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Smirnoff R. de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 05/06/2009 à 16:33
» Dernière mise à jour le 27/12/2009 à 13:52

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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011 - Délivrance
« Il y a des ruptures fécondes, à condition qu'on les soutienne. »
(Geneviève de la Tour Fondue)

« Ma raison vacille et tangue
Elle est prête à chavirer
Sous les coups de boomerangs
De flash-back enchaînés
Et si un jour je me flingue
C'est à toi que je le devrais »

(Etienne Daho & Dani – Comme un Boomerang)



On frappa à la porte. Malcolm se leva et s'en approcha.

-Malcolm ! C'est Roland, ouvre !
-Non, va t'en.
-Qu'est-ce qui se passe ?
-Je ne te parle plus !
-Mais il doit y avoir une raison ! Je ne partirais pas sans savoir !! Je viens de recevoir ce SMS, là...
-Il est assez éloquent. Tu m'as fait un sale coup de trop !
-Mais quel sale coup ?!

Malcolm ouvrit la porte, hagard.

-Aude m'a parlé d'une conversation qu'on a eue il y a quelques temps et elle m'a largué. Tu as été la voir et tu lui as raconté que... Je la prenais juste pour un passe-temps...
-Je n'ai JAMAIS vu ta copine, tu ne me l'as PAS présentée !
-Qu'importe, elle m'a ressorti mot pour mot la conversation qu'on a eu avant la réunion pour les troisième années ! Comment t'as pu me faire ça !!
-MAIS JE N'AI RIEN FAIT !
-ALORS COMMENT ELLE A EU VENT DE CETTE CONVERSATION ! TU ES LE SEUL A QUI J'AI PARLE D'ELLE COMME CA !!! FOUS LE CAMP !!

Malcolm ferma la porte à Roland qui, hagard, rentra chez lui et passa une nuit blanche à boire.

***

Rachel et Charlie arrivèrent ensemble à l'Académie.

-Tu vois, en fait, elle pensait avoir une chance avec Etouraptor mais...
-Oui, c'est comme ce qu'on voit dans les films quand les Pokémon Electriques touchent des Pokémon Sol, ça me fait toujours bien rire... soupira Charlie.
-Nan mais le pire c'est qu'elle croyait vraiment battre Archeodong avec Etouraptor, sans lui avoir appris Canicule ou même Close Combat !

Malcolm arriva derrière eux, renfrogné.

-Charlie, sœurette...
-Hey, Mac.
-Salut frérot.
-Je vous annonce d'ores et déjà que je ne parle plus à Roland et que s'il mange avec nous, je donne ma démission.

Il repartit, furieux. Charlie soupira.

-Ca y est, y'a encore le feu à la ville... soupira Charlie.
-Mais qu'est-ce qui s'est encore passé ? Et Roland, où est-il ?

Claire arriva avec quelques autres professeurs.

-Tu as vu Roland ?
-Je viens d'arriver et j'habite le quartier derrière le bâtiment alors non je ne l'ai pas croisé... Pourquoi ?
-Malcolm ne veut plus lui parler...

Claire haussa un sourcil.

-Pourquoi ne pas vous adresser à Malcolm alors ?!

Charlie regarda Rachel.

-Ne me regarde pas, c'est toi le plus âgé, donc le plus sage en théorie ! Soupira Rachel.
-Bah oui mais j'ai tellement l'habitude de m'en référer à Roland...

***

Les élèves attendaient devant la salle. Roland arriva, pantelant et en retard, les yeux fatigués. Les élèves le regardèrent, surpris. Roland entra, posa ses affaires.

-Bon... Aujourd'hui... On regarde une ligue Pokémon, celle de 2002.

Joie des élèves. Roland fit mettre le film par Metamorph et Tetarte. Il resta sur son siège à caresser Phyllali.

***

-Ca fait que toi tu as un Phyllali et moi un Noctali !

Roland regarda le Noctali de Malcolm, étonné. Nero regarda Roland.

-Il est... cool.
-Ouais, t'as vu ! En plus il a une super défense, comme Dinoclier et Tortipouss !
-Ouais.
-Ca t'embête pas que j'aie une évolution d'Evoli moi aussi ?!
-Non non... Pourquoi ça m'embêterait ? C'est tes Pokémon tu fais ce que tu veux, j'ai rien à te dire là dessus.
-Cool !

Les deux Pokémon se regardèrent, ravis d'être introduits l'un à l'autre. Ils se mirent à courir l'un après l'autre dans le jardin des Smirnoff. Etienne arriva. Il vit le Noctali.

-Roland, tu as capturé un Noctali ? Bon courage pour en faire quelque chose, ces bêtes là c'est à peine si ça mordille... Il me semble t'avoir déjà dit que ces bêtes là ne servaient à rien.
-Oui, bonjour papa, je te présente Nero, le Noctali de Malcolm.

Etienne regarda le Pokémon puis regarda Malcolm, encore étonné de ce qu'il venait d'entendre.

-Oh... Mais ça peut aussi être des Pokémon très cool... Ouais... Hm. On mange dans quelques temps...

Il retourna dans la maison. Malcolm regarda Roland, étonné.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-C... C'qu'il a dit...
-C'est des conneries, c'est juste lui et ses broutilles de stratégie. J'pense pas ça, moi. Tu me prends pour qui ?
-Mais vous en aviez déjà parlé !
-Il voulait que je fasse évoluer mon Evoli en Pyroli ou je sais plus quoi... Je préférais Phyllali.
-Mais ton avis sur les Noctali...
-J'en ai aucun ! C'est mon père, pas mon guide spirituel ! Je t'assure que je trouve Nero très bien. Si toi il te va, t'as pas à te sentir mal. C'est ton ami, non ?

Malcolm acquiesça.

-Tu fais trop attention à ce que les gens disent...
-Bah oui mais c'est ton père...
-Et alors ? S'il avait toujours raison ça se saurait, il serait au gouvernement...

Malcolm regardait Roland, troublé. Roland le regarda, excédé. Il retourna chez lui.

-R... Roland ?!

Malcolm n'avait pas l'air bête seul dans le jardin. David passa pour récupérer une petite pelleteuse. Il regarda Malcolm, intrigué. Malcolm, le regarda, relativement gêné. Roland redescendit avec un sachet de croquettes qu'il renversa devant le Noctali qui s'en régala avec Phyllali. Malcolm regarda le sachet.

-C... C'est des Première Qualité ?!!
-Hm. Tu me crois maintenant ?
-M... Mais c'était pas la peine !
-Bah si, tu me regardais toujours comme si je détestais ton Noctali. Pas du tout. Il est très bien ton Noctali. Je le pense. Tu le sais que je dis que ce que je pense.

Malcolm regarda son ami, surpris.

***

Repas de midi, Malcolm avec la famille Smirnoff.

-Alors, Malcolm, comment ça va, l'école ?
-Bien, Mr Smirnoff.
-Ta sœur, toujours aussi grande bouche ?
-Ouais !

Linda regarda Etienne, légèrement indisposée par la teneur de la question.
Roland regardait son père avec fixation ce que ne manqua pas de remarquer David.

-Roland il va crier ?

Tout le monde regarda le petit qui se recroquevilla. Etienne regarda Roland.

-Un souci, Roland ?
-J'veux que tu t'excuse d'avoir insulté le Noctali de Malcolm.

Linda regarda Etienne, étonnée.

-Tu as insulté son Noctali ?!
-Non ! Tu sais ce que je pense des évolutions d'Evoli enfin ! Je les aime toutes !
-Oui c'est pour ça que tu appelles les Noctali le chaînon bâtard des Evoli.

Linda sembla offusquée.

-Etienne !!

Le professeur regarda son fils, abasourdi.

-T... Tu cherches à faire quoi, là ? Tu veux qu'on divorce maman et moi c'est ça ?
-Oui mais pas aujourd'hui...

Linda regarda Roland, effarée. Malcolm semblait extrêmement embarrassé.

-... Là je veux que tu t'excuses auprès de Malcolm pour avoir dit du mal de son Noctali.
-Mais non Roland, ça va...

Lily semblait lassée au plus haut point. Etienne soupira.

-Excuse-moi, Malcolm.
-Y'a pas de mal...
-Non je veux des excuses sincères.
-Tu veux aussi filer dans ta chambre ? Grogna Etienne.
-Etienne, voyons... soupira Linda.
-Quoi ?
-Tu te rends compte de pourquoi tu hausses le ton ?! Parce qu'il veut que tu parles mieux à Malcolm !
-Et alors ?!
-Disons que cette scène aurait pu se dérouler chez la mère de Kenny sans trop de différences.

Etienne souffla. Il hocha la tête.

-Je suis désolé d'avoir méprisé ton Noctali, Malcolm. Content ?

Malcolm hocha doucement la tête.

-On peut finir de manger ou il faut aussi que je m'excuse aussi pour une guerre quelconque ?

Roland soutint le regard de son père.

-Ooooh bon sang je comprends que plus personne ne veuille te garder...

Roland reprit son repas sans tenir compte de cette dernière remarque.


***

-C'est un salopard de la pire espèce, un pauvre fumier, je ne veux plus le voir !! Il a toujours été une source d'emmerdes pour moi.

Charlie, Léopold, Claire et Rachel regardaient Malcolm. Son Qulbutoke avait pris la place de Roland.

-Je ne veux plus reparler à cet enfoiré.

Rachel souffla.

-Malcolm, tu exagères peut-être...
-C'EST TOI QUI A TOUJOURS VOULU QUE JE LE LARGUE !
-Certes, mais tu avoueras que ce n'est pas son genre. Roland est volontiers une grande gueule mais il n'avait aucune raison de te faire rompre avec Aude.
-Bien sûr que si, bougonna Malcolm. Elle me prenait du temps ! Du temps que je n'avais pas pour lui ! Et forcément MONSIEUR l'égoïste n'a pas pu s'empêcher de lui répéter une phrase hors contexte et VLAN elle me largue ! Putain !
-Comment il a pu aller voir quelqu'un qu'il ne connaissait pas ? S'étonna Léopold.
-Elle a l'adresse de son boulot sur son profil Facebook, il aura été la voir là bas. Je le hais, mais je le hais ! Pourquoi putain !! Je lui ai fait QUOI pour qu'il me fasse ça ?!

Charlie secoua la tête.

-C'est pas le genre.
-Oh que si c'est le genre... Il fait chier n'importe qui pour n'importe quelle raison, pour s'amuser... marmonna Rachel. Ca fait trois mois qu'on l'a à table, c'est bon quoi, on est rodés, tout le monde ici s'attend à être humilié par lui ou par une remarque de sa part !

Claire, Léopold, Charlie et Malcolm acquiescèrent, ainsi que Qulbutoke.

-Pas toi, crétin !

Le Pokémon se mit au garde à vous. Rachel grommela.

-Je te hais grosse baudruche bleue !
-Rachel... grommela Malcolm.
-Où mange Roland ?! S'enquit Claire.
-Ca pourrait être dans une poubelle, je m'en foutrais...

Claire regarda Malcolm.

-N... il n'est peut-être pas nécessaire d'être aussi dur...
-Ah oui ? Tu le connais depuis moins longtemps que nous mais tu sais déjà de quoi il est capable !
-Je remarque aussi que ses condisciples ne déméritent pas.

Rachel sourit alors que Claire se remit dans son plat.

-Ca veut dire quoi, ça ?!
-Malcolm ! Elle a raison, dans un sens ! somma Rachel.
-C'est à dire ?!
-Tu t'es énervé avant même de comprendre ! Roland n'a jamais vu Aude. Les seuls ici à l'avoir vue c'est... Moi parce que je t'ai croisé avec ! Claire fait remarquer à juste titre que tu es en train de faire... une colère « A la Roland »

Malcolm fulmina.

-Tu lui as dit....
-Bah voyons, et le soleil tourne autour de la terre !

Roland avait fini de manger à sa table et partit illico.

-M... Mais ça m'énerve, elle m'a répété MOT POUR MOT ce qu'il m'avait dit dans la salle des profs ! « je n'envisage rien de sérieux pour l'instant, c'est juste histoire de prendre un peu de bon temps, Ca n'est rien d'inconsidéré ni de dangereux, c'est juste un petit flirt. On s'amuse » ! Elle m'a hurlé dessus, j'étais comme une loque hier soir...
-Pourquoi t'as dit ça ?! S'étonna Charlie.
-Pour... que Roland et moi on fasse la paix. Mais quant à savoir comment c'est arrivé à elle...

Megan passa devant la table mais tout le monde l'ignora. Un sourire sardonique ornait son visage.

***

Linda entra dans la chambre.

-Les garçons, si vous voulez goûter...

Linda vit Malcolm, 12 ans, assit en tailleur dans un coin de la chambre et Roland, 11 ans en train de faire un château de cartes sur son bureau.

-Euh.... Mais...
-Il ne voulait pas faire de château de cartes, je lui ai dit que s'il n'était pas content, il pouvait tout aussi bien rester assis dans un coin de la chambre sans rien faire et il l'a fait.

Linda plissa les yeux et ferma la porte, intriguée.


***

-Bien ! Madame Potier et Monsieur Smirnoff !

La mère semblait outrée. Roland semblait... Fatigué, triste, dépité, sans vie. Le proviseur Burton semblait se faire une joie de cette confrontation.

-Monsieur Burton, je demande à ce que Monsieur Smirnoff présente des excuses à ma fille ! Il a été insolent et incorrect. Elle n'a que neuf ans, ça ne servait à rien de l'insulter et surtout pas de faire porter sur elle la faute pour un devoir !
-C'est juste, madame, mais d'ores et déjà, l'académie de Céladopole vous présente ses plus plates excuses pour le comportement irresponsable de Mr Smirnoff. S'il veut bien se... donner la peine de dire quelque chose...

Roland regardait dehors avec une sorte de mélancolie dans les yeux.

-Monsieur Smirnoff ?
-Les arbres n'ont plus de feuilles. Ils sont devenus piquants et décharnés, sans protection. Ils prennent tout à vif, sans jamais broncher...
-Monsieur Smirnoff ?

Il regarda le bureau.

-Cet endroit est affreux. Vraiment affreux. Y'a au moins des milliers de bureaux de proviseurs et celui là est affreux.
-Serait-il drogué ?! S'étonna la mère.
-Euh... Je... ne pense pas.
-Je suis pas drogué, je suis fatigué, fatigué, FATIGUE, BON SANG !!!

La mère et le proviseur sursautèrent.

-Fatigué d'entendre des salopes trop maquillées se plaindre qu'on n'a pas été assez gentil avec sa fille ! MAIS VOUS VOULEZ QUOI, QUE JE L'EPOUSE, LA GAMINE ??? Que je la dorlote un peu aussi tant qu'on y est ?!
-S... Seigneur D...
-On l'emmerde votre Dieu à la con ! C'est bien la seule chose que vous savez implorer ! Au lieu d'essayer d'être une bonne mère vous préférez essayer d'être une putain de bonne religieuse, mais allez le sucer votre Dieu à la con ! Vous acceptez ses (Il désigna Burton) putains d'excuses qui sont ni plus ni moins qu'une invitation automatique à ne pas lui faire un putain de procès, mais FAITES-LE LUI, de toute façon il s'en TAPE de votre fille, il a des milliers d'élèves, vous croyez vraiment qu'il s'attarde sur votre petite Anouchka parce qu'elle roule bien du derrière et qu'elle peut épeler « Carnareket » ?
-Comment osez-vous...
-C'EST MOI LE PROF ! C'est moi qui dit ce qui doit être fait ou pas ! La loi c'est moi qui la fait dans MA classe ! Si votre petite grognasse est incapable de saisir ça et qu'elle croit que c'est elle qui décide, alors vous auriez mieux fait d'avorter, elle est TRISO, la gosse !
-Oh.... Oh mais...
-Fermez-là, je refuse de vous entendre déblatérer une connerie de plus, sinon plus rien ne me retiendra de vous coller une beigne, espèce de pétasse nihiliste sans cervelle.

La femme regarda le proviseur, éberluée.

-C... Ou dois-je me renseigner pour retirer ma fille de cette école ???
-.... Bureau de la direction... Au bout du couloir, à gauche.

Elle se leva.

-Monsieur, je ne vous salue pas !
-Moi je vous encule profond, répondit sèchement Roland.

Elle partit, outragée. Le proviseur Burton regarda Roland.

-Premier avertissement, Smirnoff. Au bout de trois, ce sera la sanction disciplinaire. Et faites attention, une fois le premier lâché, généralement j'ai la gâchette facile.

Roland se leva, indifférent.

-Vous avez bu ? Vous êtes sous l'emprise de quelque drogue ?!
-Nan, confirma Roland.
-P... Pourquoi tant de haine alors ???

Roland partit sans laisser de réponse à un proviseur encore sous le choc.

***

Malcolm et Roland se croisèrent dans le hall.

-Roland, écoute, j'aurais...

Roland ne s'arrêta pas pour Malcolm.

-?! Eh !! Non mais...

Roland se dépêcha même pour ne pas lui parler.

-Roland !!! Mais....

Malcolm décida de le laisser partir, furieux.

Roland croisa Megan Doppler qui le regarda.

-Pauvre biquet. Si triste...

Il passa devant elle. Elle sortit son dictaphone et l'alluma.

« e s'appelle Aude Henderson, elle est coordinatrice, elle a un Tiplouf et un Carmache, elle est très jolie, et je n'envisage rien de sérieux pour l'instant, c'est juste histoire de prendre un peu de bon temps. Tu es content ?
-Ok. Ok.
-Ca n'est rien d'inconsidéré ni de dangereux, c'est juste un petit flirt. On s'amuse. Voilà. L'incident est clos, j'espère ? »

Roland s'arrêta. Megan prit la cassette et la fit bouffer à son Vortente.

-Je peux être très méchante quand je veux. Quand je veux avoir ce que je veux. La règle numéro un de l'achat aux enchères c'est d'éliminer ses concurrents... Et Malcolm est mon pire ennemi dans ma conquête de toi.

Roland ferma lourdement les yeux.

-Tu n'aurais pas dû renoncer à mes faveurs.

Le prof partit sans aucune réaction supplémentaire sous le regard ahuri de Megan.

-Eh ! Mais... Ca alors... Ne me dites pas qu'il s'en tape !! C'est mon plus gros coup !! Haaaan....

***

Malcolm, 17 ans

Il se dirigeait vers la maison Smirnoff. Il frappa à la porte. Linda lui ouvrit, les larmes aux yeux.

-Oh. Bonjour Malcolm, Roland n'est pas là...
-Oh... Je repasserais plus tard alors.
-Hm...

Malcolm la regarda.

-Ca va aller, madame Smirnoff ?
-Oui oui, ne t'en fais pas... C'est juste... Ce film terriblement émouvant.
-C'est à cause de Roland ?

Linda souffla.

-Non...
-C'est à cause de... Ce que vous avez fait avec mon père ?

Linda sembla assommée.

-Il te l'a dit...
-Oui... Ca fait... quelques mois que je le sais... Par lui. Je... suis désolé.
-C'est gentil mais ça ne sert à rien...
-V... Vous voulez que... Euh... Vous avez des trucs à faire aujourd'hui ?

Linda regarda Malcolm, surprise.

-N... Non, enfin voyons...
-Si vous voulez je peux aller avec vous... Si ça vous tente bien sûr. Ca vous remontera peut-être le moral. C'est débile mais...

Linda regarda Malcolm.

-Il faut que j'aille au marché. Viens si tu veux.
-Ok, ouais. On se séparera à la fin, personne ne nous verra ensemble si c'est ça qui vous embête !

Linda sourit.

***

-En fait ça m'a plus peiné par rapport à lui... Parce que mine de rien ça fait... 7 ans, quoi... Et lui il fait une fixette là dessus. Après, ma foi vous êtes des adultes... Mais ça explique un peu le comportement de mes parents pendant cette période...

Linda hocha la tête.

-Le pire c'est que comme il nous le rappelle tout le temps à la maison, c'est difficile. Il est parti seulement trois mois en voyage itinérant et.... La vie à la maison était tellement belle... On s'est tous sentis comme libérés. C'est horrible ce que je dis...
-Pourquoi vous prenez les coups comme ça ? Réagissez !!

Linda ferma lourdement les yeux.

-C'est mon fils... Qu'est-ce que je peux dire ? Heureusement, il n'a pas déteint sur les autres, David est adorable et Lily est ma petite fille chérie... Et quand les gens me demandent un avis sur lui, je... ne suis jamais vraiment sincère.
-Si vous réagissiez...
-Ce serait pire... C'est toujours pire quand on réagit. La vie nous l'a appris, à moi et à son père.

Malcolm regarda la mère de son meilleur ami. Il lui prit la main.

-Moi je ne vous en veux pas. De rien. Et d'ailleurs en fait je n'ai pas à vous en vouloir. Si vous avez besoin... N'hésitez pas à m'appeler... Ou quoi que ce soit.
-Tu vas reprendre tes études, Malcolm, tu n'auras plus le temps. Je dois me débrouiller toute seule... Mais je n'arriverais jamais à résoudre ça, il m'en veut tellement, parfois j'aimerais... Me débarrasser de lui, d'une manière où d'une autre.

Malcolm regarda Linda.

-Il veut toujours être prof, c'est ça ?!
-Oui, apparemment...

Malcolm hocha la tête.

-Plus que quatre ans alors...
-C'est horrible de se dire ça...
-Vous avez le droit... Il est odieux... Parfois il parle de vous en des termes...
-Je me doute bien, oui... Et toi... Tu veux faire quoi ?
-Bah... Avec mes études de Maths de précision... Je sais pas trop. Peut-être comptable. Je compterais la fortune de mes parents !

Linda ricana.

-C'était très gentil à toi de m'avoir accompagnée.
-C'était normal. Vous êtes la mère de mon pote... Je vous dois bien ça !

Linda sourit.


***

Claire s'étonna.

-Il t'a évité ?!
-J'ai rien compris ! Je voulais lui parler et là...
-Mince alors... Mais sinon ça va ?

Malcolm haussa les sourcils.

-Hein ?
-Pour... ta rupture... Tout va bien ?
-Oh... Oui... Je... n'y pensais plus vraiment... C'était une fille tellement bien...
-C'est fini... Fini ?
-Oh, je ne suis pas du genre à lutter... Si elle veut revenir, elle revient, la porte lui sera ouverte, mais je ne ferais pas le premier pas... L'ennui c'est que je n'arrivais pas à me mettre en tête que c'était sérieux.
-Un problème commun à beaucoup d'hommes, malheureusement...

Malcolm soupira.

-Tu dois me trouver ridicule.
-Un peu. Pourquoi en vouloir à Roland pour une fille qui au fond ne t'intéressait pas.
-Pas faux... et toi, pourquoi ne pas avouer tes sentiments à Roland ?

Claire rougit.

-M... Quels sentiments ?
-Oh voyons, Claire. Tu le défends depuis ce matin.
-M... Eh bien... C'est un gentil garçon mais quant à savoir s'il est... Le bon... Tu vois ce que je veux dire !
-Oui... Mais vous pourriez juste essayer de vous rapprocher un peu plus.
-L'ennui c'est que... J'ai tellement envie qu'il devienne quelqu'un d'autre ! C'est un problème...
-Roland ? Oui !

Claire ricana. Malcolm sourit avec elle.

-C'est horrible mais parfois on a presque envie de s'en débarrasser.

Malcolm perdit son sourire.

-Pour mieux le retrouver après, bien sûr, continua Claire. Mais il ne donne pas envie qu'on s'amourache de lui. Comme s'il voulait qu'on le rejette avant qu'il ne parte !
-C'est... Un peu ça. C'est un peu ça.

***

Les cours de la journée s'achevèrent. Malcolm attendit Roland devant sa salle tandis qu'en salle des profs, une autre rencontre importante eut lieu.

-Megan...

Elle se retourna vers Rachel.

-Oh... Bonjour, tu es.... La sœur du petit crétin qui manipule des algorithmes... Ouah. Comme tu dois être fière.
-Ahem... C'est toi qui a été voir Aude pour lui transmettre la conversation. Que tu as prise incidemment pour éloigner mon frère de Roland.
-Quoi ?

Megan sembla effarée.

-Comment oses-tu porter une accusation aussi monstrueuse ! Pour commettre un tel forfait, il faudrait que je possède...

Elle sortit un dictaphone.

-Oh mon Dieu ! Un godemiché ! Hahaha !

Elle sortit son Colhomard et broya l'objet entre ses pinces devant une Rachel médusée.

-Comment as-tu pu faire ça à mon frère ?
-Oh. Rachel, voyons. Tu ne vas pas me dire que tu étais contente que ton frère sorte avec elle !
-C'est vraiment immonde ! Pourquoi tu as fait ça ?

Megan sourit.

-Mon but ça n'est pas Malcolm. C'est Roland. Et je suis prête à tout. Même à me battre avec toi.
-Oh. Parfait, je me ferais un plaisir de te casser la gueule.
-Tu seras plus heureuse d'apprendre que Roland sait tout et qu'il n'en a rien eu à faire.

Rachel s'étonna.

-Donc... Tu t'énerves pour rien... Hm.

Elle partit devant une Rachel éberluée.

« Mais comment on peut être aussi... »

***

-Céladopole ?

Malcolm mangea un bout de son hamburger et hocha la tête.

-C'est une bonne académie, tu t'y plairais.
-Tu me dis ça parce que tu y es. Tu n'es pas objectif.
-On est avec Rachel, Léo et Charlie, tu devrais essayer, c'est plutôt cool !
-Hm... En fait... Je préfèrerais une école qui ne m'oblige pas à partir aux confins des terres habitées...
-Tu as peur de t'éloigner de ta famille ?!
-Absolument pas... C'est juste que j'ai mes habitudes dans cette région. Laisse, Malcolm, ta proposition est sympathique mais... Pas idéale.

Malcolm regarda Roland.


***

-Roland, STOP !

Roland s'arrêta et fut rejoint par Malcolm.

-Vieux... Je t'en veux pas ! Je t'en veux pas du tout. Je sais bien que c'est pas toi et que ça peut pas être toi et que de toute façon tu n'avais aucun intérêt à le faire. Excuse-moi de t'avoir parlé comme ça ! Vraiment...

Roland se tourna, hagard, vers Malcolm, sincèrement désolé.

-Je suis pas un bon ami.

Malcolm se décomposa.

-Pardon ?!
-Tu devrais profiter de l'occasion pour te débarrasser de moi, Mac. Tu mérites pas d'avoir des soupçons pareils sur un ami. Si... Si je peux développer ton animosité à ce point, je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête là. C'est moi qui devrait formuler des excuses, qui devrait te supplier, envers et contre tout, même sachant que ce n'est pas moi... Ce n'est pas à toi de me demander pardon, c'est à moi. Mais je n'y arriverais pas, tu le sais bien. Profites-en, libère-toi. Tu n'as pas à... Porter ce poids pour les autres.

Roland partit devant un Malcolm scié. Quand Roland fut loin, il se contenta de murmurer :

-Hein ???

***

-Tu as peur de t'éloigner de ta famille ?!
-Absolument pas... C'est juste que j'ai mes habitudes dans cette région. Laisse, Malcolm, ta proposition est sympathique mais... Pas idéale.

Malcolm regarda Roland.

-Tu serais loin de ta famille, tu aurais un minimum syndical de vie sociale...
-Tu sais ce que je pense de la vie sociale en général...
-Ca me ferait plaisir de travailler avec toi dans le même établissement !

Roland regarda Malcolm, impassible.

-Ce serait effectivement un moyen de ne plus revoir ma famille...
-Voilà ! Tu vivrais seul bien sûr !
-Hm...

Malcolm regarda Roland, plein d'espoir.

-Réfléchis-y. Je peux t'apporter ça, il me faut juste ton accord. « Et comme ça ta mère sera plus tranquille. »

Roland acquiesça, songeur.


***

Malcolm rentra chez lui, assez décontenancé.

« Ca alors, on finit la journée et c'est lui qui se sent mal, et moi je me sens plus mal pour lui que pour moi... Décidément... »

Malcolm repéra un truc blanc à sa fenêtre. Il regarda et aperçut un crâne.

-BWAAAAH !! Mais c'est quoi ce...

Il ouvrit courageusement la fenêtre et laissa entrer un Skelenox.

-Hm... Ca c'est du présage ou je m'y connais pas... marmonna Malcolm.

Skelenox semblait chercher quelque chose, observé par Boskara, Noctali et Qulbutoke.

-Tu veux à manger c'est ça ?!

Skelenox s'agita joyeusement.

-Je suppose que je n'ai pas le choix... De toute façon j'ai rien à faire ce soir...