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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 12/02/2009 à 21:13
» Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 03:24

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 56: Folie des grandeurs
Dans le laboratoire, les sirènes étaient moins puissantes que dans la Bulle, mais néanmoins, elles restaient audibles et ponctuaient nos investigations de leur ton morne et strident. Je me trouvais face à un ordinateur semblable à celui qui ornait le coeur du système de lancement des missiles, celui-là même que nous avions piraté dans les ruines de Regice. Sauf que là, Silver était avec moi.
Bizarrement, je sentais que l'ambiance allait changer du tout au tout. Encore une intuition de dresseur sans doute.

"Oh oh, fit la voix de Nero. Ca, ca dépasse tout ce que j'ai vu jusqu'à présent dans le panthéon du "Ca craint !".
-Développe, répondis-je distraitement alors que je tentais de rentrer des codes au hasard dans l'ordinateur...
-Igor et Tito étaient bien figés dans le temps quand nous avons pris l'ascenseur ?
-Pourquoi cette question", demanda le professeur...

Avant de lâcher un terrifiant "Oh mon Dieu..."

Me retournant pour constater de quoi il en retournait, je ne pus que rester pantois devant le regard effrayé de Nero et du professeur, plongé sur les cadavres des gardes qu'Agathe avait tué. Me rapprochant un peu de leurs corps, je ne pus que retenir un haut-le-coeur. Bien plus que la carrure de nos geôliers, ces gardes en étaient la copie conforme. Mais ce qui me révulsait le plus, c'était la manière dont leur corps était parcouru de spasmes violents...

"Ecartez-vous, il va..."

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Nero n'eut pas le temps de finir sa phrase. Mais nous étions déjà hors de portée lorsque les corps sans vie explosèrent littéralement, libérant leurs entrailles fumantes qui se désagrégeaient comme si elles avaient été trempées dans de l'acide.

"Y'a que moi qui trouve choquant de voir exploser deux humains morts qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à deux êtres bien vivants que nous avons laissé de l'autre côté du tube de l'ascenseur ?
-Et je crois que tu n'as pas vu le meilleur, lança Xavier derrière moi."

Plus fort et plus écoeurant que toute cette viande bouillant de l'intérieur, je demandais à voir. Xavier regardait au travers d'une petite fenètre qui donnait sur l'intérieur. Accompagné des élus psychique et temporel, je ne tardais pas à le rejoindre.

L'endroit où nous étions aurait pu être comparé au nid d'aigle de deJones. En dessous, un vaste ensemble taillé dans la roche, vraisemblablement encore en dessous du niveau de la mer, était recouvert d'une série de capsules dans lequels trônaient des formes allant d'une énorme villosité de la taille d'un poing en passant par des formes vaguement humanoïdes, pour enfin se finir de l'autre côté de la paroi, par des répliques conformes de Tito, Igor et du médecin qui m'avait fait ma prise de sang le premier jour... Tous nous regardaient sans nous voir. Agathe en était révulsée, alors que Megan regardait tout celà avec un infinie tristesse.

"Ils l'ont fait... lança t'elle d'une voix parcourue de honte, plus que d'une réelle gène
-C'est ce que je pense ? demandais-je sans oser prononcer le mot....
-Oui, réenchérit-elle... Ce sont des clones, des clones humains..."

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Le choc fut immense pour moi aussi. Le professeur, scientifique avant tout, regarda la chose d'une manière un peu moins dégoutée, mais tout de même franchement intrigué.

"Ca explique ce qui s'est passé, commença t'il...
-Vous voulez me dire que le garde qui s'est répandu en une flaque d'entrailles à mes pieds avait vraiment besoin d'une raison pour faire ça ? fis-je dégoûté.
-Le clonage humain n'en est, à ma connaissance, qu'au stade très expérimental. C'est même interdit sur presque toute la surface du globe. Ces gardes n'étaient que des bombes à retardement, organismes instables voués à mourir bien plus jeunes que leurs originaux. Des rats de laboratoire à taille humaine en somme."

Le professeur avait cerné le problème. On avait dépassé l'éthique pour en arriver à la pratique. C'était... écoeurant.

"Ce ne sont pas des cobayes, professeur, corrigea Megan, ce sont des expériences. Les cobayes sont des animaux qui existeraient sans le laboratoire. Tous ces clones ont été conçu ici à partir de rien...
-Mais, c'est impossible, s'étonna Sorbier, ils ne peuvent pas être autant en avance sur ce domaine.
-Pourtant ca explique le niveau mental de Tito, le regard vide de sentiments qu'ont les médecins quand ils nous donnent les pilules... Avec un peu de chance, ils doivent avoir au plus un ou deux jours de souvenirs... Les deux jours qu'ils ont passé en dehors de ces incubateurs... La plupart du personnel qu'on a cotoyé devait faire des tâches simples. Et pour cause, ce sont les scientifiques qui travaillent ici qui ont créé leur cerveau, comme un ordinateur en somme...
-Mais même le plus puissant des PC n'est qu'un télégraphe face à notre cerveau... Comment ont ils pu ? "

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La remarque d'Agathe, qui venait enfin de relever la tête, ayant pendant tout ce temps retenu cette irrésistible envie de vomir qui nous prenait tous plus ou moins, transforma toutes ces questions en un véritable débat éthique.

"Les intelligences artificielles ont un potentiel énorme, continua l'élue venimeuse, à l'aise dans le domaine de l'informatique. Mais elles ne peuvent battre les humains que sur des tâches simples. Gagner une partie d'échecs, calculer la racine treizième d'un nombre à cent chiffres,... C'est du gâteau pour eux. Mais plus on complexifie leurs tâches, plus il est facile pour un gamin de trois mois de leur mettre une raclée monumentale. C'est déjà énorme qu'ils aient réussi à faire marcher Igor et Tito.
-Ils n'ont pas trois mois non plus... la corrigea Nathan.
-Tu n'imagines pas tout ce que nous prenons en compte comme paramètre quand nous marchons, Nath... continua l'experte es corps Humain et informatique pointue. Gravité, position de départ du pied, angle de lever, distance entre le point A et le point B, estimation de la force à donner pour faire ce mouvement, libération de l'énergie contenue dans le corps pour faire tout ça... Et encore, tu n'imagines pas tous les mécanismes qu'on a pour tenir en équilibre... Il y'a même des données dont on ne sait rien mais auquelles on s'adapte sans les connaître. Va expliquer à un PC qu'il doit s'adapter à une donnée qu'il ne peut pas comprendre...
-Et je te corrige, fit Megan, ils ont à peine trois mois. C'est écrit noir sur blanc sur cet écran..."

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Megan était partie se mettre devant le grand écran que j'avais quitté lorsque les cadavres avaient explosé. Elle jonglait entre les dossiers des différents cas et...

"Eh, comment tu as débloqué la sécurité ? l'interpellais-je en me rendant compte de tout ce qu'elle avait du faire pour accéder à ces dossiers.
-C'est pas ton souci pour le moment. Regarde plutôt ça. Ils ont réussi à créer un clone adulte capable d'assumer les fonctions basiques du cerveau en trois mois. Là où la nature met plusieurs dizaines d'années."

Je jetais un coup d'oeil rapide à tous ces noms, ces dossiers, ces statistiques. Voir l'être humain ainsi ramené à des données mathématiques me rendait malade.

"Premier sujet créé, Tito. Dégénerescence mentale prononcée. Perd tout potentiel sur les fonctions annexes, trois heures après sa sortie de l'incubateur, lisait Megan.
-Deuxième sujet créé, Igor, problème de dégénerescence mentale contourné, mais au prix d'une espérance de vie diminué d'un tiers, continuais-je.
-Et c'est quoi leur espérance de vie à la base ? demanda Nero, encore en train de contempler ce qui restait des gardes...
-Six mois de vie pour Tito, quatre pour Igor. Possibilité de lui implémenter des souvenirs remontant jusqu'à trois ans de manière semblable à un humain, continua Megan, sans sourciller."

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"Sous-titre, je parle pas le scientifique, fit Nathan encore en train de contempler le carreau, "fonctions annexes", "implémentation de manière semblable", c'est du charabia...
-Ca veut dire qu'on peut leur faire croire qu'ils ont vécu des choses via leurs souvenirs tout comme un humain se rappelle de son passé par ces mêmes souvenirs, expliqua Agathe. Quand aux fonctions annexes, c'est tout ce qu'on apprende nous même. Ca va de lire, jusqu'à ce qui te permet d'arrêter de porter des couches... Va voir pour les docteurs, s'il te plaît."

D'un clic, Megan arriva au dossier des docteurs, dans cette ambiance de plus en plus morbide.

"Troisième sujet créé, Docteur Radek Lubalebski. Capacités mentales importantes, 130 au test de QI, similaire au modèle humain dont le cerveau avait été testé de son vivant. Capable de pratiquer la médecine généraliste, de rentrer une série de données sur un rapport informatisé, possède un vocabulaire semblable à celui d'un homme... Du... durée de vie..."

Megan s'arrêta là. Derrière, Xavier s'impatienta.

"Et ben quoi, lis-le... fit-il d'un ton exacerbé.
-Durée... de vie... trente-six heures... terminais-je."

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Dans la pièce, une ambiance morose venait de tomber.

Agathe rompit la première le silence:
"Je crois que cette fois-ci, je ne pourrais plus me retenir, désolé.
Je te suis, ajouta Megan en quittant promptement le siège à roulettes devant l'ordinateur..."

Parties au coin toilettes du laboratoire, les filles nous laissèrent entre nous. Le professeur discutait avec Alex pour ne pas qu'il ait à supporter de telles abominations tout seul. Xavier lui, ne semblait pas loin de rejoindre les filles dans leur idée de récurage stomacal. Quand à Nathan, il restait là. La main collée au carreau, dans un mouvement d'infinie tristesse.

"Nath', ca va ? demandais-je. Tu as l'air perdu.
-Je cherche l'âme de ces clones.
-Et alors ?
-Je m'y connais en âmes. Les spectres sont tous des âmes errantes... Mais comme tu l'as dis, je suis perdu, perdu dans le vide.
-Ce ne sont pas des hommes, fit Xavier d'un ton contrit, c'est ça ? Ce sont des machines.
-Ca explique pourquoi Tito et Igor avaient une aura si discrète quand je les ai vus... Six mois de vie... Je croyais que ca venait de la perte de mes pouvoirs, expliqua l'élu des spectres, mais c'est juste que la seule âme qu'ils ont, ils se la sont forgés durant leur si courte existence..."

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Alors, la timide voix d'Alex, encore trop jeune pour avoir à endurer tout ça, se leva:
"Comment ont-ils pu faire ça ? "

Instictivement, Nero lâcha un soupir, tandis qu'une la main de Sorbier serra encore plus fort celle du petit Alex, qu'une larme mouilla la joue de Nathan et que le poing furibond d'un Xavier serré alla frapper l'un des murs avec violence, pour décharger, chacun à sa manière, toute cette haine de l'être humain que nous venions d'accumuler en si peu de temps.
Revenant toutes deux des toilettes installées dans ce bâtiment, les filles eurent un regard apeuré en nous voyant...

"On dirait que vous avez vu la mort, commença Megan.
-T'es pas tombée loin, expliquais-je. On a juste vu ce que ça donnait de se prendre pour un Dieu créateur avec ses semblables."

Xavier avait la main en sang. Megan se précipita vers lui en voyant tout ce rouge. Le mur qui avait reçu le coup, lui, ne se portait guère mieux.

"Imbécile, tu t'es fait ça comment ? sermonna t'elle en commençant à arracher un bout de la manche de son maillot pour servir de bandage.
-T'es pas ma mère, non ? répliqua Xavier, la repoussant instantanément.
-Ca va, fit-elle, je me faisais juste du souci. On est au beau milieu d'un complexe ultra protégé, je te rappelle, et on fuit. Excuse moi de m'inquiéter.
-Oui, ben, j'ai parfois l'impression que ca te gênerait pas tant que ça."

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Ca y'est, tout le monde se rappelle que Megan a débloqué le système informatique en 30 secondes ? très bien, on va pouvoir lui poser la question du "comment ?"
Mais alors que cette question me traversait l'esprit, Megan ne me laissa pas une seconde pour la poser.

"Bon très bien, fais comme tu veux, mais en parlant de cet endroit, on doit voir un dernier truc avant de partir.
-Ah, non, ca suffit, on a déjà eu assez d'horreurs comme ça. On se tire, maintenant."

Xavier sauta du bureau où il était assis, se dirgeant droit vers l'ascenseur.

"Attends, tu vas où ? demandais-je.
-Me barre, marre de ces investigations macabres, je m'évade moi.
-Tu vas pas partir tout seul quand même ? s'insurgea Agathe, c'est de la folie.
-Ca va, je vous renverrai l'ascenseur, au sens propre du terme. Merci pour tout les gars, rajouta t'il en levant sa main par dessus son épaule pour nous saluer. Je me débrouille tout seul."

Il appuya sur le bouton de fermeture de la porte et tapa le code de l'entrée.

"Si tu te tires maintenant, non seulement tu mourras bêtement, mais tu ne sauras rien de ce qui nous menace !"

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La porte se ferma,... mais fut retenue au dernier moment par la main de Xavier. Elle se rouvrit alors que tout le monde avait les yeux fixés sur celle qui avait prononcé tout celà: Megan, encore une fois.

"Tu as trente secondes pour me convaincre, lança Xavier.
-Ca ne vous a pas paru bizarre qu'il y'ait tant de clones imparfaits dans ces murs ? Même si Sento est dirigée par un monstre, et croyez-moi, je sais de quoi je parle, il n'est pas stupide. S'il y'a eu autant de brouillons, il y'a une bonne raison..."

Xavier était toujours dans l'ascenseur, écoutant la harangue de Megan sans rien dire. Encore une fois, elle avait raison.

"Des centaines de brouillons, une seule oeuvre, murmura le professeur. Très dégradant pour tous ces "brouillons" humains, mais ca se tient.
-L'oeuvre serait l'arme ultime dont deJones a parlé ? demandais-je.
-On est venus pour ça à la base, rajouta l'élue de la Terre, dont la voix était désormais couverte de sanglots. Ce serait stupide de repartir sans savoir quel est ce péril qui nous menace tous... C'est de ça dont il s'agit. Sento sait créer la vie. Et à tous ces cobayes, il peut la retirer.
-Je croyais que ce n'étaient pas des cobayes, commença Xavier, au fond de la cage d'ascenseur, mais des expér...
-Arrête de jouer sur les mots, et surtout, ARRETE DE JOUER AVEC MES NERFS !"

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Un tremblement agita la salle. Une tasse de café froid, laissée à l'abandon pendant l'évacuation, tomba du meuble sur lequel elle avait été posée dans l'urgence et se brisa, répandant son contenu odorant.

Megan avait parlé...

Xavier sortit enfin de l'ascenseur. Mais il ne jugea pas bon de s'excuser envers la jeune fille, qu'on devinait particulièrement mal à l'aise.

"Quand... quand tu auras vécu ce que j'ai vécu, commença t'elle, tu sauras que plus rien n'a d'importance à tes yeux. Alors meurs idiot ou admets enfin que je peux avoir raison, je m'en moques. Mais ne m'oblige pas à te tuer de mes mains."

C'était dit. La larme à l'oeil, elle se retourna. Je ne savais ce quel cadavre elle cachait dans les placards de son coeur, mais Sento n'était pas extérieur à tout ça. Quand elle se retourna à nouveau vers nous, elle était devenue la Megan froide et calculatrice que nous connaissions... Froide, mais efficace.

"Bon, retournons à cet ordi et cherchons ce chef d'oeuvre. La sécurité ne va pas tarder à trouver un moyen de rentrer par ici sans passer par cet ascenseur."

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"Elle n'aura même pas à chercher ça, constata Nero.
-Pourquoi tu dis ça, demandais-je, inquiet.
-On avait coincé la porte pour qu'elle reste ouverte, Xavier ne s'est pas donné ce souci en ressortant."

En effet, alors que je me retournais vers la cage, je pus voir partir l'acenseur vers les abysses. Vers, je le savais, la Bulle où un contingent n'attendait que le petit habitacle en verre pour remonter vers nous.

"Et après c'est moi la fille qui fait foirer tout vos plans d'évasion, constata Megan. Enfin, je ne dirais rien. Si ce n'est que j'ai trouvé ce qu'on cherche.
-Je peux arrêter le temps si vous voulez proposa Sorbier.
-Laissez tomber professeur, ca arrêtera l'ascenseur, mais ca arrêtera aussi le courant dans la machine. On n'aura plus rien à voir, expliqua Agathe."

Le temps était désormais compté. A nouveau, me pris-je à penser... Laissant l'ascenseur repartir, nous nous concentrâmes sur l'écran. Ce qui l'ornait était au delà de ce que tout mot pouvait exprimer.

"C'est quoi au juste ? commença Nathan.
-Le projet ICARE... Et si tu veux à nouveau des sous-titres, commença Megan, ca s'appelle une merde noire..."