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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 24/12/2008 à 01:09
» Dernière mise à jour le 14/03/2009 à 02:16

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 17: Leçon de choses
Malgré ma colère, je me sentais comme calmé.

"Désolé pour tout ce que je t´ai dit... et pour ce que j´ai dit à Marc...
-Ne t´excuses pas, fit Damien... tes paroles étaient dures mais toutes vraies... Vous ne devriez pas avoir à vous battre. Vous êtes trop jeunes. Ed aussi d´ailleurs. Il devient de plus en plus incontrôlable en ce moment: on a trouvé une jeune femme attachée et apparemment souvent torturée dans la Tour Pokémon de Lavanville et ca l´a mis hors de lui... Il est comme toi... Il peut tout endurer, sauf la souffrance de ses amis.
-C'est bien ça le plus dur dans une équipe. Prendre les risques, c'est beau, mais laisser les autres les prendre..."

Ed. Son caractère aventureux, sa part d'ombre dans le regard. Ca me manquait presque de faire équipe avec un parfait inconnu, toujours surpris par ce qu'il pouvait faire...

"En parlant de lui, il va à peu près ?
-Il tient le coup, mais ca devient dur... Et je ne sais pas si tu l´as remarqué pendant ton court séjour parmi nous... Mais il est très dangereux pour lui-même et pour les autres. C´est comme si Ed n´était pas seul dans son corps... Comme si un double démoniaque le remplaçait parfois et tuait tout sur son passage."

Oh, tiens, la case "Tu es un déchet radioactif, une erreur de la nature, et tu contamines tout sur ton passage" venait de s'allumer dans un coin de mon cerveau.

"Je ne cherche plus à compter toutes les aberrations que nous provoquons sur notre passage, mais il y'a de grandes chances pour que son comportement soit lié à nos actions, même de manière très indirecte. Dès que quelque chose semble bizarre, on y est souvent pour quelque chose. Prends soin de lui... Et ne lui dis que le strict nécessaire. Tu as croisé Aurore à Sinnoh et elle a soigné Christophe. Tu ne nous a pas vu, tu ne sais pas où on est et tu ne sais surtout pas qu´on arrive ici. C´est pareil pour tes amis et ton otage. Je sais que tu as confiance en lui mais s´il ne fait qu´émettre la supposition devant l´ennemi qu´on est toujours en vie, on va avoir de gros soucis."

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Damien s´apprêtait à partir. Cependant, comme si une idée avait traversé son esprit, il rajouta:

"Lilian...
-Oui ?
-Deux choses. La première c´est que me tête est placardée sur pas mal de murs un peu partout. Je ne suis pas la personne la plus recherchée mais si quelqu´un m´a vu discuter sur ce pont avec toi... Ils te demanderont peut-être des informations pour savoir où je me caches... J´espère que personne n´a eu cette idée mais si tel est le cas, je veux savoir si tu pourras...
-Ton secret le restera, rassurais-je. Et je pense qu´avant qu´on te retrouve, on saura qu´il y´a des gens qui ont de très grands pouvoirs et qui ont collé une rouste à Sento ici-même...
-Merci, je te revaudrais ça.
-Et l´autre chose que tu voulais me dire ?
-Je ne sais pas si tu le sais... Mais la manière dont tu as décidé de ce qu´Aurore devait faire avec Christophe... C´était digne d´un vrai chef de guerre. Tu as ça dans le sang. C'est drastique, moralement inhumain, mais c'est comme ça qu'il va falloir rêgler pas mal de décisions."

Je n´étais pas sûr d´avoir le même enthousiasme que Damien à ce sujet-là. Peut-être que j´étais effectivement un bon stratège... peut-être même que j´étais diplomate et un grand fan des coups tordus et autres traquenards... Mais de là à dire que je ferais un excellent chef de guerre, il y´avait de la marge.

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Damien retourna à l´intérieur, rejoignant son prisonnier et les autres... Pour ma part, je voulais encore rester dehors quelques minutes... Profiter de l´air encore frais avant qu´il ne soit rempli de poussière, de fumées, de balles, de bombes,...

"Dans quel bazar t´es tu encore fourré ? fis-je pour moi-même."

Ma question alla se perdre dans le vent et l´écume des vagues. Je trouvais absurde qu´un psychologue eut été dépéché spécialement pour s´occuper du bateau, mais je commençais à croire que si le contact avec la guerre avait été aussi dur pour tout le monde, il devait avoir du boulot. Seule mon expérience de la folie humaine faisait la différence entre eux et moi, sinon j´aurais soit poussé la porte de la cabine du psy ou alors j´aurais directement sauté d´ici pour m´écraser sur le pont et m´offrir une mort sans douleur... Mais il semblait que la mort ne voulait pas encore de moi, alors autant lui obéir sagement sur ce coup...
Je rentrais donc à l´intérieur, dans la coursive. Sophie se trouvait dans l´encadrure de la porte.

"Ca fait du bien de craquer, hein ? ma demanda-t´elle avec un ton compatissant...
-Craquer est encore au dessus de mes forces mais faire un peu de vide, ca fait pas mal de trucs en moins à gérer..."

Sophie souria... Elle semblait comprendre. Malgré le fait qu´elle côtoie la guerre tous les jours, elle ne semblait pas à l´abri d´un coup de blues... C´était bon signe, la guerre ne déshumanisait peut-être pas tant que ça...

Elle rajouta:
"Viens par ici, je dois te donner quelque chose."

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Sans un mot, elle m´accompagna jusque devant la porte marquée "Armurerie". Dedans, elle me montra une petite boîte dans laquelle se trouvait un pistolet. Elle le sortit et me le donna.

"C´est le mien. Mais tu en auras plus besoin que moi, je pense. Il est possible que je ne sois pas toujours là quand tu auras besoin de moi, alors ca me remplacera peut-être un peu.
-Mais je n´ai pas l´intention de m´en servir... Et puis, vous aurez quoi s´il faut vous défendre ?
-J´espères que tu n´auras pas besoin de t´en servir. C´est d´ailleurs pour ça que je te le donne, j´ai confiance en toi pour l'utiliser avec parcimonie. Maintenant, laisse-moi t´apprendre à l´utiliser."

J´avais conscience qu´elle avait éludé la question "Et vous comment vous allez faire sans votre arme ? " mais elle semblait très pressée de m´apprendre les bases.

"C´est un 9mm, le plus courant des pistolets. Tu devrais trouver des recharges sans trop de problèmes une fois à terre. D´ici là, tu peux te servir autant que tu veux dans l´armurerie, ce sont ces munitions, fit-elle en me montrant une grosse caisse notée "9MM ammo". J´ai rajouté un silencieux car sur un bateau, entendre un coup de feu provoque souvent la panique..."

Elle commença à m´apprendre les bases du maniement de l´arme. Comment la recharger rapidement et efficacement, où pointer son arme pour faire le plus de dégâts ainsi que la position idéale pour tirer et atteindre sa cible. Un pied légèrement derrière l´autre pour atténuer le recul, et surtout surtout, expirer juste avant de presser la détente.

"Je vais aussi t´apprendre "l´astuce Sophie", l´astuce des cas désespérés, admire le maître."

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Sophie se mit face à moi, arma le pistolet et m´expliqua:
"Imagines, je suis armée mais tu es en position de force. Que va tu me demander ?
-De lâcher ton arme... enfin, votre arme, corrigeais-je un peu gêné...
-Exactement. Regarde-bien ce que je fais."

Elle appuya sur le côté du pistolet et la recharge tomba à terre.

"Mon pistolet est toujours dans ma main, mais il est déchargé, tu es d´accord ?
-Oui, bien sûr... Et alors ?
-Alors évite ça."

Elle pointa le canon sur moi. D´un seul coup, je songeai: "Une balle, il reste une balle dans le canon !" Sophie tira. Le seul bruit que j´entendis fut celui de la douille qui tombait au sol et le projectile alla se ficher contre un mur à quelques centimètres de ma tempe. Un soldat ennemi n´aurait pas cette chance.

"Alors qu´est ce que tu en dis ? me demanda Sophie...
-A garder précieusement en mémoire,...
-D´accord, j´aime bien cette attitude... Maintenant, allons rejoindre les autres..."

Je rangeais le pistolet dans mon dos, juste à côté de mes autres moyens de survie, à savoir mes précieuses balls...

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Je rejoignis finalement Aurore, Antoine et tous les autres. Marc semblait encore me tenir rigueur de notre altercation de tout à l´heure... Pour ma part, je ne souhaitais pas relancer ce débat ô combien acide...

"Il s´en tirera ? demandais-je à Aurore.
-Il devrait, mais c´était pas malin de me demander de m´arrêter au milieu de mes soins. Il a passé deux bonnes minutes conscient à souffrir comme c´est difficilement imaginable. J´ai demandé à Damien, il n´a aucune objection pour rester ici jusqu´à demain, pour qu´on puisse suivre l´état de Christophe.
-Désolé pour les souffrances que je lui ai fait enduré, mais je n´avais pas d´autre choix..."

Spectra, bien que réticente au début, sembla m´approuver. Damien avait du la convaincre qu´on ne ferait du chemin ensemble qu´en se faisant confiance.

"Il serait bon pour tous qu´on ne quitte pas trop la cabine... expliqua ce dernier. Si on ne veut pas se faire repérer, il va falloir prendre notre mal en patience. Une objection, Sophie ?
-Aucune, je vais vous faire installer des matelas, je ne peux effectivement pas vous mettre en cabine avec tous les passagers qu´on a. Ce serait prendre des risques de vous voir être reconnus par quelqu´un. Quant à l´infirmerie, même si Christophe a besoin de repos, il vaudrait mieux que le docteur l´examine ici, loin des malades pour les mêmes raisons.
-Dans ce cas, on est bon pour passer la nuit ici, conclut Spectra, autant se mettre à l´aise..."

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Je laissais donc nos invités se poser tandis que je rejoignais ma cabine avec les autres élus... Juste avant de quitter la pièce, Marc me saisit le bras.

"Je veux que tu saches que tu avais entièrement raison de dire que toi aussi tu as souffert... Mais je l´aimais... enfin, pas comme une simple amie, je ne vais pas te faire un dessin."

D´accord, et moi qui comparais la mort d´Aurore à celle de Glacia, j´étais vraiment hors-sujet...

"Excuse-moi, je ne savais pas...
-Laisse-moi finir. Je voulais te dire que si ce que tu m´as dit au sujet de la mort de Glacia est vrai...
-Ca l´est... confirmais-je en craignant le pire.
-Dans ce cas, saches que je ne te pardonnerais peut-être jamais d´avoir pensé sauver Aurore sans aucun souci pour Glacia... Mais saches aussi que j´aurais fait la même chose à ta place si j´en avais eu le pouvoir.
-Tu ne pardonnes pas, mais tu comprends, c'est déjà ça. Je n'aurai pas perdu ma journée."

La remarque de Marc me fit longtemps réfléchir... J´avais une dette envers lui, envers toute la Nouvelle Armée même... Et il me faudrait la payer un jour ou l´autre... A mes risques et périls.
En chemin, je sentais le pistolet accroché dans mon dos. J´espérais qu´il ne se voyait pas trop derrière. Manifestement non car personne ne me fit de remarque. Une fois arrivé dans ma chambre, je m´étalais sur le lit. On était tout juste midi mais je n´avais envie que d´une chose, dormir profondément, dormir pour oublier... et aussi pour être prèt pour ce réveillon de Noël ce soir. Ca allait être bien, je le savais alors autant évacuer tout ce stress avant ce soir.

Quelques secondes après m´être posé sur le lit, j´étais déjà loin, loin au pays des rèves...