Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 11/01/2009 à 14:54
» Dernière mise à jour le 08/03/2009 à 17:55

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 36: Days of Ruin
A Bourg-en Vol, rien ne laissait présager un quelconque désastre. La vie était paisible, les oiseaux gazouillaient tranquillement dans les sapins verts et autres arbres bourgeonnants... Mais au dessus de ces arbres, une épaisse fumée noire emplissait un coin du ciel. Vermilava était en feu, et vue la taille de la colonne de flammes, il était trop tard pour y faire quelque chose. Ou peut-être pas encore...

Sans rien demander à personne, je me téléportais à Vermilava, alors que j'entendais dans mon dos:

"Attends, ne pars pas se...."

Mais déjà, mon corps n'était plus qu'un rai de lumière qui franchissait les montagnes et les bois sans me soucier de quelque satellite que ce soit. Si l'Aurore était sur le point d'appartenir au passé, rien ne disait qu'elle avait déjà explosé au dessus des nuages. Mais je m'en fichais. Tout ce que je voulais, c'était retrouver des survivants... Enfin, soyons honnètes, une survivante en particulier...

Lorsque j'atteignis enfin Vermilava, ce fut pour constater l'horreur qu'était devenu ce village. Des bâtiments brûlaient de partout, des cadavres étaient étendus sur toute l'avenue, certains dont les vêtements brûlaient encore, d'autres dont les tâches de sang indiquaient qu'une fusillade avait effectivement eu lieu.

Soudain, j'entendis un petit gémissement, SOS perdu au milieu d'un océan de flammes. Je me retournais. A mes pieds, un homme me suppliait. Il avait beau avoir le visage tuméfié et des pans entiers de bras brûlés, il n'en restait pas moins reconnaissable.

"Alan..."

-------------------

Non, pas lui, impossible. Cet honorable homme ne pouvait pas mourir dans des circonstances aussi atroces.


"Alan, fis-je en m'agenouillant devant lui, vous allez bien ?
-A ton avis, jeune homme, me répondit-il en gémissant de douleur.
-Que s'est il passé ? Ils sont venus ? C'est eux qui ont fait ça ?
-Du calme... Il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre. Je dois te dire ce qui est essentiel. Je dois accomplir mon devoir jusqu'au bout.
-Ne dites pas ça, fis-je avec les yeux humides. Aurore va arriver, elle vous soignera. Restez avec moi.
-CA SUFFIT, tonna t'il malgré la douleur qui l'envahissait et la mort qui gagnait petit à petit du terrain sur lui. J'ai des choses à te dire. Et tu m'écouteras jusqu'au bout. Après, je mourrai s'il le faut, mais j'aurai fait ce que je pouvais faire de mieux."

Il était condamné... Bientôt il ne serait plus qu'un nom sur une liste de morts, une stèle dans un cimetière dans le meilleur des cas.

"Je... je vous écoute, fis-je attristé.
-Bien, je préfère ça... Ils sont arrivés en masse juste après votre départ. Ils ont profité que nous vous ayons prêté les Airmures pour nous attaquer. Ainsi, la fuite était impossible. Ils vous ont repéré, c'est certain.
-Je suis désolé, nous n'aurions pas du venir ici, on les a attiré sur vous...
-Ne dis pas ça. Ils voulaient attaquer depuis longtemps. Toi et tes amis avez agi comme un revigorant sur la population. Tout le monde s'est battu fièrement à mes côtés comme je l'aurai espéré. Mais ils ont profité du fait que nous n'avions pas encore récupéré toute notre cohésion pour porter le coup fatal."

-------------------

Il continua, de plus en plus gêné par ses blessures. Je remarquais également des traces de balles sur son corps. Mais il ne s'en souciait pas. Tant bien que mal, il tournait et retournait la tête pour regarder autour de lui, mais rien d'autre que la désolation ne s'offrait à sa vue.

"C'est à cause de nous qu'ils ont su que vous vous étiez remis d'aplomb, fis-je. J'en suis désolé. On n'aurait pas du vous laisser seuls avant d'avoir reformé une faction cohérente.
-Ne dis pas ça. Si vous nous aviez aidé alors que l'Aurore était toujours en état de fonctionner, ils vous auraient instantanément repérés. A ce propos...
-Soyez tranquille, compris-je, nous avons réussi de notre côté."

Le vieil homme souria, un rictus de douleur, mais derrière lequel transparaissait une vraie joie.

"Bien joué, mon garçon. Tu es peut-être finalement plus apte à te battre que je ne le croyais. En tout cas plus que moi...
-Aurore arrive d'un moment à l'autre, mentis-je effrontément, sachant que sans moi, il leur faudrait sans doute une bonne demi-heure pour voler jusqu'ici. Vous livrerez bien d'autres batailles.
-Peut-être, fit Alan sans trop y croire. Mais en tout cas, la seuls chose dont je suis sûr, c'est que tu n'as pas utilisé tes pouvoirs quand tu étais avec nous. L'Aurore n'a pas pu nous trouver. C'est donc qu'ils ont entendu les rumeurs comme quoi nous faisions cette grande fête. Et il n'y a qu'une explication pour qu'ils soient au courant.
-Il y'avait un traître parmi les villageois... Un espion, n'est ce pas ? "

Alan me sourit une dernière fois, un sourire qui voulait dire "Tu as compris", avant de tomber à terre. En essayant de le relever, je m'aperçus que ma tête était lourde et mes mouvements peu précis. Sans savoir pourquoi, et sans m'en rendre compte, je m'effondrais à ses côtés.

-------------------

"Il a cligné des yeux, non ?"

Flou dans ma tête, voix confuses. Je la connais celle là ?

"Il me semble. Il doit être tiré d'affaire."

Un peu plus net. Je connais cette autre voix, j'en suis sûr. Mais qui est-ce...

"Réveille-toi, Lilian, on a besoin de toi."

C'est la voix de Silver... Mais qu'est ce qu'il fait là...

"Silver, tu vas bien ?
-Je te retourne la question. C'est toi qui est à terre cette fois-ci.
-Lilian, debout, ordonna Aurore. Rapelle-toi, Vermilava, l'incendie, il faut qu'on se bouge, des gens vont arriver et s'ils nous trouvent au milieu des décombres ils vont se poser des questions."

Vermilava ? Incendie ? Mais oui, Alan à terre, les habitants morts... et puis... Eva.
Je me relevais d'un coup. Ma tête tournait, mais ca pouvait encore passer.

"Oh là, du calme, me fit la voix d'Aurore.
-Il faut aller aider ces pauvres gens. Je ne dois pas...
-Tu ne dois pas t'évanouir comme tu l'as fait tout à l'heure. quelle idée aussi de courir au milieu des poussières en suspension. Tu aurais pu mourir asphyxié. Cette poussière est mortelle ! Mor-telle, tu m'entends ? me sermonna la jeune Kim, de cinq ans ma cadette."

-------------------

C'était donc ça la cause de mon malaise. Une mauvaise oxygénation qui avait failli me coûter la vie. Quelle tête de mule je faisais parfois.

"Et Alan ? demandais-je."

Le silence de mes compagnons répondit à leur place. Il n'avait pas tenu jusqu'à leur arrivée.

"On l'a trouvé mort, expliqua Aurore, et pour tout te dire, on a cru que tu étais dans le même état. Heureusement, on t'as très vite ramené dans l'arène. Le temps que les cendres retombent, il fallait que tu sois dans un endroit bien aéré, à l'abri des gaz du volcan."

Je me sentais stupide. J'avais risqué ma vie aussi bêtement sans me soucier du devenir de mes amis.

"L'Aurore ? et toi Silver ? demandais-je maladroitement.
-Celà fait deux heures que l'Aurore n'est plus en état de dire quoi que ce soit à Sento, me fit Silver, et j'ai très vite récupéré une fois au calme. Mais le satellite a pu transmettre des données avant d'exploser, et Sento court sans doute jusqu'ici pour nous mettre la main dessus. Dès que tu seras en état de marcher, on repartira d'ici.
-Pas question, on doit aller chercher des survivants. On a pas le droit de laisser mourir ceux qui ont survécu.
-Antoine, Owen, Iris et Kim sont allé vérifier ça par eux-mêmes. Mais si tu y tiens, on pourra aller les rejoindre, me proposa Silver.
-Owen ? Il n'est pas resté à Bourg-en-Vol ?
-Quand il a su que Vermilava était en flammes, il nous a accompagné. Il va avoir un beau rapport à faire à Pierre et aux autres.Mais on doit partir, fit Aurore.
-Pourquoi ?
-Explique-lui Kim."

La jeune fille n'avait pas l'air d'aimer ce qu'elle sentait. Elle avait du mal à savoir pourquoi elle avait toutes ces connaissances subitement, mais elle savait qu'elle savait !

"Cette odeur, huma t'elle. C'est le feu du diable, le salpêtre, le soufre quoi ! Tu n'as pas senti l'odeur d'œuf pourri ? Ca ce n'est pas dangereux, mais ca nous annonce que le volcan est de la partie. Ne me demande pas pourquoi, même si je pense que Sento a du toucher à quelque chose. Owen m'a parlé d'un orbe mystique qui pouvait contrôler les éruptions si on le mettait dans la machine appropriée, comme avait voulu le faire la Team Magma il y'a longtemps, et j'ai tendance à le croire vu le nombre de trucs impossibles qui se produisent en ce moment. Et je crois que le résultat, c'est que le volcan ne va pas tarder à cracher son feu ardent. Le village va vite être enseveli sous une couche de lave."

-------------------

Après avoir attendu quelques minutes, Aurore m'autorisa finalement à me lever. Pendant ce temps, je repensais à ce village plein de vie il y'a tout juste quelques heures. Nous avions laissé, non... J'avais laissé ces gens aux mains de l'ennemi. Un ennemi qui allait bientôt détruire toute trace de son passage.

En sortant, nous tombâmes sur le reste de l'équipe qui avait fini ses investigations.

"Alors ? fis-je on ne peut plus anxieux...
-Aucun survivant, mais ca ne veut rien dire, fit Antoine. Je suis sûr qu'on n'a pas retrouvé tout le monde. On était bien plus entourés pendant le banquet hier."

Malgré cette lueur d'espoir dans la phrase d'Antoine, je n'y croyais plus trop. Alors que tout le monde partait récupérer ses affaires dans l'arène avant de repartir, je jetais un oeil à quelques uns des cadavres. Eva faisait-elle partie de ceux-ci ?

"Elle n'est pas là, me fit une voix fluette derrière moi. Kim...
-De qui tu parles ? fis-je d'un ton faussement innocent.
-Je t'ai vu, j'ai vu ton regard. Tu as changé depuis que tu l'as rencontrée. J'ai vérifié si elle ne faisait pas partie des corps qu'on avait retrouvé. Il n'y a rien dehors, et dans les décombres du magasin de plantes, on n'a retrouvé que la vieille dame. Je ne vois pas ce que ton amie serait allé faire ailleurs. Soit Sento l'a capturé, soit elle s'est enfuie. Dans les deux cas, il y'a de grandes chances pour qu'elle soit vivante."

-------------------

Cette gamine n'en était plus au stade de la perspicacité, mais bien au stade de la voyance. Elle devinait les choses rien que dans un regard. Si elle était aussi douée avec des talents normaux, que nous réservaient donc les élus du Psy avec leurs pouvoirs ?

"Ca reste entre nous ? demandais-je.
-Tu ne vas pas nous laisser et risquer ta vie pour la chercher ? "

Elle avait touché un point sensible. Mais rien d'insurmontable. Du moins le croyais-je à l'époque.

"Si je vais la chercher, ce sera avec vous tous. Je ne tenterai rien seul, promis.
-Dans ce cas, ton secret est gardé, ne t'en fais pas. Il est temps de partir maintenant. Sento doit être sur nos traces."

Elle rentra dans la tente. Pour ma part, je restais dehors, à contempler le carnage. Les dernières flammes s'éteignaient et la pluie de cendres recommençait à tomber pour laver le sol du sang qui l'imprégnait. Presque sans m'en rendre compte, mes pas me dirigeaient là où j'avais rencontré Eva pour la première fois. C'était très bizarre de revenir dans ce lieu qui m'avait paru si sacré et secret hier au soir, et qui, aujourd'hui, détrempé par le sang et la pluie de cendres, ressemblait plus à une place publique, souillée par la guillotine qui devait trôner en son centre. Mais ici, point de guillotine. Seul le rouge teintant le sol rappelait ce qui s'était passé. Dans le ciel, la lune avait été remplacée par la fumée. Cependant, sur une branche basse située dans mon champ de vision, une tâche blanche apparaissait. En y regardant de plus près, je vis que c'était une bandelette de papier.

-------------------

Je la décrochais immédiatement. On était en plein jour ! Seul quelqu'un qui connaissait cet endroit savait que la lune se trouvait dans le prolongement de cette branche hier. Etait-ce un espoir ou au contraire la preuve que je ne m'accrochais qu'à des chimères qui disparaîtraient tôt ou tard ?

Sur le papier, la pluie commençait à attaquer l'encre, mais le message était encore bien lisible.

"Une personne et une seule a partagé cet instant avec moi. Si celà t'a marqué autant que moi alors tu n'as pas du avoir de mal à trouver ce mot. On a réussi à fuir, mais rien ne dit qu'on pourra le faire longtemps encore. J'ai suivi le mouvement général, même si je n'ai aucune idée de l'endroit où l'on va.
J'ai peur, mais je sais que tu viendras tôt ou tard. Maintenant, je sais pourquoi je peux te faire confiance, et pourquoi tu me retrouveras, parce que moi aussi, je ressens la même chose."

C'était signé "Je t'aime, Eva...". Une écriture fluide et manuscrite, belle et aux courbes aussi magnifiques que celles de son corps.

Je ne comprenais pas cependant comment j'étais sensé savoir où retrouver un groupe de réfugiés perdu dans la nature. Alan n'avait-il pas eu le temps de me révéler cet ultime mais néanmoins vital détail ? Dans ce cas, je devais me rendre à l'évidence, je ne la retrouverais pas de sitôt.


-------------------

"Lilian, on y va !"

La voix claire d'Iris me sortir de ma léthargie. Il fallait faire quelque chose au lieu de bêtement pleurer sur mon sort. J'avais perdu une personne qui m'était chère mais c'était, semblait-il, l'apanage des héros. Ils devaient toujours laisser passer le bien-être de l'humanité avant le leur.

"Lilian, où es-tu ?
-J'arrive, je vérifiais un truc, répondis-je en revenant vers les ruines de l'arène."

Je regardais à nouveau le message. Cette missive était si touchante que j'en versais une larme. Qquelque soit le sentiment qui nous liait, je savais désormais qu'il était réciproque.
Mais, à y réfléchir... Etait-ce vraiment si difficile que ça de la retrouver ? Elle ne savait rien de l'endroit où elle allait, mais les réfugiés qui l'accompagnaient avaient peut-être une idée de l'endroit où aller. Je devais retrouver cet endroit, quitte à y passer mes journées !

"Owen ! Owen !"

Je criais sans m'en rendre compte. L'ennemi pouvait se situer derrière un buisson que ca aurait été pareil.

"Que se passe t'il ?
-Un endroit, que les gens de la région connaissent tous, et ou on pourrait accueillir des réfugiés. Le plus proche d'ici...
-On peut savoir pourquoi ?
-T'occupe pas, il y'a certainement des survivants et si je ne me trompe pas, ils sont là bas."

-------------------

Owen réfléchit un moment.

"Oui, dans ce cas, je vois bien... Ils sont certainement à Vergazon, dans un camp de rescapés. En coupant par les forêts, on y est vite. Mais la pente est importante, on ne peut pas y accéder à pied.
-Il y'avait plus d'enclos pour les Airmures que de bêtes qu'ils nous ont prêté, fit remarquer Iris. Il y'en avait peut-être d'autres qui sont restés.
-Dans ce cas, ca confirme la thèse des survivants... reprit Owen. En tout cas, ca vaut le coup d'aller voir. Mais je ne peux pas vous accompagner. C'est gardé par les soldats de Sento depuis que les rescapés ne peuvent plus partir. Ca évite les émeutes. En gros, on peut y rentrer, mais on ne peut plus en sortir.
-Ne t'inquiète pas pour ça, tu as déjà fait beaucoup pour nous. On t'en doit une sacrée...
-N'y pense pas, si on ne s'entraidait pas, il y'a longtemps que Sento aurait gagné cette guerre. Bon, il faut partir maintenant. Je dois informer Pierre. C'est un acte grave que d'attaquer des civils, il va y avoir des vagues de mutineries, des émeutes entre les civils des autres villes et les soldats, et on n'a pas non plus envie que des innocents soient tués à tout va.
-Encore merci pour tout, rajouta Aurore. On est de tout coeur avec vous."

Owen sortit un Héledelle de sa ball et s'envola vers Bourg-en-Vol en nous faisant un dernier signe de la main. Sento n'allait pas tarder à arriver. Il fallait quitter Vermilava maintenant. Avec un dernier regard sur la ville dévastée, je me jurais de venger ces hommes et ces femmes. En m'envolant à mon tour, je voyais le cratère qui vomissait désormais sa lave, qui allait raser la forêt sur son flanc, et derrière... Vermilava... Feu Vermilava, sans mauvais jeu de mot. Sento allait payer encore plus cher qu'ils ne le pensaient.

"On y va ?
-On y va. On va leur montrer qu'on ne s'attaque pas impunément à nous, ni à quiconque..."