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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 17/05/2009 à 11:58
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 08:04

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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180 - Ils ne seront plus jamais seuls (FIN DE LA SERIE)
« La bière a un goût de miel, de vanille et caramel... »
(Etienne Daho, Au Jack au mois d'Avril.)



Travis se réveilla, le radio réveil balançait « Au Jack au mois d'Avril » d'Etienne Daho.
-Ptain... Ce rêve trop louche ! Ouah...
Il éteignit le réveil.
-Hmmmm....

Travis descendit les marches et découvrit Etienne, Linda, Roland, Lily et David à table.
-Yo tout le monde !
-C'est aujourd'hui, c'est ça ? Marmonna Linda.
Travis hocha la tête.
-Ouais... C'est aujourd'hui.
Linda soupira en fermant les yeux.
-Ca a été un plaisir de t'héberger pendant ces trois semaines. Vraiment.
-Je partage ! Sourit Etienne. Dommage que tu doives aller travailler là bas.
-Ouais. Désolé... soupira Travis. Les aléas de la vie, le travail avant la retraite.
Linda acquiesça. Travis s'assied et se servit quelques tartines.
-Enfin en vacances, Roland ?
Le gamin hocha la tête.
-L'an prochain tu reçois ton premier Pokémon alors !
Le gamin hocha la tête à nouveau.
-Ca va être amusant ça. Je m'demande ce que tu vas avoir. T'as une envie précise ?
-J'aimerais bien... Un Pokémon qui évolue !
Travis sourit.
-C'est bien de pas trop espérer.
Linda sourit.
-Je suis persuadée que tu seras content quoi que tu aies !
-Au pire tu l'échanges, comme ça il partira pour un gamin du foyer comme moi !
Roland sourit.
-Ou alors je te l'envoie à toi et tu me passes ton Mammochon !
-Ca va PAS non !!
Etienne ricana.
-Ta mère a raison, Roland, quoi que tu aies, tu seras forcément content. Moi j'ai eu un Capumain, et depuis c'est mon gentil petit Capidextre... Grâce auquel j'arrive à préparer le petit déjeuner avant ta mère !
Linda leva les yeux au ciel.
-Comme s'il le faisait mieux que moi !
-Pas vraiment, en effet.
Travis sourit.
-Bon... Bah moi je vais me préparer...
Linda, Etienne et le reste de la petite famille regardèrent Travis remonter les escaliers.
-Il a l'air content de partir... soupira Etienne.
-Je crois qu'il préfèrerait la torture... soupira Linda.
Travis monta dans la chambre de Roland qu'il partageait avec lui depuis quelques jours. Il soupira et regarda la lettre.
Il ferma douloureusement les yeux, la plia puis la rangea.

Lucy restait assise au bord du lit. Linus la regarda, dépité.
-Tu devrais te préparer... Christine et Marine seront là cet après-midi... Et on doit aussi aller dire au revoir à Travis à l'aéroport.
Lucy se leva difficilement.
-Allons... Je sais que c'est dur chérie, mais...
Elle s'appuya à son boudoir.
-Tout est de ma faute... Si... Si j'avais pas été aussi conne...
-Mais non, Lucy voyons...
-J'ai perdu mon fils en voulant le... protéger de je ne sais quoi... J'ai été tellement stupide de laisser parler ma peur pour moi !!
-Ce n'est rien. Je suis certain qu'il va nous rappeler et qu'il acceptera de nous reparler.
-Mais non !
-Mais si, Lucy, tu verras. J'en suis persuadé.
-Tout comme tu étais persuadé ce jour là qu'en y allant avec moi il ouvrirait, mais il était déjà parti !
-Je sais, je sais... Allons...

Jonathan habillait les enfants.
-On va à un enterrement ?
Jonathan ricana.
-Non, Kate, on va dire au revoir à ton oncle Travis.
-Ooooh il s'en va déjà !
-Il... s'en va aux Etats-Unis...
Estelle mettait ses boucles d'oreilles.
-Ca fera jamais que la deuxième fois que quelqu'un qui m'est cher se barre aux USA...
Jonathan s'étonna.
-Qui est l'autre ?!
Estelle plissa les yeux.
-Tu ne t'es jamais demandé pourquoi mon Mangriff s'appelait Trevor ?! C'est un de mes premiers petits copains.
-Tu m'as raconté que c'étaient des noms comme ça !
-Je t'ai dit ça.... ah...
-Et Stanley ?
-... Un nom comme ça !
Jonathan plissa les yeux.
-Oh allez ! Comme si c'était important pour toi !!
-Bah oui...
Kate et Colin se regardèrent.
-Papa et maman se disputent encore !
-Ouais ! On va se salir ?
-PERSONNE NE VA SE SALIR !! grommela Estelle. J'me suis cassée le cul à vous laver et à vous habiller ce matin !
-Cours, Kate !
-COLIN ICI NOM D'UN...
Jonathan soupira.
-Bon, je lui dis que je m'en fous de ses ex ou je la laisse mijoter...
-COLIN TU FAIS CA JE TE REFAIS PRENDRE UN BAIN !
-Oh noooon....
-...Laisse-là mijoter !

Norbert prit son café. Face à lui, Lionel, la main droite toujours bandée.
-Tu n'oublieras pas ton traitement anti-rejet...
-Ce qui est stupide, c'est ma main...
-Les médecins ont dit que c'était à titre préventif, Lionel.
Silence. Le rapport entre les deux hommes était devenu glacial depuis le départ de Léopold. Norbert se retira.
-Tu vas où ? Demanda Lionel.
-Me préparer et... pleurer un peu, probablement.
-Ne tarde pas.
Norbert partit dans le couloir, sanglotant légèrement. Lionel ferma les yeux, lourdement.

Judith se réveilla. Elle s'assied dans le lit, aux côtés de Kenneth.
-Kenny, lève-toi... Sinon on va être en retard...
-Pas maintenant mamaaaan...
-Pour la troisième fois je suis pas ta mère ! Kenny, debout !
Kenneth ouvrit les yeux. Il regarda sa femme en souriant.
-C'est le grand jour...
-Oui. Travis s'en va. Il vaut mieux ne pas être en retard.
-Ouais.
Judith se leva et alla réveiller les enfants. Elle semblait trouver tout cela éprouvant.

Travis soupira. Ces trois semaines avaient été éprouvantes pour lui aussi.
Il y avait d'abord cette foutue lettre.
Elle avait changé trop de choses. Il avait peur, maintenant. Peur de tout ce qui pouvait se passer. Peur de l'avenir, encore.
Il regarda de nouveau la lettre.
« Cher Mr Travis Smirnoff.
Nous sommes au regret de vous annoncer qu'en raison d'une réforme testamentaire, le poste qu'Herbert Schapska souhaitait vous octroyer n'est plus à pourvoir. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour les problèmes occasionnés. »
Travis geignit, ferma les yeux et serra les lèvres.
D'autant qu'ils se sont tous cotises pour lui laisser une enveloppe de 95 000 Pokédollars. Rien que ça. Tout le monde y a mis la main à la patte. Il n'était pas censé le savoir, c'est Roland qui lui avait dit après que sa mère le lui ait dit. Il n'avait d'ailleurs pas bien compris que Roland le lui dise aussi facilement mais bon.
Il allait donc aller à New York, mais pour y faire quoi ?
RIEN
Il n'avait pas le job qu'on lui avait promis
Il n'avait aucune attache, aucune connaissance
Aucun endroit ou se loger.
Il allait à New York pour chômer. Et il n'osait rien dire à Linda ou à Etienne. A personne en fait.
Il espérait que tout s'arrange d'un coup, qu'il meure dans un attentat terroriste une fois à l'aéroport, qu'il se voie remettre un boulot dans la minute, qu'il soit affublé d'un chèque d'un milliard de Pokédollars pour avoir gagné X concours auquel il n'aurait pas participé.
La tuile, quoi.
Mais qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire ?

-Stanley c'était seulement un mec comme ça, avec qui je sortais pour éviter qu'il tabasse mon frère ! Trevor on a fait un exposé ensemble, j'avais quelques sentiments pour lui... euh, Janette c'était une rivale à moi... Euuuh... Nelly une étudiante qui m'a encouragée... Coralie c'est...
-Ta mère, je sais ça voyons...
Estelle regarda Jonathan au volant, éberluée
-Tu te moques de moi c'est ça ?
-T'es tellement tombée dedans, j'osais pas te dire que je m'en foutais !
A l'arrière, Colin et Kate ricanèrent. Estelle soupira alors que le reste de sa famille ricanait.

Norbert conduisait. Lionel avait le regard fixe et sombre. Norbert soupira.
-Tu ne me pardonneras jamais, hein ?
Lionel secoua doucement la tête.
Norbert souffla, lassé.
-Je me suis excusé des dizaines de fois...
-Ca ne le ramènera pas...
-Mais enfin merde Lionel ! Si Etienne a pu pardonner à Linda...
-Ca n'a rien à voir. Linda n'a pas perdu Roland, Lily ou David. Par ta faute, on a perdu notre fils. Notre... Notre petit Léopold...
-Ca me chagrine autant que toi !! Mais... J'ai essayé... J'ai pas pu.
-Eh bah tu aurais dû essayer plus. Te battre !
-Oh ça va... Si tu crois que c'est facile pour moi...
-Parce que pour moi c'est aisé ? J'ai une main qui répond à peine, un fils disparu... ah oui ça merci...
Norbert geignit.
-Ca, par contre pour te plaindre...
Lionel plissa les yeux.
-C'est marrant d'après ce que Linus m'a dit, tu n'étais pas si mécontent quand lui était en fauteuil roulant chez toi avec ton précédent mari...
-NE COMMENCE PAS ! Grogna Norbert.
Lionel se tut en tournant la tête vers sa vitre.

Linus conduisait Lucy. A la radio, « I'm gonna be (500 miles) » des Pretenders passait.
-Ca va aller ?
-Oui... Après tout ça n'est qu'un adieu.
Linus pencha la tête sur le côté.
-C'est Travis tout de même.
-Hm. Ce pauvre Travis...
-Ca ira mieux quand il sera là bas.
-Oui... Je suppose que le fait de changer de vie l'aidera...
Le couple resta silencieux.
-Je repense à Charlie aussi... marmonna Linus. A tous les choix qu'il a fait concernant sa vie... Il... a choisi de nous quitter à 14 ans pour suivre un garçon qu'il aimait... Si on réfléchit bien, ça faisait deux ans qu'il nous avait échappé...
Lucy sembla plus malheureuse encore.
-Moi aussi je suis triste... geignit Linus.

Silence dans la voiture des Heine. Malcolm et Rachel avaient remarqué la légère tension entre leurs parents. Judith restait impassible tout comme Kenneth. Malcolm tenait Okeoke dans ses bras, comme un doudou pour la rassurer, malgré ses presque onze ans.
Personne ne parla sur le chemin, pas même la bavarde Rachel.

La voiture familiale était bien remplie. Linda était à l'arrière, tenant absolument à être aux côtés de David lors des voyages en voiture. Roland était à l'opposée de sa mère. Lily était à côté de David, lui tenant la main. Travis était à l'avant, aux côtés d'Etienne.
-Ca va aller ?
-C'est juste un voyage en avion, pas de quoi... avoir peur.
-Et ton patron t'a dit exactement quel job ce serait ?
-Ouais... enfin, il m'a... dit en gros ce que ce serait...
-Hm. Ok.
-Enfin je suppose que... Ca va aller.
-Tu te souviens de ce que tu m'as dit quand Etienne était dans le coma ?
Travis haussa un sourcil.
-Hm ?
-Tu m'as dit « On reçoit toujours une grande dose de bonheur en échange de tout le malheur vécu. »
Travis ferma lourdement les yeux et se mordilla les lèvres. Il prononça difficilement :
-Je m'en souviens, ouais... « Qu'est-ce que j'ai pu être con de te dire ça moi... »
-Eh bien tu devrais y croire plus encore maintenant.
-Oui sûrement... « Mon cul oui ! »

Estelle soupira.
-Il fait quoi ce con ?
Une voiture, devant, zigzaguait un peu. Jonathan soupira et klaxonna.
-C'est quoi cet abruti...
Le type en face fit une brusque manœuvre que Jonathan ne prit pas le temps d'éviter.
-Merde !!
Choc.
Voiture qui tournoie.
Choc contre un poteau électrique ensuite.
Silence.

Etienne et sa petite famille arrivèrent les premiers à l'aéroport, vite rejoints par Norbert et Lionel.
-Ca va ?
-Oui... répondit timidement Norbert.
-Ca pourrait aller pire... soupira Lionel.
Linda secoua la tête.
-Si vous arrêtiez de vous disputer pour cette histoire... marmonna t-elle.
Etienne eut un frisson.
« C'est bizarre ça... J'ai un mauvais pressentiment... »
-Euh... on y va ! Sourit Etienne en menant la troupe. Linus et Lucy arrivèrent.
-Désolés...
-Non, vous êtes même en avance ! Tout va... Pas bien, ok, je vous pose pas la question !
-Merci de cette gentillesse, soupira Linus.
Travis était au comble du stress. Il voulait hurler, tout casser. L'apparence légèrement brisée et gênante de toutes les salutations n'était pas pour l'aider. Il avait remarqué que ce n'était plus vraiment pareil entre Etienne et Linda. Que Linus et Norbert se parlaient difficilement. Que Lionel et Norbert étaient pour ainsi dire au bord de la séparation. Que tout le monde allait mal au fond. Qu'un rien ferait empirer tout ça.
Il avait surtout remarqué la froideur de Roland envers sa mère. C'était sûrement ce qui terrifiait le plus dans tout ça. Que même un enfant ressente cette tension à ce point.
Que si ça se trouve Etienne était encore dans le coma et qu'ils étaient tous dans son rêve, et qu'ils allaient se réveiller autour de lui et que rien ne se sera passé.
Mais non, c'était la réalité. La douloureuse, difficile et embarrassante réalité.
Kenneth, Judith et les enfants arrivèrent. Etienne se tourna vers eux et sourit. Linda les regarda également, inexpressive.
Kenneth serra la main d'Etienne. Les deux hommes ne cherchèrent pas trop à discuter. Judith fit poliment la bise à Linda. Roland sembla réjoui que Malcolm soit là.
-Plus que ma sœur et son crétin de mari...
-Etienne... soupira Linda.
Le téléphone d'Etienne sonna, avec la sonnerie « Viva la vida »
-Oui ?
« Etienne ? C'est John ! Ne nous attendez pas ! »
-Comment ça ?!
« On a eu comme qui dirait un petit souci... Ne nous attends surtout pas, allez-y ! »
-Ok, mais qu'est-ce qui se passe ?!
« Rien, rien, ne t'en fais pas ! »
-Je peux parler à Estelle au moins ?
« Euh... Non, non, tu ne peux pas, non ! »
-Ah bah voyons, si tu crois que...
Jonathan raccrocha.
-Bah voyons... Bon, on y va ! Estelle nous fait faux bond !

Jonathan regardait sa femme, entouré par les enfants.
-Ca va aller, les enfants, votre mère va se réveiller... Estelle ! Estelle je t'en prie !
Il la giflait doucement alors qu'elle restait inconsciente.

=EMBARQUEMENT POUR LE VOL 815 EN PARTANCE POUR NEW YORK !=
-Prie pour qu'il ne s'écrase pas sur une île ! Marmonna Etienne.
-Très drôle... soupira Travis.
Il s'avança vers la réception. C'était à son tour.
« Putain... »
Chaque pas était un calvaire.
« Je peux pas faire ça ! Je peux juste pas faire ça !! »
Il allait comme au supplice.
« Ils croient tellement en moi... Tellement... »
Il se retourna vers tout le monde qui attendait.
« Oh et puis MERDE ! »
-CA SUFFIT ! JE... Ecoutez, je vous remercie d'avoir été si cool avec moi !!
Tout le monde s'étonna.
-M... Mais ça suffit pas ! Je... Ecoutez je dois vous avouer quelque chose ! Ok ? Je vais vous dire un truc ! En fait... En fait... Mais putain pourquoi ma vie est si MERDIQUE, BORDEL !!!
Etienne regarda Linda. Kenneth haussa les sourcils. Judith pencha la tête sur le côté. Linus et Lucy crurent mal comprendre. Norbert et Lionel se regardèrent, stupéfaits.
-J... J'EN AI RAS LE BOL DE TOUT CA !! JE N'AI PAS CE PUTAIN DE BOULOT VOUS M'ENTENDEZ !!! Voilà TOUT !!! ET... ET ARRETEZ DE ME REGARDER AVEC CES YEUX ATTERES !!!
En effet le regard de tous c'était figé dans une stupeur inqualifiable. Comme s'ils avaient vu un fantôme.

Estelle se réveilla finalement. Elle vit Jonathan au dessus d'elle.
-Eh bah ! Tu m'as fait une trouille bleue ! Ca va ?
-L... La voiture... Qu'est-ce qui...
-On a eu ce qui vulgairement s'appelle un accident de voiture... Tout le monde va bien, sauf la voiture !
-Oh merde... Les enfants, où sont...
-Là maman !
-On a eu peur...
-Vous allez bien ?
-Oui grâce à papa !
-Je les ai sortis calmement de la voiture et après je t'ai sortie toi, tu étais inconsciente, j'ai essayé de te réveiller.
-Oh la vache, à croire que c'est de famille de tomber dans les vaps... grommela Estelle.
-Tu vas bien ?
-Oui oui... Oh ma tête...
-On remercie les airbags latéraux !
-Mais pas ta conduite de merde ! Grommela Estelle.
« Ca y est ça va être ma faute ! » soupira Jonathan.
Elle le serra dans ses bras. Il s'en étonna alors que Colin et Kate observaient leurs parents.
-Merci d'avoir été si calme et positif !
-De... Rien...
-Papa va pas lui raconter qu'il a pleuré ?! S'étonna Colin.
-T'y connais rien ! Soupira Kate.
Jonathan fit signe à ses enfants de se taire, ce qu'ils firent en souriant.

Tout le monde regardait Travis, éberlués.
-Toujours aussi énervé, hein...
-DE QUOI J'ME...
Travis se mit en arrêt sur image.
La personne qui venait de s'adresser à lui était sa femme Alice, accompagnée de leur petit garçon.
-Papa !
Travis serra le gamin qui vint dans les bras de son père. Linda essuya une larme. Alice embrassa son mari qui semblait à la fois au comble de la surprise et du bonheur.
-M... Mais... Mais mais mais...
-Travis, je suis désolée de ne pas être revenue plus tôt, j'avais énormément de travail ! Ca fait trois jours que je suis là, mais tu avais tout vendu, la maison, l'entreprise...
-C'était trop dur sans toi...
-J'ai pris contact avec Linda et Etienne qui m'ont dit que tu prenais l'avion pour un nouveau travail à New-York que tu n'avais plus...
Travis se tourna vers Linda.
-Tu es très bon cachotier et moi j'adore intercepter le courrier ! Sourit la blonde.
-Mes parents ont quitté le Brésil il y a deux semaines pour aller en vacances au Canada, j'ai réfléchi et... Ils n'ont pas à me dicter ma vie, avec qui et comment je dois être. Ces mois sans toi ça a été... terrible. Passionnants professionnellement mais...
-Et... Et maintenant ?
-Ah maintenant je veux que tu partes au Brésil avec moi et Vince !
Travis sourit, en larmes.
-Evidemment ! Mais évidemment !!
Il la serra dans ses bras. Tout le monde applaudit le jeune couple (Même ceux qui ne les connaissaient pas, croyant à un mariage surprise ou à une campagne de promotion de la compagnie aérienne).
Le téléphone de Linus sonna (L'hymne britannique évidemment).
-Allô ? Qui est-ce, je n'ai pas le temps...
« Papa ? C'est Charlie ! »
Linus manqua un battement.
-Ch... Ch... Cha...
-Chéri ?! S'étonna Lucy. Qu'est-ce qui se passe ?!
-Ch... CHARLIE OH MON DIEU !!!
Linus sortit de la file d'attente, suivi par Lucy, Norbert et Lionel.
-CHARLIE ??
-C'est vrai ??? s'étonna Norbert.
-Léopold est avec lui ???

« OH MON DIEU ! C'EST BIEN TOI ??? »
Charlie regarda Léopold.
-Je m'en doutais qu'ils seraient hystériques !
-Ne parle pas si fort, papa...
« On est à l'aéroport de Féli-Cité ! Ou êtes-vous ? »
-On habite dans la résidence étudiante entre Safrania et Céladopole. On vient vous rendre visite lundi...
« ILS VIENNENT LUNDI !
-OH SEIGNEUR ! »
-Dis-leur qu'on vient avec un bébé, ça va les achever ! Ricana Léopold.
-Eh oh ça va, pas de blagues idiotes ! Grommela Charlie.
« Mon chéri je suis désolé ! Pour tout !! cria Linus »
-Je... je me doute bien, papa...
« Léopold je te demande pardon !! »
-J'avais compris... soupira Léopold. On a été stupides de s'enfuir comme ça. Je me doutais que tout ce que tu avais dit c'était sous le coup de la colère...
« Charlie, c'est maman ! »
-Salut, maman... On vient lundi, ne t'en fais pas...
« Je suis désolée d'avoir réagi comme ça ! »
-Maman, ça va, je t'assure...
« Vous revenez pour combien de temps ? »
-On va essayer de passer les vacances avec vous ! Sourit Charlie.
Les cris de joie retentirent par le téléphone.
-On aurait dû leur annoncer nos mariages respectifs avec deux suédoises, on aurait pas eu de réactions plus enjouées ! Ricana Léopold.
« Léo ? Tu es là ? »
-Oui, Lionel... Tu vas bien ?!
« Bien sûr, bien sûr... Je voulais juste te dire que j'étais fier de toi, mon grand. »
-... M... Merci papa...
« Pour avoir été reçu à Céladopole, s'entend ! »
-Oui, oui, merci... On raccroche, à lundi !
Léopold regarda Charlie.
-Bon, on les rappelle en leur disant « C'était une blaaaague ! »
-Ce serait trop cruel ! Ricana Charlie.

Travis serra Etienne dans ses bras.
-Merci... Merciii...
-De rien, allez, vas-y et reviens-nous heureux, pour une fois, ça te changera !
Il remercia Linda.
-J'espère que tout ira bien !
-Ne t'en fais pas, vas-y...
Il s'accroupit pour prendre David et Lily contre lui.
-Au revoir Tonton Travis !
-Salut !
-Vous deux, je compte sur vous pour surveiller vos parents pour qu'ils fassent pas de bêtises !
-Okay !
-Promis !
Travis prit Roland par les épaules.
-Et toi...
Travis approcha de Roland et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Le gamin s'étonna. Travis s'éloigna.
-Tu as compris ?
Roland hocha la tête.
Travis se releva et serra la main de Kenneth.
-Merci pour tout.
-Bon voyage à toi, Travis.
-J'ai même pas mon portable pour les épisodes des Simpson !!
-T'as de quoi t'acheter les DVD c'est déjà ça...
Puis il serra Judith dans ses bras.
-Salut ma grande !
-Fais un bon voyage, avec ou sans les Simpson !
-Et toi reste forte !
Judith hocha la tête. Travis regarda Malcolm et Okeoke.
-J'te serre pas dans mes bras, je vais retomber sur mes fesses !
-Héhéhé !
-Ciao, bonhomme !
-A plus, Travis !
Il serra Rachel contre lui.
-Continue à botter les fesses de tes copains !
-Ok !
Il se releva et vit Norbert et Lionel, tous contents, dans les bras l'un de l'autre et Lucy en larmes sur son mari.
-Ok... J'vous enverrais des cartes !
Au lieu de ça ils lui firent un gros câlin à quatre.
-Oulala... Bon ça y est je suis trempé !
Tout le monde ricana.
Travis s'éloigna.
-Au revoir tout le monde...
-Salut Travis !
-Bon courage à toi !
Jonathan, Estelle et les enfants arrivèrent en courant. Estelle se jeta à son cou.
-J'espère que t'as aimé la surprise !
-ARGH ! TU ME TORDS LE COU !!
Jonathan regarda tout le monde en souriant.
-On a juste eu un accident de voiture !
-C'était TROP COOL ! Cria Colin.
Etienne, Linda, Kenneth et les autres firent des gueules de trente kilomètres. « QUOI ?? »
Travis serra la main de Jonathan.
-Adieu, boss !
-Bon travail, Jim. Rentrez chez vous. Ce message s'autodétruira, etc etc !
Ils ricanèrent. Travis serra ses neveux contre lui.
-Tchao les gosses ! Vous êtes trop forts tous les deux !
-En plus on a pété la voiture ! Ricana Kate.
-Faudra que vous me racontiez ça ! Ca a l'air trop fort !
Travis se releva et s'éloigna aux côtés d'Alice.
-Au revoir tout le monde !
-Salut Travis !
Il partit dans le tunnel d'embarquement.
-J'espère que ça va aller... marmonna Travis.
-Mais oui. Tu vas travailler avec moi en plus !
-Super... Ou pas !
Ils ricanèrent.
-Je parlais pas vraiment de moi... Il s'en est passé des choses, ces derniers mois...
-Ah ? Comment ça ?

Le groupe se pressa devant la vitre qui montrait les avions sur leurs pistes de départ.
-On prendra l'avion un jour, papa ? Demanda Lily à Etienne.
-Je ne sais pas, ma chérie. J'ai jamais trop aimé ça moi...
-On essaiera quand même, pour aller voir Travis ! Assura Linda.
-Oui ça serait sympa... marmonna Etienne. Et si tout le monde venait à la maison pour qu'on fête le départ de Travis ?
Tout le monde regarda Etienne, étonné.
-Je dois aller chez le médecin, moi... accident de voiture ! Annonça Estelle.
-Nos filles viennent nous voir cet après-midi ! Refusa poliment Linus.
-On... peut pas, on a les courses à faire ! Sourit Norbert, désolé.
« Gros menteur, tu penses à la même chose que moi... » grommela intérieurement Lionel.
Kenneth regarda Etienne, embarrassé.
-Non merci.
Etienne hocha calmement la tête.
-Ok... Une autre fois, alors.




(Allez hop, la dernière chanson de la saison – Ne vous préoccupez pas des images, c'est la seule version correcte et audible que j'avais ! C'est pas ma faute, blamez Youtube !!)




There's one way out and one way in
(C'est un pas en avant, un pas en arrière)

Back to the beginning
(Retour à la case départ)

There's one way back to home again
(Il y a un chemin pour revenir à la maison à nouveau)

To where I feel forgiven
(Un endroit ou je me sentirais pardonné)

Travis et sa famille se dirigeaient vers l'avion, observés par Etienne et les autres.

What is this I feel, why is it so real
Qu'est-ce que je ressens, pourquoi est-ce si réel ?

What am I to say
(Que suis-je pour dire...)

Travis lança un regard vers l'aéroport. Derrière la vitre, tout le monde le saluait.
-Alice...
-Quoi ?
-Toi et le petit, vous m'avez vraiment manqué...
-Je sais ça, Travis... Vu ce que tu m'as raconté, je me doute bien...

It's only love, it's only pain
(C'est juste l'amour, c'est juste la souffrance)

It's only fear, that run through my veins
(Ce n'est que de la peur qui parcourt mes veines)

It's all the things we can't explain
(C'est toutes les choses qu'on ne peut expliquer...)

That make us human
(Qui fait de nous des humains)

Travis monta dans l'avion. Tous cessèrent de saluer.
-Voilà... Il est dedans... marmonna Etienne.
-On rentre ? Marmonna Linda.
-Bah... Je suppose, oui.
Chacun prit la direction de la sortie de l'aéroport. Linda chercha à prendre la main de Roland qui poussa son frère dans l'axe, de sorte à ce que lui prenne la main de sa mère.
Il refusa aussi de prendre la main de son père et marcha derrière eux.

I am just an image of something so much greater
(Je suis juste une image de quelque chose de bien meilleur)

I am just a picture frame, I am not the painter
(Je suis juste une esquisse, je ne suis pas le peintre)

Where do I begin, can I shed this skin
(Par où je commence, dois-je baisser le masque)

What is this i feel within
(Qu'est-ce que je ressens, au fond de moi...)

Kenneth regarda Judith qui le regarda.
-Quoi ?
-Rien, je me disais juste que... on pourrait laisser les enfants seuls avec Beth ce soir et qu'on pourrait... aller au restaurant.
Judith regarda les enfants puis regarda Kenneth.
-Pourquoi pas...

Lionel était serré contre Norbert.
-Alors maintenant tu m'aimes bien, c'est ça ? Soupira Norbert.
-Je te pardonne tes erreurs du passé, nuance ! Marmonna Lionel.
Norbert sourit.

-Moins vite !!! cria Estelle.
-T'es vache quand même ! Tu sais qu'on a eu un accident ! Grommela Jonathan.
Ils tenaient leurs enfants à l'arrière de la voiture de Linus et Lucy.
-Désolé mais la seule idée de revoir Charlie le week-end prochain me donne l'impression d'avoir à nouveau 25 ans !
-Moi aussi, j'avoue ! Ricana Lucy.

It's only love, it's only pain
(C'est juste l'amour, c'est juste la souffrance)

Quelques mois plus tard, Roland ouvrait la Pokéball que l'Académie de Célestia lui remettait.
Un Ptitard en sortit.
"Super ! Papa et maman avaient raison... Je suis content !"

It's only fear that runs through my veins
(Ce n'est que la peur qui court dans mes veines)

L'année suivante, Kate se vit offrir un Farfuret.
-Chouette ! Sourit la fille d'Estelle. Maman va être contente, elle va l'aider à faire des patates !

Un an après, Colin quand à lui se vit offrir un Noeunoeuf. Il regarda les six créatures face à lui. Elles sautillèrent joyeusement.
"J'vais faire péter plein de trucs en les lançant !"

It's all the things you can't explain
(C'est toutes ces choses que tu ne peux expliquer)

Lily soupira devant son pupitre.
"Ca m'ennuie tout ça..."
La Pokéball s'ouvrit, laissant sortir un Snubbull.
-Oooooh ! T'es trop mignonne !! Ooooh !
Elle serra le petit chiot dans ses bras.

David, 10 ans, était tout enjoué à l'idée de recevoir son premier Pokémon.
"Super ! Super ! Super !!"
La Pokéball s'ouvrit et laissa apparaître un Corayon.
-... Oh... Chouette...

That make us human
(Qui fait de nous des humains)

Plus tard, ce serait une autre vie, autre part, plus loin... Mais pas ici.
Plus tard, ce serait autre part, un autre moment, une autre situation.
D'autres personnes.
Etienne et ses amis allaient maintenant continuer leurs vies tranquillement. Laissant le flambeau à leurs enfants...

Laissant la place à la nouvelle génération...

FIN