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Smirnoff R. de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/07/2009 à 14:10
» Dernière mise à jour le 27/12/2009 à 13:46

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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022 - Déjà vu
« C'est le temps seul qui révèle l'homme juste ; un seul jour dévoile le perfide. »
(Sophocle)

« Soudain les cœurs se colorent et battent de plus en plus fort sous le corsage
Chaque envie attend le vent pour un si long, si long voyage... »

(Christophe Willem – L'homme en noir)



Roland s'éveilla. Il aperçut face à lui un truc rose qui gigotait. Il garda les yeux plissés.

-Bob... T'as un problème ?!

Il ouvrit les yeux complètement et s'aperçut que son Pokémon était coupé en deux dans le sens de la hauteur.

-Oh bon sang !!

Il se leva précipitamment et vit que ses autres Pokémon étaient autour de la deuxième moitié. Roland regarda ses Pokémon.

-Ok, je crois vous nourrir assez correctement pour avoir droit à une réponse claire : Qui l'a mutilé et pourquoi ?

Absol, Phyllali, Tartard et Scorplane regardèrent leur maître, silencieux.

-Je veux au moins cent mots !

Silence complet. Roland hocha la tête, inutile.
Metamorph vint se recoller de lui-même. Roland s'étonna.

-Tu te sépares tout seul maintenant ?! Normalement t'es pas sensé savoir faire ça !

Metamorph haussa ce qui ressemblait à des épaules.

-C'est assez étonnant... Je crois que c'est arrivé à quelques spécimens...

Il passa le reste de la nuit à chercher lesdites espèces. Il n'était en effet que quatre heures du matin.

***

Le jeudi matin, Roland n'avait pas cours le matin alors il passait sa matinée au terrain d'entrainement de l'académie, seul, parce que les autres avaient soit cours, soit restaient chez eux.

-Newton, Vibraqua !!

L'attaque se forma entre les mains du Pokémon qui la balança en faisant un demi-tour sur lui-même.

« Ca accroit la puissance mais la précision est au petit bonheur la chance... »
-Flore, Tranch'herbe !!

L'attaque fusa dans les airs quand le Pokémon tournoya sur lui-même et agita vigoureusement sa queue.

-Bon... Bob, sépare-toi !

Le Metamorph regarda Roland, étonné.

-... Fais ce que tu as fait ce matin ! Allez !

Metamorph sembla de plus en plus intrigué.

-Booooon... J'entraine les autres alors ! Vlad, Tranche Nuit !!

Le Pokémon fonça et frappa l'air d'un grand coup de lame.

-Voldo, Griffe Acier !!

Le Scorplane fonça, pince luisante en avant. Roland sourit.

-Bon, Bob ! Tu te sépares ?

Le Pokémon cligna des yeux, étonné. Roland prit le Pokémon mou par les flancs et l'étira.

-Allez !

Metamorph regarda son maître, étonné.

-Tu t'es séparé ce matin, j'ai pas rêvé !
-Hello Roland !

Megan arrivait au terrain d'entrainement. Roland soupira et lâcha Metamorph. Plus encore quand il la vit suivie par Rachel. Il avait chaud pour une matinée. Le manque de sommeil sûrement.

-La foudre ne frappe pas les bonnes personnes.
-Roland, alors, on s'entraine ? Demanda joyeusement Megan.
-... et toi tu t'es maquillée avec un aérosol ?

Rachel soupira.

-Demande-lui et on s'en va... soupira Rachel.
-D'accord, d'accord. Roland, serais-tu d'accord pour que nous allions diner tous les deux ?

Roland regarda Rachel.

-Tu lui as dit que c'était une idée idiote ?
-Oui...
-Elle a répondu quoi ?
-En fait je pense que ça te ferait du bien de sortir avec quelqu'un ! Admit Rachel.
-... Très bien, en avant pour la drague. Megan...

Elle le regarda, pleine d'espoir.

-...Tu n'es qu'une immonde garce folle complètement dérangée, obsessionnelle, ça fait deux fois que je te le dis mais visiblement ça ne rentre pas alors je vais être plus clair : JE NE T'AIME PAS, je ne t'ai JAMAIS AIME, tu peux faire ce que tu veux, même marcher sur les mains en roulant sur une balle, même menacer d'avaler un bidon de déchets toxiques, je m'en fous comme de l'an 40 ! Alors laisse tomber, va voir ailleurs, fiche-moi la paix, trouve-toi un Tauros...

Megan regarda Roland.

-Rien, alors ?
-Oh, si. Épouse-moi, chérie !
-VRAIMENT ?

Roland regarda Rachel.

-Quelle femme sensée, douée de raison, futée...
-Si tu lui laissais une chance...
-Ca ne ferait que la conforter dans sa folie ! Et puis de toute façon je sors déjà avec Malcolm, Claire, Charlie et Léopold ! C'est un quintet trop solide pour être brisé, on a une relation très forte !

Megan soupira.

-Tu sais, Roland, je pourrais faire une bêtise à cause de toi.
-Devenir lucide ?

Roland rappela ses Pokémon et repartit vers l'académie. Megan le regarda, farouchement déterminée. Rachel haussa les épaules.

-Tu devrais laisser tomber, Meg. C'est juste un sale con, y'en a des tas dans le monde !

Megan plissa les yeux. Roland s'en alla sans se retourner.

***

Roland, 10 ans

Metamorph était devenu une boule que Roland faisait rouler dans l'herbe. Judith l'observait, étonnée. Roland regarda Judith qui fit mine de ne pas l'avoir vu. Roland sourit.

***

-C'est gentil de l'avoir gardé... Il n'a pas été trop...?
-Non non... Roland est très bien avec moi !

Etienne plissa les yeux en hochant la tête.

-Avec toi, oui... Tu es un spécimen très rare, Judith... Les Qui-Peuvent-Garder-Roland...

Judith sourit.

-Tant que Kenny n'est pas là, évidemment...

Etienne hocha la tête en se mordillant les lèvres.

-Ouais. Tant qu'il est pas là...
-Désolée...
-Ca me désole autant que toi... soupira Etienne.

***

Roland regarda son père qui écrivait à son bureau.

-Papa...
-Hm fiston ? (Voix de celui qui n'aime pas qu'on le dérange en pleine écriture.)
-Quand tu dis que ça te désole que je ne veuille pas voir Mr Heine, tu mens n'est-ce pas ?

Etienne garda sa contenance et son aplomb.

-C'est le fait de ne pas pouvoir le voir quand tu es là qui me désole.
-Vraiment ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-Parce que Kenny est mon ami, et ton animosité envers lui est problématique.
-Non. C'est normal, je trouve.

Etienne soupira mais ne répliqua pas.

***

-Judith...
-Oui Roland ?
-...

Roland prit une inspiration puis :

-... Je crois que papa ne m'aime pas.

Judith regarda Roland.

-Voyons, Roland, tes parents t'aiment, tous les deux, ta maman comme ton papa !
-... Papa me donne tout le temps des devoirs en plus.
-Ton père a de grands espoirs pour toi. Il veut que tu réussisses, il a eu un parcours très difficile et la dernière chose qu'il veut c'est que tu échoues !
-... Comment tu sais ça ?

Judith bougea jusqu'à un tiroir. Elle l'ouvrit et en sortit quelques enveloppes. Elle en donna une à Roland.

-Pas un mot à qui que ce soit !

Roland acquiesça. Il ouvrit l'enveloppe.

« Roland, cher fils.

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis mort. Tu n'as pas à savoir qui ou quoi m'a tué, mais je ne suis plus. Ce doit être difficile pour toi et je suis désolé de t'imposer ça. Ton grand-père, mon père, est mort quand j'étais petit, alors crois-moi je compatis totalement à ta douleur.

Roland, sache que tu es le fils en lequel j'ai placé toutes mes ambitions. Mon but a toujours été de faire de toi mon successeur, un « moi » qui aurait réussi. J'ai déjà pu déceler en toi un véritable don pour l'enseignement, et ça me fait chaud au cœur de voir que ça te plait. Que ça te plait vraiment et que je n'ai pas à te forcer.

Avant tout, je veux que tu t'occupes attentivement de ta mère. Elle va probablement beaucoup souffrir de mon absence, tu es un garçon robuste et je veux que tu prennes bien soin d'elle. Que tu la soutiennes surtout. Et si elle se trouve un autre mari, que tu respectes son choix. Je veux aussi que tu prennes soin de ta sœur, qui a l'air solide comme ça mais qui est comme tu le sais, fragile, et surtout de David, qui doit sûrement être fou de chagrin. C'est toi le chef de la famille maintenant.

J'espère que ta détermination à faire ce que tu souhaites faire restera éternellement intacte. Tu es l'aîné des Smirnoff, c'est à toi que revient la lourde charge de transmettre notre héritage.

Sois à la hauteur, je compte grandement sur toi.

Ton père, Etienne Donovan Smirnoff. »


Roland avait eu trois réactions différentes : L'étonnement vis à vis du premier paragraphe, la compréhension du deuxième, et un rictus malsain pour le troisième. La fin ne lui avait suscité qu'indifférence.

-Alors ?
-... Je comprends mieux...

Judith hocha la tête en souriant.

-Tu vois ? Il t'aime très fort, il a juste placé de grands espoirs en toi.

Roland hocha la tête.

***

Etienne et Kenneth buvaient au bar. Après son coma, Etienne avait décidé de commencer à boire en cachette de tout le monde sauf Kenneth.

-Ca me fait plaisir de te voir...
-Moi aussi. Même si c'est plus rare qu'avant... soupira Kenneth.
-Ouais... Tout ça à cause de mon maudit fiston...

Kenneth haussa un sourcil.

-Etienne, voyons...
-J'le punis sans cesse...

Kenneth plissa les yeux.

-Pardon ?
-Pour ce qu'il fait subir à Linda... Je le punis. Les devoirs en plus. C'est... Pour lui faire payer. J'ai honte.

Kenneth sembla étonné.

-Wow...
-Plus il en rajoute plus je lui en donne. Parfois... J'aimerais l'étrangler !
-Etienne quand même...

Il s'envoya une gorgée de Bloody Mary.

-Il veut pas lui pardonner. Il est insupportable par moments... C'est mon seul mouvement valable envers lui. Linda ne le sais pas. Personne ne sait. Tout le monde croit que c'est... ma lubie à la con de vouloir en faire mon successeur. Mais le seul moyen que j'ai trouvé de lui... pourrir la vie ! C'est ça, le travail, le travail, le travail. Et tant pis s'il en chie. Ca lui apprendra à faire ça à Linda.

Kenneth regarda Etienne, abasourdi. Etienne, aviné, le regarda.

-A la limite je trouve ça moins grave ce que tu as fait à Linda que ce que lui il lui fait tous les jours.
-Etienne, tu exagères un peu... Et tu es saoul !
-T'es mon meilleur copain, et lui c'est mon fils... Tu t'es tapé ma femme et je t'aime plus que mon fils qui ne fait que me rappeler la vérité !
-... t'es rond comme une queue de pelle, là !
-Tu me fais dessaouler dans les chiottes et on rentre ?
-J'ai le choix ?! Ricana Kenneth.


***

-Tu as QUOI ?
-Je l'ai vu se séparer !
-Tu l'as vu se splitter comme ça, Sploutch ?
-Oui... Enfin non, il était en deux moitiés et il s'est reconstitué !
-... Tu es sûr que Newton n'a pas brusquement appris à se servir du couteau à pain ?
-Tu sais comme moi que couper un Metamorph en deux le tue ! J'étais à la fois inquiet et fasciné !

Malcolm agita la tête, intrigué.

-Personne n'a jamais vraiment essayé d'après Internet ! Marmonna Roland.
-Si on avait Claire sous la main, elle t'expliquerait !
-Elle n'est pas là ?!
-Bah... Non, Roland, on est jeudi, elle arrive toujours un peu plus tard, elle sort de cours, elle ! Tu le sais qu'elle fait la queue quand on est déjà à table !
-Oui oui...
-Tu vas bien, toi ?
-Oui, oui oui...
-Entre le Metamorph qui se sépare en deux et ton oubli à propos de Claire... Tu as changé de vodka ?
-Ne sois pas ridicule. Je me suis levé tôt mais je suis bien réveillé. Et je n'ai bu que trois verres pleins.
-Hm...

Ils s'assirent à la table avec Charlie, Léopold et une revenante.

-Ma sœur bien aimée à retrouvé le chemin de notre table ! Que nous vaut le plaisir ?
-Megan est introuvable ! Soupira Rachel.
-Nous compatissons au vu du désespoir immense qui obscurcit ton visage... marmonna Roland.
-Tu as vraiment été immonde avec elle tout à l'heure !
-Jusque là rien de surprenant... marmonna Charlie.
-Roland est en plein délire Metamorph, il croit que son Pokémon s'est divisé en deux ce matin ! Sourit Malcolm.
-Amusant, d'autant que c'est impossible ! Sourit Léopold.
-Il y a bien une explication... grommela Roland.
-Ca vous intéresse ce que j'ai à dire ?! Roland a offensé Megan et maintenant elle est introuvable ! Grogna Rachel.
-Et alors, on a une réaction normale ! S'enquit Roland. Je disais donc j'ai cherché sur Internet et les seuls cas recensés sont des jumeaux siamois qui étaient nés avec une légère couche de fluide collant...

Léopold retint un éclat de rire. Roland le regarda, surpris.

-Quoi ?
-Tu parles comme ton père !
-Et alors ?

Claire arriva.

-Désolée !
-Eh bien, la réaction normale que tu devrais avoir si tu voulais vraiment savoir exactement ce qui est arrivé à ton Metamorph ce serait d'appeler ton père !
-... Hors de question !
-Voilà !

Claire s'étonna.

-Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi Rachel est ici ?
-Megan est introuvable ! Grommela Rachel.
-Mon Metamorph se dissocie en deux ! Signala fièrement Roland.
-Megan est introuvable ?! Il faut la chercher ! S'étonna Claire.

Tout le monde la regarda.

-...Bah... oui enfin je suppose ?!
-MERCI CLAIRE ! Soupira Rachel. Enfin une femme sensée !!!
-Qu'est-ce que tu as pris au petit déjeuner ?! S'étonna Roland.
-La recette Roland, mort-aux-rats et seau de poison pour faire s'évanouir les belles brunes sauvages ! Sourit Claire.

Roland s'étonna. Malcolm plissa les yeux.

-Un problème ?
-Une sensation de déjà vu... De... Déjà dit peut-être...

Tout le monde regarda Roland qui semblait particulièrement troublé.

-Ex... Excusez-moi...

Il se leva de table. Malcolm le soutint.

-Eh, ça va ?!
-Oui oui oui.... Oui je... Ca va très bien !

Roland regarda les autres, étonné. Rachel se leva à son tour. Claire se retourna, surprise. Roland se tenait le front, désabusé.

***

Roland, 12 ans

Roland tenait le pendule et l'agitait.

-Ca marche vraiment votre truc ?

Norbert acquiesça.

-Ca marche ! J'ai déjà hypnotisé ton père avec cette méthode.
-Comment vous l'avez apprise ?
-Par le père d'un vieil ami...

Norbert regarda Lionel qui plissait les yeux.

-Un vieil ami hein ?
-Oui enfin... Hm...
-Un de vos amants...

Norbert tressaillit. Lionel détourna les yeux, gêné. Roland regardait très simplement Norbert.

-Sa mère va m'assassiner... grommela Norbert.
-Elle a déjà eu de nombreuses occasions de le faire, tu en es toujours sorti vivant... Roland, tu veux regarder la télévision ?
-Hm.

Lionel se dirigea avec le petit vers le salon. Norbert soupira.

« Décidément moi et les gosses... »

***

Les parents de Roland tardaient. Le gamin restait avec Norbert dans la cuisine à lire un livre. Norbert regardait Roland en soupirant.

-Roland...
-Hm ?
-Tu... penses que je suis quelqu'un de mauvais ?

Roland leva les yeux de son bouquin.

-Je n'ai pas ce type de considérations envers vous.
-... Ca veut dire que je ne suis ni l'un ni l'autre ?
-Non ça veut dire que je ne vous aime pas et que je ne vous déteste pas non plus, je n'ai pas d'avis sur vous.
-... Oh. C'est peut-être mieux comme ça.
-Concernant votre petit dilemme, je dirais que... On a tous une part de bon et une part de mauvais. Même ma mère doit avoir une part de bon.

Norbert regarda Roland.

-Ta mère est une très bonne personne.
-Vraiment ?
-Oui. Et je peux t'assurer que... Qu'elle regrette vraiment ce qu'elle a fait.
-Je ne vous crois pas. Je pense même qu'en réalité elle a aimé le faire et que si mon père était mort à ce moment là, mon père actuel serait Mr Heine. On ne peut pas faire confiance à ses parents, un point c'est tout.

Norbert regarda Roland.

-Moi, j'ai longtemps cru que ma mère me détestait. Finalement il s'est avéré qu'elle... m'aimait toujours et qu'elle avait cherché à me retrouver tout ce temps. La dernière fois que je l'ai revue, elle était morte.

Roland haussa les sourcils.

-J'étais... triste, mais aussi heureux. Parce que je n'avais jamais eu la moindre haine à son égard. Certes elle m'avait rejeté mais... Dans mon cœur elle restait ma maman. Tu appelles toujours ta mère maman, n'est-ce pas ?
-... Je ne l'appelle plus vraiment.
-Oh. Mais elle sera toujours là pour toi, tu en es conscient, hein ?

Roland regarda Norbert et soupira.

-Je pense plutôt qu'elle serait contente de se débarrasser de moi.

Norbert plissa les yeux. Etienne passa prendre Roland une dizaine de minutes plus tard.

***

Léopold poussa la porte, accompagné par Charlie, le lendemain.

-Papa, c'est nous ! On a ramené une salade de pommes de terre !

Norbert fonça vers son fils et le serra dans ses bras.

-Wow... Papa, tu m'étouffes !
-Mon petit Léopold... Ca fait du bien d'avoir un enfant normal à la maison !
-... Papa j'ai 18 ans !
-Lui il a gardé Roland... marmonna Charlie.


***

L'infirmière de l'Académie est une jeune femme plutôt bien fichue. Malcolm et Léopold tiennent donc à accompagner Roland pour sa visite avec Rachel et Charlie, moins intéressés mais tout comme. (Eux deux voulaient voir la réaction de Roland qui était d'une indifférence crasse).

-Vous n'avez rien, à première vue...
-Qu'est-ce que vous en savez, vous n'êtes pas une professionnelle !
-Je suis diplômée !
-C'est pas parce qu'on vous signe un papier que vous devenez professionnelle.
-Vous avez un diplôme ?
-Oui, j'ai tous mes diplômes, moi, madame.
-Mademoiselle !
-Pardon, vieille mademoiselle !
-Ca va sûrement nécessiter un toucher rectal si vous continuez !

Malcolm et Léopold semblaient subjugués par la jeune femme. Rachel et Charlie les giflèrent en même temps.

-Aouch !
-Eeeeh !
-Vicieux !! grommela l'amant.
-Pervers !! grogna la sœur.

Roland plissa les yeux.

-Ca recommence. Vous avez déjà fait ça ! Je m'en rappelle !

Claire pencha la tête sur le côté. Rachel plissa les yeux.

-Je... Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression d'avoir déjà vécu ça !
-Qui appelle l'hôpital psychiatrique ? Ricana Malcolm.
-Il se pourrait bien que j'en aie besoin... soupira Roland.

Claire s'approcha.

-Tu as déjà vécu tout ça ?!
-Oui, j'ignore pourquoi ou comment... Je me suis levé ce matin, Metamorph en deux, la joute avec Megan... Le repas... Ici... Mince, mince, mince... Et il y a aussi la condescendance de Malcolm...

Charlie plissa les yeux.

-Y'a un truc là c'est pas possible !
-TU L'AS DIT AUSSI ! CA ! CETTE PHRASE !!

Charlie regarda Roland.

-Tu l'as déjà dite !
-T'as bu un coup de trop toi où quoi ?

Roland resta figé.

-C'est ça... C'est l'alcool... J'ai trop bu ce matin...
-Roland, tu débloques, là ?! Marmonna Léopold.
-Je vais vous donner un calmant ! Soupira l'infirmière.
-Qu'est-ce qu'il a, docteur ?! S'inquiéta Claire.
-C'est pas un docteur, c'est une chambre à air avec une blouse blanche ! Soupira le brun. Des calmants avec mon taux d'alcool ? Allez vous acheter un chasuble et ramassez les poubelles tout de suite, double baudruche !
-La thèse de l'alcool tient... Mais ça peut aussi être une psychose.
-Pas très original, ricana Roland. Ils l'ont déjà fait dans Docteur House.

Malcolm plissa les yeux. Il approcha de Roland, l'air d'avoir une idée en tête.

***

Roland, 12 ans.

Roland vint s'asseoir à côté d'elle. Il la regarda en souriant.

-Bien, c'est quoi aujourd'hui ?
-Hey Jude !

Lucy leva les yeux au ciel.

-C'est toujours Hey Jude !
-J'aime bien !
-Hmph... Très bien, s'il n'y a que ça...

Elle posa ses mains, Roland avec elle.

-Je fais l'accompagnement, tu fais la mélodie principale. Comme je t'ai appris.
-Ok.

Ils jouèrent quelques instants, écoutés par Linus qui savourait un thé fait maison dans la pièce à côté. Une fois le morceau fini, Lucy souffla.

-Eh bien. Si j'avais su j'aurais fait professeur de piano je me serais faite des milliards ! C'était très bien.
-Dommage qu'il faille quatre mains pour que ça soit aussi beau !
-Le piano est la représentation métaphorique de « Plus on est de fous, plus on rit » !
-Hm...
-Tu as continué d'apprendre à lire les notes ?
-Oui... C'est très dur !
-C'est tout le piquant de la chose. Mais rassure-toi, même les meilleurs se trompent.

Roland hocha la tête.

-Ca m'étonne que tu aies voulu que je t'apprenne à jouer.
-Pourquoi ?
-Eh bien quand tu venais ici au départ tu lisais tes traités, tu feuilletais tes leçons...

Roland hocha la tête.

-C'est bon parfois de désobéir un peu à son père.

Lucy sembla étonnée.


***

Malcolm prit la Pokéball de Metamorph et le sortit. Roland regarda le Pokémon.

-Et alors ?
-... Je pensais que ça aurait un effet qui te ramènerait à la raison, c'est par lui que tout a commencé.
-... Quelque chose ne colle pas. Vous avez l'air de croire à mon délire. Vous n'y croiriez pas si on était dans la réalité !

Rachel secoua la tête.

-Il est très lucide mine de rien sur ce qu'on pense de lui.
-Ton comportement a de quoi nous inquiéter... marmonna Léopold.
-Ca n'est pas ce que tu dirais, tu dirais un truc du genre « La non-assistance à personne en danger est un crime fédéral » !... d'ailleurs tu l'as dit... Mais pas à propos de moi...
-Absolument pas... mais continue c'est intéressant !

Metamorph se divisa.

-LA !!! LA IL L'A FAIT ! VOUS LE VOYEZ ???

Rachel regarda poliment Roland. Claire semblait sincèrement inquiète. Léopold secoua la tête, entendu. Charlie plissa les yeux.

-Roland, t'as un problème...
-Un gros problème ! Marmonna Léopold.
-Mais enfin...

Malcolm lui agrippa l'épaule.

-Moi je le vois, Roland. Je sais tout, depuis le début. Je sais qu'il l'a fait. Je sais ce qui s'est passé. Tout ce qui s'est passé.

Roland secoua la tête, désabusé par son propre inconscient.

-L'alarme va sonner.

Claire secoua la tête. Roland se leva du lit d'infirmerie.

-Un exercice, évidemment. Tout le monde va sortir, sauf nous, parce qu'on sera à l'infirmerie, mais pas pour moi à la base, pour... Je sais plus pour qui...
-Pour moi, peut-être ?

Roland se retourna vers Megan, allongée sur le lit.

-Je me suis évanouie après notre conversation, sous le choc. Cette conversation cependant ne s'est pas déroulée le matin mais vers la fin de l'après-midi. Tu ne savais plus que Claire arrivait après parce que le diner n'a normalement pas lieu dans cet ordre. C'est Claire qui arrive toujours la première.

Roland commença à paniquer.

-Rachel et toi m'avez emmené à l'infirmerie avec les autres. Et l'alarme a sonné quelques temps après. Je suis restée là avec l'infirmière. Au moment où vous avez voulu sortir, les portes se sont fermées sur vous.

Roland hocha la tête.

-C'est là qu'il nous a attaqués... murmura le jeune homme.


***

-C'est quoi ce bordel ??? grommela Léopold.

Claire observait les autres professeurs et élèves dehors qui partaient – Il était bien 17h50, les gens, bien que cette alarme n'était qu'un exercice, n'allaient pas revenir pour une minute. Richard avança pour tenter de les faire sortir. Impossible. Il leur cria à travers la vitre.

« Essayez de sortir par autre part ! »

Roland soupira.

-Où est Rachel ?
-Restée avec Megan, signala Charlie.
-Mais qu'est-ce qui se passe ?! S'étonna Malcolm.
-Ce qui se passe c'est qu'on s'est attardés à cause de cette hystéro de service ! Grommela Roland.
-Les garçons, je suis morte de trouille !! geignit Claire.

Léopold, Charlie, Malcolm et Roland regardèrent vers Claire. Regards surpris.

-CLAIRE !

Elle se retourna vers un M. Mime.

-Hein ?!!

Elle tenta de s'en éloigner mais il venait de la bloquer dans ses murs. Léopold frappa du poing contre les murs invisibles.

-C'est pas VRAI !! Mais qu'est-ce qui se passe ?!!

Charlie regarda Roland, soupçonneux.

-Tu m'as vu acheter un M. Mime récemment ?! Grogna Roland.
-Tu n'aurais pas fait chier quelqu'un à un tel point qu'il ne s'attaque à nous ?!
-Ou alors on est dans un épisode spécial Halloween ! Grogna Roland. C'est le genre de trucs qui arriverait à mon père mais pas à moi !
-Y'a un truc là... Un truc pas net !

Charlie se retourna et vit Démolosse et Sablaireau, menaçants.

-Oh purée c'est quoi ça ?!
-Je crois que c'est une attaque... marmonna Roland.
-Noooon ! T'es sûr ?!
-Mais qui nous attaquerait ? Nous sommes appréciés ici !

Charlie, Léopold, Claire et Malcolm poussèrent un petit ricanement.

-Quoi ?
-Tiens donc... Monsieur Smirnoff !

Roland se retourna vers Jay Lande. Malcolm s'étonna.

-L'inspecteur !
-Gadget à première vue, il a vraiment des Pokémon minables !
-Je vous reconnais bien là, Mr Smirnoff, piquant et abrasif ! Vous faites vraiment un enseignant minable !
-Je vous renvoie le compliment... Pourquoi un tel grabuge ?

Jay sourit.

-Je n'ai pas le droit de vous le dire. Vous êtes un homme méchant, abject et inhumain !
-Où est mon prix Nobel ?
-Roland, Claire est un peu en danger là !
-Mais non ! Il va lui faire quoi, le Marcel ? Des claques ?

Claire regarda M. Mime, effrayée. Le Pokémon leva une main menaçante. Roland soupira.

-Nous ferons tout ce que vous voudrez monsieur l'impuissant qui se bat à coups de giflettes !

Jay fronça les sourcils.

-Hm. Suivez-moi !

Jay entraina Malcolm et Roland dans le couloir vidé de ses élèves.
Léopold se demandait comment libérer Claire.
Charlie devait affronter les deux Pokémon de Jay.

Et la raison pour laquelle Roland a halluciné sur tout le début de la journée...

-J'en étais sûr, vous vous acharnez sur nous, n'est-ce pas. C'est un truc du genre « J'ai un pouvoir sur les gens, je suis magnifique, admirez mes pectoraux d'acier... »
-Roland... grimaça Malcolm.
-Quoi ?
-Ennemi ! Ennemi ! Bzzz ! Méchant monsieur pas gentil ! Petit Malcolm pas rassuré !
-Merci de le ramener aux réalités... ricana Jay.

Ils sortent dans les jardins de l'académie.

-Bien ! Nous sommes tranquilles.

Roland s'étonna.

-Bizarre comme endroit pour nous...affronter. A ce qu'on a compris par ailleurs, trois de vos Pokémon sont occupés à titiller les homosexuels !

Jay sourit.

-Mon but était seulement de vous dessouder encore plus que vous ne l'étiez. Mais maintenant vous êtes seuls...

Roland sortit Metamorph. Malcolm envoya Qulbutoke.

-Hahaha... Pauvre de vous ! Vous avez l'air de très bien faire semblant d'être amis tous les deux. Mais je sais que Malcolm nourrit une rancœur à votre égard, car vous avez eu une bonne inspection et pas lui...
-Il en a peut être une plus grosse aussi, j'ai jamais vérifié.
-Roland, bon sang...
-Et vous, Roland, vous en voulez à Malcolm parce que son père a couché avec votre mère, ce qui a failli briser votre famille...

Roland haussa les sourcils. Malcolm regarda Roland, étonné.

-C'est vrai ?!!
-Mais non Malcolm enfin ! Ce type essaie de nous blouser ! Je ne t'en veux pas ! Et comment vous savez ça vous au fait ???
-Je fais des recherches, bien sûr !
-Roland, tu m'en veux ?!
-Pas du tout espèce de crétin ! C'est à ma stupide mère que j'en veux, je suis assez intelligent !
-Parallèlement, Malcolm vous en veut parce que cet événement a failli briser sa propre famille et que vous n'avez jamais rien fait pour arranger les choses.

Roland souffla.

-Il ne peut s'en prendre qu'à ma mère !

Roland regarda Malcolm. Le fils d'Etienne Smirnoff haussa les sourcils. Le brun regarda son ami, incapable de dire quoi que ce soit.

-Oh mince, c'est vrai ?
-... Disons que c'est pas à 100% faux...
-Mais c'étaient nos parents ! J'ai toujours fait la part des choses, j'ai cru que...
-Dès le moment où tu me l'as dit j'ai essayé de la faire aussi, Roland, je te promets, mais...
-Voyons, Malcolm ! C'est à ton père que tu devrais en vouloir pas à moi !
-Je t'en veux parce qu'en faisant peser ce poids sur ta mère, chaque diner entre nos deux familles était terriblement embarrassant !! Roland, enfin ! Tu t'en souviens aussi bien que moi !
-J'ai jamais pu supporter de revoir ton père, tu sais...
-Eh bah pour ça je t'en VEUX ! Je t'en veux d'en avoir voulu à mon père ! Tu es mon meilleur ami et tu as une rancune difficilement supportable pour les gens qui t'entourent.
-...

Roland resta silencieux. Les deux aperçurent soudain le Dardagnan qui fonçait à toute allure. Roland balança Metamorph que l'abeille découpa en deux à la surprise des deux dresseurs.

Et ce fut la dernière chose que Roland vit avant que Dardagnan ne le pique à l'épaule de son dard de queue, le plus venimeux des trois.

Ce qui causa toutes ces hallucinations.

***

Roland, 12 ans.

La porte s'ouvrit. Kenneth fit face à Roland qui venait chercher Malcolm. Mais au lieu d'appeler Malcolm, Kenneth fit face à Roland.

-Tu me détestes, hein ?

Roland ne regardait même pas Kenneth.

-Hm. C'est ça. Tu me détestes. Eh bah moi pas. Je ne te déteste pas. Tu es le fils de mon meilleur ami, je ne peux pas te détester. On peut même dire que je t'aime bien !

Roland resta planté devant la porte, regardant toujours les chaussures de Kenneth.

-Et si je ferme la porte, il se passe quoi ?

Roland continua à attendre. A cette époque déjà, il avait développé cette patience de fer. Kenneth s'impatienta avant lui.

-Hm... Malcolm !
-Je sais.

Roland haussa un sourcil.

-J'attends juste qu'il te dise bonjour.
-...

Roland resta devant la porte à attendre toujours de la même façon. Au bout de dix minutes, Kenneth s'impatienta et alla chercher Malcolm qui descendit. Roland se réanima.

-Bonjour, Mr Heine !
-Mouais. J'te raccompagne chez toi.
-Bonne idée.

Malcolm soupira et ferma sa porte. Kenneth soupira, amer.