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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/01/2009 à 15:18
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:22

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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119 - Intersection
« Il y a des êtres mystérieux, toujours les mêmes, qui se tiennent en sentinelles à chaque carrefour de notre vie. »
(Patrick Modiano)

-Celle là alors ?
Linus, debout sur ses béquilles, regardait sa femme.
-Je sais pas… Lucy, les promoteurs immobiliers de Sinnoh m'ont l'air légèrement stressés…
-Je me demande pourquoi…
-Surement des clients stressants…
-Ou alors c'est Mistigri, ils le regardent bizarrement…
-Comme s'ils avaient peur qu'il fasse des crasses…
-Mentali est tout à fait calme mais ils la regardent aussi… Ils ont peur des Pokémon ?!
Linus éclata de rire.
-Les pauvres ! Il leur faudrait changer de planète !
-Alors, Mr et Mme Winchester…. ?
-Celle-là est très bien ! admit Lucy en regardant la tranquille maisonnette.
-A trois ou ça sera parfait mais il y a encore Marine, chérie…
-Ah oui… mais elle va bientôt s'en aller.
-Ca n'empêche qu'il faut l'accueillir le temps qu'il faudra !
Lucy regarda son mari, lassée.
-Tu sais… que tu es énervant à penser à tout, tout le temps ?!
Linus sourit.
-Mais tu m'adores comme ça, non ?
-Bien sur que je t'adore !
-Eh bah alors ! La 52 a de plus grandes chambres je trouve !
-52… La plomberie est pourrie, là, non ?
-Il faudra juste une expertise de Jonathan c'est tout.
Lucy soupira, mécontente. Linus regarda sa femme.
-Je sais…
-Ca me gêne, désolée !
-Tu préfèrerais Norbert peut-être ?
-Oh que non !
Linus soupira, amer. « Décidément la prochaine fois que j'essaie de me faire des amis, je lui demande son avis avant… »

Ils chargeaient la voiture. Chacun avait l'œil pétillant d'espoir. En même temps une petite peur. La peur de quitter la région. La peur du nouveau départ.
-Ca ne t'embête pas de retourner habiter dans ta ville natale ?
-Ca va me faire tout bizarre…
-Moi je veux voir la ville ou papa il est né !
Norbert sourit.
-Y'a rien de bien exceptionnel mon grand ! C'est une ville très calme, très grande… Leur championne est un modèle de grâce !
-On aurait dû plus réfléchir à son école ! soupira Eddy.
-L'académie de Féli-Cité est très bien !
-Quand même, j'aurais aimé qu'on lui paie une école privée, il aurait été plus tranquille !
-Dans école publique et école privée, y'a toujours le mot école. Il aura des soucis quel que soit son régime alors…
-Quand même…
-Tout va bien se passer, Eddy… Pourquoi ça se passerait mal ? C'est juste une nouvelle vie, pas de quoi paniquer !
Léopold arriva avec un carton.
-Ca ira, Léopold, pas trop embêté de déménager ?
-Non ça va, en plus on va rejoindre Charlie alors…
-Ah oui, forcément… soupira Norbert en souriant.
-Ciel j'avais oublié que nous rejoignions les Winchester… grommela Eddy.
-Unionpolis et Verchamps sont très éloignées ! soupira Norbert.
Eddy hocha la tête.
-Excuse-moi, c'est ridicule.
-Je n'osais pas le dire…
-Quand même j'ai le droit d'être méfiant !
-Oui. Si tu as envie de perdre du temps à être méfiant…
Norbert repartit vers l'immeuble en haussant les épaules tandis que Floper l'Hippopotas arrivait en trainant un chariot rempli de babioles. Eddy soupira. Léopold regarda son papa.
-Vous vous disputez ?
Eddy secoua la tête en ricanant.
-Non, pas du tout poussin…
Eddy porta son fils.
-On discutait, c'est juste que… Je suis un peu jaloux des amis de Norbert.
-Pourquoi ?
Eddy soupira.
-Bonne question… Tu es toujours content d'être avec nous ?
-Oh oui oui oui ! Tu sais si il y aura des éclairs au café là ou on va ?
Eddy ricana.
-L'avantage avec ton dessert préféré, trésor, c'est qu'on en trouve absolument partout !
-Super !!

-Ouah ! C'est super joli !!
Jonathan et Estelle étaient enfin installés. Jonathan s'étonna.
-On a rajouté des trucs, nan ?
-J'ai fait parvenir de vieux meubles de chez moi !
-Oh… Ok ! Ca fait plutôt rempli…
-La maison est plus grande qu'espéré…
Estelle ricana.
-Si tu veux je peux te faire une chambre à la cave !
Jonathan regarda Estelle, blasé.
-Des fois je me dis « Est-elle sérieuse ?!! Plaisante t-elle avec moi ou dois-je la prendre au sérieux ?! »
Estelle sourit.
-Pauvre Jonathan… Tu es trop prévisible mais j'adore ça !
Jonathan sourit en embrassant Estelle. Il la regarda, elle le regarda intrigué, et soudain…
-Bon, bah… Tu veux m'épouser ?
Estelle regarda Jonathan, éberluée.
-Pardon ?
-Tu… Tu voudrais m'épouser ?
Estelle regarda Jonathan, surprise.
-John… Bien sur !!
-Ouais ?
-Mais oui évidemment !!
Estelle serra son futur mari dans ses bras. Lequel sourit et regarda sa future nouvelle vie.

-Estelle et Jonathan n'ont rien soupçonné…
-Non…
-Les autres ne devraient rien soupçonner non plus.
Judith regarda son mari, étonnée.
-On ne pourrait pas juste leur dire ?! Juste qu'on a adopté les enfants ?
Kenneth regarda Judith.
-Je préfère comme ça. Pas toi ?
-Ca ne change pas grand-chose…
-Si… Aux yeux de tous, ce sont nos deux beaux enfants… Et on va les élever de façon très correcte, du mieux qu'on peut…
Judith sourit.
-Si ça te plait comme ça… Mais si ça ne tenait qu'à moi…
-Je sais, mais tu sais aussi que tu es contente de les faire passer pour tes propres enfants.
Judith hocha la tête.
-Oui… Au fond je crois oui…

Etienne, Linda et Travis arrivèrent dans le département « Tutorat » de l'administration centrale de Johto. Etienne et Linda regardèrent Travis.
-On te laisse là…
Travis hocha la tête. Linda examina ses pansements et blessures.
-Tu es tout gonflé encore…
-C'est rien…
-Il faudra que je te repasse de la pommade en rentrant…
-Ca va aller… soupira Travis, pas habitué à se faire pomponner.
Etienne soupira.
-Quoi qu'il se passe, on reste en contact, mais c'est juste pour que tu aies une situation plus stable.
-Je comprends… soupira Travis.
-Ca va être saoulant pour moi aussi ces démarches, mais c'est nécessaire… soupira Linda.
-Allez-y, je vous attends.
-Tu pars pas hein ? somma Etienne.
-Je t'ai rien volé ! grommela Travis.
-On y va, reste là, on va essayer de revenir dans pas longtemps ! assura Linda.
-Ok…

Travis attendait dans le couloir. Il avait des pansements un peu partout sur lui. Seul sur une chaise, il attendait. Il regarda ses deux Pokéballs, ses deux dernières Pokéballs pleines.
« Peut-être que j'aurais plus que vous. Peut-être... »
On sortit de la salle devant laquelle il attendait. Etienne et Linda se tenaient devant lui.
-A... Alors ?
Etienne regarda Linda puis regarda Travis. Linda prit une grande inspiration.
-Nous sommes tes tuteurs légaux à présent. Tu es en droit de venir habiter avec nous ou de te trouver un logement à toi.
Travis soupira.
-Je ne te cache pas que je préfèrerais amplement que tu viennes vivre avec nous... admit Linda.
-T'es sure ? Après... Après tout ça ?!
Linda hocha la tête.
-Tu n'es pas responsable, en ce qui me concerne. De rien.
-... Et toi ?
Etienne avait du mal à regarder Travis.
-Euh... Ca... Ca ne me gêne pas non plus – et je sais que j'ai l'air de mentir mais je... je pourrais m'y faire.
-J'voulais pas... être une source de problèmes pour vous...
-T'en es pas vraiment une... En fait... On préfère que ça se passe comme ça, Travis.
-Oui c'est mieux pour tout le monde ! poursuivit Linda.
Travis hocha la tête et regarda les deux.
-Bon. J'vous appelle comment ? Papa et Maman ?
Embarras certain du couple.
-Pour moi ce sera Batman... marmonna Smirnoff.
-Tu nous appelles comme tu veux, acquiesça Linda. Quoi qu'il en soit on s'occupe de toi à partir de maintenant. A une seule condition : Plus de bêtises !
-En fait... On te présentera à tout le monde comme... mon frère.
-Ton demi-frère.
-Mouais... Je préfère... la formulation de frère, c'est plus...
-Je vois, ouais. Bon, on y va, avant que vous ne vous fassiez dessus à force de faire semblant que ça vous emmerde pas toute cette histoire ?
Travis se leva, fit quelques pas mais fondit en larmes, terrassé par le chagrin. Etienne et Linda le soutinrent jusqu'à la voiture.
-Excusez moi...
-C'est rien, Travis, on comprend... marmonna Smirnoff.
-J'ai foutu vos vies en l'air... J'suis désolé !!

Etienne regarda Linda, attristé.
-Ca passera… marmonna Linda.
-J'espère. J'espère vraiment… marmonna Etienne.

Quelques mois plus tard, Etienne, Linda et Travis allaient déménager pour Sinnoh. Etienne regarda son vieil appartement vide. Erwan, le Capidextre, arriva à ses côtés.
-Eh bien mon vieux… On quitte une légende, là. Mon bon vieil appartement de fonction…
Le Capidextre hocha la tête en regardant l'endroit vidé.
-J'ai passé… près de huit ans dans cet appartement… C'est fou ce qu'il va me manquer.
Etienne s'avança et regarda autour dans la pièce vidée de ses meubles. Il eut du mal à contenir son émotion.
-C'était ma forteresse de solitude, mon petit palais, mon bunker… Mais maintenant, en route pour Sinnoh, n'est-ce pas ?
Erwan acquiesça et poussa Etienne vers la sortie.
-Tu as raison, vaut mieux que je parte maintenant, sinon je ne vais pas partir du tout…
Etienne ferma définitivement la porte.
-Adieu, Doublonville…

Etienne rejoignit la voiture ou Linda et Travis l'attendaient.
-Ca y est, tu lui as dit au revoir ?
Etienne soupira.
-Ouais…
Travis plissa les yeux.
-Moi c'est sans regret. C'était petit et nauséabond cet appart.
-Hm. Bon, on y va ?
-C'est toi qui conduit !
-Travis, ta ceinture.
-Hm.
Etienne regarda Linda, s'étonnant de ce manque de réponse. Elle lui fit signe que c'était passager. Etienne hocha doucement la tête et alluma le démarreur. Cette fois, c'était pour de bon.
La voiture partit de Doublonville et rejoignit les routes nationales…

Travis prit un vieux baladeur CD qu'il se trimballait depuis le foyer. Il y mit un disque et somnola en écoutant cette chanson…

Travis regarda la vie qui l'attendait.
Garder les enfants de tout le monde
Devenir le garçon de confiance
Travailler dans un restaurant
Avoir des amis
Une petite amie peut-être qui sait.
Continuer à dresser ses Pokémon si possible.
Fonder quelque chose.
Une famille, peut-être.
Aider ses tuteurs quand ils auront besoin de lui.
Et les autres aussi.
Plus tard essayer de rabibocher son demi-frère et sa demi-sœur.
Travailler sur des chantiers
Des chantiers appartenant à la Team Galaxy
Construire d'autres choses plus saines peut-être.
On verra.

On verra bien…

Travis regarda l'immeuble qu'il construisait à Vestigion, sur le point d'être fini. Il était fier d'y avoir participé. Des gens passaient régulièrement, dans des uniformes. Des types de la compagnie de Mercure. Un homme avec une coiffure bleue à cornes toujours suivi par deux femmes, une aux cheveux rouges et une autre aux cheveux violets coiffés en chignon. Travis et les autres ouvriers ne se demandent jamais qui sont ces gens.
-Nos employeurs ! Ceux qui versent nos salaires ! Pourquoi poser des questions ? lui répondit un autre ouvrier.
Travis ne chercha pas à entériner. Son Mammochon tirait une caisse de parpaings tandis que Castorno portait des poutres. Travis savait qu'il travaillait pour une grande compagnie mais il ignorait exactement ce qu'elle faisait.
-Mercure ?
-Hm ? Oh, Smirnoff !
Travis acquiesça.
-Euh… C'est pour quoi tous ces bâtiments ? Cette… Team Galaxy, elle fait quoi ?!
-C'est un centre d'aide pour les gens qui poursuivent des objectifs élevés. La Team Galaxy suit des objectifs en rapport avec le développement de l'esprit.
-C'est genre une secte ?!
Mercure ricana.
-Pas du tout, je te ressors ce qu'on appelle le jargon d'entreprise. Nous sommes une compagnie financière très compliquée.
-Ah… Je vois !
C'est pourquoi un jour il mit au point un plan pour se rendre dans un ancien chantier.

Dans sa chambre, il mit à plat le plan de l'immeuble de Voilaroc. Il observa les différentes entrées et sorties, officielles et officieuses.
Il pouvait entrer par une bouche d'égout et rejoindre l'immeuble central. Pour y découvrir quoi ? Il l'ignorait, c'était juste pour savoir. En fait Travis avait décidé de travailler pour ces gens sur une promesse qui n'avait pas été remplie. On lui avait promis un accomplissement dans le travail, on lui avait promis qu'il allait être écouté, ce ne fut pas le cas. Il voulait juste quelque chose de tangible, de touchable, qu'il puisse réutiliser.
Ce soir là, accompagné par ses Pokémon, il sortit et entra par une bouche d'égout et pénétra dans le réseau de couloirs souterrains pour rejoindre l'immeuble.
Inutile de dire qu'il portait des habits noirs, une écharpe et des lunettes de soleil pour se cacher. S'il était reconnu, il perdait son travail et surtout il allait créer des problèmes aux gens autour de lui.
Une fois dans le bâtiment, Travis circula dans les couloirs et s'étonna de n'y voir aucune caméra de surveillance.
« Ils se croient impénétrables ou quoi ? Ou alors ils n'ont peur de rien ni personne mais ça, ça n'existe pas… Tout le monde a peur de quelqu'un ou de quelque chose. »
Il arriva à une petite pièce ou était entreposées des mallettes. Il les observa, avec leurs tampons comprenant les initiales « KLH ».
« KLH ?? »
Il entendit des gens dans le couloir. Il se cacha du mieux qu'il put derrière des armoires.
C'étaient Mercure et un autre homme plus vieux aux cheveux mauves avec des lunettes.
-Ou en sont tes propres expériences ?
-Il se peut qu'on arrive à contrôler tout ça rapidement, Pluton. Maintenant, j'ai également besoin de tes notes.
-Je t'enverrais tout ça par mail. J'ai beaucoup avancé. Le Chef est très content de mes résultats.
-Tu n'as pas trop de difficultés avec le champion de ta ville ?
Travis s'étonna.
-Le père Ludges ? Hahaha ! S'il savait ce qu'il rate durant ses « Contrôles » !
-Moi je n'ai pas autant de soucis. Mon laboratoire à Unionpolis n'a pas à subir de contrôle !
-Evidemment andouille tu es calfeutré !
Ils rirent ensemble. Travis se demanda ce qu'il devait faire. Les deux hommes prirent à eux deux quatre mallettes.
-Et sinon, le Chef, toujours un cœur à prendre ?
-Ah oui ! Ca, ça ne change pas ! Héhéhé ! Le pauvre parfois ça me désole de le voir toujours tout seul, ce bon vieil Hélio.
-Pluton, toi qui le connait depuis longtemps, avoue… Il a déjà eu quelqu'un !
-Je serais incapable de te répondre. Ce que je peux te dire c'est que notre objectif, il veut à tout prix l'accomplir. Il a l'air fermement décidé cette fois…
Les deux hommes sortirent en silence. Travis souffla. Il ignorait complètement de quoi avaient parlé les deux hommes mais c'était complètement hallucinant. Il avait la tête remplie de choses. Il fallait qu'il les note.

« KLH
Laboratoire Rivamar ratés contrôles ?
Laboratoire « Calfeutré » à Unionpolis ?!
Pluton ?
Hélio ?
Objectif ??? »

Il entoura ce dernier mot d'un cercle rouge.
Travis ne savait ni ce qu'il pouvait ni ce qu'il devait faire. En fait il s'en foutait.
Ses années de vie avec Etienne et Linda lui avaient au moins appris que la vie, tant qu'elle continuait sur sa lancée, restait calme et stable.
Alors il ne ferait rien et se contenterait de laisser couler. Il garda ce calepin dans un tiroir dans sa chambre.

-Calvin, ne touche pas à ça ! Rhooo !
-Alice…
La rousse à la tignasse frisée regarda Travis. Elle retira ses lunettes tout en grondant d'une main malhabile son Cadoizo.
-Oui ?
-Euh, c'est juste pour que tu me donnes mon prochain chantier, que je sache comment m'organiser après !
-Oh… Oui… Euh… Le prochain chantier c'est une réfection à Unionpolis !
Travis tilta tout de suite. « C'est là qu'il y a le labo caché ?! »
-Ok merci. Dis, Alice…
-Oui ? Quoi donc ?
-Tu…
Alice regarda Travis, pendue à ses lèvres.
-Tu sais au moins ce qu'il advient de ces bâtiments qu'on construit ?
La jeune femme regarda Travis, étonnée.
-Euh…Bah…. Non, pas plus que toi… Je suis juste là à cause de mon père, moi, alors…
-Ok, cool… Ca t'inquiète pas, parfois ?
-Oh je pense qu'il ne vaut mieux pas trop y réfléchir. Certaines choses se passent sans qu'on y réfléchisse comme respirer…
-Je transpire moi c'est hallucinant…
-…cligner des yeux, digérer, transpirer…
Alice ralentissait alors que Travis enlevait sa chemise pour dévoiler son débardeur blanc.
-Excuse-moi mais je suis en nage. J'vais me prendre un thé glacé tiens…
Alice regarda Travis. Bon je crois que ce n'est plus vraiment un secret : Elle est folle de lui.
-…ou même les battements du cœur, mais… Euh… Ouuuh…
-Ca va Alice, t'as l'air pompette… J'espère que tu t'envoies pas du champagne en cachette !
-P… Quoi ?
-Tu sais si tu veux boire ici tu peux, hein ! Sur le chantier on carbure tous à la liqueur et à la clope alors…
-Oh n… Non non je ne… bois pas aussi fréquemment que…. Les employés ! Les employés font ce qu'ils veulent !
Travis regarda Alice et plissa les yeux. Et elle, dans sa tête : « Vas-y, prends-moi sur le bureau ! Qu'est-ce que tu attends, étreins-moi mon bel étalon ! Fais-moi rêver !! »
-… T'es vraiment une fille spéciale, toi ! T'es trop marrante ! Bon, j'y retourne. Bonne fin de journée, Boss !
Travis sortit sous les yeux médusés d'Alice qui regarda Calvin, son Cadoizo.
-BOSS ??? C'EST TOUT CE QUE JE SUIS ? SA PATRONNE ?? HAN LA HAINE !!! Je suis nuuuuuulle si seulement j'osais l'inviter à diner !!! Quelle cooooonne je fais !!! Calvin tu devrais m'incendier !!!
Le pingouin de signaler son appartenance au type Glace.
-Je suis tellement stupiiide ! Si je veux un rencard avec cet homme c'est à moi de l'inviter ! Il me voit comme sa patronne !!
Calvin soupira en se tenant le front, les yeux au ciel. « Qu'est-ce que j'ai fait à Arceus ?! »

Diner classique avec Etienne, Linda et le petit Roland. Travis semblait inquiet.
-Euh… Dites, vous avez déjà eu des ennemis tous les deux ?
Etienne regarda Linda et ils regardèrent Travis.
-Qu'est-ce que tu as encore fait ?!
Travis s'étonna.
-Moi ? Rien !!
-Oh !
-Ouf !
-Non, je disais juste… A quoi on reconnait des gens qui nous sont hostiles ?!
Etienne acquiesça.
-Ah ça… Eh bah… Si ces gens s'énervent contre toi et vont trop loin c'est qu'ils sont hostiles.
-Mais il y a plusieurs genres d'hostilités, non ?
Etienne hocha la tête.
-Certaines sont subtiles. On les remarque à peine. Tu te souviens ta ravisseuse ?
-Oh bon sang m'en parle pas, j'en fais des cauchemars…
-Eh bien le mal, le mal à l'état pur c'est ça. C'est celui qu'on ne voit pas. Qui se glisse subrepticement auprès de nous et nous frappe au plus mauvais moment. A ne pas confondre avec celui qu'on croit avoir débusqué, qui lui n'est pas vraiment le mal.
-Ah… Le mal qui se cache mais qu'on a trouvé, c'est quoi ?
Etienne ricana.
-Ca, c'est pas vraiment le mal, c'est le mal conspirateur. Il vaut mieux ne rien tenter avant que quoi que ce soit n'arrive sinon on va te prendre pour un fou.
Travis hocha la tête. S'il y a bien quelque chose qu'il ne voulait pas qu'on sache à son propos c'est qu'il était fou. Ce qu'il n'était pas. Mais comment prouver le contraire ?

Et toujours les travaux de chantier. Travis pourrait en avoir marre, ce n'est même pas le cas.
Ses Pokémon effectuent toujours les travaux avec lui. Son Scarabrute découpait les planches que Castorno ramenait, Mammochon trainait les charges lourdes, Smogogo faisait fondre les poutres métalliques qui avaient besoin d'être tordues et mangeait les ordures qui gênaient le passage. Travis était aussi suivi par un Spinda qui lui servait d'yeux supplémentaires. Le Pokémon tirait de temps en temps sur le pantalon pour signaler des tâches à effectuer.
-J'ai vu ça, Spinda. T'es presque chiante quand tu veux…
Le Pokémon se ravisa mais Travis lui caressa la tête.
-Je plaisantais. Merci de me donner plus de boulot ! Sans toi je m'ennuierais presque !
Travis vit encore ces mêmes hommes discuter en uniforme avec un G jaune dessus. Il les regarda, méfiant.
-Travis ! On a besoin de toi pour la plomberie !
-Ouais ouais… J'arrive !

Travis vint rendre son uniforme comme chaque soir. Il vit Alice endormie sur son bureau.
« La pauvre… Elle travaille ici 24/24, elle ignore complètement sur quoi sont ces chantiers, et malgré ça elle continue… »
Il posa tout dans son casier et alla au bureau de la jeune femme.
-Alice…
Elle releva la tête.
-Hein ?! Euh…
-Si tu veux y aller, n'hésite pas, on peut fermer tous seuls…
-Oh non, non non je vais… Je vais le faire !
-Ok, euh… Dis Alice, ça te dirait qu'on aille… diner un de ces quatre ?
La jeune femme rata un battement.
-Quoi ?
-Euh… C'est juste que… Enfin je… C'est juste comme ça, pour… faire connaissance !
-Oui, oui bien sur… J'accepte !
-C'est vrai ?
-Oui !
-Ok… on dit quand alors, Samedi soir ?
-Euh… Si tu veux !
-Ok… à samedi alors.
-A samedi, Travis…
Il sortit et s'avança tout en mettant son manteau, n'entendant pas les effusions de joie de la jeune femme.
« Pourquoi j'ai fait ça ? Est-ce que j'aurais… peur de ne plus avoir de temps pour rien ?! C'est peut-être trop précipité… en fait… J'en sais rien du tout. Est-ce que j'ai envie de savoir ? Surement pas. »

Travis aidait Linda à mettre la table pour le réveillon de Noël.
-Ca va être un peu chaud quand même, non, avec…
Linda secoua la tête.
-Je pense que les autres sauront se montrer patients.
-Roland tourne en rond depuis tout à l'heure… s'étonna Travis.
-A mon avis il est plutôt impatient d'avoir ses cadeaux…
On sonna. Travis et Linda se regardèrent, surpris.
Ils allèrent ouvrir. Jonathan, Estelle et leurs enfants.
-Salut…
-Bonsoir !
-On vous attendait ! souffla Linda, soulagée de les voir tous les deux ensemble.
-On a ramené des gâteaux, je vais les chercher…
Estelle repartit à la voiture. Jonathan soupira et regarda Linda.
-Merci…
-Merci à vous surtout, c'est important pour tout le monde.
Jonathan sourit tout comme Linda.

Mercure rangeait ses dossiers. Il observa un carnet rouge sur lequel il notait ce qu'il devait faire car il avait une mémoire parfois défaillante. Il l'ouvrit et regarda la dernière page.
« 17 mars 2013
Le chef a expressément demandé que l'on accélère les choses.
Tout doit être opérationnel pour 2014-2015.
La « Chasseuse » doit continuer à supprimer ceux qui en savent trop.
Un problème majeur doit qui plus est être résolu au plus vite.
Il s'agit de la situation concernant nos agents disparus il y a quelques années.
Toujours aucune trace d'eux après presque trois ans de recherches
Pourtant c'est impossible. Personne ne peut faire disparaître des gens comme ça. Le chef a pourtant explicité qu'il fallait relancer les enquêtes pour retrouver vivants ou morts les agents Jack et Sarah Cambert. Si jamais ce n'était pas faisable, prévenir le chef qui prendrait alors des mesures drastiques. Pour rappel ce couple avait emménagé à Rivamar sous la protection du chef pour des raisons tenues secrètes. Retrouvez-les et tenez le chef informé. »
Mercure soupira.
« Pauvre Hélio, parfois ses motifs sont tellement obscurs que je me demande moi-même ou il veut en venir… »