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Le Comité de lecture est honoré de vous présenter son blog, où vous pourrez découvrir sous peu les nouvelles fanfics parues, mais aussi diverses animations.

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Speed'fics - Mars 2018
Bonjour à tous !
Vous retrouverez dans cet article les Speed'fics réalisées par les auteurs en Mars.

Speed'fic du 9 mars


Thème : Cactus

Participants : Suroh, MissDibule, Arcegis.

Participation de Suroh
De nombreuses Teams ont vu le jour de par le monde. Jusqu’ici, l’ensemble de la population est d’accord pour affirmer que ce sont des fléaux qu’il faut anéantir, pourtant l’action des gouvernements se révèle inefficace à empêcher leur pullulement. Les Forces de Police Internationales elles-mêmes ont de grandes difficultés à essayer d’empêcher ces organisations mafieuses de naître.

C’est à cet effet que les chefs de gouvernement se réunissent régulièrement, que les services nationaux de Police ont justement fusionné pour créer les FPI il y a vingt ans, que l’armée elle-même déploie des moyens considérables pour empêcher ces groupes terroristes de se former. Mais rien, non rien ne peut enrayer la montée du phénomène.

C’est que tous ces gens n’ont jamais réussi à découvrir la racine commune de tous ces groupes. Les leaders de chacun d’eux ont juré de garder le secret de son existence. Lysandre, Ghetis, Hélio, Max et Arthur sont autant d’exemples : aucun n’a parlé. Aucune de leurs déclarations ne fait mention de cet événement qui permet la prolifération des Teams.

Cet événement s’appelle la Sélection. C’est une réunion organisée le 24 octobre de chaque année. Elle a été créée à l’origine par Giovanni pour qu’il puisse disposer d’hommes de main fiables. Car c’est de cela qu’il s’agit : c’est le rassemblement de milliers d’hommes aux allures louches, qui sont potentiellement destinés à rejoindre les rangs d’une organisation maléfique.

C’est ainsi que le soir du 24 octobre de chaque année, dans une immense base enfouie sous les flots à l’ouest de la Route 21 de Kanto, se déroule cette réunion. Elle se passe en deux étapes successives : tout d’abord des prétendus leaders proposent leur projet de domination du monde, et ensuite les hommes et femmes présents font leur choix pour l’organisation qu’ils veulent rejoindre. Puis chacun repart chez lui incognito après s’être vu hypnotisé par un Hypnomade.

Cette Sélection est donc à l’origine de milliers des maux de ce monde. Elle est noire, infestée d’individus aux mœurs bien trop légères, cachée avec une telle attention que c’en est inconcevable. Mais tous ceux qui pourraient éventuellement être des recrues sont invitées, et ça représente un panel de personnes énorme. Pourtant, parfois des situations pour le moins burlesques s’y déroulent.

Yanis est un jeune homme de dix-neuf ans. Il est mauvais à l’école et vit dans un quartier miteux dans la périphérie de Volucité. Un soir, alors qu’il rentrait chez lui et s’installait seul dans un canapé, il a découvert un homme tout habillé de noir accompagné d’un Solaroc caché dans un coin de la pièce. La conversation fut brève. En fait, il n’y a pas eu de conversation.

« Solaroc, utilise Hypnose ! » a crié l’homme vêtu de noir.

A cet instant, les yeux de Yanis se sont perdus dans les méandres des prunelles hypnotiques de Solaroc. L’homme sortit de l’ombre et s’approcha de Yanis en lui parlant d’une voix suave :

« Dans deux jours se déroulera une Sélection à Kanto. C’est un événement créé juste pour les gens comme toi, qui sont pitoyables et facilement manipulables. Tu trouveras donc après-demain soir, aux alentours de minuit, un Abra, dans ta chambre. Tu poseras la main sur sa tête et tu le laisseras te téléporter sans poser de question. Bien évidemment, tu ne parleras à personne de ce que je viens de te dire, pas plus que tu ne parleras de ma venue ici, tu agiras d’ici là comme si de rien n’était. »

Puis il claqua des doigts et Yanis se réveilla d’un coup. Il regarda d’un air absent l’autre sortir de la maison. Puis il se rassit sur le canapé et reprit un air d’Escargaume.

Deux jours passèrent, des journées où il ne fit strictement rien, il songea énormément à ce qui lui avait été fait, en fait il était même terrorisé. Mais que pouvait-il faire ? Rien du tout, alors il laissait se dérouler sa routine. Le temps jusqu’au moment fatidique a été plutôt long, car Yanis est un homme particulièrement mollasson qui n’a rien à faire de sa vie. « Les cours c’est chiant et j’aime pas la fac », aimait-il répéter. Il avait la boule au ventre et restait tout de même un peu curieux. Avec un peu de chance, il pourrait peut-être rejoindre l’une de ces Teams super secrètes dont les médias parlent tant ! Il fantasmait. Et ne croyait pas si bien penser.

Le moment dont l’homme en noir avait parlé arriva. Yanis était avachi sur une chaise et déprimait en se regardant dans un miroir. Il avait l’air d’un ado blasé, mais un fond de peur et d’excitation luisait dans son regard pourtant terne d’habitude.

Le Abra apparut sans un bruit dans la pièce ; aussitôt le corps de Yanis fut puissamment levé comme par une force étrangère. La bouteille qu’il tenait à la main fut bruyamment posée sur le sol et Yanis mis une main sur le Abra. En fait, il l’avait même presque giflé mais ce n’était pas sa faute : il n’était pas tout à fait le maître de ses mouvements à cet instant.

À peine eut-il effleuré le Pokémon Psy que la vive impression que ses tripes se déchiraient tout en se distordant d’elles-mêmes l’envahit. Il aurait bien poussé un cri de douleur, mais sa langue gonflait, sa bouche explosait. Le sang dans ses veines passa de chaud à glacé et mille et unes sensations diverses le mirent au supplice. Il ne sentait plus le sol sous ses pieds, ce contact avait été remplacé par une sensation de gravitation démentielle qui écrasait chaque partie de son corps.

Puis tous ses sens reprirent une attitude normale. Yanis était à quatre pattes, haletant, dans ce qui semblait être le hall d’un immense palais. Il tâtonna son torse pour être certain de n’avoir pas été blessé ; pas de marque de blessure. Il soupira et ses maux de têtes s’échappèrent avec son souffle.

Il se releva avec peine et constata qu’il n’était pas seul dans ce hall. En relevant les yeux, il vit un grandiose plafond de ver au-dessus duquel nageaient…

« On est sous la flotte, là ? » lâcha-t-il dans un hurlement mi-décontenancé, mi-effrayé.

Il commença à avancer mais n’était pas au bout de ses peines : des personnes apparaissaient tout autour de lui ! Elles n’étaient pas là, puis elles étaient là. C’était presque inconcevable. Tous étaient dans un état similaire au sien quand il était apparu là, c’est-à-dire dans un état assez lamentable.

Yanis arriva bientôt devant une porte d’un bois de qualité qui ouvrait sur un amphithéâtre aux dimensions totalement disproportionnées. Il ne savait pas quoi faire, il était désorienté. Bruits, pas, hurlements, cris, coups de coudes, odeur de transpiration, crampes, bourdonnements dans les oreilles. Il n’était pas bien. Pourtant il avançait et s’assit sur l’un des sièges de cette salle en demi-cercle devant laquelle une estrade avait été construite. Il attendit quelques temps.

Puisque ces gradins s’étalaient sur un demi-cercle dont le rayon était pharamineux, et puisqu’ils s’étiraient tout autant en hauteur, ils pouvaient accueillir un nombre énorme de personnes. Et le flot qui se déversait dans la salle était conséquent. Une voix retentit soudain, lorsque tous furent assis.

« Si vous êtes ici, c’est pour m’écouter ! Vous devez être perturbés, vous ne devez pas savoir pourquoi vous avez mis les pieds dans cet endroit, mais c’est normal. En quelques mots : vous voici à la 17e Sélection ! Des dirigeants charismatiques vont vous proposer des projets, et vous devrez tous suivre l’un de ces leaders à la fin de ces exposés. C’est clair ? »

Des murmures de protestation envahirent la salle, et Yanis, lui, sentit un froid glacial s’emparer de son échine. Ses mains tremblaient. Des personnes se levèrent et poussèrent des plaintes pour protester, mais ça ne dura pas. À peine les personnes étaient-elles debout pour brandir le poing qu’elles se rasseyaient, le regard vide. Ils sont toujours sous l’Hypnose des Pokémon qui les a forcés à venir ici, compris Yanis.

« Ce sont des projets ambitieux qui ont pour motivation de changer le monde. La règle est la suivante : les leaders défendront un projet qui ne s’occupera que d’une seule région : Kanto, Johto, Unys… Mais qu’une seule. C’est pigé ? Et vous, vous devrez rejoindre l’une de ces Teams. Vous les rejoindrez de votre plein gré, ne vous inquiétez pas. Nous savons d’expérience que les… personnes dans votre genre sont souvent attirées par ces idées. »

La présentation commença donc dans un froid glacial. Yanis s’ennuya beaucoup. Son allure placide reprit le dessus, bien qu’il se soit attendu à sentir quelque chose secouer ses tripes. Mais à part sa bile qui ne demandait qu’à remonter, il ne sentait pas grand-chose se passer en lui.

Passons les premières interventions. Elles étaient toutes assez banales, simples. Certaines emballaient plus la foule, et on pouvait imaginer que ceux qui ne tarderont pas à se faire nommer « sbires » commençaient malgré eux à éprouver de l’affection pour certaines idées dans lesquelles ils se reconnaissaient.

Cependant, il y eut un homme. Un homme unique, qui fit briller les yeux de Yanis. Il ne savait pas pourquoi, mais les idées qu’il proposait lui donnaient envie.

Il venait de faire son entrée sur la scène, et commença son discours.

« Bonsoir. On m’appelle le Gamin Farouche. Je viens ici pour vous proposer mon plan de domination du monde, qu'je sais excellent, ah ah ! Toutes les autres petites bouses de Bulbizarre d’avant vous proposent de combattre avec des légendaires, des fabuleux ou qu'je sais pas trop quoi. Tous des crétins ! Moi je vais vous dire ce qu’on va faire. Moi je vais vous l’dire, moi. Ouais ouais. On va utiliser des cactus ! »

Tous auraient dû rire. Mais vous n’imaginez pas le charisme de ce petit homme qui marchaient de long en large.

« Le projet C.A.C.T.U.S qu’il s’appellera, mon plan de conquête ! Vous ne devriez pas me sous-estimer. J’ai un cousin, Farouk, lui il est resté sur sa Route 1 pour convaincre les gens d’avoir des Ratata. Nan mais les gars, moi j’vous l’dis : c’est pas les Ratata qui changeront le monde, pas plus que les Arceus ou les Opermine. C’est les Pokémon Cactus ! Mon plan qu’il est simple j’vous l’dis. Si ici et maintenant on attrape tous un Pokémon Cactus et qu’on lui fait faire des bébés, bah y aura plein de Pokémon Cactus. Vous comprenez ? Mon plan qu’il est simple j’vous l’dis. »

L’aura de charisme du gamin faisait que tous l’écoutaient avec délectation, tous buvaient ses paroles. Une main se leva pour lui poser une question :

« Mais qu’est-ce que ça changera à la face du monde ?

– Peuh ! Mais ne sous-estime pas les Pokémon Cactus ! Ils sont super-puissants ! Rien ne peut les arrêter, rien ! Mon plan qu’il est simple. Vous prenez tous un Pokémon Cactus, un Cacnéa quoi, ou un Maracachi ou celui qu’vous voulez. Les Pokémon Cactus ils habitent dans l’désert vous pigez ? L’désert. Du coup qu’il gardent de l’eau ! Il peuvent absorber de l’eau sans l’utiliser ! Ils l’absorbent juste. Mon plan il sera juste que tous les membres de ma Team qu’ils aient un Pokémon Cactus et ils le jettent dans les lacs où y a de l’eau qu’on peut boire ! J’vous l’dis, j’ai déjà essayé avec le mien. Chaque Cacnéa peut garder au moins dix litres d’eau ! Vous voyez combien vous êtes ! Une équipe Pokémon c’est six Pokémon, si vous adhérez tous à mon Projet ça sera bon j’vous l’dis ! En plus que c’est pas que y a le réchauffement climatique qui réduit déjà la flotte, mais eh ! Un peu ! Alors si on a toute la flotte pour nous, on pourra dominer le monde, ah !! »

Croyez-le ou non, ce jour-là, des milliers de murmures s’emparèrent de la salle. Lorsque la Sélection approcha de sa fin, des milliers d’hommes et de femmes approchèrent de Farouche. Yanis faisait partie du contingent.

Farouche leur parla un peu encore, puis chacun dut rentrer chez lui. Toutes ces personnes avaient décidé quel leader elles voulaient suivre. Car l’aura de charisme de tous ceux qui avaient parlé était telle que ces jeunes allaient quitter leur pays pour réaliser ces actes de terrorisme. Ça leur semblait juste, et Yanis faisait partie du lot.

Yanis rentra chez lui, le même Abra qui l’avait amené était apparu à lui à la fin de la séance le ramena chez lui, juste après qu’un Hypnomade se soit assuré qu’il ne puisse pas de son plein gré parler de cette soirée.

Yanis se mit au fond de son lit et réfléchissait. Cet homme. Farouche. Il lui plaisait. Le projet de domination semblait farfelu mais possible, d’ailleurs il n’était pas le seul à le croire. Des réunions seraient régulièrement organisées, d’ailleurs. Car l’objectif, pour le moment, de tous les membres de cette Team Cactus, était simple : capturer le plus de Pokémon Cactus possible.

Aujourd’hui, les membres de cette Team se préparent toujours dans l’ombre. Leur leader les tient en haleine tous les mois, et nul ne se doute de leurs manigances. Ils sont l’organisation ultime.

Et le projet C.A.C.T.U.S, un jour, leur permettra de dominer le monde.

Participation de MissDibule
« Quand tu vois un Pokémon Vol, danse. Sinon tu seras dévoré. Nous sommes de Type Plante, c’est-à-dire des proies faciles pour eux. Mais notre danse les effraie. C’est la seule arme dont nous disposons contre eux. Ah, et, prends garde aussi aux humains. Ils enferment les Pokémon dans des sphères étranges. Ne t’approche jamais d’eux. Et si jamais il arrivait que ce soit l’un d’entre qui s’approche de toi… Ne bouge surtout pas. Ils nous appellent « les Pokémon Cactus » non sans raison… Immobiles, nous leur ressemblons en tout point. Face aux perfides humains, reste stoïque, mon fils. Pense comme un cactus, reste droit comme un cactus… Deviens un cactus. Tu as compris, Cacti ? »

Comme à chaque fois, j’ai à moitié écouté ce que dit ma mère. Ce n’est pas de ma faute si c’est toujours la même chose ! « Les Pokémon Vol ceci, et les humains cela… »… Du blabla, tout ça. Ma mère me répète – et me fait répéter – ce mantra dès que je sors de notre petite grotte. C’est bien simple, je le connais pas cœur, depuis le temps. Ma mère est terrifiée dès que je m’éloigne d’elle. C’est vrai qu’en tant que Doyenne du village, ça la ficherait mal que son propre fils n’écoute pas les consignes de sécurité dispensés jour et nuit. Mouais, en attendant, je n’ai jamais croisé ni Pokémon Vol, ni humain aux alentours. J’en ai presque envie, en fait. C’est vrai, ça changerait un peu, il ne se passe rien dans ce désert ennuyeux !

Les autres Maracachi de la tribu passent leur temps à se trémousser. Ils organisent même des concours de danse. À croire que c’est la seule activité à faire dans le coin ! Ridicule. Bah oui, moi, je n’aime pas danser, alors que c’est, selon ma mère, « la raison d’être des Maracachi ». Euh ouais, alors, maman ou pas, doyenne ou pas, ce n’est pas ça qui va me convaincre. Je traverse notre petit village sur mon unique pied. De ce côté-là, je dois bien reconnaître que nous ne sommes pas gâtés : devoir se déplacer en sautillant, c’est pas génial, surtout quand, comme moi, on aime bien explorer. Ah, comme je rêve de contrées inconnues, pleines de paysages magnifiques… Mais bien évidemment, ici, il n’y a que du sable. Du sable, du sable, et un peu de sable pour parachever le tout.

Enfin… Il n’y a presque que du sable. Un jour, j’ai fait une grande découverte : une oasis, à quelques lieues du village. Quel endroit merveilleux ! La surface claire de l’eau, les palmiers du même vert réconfortant que moi… Je m’y sens comme chez moi. Même peut-être plus que dans ma vraie maison. C’est d’ailleurs là que je me rends en ce moment. Je vais enfin pouvoir être moi-même, là-bas, et rêver d’aventure en contemplant mon piètre reflet dans l’eau. Parce que oui, on ne va pas se mentir, les Maracachi ne sont pas les Pokémon les plus charismatiques du monde. Enfin, peu importe, comme dirait ma mère – et, je pense, sans trop m’avancer, toutes les mères du monde – « ce qui compte, c’est la beauté intérieure ».

Ouais ouais ouais. Sauf que même ça, ce n’est pas gagné. Parce que je n’ai pas vraiment l’impression d’être quelqu’un de bien. Après tout, je fais que me plaindre de tout : mon village, les recommandations de ma mère, les danses… Alors que je sais qu’au fond on ne veut que mon bien. C’est en partie pour ça que je viens ici. Pour ne pas ennuyer le reste du monde. Je soupire. C’est ça le problème. Ma vie est morne. Aucune excitation. Juste… un cycle incessant de journées qui se répète inlassablement. Tiens, dans ce mot, il y a « sable »… Je pense que ça dit tout.

Plus sérieusement, je rêve qu’il se passe enfin quelque chose. N’importe quoi. Même le pire. Je sais à quel point c’est odieux de ne penser qu’à soi au point de souhaiter le pire, mais… comment dire… J’ai l’impression d’être déjà mort. Alors, mon dieu Arceus, si vous existez… Ayez pitié de moi, je vous en prie, faites qu’il m’arrive quelque chose !

Bon, je suis vraiment désespéré, là… Mais on sait jamais, ça peut marcher. J’attends. Rien ne se passe. Bien sûr. J’aurais dû m’en… Hein ?

Assis au bord de l’eau, je vois une ombre planer au-dessus de la mare. Je relève la tête : un Pokémon Vol. Ha. Quelle ironie. Bon bah, je suis vraiment mort tout compte fait.

Enfin, probablement. Là, je vois l’oiseau se fracasser sur le sol. Aïe, atterrissage manqué. Mais au fond de moi je suis heureux : il s’est passé un truc nouveau, et je suis encore là pour le voir ! Je me précipite vers le blessé. Il est tout gris et rutilant. Son aile est sérieusement amochée, le rouge du sang se mélange à la couleur de l’aile. Il me voit, lève la tête et dit faiblement :
- Je vais… mourir… De… l’aide…

Je réfléchis. Est-ce qu’il ne va pas me manger si je l’aide ? Bah, avec ce que j’ai à perdre. Ma mère me regrettera peut-être un temps, mais elle ira bien vite mieux. Je décide donc de l’aider.

Je considère la blessure. Je peux soigner ça avec de l’onguent. Grâce à nos pétales de fleurs, nous, les Maracachi, nous pouvons créer un baume apaisant. Heureusement, j’ai très bien retenu mes leçons et je m’attèle aussitôt à la tâche en me servant d’une feuille de palmier comme plan de travail. Ce faisant, je murmure des mots rassurants à l’oiseau. Airmure, il m’a dit qu’il s’appelait. Je m’étonne moi-même. Un vrai aide-soignant ! Airmure me remercie de tout son cœur. Peut-être qu’il ne va pas me manger, tout compte fait… En tout cas, je suis content. Non seulement j’ai réussi à tromper mon ennui, mais en plus, je vais sans doute sauver la vie de quelqu’un…

Quelle belle journée pour être vivant.

Je ne suis plus immobile, mimant le cactus passif. Je vais de l’avant. J’ai envie de progresser. De découvrir des choses. D’aller vers l’inconnu, comme Airmure. Et peu importe ce qui m’arrivera en chemin. Toute découverte sera la bienvenue. J’accueillerai l’adversité comme une vieille amie. Je veux juste… vivre. Comme Airmure.

J’ai fini d’appliquer l’onguent. Airmure n’a plus l’air de souffrir. Il réussit même à se redresser. Il balbutie quelques mots :
- Merci du fond du cœur, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi… Mais au fait, quel est ton nom ?

Ah, mon nom. Je ne l’aime pas. Il ressemble trop à « cactus ». Quand bien même c’est fait exprès, ça ne me plaît pas. Je dis donc simplement :
- Maracachi. De rien, je suis très content d’avoir pu t’aider. Tu sais, tu m’as sorti d’une longue torpeur… Qui durait depuis bien trop longtemps.
Il me regarde, interloqué. Je me doutais bien qu’il ne comprendrait pas. Je lui souris et déclare :
- Disons juste que… Tu m’as rendu service, toi aussi. Alors je suppose qu’on est quittes.
- Oh non, tu as fait tellement pour moi, j’aimerais tant pouvoir te remer…

Il est coupé dans sa phrase par une autre voix :
- Airmure ! Enfin ! Je t’ai cherché partout ! J’ai eu si peur… Ne refais plus jamais ça.

Je me tourne. Mon sang se glace. Un humain. Cela ne peut qu’être cela. On me les a tant décrits. Soudain, je repense au cactus. « Deviens un cactus », résonne en moi la voix de ma mère.

Non. Je ne veux plus l’écouter. Je veux vivre. Quoi qu’il en coûte.

L’humain accoure vers nous. Il est essoufflé. Il ne me voit même pas et se précipite au chevet d’Airmure :
- Ça va, Airmure ? Oh non tu es blessé ! Mais qu’est-ce qui t’a pris de vouloir te battre tout seul contre eux pour me protéger ?
Il semble cependant plus soulagé qu’en colère.

Il considère l’aile de son compagnon, recouverte du visqueux baume rose. Airmure désigne successivement son aile, puis moi. L’humain me remarque enfin :
- Oh ! C’est ce Pokémon qui t’a soigné ? Comme c’est gentil de sa part…

Puis, sans prévenir, il tend la main vers moi. Bien malgré moi, je recule, effrayé.
- Ha ha, ne t’en fais pas, mon petit, je ne vais rien te faire. Je te suis au contraire très reconnaissant de ce que tu as fait pour mon Airmure. Enfin, je sais même pas si tu comprends ce que je raconte ! rit-il.

Si, je comprends. Et j’entrevois alors une nouvelle possibilité d’avenir. Un futur possible pour moi. Devenir le Pokémon de cet humain, et vivre des aventures avec Airmure et lui. Vivre tout court, même.

Airmure semble avoir deviné mes pensées. Il lance alors un regard lourd de sous-entendus à son ami, qui comprend aussitôt :
- Tu veux nous rejoindre, mon petit Maracachi ? Sans problème ! m’annonce-t-il gaiement.

Il fouille alors son sac, rajustant de temps à autre la visière qui lui tombe sur les yeux. Il a une impressionnante touffe de poils sur la tête, comme certains Pokémon que j’ai pu voir. Il finit par en sortir une balle rouge et blanche. Ah, les fameuses sphères… Mais je n’en ai plus peur à présent. Advienne que pourra. Et je suis sûr que cet humain est gentil. Il a l’air, en tout cas. Il pointe sa sphère devant moi. Je suis curieux de savoir comment c’est, à l’intérieur. Juste avant d’être aspiré à l’intérieur, j’entends mon nouveau maître dire :

- Je vais t’appeler… Cactus !

Je ris intérieurement. Il n’aurait pas pu choisir pire…

Mais après tout, n’ai-je pas souhaité le pire un peu plus tôt ?

Je devrais plutôt être reconnaissant.

Merci Arceus, j’ai eu ce que voulais.

Aujourd’hui…

« Cactus » commence à vivre.

Participation de Arcegis
"Concentre-toi". Karine Lacâline se répétait cette phrase, cette petite proposition, en boucle, depuis maintenant trois semaines. Et il lui restait trois semaines. Trois semaines pour apprendre un morceau de musique de son choix, qu'elle allait présenter devant un jury. Et pas n'importe lequel des jurys ! Elle s'était donnée pour objectif de passer les auditions de la grande émission "La voix du Renouveau". Son jury, composé de quatre artistes éclairés, émérites et bien souvent éméchés, était réputé pour la variété, mais aussi l'impitié de ses jugements. L'un des membres, de son nom de scène Pascal Ossabot, un Pijako qui n'avait pas la langue dans sa poche, était souvent dur et cassant, mais avait sans doute, parmi les quatre, l'oreille la plus fine et la plus savante. Le deuxième, Granit, un jeune Grolem, semblait foutraque au premier abord, mais aussi rigolo, et prodiguait les meilleurs conseils, même pour les personnes n'ayant pas retenu ses faveurs. La troisième, une Gardevoir qui avait choisi pour pseudonyme Dame Isabeau de la Bath, était celle qui avait connu le plus de succès des quatre, au travers de trente années de scène, quatorze albums vendus, et des textes fins et ciselés. Celle-ci adorait les performances imprévues et différentes, et tout ce qui pouvait se démarquer du lot l'intéressait fortement. Enfin, le quatrième membre, Loulou Garorock, un Lougaroc Nocturne, accro au Fanta, parlait peu, mais ses avis étaient fortement respectés.
La jeune Fragilady se repassa la chanson mentalement, puis s'assit de nouveau devant son piano. Elle avait elle-même arrangé le morceau à l'oreille, pour le roi des instruments, se fondant sur une version orchestrale du morceau. Ce dernier racontait la vie piquante d'un Cacturne qui essayait, par tous les moyens, de se défendre contre la vie qui l'oppressait. Il était chanté par un Desséliande dans la fleur de l'âge. Jacques Dutrondarbre. Quel pseudonyme ! Elle ne put s'empêcher de pouffer de rire.
"LE MONDE ENTIEEEEER ! EST UN CACTUUUUURNE !"
PLONG. PLONG.
"IL EST IMPOSSIIIBLE DE S'ASSEOIIIIIR !"
PLINGPLONGPLANG. BLOUM. Les mains agiles de la dame-fleur couraient sur le clavier.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUURNE ! MOI JE ME PI-"
Son auriculaire et son annulaire glissèrent et attrapèrent deux fausses notes.
"MERDE ! Reprends-toi, bon sang !"
Elle souleva ses mains, respira un bon coup et recommença le morceau.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUURNE !"
PLONGPLONGPLING.
"MOI JE ME PIQUE ! DE LE SAVOIIIIR !"
Cette fois-ci, ses doigts avaient visé juste. Elle joua le morceau jusqu'à la fin, modulant sa voix, puissante et articulée. Le jury s'étonnerait d'entendre une voix de baryton léger venant d'une dame-fleur !! Ils ne comprendraient pas.
Trois semaines passèrent, d'entraînement sans relâche, jusqu'à ce qu'elle sût enfin le morceau sur le bout des doigts et de la voix. Elle partait de la ferme pleine d'espoir.
Le jour fatidique arriva enfin. La production de l'émission télévisuelle s'était montrée assez impatiente avec elle. Lorsqu'elle avait passé l'audition préliminaire, le premier jury en était resté bouche bée. Elle avait presque expédié la première prestation, butant ça et là, mais ils l'avaient retenue. Finalement, elle resta sur place. Il fut décidé qu'elle passerait dans l'émission de la semaine suivante, qui serait tournée le jour même. Plus son entrée approchait, plus elle ressentait le trac. Elle avait l'impression de voir un Rhinastoc armé d'une batte de base-ball derrière elle, tant son stress montait.
Elle tourna les premières scènes de présentation avec la boule au ventre, mais masqua sa peur par une voix encore plus grave qu'à l'accoutumée. Finalement, le technicien lui demanda d'attendre devant un vaste rideau blanc. Ce dernier donnait sur la scène, où l'attendaient, tels des Némélios en des temps antiques, les quatre stars qui allaient la juger. Des quatre, la jeune Fragilady savait laquelle elle choisirait pour la suite de l'émission. Elle adorait les textes de Dame Isabeau, et sa musique douce et prenante.
"C'est à vous."
La voix du Machopeur technicien la désarçonna. Elle prit une profonde respiration, expira en libérant un très léger nuage de pollen, et partit au-devant.
La scène était véritablement immense. Plantés devant elle comme des menhirs inquisiteurs, les quatre fauteuils des juges lui tournaient le dos. Elle se plaça devant le piano et plaqua le premier accord, avec fougue et rage.
PLONG.
"LE MOOOONDE ENTIEEER ! EST UN CACTUUUURNE !"
PLONG ! PLONG ! Ses doigts martelaient le clavier avec une puissance inattendue pour une jeune demoiselle. Elle sentit un grand flottement dans l'assemblée. Puis, finalement, à la périphérie de son champs de vision, elle vit une jeune Kirlia claquer des doigts et bouger, tout sourire.
"IL EST IMPOSSIBLE DE S'ASSWA-WA-WA-WAAAAAR !"
La première détonation lui retourna l'estomac. Dame Isabeau avait appuyé sur le bouton rouge, sur son accoudoir. Le fauteuil se retourna lentement, la foule poussa une ovation.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUUURNE !"
"Mais c'est incroyable !"
La deuxième détonation lui mit des papillons de lumière dans l'estomac. Cette fois, c'était Loulou Garorock qui s'était retourné, et la dévisageait à présent avec des yeux ébahis.
La chanson continua. Elle ne pouvait voir les deux autres sièges, mais elle sentait la tension dans les airs. Elle vit une main bouger dans l'air. Une main de Grolem. Il comptait les temps, et semblait trépigner d'impatience.
"POUUUR ME DÉFEEENDRE ! DE LEURS CACTUUURNE !"
La troisième détonation lui arracha un sourire. Le fauteuil de Granit opéra un demi-tour. Il semblait vraiment tout foufou, et faillit exploser de rire lorsqu'il vit ce qui lui faisait face.
A la toute fin du morceau, sur le tout dernier accord, le dernier fauteuil restant, celui de Pascal Ossabot, se retourna. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il vit la concurrente plaquer son dernier accord et se relever. La foule l'ovationna, et ce fut comme une explosion nucléaire de joie.
Le premier à prendre la parole fut Granit.
"C'était tout bonnement incroyable ! Jeune demoiselle, pourriez-vous nous donner vos nom et âge ?"
"Je suis Karine Lacâline, et j'ai 25 ans." La jeune Fragilady rayonnait de fierté. Un à un, les juges lui firent part de leurs impressions sur sa voix, ce qui les avait marqués, ce qui restait à améliorer (Ossabot fut très clair sur ce point). Finalement, vint le moment crucial du choix. Elle s'était décidée pour Dame Isabeau, mais chacun aurait des choses à lui apporter. La justesse technique d'Ossabot, la présence scénique de Granit, la présence musicale de Loulou...Et la douceur de Dame Isabeau. Elle retourna près du piano, et entendit la foule l'encourager. Finalement, elle improvisa une très courte mélodie détaillant qu'elle choisissait Dame Isabeau. Cette dernière en fut très honorée.
Elle partit rejoindre sa famille lorsqu'on le lui indiqua, le cœur gonflé de fierté. L'aventure ne faisait que commencer.

Bravo et merci à vous pour vos participations !

A bientôt !
Le Comité de Lecture
Article ajouté le Samedi 24 Mars 2018 à 21h36 |
1 commentaire
Fanfic validée : Clair-obscur (20/03/18)
Bonjour à tous !

Nouvel article pour vous informer de la parution d'une fanfiction créée par Raishini :

  • Clair-obscur



    Hoenn change. Suite à la guerre qui a ravagé l’entente cordiale entre humains et Pokémon, la région subit une métamorphose radicale sous l’égide du nouveau Premier Ministre. La paisible contrée rurale laisse désormais place à un îlot artificiel en perpétuelle évolution. Corruption, spécisme, guerres intestines et trafics sont désormais le lot quotidien du hoennois moderne.

    Au milieu de tout cela, Amélie et Hoguera cherchent leur place. Mais deux marginaux peuvent-ils vraiment intégrer les rangs ? A moins, bien sûr, qu’un évènement inattendu ne leur permette de créer leur propre chemin. En effet, des rumeurs courent à propos d’une nouvelle drogue surpuissante et d’un tueur en série. Une catastrophe biologique sans précédent pourrait s’annoncer et les deux amis auront des choix décisifs à faire… pour le meilleur et le pire.

    /!\ Les thématiques abordées peuvent heurter la sensibilité /!\
    "



Bonne lecture !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Mardi 20 Mars 2018 à 17h07 |
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Drabble #2
Bonjour à tous !
Et c'est parti pour le deuxième Drabble ! Vous avez été plusieurs à participer au premier et votre motivation avait fait plaisir à voir, donc merci aux participants, et nous espérons pouvoir lire à nouveau de chouettes petits écrits aujourd'hui !


Rappel des règles


Les Drabbles sont de courts exercices littéraires avec pour contrainte un nombre limité de mots, axés autour d'un thème donné.

Le nombre maximum de mots est limité à 100 maximum (vous êtes bien entendus autorisés à faire moins). Il n'y a pas de contrainte de temps, en cela, les auteurs peuvent prendre autant de temps que nécessaire afin de rédiger leur petit écrit.

Les drabbles correspondant au thème doivent être publiés directement en commentaire de cet article, en utilisant la balise en gras ( [b*] texte [/b*], sans les étoiles), afin de les différencier des autres commentaires qui pourraient être publiés sur l'article.

Comme c'est un exercice très court, il n'est pas limité à l'univers de Pokémon en particulier, bien qu'une référence au fandom soit toujours appréciée.

Il est recommandé de soigner son orthographe et d'éviter tout abus de langage, ainsi que tout abus dans l'utilisation des balises.

Le thème de ce Drabble !


Le thème de ce Drabble est donc ...

La nuit, tous les chats sont gris.
Laissez libre cours à votre imagination en une centaine de petits mots, sur ce que vous inspire ce thème !

Amusez-vous bien et n'hésitez pas à dire votre ressenti à la fin de votre écrit !
Le Comité de Lecture
Article ajouté le Mercredi 14 Mars 2018 à 14h05 |
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Speed'fics - Février 2018
Bonjour à tous !
Vous retrouverez dans cet article les Speed'fics réalisées par les auteurs en Février.

Speed'fic du 21 février


Thème : Aimer à en perdre la raison

Participants : Vocalume, Biditchoun, Valais14, Arcegis.

Participation de Vocalume
Grande femme au cœur de flammes, toujours elle avait attiré les regards. Par son style, son allure, sa posture. Par sa façon de s'exprimer surtout, par ses compliments crachés comme des braises et ses reproches ardents. Jamais on ne savait si elle aimait ou haïssait, mais le moindre de ses regards vous marquait au fer rouge. Elle s'imposait.

Plus que tout encore, le mystère qui l'auréolait intriguait. Tantôt journaliste sèche et professionnelle, tantôt membre du conseil des 4 de Kalos arrivée à son poste d'une manière inconnue de tous, ayant entretenu des liens plus que flous avec la Team Flare... Oui, Malva interrogeait ; elle fascinait.

Grande femme au cœur de flammes, toujours elle avait attiré les regards. Mais ce que tous ignoraient, c'était qu'elle avait déjà brûlé d'amour. Pour une cause, un idéal... Elle s'était consumée.

Enfant déjà, elle était un feu-follet. Vivace et joyeuse, elle courait partout, sautait et importunait ses parents par la même occasion. Le couple ne savait plus quoi faire d'elle ; en désespoir de cause, il la confia à une école privée et exigeante, spécialisée dans l'apprentissage du combat Pokémon, alors que la fillette n'avait que onze ans. Sans doute espéraient-ils qu'une telle activité lui permettrait de canalyser son énergie ; ça ne manqua pas.

Dès son arrivée et après quelques tests visant à déterminer ses aptitudes, un Pokémon jugé comme lui « correspondant » devait lui être remis. Quelle ne fut pas sa joie lorsque Malva découvrit la petite boule rouge-rosé qui allait devenir sa partenaire ! Une Magby âgée seulement de quelques mois, à laquelle elle s'identifia immédiatement. La même couleur de prédilection, la même première syllabe de leurs noms, la même énergie.

Si les cours théoriques ennuyaient Malva au plus haut point, la révélation se fit avec l'apprentissage du combat. Vint le temps de découvrir qu'elle pouvait se déchaîner, laisser libre cours à toute la puissance qui sommeillait en elle ; s'embraser. Pendant les récréations, elle s'entraînait. A l'heure des repas, elle s'entraînait. Après les cours, elle s'entraînait. Là où ses parents n'avaient vu en elle qu'une enfant épuisante, la jeune fille percevait enfin un domaine dans lequel elle pouvait briller, dépasser les autres. Elle fut rapidement la première de sa classe. Mais cela ne lui sufffisait pas ; elle ne voulait qu'une chose : être la meilleure.

Les années passèrent, et la flamme se mit à brûler avec de plus en plus d'ardeur. Grâce à ses efforts et au socle que constituait son école, Malva s'éleva à un très bon niveau. Tous ses camarades auraient pu la décrire de manière similaire : une jeune fille ambitieuse, voir légèrement arrogante, mais dont l'énergie et la joie de vivre illuminait et portait tous les cœurs. Ainsi, malgré les jalousies engendrées par son niveau, elle restait appréciée de tous. À ses seize ans, lorsqu'elle sortit diplômée, elle avait trois Pokémon : Magmar, Braisillon et Mélancolux. Dès lors, elle décida de consacrer absolument tout son temps et son énergie au combat, plus encore qu'avant. Son amour pour cette discipline lui faisait se sentir vivante ; rien d'autre ne pouvait — ne devait ! — exister. Elle cessa de donner des nouvelles à sa famille, à ses amis.

Lorsqu'un tournoi d'ampleur régional fut annoncé à Kalos, ouvert à tous et extrêmement médiatisé, elle y vit l'occasion de sa vie : briller, enfin, montrer son éclat au monde. Être reconnue comme la meilleure. De sa région, certes ; dans un premier temps...

Elle s'entraîna sans relâche, jusqu'à faire évoluer les deux Pokémon qu'elle avait capturés. La Magmar devait rester telle quelle pour le moment, faute de moyens de la part de sa dresseuse pour se payer un magmariseur. Puis enfin vint le jour du début des combats.

Les premières manches furent une partie de plaisir. Les adversaires les plus faibles se faisaient éliminer sans problème, et elle s'ennuyait. Puis, la difficulté monta croissante avec son rang... Aux quarts de finale, elle dut donner presque tout ce dont elle se croyait capable. Tous ceux qui l'avaient connu, voyant cette jeune femme brûlant de passion sur les écrans de leurs télévision, ne la reconnaissaient pas. Aucune lueur dans ses prunelles exceptée celle de l'excitation de la bataille, aucune parole superflue, aucun geste d'affection envers ses Pokémon qu'elle avait tant chéris ces dernières années... elle n'était pas satisfaite d'être arrivée aussi haut ; seule lui importait la victoire. Aux demi-finales, elle douta même de pouvoir vaincre tant son adversaire était tenace ; seule Magmar finit l'affrontement debout. Puis vint enfin la finale.

Des années plus tard, elle garderait ce combat comme le plus intense de son existence. Pour le public, la surprise étaient totale : alors que des célébrités étaient venues participer, c'était deux inconnus sortis de nulle part qui se disputeraient la victoire. Et aucun n'oublierait le combat auquel ils assistèrent.

Ce fut flamboyant, terrifiant, subjuguant, incandescent. Il fallut deux heures pour que l'affrontement se réduise à un 1vs1 ; Magmar contre un Némélios majestueux, d'une puissance incroyable. Leurs puissances semblaient s'égaliser à première vue, et le combat durait. Malva donnait corps et âme, se consumait pour ce match tandis que son adversaire restait calme et maître de lui-même. Peu à peu, un écart se fit sentir : Magmar faiblissait. Sa dresseuse fut-elle réellement aveugle aux signes, ou refusa-t-elle d'en tenir compte ? Nul ne le sut. Toujours est-il que son adversaire était en bonne passe de gagner, et que Malva refusait de l'accepter. Elle puisa dans ses dernières forces, celles de son Pokémon ; cela ne suffit pas. D'un terrible Lance-Flamme, le Némélios ennemi envoya son Pokémon au tapis.

C'était impossible. Après tant d'efforts, échouer ? Inconcevable. Son Magmar allait se relever, lancer un ultime coup, achever l'adversaire... Son opposant lui criait des choses. D'arrêter, que son Pokémon était vaincu, qu'elle était folle... Mais son amour du combat, sa passion pour la victoire avit fait perdre toute raison à Malva. Elle donna un ordre à son Pokémon, un dernier... Magmar se releva. Mû par la seule volonté de sa dresseuse, il réussit à tenir sur ses pattes, prépara une Déflagration... s'effondra sans avoir pu la lancer ; l'arbitre annonça la sentence. 

C'est ici que le rideau s'abaissa ; pour le public néanmoins. Il ignorerait la mort de Magmar suite à ses blessures, suite à la folie d'une dresseuse emportée par sa passion. Il ne saurait pas la haine, la rancœur, le désespoir qui envahirent Malva. Les envies de meurtres, de suicide, envies de toût brûler. À cause du décès de son alliée ? À cause de la défaite, de l'objectif d'une vie qu'elle voyait s'écrouler en cendres. Alors quoi ? renoncer, refaire sa vie ? Impossible. Son amour du combat qui l'avait étreinte brûlait encore en elle ; elle ne pouvait l'abandonner. Alors, si elle était destinée à faire souffrir ceux qui comptaient sur elle... Ne plus s'attacher. Haïr les autres, garder ses distances, bâtir un mur de flammes entre eux et elles, à coup de mots brûlants... Mais la passion du combat peinait à se raviver.

Ce furent alors deux personnes qui lui permirent d'avancer, deux noms : Dianthéa et Lysandre. Chacun à leur manière, ils lui offrirent la possibilité de se surpasser, en temps que membre du conseil des 4 comme de pilier de la Team Flare. Mais derrière l'image d'une femme ardente donnée par les médias, seules ces deux personnalités savaient qui était Malva : un tas de braises rougeoyantes, consumées par une passion dévorante... 

Participation de Biditchoun
L’ennui.
C’est ce que gamin Farouk ressentait. Il allait parfois à l’école des dresseurs, s’y curait souvent le nez, mais c’était à peu près sa seule activité quotidienne. Et comme elle n’était régie par ne serait-ce qu’une seule règle, il passait le plus clair de son temps seul à ne pas savoir que faire.

Ce jour-là, il avait décidé de vaincre son ennui. Il était temps d’aller voir le professeur Chen et de lui demander un pokémon. Peut-être même réussira-t-il à partir à l’aventure et tenter de récupérer tous les badges de la région… ! Et peut-être même qu’il obtiendrait… un pokédex ! Ça, ce serait de la balle. Un rêve éveillé, comme quand on cherche un trésor pirate dans sa chambre.
Enfin, tout ça n’arriverait que s’il arrivait à obtenir du professeur Orme ce qu’il désirait.

Il entra dans le laboratoire sans frapper. La porte coulissante se referma derrière lui presque sans bruit, tandis que devant lui s’offrait à sa vue une multitude de machines étranges dont il n’arrivait même pas à imaginer l’utilité. Une femme était affairée à faire produire des bips à l’une de ces machines. 

Comme elle était la seule personne qu’il voyait dans le laboratoire, gamin Farouk se dirigea vers elle. Plein d’entrain, il lui demanda :
« — Il est pas là le professeur Orme ?
— Non, il est en voyage à Kanto pour l’instant. C’est pour quoi ? lui répondit-elle.
— Ah… fit-il, l’air décontenancé. Et il revient quand ?
— Probablement au début de la semaine prochaine. Mais si c’est pour poser une question, tu peux tout me dire. Tu as besoin de conseils pour quelque chose ? »
Elle avait cessé de faire biper la machine. Si cette dernière avait été un pokémon, pourrait-on dire que la machine pouvait pokébiper ?
« — Baaah en fait j’aimerais bien avoir un pokémon pour partir à l’aventure.
— Je vois. Dans ce cas la décision revient bel et bien au professeur Orme, tu n’es pas trompé sur ce point. Reviens mercredi, là c’est certain qu’il sera là. Pense bien à lui montrer ta motivation, d’accord ?
— D’accord… Meri madame ! »

Gamin Farouk courut hors du laboratoire. Il était déçu, dépité, mais excité aussi. Il aurait bien voulu pouvoir commencer de suite, mais maintenant il fallait attendre cinq jours… Rien à faire, il fallait patienter encore.

Durant ces cinq jours, gamin Farouk fut l’élève le plus assidu à l’école des dresseurs. Quand, enfin, le jour J était arrivé, il se précipita dans le laboratoire dès son réveil. Il était à peine sept heures, mais le professeur et ses deux assistants étaient déjà là.

À la vue du professeur, le gamin se calma. C’est qu’il était un grand personnage, et qu’il imposait le respect. Gamin Farouk regrettait déjà son arrivée énergique mais brusque dans le bâtiment.
Le grand personnage, en entendant la porte d’entrée s’ouvrir et quelqu’un entrer telle une rafale, leva les yeux de ses biperies pour les poser sur le gamin. Casquette bleue portée de travers, t-shirt jaune, short bleu et basquettes bleues, on devinait assez aisément sa couleur préférée. Il ‘avait probablement plus de t-shirt bleu ce matin-là, et d’ailleurs gamin Farouk avait été très déçu à ce propos. Il avait beaucoup moins la classe.

« — C’est pour quoi, petit ? demanda le grand personnage, un peu embêté d’être dérangé si tôt dans son travail.
— Baheuh… En fait je suis venu vendredi dernier, et puis vous n’étiez pas là, du coup euh… la madame, là, elle m’a dit de venir mercredi, et comme on est mercredi je suis venu ! »
Gamin Farouk avait parlé très vite, sans réfléchir. Il avait pointé l’assistante du doigt tout en continuant à déblatérer des mots, donc la signification était quelconque en présence de cette divinité scientifique.

L’assistante décida d’aider le gamin. Oui, il avait été assez impoli, mais il ne le faisait probablement pas exprès, il a sûrement un bon fond après tout.

« — Il m’a confié la semaine dernière vouloir partir à l’aventure avec un pokémon, dit-elle.
— Je vois… »
La divinité re-regarda gamin Farouk de la tête aux pieds. Il avait l’air un peu tendu, mais excité aussi. L’espoir semblait illuminer son regard. Dans sa tête, il fit l’inventaire de ce qu’il pourrait éventuellement confier à l’enfant. Il lui restait un héricendre, un kaiminus et un germignon, mais pas de pokédex. Aucun n’était encore au point.

« — Bon, tu m’as l’air assez digne de confiance, mais je souhaite tout de même le vérifier. Si je te confie un pokémon, que vas-tu faire avec ? Comment vas-tu le traiter ?
— Euuuuuh… bah je vais me balader avec mon pokémon, et nous pourrons combattre, partager des noigrumes qu’on cueillerait sur les bords des routes, et euh… »
Gamin Farouk ne s’était pas attendu à toutes ces questions. En conséquence, il avait sorti les banalités et légendes qu’il avait entendues à propos des dresseurs de pokémons.
Il y eut un silence assez pesant. Le professeur semblait jauger le gamin du regard, et le gamin essayait d’affronter ce-dit regard inquisiteur, comme l’espagnole. Le gamin se demanda pourquoi il avait pensé à ce mot. Espagnol, c’est quoi ce truc ?
Les deux assistants observaient la scène, se demandant quelle décision la divinité inquisitrice allait prendre.

« — Bon, je vais te donner le choix entre trois pokémons. Choisis bien, il va t’accompagner durant toute ton aventure.
Dan cette poké-ball se trouve héricendre, pokémon de type feu. Dans celle au milieu, découvriras un germignon, pokémon de type plante. Enfin, dans la dernière tu trouveras kaiminus, pokémon de type eau. »

Gamin Farouk s’avança. Il était assez déçu, aucun des trois pokémons ne lui plaisait vraiment. Finalement, il opta pour kaiminus, sans conviction. Il interrogea Dieu du regard, d’un air de dire Et maintenant ?, et Dieu lui parla.
« — Bravo, tu es maintenant officiellement un dresseur pokémon ! Prends ces 10 poké-balls, elles t’aideront pour tes débuts. Veux-tu que je t’explique comment capturer un pokémon, ou le sais-tu déjà ?
— Non merci c’est bon, j’ai été à l’école des dresseurs ! Merci ! mentit-il. »

La vérité, c’est que maintenant qu’il avait son pokémon, gamin Farouk voulait quitter cet endroit et son vieux schnock au plus vite. Et comme il avait passé plus de temps à se curer le nez qu’à faire attention aux cours à l’école, il n’avait absolument rien retenu. Mais il y était allé tout de même, donc quelque part ça doit compter… non ?

C’est avec émerveillement qu’il découvrit la route 29 en tant que dresseur. Il la traversa sans encombre, sans rien de notable. Il ne captura pas de pokémon non plus.
Arrivé sur la route 30, un événement inattendu se produisit. Il croisa un pokémon incroyable. La perfection absolue. Il était rose-violet, possédait une queue qui s’enroulait, ainsi que deux dents de devant qui paraissaient très développées et tranchantes.

Ce fut le coup de foudre.
Sans même réfléchir, gamin Farouk lança une poké-ball. Quelle chance, la capture avait réussi du premier coup !
Il ramassa la poké-ball, puis fonça au laboratoire. Tout essoufflé, il y arriva à peine un quart d’heure plus tard. Il entra en trombe et cria :
« — Professeur, c’est quoi ce pokémon ? »
Orme, surpris, leva à nouveau les yeux de ses biperies pour constater que le gamin dont il n’avait même pas demandé le nom était déjà de retour.
« — C’est un rattata, pokémon très commun par ici. Pourquoi ?
— Je vous rends kaiminus, il est nul à côté ! Salut ! »
Et hop, gamin Farouk était déjà reparti.

Il ne partit pas loin cependant. Son but était désormais clair : combattre et rencontrer le plus de rattatas possible. Et pour ça, quoi de mieux que de se mettre sur la route 30 ? Là, il pourrait enfin s’adonner à l’activité qui lui manquait précédemment dans sa jeune vie.
Alors, désormais, il passait ses journées sur le route 30. Il combattait chaque autre dresseur qu’il voyait, afin de les persuader que rattata était le pokémon ultime, un peu comme à Kraignos. Ça faisait deux fois qu’il avait des pensées étranges en tête.

Certains pensaient que gamin Farouk était devenu fou, à rester tout le temps au même endroit, négligeant son sommeil et sa santé, mais ils ne savaient simplement pas la vérité. Gamin Farouk aimait les rattatas. Le sien en particulier. 

Participation de Valais14
Que faire mon ami ? Je ne sais que faire !

Je me demande vraiment ce qu’il y a à faire dans des cas comme le mien. Je ne suis rien. Non rien. Ça ne sert à rien Balignon. Tu ne me feras pas changer d’avis. Je ne suis pas assez bien pour elle. Oui, je l’aime. Oui, j’aimerais tellement pouvoir être avec elle, mais non, je ne peux pas.

Allez, partons Balignon.

Me voici donc loin d’elle. Enfin physiquement tout du moins. D’un point de vue psychique par contre… Elle est toujours dans ma pensée… J’aimerais bien pouvoir m’en débarrasser. Je l’aime oui, mais je ne peux pas. Ça se voit, elle ne m’aime pas de la même manière que moi. Il faut que je pense à autre chose. Ouais, allons trouver des Pokémon des types chromatique, qu’en penses-tu Balignon ?

Alors c’est donc ici le fameux Chemin étoilé, l’endroit où trouver les Pokémon les plus rares de l’histoire, ces fameux Pokémon d’une couleur anormale. Vraiment rien de bon dans l’apparence, mais comme on dit, l’habit ne fait pas le moine. Tout du moins je l’espère.

Il me faut me les pourchasser, ils m’échappent tous ! Comment puis-je savoir s’ils sont chromatiques si je ne les vois même pas… Quelqu’un semble en être au même point que nous Balignon. Allons voir cette personne pour essayer de s’entraider.

QUOI !?! NON !?! C’EST ELLE !?! IMPOSSIBLE !?! ELLE A EU LA MÊME IDÉE QUE MOI !?! FUYONS !?!

J’ai tout gâché, je sais Balignon. Mais je ne peux pas lui parler, c’est impossible pour moi. Elle est trop, comment dire, attrayante. J’en perds mes moyens, mon cerveau surchauffe ! Veux-tu bien le comprendre ? Je ne peux pas !

Je dois donc me trouver une autre activité maintenant. Mais que faire ? Y retourner pour la voir ? JAMAIS ! Est-ce bien compris Balignon ? Que me disais-je déjà ? Ah oui, que faire ? Allons pêcher Balignon. Allez, viens ! Marche ou je te remets dans ta Pokéball ! S’il faut que je te menace maintenant… Non mais où va le monde ?

C’est bien la pêche, tu trouves pas Balignon ? Allez, ne boude pas ! Je vais te ramener un compagnon des mers ! Par contre, pense à ne pas trop l’attaquer, il ne résistera pas trop à ton type plante. Enfin plutôt tes attaques. OH ! Ça mord ! Qu’ai-je eu ? Un Magicarpe !? Mais c’est nul ! Bah tiens, prenons-le pour rire et perdre un peu de temps en temps. Ça fait du bien parfois. Viens ! Allons s’entraîner Balignon, on a un ami en plus maintenant ! 

Où sommes-nous ? Quel est cet endroit ? Oh ! Un panneau. « La forêt sur la clairière ». Quel est ce nom, comment peut-il y avoir une forêt sur une clairière ? La clairière est au milieu de la forêt d’habitude, non ? Allons, marchons pour trouver des Pokémon ! QUOI !?! AH !?! Je suis... Tombé !?! Mais comment est-ce possible ? La forêt… Mais où est-elle ? Mais c’est… UNE CLAIRIÈRE !?! Je comprends maintenant, enfin je crois. Balignon ? Où t’es ? Mais où est-il encore pa… MAIS NON !?! C’EST UNE BLAGUE !?! ELLE !?! ENCORE !?! En plus elle m’a vu et me salue !?! Mais que dois-je faire !?! Comment ça !?! La clairière lui appartient !?! Mais comment puis-je partir ? Je ne peux rien lui avouer ! Je dois fuir ! À L’AIDE !

Que s’est-il passé ? Pourquoi ne me souviens-je plus de rien ? QUOI !?! Elle est encore là ! Mince ! Je dois fuir encore ! Je ne peux pas bouger !?! Pourquoi !?! Elle me dit de rester calme ? Mais je ne peux pas ! Comment être calme face à sa beauté ? Balignon ! Il me faut Balignon ! Je peux utiliser le prétexte de sa recherche pour m’échapper ! Quoi !?! Elle l’a trouvé !?! Impossible !?! Si ! Mais comment ? Je me le demande. Mais que s’est-il passé ? 

Elle m’a tout raconté ! J’ai essayé de la fuir, ça je le savais, je ne voulais faire que ça même ! Mais pourquoi ne me souviens-je plus de rien du coup, elle ne m’a pas tout dit en fait, si ? Je lui aurais dit que je l’aime puis serais devenu fou avant de m’évanouir ? Non ! Je ne veux pas le croire, c’est impossible ! Non ! Je sais ! Balignon lui a tout dit ! Il faut que je le prenne et fuie. Là, la sortie !

Ouf ! J’ai réussi, j’ai fui ! Oui Balignon, je sais, je n’aurais pas dû fuir et bla bla bla… N’as-tu pas autre chose à me rabâcher que cette connerie ? Je suis assez intelligent pour savoir que je suis totalement débile de faire ça. Mais non, je ne peux vraiment pas lui parler plus que ça. Je deviens fou je crois. Mon cerveau s’en va, il brûle à petit feu. Elle va me faire mourir en restant dans mes pensées celle-là. Balignon, allons battre un dresseur ! Ça me changera les idées !

Alors, où y a-t-il des dresseurs par ici ? Oh, là un ! Regarde la carte Balignon ! Allons voir cette personne pour la rétamer dans un combat digne de ce nom pour nous ! Alors, ça doit être ici. QUOI !?! Ça ne m’étonne presque plus en fait… Elle est partout celle-ci… Partons Balignon, il y a un autre dresseur. Et puis non ! Soyons fous ! Détruisons-là ! Elle n’occupera plus mon esprit ! 
Allez ! Bats-toi ! Comment ça elle ne veut pas de combat ? Oui je l’aime, et alors ? Je veux en finir avec elle ! Elle me rend fou ! Balignon ! Attaque-la ! Oui elle n’a pas de Pokémon, et alors ? Elle me rend fou, alors détruisons-la ! Tu refuses ? Alors partons ! Il y a un autre dresseur par là-bas. Dans ta Pokéball Balignon ! Je fuis ! Oui, comme un lâche ! Mais je ne peux pas faire autrement Balignon ! 

Participation de Arcegis
Cela faisait trois jours qu'elle avançait dans cette forêt sombre et profonde. L'hiver se faisait plus oppressant, plus froid, autour des aiguilles de milliers de pins sans âge, à l'écorce humide. La neige qui tombait doucement effaçait petit à petit ses traces de pas, et ouatait l'atmosphère d'un silence omniprésent. Pas un seul animal, pas un seul Pokémon en vue, seuls, des arbres, de la roche, de la terre et de la neige. Elle avait bien essayé de chercher la piste d'une proie, mais ce maudit manteau glacé effaçait toute odeur et rendait la tâche bien ardue.
Trois cycles de lumière. Son estomac et ses entrailles la brûlaient atrocement, tout comme ses muscles. Sa respiration était haletante, saccadée. Sa langue pendait piteusement, cherchant un peu de fraîcheur, malgré la température baissant graduellement. Le grand Œil brillait faiblement, là-haut, loin, bien loin au-dessus de sa tête, masqué par la couverture plumeuse des nuages chargés de neige. Il fallait qu'elle trouve une proie. Elle détestait les racines, mais, si, dans peu de temps, elle n'avait pas mangé, elle devrait s'en contenter...
La femelle Grahyéna soupira. Trois cycles de lumière que sa meute l'avait destituée de son rang de femelle alpha. Une autre femelle l'avait provoquée en duel, afin de prendre sa place. Elles s'étaient observées, jaugées de longues minutes, avant que la jeune fougueuse n'attaque. Le combat avait été bref : un violent coup de mâchoire avait labouré la patte arrière de la femelle alpha, qui avait dû se soumettre, et tout abandonner. La patte en question la faisait souffrir, une flamme diffuse, lancinante, apaisée seulement par la baisse de température. Elle avait fui, la queue entre les jambes, en gémissant de douleur et de honte mêlées. Et elle ne s'était ni arrêtée, ni retournée pour lancer un seul regard. Mais...
Il lui manquait. Un jeune mâle aux yeux de braise. Il avait la fourrure d'une couleur étrange, et dégageait une certaine odeur qu'elle appréciait beaucoup. Il l'observait souvent avec insistance, et, lors du fameux combat où elle avait tout perdu, elle avait senti son regard la suivre sur une longue distance...Où pouvait-il bien être ? Avait-il trouvé une femelle qui s'accomoderait de sa différence ? Elle se souvenait que beaucoup d'entre les jeunes femelles le mignotaient, essayant de le séduire par tous les moyens, mais il s'était montré inflexible. La Grahyéna était convaincue qu'il attendait quelque chose. La meilleure d'entre toutes, sans doute. Etait-ce elle ?
Une violente saute de douleur la prit à sa patte blessée. Elle fit une embardée en gémissant, glissa sur une pierre et s'étala de tout son long sur le chemin. Grognant et gémissant intérieurement, elle se remit debout, et tendit le nez, essayant de flairer quelque piste, pour la énième fois. Soudain, elle se raidit. Tendit les oreilles. Une piste, ténue, mais encore sensible. Un Sapereau.
Elle bifurqua vers le Sud, la truffe au sol. L'odeur se rapprochait. Puis elle vit des traces laissées en évidence. Un rapide coup d'œil lui indiqua que le Sapereau boîtait. Il ne pouvait pas être loin...La tête lui tournait légèrement. Sans doute la faim. Elle fit un bond sur le côté, un second, puis sauta carrément à la verticale, et retomba de tout son poids dans la neige. Surpris, le Sapereau eut à peine le temps de réagir. Au tout dernier moment, il bondit en avant. La poursuite ne prendrait que peu de temps...
Un énorme choc intercepta la Grahyéna dans son élan. Elle fut projetée sur le flanc, et glissa sur plusieurs mètres. Elle se remit péniblement debout, les sens en éveil, les crocs découverts, en grognant sourdement. La douleur de la chute s'était ajoutée à toutes les autres. Si elle devait combattre, elle ne ferait probablement pas long feu. Mais elle montrerait comment une louve alpha meurt, ah, ça, oui ! Ecarquillant les yeux, la vue brouillée par la neige et la faim, elle se redressa...
Et son cœur manqua quelques battements. Devant elle se tenait un Grahyéna, dont la fourrure se teintait d'or et de brun. Il semblait la regarder avec une expression amusée. Puis, il partit devant, par petits bonds ; il semblait dire : "Suis-moi". Tout le corps de la Grahyéna fit une embardée qu'elle ne contrôla pas. Elle le suivit, un bond, un autre bond, et il continuait à la mener en bateau, un bond, un autre bond, un jappement joyeux. Le feu qui la brûlait intérieurement s'était transformé, et l'avait transformée. C'était LUI. Personne d'autre, pas un autre Grahyéna. C'était LUI qu'elle voulait, c'est avec LUI qu'elle construirait une famille. C'est avec lui qu'elle voulait passer le reste de ses jours. Elle voulait sentir pour toujours sa délicieuse odeur, se noyer dans sa fourrure aux reflets d'or. Jamais, de mémoire de Grahyéna, on n'en avait vu un semblable, et jamais, probablement, elle n'en verrait d'autre.
Finalement, le Grahyéna doré s'arrêta et se mit sur son arière-train. Elle se laissa tomber, hors d'haleine, dans la neige. Le peu de forces qui lui restait s'était évaporé avec cette course. Il fallait qu'elle mange...Qu'elle mange...Mais lui...Elle le voulait aussi...Tout son corps la brûlait, à présent. Le mâle se leva, l'approcha doucement, et lui donna un coup de langue sur le museau. Elle gémit et se laissa faire. Elle ne pouvait plus bouger...Mais elle trouva la force de se lever, péniblement. Elle flageolait sur ses pattes, tendues par le froid et la course. Dans l'arrière de son corps, la douleur n'avait pas cessé.
Le mâle posa son museau sur le corps de la Grahyéna. Elle pouvait sentir son odeur...Son odeur...Et le bonheur intense. Elle l'avait trouvé...Elle allait l'aimer...
Et elle sentit des mâchoires puissantes se refermer sur son cou. La douleur la fit hoqueter. Au travers du brouillard flou de ses yeux rendus vitreux par l'injection brutale de sang, elle vit les contours du Grahyéna onduler, et ce dernier changer de forme.
Son odeur...Il avait même masqué son odeur...Elle aurait dû sentir, ce minuscule relent électrique...Le Grahyéna s'était changé en Zoroark, qui l'observait se débattre futilement, un sourire carnassier au coin des babines. Juste avant de partir, elle l'entendit rire, d'un énorme rire de Grahyéna. Puis tout devint noir.

Bravo et merci à vous pour vos participations !

A bientôt !
Le Comité de Lecture
Article ajouté le Jeudi 08 Mars 2018 à 00h16 |
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Fanfic validée : Myozot1s(?)11fl3fèùj5n£fo/ef$dg%2htr[error_system]dj2àn§kj6d...... [o-s] (01/03/18)
Bonjour à tous !

Un nouvel article pour vous informer de la parution d'une fanfiction créée par Flageolaid :

  • Myozot1s(?)11fl3fèùj5n£fo/ef$dg%2htr[error_system]dj2àn§kj6d........ [one-shot]

    (le titre se prononce tout simplement Myosotis, ne vous encombrez pas des fioritures)

    Deux ans avant les événements de Pokémon X/Y, Myosotis participe à une journée de recrutement aux Laboratoires Lysandre.

    Avertissement : vous vous apprêtez à lire un one-shot particulièrement bizarre, pensez à sauvegarder avant de commencer la lecture.
    "



Bonne lecture !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Jeudi 01 Mars 2018 à 09h20 |
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Drabble #1
Bonjour à tous !
Annoncés sur le premier numéro du journal des fanfics et dans le tout premier article de ce blog, des drabbles sont organisés sur ce blog en tant que nouvelles animations.

Les règles seront rappelées à chaque drabble, avant l'annonce du thème, afin de rappeler à chaque participant comment participer à l'animation.

Drabbles : explications et règles


Les Drabbles sont de courts exercices littéraires avec pour contrainte un nombre limité de mots, axés autour d'un thème donné.

Le nombre maximum de mots est limité à 100 maximum (vous êtes bien entendus autorisés à faire moins). Il n'y a pas de contrainte de temps, en cela, les auteurs peuvent prendre autant de temps que nécessaire afin de rédiger leur petit écrit.

Les drabbles correspondant au thème doivent être publiés directement en commentaire de cet article, en utilisant la balise en gras ( [b*] texte [/b*], sans les étoiles), afin de les différencier des autres commentaires qui pourraient être publiés sur l'article.

Comme c'est un exercice très court, il n'est pas limité à l'univers de Pokémon en particulier, bien qu'une référence au fandom soit toujours appréciée.

Il est recommandé de soigner son orthographe et d'éviter tout abus de langage, ainsi que tout abus dans l'utilisation des balises.

Le thème de ce Drabble !


Le thème de ce premier Drabble est donc ...

La neige
Laissez libre cours à votre imagination en une centaine de petits mots, sur ce que vous inspire ce thème !

Amusez-vous bien et n'hésitez pas à dire votre ressenti à la fin de votre écrit !
Le Comité de Lecture
Article ajouté le Mercredi 28 Février 2018 à 16h01 |
16 commentaires
Fanfic validée : Battle : Go! (25/02/18)
Bonjour à tous !

Un nouvel article pour vous informer de la parution d'une fanfiction créée par Serian Norua :

  • Battle: Go!

    To : bastien.lemeilleurdelile@hoe.nn
    Objet : Help, je suis perdu

    Coucou Pap's !

    Je sais que je ne t'envoie jamais de mail mais disons que... j'ai perdu mon téléphone. Et considérant le peu d'argent qu'il me reste, acheter cinq minutes d'internet dans un cyber café est le maximum que je puisse me permettre.

    Pour te faire court, je suis parti d'Alola il y a quelque temps, dans le but de faire un voyage initiatique avec la pire équipe Pokémon sur laquelle je puisse tomber, et je me suis retrouvé dans un bled que je ne connais absolument pas, à des milliers de kilomètres. Bien sur, j'aurais pu tout simplement rester dans l'archipel, mais le destin en a violemment décidé autrement... J'ai découvert pleins de Pokémon que je n'avais jamais vu, rencontré un tas de gens super sympa comme d'autres un peu moins, je me suis fait kidnapper, menacer, tabasser, tirer dessus, en gros j'ai failli mourir un nombre incalculable de fois, mais je vais bien.

    J'ai quand même un peu peur de ne pas pouvoir rentrer à la maison un jour, car pour tout t'avouer ma situation est hautement désespérée. Mais je garde espoir et commence à prier Arceus tous les soirs. Autrement il fait beau, et je suis en forme.

    PS : Si tu peux juste retracer mon IP et me sortir de là, où m'acheter un billet pour la maison, je t'en serais très reconnaissant.

    A la prochaine !


    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    To : redalola.melemele@alo.la
    Objet : Re:Help, je suis perdu

    Bonjour mon fils ! Content de voir que tu vas bien, je t'appelle à l’occasion. Salue ta mère de ma part."



Bonne lecture !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Dimanche 25 Février 2018 à 19h01 |
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Speed’fics : explications et déroulement
Bonjour à tous les bipiens!
Comme annoncé sur le premier numéro du journal des fanfics ainsi que dans le tout premier article de ce blog, des animations du coté des fanfics vont être lancées.

Dans cet article, nous allons vous expliquer les règles et le déroulement des Speed’fics.

Speed’fics : qu’est-ce donc?


Les Speed’fics sont des exercices littéraires où une contrainte de temps est donnée à un auteur. Ils s’organisent le plus souvent autour d’un thème spécifique à chaque session de Speed’fic. Les organisateurs annoncent donc ce thème, et les participants ont un temps limité pour écrire une fiction (un one-shot) autour de ce thème et bien entendu, dans l’univers de Pokémon.

Le déroulement et les règles d’un Speed’fic


Déroulement des Speed’fics


Les Speed’fics se dérouleront sur le canal fanfics du Discord de Pokébip. Une annonce sera faite avant chaque Speed’fic pour prévenir les membres qui souhaiteraient y participer. Les animations fanfiction sont indépendantes de celles organisées par les animateurs.

Une fois le thème annoncé, le temps de rédaction est limité à 1h30. Chacun est libre de gérer son temps comme il le souhaite.
Une fois le temps écoulé, les participants devront envoyer leurs écrits en mp sur le compte du Comité de Lecture.

Les évaluateurs fanfiction se chargeront alors de juger chaque participation, selon un barème qui sera mis en place spécifiquement pour les Speed’fics (basé sur l’orthographe, l’originalité du texte et autres critères de ce type). Après concertations, les résultats seront donc donnés au plus tôt.
Ces écrits seront ensuite regroupés dans un petit recueil de fanfic, publiés sous ce compte en tant qu’articles de blog.

Des points d’animations seront attribués à chaque fic rendue, avec un bonus pour la meilleure Speed’fic.

Règles


- Tout retard de plus de dix minutes entraînera une disqualification de l’auteur, hormis s’il y a un réel problème avec l’envoi de son écrit.
- Le contenu pouvant choquer les âmes sensibles est à proscrire.
- Il est conseillé de surveiller un minimum son orthographe, les fictions seront par la suite publiées sur le site.
- Il est également conseillé d’atteindre la limite demandé pour la publication des fanfics, soit 5000 caractères, au minimum. (Bien entendu, cela dépendra des capacités et de la vitesse de chacun).
- Merci de rester courtois lors des discussions sur le discord.

(Il va également de soi que tout plagiat est formellement interdit.)


Ce sera tout pour cet article. Nous vous remercions pour votre attention.

En espérant vous retrouver bientôt pour les Speed’fics !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Jeudi 15 Février 2018 à 00h33 |
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Fanfic validée : Toucher les étoiles [OS] (07/02/18)
Bonjour à tous !

Un nouvel article pour vous informer de la parution d'une fanfiction créée par Lief97 :

  • Toucher les étoiles [OS]


    "J’ai toujours rêvé de toucher les étoiles. Elles paraissent si loin, si seules. Et pourtant, elles sont si belles. Elles sont pleines de mystère, et brillent toujours, sans jamais faiblir. Pourrai-je un jour les atteindre ?

    Et pourquoi donc celle-ci s’est-elle mise à danser au-dessus de notre maison ?
    "



Bonne lecture !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Mercredi 07 Février 2018 à 18h40 |
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Fanfic validée : Ulversdale : Les Défenseurs Pokémons (30/01/18)
Bonjour à tous !

Un nouvel article pour vous informer de la parution d'une fanfiction créée par Inaa

  • Ulversdale : Les Défenseurs Pokémons

    "XIX Siècle.
    Le monde divague sous des airs rétro-futuristes fournis d'engrenages, d'énergie solaire, et de cités homériques. Ina Gazergray fait partie de ce milieu. Déjà toute petite, elle ne rêvait que d'une chose : Protéger les autres.

    Servir la justice et lutter contre le mal.

    Draval, son ami d'enfance, partage cette même vision utopique. Dans la ville mère d'Ulversdale, la principale métropole de la région de Chelron, à lieu tous les cinqs ans le Tournoi des Cinq Nations, qui teste les nouveaux binômes. Les Défenseurs Pokémons étant les agents élémentaires de la paix, sur l'archipel d'Egellya et partout dans le monde. Par groupe de deux, ils servent leur patrie aux côtés de leurs Pokémons, veillent au bon déroulement de certains événements, et font respecter la loi.

    Ils sont menés d'une main de maître par le Ministère de la Police et de la Justice Egellyenne. En abrégé le MPJE.

    Ina et Draval rêvent d'entrer à la prestigieuse académie des Défenseurs : la Richmond Academy, qui forment les futurs protecteurs de la région. Mais parmi ce calme et ces heures candides, une menace pernicieuse rode. Et elle en a après la branche centrale d'Ulversdale.

    Plongez dans un fabuleux monde steampunk, où tous vos rêves deviendrons réalité. Rencontrez les citoyens farfelus, les pirates et les Pokémons qui peuplent cet univers haut en couleurs. Choisissez votre patrie, et faite la connaissance des Défenseurs. Prenez part à leurs combats pour la sauvegarde de l'humanité.
    Préparez-vous, car l'affrontement ne fait que commencer.
    "



Bonne lecture !

Le Comité de Lecture
Article ajouté le Mardi 30 Janvier 2018 à 12h53 |
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