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Smirnoff R. de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/05/2009 à 23:52
» Dernière mise à jour le 13/06/2009 à 10:00

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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004 - Et Dieu créa l'infâme
« Une femme, une vraie femme, c'est une femme avant tout qui n'est pas féministe. »
(Sacha Guitry)

« Ah que la vie est belle,
Quelque fois pour un rien,
La divine immortelle
Pour le mal, pour le bien... »

(Brigitte Fontaine, Ah que la vie est belle)



-On voit donc dans ce match – outre que le dresseur qui le mène est un abruti – que les Pokémon sauvages ont une stratégie qui s'appelle, communément dans le milieu : Instinct conservateur de l'espèce. Les Pokémon nous estiment comme des ennemis dès lors que nous les attaquons. Cela est inhérent à la méthode qu'on nous enseigne pour les attraper qui est efficace certes mais pas unique ou sans danger. Certains dresseurs perdent la vie en attrapant des Pokémon trop forts pour eux, certains Pokémon sont accidentellement tués lors d'une capture. La capture revêt donc une stratégie toute particulière que nous allons évoquer en quelques points...

Etienne Smirnoff marqua lesdits points sur un tableau. Dans l'amphithéâtre de l'académie de Féli-Cité, la jeune Megan Doppler observait attentivement, fascinée.


***

Richard Lewis, comme chaque matin, assistait à l'arrivée des professeurs, posté dans le hall de l'académie. Une tâche à laquelle il n'était pas obligé mais qui lui plaisait.
Il y eut d'abord Roland, tout motivé de donner ses cours préparés la veille.
Rachel, soupirant d'une nouvelle journée à croiser son frère sur son lieu de travail.
Charlie Winchester, suivi à une minute d'intervalle par Léopold. Richard avait toujours un discret rire en voyant cet improbable manège.
Megan Doppler arriva en faisant un clin d'œil au doyen qui rehaussa ses lunettes, embarrassé.
La timide Claire Perry afficha un discret sourire en direction du doyen puis afficha une mine timide comme à son habitude.
Et puis il y eut celui qui arriva en... chantant une chanson des Iron Butterflies...

-In a gadda da vida, honey... Don't you know that I love you...

Richard ajusta ses lunettes. « C'est... lui ?! »
Malcolm entra tout pimpant et jovial.

-In the garden of Eden, baby... Don't you know that i'll allways be true... Oh won't you come with me, and take my hand !... Bonjour, Richard !

Le doyen s'étonna. « Mémo pour moi-même : Lui demander à qui il achète son herbe... »

(NDLA – Je vous mets pour cette chanson une vidéo Youtube des Simpson qui témoigne de la version de la chanson que Malcolm chante – La version originale du groupe est très lente et légèrement lourdasse, celle-ci est juste enjouée comme je veux, alors n'ayez pas peur si vous entendez des voix au début de la chanson, c'est normal. Désolé par avance - NDLA)

***

Roland regardait Malcolm qui rangeait son casier en sifflotant.

-Malcolm, ça va ?!
-Ouais, tout va bien.
-Tu as l'air bizarre...
-Comment ça ?
-Bah... Tout le monde te regarde !

Malcolm observa la salle.

-Oh... Salut !!
-Ouais... C'est plutôt... bizarre.
-Eh bien je vais très bien, que dire de plus... souffla Malcolm en souriant.
-Plein de choses comme... Pourquoi tu vas très bien ?
-Parce que... je vais bien !
-Oh.

Roland retourna vers Rachel, Léopold et Charlie.

-Il va bien !
-On avait compris, ça, pauvre demeuré ! Mais qu'est-ce qui lui est arrivé ?! Grommela Léopold.

Le portable de Malcolm bipa. Il le sortit et sourit. Il tapa un SMS. Rachel se glissa derrière lui. Il la regarda.

-Si tu étais discrète, ça se saurait...
-Tu envoies ça à qui ?!
-Ca te regarde pas !
-Allez ! Je veux savoir ! Malcolm, tu avoueras qu'on ne t'as pas vu aussi optimiste depuis longtemps...
-La dernière fois c'était l'intervalle entre ma naissance et la tienne... marmonna Malcolm.

Rachel grommela et s'éloigna.

-Une vraie muraille !

Roland haussa les épaules.

-On n'a qu'à laisser tomber, on saura jamais.
-Quelle sollicitude, c'est touchant... ironisa Léopold.
-Aux dernières nouvelles il est majeur et vacciné... marmonna Roland.

Megan observait la scène avec dédain. Elle vit Claire, au milieu des autres professeurs, toute intimidée en regardant vers Roland. Elle plissa les yeux et se dirigea vers la jeune femme.

-Ahem... Claire ?
-Hein ? Oh bonjour... Megan...
-Oh, Claire, voyons, tu n'as pas à avoir peur !

Claire plissa les yeux.

-C'est vous qui avez mis une de vos culottes dans mon casier l'an dernier !
-C'était un cadeau de bienvenue !

Claire resta perplexe.

-Dis-moi, c'est Roland Smirnoff que tu regardes comme ça ?
-Hein ? Euh... Non !
-Allons, allons, je suis une femme aussi, je sais comment ce genre de choses fonctionne. Néanmoins... Fais attention à toi, je crois que Roland est quelque peu violent avec les femmes.

Claire écarquilla les yeux.

-A... Ah oui ?
-Crois-en une experte, Roland n'est pas vraiment un type auquel je ferais confiance...

Megan partit, fière de son effet. Claire resta abasourdie.

***

Après les cours du matin, le repas de midi était traditionnellement un moment de relaxation. Restait ce problème de sixième chaise vide.
Une jeune femme noire eut le malheur de s'y asseoir. Roland la regarda, étonné.

-Ca alors ! Une femme noire !

Léopold manqua de s'étouffer. Charlie rougit de honte. Rachel blêmit.

-Vous vous rendez compte ? Je pensais pas qu'il y en avait dans l'établissement ! Vous êtes surveillante ? Appariteur ? Femme de ménage ?
-Roland !! grogna Rachel.
-Euh... non je suis professeur de...
-Professeur ? Ah non impossible, je vous aurais remarquée !
-J'étais malade...
-Bien sur, comme tous vos congénères vous avez des arrêts maladies à la pelle...
-ROLAND ! Cria Léopold.

La jeune femme partit, outrée.

-C... C'est pas possible ! Mais ou t'as appris à être aussi intolérant !! grogna le blond.
-... A l'école !

Rachel acquiesça mollement.

-Ca se tient !

Tout le monde regarda Malcolm qui n'avait RIEN dit.

-Ah non, là c'est trop bizarre ! Marmonna Charlie.
-Malcolm ? Malcolm, Roland vient d'être affreusement raciste ! Signala Léopold.
-Je suis pas raciste ! Grommela Roland. On est sur un continent ou, tu seras d'accord avec moi, on voit peu de noirs. C'est toujours étonnant d'en apercevoir gambadant...
-Ne t'enfonce pas... soupira Rachel.

Léopold claqua des doigts devant un Malcolm étonné.

-Euh... J'ai compris ! Roland, ce n'est pas bien, tu n'as pas à faire état de tels préjugés.

Roland plissa les sourcils.

-Moi qui aime tellement me faire sermonner par lui... Vous vous y prenez comme des brutes, Malcolm seul sait y mettre tout l'amour d'un bon sermonneur.
-Merci Roland.
-Mais de rien. BON CA SUFFIT ARRETE D'ETRE AUSSI MOU ! QU'EST-CE QUI T'ARRIVE !
-Mais rien ! J'ai le droit d'être heureux, non ?
-Pas sans qu'on sache pourquoi ! Nous sommes tes camarades de tables de cantine, nous t'ordonnons de te justifier sur ta bonne humeur !

Malcolm soupira.

-J'ai rencontré une fille dans un bar, on a passé la soirée ensemble, on a prévu de se revoir.

Rachel éclata de rire.. Charlie eut un sourire poli. Léopold ricanait. Roland regarda Malcolm, surpris.

-Tu plaisantes ?
-Oui ! Sourit Malcolm.
-Évidemment, enfin sois sérieux Roland, mon frère avec... Une fille ! Houhouhou !
-C'est comme... Charlie avec une fille ! Ricana Léopold.

Rachel et Léopold explosèrent de rire devant un Charlie gêné.

-Euh, oui, bon...
-En quoi serait-ce étonnant ?! S'enquit Roland.

Léopold et Rachel regardèrent Roland.

-Tu plaisantes, là ? S'étonna Léopold.
-Bah non... Charlie est tout à fait avenant, il pourrait se trouver la fille qu'il veut ! Malcolm n'a aucune vie sociale, comment pourrait-il trouver une fille ?
-En allant dans un bar par exemple... Ce qui est impossible pour le commun des mortels de ton cercle, forcément... marmonna Malcolm.

Pour le coup, Rachel, Léopold et Charlie étaient plus intéressés par l'ignorance de Roland.

-Tu n'es pas au courant de... Sérieusement ?! S'étonna Rachel.
-Roland, j'aurais juré que tu savais à propos de... marmonna Léopold.
-En fait je crois comprendre... Mais j'ai pas trop envie d'évoquer ce genre de sujet à table, c'est le genre de choses qui reste dans la sphère privée.

Léopold s'étonna.

-Comment ça ? Qu'est-ce que tu insinues ?
-Que ce que toi et Charlie faites dans votre chambre ça regarde... toi et Charlie dans votre chambre ! Dans vie privée il y a privée. D'autant plus quand on se livre à des amours contre-nature.

Rachel souriait en regardant la confrontation.

-Si on va dans le sens des choses pas naturelles mais qui se font, on a la guerre, les meurtres, mettre de la mayonnaise sur ses spaghettis et apprendre Ultralaser à un Insolourdo ! Marmonna Léopold.
-Pourquoi contre-nature ?! S'étonna Charlie.
-Parce que tous les hommes ne sont pas destinés à aller l'un vers l'autre, il n'y a pas de but inné à cela. C'est une simple attirance physique, éventuellement morale mais l'absence de but reproducteur compromet fortement que n'importe quel homme se dirige vers n'importe quel autre homme. Encore que j'aie été quelque peu incorrecte, Contre-Nature impliquerait que ça nuit à la nature, or ça ne fait que l'accompagner. La terre entière ne deviendra jamais homosexuelle...
-C'est si beau l'amour raconté par toi ! Sourit ironiquement Rachel.
-Mais une relation entre deux personnes, ce ne sont pas des choses qui se disent, continua Roland. Qui se disent en permanence du moins. Ca doit rester discret sinon ça n'est plus plausible.
-Oh Roland, je t'en prie on est au 21ème siècle... soupira Rachel.
-Je suis sérieux !
-Tu parles d'une nouvelle... murmura indifféremment Malcolm.
-Ca relève de votre intimité, ce ne sont pas des choses que j'ai à savoir. Et que vous n'avez pas à déclamer en public comme ça. Je suis d'avis que l'amour comme la religion doit rester une chose privée.

Charlie hocha la tête.

-Entièrement d'accord.
-Certes, ça ne manque pas de pertinence... marmonna Malcolm.

Rachel pencha la tête. Léopold ne l'entendait pas de cette oreille.

-Attends un peu, tu veux dire que je n'ai pas à être fier de ma relation avec Charlie ? Parce que je suis fier de ce qu'on est tous les deux, un couple uni et heureux.

Charlie plissa un sourcil. Roland inspira.

-On n'a pas à être fier d'un sentiment, fusse t-il partagé. Être fier d'être aimé c'est la pire insulte qu'on puisse faire à l'être aimé. On est fier d'une belle voiture, d'un stylo de marque, d'un enfant qui a réussi un exercice, mais être fier d'une relation ça équivaut à la comparer à une vulgaire victoire sportive. On s'est contenté de gagner une course, on est avec quelqu'un, on a semé tous les autres célibataires... C'est minable.

Léopold resta éberlué. Rachel sourit.

-Voilà une facette de Roland qu'on ne connaissait pas...
-Oui je suis surpris moi-même... marmonna Malcolm.
-Ca n'empêche que les femmes sont des garces et plutôt crever que de me caser avec un homme.

Rachel leva les yeux au ciel, Léopold hocha la tête et imita Rachel.

-Voilà une facette de Roland qu'on ne connaissait pas !
-Oh ça va, toi ! Ricana Rachel.

***

En sortant du réfectoire, Roland croisa Megan.

-La nature vous aurait-elle doté d'un GPS spécial pour me localiser ? On en vend sur eBay ?
-C'est que vous êtes si remarquable qu'on vous repère facilement... sourit Megan.
-Je... ne sais pas si vous avez écouté mon discours officiel à la table tout à l'heure mais... Je pense que toutes les femmes sont des garces, vous ne faites pas exception.
-Quoi ? TOUTES LES FEMMES SONT DES GARCES ? Cria Megan exagérément.

Les femmes dans le hall se retournèrent, Claire y compris. Roland soutint leur regard.

-Bonjour mesdames...
-Inutile de vous justifier, malotru ! Ricana Megan.
-Malotru...
-Allons, il faut bien que toutes les femmes sachent à quel point vous êtes ignoble !

Roland regarda Megan.

-Ce sont de bien étranges manières de me témoigner votre... « affection »...
-Oh mais je suis la seule à être certaine que ce n'est pas vrai. Souvenez-vous en !

Les femmes commencèrent à commenter. Megan regarda Claire, l'air faussement désolée.

***

Megan Doppler était la fille de Ghislain Doppler, grand chimiste de son état. Passionné par son métier, il avait peu à peu délaissé sa famille, et laissa bientôt Megan avec sa mère. Une mère quelque peu caractérielle, la quarantaine frustrée.

-Les hommes... Mon Dieu, Megan, méfie-toi des hommes comme la peste, ils te feront souffrir jusqu'à ce que tu en crèves...

La petite Megan, 12 ans, regarda sa mère, étonnée.

***

A l'école, elle avait du succès auprès des garçons, mais était peu populaire auprès des filles. Elle faisait montre de bons résultats en général, avec une passion certaine pour la stratégie, notamment pour les cours d'Etienne Smirnoff qui la passionnaient. Elle décida de devenir comme lui, professeur. Et en stratégie aussi. Pourquoi pas après tout.

***

Megan et son premier Pokémon Mimitoss étaient un duo craint à l'académie. Elle avait la fâcheuse habitude d'être quelque peu belliqueuse et d'attaquer ceux qui l'approchaient. Ce qui faisait d'elle une jeune fille appréciée par les autres filles comme une tigresse, et d'être crainte des hommes qui la trouvaient inaccessible.
Mis à part Mimitoss, elle n'avait aucun ami.


***

Claire prit son courage à deux mains.

-L... Léopold... Monsieur Finsbury....

Le blond regarda la petite rousse, surpris.

-Mademoiselle Perry, qu'y a t-il ?!
-... Euh... Vous êtes un proche de Roland ?
-On peut dire ça oui.
-Euh... Est-ce qu... Est-ce qu'il est violent avec les femmes ?

Léopold écarquilla les yeux.

-Ah non, pas du tout... Pas que je sache du moins ! D'autant que... Il n'est jamais sorti avec aucune fille !

Claire hocha la tête.

-Mais pourquoi vous me demandez ça ?
-Eh bien... C'est... Mademoiselle Doppler qui m'a raconté ça...

Léopold dépassa Claire, furieux. Elle le regarda, surprise.

« Alors Megan m'a menti ?! Mais pourquoi a t-elle fait ça ?! »

Léopold se dirigea dans la salle des professeurs. Il vit Megan et l'approcha.

-Toi !

Megan le regarda, indifférente.

-Quoi ? Qu'est-ce que tu me veux ?
-Dehors ! J'ai deux mots à te dire !
-A quel propos, j'ai un cours dans cinq minutes, je doute qu'avec ta cervelle de singe tu puisses m'expliquer...

Léopold tira Megan par le poignet.

-AAAAAH !!! MAIS TU ME FAIS MAL, GROS CON !! AU VIOL !!

Malcolm, Rachel, Charlie, Claire et d'autres prof observaient.

-Au viol... Bah voyons... soupira Charlie.

***

Ils sortirent de la salle de profs

-Je peux savoir ce que ça signifie ces histoires que tu as raconté à Claire ?!
-Quelles histoires ?
-Elle est venue me demander si Roland était violent avec les femmes et je lui ai dit non, et ensuite elle a prétendu que c'était toi qui lui avait dit !
-Et tu vas croire cette petite perruche ?

Léopold lança un regard dur à Megan.

-Écoute-moi bien. Toi et moi on se déteste, ça ne date pas d'hier, mais crois-moi si tu continues à répandre des ragots, ça va mal aller pour toi !

Megan s'éloigna de l'emprise de Léopold.

-Sombre connard !! T'as mérité une leçon !!

Elle envoya un Colhomard. Léopold fonça les sourcils.

-Tu le prends comme ça ?!

Les autres profs sortirent. Malcolm leva les yeux au ciel. Claire arriva, alarmée par le bruit.

-Comptez pas sur moi pour vous aider ! Soupira Malcolm.
-T'as pas intérêt et personne t'as rien demandé ! Grogna Rachel.
-Léopold... geignit Charlie.
-Toi tu restes en dehors de ça !

Léopold envoya Chimpenfeu. Le Pokémon sembla fier de lui.

-Chimmy, Close Combat !!

Le Pokémon fonça sur Colhomard qui le repoussa d'un coup de pince.

-Pauvre crétin ! Bulles d'O !!

Colhomard attaqua Chimpenfeu avec virulence. Le singe fut repoussé aux pieds de son maître.

-Chimmy ! Ca va ?
-Un minable professeur d'élevage qui se mesure à moi ! On aura tout vu ! Pince Masse !!

Colhomard s'avança et leva la pince vers Chimpenfeu. C'est alors que le match fut stoppé par un Cizayox qui retint la pince de Colhomard. Malcolm souffla.

-Ouf ! Cette fois c'est pas moi !

Charlie regardait Megan fou de rage.

-Comment tu peux oser attaquer un Pokémon à terre ?! Et tu te prétends professeur de stratégie ? Applique tes propres leçons à toi même. Et cesse d'importuner ton monde.

Megan sourit.

-C'est beau cette amitié, là... Très beau... Deux jeunes hommes proches l'un de l'autre, c'est le genre de choses qui me plait. Beaucoup même. Un regard ça ne ment pas...

Elle rappela son Colhomard. Charlie sembla sonné.

-On se reverra, messieurs, je suppose. Je ne compte pas en rester là, vous non plus, messieurs, je suppose encore...

Elle s'en alla. Les autres profs semblaient surpris. Rachel regarda Charlie.

-Bien joué, Rambo !
-Qu... Quoi mais non !

Léopold se releva, portant Chimpenfeu, et se dirigea vers sa salle, impassible.

-Léo, attends...
-Laisse-moi TRANQUILLE !!

Charlie plissa les yeux. Malcolm regarda Rachel, surpris.

-Je suis au moins content qu'on ne me demande plus rien sur ma jovialité !
-Ca c'est clair, tout le monde s'en fout, même moi ! Ricana Rachel, moqueuse.

***

Megan allait se diriger vers le bureau du proviseur, avec sa nouvelle bombe à retardement prête à exploser. Elle savait quelque chose qui pouvait l'arranger. En éliminant Charlie et Léopold du terrain de chasse, elle serait plus à même de convoiter Roland.
Qui arriva vers elle, l'air d'un rien.

-Megan...
-Roland... Oh, vous voilà... Je viens de découvrir un secret fumeux sur Charlie et Léopold ! Vous venez avec moi ?
-Hm... Non. Ca vous dirait, un diner, finalement ?

Megan s'illumina.

-Oh, oui, Roland ! Mais... Pourquoi un tel changement d'avis ?!
-Eh bien... Votre côté agressif m'a quelque peu déplu mais... J'apprécie assez votre admiration irrationnelle à mon égard et la matière que vous exercez... finalement découle de la mienne. Ca vous dit alors ?
-Bien sûr !! Oh Roland je suis si heureuse !!
-Disons pour ce soir !
-Oh oui ! Ce soir, parfait !!
-Très bien. Vous avez un restaurant type ?
-Oui ! Le Mildred Café, sur la Place de la Fontaine !
-Ce soir alors, bonne fin de journée !

Il fit demi-tour. Elle était tellement joyeuse qu'elle s'éloigna du bureau du proviseur. Roland la regarda partir des couloirs de l'administration.

« Mission accomplie. »

***

Annexe médicale de la salle d'élevage.

-Elle va tout dire ! Elle a deviné, Léo !
-Surtout si tu restes avec moi pendant que je soigne Chimmy, ça va se voir encore plus !
-On ne peut plus vivre cachés comme ça ! On doit prendre une décision radicale !

Léopold regarda Charlie.

-C'est toi qui a voulu vivre comme ça !
-Je pensais que c'était la meilleure solution... soupira Charlie.
-On n'a pas le choix, on va devoir tout dire au proviseur !

On entra dans la salle. Roland.

-Euh... Vous avez un pépin ?
-Non, tout va bien, grommela Léopold quelque peu énervé par l'intrusion
-C'était... Pour vous dire que... J'ai vu Megan et... qu'elle n'est pas allée à l'administration. Elle est en train de donner son cours, mais elle n'a pas du tout été à l'administration.

Charlie et Léopold se regardèrent.

-Mais... comment... pourquoi tu nous dis...
-J'ai supposé que ça avait de l'importance.

Il tourna les talons. Charlie regarda Léopold.

-T'en penses quoi ?
-J'ai jamais eu aussi honte de ma vie, sauvés par Roland...
-Ouais, ça j'avoue... geignit Léo.

***

Roland regarda le post-it bleu qu'on avait collé sur son sac.

« Charlie et Léopold sont en danger, empêche Megan d'aller à l'administration. Si tu le fais je te dirais qui je suis. Signé : Messager mystère »

Roland haussa un sourcil.

-Sûrement Malcolm... Mais ça valait le coup. J'adore ce genre d'énigmes et... Je vais faire d'une pierre deux coups !

***

Claire était face à Groret dans sa salle encore vierge de tout élève.

-Ca y est, ma petite Claire, tu es devenue une intrigante ! Quelle honte ! Soupira cette dernière.

Groret la rassura en lui tapotant la main.

-Je sais que ce que j'ai fait était bien... Mais au fond je me sens mal parce que j'ai obligé quelqu'un a faire quelque chose pour moi !

Elle regarda la Pokéball de Yanma.

-Remercions la vitesse de Buzz pour avoir été poser ce petit mot si vite !

Groret sourit et semblait content que sa maîtresse ait osé faire ce qu'elle a fait.

-Oui, toi forcément tu es content ! Mais moi je sens que je ne pourrais plus regarder Roland en face ! Je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, ces gens ne sont même pas mes amis ! Hooooon !

Groret soupira.

-Toi tu me comprends, Porky, hein ? Hein ?

Le Groret haussa les épaules. Claire geignit.

-Je suis une idiote qui papote avec ses Pokémon !! Hoooon...

***

-Oui...
-Monsieur Smirnoff...
-Vous êtes la petite Doppler, c'est ça ?
-Oui voilà, Megan !

Etienne hocha la tête.

-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je voulais vous demander si vous pouviez me donner des cours de soutien...

Etienne haussa les sourcils.

-Je... ne donne pas de cours de soutien !
-Oui je sais mais...
-Et puis tu n'en as pas besoin, tu es dans les meilleures de la classe !

Megan hocha la tête.

***

Elle venait à chaque cours, chaque fois plus assidue et attentive, prenant notes et surlignant polycopiés. Elle veillait à participer le plus souvent possible.
Sa mère s'inquiétait des nombreuses collections qu'elle commençait et finissait toujours. Elle prenait une sorte de plaisir malsain à accumuler les objets. En tant que collectionneuse, elle développa une farouche aptitude à combattre verbalement ses adversaires et à toujours obtenir ce qu'elle voulait. En outre, elle était à même d'établir un ordre de priorités tellement strict qu'elle n'en démordait jamais. Elle savait quoi obtenir en premier, et quoi délaisser pour plus tard. Jamais elle n'avait raté de bonne occasion de la sorte.
Megan avait également la fâcheuse tendance d'établir des listes noires. Chaque chose qu'elle voulait à tout prix y était clairement notée. Jusqu'à présent, elle a fini toutes ses listes noires.


***

Roland attendait Megan à la table du restaurant. Megan arriva.

« C'est quand même bizarre qu'il m'invite, c'est tellement hors du personnage... » se dit-elle.

Elle sortit Aeromite qui prit place sur une barre en bois à côté de la table. Roland arriva en smoking, accompagné de Tetarte.

-Vous êtes magnifique ! S'extasia la brune.
-Hm. J'ai supposé que c'était ce que vous attendiez.
-Exactement...

Il s'assied face à elle. Elle sourit.

-Vous êtes resplendissant.
-Vous trouvez... Pourtant je me suis préparé à la hâte.

***

A quelques tables de là, Roland parlait dans un microphone et faisait faire les expressions faciales à Metamorph (Ce qui était la seule chose qu'il pouvait contrôler de toute manière avec précision) avec l'aide d'une webcam et de capteurs.

-Maintenant je suppose que je peux vous demander pourquoi vous êtes si intéressée par moi...

***

-Eh bien... Votre charme naturel couplé à votre incroyable nature sauvage et rebelle, tout cela fait de vous le genre d'homme dont les femmes ont envie.

Roland-Metamorph hocha la tête.

-Je suis... en fait je crois que je vous dois des excuses.
« Bah voyons... » songea Roland.
-J'ai été l'élève de votre père. C'est comme ça que j'ai eu connaissance de votre existence.
-Je vois.
-Quand j'ai su en vous suivant que vous alliez travailler dans cette académie, j'étais folle de joie.

Roland acquiesça. Tetarte était prêt à agir s'il le fallait.

-Ecoutez, Megan...
-Quand j'ai commencé à vous suivre, je me suis aperçu que vous étiez un nihiliste de première, une force vivante, un être surprenant, ah bien sur vous n'êtes pas le plus beau des hommes mais qui suis-je pour en juger...
-Megan...
-Oh Roland, parlez-moi !

Roland-Metamorph soupira.

-Megan, je ne vous aime pas. Vous êtes folle.

Elle le regarda, éberluée.

-J'ai... pris ce rendez-vous avec vous pour que l'épisode de ce midi ne se reproduise plus. Vous avez attenté à ma réputation, et c'est le genre de choses que je ne supporte pas. Et puis ce petit air supérieur que vous vous donnez, c'est atroce, insupportable. Je ne sais pas quel genre d'éducation vous avez reçue mais vous m'avez l'air vraiment atteinte, finie à l'urine, pas nette. Vous avez l'air de vivre dans un monde ou tout est centré sur vous... Ou vous avez le contrôle. Mais croyez-moi, personne ne l'a. On se contente de croire qu'on l'a. Même moi il est des choses que je ne contrôle pas. Vous devriez vraiment songer à vous faire interner en hôpital psychiatrique.

Megan regarda Roland, étonnée.

-Tout ce que je veux c'est... être votre amie, et vous montrer tout l'amour que...
-Vous êtes folle. On ne s'impose pas comme vous le faites dans la vie de quelqu'un.
-Mais non, je...
-Je crois même que vous avez des troubles obsessionnels compulsifs graves. Vous devriez vous faire soigner.

Megan se leva.

-Je n'ai JAMAIS été aussi insultée de toute ma vie !!
-Vous ne pouvez pas nier que vous êtes au minimum une manipulatrice pathologique !

Megan se leva. Roland sembla mal à l'aise.

-Je vous laisse là avec une bonne dose de Poudre Toxik dans la peau, ça va vous faire réfléchir à ma façon de vous aimer...

Elle partit et ne put voir Metamorph reprendre forme originelle. Tetarte l'emporta avec lui.

-Une dernière chose, monsieur le...

Elle s'étonna de ne plus le voir si vite.

-Mais... Mais...

***

Roland se retrouva dans sa voiture avec ses Pokémon. Il pulvérisa de l'Antidote sur Metamorph.

-Bon. Au moins maintenant elle ne va plus m'embêter. Et cette soirée ne m'aura rien coûté en plus.

Metamorph et Tetarte étaient sur la banquette arrière.

-Vous... pensez sûrement que c'est mal ce que j'ai fait. Je sais aussi que me venger n'est pas dans mes habitudes... Mais il fallait que je la cerne un peu mieux...

Petit silence.

-Vous trouvez que j'en ai trop fait ?

Tetarte et Metamorph se regardèrent.

-Ce que j'aime bien avec vous, c'est que vous ne répondrez jamais à ce genre de questions. Vous ne me ferez jamais de misères à propos de mes petites manies. C'est pour ça que je vous préfère à ma famille.

Roland repartit chez lui.

***

Megan rentra chez elle, folle de rage.
Elle sortit un calepin. Une liste, comprenant des choses à faire.
Elle gomma la croix sur « Mettre le grappin sur Roland Smirnoff »
Elle l'entoura ensuite d'un cercle rouge.

« C'est la GUERRE !!! »

***

Lorsqu'elle arriva en faculté, Megan se trouva enfin elle-même.
D'abord elle se fit quelques amis, mais surtout elle trouva un livre dans une bibliothèque proche de sa faculté.
Un livre qui allait changer sa vie.
Elle n'était pas très fan de lecture, mais elle vit le titre et sembla comblée.

« Les vies croisées
Un roman de Norbert FINSBURY »

Elle prit le livre. Le quatrième de couverture faisait état d'un certain Etienne Matthiews et de son grand amour, Linda Ryan. Leur vie allait en bouleverser d'autres et ensemble, accompagnés de leurs amis, ils vivraient de grandes aventures.
Megan regretta presque de ne pas avoir connu ce livre à l'époque ou elle était élève de Smirnoff, car malheureusement à son entrée en faculté, Smirnoff avait arrêté l'enseignement.
Elle dévora le livre et nota trois choses :

D'abord sa mère y était citée.

Ensuite elle apprit qu'Etienne avait un fils nommé Roland et qu'au bas mot il avait à peine trois ans de moins qu'elle.

Enfin, elle apprit que la famille Smirnoff avait subi un choc terrible lorsque le père, Etienne, avait frôlé la mort au cours d'un « accident »

Et ça, Megan ne l'oublierait pas. Oh que non. Elle avait un don pour ne rien oublier. Jamais...