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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 07/02/2009 à 22:58
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:36

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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134 - La rencontre...
« Je suis l'idole qui empêche de dormir
Qui prend la vie des hommes et des femmes, sans un regard »



-Encore travail ce matin…
Alice soupira en regardant Travis.
-On retourne à Unionpolis. Laboratoire sous l'église, aménagement d'un nouveau couloir.
Travis soupira.
-Je déteste cet endroit.
-Moi aussi… Mon père étant un fervent catholique…
-Ton père continue de me regarder bizarrement.
-Je sais aussi… Désolée pour ça.
-En tout cas mes amis t'aiment bien.
Alice haussa un sourcil.
-C'est… amusant que tes amis aient 10 ou 20 ans de plus que toi…
-… Ca ne m'amuse pas, mais bon… Je les aime bien, c'est tout.
-Oh allez, tu as 20 ans, tu devrais sortir avec des gens de ton âge !
Travis soupira.
-Ca me tente pas.
-Tu sais que moi j'ai une bande d'amis à Rivamar !
-Ah oui… Je les aime pas trop tes amis…
-Vraiment ? Eux ils t'aiment bien !
-Ah ?
-Bah ils m'ont dit qu'on allait bien ensemble !
Travis acquiesça.
-Je sais pas trop. Ils sont un peu trop… superficiels.
-Parce que toi tu es compliqué peut-être ?
-Tu lis mes pensées.
Alice soupira en souriant. « C'est pas faux… »

Etienne arriva au travail en sifflotant. Jimmy l'approcha, fébrile.
-Hey, Jamesounet ! Comment ça va ?
-Euh… Le directeur veut vous voir, Etienne !
-Oh-ho… Qu'a-t-il capté cette fois ? Je mange pendant les pauses ? Je m'exerce au ukulélé ?
-… J'y vais avec vous, ça risque d'être…

Etienne sortit de l'entrevue, énervé et tapant contre un mur.
-J'aurais dû vous prévenir… soupira Jimmy.
-UNE REUNION AVEC DES COLLEGUES DU MILIEU STRATEGIQUE POUR S'ACCORDER SUR LES PROGRAMMES ??? JE DETESTE MA VIE !!!! JE VEUX UNE EUTHANASIE TOUT DE SUITE !!!
-Oulala… Vous allez loin, là !
-Pourquoiiiiii ! Pourquoi moi ? Pourquoi avec des collègues ?!
-Vous avez passé de joyeuses fêtes ?!
-Ouiiiii…
-Fran m'a offert une ceinture. Regardez !
Etienne baissa la tête.
-Fantastique. Mieux si votre braguette était fermée mais fantastique !
Jimmy se ravisa, ulcéré.
-Etienne vous pourriez être plus discret !!!
-Désolé ! La seule idée de me mélanger avec des collègues… Brrr !
Une secrétaire lui passa devant.
-Et la culotte, c'est pour les chiens ?! grommela le professeur de stratégie.
-Mais j'en porte pas !
Etienne et James la regardèrent avant qu'elle ne parte en courant, gênée.
-Oh nooon ça me reprend ! J'ai envie d'insulter tout le monde !!
-C'est… impressionnant…
-Un peu comme votre cravate. C'est quoi cette couleur ?!
-Je croyais que vous aimiez cette cravate !
-Mais oui c'est vraiiii en plus !!! rhololololo….
-Moi qui comptait vous offrir la même pour Noël…
-Mais je porte pas de cravate !
-Raison de plus ! Ca vous en ferait une !
-Je peux pas faire cours dans ces conditions !
-Quoi ? Mais les élèves…
-Vous avez du temps libre ce matin ?
-J'ai… Je comptais corriger des copies !
-Vous allez faire cours avec moi !
-… C'est la proposition la plus osée qu'on ne m'ait jamais faite… balbutia le jeune professeur.

Cynthia, 12 ans.
Elle alla au bureau des stocks, quelques jours après son obtention ratée de Pokémon. Une grosse dame brune l'accueillit.
-Oh, Cynthia, entre !
-Bonjour, madame Figg.
-Tu es là pour ton Pokémon, hein… J'ai entendu parler de ça toute la semaine, mon Dieu quelle histoire. J'avais presque envie de te donner un des miens !
-C'est gentil, madame Figg.
-Bon. On a reçu ton Pokémon.
Cynthia s'empara de la Pokéball, les yeux pleins d'espoir.
Elle l'ouvrit et en sortit… Un Rozbouton.
-…
-Oh ! Elle est adorable !
-…Oui… Oui c'est vrai.
-Voilà, Cynthia, il ne te reste plus qu'à signer ces papiers !

Maison Karashina à Argenta, Kanto.
A la maison, Cynthia tomba sur sa mère, une grande aristocrate glaciale.
-Bien, chéri, j'ai une réunion avec les Baker. Leur cuisine est tellement sale… Oh, Cynthia, comment était ta journée ?
-Eh bah…
-Fantastique. A plus tard !
Elle partit sans plus de procès. Cynthia alla voir son père.
-Bonjour papa.
-Hm. Bonjour ma chérie… Tu es ravissante aujourd'hui.
Cynthia hocha la tête.
-Encore plus ravissante que d'habitude…
Cynthia hocha encore la tête.
-Ta mère sera dehors très longtemps… Ca te dirait qu'on aille prendre un bain, tous les deux ?
L'atmosphère prit un tour malsain que même Cynthia, en tant que fillette, pouvait ressentir. Son corps entier bourdonnait de gêne. La nausée la prenait dans tout le corps à la seule idée…
-Non papa…
… à la seule idée que ça recommence.
-Allez. Ca ne prendra pas longtemps. Comme d'habitude, hein ?
-Papa, non…
Le père prit sa fille par le bras.
-Allez…
-Papa non ! Papa…


Elle ouvrit les yeux, douloureusement fermés. Son regard gris laissait voir une profonde tristesse. Les années n'avaient rien effacé. Elle avait parfois l'impression d'entendre sa voix, et sa propre voix continuant à crier.
Cynthia Karashina était maintenant une femme. Une femme qui avait des ambitions, elle ne s'en cachait pas. Si elle paraissait parfois folle, à elle aussi s'appliquait la maxime « Toute mauvaise personne a une bonne raison d'être mauvaise. » Elle ne pouvait plus reculer. Son plan impliquait tellement de force qu'elle s'y jetterait corps et âme. Elle savait que ce qu'elle faisait avait un sens. A ses yeux du moins.
Elle toqua à la porte de la maison. Un jeune garçon lui ouvrit.
-Oui madame ?
-Ton père est là ?
-Oui madame. Je vais le chercher ?
-Ce ne sera pas nécessaire…
Elle ouvrit une Pokéball et en sortit un Electrode.
-Porte ça vers ton père. C'est un cadeau !
-Euh… Ok !
Le gamin prit l'Electrode dans ses bras et se dirigea vers l'intérieur de la maison. Cynthia tourna les talons. Le gamin s'approcha de son père qui le vit, étonné.
-Junior, mais…
-C'est la dame !
La maison explosa derrière une Cynthia impassible.
« Un de moins. Ca n'en fait plus que SEPT… »

La salle était remplie de professeurs de stratégie de toute la région. Etienne soupira dans son coin. Jimmy étant professeur d'élevage, il n'avait pas pu entrer. « Si seulement il savait mentir !! »
-Tiens ! Qui je retrouve !
Etienne regarda le type, en veste de motard et jean.
-On se connait ?
-Vous ne vous souvenez pas de moi ? Lucien Marsh ! La faculté de Doublonville ! Tintin !
-Ah oui… Vous aviez traité ma femme de salope, je vous ai écrasé une cigarette sur la gueule et on a sympathisé !
-Voilà ! En quelque sorte. Je me suis reconverti dans la stratégie quand je suis arrivé à la faculté de Joliberges.
-Joliberges… Le nom me donne envie de dégueuler !
-Les gamins l'appellent Jolie Gerbe !
-Mignon… Prenez place, j'mords pas.
-Oh… Merci. Je pensais que vous me demanderiez de partir.
-J'ai besoin de compagnie sinon je vais péter un câble…
-Toujours aussi peu fan des réunions, hein ?
-Ouais… Ca me saoule mignon.
-Quoi de neuf à part ça ?
-Marié deux enfants. Et vous ?
-… Les trois premières saisons étaient bien mais après…
-Non, je suis marié et j'ai deux enfants !
-Ooooh… Nom d'un Pijako, vous n'avez pas chômé… Ca devait y aller à la maison !
-Merci d'être aussi… sensible ! acquiesça Etienne.
-Oh ça va… Je dois présenter un dossier, moi.
-Ah oui ?
-Sur un élément du programme qui doit être intégré.
-Les concours de T-Shirt mouillés ?
Lucien éclata de rire.
-Nan. La prise en charge des dresseurs autistes.
Etienne s'étonna.
-Ah…
-Le deuxième enfant de ma sœur est atteint du syndrome d'Asperger.
-Oh… désolé…
-Ca va, mais bon… J'essaie de faire en sorte que les professeurs de stratégie admettent que l'autisme est un handicap qui permette le dressage. Vous le savez peut-être…
-Oui oui… Les autistes sont encore interdits à l'enseignement. Mais il y a des autistes très autonomes qui peuvent dresser des Pokémon. Et les Pokémon sont capables d'appréhender nos maladies mentales.
-Voilà. C'est ce que je voudrais faire comprendre à ces gens. Au comité supérieur de Stratégie surtout. Poképolis est un état tellement intolérant envers les handicapés…
-Bon courage, ces cons sont à peine capables de faire voter un amendement sur la mise en place d'une machine à café propre devant nos salles alors pour votre truc…
-La tuile…

Travis nivelait le sol de la nouvelle galerie du laboratoire de Mercure.
-Tu fais du très bon travail, Travis.
-Travis, travail… J'suis né avec quoi.
Mercure ricana.
-Je voudrais te faire une proposition, Travis.
« Nous y voilà… »
-Hm. Quoi ?
-Voudrais-tu être mon bras droit ?
Travis regarda Mercure, surpris.
-Je sais même pas ce que vous faites ici.
-Tu veux le savoir ?
Travis regarda Mercure, dubitatif.
-Euh… Ouais… Enfin, juste comme ça ?
-Je fais des tests sur le magnétisme du Mont Couronné.
Travis s'étonna.
-Tu as remarqué que j'avais un Tarinorme.
-Oui…
-Eh bien moi j'ai remarqué que le Mont Couronné émettait une polarité très puissante sur la région de Sinnoh. La Team Galaxy veut juste l'utiliser à son profit.
-Dans quel but ?
Mercure regarda Travis.
-Alors ça… Même moi je l'ignore.
-… Je vois.
-Alors ? Ma proposition t'intéresse ?
-Euh… Pas trop, non !
-Ce n'est pas grave. C'est pas comme si on tuait ceux qui en savent trop.
Travis geignit. « Si ça se trouve c'est ce que vous faites ! »

-Et c'est donc pour ça que je suggère que l'attaque Nœud d'Herbe soit dite dans les manuels comme similaire à l'attaque Balayage, mais elle est Plante au lieu d'être Combat !
Smirnoff et Marsh bâillèrent.
-Une heure pour expliquer ça !
-Mon Dieu, j'ai cru que j'allais faire une descente d'organes ! soupira Smirnoff.
-Et maintenant, Monsieur Lucien Marsh nous présente… Un séminaire sur les enfants autistes et l'école.
-J'y vais…
-Bonne chance !
Lucien descendit et se plaça devant le pupitre.
-Mesdames messieurs, mes chers collègues…
« Plutôt mourir que dire ça un jour devant des gens ! » songea Smirnoff.
-Comme vous le savez, les enfants handicapés ne sont pas reçus dans nos écoles de dressage. C'est un véritable problème. Nous ne faisons que les rejeter un peu plus, comme ils le sont déjà des écoles normales. Les instituts sont pleins à craquer et l'enseignement y est sommaire. Nous sommes le dernier pays au monde en matière d'enseignement des enfants handicapés. Le gouvernement a même fait voter des lois interdisant strictement aux enfants handicapés de se présenter à n'importe quelle école. Je sais que nous ne pouvons pas, ici, faire reculer le gouvernement, mais… Sur le cas des enfants autistes, des plaintes ont été reçues et examinées. Je pense que si le comité faisait une légère pression sur le gouvernement, des autistes soignés pourraient accéder à une formation de dresseur. Je vais vous exposer en plusieurs points en quoi cela pourrait être bénéfique pour notre société et notre système et aussi comment cela pourrait s'organiser. Vous allez voir c'est très simple.

Le voyage itinérant de Cynthia se passa très, très mal. Son professeur itinérant était un jeune gringalet à lunettes un peu dingue qui passait son temps à parler d'insectes. Un Scout attardé quoi.
-Et vous voyez, les Aeromite adorent pondre dans les cadavres ! Intéressant, hein ?
Quant à la camarade de Cynthia…
La jeune fille brune déchira la robe de Cynthia.
-Oups ! Désolé, j'avais pas vu que c'était accroché à une salope qui drague le prof !
Cynthia soupira. Elle n'avait rien fait et cette idiote… Enfin bon…
A quinze ans seulement, Cynthia avait des envies irrépressibles.
De tuer.
Tout ce qui bougerait.

Fin du voyage itinérant. Ouf. Retour à la maison.
-Te revoilà, Cynthia… marmonna sa mère en buvant un verre d'on ne sait quoi. Ou étais-tu pendant tout ce temps…
-En voyage it…
-En voyage ! Ou ça ? Paris ? Londres ?
Pression.
Force.
Montée d'adrénaline.
-Maman, tu m'écoutes ?
-Bien sur ma chérie que je sais combien ça coûte ce genre de chose…
-T'ES CONNE OU TU LE FAIS EXPRES, SALE PUTE ???
La mère de Cynthia regarda sa fille, hébétée.
-Jeune fille, tu ne me parles pas sur ce ton, OK ? Tu sais ce que j'ai sacrifié pour t'élever ?!
-Et moi, tu sais ce que j'endure ?! Tu sais ce que papa m'a fait ?!
-Qu'est-ce que je t'ai fait ? demanda le père, étonné, affalé sur le canapé.
Cynthia regarda son père, frissonnant de courage.
-Tu… Tu as abusé de moi !!
La mère leva les yeux au ciel.
-Allons bon. Dans ta chambre, Cynthia.
-Mais maman, c'est vrai ! Il… Il m'a caressée ! Il…
-Je m'en charge ! Va dans ta chambre.
Cynthia monta, en larmes. Elle entendit sa mère décrocher le téléphone.
-Oui…
Cynthia resta à proximité des escaliers pour entendre.
-C'est l'hôpital psychiatrique de Clémenti-Ville ? C'est pour faire interner notre fille… Oui elle a de très graves problèmes, elle divague complètement, la pauvre...
Cynthia écarquilla les yeux.
Du sang s'y injectèrent.
En elle se rompit quelque chose.
Sa limite…


Travis retrouva Alice.
-Il faut que je me change, j'suis tout sale et en sueur… Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Parce que tu es… sexy ?!
-… Alice… Hmph… Je viens d'apprendre ce qu'ils font dans ce labo.
-Ouah… Attends… Si c'est de la drogue, j'veux pas savoir !
-Je préfèrerais que c'en soit, ce serait plus simple de voir jusqu'où ça va nous mener.
-C'est quoi alors ?
-Des expériences sur le magnétisme du Mont Couronné.
-… C'est tout ?
-Ouais. Mystérieux, hein ?
-… Ouais… Ca t'intéresse vraiment, tout ça ?
-Bah oui. Si ces types ont des plans pour le monde, il faut savoir quels plans et s'ils sont mauvais.
-Tu ne pourrais pas être comme les gars de ton âge ? Aimer la bière et le foot ?!
-J'aime la bière… Et tu aimes les scènes de vestiaire au foot. On se complète bien !
Alice sourit.
-Tu te prends tellement la tête que des fois ça me fait peur…
Travis regarda sa petite amie.
-Je fais ce que je peux pour garder la tête froide. C'est pas simple.
Alice hocha la tête.

-Pour finir… Dans cet état ou nous nous prétendons des modèles de tolérance, nous devrions montrer plus de respect pour les handicapés. Au moins leur ouvrir les portes. Au moins commencer par… les autistes. Et puis on verra.
Pas d'applaudissements. Etienne tenta de commencer, mais personne ne suivit.
-Humiliation, solitude, frustration… Première étape pour devenir Serial Killer ! Vous applaudissez un jour dans une salle de conférence et le lendemain vous saignez des prostituées… soupira le prof.
-Euh… Un avis ?
-Mon avis c'est que vous êtes idiot, Mr Marsh ! s'écria une dame du comité.
Rires dans la salle. Etienne leva les yeux au ciel.
-Et après on m'demande « Etienne, pourquoi t'aimes pas les gens ? » Et j'ose jamais répondre « Baaaaah pasqu'ils sont cons ! »
-Euh… Madame… avec tout le respect que je vous dois…
-D'abord laissez moi vous dire que j'ai moi-même un fils trisomique ! Il est en institut, et ils s'occupent bien de lui. Parce que croyez-moi, il est ingérable.
-Mais…
-Les placer dans nos écoles ? Impossible ! Par ailleurs, nous avons eu cent fois ce débat. Vous êtes nouveau, c'est ça ?
-Euh, je…
-LAISSEZ-PASSER ! MARRONS CHAUDS, PISTACHES, HOT DOGS ! Blagues douteuses, humour approximatif, calembours en tout genre...
Etienne dévala la salle et se rendit sur scène.
-Je m'en occupe. Repose-toi, Marie. Enfanter Jésus t'as épuisé, et lui donner ce nom hispanique débile va traumatiser des générations d'américains !
-… Ok… Pas de conneries !
-Tu me connais !
-Justement !
-Hem Hem… Cylons, Cylonnes et autres personnages de Battlestar Galactica !
Salle abasourdie. Etienne soupirant, confus.
-Pardon. C'est l'émotion. Habitants de la terre, je suis porteur d'un message d'amour et de liberté !
-Faites moi sortir ce con ! soupira la chef du comité.
-En matière de con j'aurais du mal à vous surpasser. D'autant que vous en avez un vrai... là ou j'irais pas fouiller !
-Comment osez-vous…
-Excusez-moi. Je suis handicapé, j'ai des difficultés à trouver mes mots. Malheureusement je suis aussi professeur de Stratégie donc je dois être là. Dommage pour vous, madame l'enfanteuse de trisomiques !
-Oh, ne me prenez pas de haut !
-De bas, alors, mais j'espère que Vous, vous avez mis une culotte !
Rires dans la salle.
-Bon, ou en étais-je. Ah oui. Les autistes à l'école. J'ai un ami qui a une fille autiste. Il l'a adoptée il y a trois ans. C'est lui et les amis de son club qui lui fait la classe, parce qu'il n'a pas confiance en les instituts. Sa fille était dans un foyer, c'était plutôt horrible pour elle.
-Je ne vois pas le rapport…
-Vos rapports à vous par contre, on voit ou ils mènent…
-Grossier personnage !
-Pas plus grossier que la garce qui renie son gamin au point de ne même pas avoir honte de l'avoir placé en institut !! A croire que vous n'avez pas d'enfants et que vous mentez effrontément devant tout le monde pour vous débarrasser de nous !
-Quoi ? Je… Je n'ai pas à avoir honte ! Et je ne mens pas !!
-Je me doute, faut une âme pour ça !
-Foutez-moi le camp !!
-Pas avant d'avoir fini. Moi j'ai deux enfants. Un petit garçon et une petite fille. Ils sont tout pour moi. Même avec un handicap, je les aimerais toujours.
-Vous ne savez pas ce que vous dites, ces enfants sont intenables.
-Oh croyez-moi je comprends. Mon Pachirisu aussi était intenable. Votre minou doit l'être aussi pour engendrer tout ça.
La directrice du comité se leva.
-Ca suffit, descendez de cette estrade ! Laissez de vrais intervenants parler !
-Parler de quoi ? Faut-il instaurer Charge comme une attaque tactique ? Y'a-t-il deux T à Atterrissage ? Faut-il règlementer l'usage de Surchauffe ? Coupe Psyko, attaque Psy ou Psychiatrique ? Enfin, madame !
-Ce sont des questions de fond !
-Garantissez-moi qu'une requête sera jointe au gouvernement et je me casse !
-Non !
-Vous êtes une immonde insensible !
-Moi je signe… soupira un vieux.
-QUOI ???
-Enfin, Martine… T'as pas d'enfant, t'as plus de trompes depuis les années 80 ! Tes mensonges à la con ça va cinq minutes, mais reste sérieuse, merde !
Stupéfaction de la salle. Etienne et Lucien eurent un soupir de soulagement.

-Vous avez été incroyable !
-N'est-ce pas ! Je tiens la forme, on dirait.
Lucien acquiesça.
-Je… Je vous remercie. Très sincèrement.
-Oh, le plaisir était pour moi. Désolé pour votre neveu.
-Vous n'avez pas à l'être. C'est un garçon plein de vie, au fond. Il est dans son monde. Il faut savoir communiquer avec lui, c'est tout. Et vous avez raison : Même avec un handicap, on les aime. Je vais essayer de devenir un bon oncle pour ce petit.
-Bonne chance.
Lucien partit. Etienne s'en retourna vers l'académie.
-Pfouuu, qu'est-ce que c'était chiant tout ça…

Jonathan, entouré par Elekable et Magnezone, regarda Léopold qui semblait épuisé.
-C'est toi qui as tenu à venir, je te rappelle !
Autour de lui, ses Pokémon également avaient l'air fourbu.
-On fait une pause. Nourris tes Pokémon et si tu te sens encore prêt, on reprend.
Léopold hocha la tête.

Cynthia soupira et s'arrêta en pleine forêt, comme ça, sans raison.
Elle sortit ses Pokémon. Carchacrok, Roserade, Lucario, Milobellus et Spiritomb. Elle s'assied sur une souche et regarda ses Pokémon qui se regroupèrent autour d'elle.
-Bon. C'est tout proche. Ca va arriver. Cet instant ou nous serons enfin réunis. Ou tout sera plus simple. Ou je serais enfin lavée de tout ça… De toute cette peine.
Elle se releva.
-Bon. Il faut l'avertir…
Elle sortit Archeodong et frappa trois coups. Pour une raison qu'elle ignorait, sa joie s'était envolée. Le sentiment nostalgique qu'elle ressentait, peut-être.

Ce jour là, elle commit l'irréparable.
Durant son voyage itinérant, elle avait capturé Riolu et Griknot. Son Rozbouton avait également évolué en Roselia. Elle avait aussi récupéré une étrange pierre, la Clé de Voûte.
« S'ils ne veulent plus de moi… »
Elle fit un tas avec ses jouets luxueux et toxiques.
Puis elle ordonna à Griknot de faire Lance Flammes.
Le Pokémon brûla le tas de jouets. Cynthia tenait entre ses mains la Clé de Voûte qui se mit à luire. Spiritomb en sortit alors. Cynthia posa la pierre au sol.
-Ferme les issues !
Le Pokémon s'exécuta. La maison se retrouva entièrement cloisonnée. Cynthia rappela ses Pokémon excepté Spiritomb qui la protégea du feu.
La maison, remplie d'horreurs peintes avec des produits inflammables, se retrouva en flammes en moins de quelques minutes.

Le lendemain, les pompiers retrouvèrent les corps carbonisés d'Eymet et de Carla Karashina. A leur grande surprise ils trouvèrent la jeune Cynthia, 15 ans, vivante bien que blessée.
-Petite, ça va ?
-Oui…
-Petite, ta maison a brûlé… Tes parents sont morts.
-C'est vrai ?
Elle avait demandé ça pour avoir confirmation, bien sur.
-Euh… oui… je suis désolé…
-Je veux les voir !
-Euh… Je ne crois pas que ce soit...
Cynthia se dirigea vers les corps enveloppés dans des sacs blancs.
-Petite, euh… Enfin, je veux dire…
-C'est trop pur pour eux… Trop pur.
-Petite, euh…
-Ne m'appelez pas « Petite ! »
Le voisinage s'était réuni et babillait sur l'incendie.
Et Cynthia se mit à rire, nerveusement. Le sauveteur soupira.
-Pauvre petite, c'est l'émotion…
Elle donna alors des coups de pieds dans les sacs.
-Eh !!
-Prends ça ! Prends ça !! Encore !! Tiens !!!
Les pompiers l'éloignèrent.
-Jeune fille, quelle est votre nom ?
Elle garda un silence de mort, fasciné par les paquets ou ses parents étaient entreposés comme des déchets.
-Eh ? Je t'ai posé une question !
L'ambulance chargea les corps et démarra. En prenant un virage, elle ne tourna pas et alla s'encastrer dans une maison.
La maison de la fille qui lui déchirait sa robe et la traitait de salope pendant son voyage. Elle vit Riolu dans la foule qui tenait les essieux de la camionnette.
« Plus de corps et l'autre pute qui n'a plus de maison… La vie est tellement parfaite maintenant ! »
Cynthia fut emmenée vers sa seule famille restante : Sa grand-mère à Autéquia.


Ce soir là, Etienne mit Roland au lit.
-Allez. Au lit mon grand. Tes jouets t'attendront encore demain.
-Papa c'est quoi en vrai ton travail ?
Etienne regarda son fils, surpris de la question.
-Bah c'est… Euh… Je suis professeur.
-Tu fais quoi comme classe ?
-Bah j'enseigne aux élèves le dressage de Pokémon.
-J'pourrais faire comme toi plus tard ?
Etienne sourit, ému.
-Ouais… ouais, pourquoi pas… Si tu veux. Si c'est ce qui te plait bien sur.
-Ok !
-Allez bonne nuit poussin !
-Bonne nuit papa !
Etienne sortit de la chambre, un sourire satisfait aux lèvres.

-Alice ! On peut entrer ?
La jeune fille, toujours à son travail, vit trois personnes qu'elle connaissait entrer dans son préfabriqué.
-Les gars ? Mais vous faites quoi là…
-Bah on s'est dit que pour décompresser tu accepterais une virée bière !
-Ouais, après on irait dans une petite discothèque branchée !
-Comme avant quoi !
-… Euh… C'est gentil mais… Je crois que je vais plutôt passer une soirée tranquille ce soir !
-Bon, ok…
-On voulait juste te faire savoir !
-C'est gentil. A plus !
Ils partirent. Alice regarda Calvin qui l'applaudit.
-Oh ça va, hein ! Je sais même pas ce que je vais faire ce soir, et Travis avait l'air plutôt incertain…
Le Cadoizo continua de féliciter de façon exubérante sa maîtresse.
-… Oui bon ça va !!!
Alice regarda l'heure.
-Ah ! Journée finie…
Elle ouvrit son casier pour prendre son manteau et vit un mot.
-Hm ?! « Bon pour un diner romantique avec Travis » ?! Oh c'est trop MIGNON !!! Ma soirée est prise-heu !
Cadoizo ricana devant sa maîtresse décidément inchangeable. Alice remarqua autre chose.
-Oh…
Un œuf de Pokémon avec un autre mot.
« Ca fait déjà deux ans ! Bon anniversaire ! »
Alice sourit, émue.
-Ca te plait, j'espère ?
Elle se retourna vers Travis.
-Oh Traviiiis ! Reste aussi compliqué que tu veux si c'est pour me faire d'aussi jolies surprises !
-C'était pas grand-chose !
-C'est trop mignon ! Merci !
Travis serra Alice contre lui, quelque peu mélancolique.

Cynthia rentra chez elle, à Célestia. Elle poussa un long soupir lassé et entra. Agathe venait de préparer le repas avec Leveinard et Sabelette.
-Ca a été ta journée ?
-Horrible, comme souvent.
-Heureusement il y a le diner !
-Exactement… C'est bon, j'espère ?
-Hachis Parmentier !
-Yes ! sourit Cynthia.

Suite à la rupture d'Etienne, Cynthia se désolidarisa de lui, ce que l'adolescent prit bien et appliqua à la réciproque.
Seule, Cynthia était bien. Libérée. Plus saine qu'avant, nettement. Enfin, saine selon ses critères de sainteté.
Quelqu'un s'assied à côté d'elle.
-Par le passé, au moyen-âge, on élisait dans chaque village une fille qu'on surnommait alors la Reine Noire. C'était une femme d'une beauté et d'une cruauté sans nom. On la portait aux nues durant sept jours et sept nuits durant lesquelles elle tuait qui elle désirait, sur simple demande. Cette femme était couverte d'or, nourrie, logée, puis sacrifiée en étant jetée nue à une horde de Seviper. On expiait ainsi le péché des villages et on garantissait la prospérité sur les récoltes de l'année. Cette pratique considérée aujourd'hui comme barbare existerait toujours dans certains pays du monde, au cœur de certains villages retirés. La femme choisie n'aurait cependant plus droit de vie ou de mort. Mais c'est une pratique encore répandue.
Cynthia regarda la personne qui était assise à côté d'elle. Un type aux cheveux gris-bleu et au visage sombre.
-Tu y ressembles énormément.
Cynthia s'étonna.
-Qui es-tu ?!
-Jethro Gallhager. Mais tout le monde m'appelle Hélio… marmonna le jeune homme.