulait vite se rendre à Carmin-sur-mer et en finir avec Opale. Il n'avait pas le temps d'être sentimental, pas le temps de se réfugier dans des bribes confuses de son enfance. Il se força à se lever, à sortir de cette torpeur agréable.

Qu'est-ce qui lui prenait ! Il se mettait à vagabonder, d'abord derrière cette fille étrange, ensuite avec son groupe. Tout cela le détournait de son but premier, il ne pouvait pas se le permettre.

Ses pupilles bleues argentées se posèrent sur Gold qui jouait tranquillement avec son Capumain.

Il devait d'ores et déjà lui transmettre des directives, pour qu'il ne soit pas perdu quand il serait en mission, il ne devait surtout pas le ménager comme ça. Après tout il s'en fichait qu'il soit déprimé, ce n'était pas ses oignons, tentait-il de se convaincre.

Il fit quelques pas dans la direction de Gold.

Celui-ci riait de bon cœur avec son singe.

Après tout il n'avait pas l'air si mal en point, rien à voir avec le jour où il l'avait retrouvé en pleurs dans le couloir. Il secoua la tête. De toute façon qu'il aille mieux ou non ne changerait pas les risques de leur devoir. Il s'arrêta.

Capumain venait de voler la casquette de son maître et celui-ci le prenait en charge, courant droit vers le rouquin.

Après tout qu'est-ce que ça changeait maintenant ou demain ? Il ne voulait pas voir son sourire s'effacer comme ça, il ne désirait pas être livré à la Team Opale en sachant qu'il était encore en larmes. Il allait rebrousser chemin quand il l'image de Samantha s'imposa à sa rétine. Il eut le souffle coupé. Le fantôme de sa mère apparut devant lui, et ses muscles se crispèrent.

Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas jouer aux lâches. Pas maintenant, l'enjeu était bien trop important pour lui.

Il fit volte-face et s'approcha pour de bon du brun. Il s'accroupit à son niveau et tourna la tête pour éviter de voir son visage changer d'expression.

-Qu'est-ce qu'il y a encore Silver ? Tu fais les cent pas ? Allez courage, on va bientôt partir ! Prend ton mal en patience un peu ! L'encouragea Gold gentiment.
-En parlant, de, partir…Balança Silver, hésitant, ne sachant pas comment lancer l'obus. –Enfin, demain, je pars avec Angie et Chris comme prévu…
-Je sais, je surveillerai tes arrières. Déclara avec orgueil le brun.
-Justement. Non.

Gold eut un sursaut imperceptible.
-Toi, je veux que tu surveilles Samantha pour moi, de loin. Je serai plus rassuré en sachant que tu la protèges.

Cette fois par contre sa réaction fut visible par tous, il se redressa d'un bond, les yeux écarquillés, blême. Ses lèvres se tordirent, puis s'ouvrirent avec rage :

-N'importe quoi ! Cette fille ne risque rien elle, alors que toi tu…Tu peux mourir pendant cette mission ! Et tu veux encore que je la protège ? C'est hors de question !

Silver l'imita et il plongea ses prunelles froides dans celles pleine de refus de son partenaire, il prit sur lui pour détacher chacun de ses mots, qu'ils soient clairs et indiscutables.

-Ce n'était pas un conseil Gold, c'était un ordre.
-Tu te prends pour qui à me donner des ordres ? Eructa son camarade, virant au rouge. –Et puis elle a quoi de spéciale cette satanée fille ! Bon sang elle est gentille mais c'est bien tout ! Merde ! Elle mérite pas que tu crèves comme ça ! Tu te rends compte au moins que tu es obnubilé par elle ? Tu en oublies même de te protéger toi ! Mais moi je refuse de te laisser tout seul comme ça face à ces monstres de la Team Rocket ou Opale !

Silver croisa les bras, et fronça les sourcils, il tapa du pied exaspéré et une fois la tirade finie il lança furieux :

-C'est bon ta crise de jalousie est terminée ? Bien parce que, que ce soit clair, que tu le veuilles ou non, je ne te laisserai pas m'accompagner. Tu vas la protéger point.
-JE NE SUIS PAS JALOUX ! Rugit Gold.

C'était vrai quoi, qu'ils arrêtent, pour être jaloux, il fallait d'abord être amoureux !
Silver persifla devant lui, cela le mit dans une rage noire, mais pour qui il se prenait à jouer les chefs comme ça ? Il savait pourtant mieux que personne ce qu'il risquait demain.
Un souvenir amer lui remonta le long de la poitrine, tel du poison. Ses épaules convulsèrent.
Non, cette fois il était capable de protéger les personnes auxquelles il tenait.
Le roux lui jeta une dernière œillade, bien loin de celle complice de l'après midi, non celle là restait froide, impénétrable comme le marbre. La frimousse de Gold se décomposa.

Le temps se compressa.
Gold vit Silver se retourner, prêt à partir sans rien ajouter, un départ sans réplique.
Les images lui vrillèrent la poitrine.
Il y eut un battement de cœur.
Cela allait se reproduire, exactement la même scène d'il y avait 7 ans se reproduisait, il allait partir et ne jamais revenir.
Il lui attrapa le bras. Il émit une plainte douloureuse.
Le sang du brun se glaça.
Il remonta vivement la manche de son coéquipier, et enfin, enfin Silver afficha une expression, une expression de terreur complète.

Là, dans le creux de son coude, imprimées sur sa peau aussi blanche que de la craie, deux marques rouges bien visibles étaient présentes, juste au dessus des sillons bleutés de ses veines.
Gold releva la tête, déconcerté, estomaqué, il dévisagea son camarade, ayant peine à reconnaitre celui qui se trouvait face à lui, et alors les mots sortirent, à peine audibles, balbutiés à grande peine, mais aussi tranchant que les lames d'un insécateur.

-Tu te drogues ?

Son timbre presque étranglé, son teint blafard, ses pupilles d'or où luisait l'incompréhension, le doute, la perplexité la plus totale, tout cela, Silver fut incapable de le supporter. Il baissa la tête et reprit son bras violemment, remettant sa manche en place en sifflant. Mais le mal était fait.

-Répond-moi Silver ! C'est pour ça que tu es si bizarre depuis ton retour ? Pour ça que tu agis comme ça avec cette fille ?

Ce son prenait presque un ton suppliant. Le roux se mordit la langue et ferma les yeux douloureusement. Maintenant il ne pouvait plus reculer ou même espérer s'en tirer indemne, c'était lui ou Gold. Il se concentra sur le but de sa mission pour se donner du courage et reprendre son air impitoyable. Il frissonna et répliqua à ses plaintes alarmées.

-Et même si c'était le cas en quoi cela te regarderait ?

Il fut lui-même révulsé par sa voix glaciale, comme celle de son géniteur. Il porta la main à son visage, pour réprimer un refoulement dégouté. Le brun recula d'un pas, puis en fit deux en avant, il s'écria :

-Je suis ton ami enfin ! C'est grave ce qui t'arrive ! Je veux savoir de quoi il en retourne, c'est mon droit non !

Le roux le fixa avec pitié, puis il lui vomit ces paroles :

-Et puis quoi encore ? Moi ton ami ? Tu rêves les yeux ouverts mon pauvre ! Je me fiche totalement de toi ! La preuve, est-ce que je t'ai demandé pourquoi seul ton capumain n'avait pas de surnom ? Est-ce que je t'ai demandé ce qui t'avait fait pleurer ? NON ! Nous sommes juste coéquipiers pas ami, alors je règle mes problèmes et toi mêle-toi de tes oignons !

Gold s'ébranla, ses deux bras retombèrent contre son corps, les jambes flageolantes. Son teint s'empourpra subitement après être devenu presque transparent. Silver allait partir enfin, sans jeter un regard en arrière quand une petite voix, brisée le stoppa.

-C'est mon père…J'ai pleuré parce que mon père est mort…Il était dans le coma depuis des années et ils l'ont débranché. C'est de lui que je tiens Capumain.

Silver frémit, le visage de son père s'imposa à lui, et alors qu'il voulait murmurer des condoléances, les mots lui échappèrent :

-Ravi pour toi.

Il n'eut pas le courage de voir l'impact de ses paroles sur le brun, il se dépêcha de rentrer dans la maison.

Quelques heures plus tard, Yuki fit ses au revoir à Kain, implicitement à Lily et Armand, et le groupe descendit dans le souterrain pour prendre le tramway en direction de carmin-sur-mer.
Alors qu'Eléanore et Samantha appelaient les garçons avec enthousiasme pour leur raconter leur capture du jour, Silver et Gold, eux, s'installèrent dans les coins opposés, sans s'adresser un mot, sous les plaintes inquiètes de Chris et Angie et l'indifférence d'Akira.

Cette dernière soirée silencieuse en compagnie du roux, Gold allait la regretter toute sa vie.