Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Smirnoff, 3ème recueil de Domino



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 09/05/2009 à 19:41
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 08:00

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
172 – La terreur recommence
« L'amour c'est du pipeau
C'est bon pour les gogos »
(Brigitte Fontaine - Pipeau)



Estelle soupira.
« Je dois lui reparler... Je peux pas rester sans lui reparler. Mais je préfèrerais qu'il me reparle. »
Linus arriva aux côtés d'Estelle.
-Y aurait-il de l'eau dans le gaze entre toi et Jonathan... marmonna le britannique.
-Te mêleras-tu de tes oignons un jour ?
-Non, j'ai une fâcheuse propension à remuer ce que je n'aime pas voir en désordre.
-Bah alors va remuer ton mariage à toi !
-Mon mariage va très bien, merci pour lui... amena Linus.
-Hmph... Monsieur j'donne des leçons... pfff...
Elle repartit. Linus soupira.
-Et après on dit que c'est moi qui suis désagréable...
Linda avait repris Roland avec elle. Elle s'était étonnée de la mine déconfite de Judith quand elle était venue le reprendre.
Le gamin n'était pas très content d'être là. On ne leur disait rien sur son père. Et ces visites étaient désagréables, tout le monde était tendu, énervé, maussade...
Une doctoresse arriva enfin. Donna Bergman, le vrai docteur au service d'Etienne. Tout le monde se releva.
-Alors ?! Demanda Linda.
La doctoresse souffla.
-Votre mari est... sur une pente descendante. Si dans la semaine il ne se réveille pas, on peut considérer que... ce sera fini pour lui.
Linda tomba des nues. Roland s'étonna.
-Mon père va mourir ?!
-D'un autre côté, continua le docteur, il est relativement stable.
Linda secoua la tête.
-Alors pourquoi...
-Parce que l'irrigation de son cerveau est incertaine. Tout va dépendre de la semaine à venir. Si votre mari ne se réveille pas dans une intervalle de six à sept jours, son cerveau ne pourra pas reprendre une activité normale.
Linda porta sa main à sa bouche. Estelle semblait désespérée. Linus baissa la tête. Norbert sembla plus triste encore que ces derniers jours. Jonathan secoua la tête, affolé. Roland comprenait trop bien ce qui se disait. Kenneth était effondré, il se rassit carrément, transi d'horreur.
-Je suis confiante, Madame Smirnoff, mais... ne vous faites pas de faux espoirs... La probabilité est à... 50/50.
Travis poussa un énorme soupir.
-C'est pas possible, merde...
Linda se rassit, choquée.
-Il est un peu stable, juste entubé, alors vous pouvez aller le voir si vous...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, ils se levèrent tous.

Etienne était là, inconscient. Immobile. Ils étaient tous derrière la vitre de sa chambre à le regarder, tous absolument pétrifiés. Surtout Roland. Son papa était là. Là, immobile, intubé, allongé. Inerte.
-Seigneur... murmura Estelle. C'est pas possible... Je cauchemarde, là...
Jonathan restait impassible. Le docteur Bergman arriva. Travis l'arrêta.
-Excusez-moi... on peut l'approcher ?! Demanda t-il.
-Euh... seulement la famille directe, vous êtes trop nombreux.
Linda, Roland et Estelle entrèrent. Kenneth voulut entrer également. Le docteur l'arrêta.
-J'ai dit seulement la famille directe !
-Je suis son meilleur ami ! J'vous en prie !
-Désolée.
Kenneth resta à l'extérieur. Estelle regardait son frère dans cet état. Elle partit en commençant à sangloter.
Linda et Roland s'assirent et regardèrent Etienne, presque mort.
Linda semblait avoir envie de parler. Tout le monde observait la scène à travers les vitres transparentes.
Elle ne parla pas et se contenta de l'observer, comme médusée. Incapable de prononcer ou d'exprimer quoi que ce soit. Le seul spectacle de sa souffrance silencieuse était tellement insupportable qu'elle n'eut aucune réaction visible.
Travis alla rejoindre Estelle qui pleurait sur un banc dans un autre couloir.
-Ca va ?!
Estelle secoua la tête.
-Toute ma vie... Toute ma vie... j'ai... J'étais presque jalouse de lui, de... de l'amour que lui portaient nos parents...
Travis s'étonna.
-Et je m'étais jamais aperçue à quel point je l'aimais moi même !! Je veux pas qu'il meure comme ça !! Je veux pas !
-Mais il va pas mourir...
-Qu'est-ce que tu en sais ? Qu'est-ce que tu sais du futur, Travis ? Tu... Tu n'en as même pas !
Travis s'étonna.
-Tu passes ton temps à stagner, tu... Tu n'es plus bon à rien ! Je serais toi je me préoccuperais plus de savoir ce que je vais faire de ma vie plutôt que... de venir me rassurer avec tes conneries !!
Travis soupira et partit. Jonathan lui succéda.
-Alors... Faut pas te plomber le moral, mais faut pas non plus te rassurer... Hm. Bon à savoir.
-Est-ce que je t'ai dit qu'on se reparlait ?
Jonathan haussa les épaules. Estelle soupira.
-Si t'étais à la place de mon frère, tu ferais moins le malin.
-Il sent rien, il est bourré aux médocs, il est endormi.
Elle se leva, ulcérée.
-Connard...
Jonathan soupira.
-Bon... bah en rentrant je pourrais me rendormir sur le canapé. Ca me rappellera le bon vieux temps...

-Et donc j'ai dépassé mon chiffre de bénéfices de bien 50 % en moins d'un an. Résultat j'ai pu acheter une nouvelle maison largement plus spacieuse. En plus, « Travis Motors » est côté en bourse.
Etienne, Linus, Jonathan, Norbert, Lionel et Kenneth s'étonnèrent. Soirée Poker, alcool et cigares classique.
-Travis, je pensais pas avoir à dire ça un jour, mais... Je suis content que tu sois devenu aussi chiant ! Sourit Etienne.
Travis ricana.
-C'est tout un travail, le business. J'aurais jamais pensé être aussi content en le faisant.
-Toi qui était allergique au taf... marmonna Jonathan.
-Y'a une différence entre gérer une entreprise et porter des sacs de ciment ! Marmonna Travis. C'est vachement plus agréable et passionnant !
-Oh, allons Travis, il y a quand même quelques aspects de la chose qui sont embarrassants... esquissa Linus.
-Ouais, c'est vrai... Pas ceux qu'on pourrait croire en plus.

-Monsieur Smirnoff, vos nouveaux modèles vont être présentés au salon de l'automobile !
Travis plissa les yeux, visiblement très emmerdé.
-Hon...
-Euh, c'est important, Mr Smirnoff...
-Sur le papier ça a l'air marrant mais diner avec tous ces cons et faire le beau devant les journalistes c'est absolument inintéressant... Si seulement on pouvait en revenir à quelque chose de plus sympa genre buffet... Merde, on est juste des constructeurs, pas des aristos ni même des patrons bobos !
-Ce... sont les conventions... marmonna la collaboratrice de Travis.
-Ouais bah... Prévoyez-moi mon netbook et... au moins dix saisons des Simpsons, n'importe lesquelles sauf la 19 ! Elle est trop nulle !
-... Bien, chef...
-Ainsi que du thé glacé et des tortilla chips !
-Et vos dossiers, et votre discours ?
-Boarf, j'improviserais !!
La collaboratrice s'étonna mais se contenta de noter les prérogatives du chef.


Après demandes à des infirmières, Norbert découvrit que Lionel avait été isolé dans un couloir en impasse gardé par un gros taulier.
-Eh bien... C'est plus un hôpital, à partir d'ici, on entre dans le donjon, c'est ça ?
-J'vous ai rien demandé... grommela le type de la sécurité.
-Et encore heureux, pour répondre à une demande, il faut du vocabulaire... Ca va, Lionel ?
Le châtain soupira.
-J'ai tout dit à Linda.
Norbert s'étonna.
-Oh...
-Je me sentais tellement coupable ! Je sais que j'aurais pu faire quelque chose ! J'en suis persuadé, même...
Norbert soupira et s'assied à côté de Lionel.
-Quand... Léopold est parti... J'ai refait mille fois le passé dans ma tête.
-Doux souvenir...
-On ne peut rien changer. Ce qui arrive arrive. Parfois c'est irrémédiable, parfois non... mais comme dit la chanson : Qué Sera Sera.
Lionel sourit.
-John et Estelle sont toujours fâchés ?
-Hm... soupira Norbert.
-C'est tellement stupide... Tout ce qui se passe ici est stupide. On a du mieux pour Etienne ?
-Bah des nouvelles du moins... S'il ne se réveille pas d'ici une semaine c'est qu'il est foutu.
Lionel frissonna.
-Reste avec moi.
-Je suis là.
-Tout ça est... franchement horrible.
-Je sais. Ne t'en fais pas, je suis là.
-Oh, Norbert, tu pourrais... aller à la maison, chercher les rapports qu'on m'a sûrement faxé ?
-D'accord... Je vais aller faire ça. Ils te gardent encore longtemps ?
-Jusqu'à ce que je sois calmé...
-Hmph... Autant dire depuis que t'es né ! Sourit Norbert.
Le blond embrassa son mari sur le front.
-A tout à l'heure !
-Hm !

Linda restait là, à côté d'Etienne. Kenneth vint la rejoindre.
-Linda, tu devrais...
Elle ne réagit pas, livide.
-Tu ne veux rien manger, Linda ? Je peux aller te chercher n'importe quoi...
Roland restait, prostré, aux côtés de sa mère.
-Linda...
Kenneth regarda Etienne. Immobile, silencieux.
-Pour une fois qu'il se tait, on est tous à s'en plaindre... Dire que... Je lui ai demandé tant de fois de se taire... Et maintenant... J'voudrais tellement entendre sa voix... soupira Kenneth. Q... Qu'il se lève, là, et... Et qu'il se remette à me balancer des vannes... Qu'il nous en balance à tous... même ses fichus monologues éducatifs me manquent... Dis quelque chose, Linda...
Mais elle resta là, observatrice, sans autre forme de procès. Il respecta son silence.
-Tu sais quoi ? Je suis persuadé qu'à son réveil, la première chose qu'il demanda à voir ce seront ses Pokémon. Je le vois bien se réveiller et dire « Vous pourriez aller me chercher mon Capidextre ? »

-Parce que quoi ?
Jonathan soupira.
-Parce que je suis trop négatif. Je lui ai dit que son frère pouvait mourir, et elle m'a châtié...
-Ah bah moi j'lui ai dit que ça allait rouler et elle m'a envoyé chier... marmonna Travis.
Linus haussa un sourcil aux côtés de Lucy.
-Jonathan, il n'y a pas que ça, je suppose...
-Baaaah grosso modo si !
-John...
-Bon ok... j'ai ressorti les noms d'Irène et de Lise...
Lucy s'étonna.
-Ah bah voilà qui est fameux...
-Et j'peux savoir en quoi ?! Grommela John.
-Les situations ne sont pas très comparables ! Signala Linus.
-Bah si, c'est une affaire de peur de mourir. C'est pas vous qui sortez même pour un truc à la con avec la peur au ventre à chaque fois... Parce que vous avez juste peur que ça recommence. Mais ça je peux pas lui dire ! Ca, si je lui dis, elle me tue. Parce que le problème à Estelle c'est qu'elle aime le danger, mais elle aime pas qu'on la stresse.
-Surtout avec une ex-femme et une ex-fille... marmonna Travis.
Jonathan lança un regard meurtrier à Travis qui agita les mains devant lui.
-Tranquille, tranquille ! J'ai rien dit, ho !
-Ca voulait dire quoi ?
-Que tu devrais voir un psy, peut-être...
Jonathan allait lui casser la gueule mais Travis eut le temps de poursuivre.
-T'as toujours du mal à gérer leur mort, et là en voyant un autre mourant, forcément... Ca te rappelle ton ancienne famille. C'est pour ça que tu te sens obligé de tout le temps en appeler à elles.
Jonathan hocha la tête, calmé.
-Et comment j'me réconcilie avec elle ?
Travis soupira.
-Tu demandes à la mauvaise personne...
Jonathan regarda Linus et Lucy. Linus hocha la tête.
-Tu commences par diner avec le maître du conseil des quatre...
Lucy et Travis ricanèrent devant un John dépité.

Après un éprouvant voyage en avion ou il avait vu des tas d'épisodes des Simpson dont un à propos de voitures, Travis arriva au salon.
-Tiens, mais c'est le petit Smirnoff ! S'étonna un patron en le voyant arriver. Alors, Smirnoff, toujours aussi ambitieux ?!
-Je sais pas qui vous êtes, et d'une, et de deux ne me parlez pas, je suis d'humeur à licencier du personnel !
Travis continua à avancer, regardant les voitures et les inscriptions en anglais.
-Sont obligés de faire le salon à Londres... C'est navrant... Oh, Loïs, vous enverrez quelqu'un acheter des sachets de Thé écossais, au moins deux boîtes. J'ai une course à faire pour un ami.
-Monsieur, il me semble qu'une réunion du personnel...
-Laquelle ?
-Celle où.... Vous avez cité un épisode de South Park pour justifier une politique économique !
-Je continue à croire qu'en ne laissant entrer qu'un certain nombre de personnes dans les magasins, on se retrouvera avec un taux plein de ventes !
-Hm... dans cette réunion, nous avons aussi décidé que les courses pour les amis étaient un frein à la bonne activité...
-Loïs, Loïs, Loïs... vous préfèreriez travailler pour un connard du genre devant qui on vient de passer ?
-Assurément non, monsieur.
-Et moi aussi je suis très content de vous. Vous enverrez quelqu'un, alors.
-D'accord monsieur... Vous devez vous rendre aux stands, monsieur, pour signaler votre présence aux autres constructeurs...
-Je vais me contenter de faire un tour.
-Pas comme à Vienne, monsieur...
-Si, si, comme à Vienne !

-Chez Renault, nos voitures sont...
-C'EST DE LA MERDE !!!
Le type de chez Renault releva la tête et vit Travis dans la foule. Il soupira.
-Salut, j'suis là !
Il partit.

-Peugeot représente la qualité, la vitesse, la tenue de route...
-CA CALE TOUT LE TEMPS !!
La jeune femme s'étonna. Travis partit en ricanant alors que tout le monde était surpris.

-Chez Citroën, on s'assure que tous les clients...
-LA FINITON INTERIEURE EST TROP POUSSIVE ET PEU ERGONOMIQUE !
Le type repéra Travis et grogna.
-Bah quoi, on peut aussi faire des critiques constructives ! S'exclama le chef d'entreprise.

Travis en arriva à son stand et s'étonna.
-Quoi... Mais où est mon mini-circuit ?! Loïs !
Elle arriva au pas de course.
-Euuuh... Pas assez de temps ni de place. Ni de temps pour négocier une place !
-Bon... au moins ça tourne comme je l'avais préconisé. Ils aiment bien quand ça s'anime. Mais j'aurais voulu qu'on puisse les essayer dans le salon même.
-On a eu des problèmes au moment ou on leur a demandé de nous faire un circuit exprès dans le salon...
-Vu la taille du merdier je me doute qu'ils se sont mis en rogne...
-C'est en effet plus petit qu'on l'attendait.
-Néanmoins les visiteurs sont au rendez-vous.
-Trente minutes avant votre discours.
-Ok so Let's go to the buffet !
-Vous êtes sûr que votre discours a été bien traduit ?!
-Mais oui...
-Ca commence vraiment par « Hello, suckers » ?
-Ouais... Ca veut bien dire « Bonjour les crétins » ?
-... Je sens que le chef du service promotion va beaucoup crier dans les prochains temps...
-Il crie tout le temps, ça changera rien...

Au buffet, Travis se retrouva à côté d'un type qui semblait sélectionner avec minutie ses plats. Travis s'étonna en prenant des pommes dauphines. L'homme semblait être en plein dilemme intérieur. Travis soupira.
-Les tacos sont fourrés à l'arrache, prenez plutôt les sushis, ils trempent dans une sauce caramélisée qui est succulente.
L'homme regarda Travis, surpris.
-Oui, je... me fais avertir du menu avant de venir. Je trouve qu'un patron aussi patron soit-il ne devrait pas passer son temps qu'à patronner. Vous... comprenez... Faut bien profiter du buffet aussi...
L'homme eut un sourire énigmatique.
-D'aaaaaccord j'ai affaire à un tordu...
Travis tourna les talons alors que l'homme se servait des sushis.


Travis regarda son téléphone. Il se posait des questions. Des tas de questions. Sur son avenir notamment. Sur l'après tout ça. Parce que bien malgré lui, et paradoxalement, il avait repris goût à la vie en rejoignant tout le monde. Son ancienne vie lui manquait plus vivement encore maintenant qu'il avait retrouvé tout le monde. Il regrettait l'aisance, sa femme, son fils...
Et il réfléchissait de plus en plus à une proposition qu'on lui avait faite. Et il n'arrivait pas non plus à se le sortir de la tête.
Linda et Roland sortirent finalement de la chambre d'Etienne pour aller se rasseoir dans le couloir.
-Ca va, Linda ?
Elle secoua la tête.
-J'me doute... Ca va aller, t'en fais pas. J'suis sur que ça va très bien se finir cette histoire. Dans la vie, y'a une part de tragique... qui doit forcément être balancée par une part de bon. Avec tout ce que vous vous êtes pris sur la gueule, là, il va forcément arriver quelque chose de très bien dans les prochains jours. Si tu vois ce que je veux dire.
Linda sourit, les yeux tristes.
-Il faut...
Travis s'étonna.
-Il faut que je prévoie de contacter une agence de pompes funèbres... Au cas où...
Travis écarquilla les yeux.
-... et que... je... fasse au mieux pour... tenir le coup. M'y préparer du moins.
-Linda, non...
-Je veux pas me faire de faux espoirs...
-Linda...
Roland, observant tout ça, était tétanisé. Travis soupira.

-And so, to put it in a nutshell... Well, I just want to say that we fight to adopt Motorola as a car's firm. And thus, even if our phones doesn't have any wheel. I've finish.
Applaudissements pour le discours peu conventionnel. L'homme du buffet est là. Travis va voir Loïs qui sourit.
-Les investisseurs sont satisfaits, la courbe d'actions est en légère hausse... Mission accomplie !
-Cool ! On a mon thé ?
-Oui.
-Le Jet Privé est avancé ?
-Vous avez une heure d'interview avec la presse automobile...
-Génial, y'a une séance « A poil dans les fourmis rouges » comprise ?
-Ainsi que deux entretiens avec des patrons pour... se faire racheter.
-Aaaaaah ! Une demande de viol en public ! J'adore ça !
-...Je suis toujours aussi dégoûtée par votre façon de nommer ça...
-Pas au point de partir, c'est pour ça que vous restez et que je vous garde ! Allez préparer le retour et prenez un peu de bon temps.
Travis se sépara de Loïs. L'homme des sushis vint vers lui.
-Travis Smirnoff...
-Oui... Vous êtes qui ?
-En fait je suis venu vous parler.
-Et vous voulez me voir pourquoi ?
-75 kilos.
Travis haussa un sourcil.
-C'est mauvais, on a le même genre d'humour.
-Quel âge avez-vous ?
-Moi ? 23 ans.
-Quelle jeunesse, quelle fougue. Vous êtes devenu si vite PDG...
-J'ai acquis une grande expérience de la mécanique. J'ai eu de bons profs. Et surtout je suis motivé. Et par ailleurs, j'en ai rien à foutre de ce qui se passe autour. Résultats en un an, aucun licenciement de convenance économique. Qui dit mieux ?
-Moi, Herbert Schapska.
Travis manqua un battement.
-L... Le... Quoi c'est VOUS ?! Mais... selon les biographies, vous avez au moins...
-Je n'ai que soixante-sept ans, soyons modestes
-...Vous êtes le pape de l'auto ! Vous pourriez demander à tous les grands patrons ici de faire un striptease sur une barre de métro au cœur d'une banlieue chaude, ils le feraient !
Herbert ricana.
-Vous êtes incroyablement vivace. Ca ne m'étonne pas que vous en soyez à 35% de parts de marché.
-Vous savez que je me retiens d'investir pour éviter de vous dépasser ?!
-Ca c'est prétentieux. Et stupide.
-Oui je sais, pardon, mon père ! Qu'est-ce que vous me voulez, ô sainteté parmi les saintetés ?!
Herbert ricana encore.
-J'ai besoin d'un successeur. Un digne successeur. Vous savez que je n'ai jamais eu d'enfants...
-...et j'ai un respect infini pour votre fétichisme du pied féminin ! Assura Travis.
-Hm. Je veux que vous repreniez Mothorn Industries. Après mon décès.
Travis resta stupéfié.
-C... C'est bien à moi que vous parlez, là ? Vous n'avez commis aucune erreur ?
-Aucune. Il vous suffit juste de vous installer à New York.
Travis réalisa ce qu'on venait de lui dire.
-Ah ça c'est pas possible. J'ai une famille... Et ma femme aime trop Poképolis pour la quitter. Et je ne ferais jamais rien subir à ma famille pour le travail, d'autre que mon absence relative. De plus.... Je suis trop attaché à Poképolis, c'est mon pays d'origine. Tout refaire socialement autre part... ce serait trop dur.
Herbert acquiesça.
-Je vois. Je suppose que comme tous les imbéciles, vous changerez d'avis. Voici mon numéro et... Un cadeau pour sceller notre entente.
Il donna une Pokéball à Travis qui s'étonna. Il sortit le Pokémon : Un Draby.
-Ou... Ouah mais vous êtes dingue !!!
-Nuance, Travis. J'ai confiance en vous.
Herbert partit. Travis hocha la tête.


« Ce jour là j'ai pensé à Alice et à Vince avant tout... C'est pour ça que je voulais pas aller avec Alice au Brésil... Même si... Même si je savais que ça lui ferait plaisir, même si je lui ai jamais dit pour cette proposition, je pouvais pas faire en sorte qu'on change d'endroit, du moins je croyais que c'était communément ce qui s'était décidé... Ca va bientôt faire huit mois que j'ai pas vu Vince... Je m'attends d'un jour à l'autre à recevoir les papiers du divorce... Il faut que je le fasse. »
Travis appela son prochain employeur.
-Allô... Je suis bien aux entreprises Mothorn ? Yeah, can I talk to french dub service ? Thanks...

Norbert arriva chez lui.
-Alors, le fax...
Il vit des verres non finis sur la table.
-Léo ? Tu es là ?
Norbert s'étonna. Ils avaient dû venir ici sans débarrasser. Il vida les verres dans l'évier.
-Léopold, tu pourrais débarrasser au moins !
Norbert s'étonna.
« Attends...
DEUX VERRES....
CHEZ TOI...
(Léopold + Bi) + Deux verres + (Charlie + Gay) + Autres verres dans l'évier + Forte odeur suspecte dûe à la paranoïa..........
=... »
Norbert fonça vers la chambre de Léopold et ouvrit rapidement.
-HA-AH !!!
...personne.
-..... Oh.... Honte sur moi, là....
Il vérifia dans sa chambre. Personne non plus.
« Ca me rassure, ils ne sont pas là ! »
Norbert s'étonna.
« Pourtant ils devraient, ils m'ont dit qu'ils seraient ici... »
Norbert s'étonna de cet imprévu. En se rendant dans le bureau de Lionel, il trouva son carnet d'adresses personnelles. 45 ans de contacts. Ici étaient référencés tous les gens dont Norbert avait le numéro. Le document était des plus précieux.
« Ah ça c'est un monde quand même, Léopold sait qu'il n'a pas le droit de... »
Norbert vit soudain que rien n'était sorti du fax.
Du moins aucun document.
Norbert regarda la poubelle et vit alors le papier chiffonné. Il fut saisi d'un vif effroi.
Il s'empara du papier dans la poubelle.

Le cadavre dans la forêt est celui de JADE.
L'élève d'Etienne.
Tuée par un PTERA
Appartenant selon toute vraisemblance à ESTEBAN GALLHAGER.

Norbert s'adonna à un très rapide calcul dans sa tête.
Il se saisit de son téléphone.
Lionel ne répondit pas, son téléphone saisi par le vigile, et de toute façon éteint.
Linus non plus, éteint aussi.
Kenneth de même.
Jonathan aussi.
Lucy non plus.
Bon sang mais oui, les téléphones doivent être éteints par convenance dans les hôpitaux.
Norbert devait trouver quelqu'un d'assez idiot pour allumer son portable dans un hôpital.

-Nous disons donc à dans un mois ? Voilà, d'accord. Merci beaucoup ! Au revoir !
Travis raccrocha.
« Elle a une voix affreuse leur traductrice, et un accent à chier... »
Sonnerie.
La sonnerie de Travis c'est « Margaritaville » de Jimmy Buffett.
-Tiens... Norberto... Allô pépère ?
« TRAVIS !!! VA REJOINDRE LIONEL A L'ETAGE EN DESSOUS CELUI OU EST SITUE ETIENNE AU FOND DU COULOIR FACE A L'ESCALIER ! »
Travis attendit que son tympan se régénère.
-Kwa ???
« FONCE BORDEL !!! »
Travis courut au point-dit. Lionel s'étonna de le voir arriver en courant.
-Lionel, y'a Norbert qui veut...
-HEP HEP HEP, PAS DE TELEPHONE ICI, Vous vous croyez où, jeune homme ?!
Linus et Jonathan avaient suivi Travis, surpris par sa course.
-Qu'est-ce qui se passe ?! S'étonna Jonathan.
-Votre téléphone !
Travis entendit Norbert qui pleurait au téléphone. Lionel s'étonna. Travis sortit Scarabrute qui largua le vigile, puis il passa le téléphone à Lionel.
-Chéri, c'est moi !
« LIONEL ! LEOPOLD ET CHARLIE SONT PARTIS VOIR GALLHAGER !!! IL FAUT LES RETROUVER !!! OH MON DIEU !! »
Lionel écarquilla les yeux. Il regarda Travis, Linus et Jonathan.
-Vous trois, avec moi ! Charlie et Léopold sont en grand danger !!
Linus s'étonna.
-Quoi ?!
Lionel grommela.
-Ces crétins sont allés voir Esteban Gallhager pour venger Etienne !! Je les aurais crus cons tous les deux mais à ce point là...
Linus tomba des nues.
-Bon sang, on prend ma voiture !!
-On prévient personne ?! S'étonna Travis.
-On s'en tape putain ! Les gosses vont se faire étriper ! On a assez d'un comateux ! Grommela Jonathan.

Dehors, il faisait grand soleil.