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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 09/04/2009 à 21:35
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:50

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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155 - Vocation
« De loin tu sembles fort et grave, plus que les garçons de ton âge, comme lorsque tu étais enfant. »
(Etienne Daho, Boulevard des Capucines)



-C'est là.
-Vous êtes sur ? demanda Etienne. Je sais pas si je pourrais…
-Mais si. Tu vas voir. Ca va passer comme une lettre à la poste.
L'homme frappa à la porte alors que le petit Etienne, 8 ans et demi, frissonnait. Nicéphore entra avec lui dans la salle de classe.
-Oh, Monsieur Cole… C'est pour…
-Oui, voilà. Les enfants, je vous présente Etienne Smirnoff !
Le gamin semblait apeuré devant les étudiants de troisième année à l'académie de Mérouville. Ils devaient bien avoir 11 ou 12 ans.
-Les enfants, Etienne a été choisi dans sa classe pour vous donner le cours de rattrapage sur les attaques à plusieurs frappes. Sujet qui a visiblement été mal compris vu vos notes aux devoirs.
Les élèves semblèrent ennuyés qu'un gamin de cours préparatoires vienne leur faire cours.
-Euh…
Au pupitre, Etienne ne semblait vraiment pas rassuré.
-Euh… Il y a longtemps, un monsieur qui s'appelle Robert Mando a découvert que certaines attaques forçait le Pokémon à frapper plusieurs fois de suite. Il a appelé ça les attaques à répétition… On en compte un grand nombre mais on en différencie deux grands types : Les attaques qui frappent plusieurs fois consécutives comme Combo Griffe ou Poing Comète, et les attaques continues comme Ligotage et Siphon…

-Merci Etienne !
-A plus, Etienne !
-C'était bien, Etienne, merci !
Le gamin sourit et se tourna vers son professeur.
-Ils ont aimé apparemment…
-Tu as été très bien. Tu es sur de vouloir faire professeur ?
-Plus que jamais ! J'ai adoré ça !
-Et tes parents…
-Ah ça je sais pas du tout… Je leur en ai jamais parlé !
-Tu devrais y réfléchir sérieusement.
Etienne acquiesça.


-Bon, Dimanche c'est Dimanche. Je tape mes rapports, vous faites vos devoirs !
Dexter et Jade hochèrent la tête et rejoignirent les autres élèves. Etienne se dirigea vers la salle informatique de l'école préparatoire de Charbourg.
« C'est le moment de percer Hannibal Lecter et Angelina Jolie à jour !! »

Ce dimanche, Charlie avait décidé de le passer chez ses parents afin de laisser l'appartement à Léopold et sa copine. La perspective était loin d'enjouer Charlie mais c'était ça ou les avoir elle et lui à l'appart en même temps. Et ça, ça aurait imposé trop de souffrance à Charlie. Et un peu aussi à Léopold. Léopold était plus important que Charlie aux yeux de Charlie.
On frappa à sa porte alors qu'il faisait ses devoirs. Il se retourna vers sa sœur Marine.
-Yo, frérot…
-Tiens… Qu'est-ce que tu fais là ?
-Visite aux parents… Et toi ? Je te croyais avec Léo !
-Bah non… Pas ce dimanche.
-Oh je vois… dispute de couple ?
-Très drôle… Non, il a une copine !
-Et pas toi ? C'est bête…
-Contrairement à toi et Christine, je n'ai pas souhaité me caser dès mes seize ans !
-Bah voyons, traite-nous d'opportunistes aussi !
Charlie soupira. « Quel caractère de merde… Et il paraît que c'est de famille ! »
-Sérieusement, t'attends quoi pour avoir une copine ?
-Que tu sortes de ma chambre. A ce moment là j'aurais la révélation et je crierais le nom de ma bien-aimée qui apparaîtra sous mes yeux !
Marine haussa les sourcils.
-Tu fumes quoi ? J'veux la même chose !
-Va au diable !
Marine sortit en ricanant.
-LA VOISINE ! cria Charlie, ce qui fit éclater de rire sa sœur.
-Elle a 73 ans j'te rappelle ! cria celle-ci en retour.

Etienne observait sur Internet.
« Dexter Stone… et Jade Moravia sont bien des élèves de l'académie… »
Etienne plissa les yeux.
-Mais ils n'y sont plus depuis un an… marmonna le professeur.
Il sortit son portable par réflexe. Il aperçut un point noir à côté de l'heure.
« Hm… Bof… Pixel mort. »
Il fit plus de recherches. Mais elles ne le menèrent à rien. Seule cette absence depuis un an était étrange.
« Comment ont-ils fait pour s'inscrire comme élèves ? Enfin bon, rédigeons ces rapports… »

-Professeur ?
Coralie acquiesça en aidant Erwan à mettre sa cravate.
-C'est ce qu'il veut faire plus tard, oui…
Erwan s'étonna.
-Tu es critique littéraire et moi policier… Comment il a eu une idée pareille ?!
-Je suppose qu'il aime l'école…
Erwan plissa les yeux.
-Ca ne me plait pas trop…
Coralie s'étonna.
-Les professeurs ont une bonne situation, Erwan… Je trouve ça bien qu'Etienne ait une vocation !
Erwan semblait dubitatif.
-Tu ne peux pas non plus dire que tu es innocent là dedans… marmonna Coralie.
-Comment ça ?!
-Erwan, nous avons le seul enfant de la ville qui sache par cœur l'ordre de passage des Pokémon sauvages dans Mérouville et qui tienne un calendrier sur la migration des Pokémon oiseaux ! Tu lui as passé ton virus de la connaissance, pas étonnant qu'il ait envie de s'immiscer dans cet univers !
-Mais… Coralie, professeur !
-Tu préfèrerais qu'il désamorce des bombes ?
-Qu'il fasse quelque chose d'utile ! Professeur c'est tellement… anodin !
-Si ça t'intéresse, je suis critique littéraire et Estelle veut faire éleveuse !
-Vous êtes des femmes, c'est différent !
Coralie soupira.
-Excuse machiste bidon…
-Etienne ne fera pas professeur. C'est un métier inutile, sans ambition et sans saveur. Je ne veux pas que mon fils s'ennuie toute sa vie. Quand il sera à l'académie, on verra ce qu'il en est, mais je refuse catégoriquement !
Coralie haussa les sourcils, inquiète.


-Allô ?
« Etienne ! J'ai eu peur ! Ca fait une semaine que tu n'as pas appelé ! »
Il se mordilla les lèvres.
-Linda, tout va bien ?
« Parfaitement bien, oui… Je dine avec nos amis au moins trois fois par semaine, les enfants sont adorables… »
-Lily ne fait pas trop de problèmes ?
« Non, et David commence à devenir propre ! Et toi, tes élèves ? »
-Oh, le schéma classique ! faussa Etienne en riant jaune.
« Je comprends. Roland est chez Malcolm, désolée… »
-Oh, c'est pas grave, je rappellerais plus tard… Je t'aime, Linda. J'ai hâte que ça se termine.
« Moi aussi, chéri. Ca va être très agréable de rester à la maison à ne rien faire… »
-Si tant est que s'occuper de trois enfants soient des vacances !
Il l'entendit rire. Un sourire malheureux se forma sur son visage.
« Bon, Etienne, je te laisse, ta sœur va arriver, je dois préparer les apéritifs… »
-Des nouvelles de Travis ? demanda Etienne.
« J'en ai de John mais lui filtre mes appels et je n'ose pas vraiment aller le voir… »
Etienne soupira.
-Le pauvre… Bon, à plus tard Linda.
« Bon courage ! »
Etienne raccrocha et se mit à pleurer.
« Je sais pas si je pleure à cause… d'elle ou des deux zigotos bizarres qui m'attendent, mais… »
Il s'en retourna à la salle des rapports sans penser un seul instant que l'éloignement pouvait être la raison de son trouble.

Lucy apporta du thé glacé à Charlie qui s'entrainait dans le jardin.
-Merci, m'man !
-J'ai vu ton carnet de notes, mon chéri. Félicitations !
Charlie sourit.
-Je parie que tu pensais que le fait d'habiter loin de la maison ferait baisser mes notes !
-Oui, en effet !
Charlie sourit, amusé par le manque de tact de sa mère. Elle repartit à l'intérieur. Marine arriva pour observer son frère. Charlie la regarda. Sa sœur avait vraiment l'air suspicieux.
-Quoi ?
-… Rien…
Charlie haussa les épaules.
-Aeropique !
Heledelle fonça sur Mackogneur.
-Contre-le avec Poing Karaté !
Charlie regarda sa sœur.
-Tu veux t'entrainer avec moi ?
Marine soupira et se leva face à Charlie. Elle sortit Canarticho. Charlie garda Heledelle.
-Cru'Aile !
La majestueuse hirondelle de Charlie fonça vers Canarticho.
-Tranche-Nuit !
Canarticho contra l'attaque du Pokémon de Charlie.
-Et Faux-Chage !
L'attaque repoussa Heledelle. Charlie hocha la tête.
-Pas mal, sœurette !
-Tout à l'heure, papa voulait la boîte à outils pour réparer l'étagère dans la cuisine…
-Ouais, elle est à côté de ma commode !
-Je pensais qu'elle était encore sous ton lit…
Charlie blêmit.
-Tu comptes le dire aux parents un jour ? demanda la sœur de Charlie.
Charlie baissa la tête et la secoua.
-Charlie…
-Leur dit rien, s'il te plait !
-Charlie, tu ne pourras pas leur mentir éternellement !
-Pour l'instant je peux !
-J'imagine que tu as un petit copain…
-…Pas… Pas vraiment…
-Tu couches avec Léopold ?
-Quoi ?! Mais NON !
-Tu es amoureux de lui alors.
Charlie resta muet, embarrassé. Linus sortit de la maison.
-Charlie, j'aurais besoin de l'aide de ton Mackogneur pour réparer l'étagère, mon garçon !
-O… Ou… Oui P'pa !
-Vous vous disputez ?! s'étonna le père.
-Nan !
-Pas du tout papa, on discute magazines ! assura Marine.
Charlie lui lança un regard noir.
-Ah bon. Je préfère ça. Dans cinq minutes, Charlie, hein !
-Oui papa, t'inquiète !
Linus retourna dans la maison. Charlie regarda sa sœur, ulcéré.
-J'ai dit « Magazine », pas « Brokeback Magazine » !
Charlie souffla, lassé.
-T'es vraiment… chiante !
-Je dirais rien, Charlie.
Il regarda sa sœur.
-Je m'en fous que tu sois… gay ou autre chose, ça m'intéresse absolument pas, mais…
-Marine, tu sais comme moi que si jamais les parents le savent… Même papa, il aura beaucoup de mal à faire semblant longtemps de s'en foutre ! Et maman… Oh mon Dieu ça serait terrible !
Marine acquiesça.
-Je veux pas les perdre ! geignit Charlie au bord des larmes. J'y vais. A tout à l'heure…
Marine hocha la tête, soucieuse.

Etienne ne cessait pas d'écrire. C'était indispensable à sa bonne santé mentale. Il tapait comme un forcené sur le clavier. Il pensait à des tas de choses. A sa femme, à ses enfants, à sa sœur, à son demi-frère, à ses amis…
Sa paranoïa fonctionnait contre lui. Il avait peur de deux gamins, qui au demeurant n'avaient montré aucune hostilité à son égard. Ils étaient juste étranges.
Oh et puis merde.

Linda eut un petit moment de silence. Etienne se mordilla les lèvres, attendant sa réponse.
« Tu ne pouvais pas me dire ça un peu plus tôt ?
-Qu'est-ce qu'il a ?! demanda Estelle, intriguée.
-Il vient de me dire que… ses élèves c'étaient genre mes premiers élèves à Johto. Ils sont bizarres, quoi !
-Oh… Il a qu'à les mater !
-D'accord avec elle ! »
-C'est plus compliqué que ça… marmonna Etienne.
« Allons, Etienne, c'est juste le fait de te retrouver tout seul qui t'embête.
-Bébé, va ! »
-Dis à mon idiote de sœur de creuser ses rides !
« Pas besoin, j'ai mis l'interphone…
-Je t'aime aussi, frérot !
-Bon, Etienne, contente-toi de finir ce service et après tu auras la paix. Ou es ta motivation du début ? »
Etienne acquiesça.
-T'as raison…

Etienne buvait un café. Coralie arriva dans la cuisine.
-C'est aujourd'hui que tu passes le concours d'agrégation ?
-Hm…
-Bon courage, mon chéri. D'après Muriel, Sherman a eu beaucoup de mal…
-Oui mais… Je ne suis pas Sherman !
-En effet mais tu dois garder à l'esprit que tu n'es pas non plus très rassuré !
-Ouais pas faux… M'man…
-Oui mon chéri ?
-*m'appelle pas chéri j'ai 19 ans, m'man !*
Coralie leva les yeux au ciel.
-Qu'est-ce que tu penses que papa aurait pensé si j'étais devenu professeur ?
Coralie resta silencieuse un moment.
-Du bien, beaucoup de bien. Ton père aimait beaucoup ce métier là. Je pense que s'il avait pu… Il serait devenu enseignant !
-Oh… Ouais. C'aurait été bien… Il va être l'heure.
-Bonne chance, Etienne !
-Ouais…
Il partit. Coralie regarda une photo d'Erwan.
-Ne m'en veux pas, mais moi je préfère qu'il « s'ennuie » toute sa vie plutôt qu'il fasse un « métier d'homme » !
Elle caressa la photo, nostalgique.


Repas du soir chez les Winchester.
-La voisine a encore déposé ses ordures devant le muret… marmonna Lucy.
-J'irais la menacer d'une plainte au civil tout à l'heure ! acquiesça Linus.
Charlie regardait sa sœur, fébrile. Marine mangeait tranquillement.
-Ca fait combien de temps déjà que Charlie vit avec Léopold ?
Charlie en lâcha ses couverts.
-Bientôt deux ans, signifia Linus.
-Ouah, bientôt deux ans, marmonna Marine. Il a pu s'en passer des choses dans cet appartement…
Charlie devint rouge comme une tomate.
-Moi tant que ses résultats n'en pâtissent pas… marmonna Lucy.
-Oh, Christine a appelé ! sourit Linus. Ce sont des jumeaux, deux garçons. Elle les ramènera pour le congé de Mai, si vous voulez les voir…
Charlie et Marine acquiescèrent.
-Je n'aurais jamais cru que ça me réjouirait à ce point d'être grand-père ! J'espère que vous ne démériterez pas tous les deux !
-Ah ça non, marmonna Marine en regardant Charlie, amusée.
Charlie regarda sa sœur, ulcéré.
-Eh bien, papa, puisqu'on en est à parler de nos systèmes de reproduction respectifs, laisse-moi complimenter maman sur la tendresse de ses rognons !
Lucy, Linus et Marine restèrent stupéfaits. Charlie regarda tout le monde et continua à manger ses rognons.
-Succulents, vraiment ! Il faudra que tu me passes la recette, je VEUX les mêmes !
Linus plissa les yeux.
-Dheu… La conversation te gênait, mon grand ?
-Nan, tout baigne, on mange, tu évoques le destin de l'utérus de Marine et de mes test…
-Charlie, pour l'amour du ciel ! jura Lucy.
Charlie cessa.
-En attendant, qui a regardé le dernier épisode de Desperate Housewives ? demanda l'adolescent.
-Ca devient nul depuis qu'elles sont toutes arrière-grand-mères… marmonna Marine.
-Hm ! acquiescèrent les parents.

-Charlie… Je peux… ?
-Entre, P'pa…
Linus ferma la porte derrière lui.
-J'ai discuté avec Marine…
Charlie tressaillit.
-Ah…
-Oui, parce que ton comportement à table était étrange… Même ta mère était surprise, c'est vrai que tu n'as jamais été très facile, et que tu as tendance à parler un peu fort, mais là…
-Je suis désolé… si je vous ai offensés…
-Oh je t'en prie, ricana Linus, garde ça pour quand je serais dans la tombe !
-Papa…………
-Pardon, pardon…
-T'as que 51 ans, pas de quoi fantasmer sur le caveau familial ! soupira Charlie en souriant.
Linus hocha la tête.
-Enfin bref… Je ne voulais pas dire que tu devais à tout prix avoir des enfants au plus vite ! Ce serait mesquin de ma part de te pousser à… l'abattoir !
-Euh… T'es marié depuis 30 ans si on comprend la pause divorce… Ca doit pas être si terrible !
-Ca ne veut pas dire que tu dois forcément le faire aussi. Pareil pour les enfants.
Charlie hocha la tête.
-L'important c'est que tu sois heureux.
-Je suppose, oui…
-Tu es heureux, en ce moment ?
Charlie plissa les yeux.
-Plus ou moins…
-Alors dans ce cas tout va bien !
Linus sortit. Charlie poussa un gros soupir de soulagement. « J'ai cru qu'elle avait cafté ! »

Etienne avait fini ses rapports.
Mais il ne les envoya pas à la centrale. Le fait est que ses élèves n'étaient même pas inscrits au registre de l'ordinateur.
Il se les envoya à lui-même, sur sa boîte mail.
Objet des mails : « Si je venais à disparaître »
-Glauque mais efficace ! soupira Etienne.
Il ferma les fenêtres et s'assied. Il repensa à sa carrière d'enseignant. Avait-il perdu ce fluide qui lui permettait de maîtriser ses élèves, ses nerfs tout court ? Devait-il se laisser impressionner ?
« Ce sont peut-être juste deux élèves étranges qui ont trafiqué leurs dossiers… »
Il hocha la tête.
« De toute façon je n'ai pas d'ennemis. Enfin pas d'ennemis officiels. Je dois rester calme, et leur montrer qui est le patron. Jouer au plus malin. S'ils veulent faire quelque chose contre moi, qu'ils le fassent. Quoi que ce soit, je suis assez expérimenté pour m'en sortir seul. Et au pire… J'aviserais. Mais c'est pas le moment de chialer ou de faire la fillette. »
Il se leva et alla chercher ses élèves.

Etienne, à un enterrement, aux côtés de Linda, des enfants dont David qui avait quelques mois à l'époque, et de Jasper.
-Jools Siviter était un membre aimé de la communauté d'Atalanopolis et de Hoenn toute entière. C'est avec regret que nous le voyons partir pour le Mont Memoria, pour l'éternité.
Linda regarda Etienne, impassible.
-Ca va ?
Etienne hocha la tête, inexpressif.
-Bizarrement… oui…
Les Pokémon de Jools furent laissés à partir dans les bois sous le regard d'une femme blonde assez âgée.
-Ouah… marmonna Jasper. Si j'avais su qu'un jour ce genre de chose arriverait…
Etienne observa les nombreux élèves de Jools qui étaient présents. Rien que des hommes. Etienne plissa les yeux.
-Hm… C'est triste mais on n'y peut rien.
La femme blonde approcha de Jasper.
-Merci d'être venu.
-Mes condoléances, Madame Siviter…
Elle approcha d'Etienne.
-Mes condoléances… marmonna ce dernier, gêné.
-Vous ne plaisantiez pas quand vous disiez que vous étiez mal à l'aise avec la mort… Linda…
-Mes condoléances madame…
-Vous êtes bien aimable.
Elle partit.

Linda regardait Etienne sur le chemin. A l'arrière, Roland et Lily se disputaient alors que David dormait dans son siège auto.
-Je sais ce que tu penses !
-Je sais aussi que tu sais ce que je pense… marmonna Linda.
-Ce n'est pas ma faute !
-Tu es le dernier à lui avoir parlé. Tu as quelque chose à me dire ?
-Nan !
-Etienne…
-Je ne pouvais pas prévoir qu'il allait réagir comme ça mais ça n'est pas ma faute enfin !
-Tu avais l'air tellement embarrassé devant sa femme !
-Si tu savais ce que je sais tu aurais été encore plus embarrassée que moi, Linda !
-Jasper aussi avait l'air de te faire la tête…
-Jasper a toujours voulu qu'on se pacse, me voir marié avec trois enfants ça a dû lui faire un choc !
-Tu n'as rien à te reprocher ?
-Je me sens très propre, c'est pas tout le monde qui peut en dire autant !
Linda grimaça, suspicieuse.
-On ferme le dossier ! soupira Etienne.


-Les enfants, on va au centre Pokémon et demain on continue !
Dexter et Jade suivaient Etienne, l'air fatigués.
-La rédaction n'était pas trop dure ? demanda Etienne.
-Si, très, marmonna Dexter.
-Horriblement compliquée ! grommela Jade.
Etienne hocha la tête.
-Ah ça c'est marrant, j'ai regardé les sujets, j'ai pas souvenir d'une rédaction…
Dexter et Jade relevèrent la tête, étonnés.
-Enfin bref, je suppose que vous n'avez pas trop envie de parler de ces partiels !
-Non, pas trop… marmonna Dexter.
-Tant mieux parce que ça ne s'appelle pas des partiels mais des contrôles continus !
Jade regarda Dexter, furieuse. Dexter plissa les yeux.
-Aaaaah ! J'ai hâte d'être à demain !
-Si le jour se lève… marmonna Dexter.
-Oh, je suppose qu'il se lèvera ! Je vous ai parlé de ma nouvelle lubie ? J'ai décidé de dormir avec mon Capidextre !
Dexter plissa les yeux.
-Je dois être un peu Poképhile dans l'âme ! J'espère que ça ne vous choque pas, il faut être ouvert, nan ?
Etienne sourit.
« C'est ça, Smirnoff. Pousse-les dans leurs derniers retranchements… Mais pas trop quand même ! »

Charlie vint voir sa sœur qui allait partir.
-Tu leur as rien dit, hein ?
Marine s'étonna.
-Non, je m'attendais à ce que tu le fasses.
-Tu peux pas comprendre…
-Ah ça non, mais je sais ce que c'est que de cacher quelque chose à la famille qui soit su après. Quand les parents ont appris que j'avais vécu chez des amis sans leur dire, ils ont été très fâchés. Tu devrais leur dire maintenant.
Charlie soupira. Marine ajouta :
-Tu sais que j'ai dit à une de mes amies qui t'avait vu à l'anniversaire de Christine que tu étais maniaco-dépressif !
Charlie haussa les sourcils.
-Eh bah elle m'a crue ! Elle a fait genre « Ah oui, mais ça se voit ! »
Charlie baissa la tête.
-Laisse-moi deviner. Tu es fou-amoureux de Léopold. Hein ?
Charlie soupira, sentant les larmes lui venir.
-C'est… C'est plus fort que moi. Quand je le vois, je me sens tellement complet, tellement… bien. Quand on est tous les deux, j'ai pas le temps de déprimer, je pense à lui par réflexe et tout va mieux. Les rares moments où il me touche je suis aux anges…
-Mais il ignore complètement ton existence alors que vous vivez dans le même appartement… conclut Marine.
Charlie hocha la tête.
-Des fois je me demande ce qu'il pense exactement de moi…
Marine sourit.
-Beaucoup de bien. Ce qui explique qu'il ne t'ait jamais… « remarqué » !
Charlie sourit.
-Un jour, peut-être… sourit Marine. Il faut que j'y aille. Bon courage, Charlie !
-Ouais… On va essayer…